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Alors que j'avance à travers le lycée, Emily me cours après, je vais si vite, qu'elle me rattrape uniquement lorsque j'ouvre la porte des toilettes.

—T'es dingue toi, elle me lance.

—Non ça va très bien.

—Qu'est-ce qui se passe Lana? T'as pas l'air dans ton assiette.

—Mais si, ça va.

Je l'ignore et me rince le visage avec puissance. Je ne me suis jamais sentie aussi étrange, c'est à dire qu'en général je m'en veux de blesser les gens, mais là, j'en suis presque fière, je suis fière d'avoir ridiculisé cette gamine.

—Ca a un rapport avec Sean ? Tente t-elle.

Je ne prends même pas le temps de m'attarder sur cette question.

—En quoi ça aurait un rapport ? Arrête tes conneries.

—Je sais pas... Enfin...

Elle s'approche de moi puis pose sa main sur mes épaules pour que j'arrête de m'agiter avec l'eau.

—Arrête de t'en faire pour moi Emily, ça va bien.

Elle m'observe réajuster mon juste au corps, sur ma poitrine et se pince les lèvres.

—Alors on la prend ? me demande t-elle doucement.

Je relève les yeux et soupire.

—Parce qu'elle était vraiment bien, rajoute t-elle, et elle ne méritait pas que tu t'acharnes autant sur elle.

—Elle le méritait ? Tu as vu les préjugés qu'elle m'a sorti sur les riches ? Sur nous ? Pourquoi vouloir se présenter à une telle activité si des riches manipulatrice, comme elle le dit si bien, sont à la tête de cette activité?

Emily relève les yeux en l'air.

—Arrête de chercher la petite bête.

J'attache ma chevelure en queue de cheval avant de me retourner.

—Ok, si t'insistes. On l'a prend.

Je sais qu'elle ne le montre pas, mais elle est quand même contente. Je me dis que si pour une fois Emily est du côté de Val, c'est que c'est vraiment moi qui ait un soucis. Mais ça m'énerve tout de même de devoir accepter une telle chose.

Je regarde ma montre, il est dix sept heure trente, Harvey finit son entrainement dans dix minutes, ça tombe à pic.

—Je rentre pas avec vous ce soir, m'attendez pas.

—Tu vas où ?

—Je vais rentrer avec Harvey.

Elle soupire puis relève les yeux au ciel, sans rien dire, elle me connaît bien moi et mes arrières pensées quand je suis sûr les nerfs. Elle ne dit rien, ne me réprimande pas, car il faut dire que parfois, elle agit un peu pareil, sur des coups de tête.

****

Lorsque j'arrive au stade, Harvey discute encore avec ses potes sur le bas côté. Pour mon plus grand plaisir, il semble sortir d'une douche, car ses cheveux sont toujours trempés. et parce qu'il sort d'un effort, sa musculature est largement apparente.

Je m'avance sans qu'il ne m'entende. Ce sont ses potes qui lui indiquent que je suis là, en me dévisageant. Ils observent mes longues jambes et mon déhanché, je m'en joue parfaitement. L'un d'eux me siffle.

Lorsque que le blond se tourne vers moi, il ne peut aussi constater à quel point mes habits sont étroits, et cours.

—Hey! Je lance, aussi simplement que possible, vous allez bien?

—Ca ressemble à une demande de partouze clairement, plaisante l'un de ses amis.

Je rigole.

—Du tout, je suis venue chercher Harvey, on s'en va?

Il hoche la tête, un peu déboussolé.

—Je vais juste récupérer un truc dans les vestiaires et j'arrive.

—Tu veux que je t'accompagnes?

Il semble comprendre la connotation de mon propos, il accepte puis passe sa main dans mon dos. Le vestiaire étant à l'opposé, nous discutons un peu de son match entre temps et lorsque nous sommes enfin seuls, je ne peux me retenir. Je m'approche de lui et l'embrasse.

Pour un premier baiser il est incroyablement fiévreux. Il ne bronche à aucun moment, mise à part pour manifester son plaisir.

Je glisse ses mains sur son corps, et j'apprécie qu'il ne fasse pas de cinéma et ne cherche pas à me comprendre. Il mordille en même temps ma nuque et j'apprécie ce bonheur qu'il m'apporte, j'apprécie ce pouvoir qu'on les hommes de me faire tout oublier, même ma colère.

Nous savons que nous avons peu de temps, alors rapidement nous nous déshabillons pour enfin combler cette envie qui nous parcoure le corps.

Je n'arrive pas à croire que j'ai offerts mon corps sur un coup de tête à Harvey.

Mais bon, au moins, il peut avoir la prétention d'avoir calmé mes ardeurs et ma mauvaise humeur.

****

Aujourd'hui, on commence par des maths, entre autre, je suis impatiente, c'est l'un des seuls cours que j'attends vraiment, puis-ce qu'ensuite j'ai encore littérature, j'enchaîne avec histoire et option français. Très chiant.

Je discute, comme chaque matin avec mes deux meilleures amies, le temps que la cloche sonne. Visiblement, elles n'ont pas semblé vouloir discuter de l'épisode de hier. Je pense qu'elles ont bien fait, car cela serait sûrement parti en dispute, je ne voulais pas que l'on me rappelle que j'ai finalement accepté cette fille parfaite dans mon équipe.

Je m'apprête à répondre à la question d'Avalonne quand je sens une main sur mes hanches et un buste s'y coller. Harvey me fait pivoter afin que je me retrouve face à lui. Wow.

Il place sa main au creux de mon dos et m'embrasse sauvagement. Ce baiser ressemble étrangement à un cliché de ces films des années 2000, entre deux personnalités populaires, plus proche d'une baise qu'un baiser chaste.

En réalité, j'ai répondu à ce baiser, pas parce que j'en avais envie, mais je ne voulais pas lui faire honte. Je lui en voulais de faire ça devant tout le monde. Certes, hier, j'ai couché avec lui, mais cela ne nous engageait strictement à rien. Il a eu ce qu'il voulait, moi de même, je ne veux pas être en couple avec lui et encore moins m'afficher!

Quand il me lâche enfin, je reprends ma respiration et mes deux amies me regardent, stupéfaites, sous le choc. D'autres élèves nous observent aussi, ne s'y attendant pas.

—Wowowo, je souffle, on se calme Harvey.

Il était presque prêt à me plaquer à mon casier, j'aurais trouver ça bien trop gênant, ça ferait trop cliché. Il me sourit, plutôt content que je ne l'ai pas repoussé.

—Une simple envie, on se retrouve plus tard bébé.

Oh seigneur, je ne suis pas son bébé, comme il dit si bien. Sincèrement, il ne m'attire pas vraiment physiquement, j'ai une large préférence pour les bruns en général, et puis... voilà... je ne sens pas cette nette attraction entre nous, même sexuellement, c'était bien, mais ça s'arrête à là.

Il s'en va après m'avoir ôté un dernier baiser. Oh seigneur. Je me retourne vers mes amies en me mordant les lèvres, un peu honteuse.

—Bordel, ça c'est du baiser, lâche Val.

—Je comprends mieux pourquoi tu es rentrée avec lui hier hein... me taquine Emily.

—Oh ça va arrêtez. On ne s'aime pas hein. Je ne vois pas d'ailleurs pourquoi il a fait ça.

—Bien sûr, on ne s'aime pas, jubile Em, c'est pas ce que ton corps disait.

Je soupire, c'est vrai, on ne s'aime pas, je n'arrive pas à éprouver plus que de l'affection amicale pour lui, il n'est qu'un sex-friend à la limite.

—Changeons de sujet.

C'est alors que, en me tournant, j'observe la petite Sally avancer dans le couloir, elle rejoint sa bande d'amis insignifiante et je peux constater qu'elles parlent de moi, et j'ai bien ma petite idée derrière la tête.

****

Je hais le français. Je ne comprends pas pourquoi nous nous devons de parler cette langue, sincèrement, on parle anglais, alors pourquoi se compliquer la vie avec une langue qui n'est guère importante ? Je ne comprendrais jamais notre système, nous parlons anglais, avec cela nous pouvons tout faire, pas besoin d'apprendre le français. A la place de ces heures, ils pourraient rajouter des maths!

J'avance avec Avalonne, qui est elle aussi obligée d'assister à ces cours. En fait, en cours de français on retrouve trois types de personnes : ceux qui se voient imposer cette langue, les gars qui viennent pour se vanter de savoir parler français, car ils trouvent ça sexy, ou bien les filles qui y assistent pour mater ces beaux gars.

Seul Sean ne fait parti d'aucune de ces catégories. Comme d'habitude, il n'aime pas être réduit. à une catégorie. Je ne sais même pas pourquoi a t-il prit l'option français en fait.

Nous travaillons sur les émotions depuis un moment, nous apprenons à décrire des personnages, avec un vocabulaire plutôt élaboré, à vrai dire, je trouve cette langue plate, nous américains, nous exagérons toujours, c'est dans notre culture, et j'aime ça. Je trouve le français trop poli, trop stricte.

Mais même si je déteste cette langue, je suis capable de parler très fluidement, depuis mon plus jeune âge je la pratique, en effet, lors de mes vacances à l'étranger, je cotoie toujours la bourgeoisie. Où se trouve la plus grande partie de bourgeoise dans le monde ? En France. A Paris, à Neuilly!

Je suis heureuse que cette langue soit naturelle chez moi, car je ne me vois pas m'appliquer à comprendre cette langue trop complexe si je n'avais aucune connaissance.

Bref, le professeur nous indique que l'on doit travailler en groupe pour le prochain exercice. Il s'agit de décrire l'autre comme on le voit, puis de discuter de cela. Les groupes tournent afin que ça soit assez dynamique, afin que l'on pratique en continue.

J'ai pu découvrir que l'on me considère comme : Sociable, joviale, un peu hautaine et super sexy si l'on en croit les garçons. Je ne sais pas vraiment s'ils sont sincères ou disent juste cela parce que je suis Lana, mais ça fait tout de même plaisir, si l'on oublie le "un peu hautaine"

Mon dernier partenaire est Sean, évidemment, je m'apprête à en prendre plein la gueule avec lui, si j'avais peur d'avoir des avis trop biaisés je suis sûre qu'il s'aura me remettre à ma place.

Quand je m'assieds devant lui je stresse quelque peu: Tout d'abord, j'espère que sa copine ne lui a pas raconté à quel point j'ai été exécrable, et je n'ai pas envie de subir son jugement. Il me dévisage toujours sans s'attarder comme il le fait à chaque fois, son je-m'en-foutisme est digne d'un professionnel.

—Bonjour, je commence simplement. Vas-y en premier.

—T'es sûr ? répond t-il tout en arquant un sourire.

—Au point où on en est, je peux tout entendre.

Il me sourit quelque peu faussement, avant de relever sa tête. Il a vraiment besoin d'être si arrogant ?

—Je dirais, commence t-il... que tu es prétentieuse, fausse, et mauvaise perdante.

Au moins c'est dit. Mauvaise perdante, je veux bien, car c'est vrai, prétentieuse, je peux l'être, sans m'en rendre compte, mais je peux l'être, je dois l'avouer.

Mais fausse, je suis tout sauf quelqu'un de faux. Je suis toujours honnête, et c'est bien pour cela que parfois on me déteste.

—Est-ce que ça te déchirerait la peau du cul de ne plus sortir les clichés que tu peux avoir et apprendre un peu à me connaître avant de dire autant de conneries?

—Ouep, répond t-il.

—Je croyais que tu étais hyper intelligent, n'est-ce pas les cons qui ne changent jamais d'avis?

Il plisse ses sourcils avant de croiser ses mains entre elles et de les poses sur la table. Il semble interessé par ma remarque.

—Tu as raison. Qu'est-ce que tu aimerais entendre alors uniquement pour te faire plaisir, même si je pense tout à fait le contraire?

Je relève ma tête vers le haut et tire sur mes cheveux. Bon dieu, notre conversation a commencé depuis une minute et j'ai déjà envie de le tuer. Je respire un peu.

—Je suis plutôt drôle, par exemple.

Il fronce ses sourcils.

—Ah bon? Quand ça ?

C'est vexant! Très souvent!

—Bref, si tu veux, changeons, je suis aussi gentille.

Par contre cette fois, il explose de rire sans que je m'y attende. Je l'observe stupéfaite, choquée d'un tel manque de respect, il tente de se contrôler quand le professeur lui demande de se taire.

—En fait ouais t'as de l'humour lance t-il.

—Non ! Là je suis sérieuse!

—Toi gentille sérieusement? Est-ce que tu sais ce que ce mot signifie au moins?

—Bien sûr!

Voyant qu'il attend que je continue, je comprends rapidement qu'il veut la définition.

—Ne me demande pas la définition je ne connais pas le Larousse par cœur comme toi, merci.

Il sourit.

—C'est bien dommage. C'est passionnant à apprendre.

—Pas du tout. T'es complètement fou, lui réponds-je. Complètement. Bref, oui, je suis gentille, et si tu arrêtais de te fier aux apparences tu le saurais.

—Cite moi une seule chose de bien que tu aies fait ces derniers temps enchaîne t-il.

Alors là.

Je ne sais pas. Toutes les choses qui me viennent en tête c'est à quel point j'ai été horrible ces derniers temps, avec tout le monde en fait, Harvey, Emily, Avalonne, Sally...

Je fais une moue avec la bouche puis pose ma tête sur la table.

—Ouais t'as raison, je suis pas gentille, fait chier.

—Sans compter que tu n'as toujours pas tenu ton autre part du contrat et retrouvé mon scoot, menteuse en plus? rajoute t-il.

—Ouais, vas-y, rallonge la liste tant qu'on y est. Tu sais quoi, toi tu es carrément antipathique, malaisant, froid, fou, ermite et chiant.

—Entre autre

Je bloque un instant.

—Comment ça ?

Il détourne ses deux yeux verts pour ne plus me faire face, il n'est pas du genre à aimer parler de lui, pas du genre à se dévoiler.

—Bref, on a fini, on change de partenaire, m'annonce t-il.

—Non, pas tant que tu m'auras trouvé un adjectif positif, je pars pas. Et tu peux rajouter à ta liste que je suis chiante et bornée je m'en fous.

Il me sourit un peu avant de gratter son menton.

—En effet très bornée, mais puis-ce que tu veux l'entendre....

Il se redresse sur son siège et cherche un long moment. C'est vraiment si dur que cela?

—Je dirais que... t'es bornée, oui, en fait voilà, avec ses aspects négatifs mais aussi positifs, c'est plutôt cool car tu ne te laisses pas démonter facilement, tu t'en fiches de ce que l'on pense de toi, tu t'en fiches de l'image que tu peux renvoyer tant que tu te sens bien.

What the fuck.

Est-ce mon psy?

Est-ce vraiment Sean?

—Mais bon, ça reste quand même toujours assez négatif parce que comme tu l'as dit, ceux qui sont bornés sont cons, car ils ne changent pas d'avis.

Fuck, oui c'est bien lui.

—Evidemment, dit comme ça, ça paraît plus clair.

A nouveau il glousse alors que je me relève de la table. Il m'interpelle soudain quand je me retourne.

—Mon scoot, Lana, m'arrête Sean.

—T'inquiète je suis à sa recherche.

En fait pas du tout, je n'ai pas encore eu le temps de m'en préoccuper.

—Tu sais pas mentir, je te l'ai déjà dit m'indique t-il, donc tu te fous de ma gueule ? Tes promesses tu les mets où?

—Dans ton cul, je lâche.

Devant son air outré je m'excuse.

—C'était trop tentant, désolé, rié-je. Fait moi confiance, je te le ramènerais sain et sauf, je te l'ai promis, et je n'ai qu'une promesse.

—T'as intérêt, me répond t-il tout en me toisant.

Il ajuste sa capuche sur sa tête, puis me tourne le dos.

***

YO

Comment allez-vous?

J'ai l'impression que poster deux fois par semaine c'est tellement peu! Mais j'ai trop pas le temps d'écrire d'autre chapitre en voyage :/ Je suis désolée.

Votre avis sur le chapitre?

Sean et Lana?

Lana et Harvey?

Un nom pour les deux teams?

Votre histoire Wattpad du moment?

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