30-We're Alone

Un chapitre de 5300 mots wow ! De base je me suis dit qu'il n'y avait que peu d'action, alors j'ai rajouté un bonus à la fin avec des personnages de Love on spot, pour vous faire un peu plaisir ( du moins pour ceux qui ont lu LOS)!

***

Les jours d'après se sont fait un peu tristes. Je n'avais ni Emily, ni Sean, et Val qui prenait ses distances, de façon injustifiée.

D'ailleurs, alors que d'habitude j'ai véritablement hâte d'aller en cours de cheerleader, aujourd'hui je suis peu motivée. Dans les vestiaires, j'enfile ma tenue alors que Val discute encore avec cette Shana, et Emily est un peu seule et déprimée . Quand elle est triste, ça se voit toujours sur son visage, elle n'a pas ce sourire permanent d'habitude sur ses lèvres.

Je déteste par dessus tout être en froid avec mes meilleures amies, je n'ai personne d'aussi proches.

Je me relève et rejoins la salle de sport. Je tends un bac spacieux à mes camarades, et elle me donnent leurs portables, toujours plus prudent que de les laisser dans un casier.

Je vois alors Sally rappliquer, elle est à la bourre.

—Dépèche toi ! je lui crie.

Elle hoche la tête tout en déposant dans la précipitation son sac à dos, puis elle me tend son portable.

Mes deux meilleures amies s'installent à côté de moi, dans le hall, comme à notre habitude, en face du groupe.

—Bon, dans trois semaines, il y a le tournoi des lycées, entre autre, l'ambiance, c'est nous qui allons la mettre, je réplique durement.Finalement la chorée d'ouverture que je vous ai montré la semaine dernière sera celle présentée, je veux qu'elle soit assimilée aujourd'hui. Tant que ce n'est pas le cas, vous restez ici, qu'importe que la séance se finisse à vingt trois heures, compris?

Il semble que mon discours leurs mettent un peu la pression car certaines semblent paraissent nerveuses.

—Bien, échauffement, quatre tours de terrains puis étirements.

Je dirige la séance, puis une fois les échauffement fait, je m'assieds sur une chaise.

Les trinômes se créent, car l'on commence toujours à travailler en trinôme, quand Val se retourne vers moi.

—Tu viens?

—Non, je suis pas d'humeur aujourd'hui, prenez n'importe qui d'autre.

Val hausse un sourcil, surprise.

—Tu es sérieuse Lana?

—Oui. Quelqu'un me remplace aujourd'hui, je crie aux filles, n'importe qui.

Les filles s'observent toutes, intriguées mais aussi excitée d'une telle annonce, faire partie du trinôme principal c'est toujours un signe de reconnaissance. Malheureusement aucune n'ose véritablement lever sa main, à part Shana.

—Toi t'oublie, je réplique à Shana, à voix haute.

—Pourtant je suis la seule à lever le doigt.

Je lui lance un regard mauvais avant de poser mes pieds sur la table. Je comprends que je n'ai pas le choix.

Je mords mon doigt nerveusement, tout en observant cette fille qui sait bien trop prendre ma place. Je roule des yeux et commence sincèrement à ressentir une jalousie envers elle, elle s'adresse de façon plus correct que moi à l'ensemble du groupe, et semble plaire. Je deviens vraiment nerveuse, j'ai l'impression de me voir mais en plus malsaine intérieurement et gentille extérieurement, elle ressemble à une vipère. Ainsi je vais l'appeler, vipère.

Je navigue sur mon smartphone étant donné que l'on m'a remplacée avec beaucoup de facilité. Les téléphones dans le bac n'arrêtent pas de sonner, ce qui m'agace vite, je jette à chaque fois un coup d'oeil aux écrans, et je crois avoir déjà récolté des informations d'or sur mes camarades. Je les note, au cas où un jour, quelque chose tourne en ma défaveur, je saurais comment me défendre.

C'est alors qu'un autre portable vibre, je soupire durement puis lance un regard. Je constate qu'il s'agit de celui de Sally et un prénommé Sean <3 cherche à la joindre.

Vraiment? Tout d'abord pourquoi il y a t'il un coeur à côté de son prénom?

Il continue de sonner et je n'y touche pas. Un message apparaît à mes yeux : Je t'attends.

Comment ça il l'attend? Qu'est-ce qu'il veut dire par il l'attend? Il communique toujours avec elle??

Je crois que je suis en début de crise d'agonie. Tout le monde me remplace je crois bien, même lui, alors qu'il est la raison de mon éloignement avec mes amis.

La séance se finit bientôt, je récupère mes affaires rapidement, et je m'en vais, sans saluer les filles. Lorsque je sors de l'établissement, je croise encore Sean avec une cigarette, alors qu'il est censé avoir fini il y'a deux heures. Il fait comme s'il ne me connait pas, et moi de même.

Mais c'est lui qui est le plus en colère? Je ne vois pas pourquoi c'est lui qui fait la gueule alors qu'il a clairement menacé mes amis, je décide de l'ignorer aussi, je n'ai pas envie de courir après lui, pas cette fois. J'ai déjà assez de soucis par sa faute, je peux clairement dire qu'avant lui, tout allait bien dans ma vie, et il a fallu qu'il arrive pour que tout se bouscule.

Je rejoins ma voiture privée et reprend le chemin vers la maison, bien que peu enjouée. L'ambiance est toujours si froide à la maison, je n'ai pas adressé la parole à mes parents depuis qu'ils m'ont privée de tout, ni même bonjour, ni même bonsoir.

J'enchaine immédiatement avec mon cours de littérature et celui de philosophie avant de pouvoir enfin souffler et de rejoindre ma chambre. Je me jette sur mon lit tant je suis exténuée et démoralisée par cette horrible journée.

Lorsque mon grand frère toque à la porte, je ne me relève pas, alors il rentre.

—Putain Keryan, je grogne, j'ai pas dit que tu pouvais rentrer.

—Qu'est-ce que j'en ai sérieusement à faire de ton autorisation? On va manger.

Je relève les yeux puis enfonce à nouveau ma tête dans mon lit.

—T'as pas faim? Pourtant on mange français ce soir, normalement tu adores ça.

Je secoue la tête.

—Laisse, j'ai pas faim.

Un moment se fait avant qu'il ne daigne s'assoir sur mon lit.

—Quelque chose ne va pas?

Je ne réponds pas, c'est une question bête.

—Toujours à cause des parents? me demande t-il.

Je soupire un long moment.

—Je vais imploser Keryan, j'en ai marre.

—Parle leurs-en alors.

Je me retourne et me mets à rire nerveusement.

—Parler ? Mais ces crétins ne m'écoutent pas.

—Bah ce n'est pas mieux que ne pas leurs parler du tout, qui ne tente rien n'a rien.

Je l'observe s'éloigner avant de me frapper la tête plusieurs fois contre mon oreiller. Je me relève et me décide à le suivre. Au passage j'attrape toutes mes dernières copies, bien triées, et descends rapidement. On s'installe, et comme d'habitude personne ne parle, il n'y a rien de plus chiant que ce dîner. Je me décide à prendre mon courage à deux mains enfin.

—Faut qu'on parle, j'annonce la couleur immédiatement.

Ma mère feint de s'étouffer en m'entendant parler, oui j'ai une langue.

Je récupère mes copies posées sur mes cuisses et les leurs tends. J'ai clairement augmenté dans les matières littéraires, depuis ces trois semaines. Je suis enfin passée à un B en histoire, C en littérature et un D en philosophie car j'ai toujours un peu de mal. Je trouve que c'est tout de même un beau progrès en si peu de temps, je me suis juste mise au boulot.

—Ca fait trois semaines que je ne dis rien, mais c'est bon, j'ai appliqué à la lettre toutes vos demandes, j'ai supporté trois semaines sans téléphone, sortie, ni carte de crédit.

—C'est bien, me dit mon père.

Seulement?

—Non, c'est extraordinaire, surtout dans le monde dans lequel nous vivons, j'insiste. Et puis j'ai clairement augmenté mes moyennes, ce n'est pas encore la perfection, mais j'y travaille et durement aussi. Alors s'il vous plaît pourriez-vous diminuer cette punition?J'ai compris le message oui, j'ai mal agis, mais par pitié, je vais imploser, je ne vous demande pas le monde, mais juste un petit effort pour me comprendre.

Mon père s'essuie délicatement les lèvres avant de répliquer.

—Tu vois, finalement c'est intéressant les lettres, nous n'avons pas fait le mauvais choix pour toi.

Sale connard, bien sûr que c'est un mauvais choix, je n'y prends guère de plaisir, mais je préfère ne pas rétorquer.

—Et je dois noter ta bonne volonté, rajoute mon père. Je veux bien te rendre ton téléphone.

En réalité, en ce moment, je m'en contre fou de mon téléphone, l'unique chose que je veux, c'est pouvoir sortir, c'est tout.

—Je suis reconnaissante d'un tel geste, je réponds convaincue, mais je ne pourrais pas plutôt ne plus être sanctionnée de sortie ? J'ai besoin de sortir, même un peu.

—Bien, mais jusqu'à vingt et une heure alors.

Pardon? Mais c'est une vraie blague? Les cours à la maison se finissent à vingt heure, je n'ai droit qu'à une heure de sortie? J'hésite à rétorquer avant de me convaincre que c'est déjà beaucoup. Je souris un peu, faussement satisfaite.

Dans la soirée mon père me rend enfin mon portable, je n'avais pas le temps de sortir vu l'heure tardive. Cependant puis ce qu'on ne peut compter que sur soit même, j'ai décidé de réfléchir au sujet de ma popularité.

Je pense avoir fait de grands faux pas ces derniers temps, j'ai besoin de remonter dans l'estime des lycées, avant que cette satanée Shana ne me pique ma place. J'ai donc cherché sur google: comment être populaire? Je n'ai jamais eu besoin de faire des efforts pour l'être, je ne sais pas ce qui réellement m'a menée jusqu'ici alors j'ai besoin de conseil.

Conseil numéro un : Ayez confiance en vous même: C'est déjà le cas.

Deux : restez vous même. Cela dépend de mon humeur.

Trois:Ne faite pas comme-ci vous n'en aviez rien à faire des autres, peut être à améliorer...

Quatre : soyez plus interressé qu'intéressante, ça ce n'est pas moi du tout!

Cinq :Soyez ami avec tout le monde, définitivement pas moi.

Six :Aidez les autres, oh quel fléaut!

En conclusion, j'ai des progrès à faire.

***

Lorsque j'arrive au lycée, je suis déterminée, comme le disait ce site hier : je vais tenter de m'intéresser un peu plus aux autres qu'à moi. Je constate que c'est toujours un peu froid avec Emily, et je ne sais pas trop comment m'y prendre pour arranger les choses. Pendant ce temps Avalonne traîne avec l'autre vipère, ça m'attriste beaucoup, mais j'ai envie de montrer que je passe au dessus.

Avec toute ma confiance et ma détermination, j'avance vers un groupe d'environ quinze personnes et m'incruste. La conversation s'arrête lorsque j'arrive.

—Je dérange? demandé-je avec enthousiasme.

—Euh...répond l'une tout en me dévisageant, non...juste que...Tu sembles perdue.

Complètement oui.

—Du tout ! Je trainais juste et je me suis rendue compte en fait que j'adorais ton jean, il te va à merveille. C'est d'une marque ?

Soyez intéressée.

—Euh...primark...

Oh shit. Quelle erreur. Ca veut dire que son jean ne coute sûrement que trois dollars, la poisse.

—Ah!Ah! je ris nerveusement. Comme quoi la quantité ne reflète pas la qualité.

—Ca veut dire quoi ça? me demande l'une vexée.

Je relève les yeux immédiatement vers elle, elle semble vouloir bondir sur moi. J'ai un mouvement de recule, et j'hésite.

—Que c'est pas assez bien pour des riches comme toi?

On se calme, je n'ai jamais dit ça. Et puis c'est plutôt hypocrite de sa part, nous sommes dans une école de riches, même elle doit l'être, je ne vois pas pourquoi elle met ma richesse sur un piédestal, même si il faut le dire, elle l'est. Mais je ne vois pas pourquoi elle me parle ainsi. Seuls d'excellents élèves à revenus moyens sont dans cette école, dont Sean, mais parce qu'ils sont doués et prometteurs, et vu sa tête, je suis à peu prêt sûre qu'elle est plus stupide qu'autre chose.

—Non! Je rétorque. Au contraire, je disais qu'ils faisaient du super boulot à Primark. Même si ce n'est pas de la qualité du tout, enfin quand même ça ne doit pas être hyper agréable, ça rend quand même bien...

Tout le groupe me dévisage de bas en haut et je perds toute confiance en moi, je m'embrouille.

—Hey! Coucou les filles.

Une voix dans mon dos me glace.

—Shana! répond l'une toute excitée. On t'attendait.

Je me retourne vers l'autre blonde super sexy et la colère me monte aux yeux, elle est en plus accompagnée de son petit ami Harvey. Elle s'arrête près de moi, avant de me dévisager.

—Qu'est-ce qu'elle fait là?

—On se posait la même question, dit l'une.

—Oh ça va, je vous entends, je grogne. Allez tous bien vous faire foutre hein.

Je me retourne et m'en vais, cependant, un chuchotement me fait frémir.

—Toujours aussi bipolaire cette là.

Je fronce mes poignets et me force à ne pas me retourner. Si je le fais, je sais que ce que je peux dire sera violent.

Je marche en direction de mon cours de maths, et lorsque j'y arrive, comme si cette journée, elle aussi, n'était pas assez horrible, je vois encore Sean discuter avec cette Sally, elle lui parle, alors qu'il a un sourire très bref.

Je vais exploser, ce n'est pas possible de me faire aussi mal quand même. Un peu de respect est demandé pour mon pauvre petit coeur. Je tourne la tête vers la droite et constate qu'Emily ne va pas forcément très bien, je trouve ça un peu bête qu'on s'évite à cause d'une telle histoire sachant que ça nous blesse toutes deux, mais je crois qu'on a besoin d'un peu de temps.

Finalement, je suis condamnée à être seule. J'ai déjà connu ce genre de situation, être seule sans pouvoir compter sur mes amis, et ça me fait toujours aussi mal.

***

C'est la première fois depuis des années que je mange seule au réfectoire. Je vois très bien ces paires d'yeux braquées sur moi qui s'interrogent, des rumeurs supposent déjà sur une probable séparation entre notre trio de fille. D'habitude je passe au dessus des rumeurs, mais cette fois, elles me lassent.

Je sursaute lorsqu'un plateau cogne contre ma table. Je me redresse.

—C'est bien parce que tu me fais pitié.

Savannah.

—Les filles venez.

Ses amies répliquent et s'installent à mes côtés.

Bordel, je préfère nettement manger seule qu'avec ma soeur et ses amies de troisième. Je sais que ma soeur est plutôt populaire pour sa génération, mais je n'en ai que faire, c'est humiliant pour moi.

—J'étais mieux seule, je réplique.

—Ouais c'est ça, clocharde, me lance t-elle. Je peux prendre ton éclair au chocolat?

Je claque sa main.

—Même pas en rêve gamine.

Elle boude mais oublie très vite cette privation, une de ses amie engage leur conversation sur l'un de ses voyages à Bali et elles m'oublient. Mais après un moment, je vois leurs regards posé sur moi, je n'écoutais pas ce qu'elles disaient.

—Quoi ? je demande intriguée.

—Non, on se pose des question, annonce l'une.

—Mhh? je demande.

—Est-ce que c'est vrai que t'as couché avec Neels donc Emily t'en veux?

Je feins de m'étouffer.

—C'est quoi cette histoire?

—Tout le monde en parle, réplique une autre elle aussi très enjouée.

Elles me regardent toutes avec un air de merlans frits. Elles ont quatorze ans merde... je ne vois pas pourquoi ce genre de chose les intéressent.

—D'où vous tenez ces informations?

—D'après un témoin, on t'aurait vu sortir des toillettes du haut, avec Neels, Emily, vous êtes ressortis plutôt fâchés, et on sait tous très bien ce qui se passe dans ces toilettes, .

J'hausse les sourcils.

—Pardon?

—D'autres disent qu'il y avait un autre gars qui sortirait avec toi qui se serrait tapé Emily d'où l'énervement de Neels et la fin de votre trio.

Des barres. C'est vraiment hilarant. On discute vraiment de ma vie à ce point derrière mon dos? Pourtant j'ose un sourire.

—Peut être bien. Peut être pas, je réponds de façon détachée. Ca ne regarde que moi.

Les jeunes filles m'observent, plutôt estomaquées.

—Et Emily bien sûr, je réponds tout en leurs faisant un clin d'oeil.

En même temps que je me relève, par manque de prudence, je sens que je bouscule quelqu'un. Par réflexe je pose mes mains devant moi. J'observe ce qui se passe, un cri se fait entendre. Dès lors je relève la tête

Oh merde. Je viens tout juste de renverser le plateau de Sally, sur elle. Sean est juste à côté d'elle et me fusille du regard. J'aurais pu m'excuser.

J'aurais pu.

Mais non.

—Oups, je réponds tout sourire.

Crevards.

***

Point de vue d'Emily.

Je fais un dernier effort pour atteindre ma porte d'entrée, puis l'ouvre nonchalante. Je laisse tomber mon sac par terre puis me déchausse de ma paire d'Adidas. Je récupère une tablette de chocolat noir dans l'un des placards puis je m'installe sur le canapé long et confortable.

Je ne suis pas d'humeur aujourd'hui, même quand mon chiot désire grimper sur mes jambes je le repousse un peu méchamment.

Je pense qu'il n'y a rien de pire psychologiquement que d'être à ma place, parce que franchement coucher avec le copain de sa meilleure amie ça craint. Et si j'avais fait un trait sur ceci depuis longtemps, cette dernière histoire avec Lana a réveillé mes démons, et c'est insupportable.

En fait, je ne me souviens de rien, je ne me souviens pas de pourquoi j'ai couché avec son ex, ni comment en est-on arrivé là, ni même si j'ai apprécié ou pas, je me souviens juste de ce regard, ce regard profondément blessé et noir lorsque Lana nous a surpris, ce regard glacé, animé par la déception, le dégout et la détresse. Ce regard m'a empêché pendant un bon moment de me regarder en face. Lui faire à ce point mal alors que j'ai toujours dit que j'abattrais n'importe qui qui la ferait souffrir...

Je rumine donc dans mon coin pour cette histoire, et parce que j'en ai aussi marre de ne plus voir Shawn et ma soeur passer à la maison. Shawn est en tournée à Dubai alors que Blake en séjour aux Bahamas avec son petit ami... Je me sens affreusement seule. Je pourrais en parler à Avalonne mais je n'en ai pas envie, parce que je l'ai toujours considérée bien plus comme l'amie de Lana que la mienne , sachant qu'elle a eu encore plus de mal que Lana à me pardonner.

Pourtant, même si je suis en faute, j'en veux un peu à Lana de m'avoir caché que cette histoire lui trottait toujours dans la tête, nous n'en avons jamais parlé, alors selon moi, c'était derrière nous, elle m'avait clairement fait comprendre, avec toute sa bonté, que ceci n'entraverait jamais plus notre amitié. Alors j'aurais au moins aimé savoir que si, ça le serais, que l'on en discute, et pas qu'elle me cache ses relations parce que dans sa tête je ne suis sûrement plus quelqu'un de confiance. En fait, j'aurais aimé qu'elle me dise qu'elle ne pourrait plus me faire confiance, je l'aurais compris, or, là, elle m'a poussée à croire qu'elle avait retrouvé sa confiance en moi, alors que c'était faux. Et pour une amie telle que Lana, ça craint. Enfin bon, t'as quand même couché avec son ex, tu n'es pas la mieux placée. Ta gueule conscience.

Mon téléphone vibre et je constate qu'il s'agit de Neels. Je ne réponds pas car je déteste me montrer faible face à mes petits amis, c'est ainsi, je partage tout, sauf lorsque je vais mal. Alors j'engloutis ma tablette de chocolat uniquement pour abaisser tout ce stress et ce malêtre en moi.

Si seulement je pouvais retourner en arrière.

Je sursaute lorsque la porte d'entrée s'ouvre. Il s'agit de mon père, il est comme toujours bien apprêté, et au téléphone. Ses petites lunettes posées sur son nez lui donnent un air assez drôle et détruisent son image d'homme élégant. Mon père est bien l'un des seuls réalisateur que je connais qui s'habille bien pour un tournage. En général, les réalisateurs sont tous habillés comme de vrais clochards. Cela doit tenir au fait que c'est ma mère qui choisit ses tenues chaque matin. Ou alors non, puisque ma mère malgré ses quarante ans s'habille toujours comme une adolescente garçon manquée...

Il finit par raccrocher puis me sourit.

—Bonsoir Lily, c'est pas la grande forme, dit moi?

J'hausse les épaules.

—Qu'est-ce qui se passe cette fois? Tu sais si tu as des problèmes avec les garçons tu dois me le dire.

Je l'ignore et me retourne sur le canapé. Dès lors, j'entends ses pas claquer contre le sol, il s'approche de moi.

—Tu veux qu'on aille manger Thailandais ce soir?

Je ne lui réponds toujours pas, je suis de mauvaise humeur, je n'ai pas envie de parler, même si j'adore la cuisine Thailandaise, c'est ma préférée!

—Ok... fait-il. Ah ! Au fait! Tu ne devineras jamais quel acteur travaille avec moi! Zac Effron! C'est tellement dingue, il a accepté le rôle ! Si tu veux, tu pourras venir sur le plateau un jour afin de le rencontrer.

—Mouais, je fais simplement.

—Seulement mouais ? me dit-il. Ce n'est pas toi qui en était fan et me cassait les pieds avec cette fichue comédie musicale High school musical?

En général j'aurais ri et j'aurais répondu que ce n'est pas une fichue comédie musicale, mais je n'en fais rien. Je me renferme sur moi même.

—Bon Emily, qu'est-ce qui ne va pas? Si tu ne contredis pas que ce n'est pas une fichue comédie musicale, il y a un soucis.

—Rien, j'ai pas envie de t'en parler.

Mon père lisse son jean dès lors.

—Bien alors tant pis pour les gateaux que je t'ai rammené du tournage.

Il dit cela dans l'attente d'une réponse mais je ne proteste pas, je n'ai même pas faim. C'est un peu ingrat de ma part mais mon père ne sait même pas que je ne suis plus vierge alors lui raconter toute l'histoire, sûrement pas! Il finit par se relever et j'attends avec impatiente que ma mère rentre, afin de discuter un peu, même si elle est très maladroite, en général, elle sait me réconforter. Et oui, je suis une grosse fille à papa... du moins à maman.

***

—Chase!

J'entends une voix hurler, et je reconnais celle de ma mère, enfin. J'ai fait une petite sieste, même si j'ai un devoir conséquent demain, je ne compte pas réviser car je m'en fiche royalement.

Mon père sort de son bureau immédiatement, alerté par ce cri strident. Je me retourne vers ma mère et peut la voir sautiller de partout, comme une enfant. Elle parait surexcitée.

—Quoi? demande t-il simplement.

—Oh j'ai une grosse surprise pour toi!

—Quoi donc? demande t-il.

—Devine qui vient d'organiser un voyage en amoureux au bout du monde?

Il parait un instant surpris, puis ravit d'une telle nouvelle, ravit que pour une fois ma mère se bouge un peu les fesses pour leur couple, étant donné qu'en général c'est toujours lui. Il s'approche de ma mère et l'attrape par par la taille, avec un sourire quelque peu enjôleur.

—Je ne sais pas ? demande t-il.

—Moi non plus! réponds ma mère hilare. En tous les cas pas moi ! Moi je viens juste de défoncer légèrement l'arrière de ta voiture sans le faire exprès, mais bon tu me pardonnes!

Dès lors, il fronce les sourcils, quelque peu perdu.

—Hein?

L'information met du temps à monter complètement à son cerveau.

—Tu as fait quoi? lui demande t-il presqu'en colère.

—Moi aussi je t'aime, répond t-elle en l'embrassant brièvement sur la bouche.

Je crois que ce retournement brutal de situation empêche mon père de s'énerver et d'hurler à ma mère qu'il l'a déteste. Quand ma mère fait une bêtise, elle sait s'y faire, elle sait user des pires stratégies pour les annoncer sans subir de représailles, inconsciemment je souris. Mais lorsqu'elle s'approche de moi, je me résigne à me défaire de ce sourire.

—Bonjour mon coeur! me lance t-elle enthousiaste.

Elle m'enlace sans réaction de ma part.

—Oh, mon bébé ne va pas bien aujourd'hui? Chase qu'est-ce que tu lui as fait? lui demande t-elle.

Mon père est toujours sous le choc de la nouvelle, et ne s'en remet pas visiblement, il ne lui répond pas et sort simplement vérifier que sa voiture n'a rien de grave.

—Tu me racontes? me demande ma mère, avec le sourire.

S'il y a bien de quelqu'un dont je tiens mon enthousiasme constant c'est bien d'elle. J'hoche la tête alors que mon père revient, tout en pointant ma mère du doigt et en frappant ses pieds sur le sol.

—Tu as de la chance que ça ne soit pas grave Alexis, sinon je te la ferais me la rembourser.

—Oh comme cette chemise à deux balles que tu m'avais forcé à te rembourser au début de notre relation? rigole t-elle.

Je crois que cette phrase fait redescendre la pression chez mon père, il se calme et ose même un sourire, comme s'il en était fier, comme si cela lui rappelle de doux souvenirs.

—Ouais.

Absurdement, il s'est calmé ainsi, oui, parce que c'est totalement absurde de se calmer pour une telle raison. Je vois dans le regard espiègle de ma mère qu'elle est fière d'avoir réussi à détourner l'attention de mon père. Pour être sûre qu'il ne lui en veut pas du tout, elle lui demande même de l'embrasser, et il le fait chastement, calmé.

Mes parents sont tellement gênants.

—Donc tu me disais, Emily?

Je dévie mon regard vers mon père qui m'observe impatient, lui aussi.

—Papa, tu peux sortir s'il te plaît?

—Ah parce que tu le dis à ta mère et tu ne me le dis pas !

Je lui souris un peu, pour ne pas le blesser.

—Non mais c'est une conversation que je ne peux pas avoir avec toi.

Il soulève les yeux mais se montre compréhensif, il s'éclipse de la chambre. Une fois qu'il est parti, l'attention de ma mère se concentre uniquement sur moi, alors je me lache.

—J'ai fait une grosse bêtise.

Elle me regarde avec ses deux yeux clair, dans l'attente d'une suite. Elle me tient la main.

—Il y a deux ans, j'ai trompé mon copain. Mais le pire de ça, c'était que c'était avec le copain de Lana.

Ma mère feint de s'étouffer.

—Tu as fait quoi?

En même temps que raisonne sa voix, celle de mon père raisonne aussi.

—Tu n'es plus vierge Emily? s'indigne t-il.

—Chase!Papa! on hurle ma mère et moi. Tu n'es pas censé écouté.

Je soupire durement puis me concentre à nouveau vers ma maman. Elle cherche visiblement quoi dire.

—Et Lana le sait? me demande t-elle.

—Oui, depuis le début. Elle avait coupé les ponts avec moi pendant un bon bout de temps, mais je crois que c'est revenu à l'ordre du jour... puis ce qu'on avait jamais osé vraiment en parler.

Ma mère passe sa main sur son visage et l'essuie un peu.

—Emily, soupire t-elle. Qu'est-ce qui t'as pris ? Je ne peux pas t'engueuler pour ça, après tout c'est ta vie, mais pourquoi? Pourquoi as-tu fait ça?

Je préfère ne pas stipuler que j'étais sous l'effet de la drogue et l'alcool, alors j'hausse les épaules.

—Emily bon sang! Tu bois?

J'hausse la tête, je préfère ne pas lui mentir. Dès lors, elle aggripe sa chevelure et soupire longuement. Elle ferme les yeux comme pour tenter de s'apaiser.

—Tu sais qu'on est très libéral Emily, j'ai été jeune, ton père aussi, on connaît ce genre de chose mais pardi... Est-ce que tu vois à quoi ça mène ce genre de connerie?

J'hoche la tête, honteuse. Ma mère soupire longuement et plonge sa tête dans ses mains, sans trop savoir quoi dire.

—Emily bordel... je ne sais même pas quoi te dire! Mais c'est complètement affreux, tu en as conscience?

—Oh ça va, intervient une voix derrière mon dos. On fait tous des conneries jeunes, annonce mon père.

Je sursaute, et fronce encore les sourcils, parce qu'il nous écoutait.

—Chase, ne t'en mêle pas, lui demande t-elle.

—Ecoute Alexis, j'ai trompé des centaines de mes copines, et je suis pourtant parfaitement heureux aujourd'hui, j'ai une famille géniale, géniale, c'est bon, ce n'est pas la fin du monde de tromper quelqu'un quand on est adolescent.

—Bon sang mais tais- toi! hurle t-elle. Tu ne peux pas dire ça devant Emily, ce n'est pas la fin du monde mais là, ça implique aussi sa meilleure amie, tu veux que je lui dise quoi? Et puis merde, qui te dit que dans un autre temps les filles que t'as trompé ne sont pas malheureuse maintenant?

Mon père semble réfléchir deux secondes avant d'hausser les épaules.

—Elles n'en voulaient qu'à mon argent, donc tant pis, rit-il. Et puis, tu lui fais la leçon, ce n'est pas comme-ci tu n'avais jamais trompé quelqu'un toi aussi?

Je me retourne vers ma mère qui est devenue toute rouge à l'instant où mon mère a prononcé cela. Alors là, j'en apprends des choses ! Jamais je n'aurais pensé que ma mère avait été infidèle dans un passé lointain. On parle de ma mère là?

—Putain ! Je n'y crois pas qu'on a cette discussion devant Emily, grogne t-elle.

Et alors qu'ils sont en train de se quasi-disputer, les larmes me montent, parce qu'inconsciemment, j'ai encore mauvaise conscience, et j'ai besoin d'évacuer, même devant mes parents. Dès qu'ils me voient éclater en sanglot, ils s'arrêtent dans leur discussion vive et me prennent dans leurs bras, un peu paniqués.

—Oh non, mon bébé, chuchote ma mère, ne pleure pas, je sais que c'est désagréable comme sensation, je sais ...

Et si ça l'est pour moi, combien elle doit être horrible pour Lana..

—Tu vois, si tu pleures, ça veut dire que tu as un bon coeur, me lance mon père gentiment.

—Pas comme toi, l'embête encore ma mère.

—Comment ça? Pas comme moi? Réplique t-il.

—Bah, tu avais vraiment l'air de t'en ficher de tromper des filles.

Je rêve où mes parents sont réellement en train de prendre ma situation pour se remémorer les échecs de leur relation?

Au lieu de se vexer, mon père tire un sourire.

—Ouais c'est vrai, je m'en fichais.

—Et t'en est fier s?

Il hausse les sourcils avant de glisser l'une de ses mains dans le dos de ma mère, je les observe, et même s'ils sont gênant, je ne peux m'empêcher de les observer avec une pointe d'admiration, et mes larmes s'en vont.

—Bah, jusqu'à ce que je sache, elles ne sont pas suicidées pour autant.

Alexis le frappe sur le bras, du fait de son arrogance mal placée.

—Oh, je plaisante ! Et puis de toutes les façons, qu'est-ce que j'en ai à foutre quand je sais qu'aujourd'hui je suis heureux avec toi.

Ma mère l'observe tendrement et rougit un peu.

—C'est vrai ça?

—Bah ouais, il répond simplement, parfois, quand t'es pas chiante.

Ma mère ose un sourire et moi j'essuie mes larmes doucement. Mes parents sont sûrement les deux pires exemples au monde, mais ils ont réussis à me faire sourire.

Ma mère se retient de l'embrasser, par respect pour moi. Elle m'attrape la main et me la serre fort.

—Si l'on oublie toutes les conneries de ton père, recommence t-elle, je te conseille juste de discuter avec Lana. Ne laissez jamais votre relation reposer sur un non-dit, car c'est sûrement la pire des choses. Mettez les choses à plat, peut être qu-elle te dire qu'elle te déteste, et c'est normal, mais je sais aussi qu'entre vous, il y a plus que de l'amitié, et je sais aussi que tu regrettes ton acte. Même si les regrets parfois ne sont pas assez fort pour s'excuser, c'est déjà beaucoup, car comme tu peux le voir ,certains crétins, n'ont aucun scrupule à tromper, ironise t-elle.

Je souris doucement alors que mon père semble se vexer par cette dernière phrase. Je me loge dans les bras de ma mère, et la remercie d'être si compréhensive, de me parler d'un point de vue adolescent, sans me sermonner car je sais déjà très bien que ce que j'ai fait est mal.

Mais alors que je me dégage de ma mère, un message s'affiche sur mon téléphone. Le titre me tappe directement aux yeux:

"Un trio de tromperie"

J'hausse les sourcils, visiblement, surprise, et je sens déjà, que demain, je vais devoir botter des culs à l'école.

****

YO

J'espère que ce chapitre vous a plu ainsi que ce bonus.

Vos avis?

Alexis et Chase des parents bien trop conciliants?

Prochain chapitre, Sean revient enfin !

Votre musique du moment?

Yona.

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