18-Frustration

Aujourd'hui est le grand jour.

Départ pour Hawai.

Nous n'avons qu'une semaine de vacances, et nous partons quatre jours à Hawai. En effet, comme je l'ai expliqué plus tôt, nos vacances sont principalement faites pour rencontrer les autres jeunes de ce monde bourgeois, c'est pourquoi nous nous y rendons , les autres venant des quatre coins du monde s'y rendant.

J'y vais  avec Avalonne et Justin, son petit ami, mon frère et ma soeur. J'ai tout fait pour qu'une fois encore ma mère accepte qu'Emily nous rejoigne  mais il n'y a rien à faire, elle n'a pas voulu. C'est tellement dommage, on pourrait sérieusement s'amuser! Je m'amuse bien avec Avalonne, je ne dis pas le contraire, cependant je sais qu'elle passera ses soirées avec son petit ami pendant que je m'ennuierais à mourir dans mon lit.

—M'oubliez pas hein, boude Em.

Oh elle est adorable. Je lâche ma valise et la prend dans mes bras.

—On s'appelle tous les jours ne t'inquiète pas.

—Vous avez tellement de chance de partir à deux, souffle t-elle. Comme à chaque fois

—T'inquiète, je rétorque, nos prochaines vacances, on se les fait toutes les trois à Paris.

Cela suffit pour lui redonner le sourire. Elle me relâche pour prendre Val dans ses bras.

—Fait pas trop de connerie avec Justin toi.

—Wow, c'est toi qui me dit ça ? Rigole la blonde. Emily bienveillante?

—Toujours !

Comme toujours les séparations sont dures, Emily est quelqu'un qui ne peux pas rester seule deux minutes, et même si elle a d'autres amies que nous, il va de soit que ce n'est pas pareil. On ne se quitte que quatre jours, mais j'ai l'impression que son petit cœur est déjà fendu.

Après quoi, nous avons pris l'avion, ça a duré quatre heures. Ce n'est pas si terrible que ça. La première classe n'est pas si terrible. Mais c'est vrai, que lorsque je vois ces autres personnes en classe économique, je me dis que c'est moins sympathique, comment peut-on être aussi près de personnes dont on ne connait pas l'identité ? Et puis il y a des enfants qui crient. C'est chiant.

Arrivées sur le sol Hawaiien une voiture privée nous amène  à l'hôtel. Nous avons tant l'habitude d'y mettre les pieds que notre accueil se fait chaleureux, on nous sert un verre de jus tropical, ainsi qu'une part de gâteau, puis une couronne de fleur autour du cou. Je dois en avoir une belle vingtaine comme ça déjà chez moi.

On nous a donné, à mes frères et moi une suite à coté de celle de ma meilleure amie et de Justin. La première chose que je fais en arrivant, c'est évidemment chercher la plus grande chambre pour me l'approprier, Keryan et Savannah en font de même, si bien qu'on se bouscule. Evidemment c'est justin qui arrive le plus vite à trouver la plus grande.

—C'est la mienne!

—Alors là tu peux rêver ! s'écrit Savannah. La dernière fois, c'est toi qui l'as eu, c'est mon tour!

—Tu te calme gamine, je lui lance, tu fais à peine la taille de trois pommes, ce truc se règle entre Keryan et moi.

—Non! J'en ai marre que tu me commandes ! crie t-elle.

Je la toise et lâche enfin ma valise.

—Si tu me la laisses Keryan, je te promets de pas te faire chier si tu mets du foot ici.

Il me sourit, fièrement et se relève.

—Cette chambre est à toi sœurette.

Ca fonctionne toujours ainsi, j'arrive toujours à le convaincre avec ce genre d'argument. Savannah semble vexée mais je préfère l'ignorer, il ne manquerait plus que la gamine ait du pouvoir sur moi. Certes mes parents lui accordent tout sans exception, mais ce n'est pas mon cas.

Ensuite, je me précipite pour ouvrir la baie vitrée  de ma chambre et me pose vers le balcon. Comme chaque fois, ce paysage Hawai me coupe le souffle, il m'en faut un moment pour me remettre de la beauté de ce paysage exotique. L'air salée glisse entre mes narines, c'est tellement bon, je laisse tomber ma tête en arrière. J'adore cette île, c'est toujours ressourçant.

Je reçois un message d'autant plus plaisant, on m'annonce que Aslan et sa mère ont enfin eu le logement qui leur avait été promis. Il faudra que je leurs rendent visite une fois de retour tiens!

Je dois rester là une dizaine de minutes quand j'entends des engueulades, encore et encore, entre les deux autres. On va vraiment s'entre tuer à trois.

Je les rejoins afin de vérifier que tout va bien.

—Rends moi ça ! crie Savannah. Je l'ai payé avec mon fric.

—C'est le fric des parents, toi t'as aucun revenu car jusqu'à ce que je sache t'es pas une pute.

—Arrête de me causer comme ça!

—Que se passe t-il ? Je demande.

Keryan se tourne vers moi, très en colère, il me jette quelque chose à la figure que je rattrape. Un paquet de cigarette?

—Pendant que la gamine nous a fait croire à l'aéroport qu'elle allait aux toilettes, elle a juste acheté un paquet de cigarette.

—Je suis pas une gamine putain!

J'observe le paquet sérieusement.

—Sav ? Tu fumes?

—Bah parfois, et je ne vois pas qu'est-ce que ça peut vous faire, vous fumez aussi, et pas que d'la cigarette.

—Mais t'as quatorze ans toi, je lui indique. Hors de question que tu touches ce genre de truc.

Elle se retourne pour bouder puis va s'asseoir sur le canapé. Je vous l'ai dit, cette gamine m'agace à toujours être prétentieuse, je ne peux pas la supporter, même s'il s'agit de ma soeur. Pour une fois je remercie Keryan d'avoir bien agis en tant que frère.

****

—Oui maman, tout va pour le mieux, je réponds doucement tout en contemplant le paysage.

—Bien, n'oubliez pas, je vous ai envoyé votre planning d'activité par mail, n'en manquez aucune, sous peine de me faire honte.

—Jamais, maman ! Je te laisse, on va devoir y aller.

Au même moment on toque à ma porte. Il s'agit d'Avalonne, je lui ouvre avec le sourire.

Je ne sais qui est plus choquée entre elle et moi. Elle est terriblement en beauté ce soir. Elle a enfin dompté ses cheveux blonds et pour une fois s'est maquillée. Ses deux prunelles bleues sont parfaitement misent en valeur et vont de paire avec cette robe bleue qui lui donne une taille de guêpe.

—Wouah Givenchy! vous allez faire un malheur ce soir! glousse t-elle.

—Et toi donc, y'en a un qui va être content!

—Il est tellement content qu'il a encore du mal à s'en remettre, répond t-elle en rigolant. Prêts ?

Je crie le nom de mes siblings et ils ne tardent pas à accourir. S'il y a bien quelque chose qui nous rapproche c'est peut être notre manie d'associer l'élégance au sexy. Je dois avouer que j'apprécie le style de mon frère, il sait se démarquer, ne rentre jamais dans le cliché du beau blond riche plein aux as, il a son propre style, et même si je ne le lui avouerais jamais, j'adore ça. J'observe la robe quelque peu courte de ma petite sœur mais ne dit rien, sinon cela partira en engueulade et je n'en ai pas envie, pas à cette heure.

C'est parti pour une de ces soirées de consanguins!

Oh ça va, c'est juste de l'humour.

***

J'ai beau ne pas être au lycée, j'ai l'impression d'avoir droit à la même fonction dans ces soirées, je passe malgré pour la populaire, la fille à atteindre. C'est vrai, tout comme mes frères et soeurs, quand on arrive, on se sait attendus.

Cette fois, je ne comprends pas pourquoi l'on me met sur un tel piédestal, nous sommes tous aussi riches, je trouve dès lors que ça n'a aucun sens de nous classer.

Il n'y a que des jeunes ici, de douze ans à dix-sept ans. Keryan, ayant dix neufs ans doit se rendre à la soirée réservée aux majeurs. Parce qu'en Europe ils ont la chance d'être majeurs à dix huit ans !

Et comment dire, j'ai l'impression d'être à une garderie.

Il y a beaucoup de plus jeunes que de gens ayant mon âge. Je repère rapidement mes amis, les plus grands sont facilement discernables.

—Eh mais ces nos deux petites américaines! lance Hugo, un français.

Je lui souris puis fait la bise française que je maîtrise à la perfection désormais.

—Ton accent anglais est toujours si sexy ! je plaisante.

Oui, je suis dingue des français qui parlent anglais. Rapidement on s'installe autour d'une table puis on discute de tout et n'importe quoi. Je suis cependant vite agacée, je ne sais combien de gamin de quinze ans m'ont invitée à danser. Je pourrais être leur mère!

Enfin... Pas vraiment mais  vous voyez où je veux en venir.

Plusieurs jeux sont mis à notre disposition pour renforcer notre cohésion sociale mais c'est la première fois que je trouve cela nul. Je veux dire, il n'y a même pas d'alcool et ce sont des jeux peu fait pour nous les grands. Dire que Keryan lui a droit une soirée avec alcool et tout le tralala ... Je l'envie.

Je reste donc discuter avec mes amis français qui eux aussi trouvent l'ambiance plutôt moyenne. On discute un peu de tout et de rien, de nos derniers achats comme de notre dernier film regardé. Par contre, au moment où la conversation dérive sur de la littérature, je décroche, car c'est trop chiant.

Je les observe discuter et je pars dans mes pensées.

Je me dis que je devrais consulter mon téléphone, même si c'est peut être impoli de le faire dans une conversation, je le sors sans scrupule.

Je suis étonnée de voir quatre messages de Sean dont deux appels.

"T'es occupée?" "C'est important" Répond putain!""Oh mais décroche !"

Que me vaut donc un tel intérêt ?

Inconsciemment je ne peux m'empêcher de sourire. Avalonne m'observe pour me demander ce qui se passe, je lui dis que je lui expliquerais plus tard. Je m'excuse auprès de mes amis et sors. J'appelle Sean et il ne tarde pas à répondre.

Cela serait mentir de dire que je ne suis pas stressée, après ce qui s'est passé la dernière fois, je ne l'ai pas revu, j'ai passé mon temps à préparer ma valise et mon voyage, on ne s'était pas non plus envoyé de message. Je ne savais juste pas comment aborder ce qui s'était passé entre nous. Une pure connerie ou bien...?

—Ah bah enfin! C'est pas trop tôt.

—Je te manque déjà ? je rigole.

—Non, vraiment pas, euh je voulais juste te demander, quelle agence de dépannage s'est occupée de mon scoot ?

—Euh, je ne sais plus, pourquoi? Mais j'ai son numéro.

—Ah cool, donne.

Parce que je m'ennuie et que j'ai l'envie de discuter ce soir, j'insiste.

—Je t'ai demandé pourquoi, alors réponds moi.

—Y'avait un truc dans le coffre, et ils me l'ont enlevé, donc fait pas ta chieuse, balance le numéro.

Si ce n'est que ça. Je lui donne le numéro et continue.

—T'es parti où en vacances ? Je lui demande.

—Comment ça parti où ?

—Bah ... Tu fais quand même quelque chose ces vacances ? Rassure moi?

—Je reste dans mon lit.

—Ah.

C'est chiant.

—Quoi Ah ?

—Bah... Rien, enfin, ça doit être chiant.

—Bah... non?

—Lana! m'interpelle quelqu'un dans mon dos, t'es sûre que ça va ?

Je me retourne, il s'agit de Val, je la rassure.

—T'es à une soirée ? me demande soudainement Sean.

—Ouais, une soirée chiante à Hawaii.

Il feint de s'étouffer.

—Comment une soirée peut être chiante à Hawaii?

—Y'a pas d'alcool.

—Oh tu dois avoir une dure vie.

—C'est exactement ça.

Je soupire puis un blanc apparaît, je me souviens que je n'ai rien à lui dire en fait. Pourtant j'ai vraiment envie d'aller plus loin, de discuter encore.

—Ok bon bye, lance t-il.

—Euh... Ok, je réponds un peu surprise.

Il n'a clairement pas de tact, il raccroche. Alors que je cherchais un thème de discussion il a raccroché putain. Ce gars n'est qu'un abrutit.

Après quoi, je m'ennuie véritablement, je me fais chier à vrai dire, un peu comme tout le monde. Je prends Val à part, pour discuter.

—Allons frauder.

—Pardon?

—Bah genre allons dans la soirée réservée aux majeurs, parce que c'est trop chiant là.

—Mais pourquoi ? Tu sais très bien qu'il vaut mieux pas...

Je soupire, évidemment, Emily aurait sauté sur l'occasion mais il ne s'agit pas d'elle.

—Laisse, je vais y aller seule.

—Mais non! Putain, tu sais que ça peut retomber sur ta mère après si on te colle ?

—Je m'en fous, soit tu viens pas et j'y vais seule,soit tu viens, on se fera pas coller et va vraiment s'amuser.

Elle m'observe sérieusement avant de soupirer.

—T'es chiante, c'est bon je viens. Je vais prévenir justin.

Je lui souris. Je la connais parfaitement, elle n'est pas du genre à prendre des risques, mais elle sait très bien que seule avec de l'alcool je suis ingérable et qu'il faut qu'elle soit là, par peur de culpabilité elle m'accompagne.

****

Nous n'avons même pas eu besoin de falsifier notre carte d'identité, c'était beaucoup plus simple, j'ai refilé aux vigiles un peu plus de  mille dollars. 

Il a fallu que je pose un pas pour savoir que c'était ici que je voulais être, les gens étaient plus chauds, la musique meilleure, tout comme l'ambiance.

On a beau être des bourgeois, je pense qu'il n'y a pas pire que nous lorsque l'on a accès à l'alcool et aux drogues en soirées, car on en abuse, beaucoup, énormément, parce que le fric ne nous manque pas. Et puis il faut dire aussi que pour une majorité d'entre nous, on est tous coincé du cul sobres. Il n'y a que l'alcool qui nous permet vraiment de nous amuser.

Le fait d'être une fille, est clairement un avantage en soirée, rapidement on m'invite à prendre un verre et je me retrouve au bar.  Je n'ai même pas à payer! Je peux ressembler à de la viande fraîche, il est minuit et je n'ai encore pris aucune goutte d'alcool, donc les hommes s'en donne à cœur joie pour me bourrer.

Je considère que tant qu'Avalonne, qui a un œil sur moi, ne m'arrête pas je peux continuer. Enfin, je ne suis plus sûre qu'elle ait un œil sur moi, tout à l'heure je crois qu'elle embrassait Justin et avait d'autres préoccupations.

Bref. J'enchaîne les verres tout en faisant la fierté de ces hommes.

—Mhh, on a trouvé une perle rare, dit l'un.

Les mélange me montent vite à la tête, si bien qu'à un moment je suis obligée de m'appuyer sur l'un. Je ne prends même pas conscience que ses mains tripotent mes fesses sans pudeur.

J'ai de plus en plus chaud, mes sens sont en ébullition, et notamment quand l'un commence à sérieusement lécher ma nuque.

Oh god.

Je remonte sa machoire vers la mienne et l'embrasse, tout en me faisant très entreprenante, ses amis sifflent tout en nous observant, ils balancent des phrase malsaines que je ne prends pas le temps d'écouter.

Pourtant, moi qui d'habitude prends un vilain plaisir avec les gars, saoule, cette fois, je n'arrive pas à atteindre vraiment ce plaisir, c'est comme s'il manquait quelque chose, étrangement. Ses baisers me semblent correctes mais ce n'est pas fous, je crois même que pendant un moment d'évasion je chuchote même " t'es pas Sean toi".

Oui en fait, je crois que j'ai dû mal à me remettre des baiser de Sean. Oh fuck, même en baiser il est bon.

Commençant à m'ennuyer de ce mâle je tente de le repousser, mais il ne voit pas les choses de la même façon, il glisse ses mains sous ma robe, cette fois, je m'agace et le repousse violemment, mais je n'ai pas assez de force.  Même ses amis me signalent de me laisser faire. On parle ici de fils à papa ingénieurs, ou buisness man qui plus tard reprendront l'entreprise familiale et écraseront des marques concurrentes. Elle est belle la jeunesse.

Cette fois, mon cœur commence à battre vite, je n'ai vraiment pas envie d'aller plus loin, je suis juste dégoutée.

—Lâchez là, réplique une voix grave dure.

Mon frère.

Il avance vers le gars et l'attrape par le col tout et le repoussant durement contre le bar.

—Tu touches encore une fois à ma soeur comme ça, et je t'explose la gueule, c'est clair?

Il le repousse encore et la tête de l'homme claque contre le bar.

—De même pour vous autres.

Il m'attrape par la main afin de me forcer à sortir. Je peux à peine tenir sur mes jambes, donc je m'accroche à lui.

—Je pouvais me débrouiller seule!

—Ouais c'est ça, si c'est pour boire comme un trou, remets plus les pieds là.

—Tu n'as pas le droit de décider de ça pour moi ! Lui indiqué-je.

—Qu'est-ce que j'ai fait pour avoir des sœurs aussi connes? Il me pousse dehors et fait comprendre au videur qu'il ne veut plus que je remette les pieds ici, et que s'il laisse encore entrer des mineurs ici, il le poursuivrait en justice.

Super.

Il me tire par la main, jusqu'à notre chambre, alors que je ris bêtement contre lui. Lorsque l'on arrive à notre destination, il me déchausse et me pousse sur le lit, je vois qu'il est énervé de perdre du temps à sa soirée uniquement pour mes conneries.

—Tu bouges plus de là, t'as intérêt à dormir et ne plus sortir.

—T'es pas papa, je réponds tout en me mettant sur mes coudes. Si je veux sortir je sors.

Il tire sur mes coudes pour me déstabiliser, ma tête retombe brutalement contre le lit.

—Ouais, mais en attendant, t'es mineure et t'es pas censée boire. Si papa l'apprenait, ta carte de crédit du mois y passerais, t'es sure de vouloir jouer ?

Je soupire bruyamment puis me roule sur le côté de mon lit, sachant qu'il a raison. Il me prévient ensuite qu'il ressort et je me retrouve seule dans la suite.

Quelle idiote je suis de boire trop alors que je me sais très bien mauvaise réceptrice, ça m'excite beaucoup trop, j'ai l'envie de faire dix mille choses en même temps.

Soudain, mon téléphone sonne à nouveau. Il s'agit de Sean à nouveau, je soupire puis réponds.

—Quoi?

—Ton numéro répond pas, tu t'es trompée, m'annonce Sean.

—Oh... Peut être, je réplique tout en rigolant bêtement, comme ça je savais que t'allais me rappeller après.

—T'es saoule ? me demande t-il distinctement.

—Non surtout pas, je réplique toute patraque, enfin, peut être un peu.

—Ok, bref, je m'en fous, donne moi le numéro.

—Oh.. t'es chiant avec ton vélo là bordel, change de disque.

—Alors déjà, c'est un scoot. Secondo, balance le numéro.

Je ronchonne un moment.

—Oh t'es chiant, tu peux pas savoir comment j'ai envie que tu sois là pour me baiser.

Bien évidemment, c'est ce que mon âme me crie de dire. Mais j'ai beau être complètement défoncée, je ne suis pas sûre d'avoir perdu ma tête pour autant, alors je n'en fais rien. Mais j'avoue que son impassibilité est folle, la dernière fois que l'on s'est vu on était le point de coucher ensemble si aucun n'avait été posé, et là, il semble qu'il a tout oublié. Est-il amnésique ?

Je vérifie le numéro que je lui ai envoyé, puis lui envoie cette fois le bon.

—Fait.

—Merci, à plus.

—Sean ! je l'interpelle.

Cette fois, je n'ai pas envie qu'il raccroche, pas le moindre du monde. J'ai juste une question qui me trote en tête, je veux savoir ce qu'il a pensé de ce moment la dernière fois. Je ne dis pas que ça signifiait quelque chose pour moi non! C'est juste que j'ai l'habitude de lire  à travers les gens, comme s'ils étaient des livres ouverts, mais lui c'est plus complexe.

—Euh... en fait.. j'avais une question.

—Mhh?

Je me relève sur mon lit et me tortille de droite à gauche.

—Euh.. Comment dire..

—Parle plus vite, y'a un match à la télé.

Bien, on voit les priorités.

—Qu'est-ce que... enfin... eum...

—Tu peux arrêter de bégayer s'il te plaît ?

Oh shit, je n'en ai pas le courage, même alcoolisée j'ai trop peur de sa réaction.

—Pourquoi tu t'es énervé sur ta belle mère à ce point l'autre fois?

Au final, je suis une grosse trouillarde, je détourne le sujet.

—Je l'aime pas, dit-il simplement.

—Pourquoi ?

—Longue histoire. Elle est juste inutile.

—J'ai tout mon temps, et puis, dans l'état dans lequel je suis, demain j'aurais tout oublié.

—Raison de plus, va dormir.

—Non.

Il soupire.

—T'es encore plus chiante bourrée.

—Détourne pas le sujet!

—Trop tard mon match commence.

—Ne daigne même pas raccrocher sur moi !

—Bonne nuit hein.

—Sean! Je t'interdis de .... !

Il raccroche.

Enfoiré. Je jette mon téléphone plus loin avant d'enfoncer ma tête contre l'oreiller.

Je le déteste parce qu'il est mystérieux, et plus ça va, plus il attire mon attention, plus j'ai envie de le comprendre. Le problème est qu'il met un frein directement pour m'en empêcher, et c'est frustrant.

Comme je suis frustrée de ne pas être allée jusqu'au bout avec lui, je suis frustrée de connaître la raison de ce caractère si froid.

Mais bon, disons qu'il y a du progrès, il m'a certes raccroché au nez, mais il m'a tout de même souhaité une bonne nuit...

Quelle sacrée nuit! Une nuit emplie de frustration ce n'est jamais bon.

En espérant que l'alcool me permettra de trouver le chemin de Morphée rapidement, car comme l'on dit l'alcool donne des ailes.

Ou alors non, on ne dit pas ça, mais qu'importe, ça semblait sonné bien.

****

YO

Votre avis sur votre chapitre ?

Eh oui, j'ai éloigné Sean et Lana, pour garder un peu le mystère des pensées de Sean, mais ils ne tarderont pas à faire face à face.

Vos avis sur Lana ?

Sur son frère et sa soeur ?

Des idées sur Sean?

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