50-Honey.

YO 

ALORS BON OUI JE SUIS ENFIN LÀ. On va pas parler de cet énorme retard hein... 

Je vous conseille de relire l'ancien chapitre si vous le voulez. Ce n'est pas forcément obligatoire non plus parce qu'on se retrouve deux ans et demi plus tard.

Ceci est le dernier chapitre mais il y aura un épilogue qui conclura quand même toute l'histoire ! Bonne lecture ! ( 7000 MOTS ce chapitre !)

****

Préviously on good as Gold. 

Lana & Sean se sont séparé pour cause de distance. Sean est parti en Australie ! Elle a tout de même mal vécu cette annonce, donc elle est allée retrouver Emily, malgré leurs différents. 

****

2 ans et demi plus tard.

****

— Bon, tu arrives quand?

— Je suis là dans quinze minutes, du calme.

Darwin me raccroche au nez. Je sais qu'il déteste que je lui mette la pression. Un Darwin pressé, ça n'existe pas de toutes les façons.

Je soupire longuement.

Ma montre me rappelle vite à l'ordre. Il est quinze heures. Quinze heure et il me reste encore quinze mille choses à faire pour la journée.

Entre la validation de commandes, ma séance de sport, le diner avec Kyle et Emily, les courses, puis le baby sitting d'Avalonne ce soir... Je ne sais pas où en donner de la tête. Quand je vois que Darwin est encore en retard, ça m'insupporte, ma journée ne va pas l'attendre!

Pourtant si, je l'ai bien attendu une quinzaine de minutes.

Comme d'habitude...

Il débarque chez moi sans toquer d'ailleurs. Je descends les escaliers de mon jolie loft, sur les nerfs.

— Hésite pas à te presser un petit jour dans ta vie.

Il me dévisage avant de m'attraper par la main quand je m'approche de lui. Il me fait même un léger bisous sur la joue. Du fait de mon humeur, je le repousse rapidement.

— Tu ne comprends pas que tu ne peux pas faire ça?

Il roule des yeux avant de me lâcher.

— Franchement, détends toi un peu dans la vie, t'es pas croyable.

Darwin c'est la force calme. Plus calme, ça n'existe pas, alors que dans ma vie, tout va toujours très vite. La vie de jeune entrepreneuse et femme indépendante me laisse peu de temps pour flâner. J'ai toujours quelque chose de prévu, chaque heure. C'est légèrement stressant, mais j'ai découvert que j'aime ce mode de vie. J'aime bouger J'aime agir en permanence.

Malgré nos différents modes de vie, Darwin et moi c'est une aventure passionnelle avant tout.

Notre rencontre était improbable.

Darwin, c'est mon dentiste. Ce brun élancé, de trois ans mon ainé n'était qu'autre que mon dentiste. Le dentiste le plus qualitatif que je n'ai jamais connu mais paradoxalement le plus détendu aussi. On s'est vu deux fois en rendez-vous médical. Deux fois où étrangement, son contact me semblait tout sauf médical. Deux fois avant qu'il ne me propose, sur un coup de tête que l'on se voit "dans un contexte moins professionnel".

Oui, il m'a balancé ça, sans prise de tête, alors qu'il occultait tous les défauts de ma bouche...

On s'est donc revus peu de temps après. Une fois, deux fois, quatre fois...

Il existait une alchimie certaine entre nous. C'est un homme drôle aussi, qui me faisait passer du bon temps. Dans la vie, comme au lit... On avait une belle relation, plus une relation d'amis avec avantages que de vrais amours cependant.

Ca a duré à peu près huit mois. Mais nos différences nous ont rapidement rattrapés...

Je voyage souvent du fait de mon travail. J'alterne ma vie entre Los Angeles, et Boston, j'ai besoin de cadre, que tout soit planifié aussi. Alors même si sa flexibilité a du bon, ça a rapidement joué sur mon humeur.

— Tes clés, je lui fais en les lui tendant.

Il me dévisage avant de les attraper.

— T'as retrouvé ma carte bleu d'ailleurs?

Je secoue la tête.

— Shit.

Voilà, c'est exactement le genre d'homme qui perd toute sa tête. Parfois j'ai l'impression d'être sa mère. C'est un peu ce qui m'a poussé à lui dire que j'aimerais que l'on arrête notre relation il y a une semaine.

— Ok, bah si tu la trouves, tu m'appelles.

Je secoue la tête.

Cependant, je ne sais pas trop où me mettre. J'avoue que la situation est légèrement gênante. C'est la première fois que nous nous voyons depuis que nous avons mis fin à notre relation. Il me fixe sans rien dire.

— Quoi? je demande brutalement.

— J'préfère quand tu me sautes dans les bras, là, t'es pas super fun.

— Bah, on est plus en couple, lui rappelé-je.

— Et ? C'est bon on a toujours été des potes avant d'être en couple.

— Potes, fais-je en balançant ma tête.

En fait c'est bizarre. Notre relation se termine certes, mais sur un point positif. Aucun de nous n'a gueulé. Il n'a pas protesté, il m'a dit qu'il n'était pas contre l'idée. Parce que parfois, je le stressais trop...

On sait qu'on s'apprécie beaucoup, mais on sait aussi que l'on est pas forcément fait pour vivre ensemble.

Il soupire avant de me forcer à lui faire un câlin, voyant que je ne ferai pas le premier pas.

— Tu vas me manquer petit coeur.

Je souris cette fois et je ne le repousse pas. Ca me fait du bien d'être dans ses bras. Ca m'a toujours fait du bien. Corps à corps, nous sommes parfaits.

— Toi aussi.

Et je le pense.

Il finit par se défaire de notre étreinte. Il récupère le sac que j'ai déposé par terre, où j'ai réuni toutes ses affaires qu'il avait oublié chez moi.

— Tu diras à ta mère que je l'embrasse fort hein, et que si tu n'es plus avec un homme si parfait que moi, c'est de la faute à sa chiante de fille, me taquine t-il.

Je relève les yeux au ciel avant de le frapper légèrement.

C'est vrai que ma mère était fan de lui. Littéralement FAN. Beau garçon, de bonne famille, médecin en plus... C'était le combo parfait. Elle va faire une crise cardiaque quand je vais lui annoncer que l'on s'est séparé...

Quand il part, j'ai un léger pincement au coeur. Parce qu'au final sa présence va me manquer. Nos parties de jambe en l'air le soir aussi, il était incroyable.... Savoir que je vais dormir tout le temps toute seule désormais, me déprime légèrement. J'adorais sa présence entre deux voyages pour m'apaiser...

Mais en même temps, c'est mieux pour nous ainsi. Je le répète, on est pas fait pour vivre ensemble sans que je ne pète un plomb toutes les cinq minutes.

Je prends sur moi car je dois continuer ma journée.

Je passe la plus grande partie de ma journée à finaliser des commandes...

J'enchaine ensuite le reste de ma journée sans répit. Je n'ai même pas eu le temps de prendre une douche après ma séance de sport parce que j'étais à la bourre pour mon diner.

Si seulement il y avait plus de vingt quatre heures en une journée bon sang !

*****

Que pourrais-je bien cuisiner ce soir pour la petite?

Pates au thon, pates bolognaises?

Et pourquoi pas des cannellonis ? Elle adorerait !

Ce soir c'est vendredi soir. Alors je fais toujours et encore baby-sitter de ma nièce. Ce, même si Avalonne est désormais en couple avec mon frère, et qu'ils ont tous les deux le temps de s'occuper d'elle.

C'est moi qui tient à ces moments avec Joy parce que depuis son plus jeune âge j'ai noué une relation particulière avec elle. J'ai toujours été sa seconde maman, sa tata numéro une...

Je cuisine peu en général, mais lorsqu'il s'agit de nourrir Joy, ma nièce, j'y prends un vilain plaisir, j'adore lui concocter des plats, ça m'amuse.

Je repère rapidement les pâtes à cannelloni de qualité. Il me faut les meilleures pour la meilleure des nièces !

Je récupère le bien, toute contente, parce qu'un rien me rend visiblement heureuse ces derniers temps...

En me retournant j'ai un choc.

Quoi?

Je fixe un point, me retourne, pensant que j'hallucine juste. Pourtant quand je me retourne à nouveau, je crois que je ne délire pas.

What the fuck?

Comment agir???

Je crois subir un choc traumatique. Mon esprit me paraît peu clair le temps d'un moment.

Comment agir lorsque l'on rencontre son ex dans un endroit improbable des années plus tard?

Il ne m'a pas encore vue. Il est au rayon du riz lui. Dites moi que c'est une blague !!! A Boston? Nous deux? Dans le même rayon?? Quelle était la probabilité bon dieu?

Je ne sais pas quoi faire.

Ma première idée est de fuir, de le fuir. Parce que... Bon dieu ma vie va très bien désormais.

Mais manque de bol, par précipitation, je ne fais pas attention au petit muret qui se trouve à mes pieds, et ...

Et je trébuche tout simplement.

Je trébuche, et je m'éclate contre le sol.

Littéralement.

Carrément.

Presque la tête la première. Heureusement, j'ai beau être idiote, mes mains ont toujours un réflexe. Elles me sauvent du traumatisme crânien tant la chute est violente.

Alors ça, c'est une entrée remarquable. Ma chute, mon cri ont fait un bruit effroyable.

Impossible qu'il ne m'ait pas vue.

Putain Lana.

Mais quelle cruche.

Nous étions seuls dans l'allé, alors ça m'étonnerai qu'il fasse l'aveugle. Surtout que je me suis vraiment fait mal.

J'entends des pas s'approcher, et mon envie de me relever disparait.

— Madame? Vous allez bien?

« Vous allez-bien? »

Il ne m'a pas encore reconnue. C'est sûr.

EN MÊME TEMPS QUI PEUT S'ATTENDRE À UNE RENCONTRE SI IMPROBABLE?

Il s'agenouille, alors que je tente de me redresser légèrement avec mes bras.

— Lana?

Je crois qu'il découvre enfin qui je suis. D'ailleurs il bloque pendant un bon moment. Parce qu'il ne fait aucun effort pour m'aider à me relever, il me fixe juste, d'un air choqué. Comme s'il avait vu le diable, ce sacré Lucifer...

Je dois donc m'aider de mes appuis même si mes poignets ont souffert face au choc.

Je tente de reprendre ma dignité, mais c'est tellement dur.

C'est quand je me remets sur mes genoux qu'il commence enfin à débloquer.

— Pardon? Tu veux de l'aide?

— T'inquiète ça va aller.

Par pure galanterie il m'aide tout de même à me relever. Et c'est quand je suis debout que je la remarque.

Un petit bout de chou à ses bras, qui lui ressemble comme deux gouttes d'eaux. Elle doit avoir à peine un an?

Quoi????

Un gosse? Déjà?

La ressemblance physique ne trompe pas. C'est incroyable combien elle lui ressemble. Brune, aux yeux clairs, légèrement mat de peau... Les traits.

Oh. Ca me fait tout bizarre.

— Tu vas bien? Fait-il toujours embêté. Que s'est-il passé?

— Je sais pas, j'ai dû me prendre ce petit muret dans les pieds...

Mon regard ne cesse d'alterner entre lui et son bout de chou. Je ne peux pas y croire.

D'ailleurs, elle aussi elle me regarde.

— C'est assez incroyable que l'on se retrouve ici pour le coup, fait-il légèrement mal à l'aise.

C'est moi qui le met dans cet état?

J'arrête enfin de fixer l'enfant et je découvre qu'il me fixe lui.

Oh.

Bon dieu, comment me sortir de cette situation?

Je trouve qu'il a tellement changé. Déjà, il est un peu bronzé, ce qui ne lui ressemble pas trop. Du moins, il a toujours eu un petit teint mat, mais un teint mat blanc... Là on peut observer que son teint mat s'est déployé ! Cela fait encore plus ressortir ses yeux clairs.

— Ah tu es là ! J'ai les lardons !

Je me retourne, puis découvre une jolie blonde à l'accent Australien. Elle se dirige vers Sean avec un large sourire.

L'enfant tend ses mains vers la blonde immédiatement en la voyant.

Sa mère???

Elle récupère l'enfant avec un véritable air gaga. Elle me sourit comprenant que le brun discute avec moi.

— Ah tiens, c'est une amie?

Sean étrangement bloque à sa question. Il a un léger mouvement de recul.

— Euh ouais une ancienne très bonne amie.

— Ah oui? Laquelle ? Fait-elle pour le taquiner? Sally ? Britanny ? Andrea? ...

— Lana, la coupe t-il brutalement.

— Ah bah non, connait pas, enchantée moi c'est Clara!

Alors là, je suis outrée; « Sally, Britanny? Andrea? » Comment ça? Il n'a jamais parlé de moi? Je suis dans un état de choc le plus total.

La femme me tend la main, mais je ne vois pas trop pourquoi je la serrerais. Je ne la connais pas, elle ne me connaît pas et je suis loin d'être enchantée de rencontrer la femme avec qui visiblement Sean refait sa vie.

Une blonde en plus.

Encore.

Toujours et encore le même style de fille...

Je dévisage la jeune femme, avec nulle idée de lui serrer la main. D'ailleurs à un moment ça devient gênant, puisqu'elle s'attend par politesse à ce que je réagisse.

A un moment Sean finit par comprendre que je ne bougerais pas. Il réagit donc.

— Bon, Clara, tu peux nous laisser deux secondes s'il te plaît ? Je te rejoins dans peu de temps.

Elle se redresse tout en me dévisageant. Je crois qu'elle s'attendait vraiment à ce que je réponde à sa poignée.

— Mouais.

Elle tourne le dos avec sa chevelure et continue avec l'enfant dans ses bras. Sean la suit longuement du regard.

Quoi?? Qu'est-ce qui le fascine autant chez cette femme pour l'observer si longuement?, Lorsqu'elle est assez loin, il m'assassine du regard.

— Ca te coutait quoi de lui serrer la main?

— Je ne serre pas la main, surtout pas avec ce climat de Coronavirus, je réponds clairement.

— Ouais, mais là c'était vraiment gênant.

J'hausse les épaules.

— Sean ! Bon sang dépêche toi! Hurle la blonde au loin ! La petite est fatiguée.

CA FAIT DEUX SECONDES BON SANG! Je vais l'étriper.

Le Brun soupire en fermant les yeux.

— Fait chier.

Il sort de sa poche une petite carte qu'il me tend. Intriguée, j'observe ce petit papier.

« Sean STEWART, Professeur et chercheur agrégé à Yale . »

Ce que je retiens c'est surtout son numéro au bas de la carte.

— J'aimerais vraiment que l'on se revoit, si tu veux, tu m'envoies un message.

Je soupire durement. Il n'est pas possible. Non, il ne peut pas revenir quand ça lui chante dans ma vie comme ça, il y a des règles.

— Non, je fais, en lui tendant la carte à nouveau.

— T'entends quoi par non? Fait-il légèrement surpris.

Quelle bonne question.

— Bah non. J'ai pas forcément envie que l'on se revoit. Tu veux que l'on se dise quoi?

Il croise les bras.

— Bah je sais pas, ça me ferait vraiment plaisir qu'on prenne un café qu'on discute juste. Tranquillement. Juste comme deux amis.

« Comme deux amis ». On a beau avoir pris de la distance, il existe un réel passé entre lui et moi. Sean et moi, c'est l'histoire d'une vie. Je ne peux pas faire semblant d'être juste son amie. Et je n'en ai pas envie. On est ex, point. J'ai ma vie, je suis très heureuse, et lui aussi visiblement.

— Bah non, j'en ai pas envie.

Il paraît déçu. Mais il laisse surtout place à de l'agacement puisse qu'il roule des yeux.

— Comme tu veux.

Il se retourne sans m'adresser un seul regard et s'en va vers l'autre blonde sans rien dire. Il part juste et me plante littéralement.

Oh. C'est dur quand même.

****

Finalement il avait raison, j'avais véritablement trop envie de le revoir. Ca n'a pas été facile de me l'avouer. Mais il y a cette curiosité, cette curiosité de savoir ce qu'il est devenu. Comment cela se fait qu'il ait déjà un gosse aussi?

J'avoue, j'ai craqué.

J'ai craqué après deux jours, après m'être roulée dans tous les sens.

Je me suis posée les bonnes questions avant de le joindre.

Est-ce que je le recontacte parce que j'ai besoin d'attention? Non. Ma vie est trop remplie ces derniers temps pour que j'ai le temps de penser que j'en manque.

Parce que je ressens le besoin d'avoir une nouvelle relation? Non ! Je viens de rompre avec mon ex, j'ai besoin de prendre un peu de temps pour moi et me retrouver.

Besoin de sexe? Même pas ! Ces temps-ci ma pilule me bloque un peu ma libido. Il serait temps que je la change...

Tant de questions pour ma santé mentale. Contacter son ex quand on se sent seul, c'est sûrement la pire des choses.

Je suis juste curieuse, point.

Je suis en train de me préparer pour notre rendez-vous d'ailleurs. J'ai longuement hésité sur la tenue à adopter. J'en ai de tout les types « tenue pour soirée chic » « Tenue pour soirée chic mais décontractée à partir de 22h » etc... Mais je n'ai pas de tenue spécial « Ex que je ne veux pas draguer ».

Argh.

J'ai finalement opté pour robe tailleur rose. Elle est assez classe, mais peut se mêler à n'importe quel cadre. Elle ne laisse pas trop deviner sur ma poitrine, donc elle est parfaite!

Je fais exprès d'arriver cinq minutes en retard pour ne pas trop montrer ma hâte, parce que oui, j'ai hâte!

J'ai un peu la trouille aussi...

La trouille alors que je n'en suis plus à mon premier rendez-vous, et je n'ai plus dix huit ans...

Je repère rapidement Sean à une table. Il est habillé plus décontracté que moi. Il a un T-shirt noir et un pantalon noir. Visiblement, il garde toujours les mêmes habitudes à ce niveau.

C'est parce qu'il aime ce style ou il sait que ça lui va bien?

— Hey, je dis en me rapprochant.

Il semble surpris, parce qu'il ne m'avait pas vu arriver. Je m'installe à table, juste en face de lui. Il ne le montre pas, mais je sens qu'il est content que je sois là. Il secoue légèrement sa jambe droite.

— Salut.

Il se passe de commentaire sur ma tenue, pour mon plus grand plaisir.

— Ca fait longtemps que tu es là? Demandé-je pour meubler la gène.

— Non non, je viens juste d'arriver.

Menteur.

Je sais qu'il ment. Il était tellement stressé qu'il est arrivé il y a au moins vingt minutes, pour s'assurer que si j'étais en avance, il le soit aussi, je le connais.

— T'as déjà mangé? Demande t-il par politesse.

— Non, mais je n'ai pas très faim.

On en conclu donc que l'on prendre tout simplement un verre. Je prends un virgin Morito, et lui un soda. Oui, pas d'alcool... Je le fais par choix. Je n'en bois plus aucune goute aujourd'hui, simplement par traumatisme. Mais lui ? Est-ce par envie ou parce qu'il a peur de perdre le contrôle?

Le moment est assez gênant, on ne sait pas trop quoi dire. C'est normal après tant de temps...

— Bon alors qu'est-ce que tu deviens? Demande t-il sans trop savoir où se mettre.

— C'est moi qui devrait te poser cette question, je réponds en rigolant doucement.

Il ne comprend pas trop ma remarque. Il a un léger mouvement de recul.

— Moi?

— Qui d'autre?

— Bah, moi tout va bien, je suis rentré à Boston il y a quelques mois.

C'est tout lui, ne pas rentrer directement le vif du sujet.

— C'était cool l'Australie?

— C'était cool, j'ai beaucoup aimé.

J'attends qu'il développe.

Mais il ne le fait pas.

Il est toujours si agaçant quand il est le sujet.

— C'est à dire?

— Je te figure que je t'ai posé la question en premier rebondit-il.

Pour en apprendre sur les autres il est là, mais quand on veut en apprendre sur lui, il disparaît!

Je meurs d'envie de savoir pourquoi se retrouve t-il avec une copine et un gosse.

— Oui, mais je pense que j'ai moins à raconter que toi tu l'as.

—Comment peux-tu le savoir? Fait-il en me défiant du regard.

C'est une blague?

— Sean, on a plus cet âge, on ne va pas jouer à ça. Bon, très bien, tu veux que je te parle de moi. Je vais le faire.

— Cool, répond t-il tout sourire.

Je vais le tuer.

Sur ce point, il n'a pas du tout changé.

— Bah en soi, j'ai repris ma vie en main. Il n'y a pas grand chose à dire. Je bosse comme une dingue du matin au soir, je jongle entre les appels clients, fournisseurs, je bosse aussi sur la création d'une nouvelle marque. J'ai toujours le pied entre deux avions. C'est une vie qui bouge beaucoup, mais qui me plaît beaucoup parce que je me sens utile. Je suis totalement indépendante de mes parents et j'arrive pour autant à m'offrir une belle vie donc je suis très heureuse.

Il sourit doucement dans sa barbe, et baisse les yeux.

— Quoi? Demandé-je doucement, surprise par sa réaction.

Qu'il y a t-il de drôle?

— Non, rien. Je suis content pour toi. Je suis même très content pour toi.

Il me regarde sérieusement, cette fois en me disant ça. Je souris doucement.

— Moi aussi je suis contente, je ris niaisement. Pour le moment, tout va un peu trop bien, j'attends juste que quelque chose s'abatte sur moi parce que je ne suis pas habituée à ce que tout aille bien.

— Tout peut parfois bien aller sans problème Lana. Ca n'arrive qu'aux gens qui le méritent. Tu le mérites.

Je l'observe doucement.

Un instant.

Je ne sais pas pourquoi, une larme traverse mon oeil. Une larme qui n'a rien à y faire. Mes yeux commencent de plus en plus à me picoter. Et je ressens quelque chose de chaud dans mon coeur.

Il s'inquiète immédiatement en me voyant.

— Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? J'ai rien dit , si?

Je le vois paniquer, il s'apprête même à se lever de sa chaise pour essuyer mes larmes. Je lui indique qu'il peut rester assis.

— Non, non t'inquiète, c'est juste ce que tu me dis. Personne ne m'a jamais dit que je le mérite. Mais putain, oui, je le mérite tellement, putain bordel.

Il ne comprend pas ma réaction.

Il ne peut pas comprendre. Bordel, quand je l'ai connu, j'étais une fille brisée. Brisée et bête. Je subissais ma famille, je subissais des actes atroces aussi... Mais je me suis toujours battue. Du moins il m'a toujours aidée à me battre contre tout ça.

Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je me libérerais de l'emprise de la famille Givenchy. Je n'aurais jamais pensé que je pourrais être moi un jour, faire vivre mes idées par mes propres moyens.

Sean est complètement inquiet face à ma réaction, il ne sait pas où se mettre. Un sourire se glisse entre mes lèvres.

— Non désolée, ce n'est rien vraiment. C'est juste que cette phrase ravive pas mal de choses chez moi, mais t'inquiète je ne suis pas triste.

— T'es sûre?

J'hoche la tête tout en essuyant mes larmes. Je prends un petit temps pour me calmer, parce que ces gouttes sur le visage me décrédibilisent.

— Bref, assez parlé de moi, je réponds en tentant de rire légèrement malgré mes larmes. Toi ? Tu en es où?

Il m'observe quand même un moment, histoire de s'assurer que je vais vraiment bien.

Je peux comprendre, ça déstabilise de voir son ex pleurer de la sorte en face de soi.

— Bah, comme je te le disais, tout va bien. J'ai appris beaucoup en Australie. J'ai arrêté ces putains d'études de droit qui ne me plaisaient pas. J'étais reparti pour des études de Philosophie, quand un poste de professeur s'est libéré en Australie. Je l'ai repris. J'ai travaillé l'agrégation, je l'ai eue, depuis mon retour ici je suis prof de philosophie agrégé à Yale.

— Tu aimes être prof? Demandé-je surprise.

— Prof agrégé, me corrige t-il. Et oui. Je considère que les étudiants sont les personnes les moins intelligentes de ce monde mais les personnes aussi qui ont des avis les plus pertinents. Tu connais ma passion pour les longs débats Platoniciens, mon autre passion pour le martyr des élèves, tu mélanges le tout, ça fait un boulot — étrangement— que je kiffe.

Je grimace.

— Y'a plus sexy comme métier tout de même.

— Je te l'accorde.

Il sourit doucement. Je peux donc constater qu'en effet il adore être prof de philosophie.

Ca me fait plaisir qu'il ait trouvé sa voix. C'est sûr qu'il a toujours été doué partout, il pouvait faire ce qu'il voulait dans ce monde. Physicien, mathématicien, ingénieur... mais il a visiblement choisi la voix qui le rendrait heureux.

— Et du coup, tu l'expliques quand cette partie de ta vie où tu fais un gosse? Je glisse légèrement sur un ton piquant.

— Hein?

Tout à coup son téléphone sonne. Je l'observe. Il s'excuse rapidement, il doit visiblement prendre l'appel.

S'il s'agit de sa pute blonde, je le tue.

Il paraît bien embêté tout à coup.

« C'est vraiment si grave que cela? » « Ca ne peut pas attendre? » demande t-il sur les nerfs.

Il raccroche, quelque peu agacé. Il n'ose pas me faire face clairement.

— Quoi? Demandé-je pour lui sortir les vers du nez.

— J'ai une putain de fuite d'eau chez moi. Faut que j'y aille.

Non? Pas maintenant qu'on aborde le sujet que j'attendais tant?

— Euh, Ok... fais-je un peu dépassé.

— Désolé.

Son regard perd le mien, il réfléchit à quelque chose. Il plisse les sourcils. Il cherche une solution. Une solution à quoi?

— Mais si tu veux, tu peux venir chez moi.

Aie.

Alors ça c'est un problème. Ca, c'est un gros problème même!

Lui et moi nous sommes ex. Moi ne pas pouvoir me retrouver seule dans un appartement avec lui donc.

Voyant ma panique il me rassure.

— Alors non t'inquiète pas, ce n'est pas une astuce pour te draguer. Juste pour que l'on continue de parler, c'est tout. Je te le jure.

— Euh... Je sais pas, ça va un peu trop vite là.

— Je comprends, fait-il le regard perdu.

Ah ouais?

— Je comprends. Tu n'as pas du tout envie d'entendre cette histoire de pourquoi je me retrouve avec un gosse à mon âge, oui je comprends.

Batard.

Il pique mon attention.

Trop tard, il m'a eu.

****

Il n'a rien dit sur le trajet. Je lui ai posé dix mille questions mais il me disait qu'il y répondrait uniquement une fois que l'on sera au calme.

Je ne sais pas pourquoi ça l'amuse tant de créer du suspense.

C'est parce qu'il adore me voir péter les plombs?

Lorsque l'on entre chez lui, je découvre un petit condo tout à fait à son image. Petit, sobre, mais vraiment mal rangé. Il y a des feuilles des livres de partout, ses pulls de partout. Bon dieu il ne change pas.

On comprends rapidement qu'il s'agit simplement de la machine à laver qui fuit. La fuite n'est pas trop gravissisime mais elle a mouillé une bonne partie de la cuisine et du salon, il a fallu tout éponger.

Je ne l'ai pas aidé, je l'ai juste observé faire. En réalité j'ai beaucoup réfléchis. J'ai légèrement du mal à accepter qu'il ait eu un enfant d'une autre fille aussi rapidement. Qu'il s'agisse d'une erreur ou pas, il n'était pas parti en Australie pour faire un gosse mais se retrouver.

Cependant, il est seul dans son appartement, je suppose qu'il ne vit pas tout le temps avec son enfant, et sa copine.

Quoi qu'il en soit, je ressens au fond de moi une petite colère que j'ai besoin de maitriser.

— Merci pour ton aide madame, fait-il niaisement tout en voulant me frapper avec son éponge. Heureusement je l'évite.

— Bon, tu racontes ton histoire ou pas, fais-je légèrement agacée.

— Pourquoi t'es si pressée? Me demande t-il tout en me défiant du regard.

— Je suis pas pressée mais ça fait deux heures que j'attends là, roulé-je des yeux.

— J'ai pas de gosse, lâche t-il brutalement.

Hein? Je fronce les sourcils, ne comprenant pas trop ce qu'il me dit.

— J'ai pas de gosse, mais c'est marrant que tu aies pu croire que j'en ai un.

Je croise les bras.

— Si c'est faux, pourquoi ne pas l'avoir dit tout de suite?

— Ca ne serait pas drôle sinon.

Je le frappe à son bras.

Ce n'est pas du tout drôle. Il a quel âge bon sang?

— C'est Noah. La fille de ma soeur jumelle. Si tu m'as vue avec elle c'est simplement que je l'avais sous ma garde.

Alors que je suis assise sur son grand canapé, il s'assied sur l'une des chaise en face. C'est très bien comme ça.

— Ah, je réponds simplement.

A l'intérieur, je sens une petite joie me démanger. Savoir qu'il n'a pas de gosse me rassure tellement !

— Et... Cette blonde, c'était ta copine?

— Non.

C'est pas ce qu'il me semblait, étant donné la pression qu'elle lui mettait.

— Non, enfin...

Il lève les yeux.

— C'est une amie que j'ai rencontré en Australie, on s'est retrouvé à Boston. On se voit parfois ouais...

Je le fixe, parce que je veux qu'il creuse sans que je n'ai à le demander. Bon sang, il a toujours autant de mal à parler de lui???

— Mais ce n'est pas ma copine.

Merci Sean.

— Un peu un plan cul alors?

Je le vois rougir suite à ça.

— Ca me gène un peu d'en parler devant toi, m'avoue t-il.

Je roule des yeux.

— Oh ça va. Je suis ton ex. On a déjà vécu plein de moment gênants.

Il souffle longuement, presque à en devenir rouge. Uniquement pour sortir ces mots devant moi:

— Ouais si tu veux, une sorte de plan cul.

Sean, plan cul, ça ne va pas ensemble. J'ai l'envie d'en savoir plus. Il y a cette petite lueur de curiosité en moi qui veut en apprendre. Je sais que c'est malsain, parfois la vérité fait mal à entendre.

Je sais qu'il s'est tapé d'autres meufs après moi, mais l'entendre c'est un peu dur. Lui qui avant moi avait tellement de mal avec cet acte intime.

— Y'en a eu combien? Demandé-je avec un léger sourire.

Il paraît surpris par ma question. Il a un mouvement de recul, comme d'habitude.

— Tu n'as pas à savoir, fait-il en me souriant doucement.

— Ca va, je suis ton ex.

— Ton ex, t'es pas ma meuf, alors je n'ai pas l'obligation de te répondre.

Il sourit fièrement en plaçant ses deux bras derrière sa nuque.

Il est sérieux?

C'est donc un argument pour lui?

— Allez fait pas la gueule. On se regarde un film?

« On se regarde un film? » Mais il est quel genre de fou au juste?

Comment peut-il passer du coq à l'âne en me demandant une telle chose.

— Un film? Toi et moi? Demandé-je abasourdie.

— Ouais. A part s'il n'y a qu'avec ton mec que t'en regarde hein.

C'est ça, nargue moi.

Etrangement, je ne me vexe pas. Son comportement m'amuse. Ca m'amuse parce j'ai l'impression qu'on s'embête comme des amis, et ça me fait beaucoup de bien en ce moment.

— Je dois me lever tôt demain, il est déjà minuit.

Minuit, chez son ex, c'est un peu tard quand même, me fais-je la réflexion.

Il m'ignore.

— Tu as déjà vu le film « Home » me demande t-il?

— Je t'ai dit que non. Je ne vais pas tarder à y aller.

— Quoi? On ne passe pas un bon moment? Fait-il surpris.

Comment ça ? Là n'est pas la question?

— J'ai besoin de mes huit heures de sommeil pour être en forme. Je me connais.

— Vis un peu le moment, souffle t-il.

« Vis un peu le moment ».

On parle bien de Sean? Il a fumé ?

— Mais...

— Non, m'interrompt-il. T'as envie de regarder un film avec moi ou pas? Fait-il sérieusement.

— Bah oui, mais...

— Bah voilà. Vis un peu le moment. C'est deux heures de sommeil en moins, mais c'est sacrifiable pour un bon moment. Sincèrement. On reprendra nos deux vies de nos côtés tous les jours. Pour deux heures supplémentaires ça ne vaut pas le coup de se priver d'un peu de sommeil? S'il y a bien quelque chose que j'ai appris à faire en Australie, c'est de vivre les moments. De vivre les bons moments pleinement, parce que les bons moments ils sont rares.

Il m'épuise.

Je ne lui ai pas demandé une dissertation.

Je soupire. Ca me fatigue déjà de débattre avec lui.

Je ne veux pas lui briser son bon moment. Il semble qu'il se sente bien à mes côtés en ce moment. Moi aussi je me sens bien.

De plus, il n'y a pas d'ambiguïté, et ça me fait plaisir. Il y a juste lui, moi, en tant qu'ami, ou plutôt en tant que bon vieux confidents. Ca me fait du bien de le retrouver.

Comme il dit, nous reprendrons demain nos vies de nos côtés.

— Bon. Mets « Times out ». Et me casse plus les couilles, fais-je d'un air déterminé.

*****

Deux mois

Deux mois que Sean et moi nous côtoyons, un mois et bordel il ne s'est toujours rien passé entre nous. Il n'a jamais flanché.

Et pourtant.

On passe nos soirées à regarder des films.

J'avoue, j'ai apprécié la première fois où nous en avons regardé un, lors de nos retrouvailles.

J'ai halluciné en découvrant que l'on pouvait regarder un film, tous les deux, dans la même pièces, et avoir un comportement normal. Pas jaloux, pas de bêtes féroces. Juste nous deux.

J'ai apprécié ce moment; Je n'ai jamais le temps de me poser. Et lui, il m'a juste forcé à me poser.

Je l'ai recontacté une semaine après pour que l'on regarde un film ensemble parce que j'avais passé une journée exécrable. Ca m'a beaucoup détendue de lui parler, d'être avec lui juste et de me forcer à m'arrêter dans ma course.

Et puis après c'est devenu un cercle vicieux, on y'a pris gout, on se voyait plus souvent. Les films, on ne les regarde plus face à face, mais l'un près de l'autre, on passe nos nuits à parler. Parfois je dors chez lui, parfois il dort chez moi même puisque l'on fini des films à des heures pas possibles.

Oui, je peux parfois être fatiguée le lendemain, mais pour des bons moments, ça n'a pas de prix.

Cependant, je dois être honnête avec moi. Si au début il n'y avait aucune ambiguïté, je le sens, tout change au fur et à mesure...

Je ne suis pas idiote. Je vois son sourire quand il est à mes côtés. Je vois mon sourire quand je suis aux siens. Ma hâte de passer la soirée avec lui quand je suis au bureau...

Le problème est que tout ceci est naturel, on ne se force à rien. Et ça me fait peur.

J'ai la boule au ventre j'ai peur de rechuter, de retomber dingue de lui à ne plus en pouvoir.

J'en ai parlé à Emily. Elle m'a dit conseillé de mettre les choses au clair avec Sean avant que ça ne dérape.

Je suis mitigée.

Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, parce qu'il n'y a rien à dire, tout est trop naturel entre nous..

Mais malgré tout, je me rends quand même ce soir chez lui. Je n'ai pas pu le voir de la semaine puisque j'étais en déplacement alors j'ai hâte.

Comme d'habitude, on mange ensemble, Thai ce soir, on se raconte nos semaines. Lui ses anecdotes avec ses élèves, moi qu'importe ce qui me passerait par la tête. On regarde n'importe quel film qui irait avec notre humeur du moment... Ce soit « Hitch ». On avait envie d'un film à la Will Smith.

Alors comme d'habitude, je récupère des céréales, on se glisse sous une couette. Je me botte légèrement contre lui parce qu'il fait froid, et que cet idiot refuse de mettre le chauffage car ça coûte trop cher.

***

Je crois que je me suis endormie finalement pendant le film, parce que mes yeux sont lourds, et que la télé est légèrement dérangeante en arrière plan. Ma journée a dû être vraiment fatiguante!

D'ailleurs, je constate rapidement que ce n'est plus la télé qui fonctionne mais les enceintes, c'est de la musique. C'est de la musique très chill. Légèrement dark mais très calme. J'aime bien.

— Bien dormi?

Je sursaute quand je découvre que je m'étais endormie sur le torse de mon ex. Je me décolle légèrement.

— Le film est fini? Je demande, la bouche toute pâteuse.

— Ouais, depuis quarante minutes environ.

— Et t'as pas dormi ? Je demande doucement.

— Non, répond t-il calmement.

Il me sourit doucement et ajuste l'une de mes mèches de cheveux qui traine sur son épaule. Il tient cette mèche et d'un geste doux la caresse, comme si cela le détendait. Il ne voit pas que je l'observe faire au début. Sa tête toute fatiguée fait vibrer mon coeur à ce moment.

Quand je le vois, j'ai moins peur, même si je le sais, on se voile la face. La situation est plus qu'ambiguë entre nous.

Il a l'air lasse, et malgré ça je le trouve sexy. Ce visage me rappelle tellement de choses. Ca me rappelle nous, nous quand je l'épuisais. Quand je l'épuisais et qu'il était heureux. Il a l'air serein là, et c'est beau de le voir ainsi. J'aime le voir ainsi. Ca me détend plus que je l'aurais cru.

Soudain son regard rencontre le mien puisqu'il baisse les yeux.

Wow.

Je suis hypnotisée. Je pense que lui aussi parce qu'il ne me lâche pas du regard. Et surtout mes lèvres... Comment je peux toujours être attirée après tant d'années? Après tous les bons, mais aussi les mauvais moments qui nous ont séparé?

Je sais ce qui nous attend, pourtant, j'ai du mal à y croire.

Je le sais que ça devait y arriver.

Mais si tôt?

Son regard se fait de plus en plus déterminé. Mon coeur brûle.

Naturellement, trop naturellement, il se rapproche de moi, et pose ses lèvres doucement sur les miennes. Il se rapproche doucement de moi, pour qu'il n'y ait plus que nos souffles qui s'écrasent l'un contre l'autre. Je vois cependant toujours la lueur dans ses yeux, et je me demande qui d'entre nous va craquer en premier.

— J'ai peur, laché-je soudainement.

Il paraît surpris mais ne se recule pas pour autant. Pour réponse, sa main attrape simplement le mienne pour me rassurer.

— J'ai tellement peur Sean, continué-je.

Il ne dit rien, mais il m'écoute.

— On a vécu tellement de choses, je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Son autre main se glisse doucement dans mon dos, sous mon T-shirt, et je frémis. Bon dieu.

— Pourquoi? Chuchote t-il d'une voix suave.

— Parce que tu me rends dingue, et tu le sais.

Il sourit doucement, ça le fait rire. Il parait tellement assuré dans cette situation par rapport à moi. Je sais qu'il cache bien son jeu.

— On est pas mieux en amis? Soupiré-je doucement.

Il rigole encore.

— Franchement, je pense pas.

Son regard me montre à quel point là, il a envie de m'embrasser. Pourtant, il ne veut pas faire le premier pas, par respect. Il ne veut pas me brusquer, il veut que je décide.

Je sais que je réfléchis beaucoup trop, mais qui ne le ferait pas à ma place?

On a évolué lui et moi, je sais qu'on serait beaucoup moins malsain l'un pour l'autre, mais j'ai encore des doutes..

— Bon, je comprends si tu ne veux pas, t'inquiète...

Il se recule donc, sans que je m'y attende. Il brise ce contact entre nous et ça me prend de court.

Mon corps, réagit. Je le tire vers moi et je lui saute presque dessus. Nos lèvres se rejoignent ainsi.

Oups.

C'était brutal quand même. J'avoue, je me suis presque pincée la lèvre ainsi.

Il se recule doucement en riant en m'observant doucement.

— Je t'ai connu plus ouf en baiser Givenchy.

Je le frappe doucement.

— Oh ça va ! J'ai paniqué.

Il rigole à nouveau. Cette fois, c'est lui qui prend les choses en main. Il s'avance vers moi et m'embrasse tendrement, avec son sourire. Il glisse ses mains contre ma cuisse pour me rapprocher de lui.

Ca me paraît être une évidence. Bien sur que je veux le retrouver. Je ne nous ai jamais senti aussi connecté l'un à l'autre. Le désir est bien plus sentimental que sexuel là, c'est quelque chose que j'avais ressenti depuis bien longtemps.

— Bon sang, tu me rends ouf, chuchote t-il dans sa barbe.

Je rigole face à sa réaction.

La seule chose à laquelle je pense est que je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis longtemps.

Je ne sais pas où tout cela va nous mener.

Mais peut-être que je devrais le croire sur cela.

Parfois tout peut bien aller. Ca n'arrive qu'aux gens qui le méritent.

Je pense qu'on le mérite.

Je pense qu'on s'est tellement battu tous les deux qu'on mérite enfin d'être ensemble en paix. Ses mains sur mes cuisses, sa chaleur me rappelle que je suis à la maison. Qu'il est à la maison.

Welcome back Home Honey. I love you always. 

***

COUCOU 

Chut m'assassinez pas pour le retard, je fais comme je peux ...et je voulais être sûre d'avoir le fin que je désirais vraiment ... Elle a mis du temps à maturer dans ma tête donc voilà.

Votre avis sur cette happy end? 

Que désirez vous pour l'épilogue? 

Comment vivez vous cette quarentaine ? 

Sachez que je passe cette quarentaine avec mon ex car c'est le meileur pote de mon coloc LOL j'ai l'impression de vivre une histoire wattpad mait tout va bien. 

hésitez pas à passer sur mon insta :

Yona_jmt , ça me ferait trèèès plaisir. 

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