17-Tentation




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—Sérieusement ? Tu as dit à ton père que j'étais une pétasse?

—Mais t'es une pétasse, répond t-il, en me dépassant et en s'allongeant sur son lit.

—C'est faux, je suis hyper sympa.

—Mouais, mouais, y'a plus sympa. Beaucoup plus.

Il récupère son portable et il semble qu'il m'oublie déjà. Inconsciemment ça m'énerve, il se détache trop vite de moi, je ne suis pas habituée à ça.

—Sean? Je l'interpelle.

—Ouep ?

—T'es plus avec ta copine ?

—Nop. Elle m'ignore.

—Pourquoi?

—J'en sais rien, tant pis pour elle, mais bon j'en ai pas grand chose à foutre.

Je l'observe sérieusement, comment ne peut-il pas en avoir quelque chose à foutre alors que c'est sa copine ? Le pire c'est que je le crois, je le crois quand il me dit qu'il n'en a rien à faire, il n'a même pas l'air de se mentir à lui même

—T'aimes pas les gens, en général ?

—Nop, les gens sont casse couille. Dont toi.

—J'avais cru comprendre.

Je me relève un peu perplexe et cette fois me décide à partir, il n'a toujours pas plus d'intérêt pour mon départ. Je préfère abandonner car je vais devenir pathétique.Je pensais qu'on avait passé une bonne soirée et que lui ramener son scoot lui avait fait plaisir, mais peut être me suis-je trompée, s'il en a rien à foutre de sa copine, je ne vois pas pourquoi moi je devrais susciter un intérêt.

C'est juste que j'ai l'habitude d'être toujours le centre de l'attention et là non, donc ça me fait bizare.

—Bon bah au revoir.

—Bye.

Je prends une longue respiration et cette fois, je bondis sur lui, sur son lit, je lui attrape son téléphone et le lance un peu plus loin, véritablement vexée.

—Qu'est-tu fous !

—Ca t'écorcherais la gorge d'être un peu plus sympa ? Je t'ai tout de même ramené ton scoot! Tu ne m'as même pas dit merci.

—Bah merci.

Je soupire, c'est vrai qu'il s'agit de Sean, de personne d'autre. Mais ça me fait péter les plombs, il n'a aucune reconnaissance bon sang!

Soudain mon regard est attiré vers une de ses étagères. Je suis surprise. Il a une grande collection de musiques de Coldplay. Sérieusement? Lui?

—Coldplay?

Il remonte son regard vers moi, intrigué avant de changer d'expression, il semble presqu'en colère. Il se relève de son lit lorsque j'attrape l'un des albums. Il tente de me l'enlever de la main.

—Donne moi ça, tu touches pas.

—Moi qui pensait que tu n'écoutais que du hard rock à t'en déchirer les oreilles! je plaisante.

Je dis cela tout en lui rendant son CD, il le dépose soigneusement et avec beaucoup d'attention, comme si ça lui tenait vraiment à cœur.

Alors qu'il se relève pour ranger son disque, je le questionne.

—Donc t'es fan de ce groupe ?

—Peut être bien répond t-il, tout en s'assayant sur son lit et en ouvrant sa DS.

—C'est quoi ta chanson préférée alors?

—The scientist me répond t-il, peu enjoué.

— C'est la plus triste !

Il hausse les épaules et fixe toujours son jouet.

—Je préfère paradise.

—C'est bien pour toi.

Outch. Qu'est-ce qu'il est ronchon. Il n'y a rien qui puisse lui faire sortir les vers du nez ? Je sors mon téléphone portable puis mets paradise.

J'adore Coldplay, grâce à Emily j'ai eu plusieurs fois l'opportunité de les rencontrer, et d'assister en tant que VIP à leurs concerts. De tous les groupes, c'est bien mon préféré, pour une fois que je trouve un réel point commun à Sean je ne peux pas laisser cela passer.

A peine la musique retentit que je gigote de tous les côtés, l'introduction me donne toujours envie de danser.

Sean me regarde étrangement avant de refixer son appareil.

—When she was just a girl, she expected the world... je commence.

—Ta gueule, tu chantes mal, me reprends t-il.

—But it flew away from her reach so, She ran away in her sleep ..

Je continue un moment, tout en me laissant doucement bercée par la musique. Sean continue de m'ignorer, il joue toujours à son jeu, mais j'en m'en fou, cette musique me donne toujours des ailes, quand je suis lancée il est impossible de m'arrêter.

—In the night the stormy night she'll close her eyes..

Il me regarde à nouveau avant de soupirer lourdement. Il ferme son jeu.

—Tu fais chier, tu chantes pire que quand je suis bourré.

Je relève les yeux vers le ciel tout en souriant, nous sommes bientôt au refrain de cette splendide musique.

—In the night the stormy night away she'd fly..

Il m'observe cette fois sérieusement alors qu'un temps dans la musique se fait avant l'annonce du refrain, il veut me faire comprendre qu'il vaudrait mieux que je la ferme, je semble lui casser les oreilles. Pourtant, rien ne pourra m'arrêter.

—And dreams of..Para-para-paradise.

Il saute sur moi puis pose ses mains sur mes lèvres pour me faire taire, je rigole tout en continuant à gigoter et balancer ma chevelure dans tous les sens. Je continue d'hurler les paroles "para para paradise".

—Putain mais ferme là, t'es pas possible.

Je le mords pour qu'il puisse enfin me lâcher puis je me remets à chanter de toutes mes forces, même si ça sonne faux.

—PARA PARA PARADISE!!! Allez vas-y avec moi!

Il secoue la tête alors j'approche ma main de ses lèvres et les fais bouger, je continue de chanter tout en animant sa bouche, comme s'il était mon pantin.

—Je vais perdre patiente, finit-il par souffler.

Je ne craquerais pas tant qu'il ne m'accompagnera pas. J'attrape ses deux mains inactives et les force à remuer.

—Allez chante ! je le supplie alors le deuxième refrain s'apprête à commencer. Je te promets je me calme ensuite.

Et je reprends.

—And it could be...para para paradise...

Je ferme mes yeux et m'agite comme je peux. Et là, je suis brusquée, je sens des bras s'accrocher à ma taille puis je perds l'équilibre, je suis plaquée de face brutalement contre le lit avec violence dont je n'ai jamais été témoin. J'ouvre les yeux et observe Sean au dessus de moi, il vient clairement de me projeter comme si il faisait du catch. Il tord mes bras dans mon dos et s'est assis sur mes fesses pour ne pas que je bouge.

Quelqu'un peut-il dire à ce gars qu'on peut faire taire une personne de façon moins violente?Je gémis car il me fait mal. Il pose sa main sur ma bouche, hilare.

—Ah par contre, quand tu la fermes, ça c'est le para paradise!

Sympa. Je rugis pour qu'il me lâche, et le menace de crier le nom de son père pour qu'il abandonne, il desserre donc sa prise, sans pouvoir arrêter de rigoler. Je ne fais même pas attention à son rire car je suis plus énervée qu'autre chose. J'arrive à rouler mon corps et je me retrouve sur le dos.

—T'es vraiment qu'une brute je crie! Tu aurais pu me faire mal.

—T'es pas en sucre.

Je soupire durement et ferme les yeux. Il faut que je me calme, ce n'est qu'un abrutit, avec un humour étrange. Pourtant, c'est à cet instant, en ouvrant les yeux que je me rends compte vraiment de notre proximité. Il est exactement assis un peu plus en haut de mon intimité.

Oh shit.

C'est la seconde fois qu'il me fait ça sans m'en rendre compte, sans intention ambiguïe. Et croyez moi, à cette instant je ressens un désir indescriptible, parce qu'il a beau être Sean, c'est un homme, et je n'ai pas couché avec un homme depuis longtemps...

Oubliez ce que je viens de dire, j'ai couché avec Harvey la semaine dernière.

Mais voilà, le voir assis à califourchon sur moi comme ça m'embrase, parce que c'est Sean, parce que cette situation n'est pas normale, ça m'excite. C'est un peu comme le fruit défendu, celui que l'on est censé détesté, une fois proche, auquel il est impossible de résister. Ou alors c'est juste que tu as un côté salope très affirmé. Ta gueule conscience!

Lorsqu'il se calme enfin et descend son regard vers moi, je vois qu'il comprend mes intentions, mais ses deux yeux verts me suffisent à accroître ce besoin de goutter la pomme— même si j'avais plutôt envie de l'écrabouiller en compote tout à l'heure.

Je pourrais l'observer comme ça pendant des heures tant il m'intrigue, quitte à passer pour une folle, à observer ses yeux, verts, avec une légère ligne marron, une autre bleuté, s'il ne les détournaient pas si facilement.

On se dévisage l'un et l'autre pendant un long moment, afin de comprendre dans quelle position nous nous trouvons désormais. Plus il prend conscience, plus ça devient gênant, parce que j'ai l'impression d'être folle d'avoir autant envie de lui alors qu'on est même pas amis bordel.

Il s'agit de lui, Sean, le gars que je peux à peine supporter et moi Lana, la fille qu'il ne peut pas du tout supporter, pourtant, je ne veux pas bouger. S'il ne se manifeste pas non plus, cela signifie que ça ne lui déplais pas, je pense.

Je me redresse et remonte mon visage vers ses lèvres. J'ai une putain d'envie d'essayer de l'embrasser, c'est peut être bête, mais j'en ai envie, sans nous engager à rien, juste essayer. Parce que ce fruit interdit semble si juteux..

Comme il tente de se redresser, je profite pour glisser mes mains derrière sa nuque. Il pose alors ses mains sur mes bras comme pour m'arrêter mais ne force pas vraiment, comme s'il est indécis.

—What the fuck, qu'est-ce que tu fous?, demande t-il un peu brusqué.

—J'sais pas, mais j'ai putain d'envie de t'embrasser là.

—Bah alors réfléchit avec ton cerveau pour une fois et tu verras que t'en as pas envie.

Je souris.

—Si t'en a pas envie, toi, repousse moi.

Il remonte ses deux prunelles vertes vers moi, il est pris au piège. Je fonds, de si près elles sont encore plus splendides, plus pétillantes. Je sais qu'il a peur car je sens sa jambe droite trembler.

Eh bien, quand il s'agit de la réalité, il ne fait plus le fier ?

Il ne me repousse pas mais il doute, et j'en profite, parfois il ne faut pas trop réfléchir, il réfléchit trop, j'approche mes lèvres sans jamais toucher les siennes, je les frôle uniquement, je sens sa respiration s'écraser contre ma bouche, elle se fait de plus en plus calme, car il se contrôle.

Je suis quelque peu habituée à faire le premier pas quand il s'agit d'embrasser, j'aime faire à ma façon.

Je me recule un peu, et il avance sa tête machinalement, ça signifie que j'ai gagné la manche, Sean a beau ne pas forcément s'entendre avec moi, il reste un homme, un homme avec des pulsions bien précises.

Je comble enfin l'espace entre nous et l'embrasse, je prends le temps au début, pour goutter la sauce, préparer le terrain. Il m'a l'air complètement perdu et c'est bien la première fois que je le vois avec si peu de repartie. Je fais tomber sa capuche et sa chevelure en bataille apparaît. Je me décolle un peu, histoire d'observer avec plus de recule son visage dénudé. Ses cheveux noirs, foncés, font ressortir la couleur de ses yeux et son intensité. Seigneur, comment ai-je pu manquer de remarquer qu'il était à ce point sexy?

—Oh shit, t'es fucking sexy en fait, je lâche.

Je crois que c'est cette phrase qui le convainc à abandonner sa lutte, il ose enfin détailler mon corps au dessous de lui, il pose ses mains, sous mes deux fesses pour me remonter sur ses cuisses afin que j'atteigne sa hauteur.

—Je sais.

J'aurais préféré un "toi aussi", mais je pense qu'il ne faut pas trop forcer pour le moment.

Cette fois, c'est lui qui décide de prendre le contrôle. Il attrape mes lèvres fermement, et j'ai la vague impression qu'il n'a pas libéré ses pulsions depuis un temps, car sa respiration s'accélère très vite. Sa main droite vient se placer dans le creux dans mon dos, il y insiste pour que je me rapproche encore plus, bordel. Ses lèvres sont tellement sucrées et douces que j'y prends un vilain plaisir. Et si je voulais l'allumer, là c'est moi qu'il étincelle. Il alterne entre le doux et le lent comme j'adore, avant de descendre sa mâchoire vers ma nuque et lisser mon corps avec ses mains. 

Si je savais qu'il était si doué, j'aurais fait cessé cette guerre entre nous plus vite. C'est notamment le fait qu'il soit consentant qui me choque en fait, mais ce n'est pas pour me déplaire.

Je souris inconsciemment lorsque sa main froide et rugueuse s'infiltre sous mon T-shirt, j'en tremble, son autre main s'applique à caresser ma longue chevelure.

Je sens mon cœur battre trop vite dans ma poitrine, ça ne m'est jamais arrivée, parce que c'est la première fois que je ne contrôle pas la situation, que je me laisse réellement faire par un gars, là où je suis plutôt bonne à donner du plaisir, c'est la première fois qu'un gars s'applique à me donner du plaisir, sans que je ne commence par lui.

Mais n'ayant pas forcément l'habitude, je tire sur son Sweat pour qu'il l'enlève, il le retire mais lorsque je fais pression sur son T-shirt, il se recule et me fixe avec ses deux prunelles, il secoue sa tête. Ses lèvres sont gonflées et rosées après ces baisers, légèrement luisante, et je frémis quand je me dis que c'est à cause de moi que ses lèvres me semblent encore plus excitantes.

—Quoi? je chuchote.

—Pas mon T-shirt.

Je suis en général têtue et entêtée, mais j'ai compris qu'il ne faut pas poser de question à Sean sous peine de le vexer. Et c'est ma dernière des envies à l'instant. Pour ne pas refroidir l'ambiance j'ôte le long T-shirt et son regard fixe immédiatement ma poitrine rebondie, dressée d'un soutiens-gorges noir à dentelle très sexy. Ses lèvres me quittent immédiatement, il est absorbé par mon corps, par mes courbes, mes hanches, ma poitrine, il ne sait pas où en donner de la tête. Si je savais que Sean était si pervers! Ah!

Il me demande de m'allonger puis commence une lignée de baiser de ma nuque à mon nombril. Au dernier point, je me cambre immédiatement, parce que ça me chatouille et que ça me fait du bien tout simplement. Shit. Sean s'y prend trop bien, trop bien pour moi. Et alors que je me laisse enfin aller à ses caresses, quelqu'un frappe à sa porte, et je me raidis.

—Gémit, m'ordonne t-il, immédiatement.

—Quoi ? Pourquoi? t'es fou!

—Discute pas.

—Je...

Shit, la porte s'ouvre à cet instant. Il s'agit de sa belle mère, je me couvre immédiatement avec sa couverture, pour ne pas laisser ma nudité apparaître.

La femme a rougi, elle semble tellement désolée.

—Dé... Merde, je suis désolée!

—Putain mais tu saoules ! crie t-il. On t'a jamais appris à ne rentrer dans une chambre comme ça? Espèce de conne! T'es bonne qu'à faire chier!

Il se lève et j'ai l'impression qu'il est plus qu'en colère, qu'il va l'étrangler. Sous ces cris, son père accoure immédiatement.

—Qu'est-ce qui se passe? Sean tu ne parles pas ainsi à Amara. Tu t'excuses pour ton langage tout de suite!

—Non, allez vous faire foutre.

Il claque la porte de sa chambre puis récupère son sweat sans m'observer. Dire que la situation est gênante est d'un euphémisme. Je me munie de mon haut et l'enfile rapidement. En fait, si je croyais que Sean me causait ainsi parce qu'il s'agissait de moi, je me trompais, il cause ainsi à tout le monde en fonction de son humeur.

—T'aurais dû gémir, elle nous aurait laissé tranquille.

—Mais c'était encore plus gênant comme option.

—Ah, alors tu trouves que c'est moins gênant maintenant ? Me demande t-il passablement en colère.

Je soupire et détourne mon regard, je n'ai pas envie que l'on s'engueule, pas après ce qu'on vient de faire, je me décide de me taire, j'aurais tout le temps de lui répondre au lycée. Je me relève et me munis de mon sac à main. J'enfile mes talons.

—Fait pas gaffe s'ils te regardent avec des yeux étranges quand tu sortiras de la chambre, m'annonce t-il. Dit leurs juste d'aller se faire foutre aussi.

C'est étrange, je me serais plutôt attendu à quelque chose du genre: Oublie ça, c'est des conneries. Mais bon. 

Je suis étonnement surprise, mais déstabilisé. J'avais déjà vu le Sean ronchon, le Sean colérique, le Sean boudeur mais jamais le Sean frustrée, et il n'y a pas à dire, ce n'est pas plaisant.

J'appuie sur la poignée de sa porte sans trop savoir quoi dire, ça me fait chier que l'on nous ait interrompu, parce que s'embrasser ça avait semblé naturel chez nous,mais j'ai l'impression que maintenant il y a de la gêne, et je n'aime pas être gênée avec quelqu'un.

Mais la raison primordiale est bien évidemment que maintenant je vais rester frustrer jusqu'à ce qu'on l'on aille jusqu'au bout. Nous connaissant, ça ne sera pas le lendemain. Et putain, je sens qu'il va hanter tous mes rêves érotiques.

Fuck Sean.

****

YO

💁🏽Vos avis sur ce chapitre ?

🌚Sean et Lana vous plaisent ?

🤷🏽‍♀️Votre avis sur le comportement de Sean ?

🌃Des idées pour la suite ?

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