47- Feels G?

Previosuly on good as gold :

Lana & Elisabeth ( Lisa) désirent lancer leur marque: Cosmic'girlz.

****

Trois mois plus tard.

Comment en étions-nous arrivés là?

C'est la question que je me pose en consultant le site internet. Tous les produits sont déstockés.

J'hallucine ?

Cela fait à peine cinq heures que nous avions lancé notre marque Cosmic'girlz. Cinq heures.

Deux mille exemplaires vendus. DEUX MILLE. L'ensemble étant à cinquante dollars... Je venais de réaliser un chiffre d'affaire de cent mille euros en cinq heures.

Il y a quelques temps j'aurais pu ne pas comprendre la valeur de cent mille dollars. Mais là, en considérant que cette accumulation vient de deux mille personnes différentes, je trouve ça affolant. Je tremble presque devant mon ordinateur.

Deux mille personnes. Deux mille filles qui porteront un magnifique message en portant leur maillot de bain: Je suis moi, je suis belle, et je suis super.

Je n'y crois pas.

Lisa danse devant moi comme une folle. Ses cheveux roux et bouclés volent dans tous les sens.

— C'est mon lancement avec un résultat le plus rapide! J'hallucine !

— C'est complètement incroyable ! m'enthousiasmé-je.

— Devine qui va pouvoir se goinfrer sans remord ce soir? C'est moi ! Fait-elle pleine de joie.

Comment en étions-nous arrivé là? Oui, Lisa a de l'expérience dans tout ce qui est relatif à la création d'entreprise. J'ai une petite communauté qui me suit. Mais ces deux mille exemplaires n'ont rien à voir avec ça.

Il y a deux mois, Alan a été inculpée pour viol sévère à répétition. Je n'étais pas la seule à ce qu'il paraît. Mais j'ai osé parler devant les caméras de ce calvaire.

Après ma rupture avec Sean, j'avais l'envie de me lâcher un peu de tous les côtés, d'être vraie, d'être moi, d'assumer qui je suis. Alors même si cette histoire était une honte pour moi, j'ai décidé d'en parler, sous le soutien de mes amis.

D'ailleurs, je n'ai plus eu aucune nouvelle de mon père suite à ça. J'ai eu beaucoup de soutien de ma mère, mais en rien de mon géniteur. Cette histoire a fait le buzz et a quelque peu bousculé la stabilité de son entreprise. Le nom Givenchy sur tous les écrans, assimilé à une histoire de viol aurait je crois refroidis quelques investisseurs. C'est con. Mais c'est comme ça. Vaut mieux que notre nom ne soit pas mêlé à des histoires louches, même si on est une victime.

Qu'il fait rêver ce milieu !

J'ai d'ailleurs remarqué que mon père avait bloqué ses rentrées d'argent sur mon compte.

Je suis tellement désolée d'avoir été violée papa ! Et surtout d'en parler...

Connard.

Soit.

Cette histoire a fait le buzz. Au même moment, je commençais à faire de la publicité sur mes réseaux pour cette marque de maillot de bain. Cette marque me permettait d'aller plus loin dans mes envies, d'avoir un plus grand poids.

Beaucoup de femmes ont été prises d'émotion par mon histoire, et m'ont suivie sur les réseaux. C'est ainsi qu'elles ont découvert la marque. Une marque où finalement beaucoup de femmes se reconnaissaient.

Les procédures administratives, financières ont été très longues, mais nous voilà deux mois plus tard, les premiers vrais exemplaires en stock et c'est un succès !

Je suis heureuse. Heureuse d'avoir réussi quelque chose par moi même, bon sang.

Je ne suis pas qu'heureuse pour des raisons financières. Je suis heureuse d'avoir fondé une communauté qui s'entend et se comprend. Je suis heureuse, d'être le moteur de tout ça.

— Alerte rouge, alerte rouge!

Je sors de mes rêveries, quand je constate qu'Elisabeth est en panique devant son téléphone portable.

Sur le coup, je prends peur. S'agit-il d'une mauvaise nouvelle?

— Quoi? fais-je perplexe.

— Ryan, ryan ryan ... suffoque t-elle.

— Ryan quoi? demandé-je en croisant les bras.

Elle ose un large sourire dès lors. Elle me tends son téléphone portable, toute rouge. Elle tremblotte.

Je comprends qu'elle a reçu un message de Ryan, son soit disant crush, qui lui demande si elle veut surfer avec lui tout à l'heure.

Je rigole doucement.

— Donc tu sais générer des millions d'euros, mais pas répondre "Oui" à un mec? la taquiné-je.

— Je réponds que oui? Ca ne fait pas trop excitée? Comme si je l'attendais un peu trop?

Je suis outrée de ces questions. Pourquoi cherche t-elle à interpréter un "oui?"

Quoi que, en y repensant, lorsque je discutais par message au tout début avec Sean, ses simples "Oui" m'excitaient beaucoup.

Argh.

Elisabeth pue la naïveté.

— Tu pourras m'y accompagner s'il te plaît? me demande t-elle très sérieuse, voir stressée.

Je la trouve adorable. Elle n'a jamais eu d'expérience avec les garçons. Ryan est le premier qui lui plaît à ce point alors je peux comprendre.

— S'il te le demande à toi c'est qu'il veut que vous surfiez ensemble. Je ne vais pas me ramener comme ça !

— Mais si ! me supplie t-elle. Imagine que l'on a rien à se dire, ce serait trop gênant !

Je lui souris doucement tout en roulant des yeux.

— Ok ok je t'accompagne !

***

J'avais raison. Quand il disait surfer avec elle, il ne signifiait qu'AVEC ELLE. En effet, je suis arrivée aux côtés d'Elisabeth et il a fait une drôle de tête en comprenant qu'elle s'était ramenée avec une amie. Bon sang, Lisa ne connaît vraiment rien aux hommes!

Moi, je les connais beaucoup trop. J'ai prétexté un appel urgent et je me suis éclipsée.

La tête d'Elisabeth quand elle a compris qu'elle se retrouverait seule avec son crush était mémorable. On aurait cru qu'elle avait vu le diable. J'en ris encore. Elle était rouge, et tendue.

Je m'assieds sur le bord de la plage, tout en ayant un oeil sur mon amie. On ne sait jamais, je préfère m'assurer que tout se passe bien.

Lisa. Oh Lisa. C'est un bol d'air frais.

J'ai décidé de retourner à Los Angeles après ma démission à U-Mass. C'est vrai, je n'avais rien à y faire. Je n'avais plus Sean, qui me rattachait à la ville.

Depuis, je passe mes journées avec Lisa. On bosse et on s'amuse ensemble. Ca me fait beaucoup de bien, elle m'a fait beaucoup de bien après tout ce que j'ai dû traverser. C'est une boule d'énergie, toujours souriante: le seule chose dont j'ai besoin dans ma vie en ce moment.

Je crois distinguer qu'elle est en train de vivre l'un des meilleurs moment de sa vie. Son sourire, ses rougeurs en disent long. Elle boit les paroles de ce Ryan. Comme il boit les siennes...

Je trouve ça beau. Je trouve ça beau qu'elle puisse tomber amoureuse. Elle le mérite.

C'est vrai que depuis ma rupture avec Sean, je n'ai rien connu. Pas parce que je n'en avais pas l'occasion, si vous saviez combien de fois j'ai été la proie des amis de Lisa...

C'est plutôt car je ne le voulais pas.

J'ai passé ma jeunesse à toujours ressentir le besoin d'être avec un homme pour être bien. Mais aujourd'hui, j'ai juste envie d'être seule.

Et pour être honnête je ne suis pas complètement remise de ma rupture avec Sean. En même temps ça ne fait quoi trois. Trois mois, ce n'est rien.

On ne s'est jamais parlé suite à ce fameux jour. D'ailleurs, j'ai appris par Avalonne qu'il m'avait bloquée de partout. Le lendemain de notre rupture. Alors bon, plus aucun contact n'était possible.

J'ai eu l'occasion de réfléchir à notre rupture plusieurs fois, me demandant ce que j'avais fait.

C'est vrai que j'ai été un peu lâche, un peu beaucoup. Je l'ai quitté pour une futilité, alors qu'il avait besoin de moi. Mais je ne sais pourquoi, je n'en pouvais plus de notre relation sur le moment.

Je pense qu'elle était devenue toxique.

Toxique, parce qu'elle n'était plus fondée sur de bon piliers. Tout d'abord cette relation de prof-élève malsaine. Puis il a dû gérer des choses à mes côtés qu'un petit ami n'avait pas à gérer. Il aurait dû me dire stop aussi à moi quand j'allais trop loin.

On passait également la majorité de notre temps ensemble un peu triste. Avec du recule, avec tout ça, il n'y avait plus aucun pep's dans notre relation. J'ai l'impression que l'on se forçait un peu à être ensemble. Parce que l'on avait personne d'autre....

Mais on est trop jeune pour vivre une telle situation.

Alors oui j'ai été un peu trop dure. Mais visiblement, je n'étais pas la seule à penser que tout allait mal, si lui aussi pensait que notre couple batait de l'aile. On se voilait juste la face.

Je soupire et inspire légèrement le vent frais.

Ca me fait toujours un peu mal d'y repenser. Quel gâchis.

****

— Surpriiiise !

A peine ai-je ouvert la porte chez ma mère que l'on me tombe dessus. J'ajuste ma serviette de bain sur mon corps avant de découvrir la scène.

Ma mère se tient là, aux côtés de Keryan, Avalonne et Joy leur petite fille.

Oui, parce que d'après ce que j'ai compris Keryan et Avalonne se sont remis ensemble. Du moins, ils ne l'assument pas clairement. Ils me répondent à chaque fois qu'ils se voient dans l'intérêt de Joy... qu'ils font tout pour que la petite puisse avoir une vie saine avec deux parents. Mais ils évitent toujours le sujet quant à leur sentiments.

Alors que je sais qu'ils baisent tous les jours comme de vrais puceaux.

Non, je n'approuve toujours pas leur relation. Mon père n'en ai toujours pas au courant. Je ne sais pas ce qu'il fera quand il le sera. J'ai toujours peur que Keryan abandonne sa fille, une fois que mon père lui ordonne un ultimatum.

Je pourrais  leur montrer que leur présence à eux tous les deux, ensemble, m'irrite. Mais visiblement, ils ont fait le trajet depuis Boston pour me voir  alors je tente de ne pas être désagréable avec eux pour une fois.

Il y'a aussi Savannah ma soeur. Par contre, avec elle je ne me gênerai pas pour être désagréable. D'ailleurs, elle est sur son téléphone portable, et ne me regarde même pas.

Connasse.

J'observe, la table est mise, la nourriture semble être présente à volonté. Je ne comprends pas trop?

— C'est pour quoi ça? demandé-je méfiante.

— Bah pour ta réussite ma chérie! Tu crois que je n'ai pas constaté à quelle vitesse les produits se sont écoulés sur ton site internet?

Je ne sais pas trop quoi répondre. Je n'ai pas été habituée à ce qu'on me félicite quand j'ai fait quelque chose de bien. Surtout à ce que ma mère me félicite.

Je suis un peu brusquée, même si c'est vrai que l'on s'est beaucoup rapprochée de ma mère. Elle m'a complètement soutenue quand elle a compris que son petit-ami était l'oncle du garçon qui me violait... Depuis elle fait tout pour se rattraper comme elle peut. Parce qu'elle s'en veut de n'avoir rien vu.  C'est un peu plus normal de recevoir de l'amour de sa part aujourd'hui, mais ça reste toujours autant étrange.

— C'est incroyable ! Une vraie Givenchy dans l'âme ! rit-elle.

— Ouais, ça par contre, c'est presqu'une insulte, je rigole un peu gênée.

Ma mère a à peine le temps de répliquer qu'Avalonne me saute dans les bras.

— Oh tu m'as manquée petite tête ! Hésite pas à donner de tes nouvelles hein !

Il y a beaucoup trop d'amour en ce moment pour moi. Je n'y suis pas assez habituée. Je suis mal à l'aise.

C'est vrai. Je le dis et le répète. Ce n'est pas dans mon habitude de recevoir autant d'amour après avoir fait les choses bien, surtout venant de ma famille. On m'a toujours plutôt cassé les pieds quand je faisais les choses mal.

Je serre légèrement Avalonne contre moi, avant de la repousser.

— Je vais prendre une douche, j'arrive.

Je me réfugie dans la salle de bain, et je prends le temps de souffler. Bon sang, je ne peux pas agir normalement deux secondes? Etre heureuse quand on me fait une surprise?

Je crois que la douche me détend un peu puisque j'en ressors appaisée. J'aperçois Joy en train de jouer avec ses jouets dans le salon, aux côtés de Savannah. Je me précipite vers l'enfant pour lui faire un câlin. Cela fait un moment que je n'ai pas vu ce petit choux à la crème ! Je lui fais plein de bisous partout.

J'observe Savannah, encore sur son téléphone, en train de mâcher son chewing-gum vulgairement.

Allez Lana tu peux le faire, tu peux ne pas être désagréable avec ta petite soeur !

— Alors ça va toi? Les cours?

Elle me dévisage quand elle comprend que je m'adresse à elle.

— Ouais ouais.

Puis elle fixe à nouveau son téléphone portable.

— Et les amours? Tu as une copine maintenant?

Elle soupire tout en me dévisageant encore. Comme si je l'ennuyais fortement.

— C'est bon pas besoin de faire genre que tu t'intéresse à ma vie, je m'en branle de la tienne.

Outch.

Comme ça, c'est dit.

Je trouve cela assez dommage que l'on ne se parle pas plus que ça. Je suis sa grande soeur. Je suis sûre qu'elle a beaucoup à me raconter sur sa petite vie, d'autant plus qu'elle est lesbienne mais refoulée. J'aimerais parfois qu'elle se livre à moi comme elle l'avait fait il y a trois ans... c'est bien dommage.

Mais j'ai bien appris que l'on ne force pas une amitié, quand l'autre fait preuve de mauvaise foi. Je fais un petit bisous à Joy puis me relève pour rejoindre la table.

Ce n'est que maintenant que je constate les messes basses entre Keryan, Avalonne et ma mère, à table.

Quand ils constatent que j'arrive vers eux, ils se taisent.

— Quoi? demandé-je méfiante.

— Oh non rien! Assied toi ! fait Avalonne vraiment très louche.

— Je ne suis pas aveugle. Je vous ai vu. C'est quoi le souci? réponds-je en croisant les bras.

Ma mère observe Avalonne avant de prendre la parole. Cette dernière l'empêche de s'exprimer en posant sa main sur sa bouche.

— Mais rien du tout ! Vient on passe à table.

J'observe cette mascarade, qui ne me fait même pas rire deux secondes. Keryan ne dit rien, mais il a une tête de coupable.

— Il faut que tu... prononce ma mère.

Mon amie lui empêche de continuer.

— Que quoi? m'impatienté-je. Avalonne arrête ça.

Ma mère se libère enfin des mains de mon amie et hurle.

— Il faut que tu rappelles Sean.

— Hein?

Je ne suis pas sûre de comprendre.

— Voilà, bonne réponse. "Hein", conclut Val.

— Maman, je t'ai déjà dix une centaine de fois que c'est fini entre lui et moi.

— Oui mais il t'a appelé quand tu étais à la douche. Je lui ai dit que tu le rappellerais.

Pardon?

— Quoi?

Je ne comprends pas trop ce qu'elle est en train de me dire.

Je récupère mon téléphone portable que j'avais laissé sur la table, et je découvre qu'en effet, il m'a appelée.

— C'est quoi ces conneries? demandé-je perdue.

— Rien ! s'exclame Avalonne. Oublie.

— Il dit que c'est urgent. Rappelle le ! Insiste ma mère.

C'est urgent? En quoi mon ex me contacterait après trois mois pour me parler de quelque chose d'urgent?

— Qu'y a t-il d'urgent?

— J'en sais rien, réponds ma mère. Il ne m'a rien dit.

J'observe Avalonne, un instant, puisque je suis perdue.

— Oublie, t'oublie ça, fait-elle durement.

— Je peux savoir pourquoi tu réponds à mes appels déjà, maman? m'agacé-je.

— Mais je ne savais pas que ça serait lui ! Rappelle le s'il te plaît. Je lui ai promis que tu rappellerais.

Ca m'agace.

Tout d'abord, pourquoi Sean cherche t-il a me joindre? Après tant de temps? Ca me révolte plus qu'autre chose. J'avance enfin ! Et ça m'agace que ma mère lui laisse penser que je puisse être si atteignable.

— C'est bon, je vais le rappeler, pour qu'il me lâche la grappe.

Je me dirige dans les derniers appels sans trop réfléchir. Je suis guidée par la haine. Ca m'énerve. Ce n'est pas le moment de m'appeler alors que tout va bien pour moi.

Et si je ne ressentais que de la colère, lorsque je clique sur son numéro je prends peur. Intérieurement, je panique. Bordel, que suis-je en train de faire?

J'appréhende tellement d'entendre sa voix.

Le suspense ne dure pas trop longtemps car il répond bien vite.

— Lana?

Oh bon dieu.

Cette voix.

Je sens une partie de moi se briser un peu au fond. Mon coeur palpite. C'est quoi ces conneries?

Je dois me reprendre. Je prends un bon coup d'inspiration.

— Quoi? fais-je un peu trop brutalement.

— T'es sur Boston? me demande t-il.

— Non. C'est quoi cette question?

— Ecoute, souffle t-il. Ce n'est pas facile pour moi de te demander ça. Mais autant tenter le tout pour le tout.

Pourquoi je m'attends au pire?

— Je sais qu'on est clairement en mauvais terme, et je suis le premier à toujours t'en vouloir. Mais y a-t-il moyen que tu me rejoignes à Miami ?

Je feins de m'étouffer. De toutes les demande, celle là est bien la plus folle.  

— Pardon? C'est la seule chose que j'arrive sortir sur le moment.

— Oui, c'est insensé. Je sais.

Ma mère m'observe, impatiente de découvrir ce qui se dit.

— Et pourquoi ferais-je ça? Je dois te rappeler la situation ou t'es complètement con?

Je l'entends soupirer.

— Ecoute. Je vais être franc, et tu me donneras ta réponse ensuite. Ma soeur se fiance   bientôt, alors on organise un petit séminaire entre les deux familles. Et ma mère veut absolument que tu sois là. Tu sais combien c'est déjà compliqué avec elle...

—Elle veut que je sois là? Demandé-je interloquée. Je ne comprends pas trop pourquoi?

Je commence à m'impatienter. Il me fait tourner en rond et  prend bien trop de temps de ma personne.

—Je ne lui ai dit que l'on a rompu, soupire t-il.

— Et t'attend quoi ? M'agacé-je.

— Bah oui, je compte le lui dire. Mais franchement, pas maintenant.

—Donc tu préfères appeler ton ex que d'avouer la vérité à tes parents donc?

—Bah ouais.

Je soupire longuement. C'est idiot.  C'est vraiment idiot.

— S'il te plaît vient. En plus c'est tous frais payés par ma mère. C'est Miami... Ok on est pas en bon terme. Mais tu devras juste assister à un déjeuner ou deux et c'est tout. Après tu pourras faire ta vie comme tu le souhaites.

— J'ai besoin de l'argent de personne, m'agacé-je. Tu comprends pas quoi dans «  grandis  un peu? ». Tu peux pas savoir comment je trouve ta demande irrespectueuse.

Et je raccroche.

Oui, je me suis encore une fois énervée vite. Mais je crois que je ne le supporte plus en fait. C'est tout. Après m'être donnée plusieurs mois à lui, je ne veux pas jouer à l'un de ses jeux de gamin. Ne peut-il pas être honnête pour une fois?

Ma meilleure amie et ma soeur m'observent avec de gros yeux. Impatientes, mais aussi étonnée de mon brutal raccrochage. Je lance mon téléphone contre la table, puis je m'assieds en croisant les bras.

—Il faut toujours que ce con gâche les bons moments.

Elles s'assied en face, alors que mon frère semble plutôt gêné par la situation.

Non mais franchement comment peut-il croire que je puisse dire oui à ça?

De un, je le déteste.

De deux, je déteste sa soeur. Je ne vois pas pourquoi j'irai à ses fiançailles. D'ailleurs, n'est-elle pas trop jeune?

De trois, je ne connais pas sa mère, mais je sais qu'il l'a déteste.

Et dans tout ça il cherche à ce que j'assiste à un « séminaire » avec tout ce monde? Autant crever.

J'explique tout ça aux personnes présentes. Avalonne a sûrement la même réaction que moi.

— Oh mais quel con ce Sean.

—Mais non pas du tout, s'étonne ma mère. C'est vraiment trop adorable.

Nous relevons toutes les deux les sourcils.

—Pourquoi tu as refusé? Continue t-elle stupéfaite.

—Parce que je n'ai rien à y faire. Et parce que lui et moi on a cassé. Comme toi et papa. Comment tu réagirais si papa t'appellerais pour dire ça? Fais-je durement.

Elle me toise du regard quelque peu.

—Alors là jeune fille, ne compare pas  ta situation à la mienne. Ok, vous êtes séparés mais en soi, ça ne te ferais pas plaisir de le revoir?

Pardon?

— Maman, arrête ça, soufflé-je.

Une fois que j'ai cassé avec Sean, j'ai tout raconté à ma mère sur cette histoire tumultueuse. Je pensais qu'elle le prendrait mal, de savoir que j'aurais pu sortir avec quelqu'un d'un monde différent du mien. Mais pas du tout. Quand elle a compris combien il m'a assistée quand j'étais seule, combien on a eu une histoire compliqué, elle s'est prise d'affection pour lui. Même si elle ne le connaît pas.

Je crois que c'est parce qu'elle n'a jamais connu une telle histoire d'amour. Avec mon père, c'était plutôt un mariage arrangé.

Elle m'a toujours repoussée dans les bras de Sean, même si je résistais.

Il y a un truc qu'elle ne pourra jamais comprendre, comme elle n'a jamais vraiment aimé et été aimée: l'amour, ça ne suffit pas toujours.

— Ne joue pas à ça avec moi, repris-je. Je te l'ai dit, c'est terminé.

— Terminé, reprend Avalonne.

— J'ai envie de passer à autre chose. On dîne ? Soupiré-je.

— Non ! M'interromps ma mère. Tu le rappelles et tu lui dis que c'est Ok.

Je lui ris au visage. Ok, c'est ma mère. Mais pour qui se prend t-elle?

— Maman, j'ai très bien pu me gérer seule ces vingt et une dernières années, alors me fait pas la morale.

— Je ne te fais pas la morale, s'impatiente t-elle. Mais c'est bon. Cela fait trois mois que vous n'êtes plus ensemble. Il serait bon de discuter.

— Mais lâche moi!

J'élève enfin le ton.

— Je ne veux plus rien à voir avec lui.

— Il a toujours été là pour toi, me rapproche ma mère. Il a même préféré sacrifier sa carrière pour toi. Là, il te demande de lui filer un coup de main? Arrête d'être égoïste un peu.

Je rève? J'hallucine? D'où interprète t-elle des choses de cette manière? D'où prend t-elle son partie au mien? Je préfère continuer d'en rire.

—Ou alors, tu as juste peur, fait ma mère en me défiant du regard presque.

Mon rire se calme immédiatement.

— Peur de quoi? Réponds-je en la défiant de même.

— Peur de lâcher prise à nouveau. Peur de retomber amoureuse.

Alors là.

— Pas du tout. Je t'ai bien dit que c'est fini entre nous, réponds-je du tact au tact.

— Laisse moi en douter, fait-elle.

Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Elle veut véritablement me mettre au défi?

Je récupère mon portable.

« C'est bon je viens. »

C'est le message que j'ai dû écrire le plus rapidement sur cette planètes. Je le montre à ma mère, avec un petit sourire.

— Contente?

Son air de défi laisse place à un agréable sourire tout à coup.

— Maman 1, Lana 0, fait-elle tout en me caressant la joue.

Pardon?

Et je réalise enfin. Elle m'a poussé à bout, tout cela pour que j'aille dans son sens. Parce qu'elle commence à me connaître de plus en plus. J'observe Avalonne paniquée.

Bordel, dans quoi viens-je de m'embarquer?

***

YOOOO

Alooors comment ça va depuis ce temps??

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Des idées pour la suite?

Votre musique du moment hihi?

Mon insta : yona_jmt

Biiiiissssooouuuus

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