31-Mysterious

"Découvrez ce qui s'est vraiment passé entre notre trio préféré".

Est-ce une blague? Il s'agit bien de l'article du journal du lycée de cette semaine?

J'ouvre rapidement la page indiquée par curiosité. Mon regard se pose instantanément sur le petite texte me concernant. 

"Il semble bien que ça soit fini entre nos meilleures amies préférées, LAE, Lana, Avalonne et Emily, et nous allons vous compter l'histoire. Il semblerait qu'en début de semaine, il y ait eu un quiproquo entre ces amies. En effet, il semble que depuis quelques semaines déjà, Lana nous cache une certaine relation, certains disent l'avoir brièvement aperçue avec un garçon. Malheureusement pour notre belle princesse, celui-ci l'aurait trompée avec Emily, dans les toilettes du troisième étage, et parce que la roue tourne, ils se seraient fait surprendre par Lana et Neels, le petit ami d'Emily. Un petit scénario qui rappelle vaguement celui datant d'il y a deux ans. Il ne reste plus qu'à savoir qui est ce bel apollon qui a( du moins avait) fait percuté le coeur de notre belle, nous misons plutôt sur un beau blond, et vous? Blond ou brun? En espérant qu'il ne soit pas roux."

Je vous fait remarquer l'ignorance et le mépris de ce pauvre peuple américain dont je fais partie. Ce genre d'article est toujours bête et incohérent, quoi que ça tient la route en soit, mais c'est tout de même gros et vulgaire. De plus ce mépris des roux est révoltant ! Sans parler non plus de la façon dont-ils parlent de Sean. Un bel apollon ? Et si j'avais envie de sortir avec un moche tient?

Je soupire durement puis jette ce magazine par terre. Tout le monde semble le dévorer du regard. Ils sont passionnés par la lecture.

Je suis simplement une adolescente de dix-sept ans. J'ai cinq doigts, deux yeux, et quelques vergetures sur les cuisses, malgré que je sois sportive. Je ne suis ni Rihanna, ni Beyonce pour que l'on s'intéresse autant à ma vie. Je ne comprends donc pas pourquoi l'on me porte une telle attention sur ce genre de chose. J'ai l'impression que les lycéens ont constamment besoin de buzz pour ne pas s'ennuyer, ce que je trouve de plus en plus futile.

—Oh je suis sûre que c'est Harvey, entends-je une lycéenne dire, l'amour commence toujours par la haine!

—Tu crois? Pas sûr ! Je la vois plus avec un beau brun, du genre de l'équipe de foot.

—Ouais! Grave !

Vous pourrez chercher longtemps...

—Alors là! entends-je dans un cri perçant. Je vais vous défoncer ! Je vais vous buter ! C'est quoi ce bordel?

Emily arrive à grand pas et en colère. Elle semble terriblement vexée, son visage est tout rouge. Ses poings sont serrés, et ses cheveux dans un état incroyable, ce qui montre qu'elle courrait comme une furie depuis un moment. 

—Qui a écrit cette merde?

Elle cherche avec voracité l'auteur de l'article ridicule, car malheureusement nous ne savons jamais qui l'écrit. C'est bien plus simple de ne pas assumer qui l'on est vraiment. 

—Lana ! crie t-elle. Ah Lana! Est-ce que tu as vu ces conneries bordel de merde?

—Euh, ouais, j'ai vu, je réponds un peu gênée qu'elle s'adresse à moi de cette façon.

—Est-ce que ton j'ai sérieusement couché avec ton mec?

—Non! je me défends.

Du moins pas cette fois...

—Voilà bande de connards, non! Ok j'ai déconné y'a deux ans, mais en aucun cas ce n'est arrivé cette fois, bande de crétin! Allez vous faire voir.

J'hausse les sourcils, tout en osant un sourire, je reconnais mon petit bout d'amie toujours au taquet pour remettre les autres à leur place, qu'importe la situation, que l'on soit au lycée, au supermarché ou bien même à l'église, elle le fait sans se gêner. 

—Si franchement j'avais envie de me taper quelqu'un, ce n'est pas son mec, mais c'est plutôt elle. Elle est bien plus excitante.

Elle répond ça tout en m'attrapant par les hanches et en me roulant une pelle auquelle je ne m'y attends pas.

Je reste sur mes deux pieds, complètement sous le choc, je connais très bien Emily, je sais qu'elle est impulsive, fait et dit n'importe quoi, mais parfois elle est vraiment cash, elle aurait pu m'annoncer qu'elle allait m'embrasser. Nom de dieu... 

Tout le monde nous regarde étrangement dont Neels complètement dépassé par la situation. Emily ouvre son casier sous le regard interloquée de tout le monde, dont moi. J'observe son visage tendu, rouge, sans savoir quoi dire. 

Finalement les autres reprennent leur petite vie et moi je me remets de ce que je viens de vivre.

Je me retourne vers elle.

—Tu me trouves excitante?

—Bah oui, réplique t-elle, tu sais, j'ai déjà pensé à ce qu'on le fasse toute les deux.

—Tu déconnes?

—Bah oui crétine ! répond t-elle tout en gémissant.

J'ai du mal à comprendre. Je n'étais pas prête pour autant de contradictions. 

—Oh ça va Lana, j'ai juste fait ça pour la leur boucler. Bien sûr que t'es grave bonne, mais je ne suis pas lesbienne, et t'es ma pote, si je veux t'embrasser je fais ce que je veux.

"Je vais ce que je veux". Oui Emily! 

—Euh...Ok? Je réponds un peu troublée.

Neels s'approche enfin d'elle et pose sa main derrière son dos.

—Bordel mais t'es tarée toi. T'es complètement malade. 

Elle sourit et il l'embrasse sur la joue, je détourne le regard.ils me gênent, vraiment. Emily vient de littéralement péter les plombs mais Neels agit dans le plus grand des calmes. J'attends qu'ils finissent de s'embrasser, et c'est finalement Emily qui y met fin.

—Bref arrête Neels, il faut que je parle à Lana.

—Ok, à plus, mon fromage à la confiture.

—A plus mon épinard au coca cola.

Ils rient tous les deux et je mets un instant à me remettre de ce que je viens de voir.

—C'était quoi ça?

—Juste un de nos délires, on s'amuse à se donner des noms de plats qui ne vont pas du tout ensemble! Hilarant non?

—Non?

Elle soupire. Je pensais Sean gênant et puis je les ai vu tous les deux... Ils sont d'une autre dimension ces deux là. 

Elle prend sa respiration avant que ses deux yeux globuleux, clairs et limpides se dirigent vers moi, elle semble plus calme.

—Faut qu'on parle, me dit-elle d'emblée. 

Je l'observe assez surprise puis hoche la tête, nerveusement, je crois que l'on a assez de choses à se dire. On s'isole ainsi dans un lieu calme, car le couloir est bien trop bondé de personnes. C'est elle qui commence la conversation car je ne sais pas trop quoi dire, je ne me sens pas à mes aises.

—Ecoute, je suis désolée pour la dernière fois, je n'aurais pas dû réagir comme ça, je suis impulsive, et puis je suis désolée pour tout depuis le début aussi, même si, un simple désolé ne suffira jamais je le sais. Ca a été la pire erreur de ma vie dans tous les cas. Je suis désolée, je pensais que ceci était loin derrière nous, mais non, je suis désolée de ne pas être cette personne de confiance, je suis désolée d'être parfois si bête, si égocentrique, si inattentive. Je sais que je ne mérite pas une amie en or comme toi.

Mon visage s'attriste suite à ces paroles, je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras car la voir dans cet état par ma faute me blesse. Je ne veux pas qu'elle se rapproche non plus quelque chose par ma faute. Je caresse un peu ses cheveux, et respire, tout en cherchant quoi dire dans ma tête, afin d'utiliser les mots justes, à intensité parfaite. 

—Arrête de t'excuser pour ce que tu es, je lui dis, c'est parce que tu es ainsi que je t'aime Emily, ne change pas pour ça. C'est juste que j'aimerais que tu arrêtes de t'interposer à chaque fois dans mes relations, il n'y en a pas une où tu n'as pas foutu la merde, sauf avec Louis, je l'ai foutue toute seule. 

Elle se libère de mes bras pour m'observer sérieusement. 

—Tu sais, ce n'est pas intentionnel. C'est juste que tu es ma petite Lana... j'ai toujours été la pour te défendre depuis petite, je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Le plus paradoxale dans tout cela, est que je le fais pour que tu n'aies pas mal après, mais en fait, c'est moi qui te fait le plus mal dans l'histoire, rit-elle nerveusement.

Mon coeur se brise à cet instant et je l'enlace à nouveau, on aurait beau me convaincre qu'Emily serait une mauvaise amie, elle ne l'est pas. Elle a fait une erreur, une erreur grave, c'est sur, je ne peux pas non plus mettre tout sur le compte de l'alcool, mais je pense qu'après autant d'années, il serait dommage que notre relation s'interrompe pour cela. Elle s'accroche aussi à moi. Je sais qu'elle sourit un peu car je sens son souffle dans ma nuque. 

—Et puis dernière chose,  continue t-elle, votre relation à ton copain et Sean ne me regarde pas, si tu es heureuse avec lui, c'est le plus important.

Je lui souris tout en abaissant la tête.

—Même si j'ai peut être tout gâcher, continue t-elle. Je suis désolée, encore une fois...

J'hausse les épaules.

—Peut être qu'au contraire, tu as bien fait, ce n'est qu'un connard.

Elle m'observe deux secondes avant de remonter son regard vers le mien.

—Que pasa?

Je soupire.

—Il retraîne avec son ex, et il m'ignore, alors que dans l'histoire il est en faute.

—Merde...

J'hausse les épaules. C'est vrai, ça me fait mal que Sean m'ignore ainsi, je croyais que l'on avait traversé beaucoup de choses mais non, nous n'avions peut être pas les même intentions au final. 

—Tant pis. Ce n'est pas grave, ce n'était peut être pas mon Neels après tout.

Elle rigole doucement, mi-amusée, mi-gênée. 

—Ne t'inquiète pas, tu le trouveras ton Neels.

Tout à coup son expression change, je la vois sournoise.

—Non Emily.

—Quoi? soupire t-elle.

—Je t'ai dit non.

—Allez juste un petit peu...

—Non!Que viens tu de me promettre? 

Elle soupire et reconnait que j'ai raison. Je connais ce regard qui veut dire" je vais botter le cul de Sean pour qu'il voit ce qu'il regrette." et je ne veux point de ça. 

—On va en cours? je lui demande.

—Ouais, mais tu sais pas où est Val? C'est mon binôme aujourd'hui en physique.

J'hausse les épaules.

—J'en sais rien, elle passe son temps avec Shana ces temps-ci et je ne le sens pas. Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête.

****

Alors que je sors de mon cours d'histoire, mon téléphone vibre.

Rendez-vous à 16h après les cours, derrière le lycée. Sean.

Oh shit. Il m'a fallu un message pour que mon coeur se remette à battre, enfin, il veut parler! Je me presse pour retrouver Emily, encore collée aux bras de son copain.

—Em!Em! Putain.

—Quoi? répond t-elle.

—Il m'a envoyée un message.

Elle hausse un sourcil puis récupère mon téléphone et lit le message. 

—Je suis censée ne pas me méler de tes histoires Lana, me rappelle t-elle. Donc je ne te dirais pas ce que j'en pense. 

Je me mords la lèvre et lui fait les yeux doux. 

—S'il te plaît, juste cette fois je t'y autorise. 

Elle ose un sourire, comme si elle retenait depuis un moment une brillante idée. 

—Si j'étais à ta place, je n'irais pas, m'annonce t-elle.

—Pourquoi?

—Bah parce que, ça ne fonctionne pas comme ça, ce n'est pas parce qu'il te dit de le rejoindre que tu dois le faire, surtout s'il ne s'excuse pas avant et en plus il traine avec son ex tu m'as dit, raison de plus.

Je l'observe un peu intriguée par son raisonnement. Elle écrit quelque chose sur mon téléphone puis me le retend.

Elle a répondu "ok" au message de Sean.

—Alors pourquoi tu lui réponds ok? je fais, intriguée.

— Lana, ainsi tu le laisseras poireauté, c'est encore plus beau ça! Il t'attendra comme un con, et il en tirera une leçon. On ne joue pas avec Lana, on ne joue pas avec Lana Valentini Givenchy, amie de la grandiose Emily Dulce Divinire Collins Whitton.

Je plisse les yeux.

—Bah ça fait un peu salope ça.

—Exactement!

—Je connais Sean et il le prendra vraiment très mal, ce n'est pas une bonne idée, j'irais et on discutera.

—Non Lana. Tu voulais savoir ce que je pense, alors voilà. Si tu y vas parce que tu as peur de lui faire faux bon, tu iras pour les mauvaises raisons, si tu as peur de lui, c'est déjà malsain? Tu n'iras pas, s'il te mérite tant que ça, il saura courir, alors tu n'ira pas, toi tu connais Sean, et je connais les mecs.

J'hausse les sourcils, surprise. J'ai un geste de recule. 

—C'est faux, t'y connais rien aux mecs, répond Neels.

—C'est vrai, rit-elle, mais ça faisait juste cool comme phrase.

Neels approche son visage de sa joue et je feins d'être dégoutée. Je me décide à y aller, l'esprit vivement animé par cette dernière réflexion d'Emily.

***

A 16h, je regarde à nouveau le message de Sean, je dois me faire violence, je lutte contre moi pour ne pas céder à son message même si le coeur me dit autre chose. Dans un sens je sais qu'agir de cette façon c'est puéril, mais de l'autre Emily a sûrement raison, s'il tient à moi, il me le montrera. 

J'espère...

Je ferme les yeux et baisse la tête pour ne pas changer d'avis. J'entre dans ma voiture privée, et le choix est fait. Que Sean aille se faire foutre pardi !

***

Le lendemain, j'arrive au lycée, un peu stressée. Sean a saturé mon portable de menaces de morts. Ca a commencé par un "T'es où?" et ça a fini par un "Je vais te niquer ta race, connasse". Vous noterez l'âme de poète en toute occasion, les rimes, même en cas de violence.  

J'ai tout de même trouvé ça violent, mais je n'ai pas peur de lui pour autant. Je sais très bien qu'il ne pense pas ce qu'il dit.

Mais  quelle est ma surprise, lorsque je sens une main se poser sur mon poignet, dans la cours, je constate qu'il s'agit de Sally. Elle me force la main et me pousse à la suivre. Je ne comprends pas de suite son intention alors je me braque.

—Lâche moi!

—Si tu ne faisais pas la conne, j'aurais pas à faire ça.

D'où me parle t-elle ainsi? Elle m'entraine vers l'arrière du lycée, un coin que Sean et moi connaissons bien. J'y vois Sean, une cigarette à la main et son air toujours détaché de tout. Elle ne m'emmène pas jusqu'à lui et s'en va bien vite sans rien m'expliquer plus la situation. Je réduit la distance qui nous sépare.

—Vraiment? Maintenant tu as des esclaves? Tu ne peux pas juste me demander de te suivre dans la cour?

—Ecoute non, vu que tu joues à la gamine, je réplique, m'annonce t-il.

Il rejette une taf sans m'observer.

—Parce que dans toute l'histoire monsieur est le plus en colère? Tu es complètement atteint mon pauvre, parce que si tu n'es pas capable de voir que c'est toi qui a merdé bah bravo.

—En quoi? En quoi j'ai merdé? répond t-il tout en rigolant faussement.

Je crois que c'est la question la plus facile auquelle je n'ai eu à répondre.

—Primo, monsieur provoque mes amis, secondo, tu ne t'excuses à aucun moment, troisio, tu m'évites sans raison, quatro, tu m'envoies un message comme si j'étais ton chien, et cinquo, tu traines avec ton ex qui me tape sérieusement sur les nerfs.

Ses deux yeux verts traversent les miens et je comprends immédiatement que j'aurais dû me taire. Son regard me transperce, sans pour autant me faire peur, mais il me fait froid dans le dos. 

—Premièrement, tu saurais qu'en espagnol il ne suffit pas d'ajouter des "o" pour avoir ce que tu désires, deuxièmement, je n'ai pas provoqué tes amis, ils ont commencés, troisièmement, je ne vois pas pourquoi j'avais du coup besoin de m'excuser, quatrièmement, non je ne t'évitais pas plus que d'habitude, mais tu ne venais pas vers moi non plus, cinquièmement, je ne t'envoie pas un message comme ci tu étais un chien, je n'ai à aucun moment envoyer un "ouaf" dans mon message, il commence par une majuscule, finit par un point, seul un être humain est capable de comprendre ça, de plus excuse moi d'être un peu en colère alors que tu balances le plateau de Sally comme une véritable garce, et dernièrement, je traine avec elle si je veux, c'est mon amie.

Je fronce les sourcils et croise les bras. Je déteste le fait qu'il n'admette pas qu'il soit en tort et use de sa facilité à manier la langue pour détruire mes arguments.Je trouve cela malhonnête.

— De toutes les façons t'as raison, t'es parfait Sean. Rien ne cloche chez toi.

—Exactement, répond t-il tout en me souriant faussement.

—En attendant, je rétorque, t'as quand même demandé à me voir juste pour que ta vie deviennes un peu moins misérable.

La sonnerie retentit, mais je m'en fous clairement. Il s'avance vers moi et fronce ses sourcils.

—Bah faut bien être mature et discuter, il me dit durement.

—Bien, alors continuons dans cette maturité. Parlons Sean.

—Vas-y.

—Je suis quoi pour toi Sean?

Il hausse les sourcils, un peu surpris.

—La garce du lycée. 

—Bien.

Ne pas se vexer, ne pas se vexer.  C'est mon seul moyen d'avoir une discussion véritable avec lui. Je sais très bien qu'il ne pense pas ce qu'il dit, je commence à comprendre que parfois, il préfère être dur pour ne pas se dévoiler. 

Mais s'en ai un peu marre, j'ai besoin que lui et moi passions à la vitesse supérieure, on est dans le flou, je ne sais pas quoi penser. Soit on avance, ou alors que l'on arrête ce jeu inutile, s'il n'est pas intéressé par moi, qu'il me le dise, s'il ne veut que des avantages au lit, qu'il me le dise, mais je déteste le fait qu'il me laisse croire ce que je veux, sans être clair lui même . 

Je me décide à me calmer, car visiblement le rentre dedans n'est pas la meilleure des solutions avec lui. Je pose ma main sur son poignet doucement.

—Mais encore?

Il observe ma main puis mes yeux.

—Bah alors, je croyais que t'étais mature?

—Je le suis, sauf que y'a rien à dire, t'es Lana, point.

J'hoche la tête, vaguement convaincue. C'est déjà un bon point.

—Oui, enfin, sans oublier qu'on a déjà couché ensemble.

—Une sex-friends, alors.

—Mais qu'on passe pas notre temps à baiser.

—Bah t'es une demie sex friends.

—Et qu'en même temps on est pas vraiment amis, parce qu'on ne se dit pas grand chose de personnel.

—Une demi sex-connaissance.

—T'es sérieux? je m'énerve.

Il sourit et accroche sa main à mon poignet comme pour me tirer un peu vers lui. C'est incroyable combien ses paroles sont en désaccord avec ses gestes. C'est comme s'il essayait de voir jusqu'où je pourrais aller. Et je crois que ça lui plaît, ça lui plaît de voir que je galère devant lui. Alors je décide de le déstabiliser. 

—Pourtant t'adore m'embrasser, je lui fait remarquer, alors même que ses lèvres sont proches des miennes.

—Bah pas plus que ça, répond t-il en me repoussant un peu. 

Cette fois, ça m'énerve, j'ai beau être patiente, je suis humaine. Je recule et brise tout contact entre nous deux, j'ai l'impression parfois qu'il est insensible, et c'est perturbant. Ou alors il fait juste semblant et il est très fort.

—Et puis même tu ne m'embrasses pas comme une sex-connaissance, je proteste finalement.

—Est-ce que tu sais au moins comment on embrasse une sex-connaissance pour dire ça?

Je soupire durement, et rajuste mon sac sur mon dos. C'est une perte de temps, j'en viens à penser que cette relation entre nous ne mène à rien, uniquement à quelque chose d'illogique et d'indéfini. 

—Ok alors si nous ne sommes que ça, ça te dérange pas si je me tape un autre mec, et que je m'affiche avec lui. Ca ne te dérange pas non plus, si l'on arrête de se voir, que je sorte avec qui je veux. 

Je dis ça tout en reculant encore, mais il m'attrape par le poignet pour ne pas que je m'en aille.

—Non tu feras pas ça. 

Il attrape mes deux mains puis m'attire à nouveau vers lui.

—Bah quoi. On est que des demi-sex connaissance, autrement dit, aussi éphémères que cette expression. 

Il fronce les sourcils et voit où je veux en venir. Ses mains glissent dans mon dos et il se fait très possessif.

—Certes, mais non. Juste non.

Je releve les yeux au ciel.

—Pour d'autres je vaudrais mieux qu'une simple demi sex connaissance. Alors autant en finir.

—T'es complètement barge toi. Je t'interdis de faire ça.

—Tu traines bien avec ton ex. À partir de là, je fais ce que je veux, aussi je réponds tout en reculant. Il se fait toujours insistant au niveau de mes poignets. 

Ses deux yeux continuent de me fixer avec fermeté, je le vois indécis, il n'a pas envie de se dévoiler, mais dans un autre sens, je crois qu'en fait, il tient un peu à moi. Il ne dit rien, il me fixe, il réfléchit, mais finalement contre toute attente ses lèvres se pose sur les miennes. Au départ, je le repousse un peu, perplexe, mais il me désarme vite, ses douces pressions me détendent, j'en oublie même son haleine à la cigarette, je ne ressens plus qu'un bonheur indescriptible. 

Il m'embrasse comme ci sa vie en dépendait, littéralement, comme s'il avait tout à me prouver. Il y met toute sa passion, diverses émotions traversent ce baiser que je suis obligée d'interrompre car il me trouble. C'était  fiévreux, j'avais l'impression que tout ce qu'il n'arrivait tout simplement pas à me dire, il le disait à travers ce baiser, il oscillait entre une indécision extrême et une confiance absolue, c'est troublant, parce que ça me rappelle étrangement notre première fois, et ça me rappelle de doux souvenirs, ça me fait penser, que j'ai tout simplement envie de revivre ça avec lui, et il semble que ça soit réciproque.

J'en ressors complètement choquée, personne, personne ne m'a jamais embrassé ainsi. 

—Ai-je vraiment besoin de parler pour te montrer que t'iras pas voir un autre?

Shit.

Je l'observe à nouveau et ses lèvres me manquent deja. Je ne peux pas contrôler l'attirence de mon corps pour le sien. Je relève les pointes et l'embrasse à nouveau. Il pose ses mains sur mes fesses,  il me désire, et je lui manque. Je finis par claquer ses mains.

—Désolé, y'a que mon copain qui y a accès.

Il sourit en se mordant la lèvre puis remonte ses mains.

—Je l'envie.

Sale Barjot. Il m'embrasse sur le coin des lèvres doucement et ma tête se pose sur son torse sans qu'il ne me repousse.

—T'es tellement con Sean putain.

Il ne dit rien mais caresse juste ma chevelure, évidemment il agit vraiment comme si j'étais une demi sex-connaissance hein. Je me décide enfin à poser une question qui me démange les lèvres, je l'avais déjà énnoncée une fois, mais le temps a passé depuis, et j'ai envie que l'on avance enfin. 

—Pourquoi est ce qu'on se cache Sean?

—On se cache pas.

Je ris nerveusement et nous désigne tous les deux.

—Qu'est ce qu'on fait là putain ?

Il détourne un peu la tête.

—On s'isole juste du regard espiègle des autres.

Je gémis.

—Mais c'est chiant. J'aimerais que l'on puisse arrêter ça! Qu'on puisse se dire bonjour, bonsoir, et qu'on n'ait pas à se cacher pour s'embrasser merde, qu'on fasse des trucs ensemble, j'en sais rien.

—Bah désolé non. Et je ne vois pas pourquoi tu veux que l'on se montre forcément tant que l'on est bien.

—Tu crois que je me sens bien d'avoir l'impression de te faire honte? T'as peur de quoi ? T'as honte de quoi?

—Je n'ai pas honte, me réprimande t-il. Je ne veux juste pas ! J'ai pas envie qu'on s'affiche, je n'ai pas à m'expliquer. 

Tout comme moi d'ailleurs.

—T'es compliqué Sean, vraiment. Croit moi, j'en ai marre que l'on ai à se cacher, c'est debile. Tu t'affichais bien avec cette Sally, pourquoi pas moi ? Qu'est ce que j'ai de moins ?

En tous cas physiquement. Rien.

Il finit par souffler et me repousse.

—Bref j'ai cours.

—Non Sean. On met ça au clair ! Tu ne pars pas.

—Lana tu sais très bien que je m'en fous.

—Sean si tu pars...

—Quoi répond t-il?

C'est fini. C'est fini. Vas-y Lana tu peux le sortir.

—C'est ...

—C'est ?

—C'est pas bien.

Il sourit puis passe sa main sur ma joue.

—C'est bien ce que je me disais.

Je l'observe interloquée alors qu'il tourne les talons en me lançant son plus grand sourire. Sean se fout-il de moi? Comment peut-il m'embrasser ainsi pour me lâcher de la plus salle des façons ensuite? Pourquoi est-il réellement si secret et mystérieux avec moi? Pourquoi ne me dit-il rien? Et puis merde, qu'est-ce que j'ai de moins que les autres?

J'ai l'impression qu'il a un bon fond, mais il s'obstine à le cacher dès qu'il en as l'occasion. 

Je tire sur mes cheveux et gémit. 

Putain, sortir avec un mec populaire, et de l'équipe de football c'est tellement simple, or, là, avec Sean, je me tire les cheveux, clairement, à ce point, dans deux ans, je suis totalement chauve.  

Pourquoi est ce que je me complique autant la vie pardi? 

***

YO.

Comment allez vous? 

Ah ! Pauvre Lana ! Je crois que Sean a été un peu dur et sans coeur tout de même.

Vos avis sur le chapitre?

Pourquoi Sean ne veut-il pas s'afficher avec Lana? 

Vos avis sur Neels et Emily? 

Je vous promets que ça avancera entre Lana et Sean mdr, je suis désolée, poster un chapitre par semaine, c'est clair que c'est peu, ça avant lentement, mais je suis obligée de faire avec ! 

Yona.

Mon insta: xyonachan.

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