38-Assume?
Previously on good as Gold...
- Lana s'est fait abusée par Alan, et vraiment démontée par Lia, Vanessa et Madison.
- Tout cela la vraiment perturbée au point d'en vomir !
-C'est finalement Kyle qui est venu l'assister aux toillettes !
-N'oublions pas que si Kyle et Lana se sont éloignés c'est parce que Lana a commencé à trainer avec Alan, et que Lana n'aimait pas trop l'idée que Kyle sorte avec Vanessa.
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—Putain me touche pas! Me touche pas!
Je me réveille en sursaut suite à ces paroles. Je constate que mon coeur bat à la va vite et que j'ai quelques sueurs froides. J'ai à peine le temps de lisser ma chevelure afin de me détendre qu'on le fait pour moi. Je relève un peu les yeux et je découvre qu'il s'agit de Kyle.
Il est là, avec son petit sourire bête quotidien, ses cheveux bruns toujours décoiffés et il m'observe doucement.
—T'inquiète pas, ça va aller.
Et je crois que je suis encore en plein délire, parce que la seule chose que je demande c'est " Où est Sean?". Je n'ai aucune notion de la réalité, parce que j'énonce clairement le nom de Sean alors que notre relation est censé être secrete.
— Bah sympa comme retrouvailles. Tu pourrais au moins me remercier de t'avoir tenu la tête des heures durant devant la cuvette. Et de t'héberger chez moi au moins.
Je tente de me calmer, je respire profondément, et je constate qu'en effet, je me trouve chez Kyle. Son appartement est toujours en bordel et n'a pas changé d'un poil. Il approche sa main de ma joue et me caresse encore la chevelure.
—Hey, t'inquiète pas, t'es en sécurité ici. Tu veux quelque chose? T'as faim? Soif?
Je l'observe sans trop savoir quoi dire, ni quoi penser. Pourquoi me retrouvé-je chez lui? Devant mon mutisme il se relève et s'en va dans sa cuisine.
Je le laisse faire sans trop savoir quoi penser et je me calme. La seule chose dont je me souviens, c'est que j'ai vomi tout mon intestin aux toilettes mais rapidement ça a été le trou noir. Et mes pensées convergent vers Sean, parce que j'ai besoin de le voir, parce qu'il m'apporte tellement de réconfort par sa simple présence.
Kyle ne tarde pas à revenir, il me tend un verre de jus et un morceau de cake au chocolat que j'accepte avec plaisir.
— Mange, tu dois vraiment avoir faim.
Je lui souris faiblement. En réalité, je suis un peu mal à l'aise. C'est vrai, la dernière fois, nous nous sommes quittés sur une mauvaise note car il tentait de m'éloigner d'Alan, et j'en ai fait qu'à ma tête. Alors je ne comprends pas pourquoi il est aussi tendre avec moi.
— Tu veux qu'on en parle? me demande t-il soudainement.
Je secoue immédiatement la tête. J'ai déjà du mal à en parler à Sean, ce n'est pas à Kyle que je vais m'ouvrir sur ce sujet.
Il me fait un petit sourire, comme s'il acceptait ma décision. Alors il se relève.
— Il y a ton amie Avalonne qui ne va pas tarder. Et ton frère a pris un avion direct pour Boston donc il sera là dans quelques heures.
Mon frère? Wow. C'est peut-être un peu abusé tout de même? Je ne suis pas mourrante.
— Hein pourquoi? Ca va bien, je t'assure.
Il roule les yeux.
— Ca va bien? T'as fait un malaise aux toilettes de l'université parce que tu as vomi toute tes entrailles, tu n'arrêtes pas de crier le nom d'Alan, et de ne pas te toucher, et tu vas bien? Et de plus tu t'es pris un garde du corps? "Tout va bien"?
Je dépose le verre d'eau et je l'ignore du regard. Je n'ai pas envie d'en parler, point. Et il le ressent, parce qu'il attrape un dossier qu'il me tend comme pour changer de sujet. Je remarque qu'il me tend le projet de cosmic'girlz.
— J'ai trouvé ça dans ton sac, tu te lances dans l'entreprenariat alors?
Il a un petit sourire agréable. Je le lui arrache des mains immédiatement. Il n'a pas à voir ça, c'est mon projet, mon jardin secret.
Il semble brusqué par ma méchanceté. C'est vrai, il est très gentil et je ne fais qu'être excécrable. Mais dans un sens, je trouve étrange son comportement. Ca fait des mois qu'on s'ignore.
— Oh c'est bon, je crache. Arrête de jouer un rôle, dit-le. Dit le que tu m'avais prévenue, que c'est bien fait pour moi. Que je mérite tout ce qui m'arrive. Je sais que ça te démange la gorge.
Il m'observe abassourdi avant de s'assoir gravement face à moi.
— Pourquoi est-ce que j'aurais envie de te dire ça?
— Parce que c'est ce que tout le monde pense. Que je mérite de payer mes erreurs.
Il fronce les sourcils avant de soupirer.
—Alors premièrement, j'apprécierais si tu pouvais arrêter d'être sur la défensive. Je t'acceuille chez moi à bras ouvert, je prends du temps pour toi alors me crache pas à la gueule s'il te plaît. Et non, alors oui, je t'avais prévenue, mais je n'ai aucune envie de te dire que tu mérites ce qui t'arrives, et je ne le pense pas une seconde.
Il me semble plutôt sincère pour le coup. Je ne décelle aucune faille dans son regard. Alors peut-être que ce qu'il dit est vraiment vrai.
Je m'apprête à répondre quand la porte d'entrée s'ouvre brutalement.
— Alors là, je vais le buter, je vais le buter.
Nous sursautons tous les deux quand nous voyons Avalonne. Avalonne ainsi que son petit babychou aux bras. Elle dépose son ange sur une chaise, et continue dans sa lancée en me voyant.
Elle m'examine de part et d'autre, mon cou, mes bras, mon torse, sans passer par la douceur. Toutes les parties accessibles de mon corps, non cachées par ma robe, sont examinées par soin par mon amie. Mais elle me fait mal, alors je proteste. D'autant plus qu'elle pourrait au moins dire bonjour.
Elle n'a pas dit bonjours.
— Pas de bleus, pas de griffure. Mais j'y crois pas putain, ce mec a recommencé, c'est pas croyable. Préservatif, ou pas de préservatif?
Sur l'instant, je me demande comment a t-elle compris qu'Alan a abusé de moi. Est-ce que Kyle le lui a dit? D'ailleurs comment lui même l'a t-il compris? Est-ce mes cris? Parce que je n'ai donné aucune information sur les causes de mon état. Je veux poser la question, mais elle reprend.
— Préservatif ou pas préservatif ? reprend t-elle d'un air menaçant.
Alors là. Pour le coup, je n'en ai aucune idée. En général nous le faisions toujours avec préservatif, je n'ai jamais pris le risque. Et même lorsqu'il se faisait violent il en utilisait un. Mais là, là, je n'en sais rien. J'étais inconsciente, complètement.
— J'en sais rien, je chuchote très honteuse.
— Comment ça t'en sais rien? reprend t-elle sur les nerfs.
Cette question m'achève, parce que je n'en sais rien. J'ai beau tenté de me souvenir, rien ne me revient. Je commence à paniquer un peu. Elle comprend mon désarroit elle n'est pas bête.
— T'étais inconsciente? Il t'a droguée?
Et là c'est le grand silence. Et elle comprend.
— Bordel. Ok ça, j'étais pas prête à ça. Lana tu te lèves, on va au comissariat, tu vas porter plainte.
"Porter plainte". Ce mot me terrifie une fois qu'elle le dit, je la force à me lâcher, la peur me démange.
— Non, laisse moi.
— Lana, ce mec a abusé de toi, t'as droguée, et tu veux que je te laisse? Je t'ai déjà assez laissée comme ça, là, là on passe à un autre stade. Alors tu te bouges, et tu me suis.
— Mais non !Arrête ça, lui crié-je. Je vais pas porter plainte!
— Quoi pourquoi? T'es conne?
Elle me balance ça à la figure, ce que je trouve pour le coup très insultant. Elle m'ôte les mots de la bouche le temps d'un moment. Pourtant, en réalisant qu'elle me prend vraiment pour une idiote, je m'agace.
— Mais merde, me parle pas comme ça ! Tu ne sais pas ce que c'est de vivre ça! C'est simple à dire d'aller porter plainte. Mais non, non je suis pas prête à ça. Ca me fait fliper, si ses potes me retrouvent ensuite, je suis morte.
— N'importe quoi, on te prendra un bon avocat, avec la famille que tu as tu pourras tout démonter. Arrête avec ta peur. Ca fait plusieurs mois qu'il profite de toi, y'a un moment où il faut grandir et faire face à la réalité. A un moment arrête de chialer, et agit.
Elle est dure. Vraiment très dure. Avalonne la maman est bien de retour. Mais je l'ignore juste. C'est tellement facile d'un point de vue extérieur de vouloir porter plainte. Mais si les femmes battues, violées n'en parle pas directement c'est bien qu'il y a une raison: ils ne peuvent pas comprendre tant qu'ils ne l'ont pas vécu. Ils ne peuvent pas comprendre combien ça fout les chocottes.
— Non, je lâche. Pas maintenant. Pas tout de suite. Laisse moi m'en remettre avant un peu.
Elle est contre. Contre mon avis. Mais elle sait aussi qu'elle ne peut pas me forcer pour le moment. Même si je le vois, elle a une idée en tête. Si elle abandonne le sujet si facilement, c'est qu'elle a une idée, mais ça, je ne suis pas capable de le comprendre de suite.
Elle se retourne vers Kyle dès lors.
— T'as appelé un medecin? Il lui a fait des analyses?
— Euh...Non? Enfin elle avait besoin de repos juste. Je pensais pas que...
— Ouais, tu penses jamais, c'est ça le problème, crache t-elle à l'intention de Kyle. Appelle un medecin, qu'il vérifie que tout va bien chez elle. Demande lui aussi un dépistage, au plus vite.
J'observe Avalonne donner des ordres, et ça m'effraie un peu. Elle est énervée, mais je ne dis rien. Kyle non plus d'ailleurs, il acquiesse. Il n'a pas d'autre choix...
Mon amie se relève puis elle claque ses mains comme pour les nettoyer.
— Je vous laisse Joy quelques heures. J'ai des trucs à faire.
"Des trucs". Elle ne laisse jamais Joy avec moi quand je ne vais pas bien.
— Petite bite, tu veilles sur Lana, tu veilles sur ma fille aussi s'il te plaît.
"Petite bite". Kyle semble prendre un coup sur son égo, mais Avalonne a cette prestance qui fait qu'on ne peut pas lui répondre dans ce genre de moment. Elle me fait chier.
— Tu vas faire quoi? lui demandé-je méfiante
— Toi, mèle toi de tes affaires tant que tu ne veux pas porter plainte.
Outch. J'ai comme l'impression que tout ça va méler Alan.
— Sean est au courant? je demande inquiète.
— Bien sûr, me répond t-elle comme si c'était évident.
Dans ce genre de moment, je ne sais jamais comment il pourrait réagir. Alors je me pose mille et une question. Pourquoi ne m'appelle t-il pas? Est-il en train de défoncer Alan actuellement? Est-il aussi au courant de ... tout?
Avalonne s'en va aussi vite qu'elle a débarqué chez mon ami. Elle s'en va sans respect. J'ai l'impression qu'une pression s'en va à la minute où elle ferme la porte. Kyle est plutôt dans une approche douce, alors ça change.
Ce dernier m'observe, comme s'il se posait plein de questions. Alors nous allons ignorer le fait que ma meilleure amie débarque comme une dingue pour hurler comme elle ne l'a jamais fait?
— Putain, j'avais des doutes, mais c'est bien vrai! Tu te tapes ce prof.
Je plisse les yeux tout en croisant les bras.
— Quoi?
— Bon, c'est vrai que j'ai trouvé ça bizarre qu'il me force à l'université à t'épauler dans ton moment de detresse, alors que c'est juste un prof. Mais son prénom, c'est Sean non? Je ne suis pas trop les cours, mais il me semble que c'est bien ça, Sean Stewart? J'y crois pas tu te tapes ce prof!
Je souffle.
— Me fait pas croire que tu t'es jamais tapé de prof toi aussi, je rétorque.
— Bah, si... En plus dans les toilettes, c'est tellement excitant... Souvent des femmes d'un âge mûr, elles sont tellement douées pour su...
Il ose un sourire et détourne son regard. C'est comme s'il y repensait. Mais merde ! Je ne demandais pas autant de détails! Je le frappe et il sursaute.
— Aie! T'es dingue?
— Mais tais toi! J'ai pas besoin de savoir ce que tu fais avec des pauvres femmes! Là n'était pas le débat.
— Ah oui désolé, je me suis perdu, répond t-il comme un idiot. Je reformule. Tu te tapes le prof le plus chiant de l'uni ! A quoi bon?
Je rigole doucement, parce que c'est Kyle, et qu'il me fera toujours rire.
— C'est mon petit ami du lycée. Tu sais, je t'en avais parlé il y a longtemps. Et puis bon, on s'est revus, ça a rematchés, je ne vais pas te faire de dessin...
Il plisse les sourcils. Visiblement, mon point de vue ne lui semble pas aussi doré que je le pense.
— Tu sors avec ton ex? Tu sais que c'est comme ravaler son vomis ça?
— C'est de la répartie d'un élève de collège.
Je rigole doucement, avant de répondre et d'ajuster une de mes mèches à cheveux.
— Enfin on sort pas ensemble officiellement, vu son poste, vu le mien... Et ça serait cool si tu pouvais ne pas étendre cette info.
Il me dévisage un instant, avant de me sourire doucement.
— A une condition.
— Laquelle?
— Qu'on redevienne amis.
Je lui souris doucement et je suis sûre de rougir un peu. Un petit rire s'échappe de ma gorge.
— Kyle, on redevient pas amis comme ça non plus... Si tu veux oui on va faire des efforts, je suis d'a...
— Amis?
Il me tend la main, et j'ai l'impression de voir un enfant en face de moi. Alors d'un geste délicat, j'attrape sa main et il me tire contre lui très fort. Il m'ébourriffe les cheveux.
— Viens là petite tête.
Il me serre contre lui très fort, et pour une fois, je ne pense à rien. Je suis juste heureuse de le sentir contre moi. Parce que Kyle a toujours eu une énergie positive. Je sais que tout est loin d'être réglè pour que notre amitié redevienne ce qu'elle était. Mais je suis contente qu'il soit là. Contente qu'il ne me mette pas de pression également, qu'il soit juste lui.
Il m'observe doucement, et je sens que quelque chose lui pèse sur le coeur. Etrangement, il ne lui en faut pas beaucoup pour se livrer.
— Tu sais, je suis vraiment désolé de t'avoir laissée, enfin je ne pensais pas que... ça irait si loin...
— C'est pas de ta faute, l'interrompé-je Tu m'avais prévenue, je n'en ai fait qu'à ma tête. Je n'aurais jamais lâché l'affaire.
— Oui mais j'ai été tellement lâche... reprend t-il. Je voyais que tu n'allais pas bien, je me convainquais juste du contraire parce que c'était plus simple, et je regrette tellement de ne pas avoir été là pour toi.
Je lui souris doucement tout en caressant sa joue.
— Kyle. Dans tous les cas. Si tu ne m'avais pas rejetée, c'est moi qui l'aurais fait. Parce que j'étais conne, et je croyais que c'était ça vivre.
Il sourit doucement tout en m'attrapant la main. Sur le moment je me demande s'il ressent uniquement de l'affection pour moi car il est vraiment très proche. Alors ça me trouble un peu. D'ailleurs, c'est Joy, qui arrive en me tombant dans les bras, elle nous sépare. Je l'attrape doucement et je lui fais un léger bisous sur la joue. C'est vrai qu'on l'avait un peu délaissée. Mais elle est de nature si calme...
— Je t'assure, demain, je le défonce Alan. Et je défonce ces putes de Vanessa et Lia aussi, par la même occasion, me chuchote t-il, en faisant attention à ce que l'enfant n'entende pas.
— Kyle, on ne résoue pas la violence par la violence. Ca ne servira à rien, je le menace. J'irai porter plainte. Quand je serai prête. Mais ne te mèle pas de ça.
Il roule des yeux, un peu énervé que je lui dise quoi faire. Alors il se relève. Il se relève pour s'appaiser. Au fond je sais très bien qu'il ne restera pas calme lorsqu'il croisera ces connards dans les couloirs.
— Tu n'es plus avec Vanessa ? je présume.
Il secoue la tête.
— Non, tu avais raison aussi. Trop chouineuse, trop fragile, trop fillette. D'un ennuie intense. A part au lit.
Il ose un sourire des plus coquins.
On ne changera jamais ce genre d'ami.
— Bah oui, je te connais, je réponds en roulant des yeux. Alors, une nouvelle conquête?
— Non, marre des meufs. Je me repose.
Il me dit ça tout en s'assayant sur son canapé. Je l'observe doucement, et je constate que malgré lui , un sourire s'échappe de ses lèvres. Le mensonge se sent à des kilomètres.
— Jure? Tu as une copine?
— Hein? Je viens de te dire que non.
J'attrape le petit ange avec moi et je me précipite vers mon ami.
— Putain tu pues l'amour à des années lumières.
— Raconte pas de conneries, souffle t-il.
Et pourtant, ça se voit, il a l'air appaisé.
— C'est qui? Je la connais?
— Putain mais arrête ça, s'agace t-il.
Je le fixe avec un large sourire. Kyle et les sentiments, une longue histoire d'ennemi. Il n'aime pas passer pour le garçon adorable. Il préfère garder son image de "player". Mais nous savons tous qu'au fond de lui, il n'en est pas...
— C'est qui?
— Oh tu saoules, soupire t-il. Oui je sors avec une meuf. T'es contente?
OH QUE OUI! Ce qui veut dire que l'on est vraiment juste des amis. Oh que ça fait du bien ! Et ensuite, je suis contente pour lui. Il semble heureux!
— Mais c'est qui? je lui demande en faisant les yeux doux.
— On est pas à un degré d'amitié où je peux encore t'en parler, répond t-il pour me narguer.
Il se relève et si je m'apprête à rétorquer mon téléphone portable vibre. Quand je constate qu'il s'agit de Sean, mon coeur se met à battre. Oh putain. Inconsciemment, je détestais son silence , alors je déccroche au quart de tour. La discussion avec mon ami me semble déjà lointaine.
— Hey, je chuchote doucement.
— Hey, répond t-il en retour.
Ca me rappelle lorsque nous étions adolescents. Ses "Hey" me faisaient toujours tellement d'effet.
— Je suis désolé de t'appeller si tard, mais je n'ai aucune pause, c'est horrible, j'ai dû interrompre mon cours cinq minutes en donnant à ces crétins d'adolescents un test. Donc j'ai un peu de temps. Comment tu vas?
Je ne sais pas trop quoi répondre. Que sais-t'il?
— Ca va. Je me sens beaucoup mieux, Kyle m'a bien remontée le moral. D'ailleurs, merci de l'avoir fait réagir.
— Bah ça me fait pas forcément plaisir. D'ailleurs, j'espère qu'il ne t'a pas touchée hein? Il ne t'a rien fait cet imbécile?
Je rigole doucement.
— Non mon amour. Bah alors pourquoi l'y avoir forcé si ça ne te fait pas plaisir?
— Parce que.
Il répond ça froidement. Et je comprends que la réponse mèle ses sentiments et son inquiétude envers moi. Mais ça il a trop de fierté pour le dire.
— Parce que tu savais que j'en avais besoin, et que me faire plaisir te fait plaisir, parce que tu m'aimes vraiment beaucoup? je réponds pour l'embêter.
— Blablabla.
Il ne le dit pas, mais moi je le sais.
— Et comment ça tu ne veux pas porter plainte? se fait-il un peu plus dur.
Ah oui, je comprends un peu mieux l'intérêt de son appel tout à coup.
— Putain, mais Avalonne et toi, vous ne pouvez pas arrêter de parler dans mon dos? J'ai pas envie d'en parler.
— Mais Lana, alors on en parle quand? Merde, t'es ma copine, tu veux que je reste là les bras croisés à te laisser contempler la situation aussi?
— Sean, commence pas, m'énervé-je. Avalonne m'a déjà fait la morale. Mais pas maintenant. Je ne veux pas en parler maintenant.
— Mais on a toujours évité le sujet. Tu as vu où celà mène maintenant? C'est parce que je suis prof, que je n'interviens pas pour lui déchirer la gueule. Par contre toi, toi, agis, merde.
Et voilà, c'est reparti pour une dispute. Il m'agace. Autant que Val. Ils m'y forcent, et je ne veux pas, pas maintenant.
— Pas maintenant, tu comprends pas quoi dans cette phrase? lui hurlé-je.
Et je raccroche. Sinon l'on va encore un peu plus se déchirer. Nous sommes tous les deux trop bornés. Ca ne sert à rien de s'écouter dans ce genre de moment.
Kyle m'observe et il comprend très vite que ça ne va pas.
— Ok... Ca m'a l'air plutôt tendu.
— Pourquoi tu ne me forces pas à porter plainte toi? je lui demande soudainement.
Il me sourit doucement.
— Bah je sais pas.. . Je suppose que dur d'en parler. C'est pas en t'y forçant que t'iras porter plainte. T'es encore choquée. T'as besoin d'un peu de temps encore. S'ils le comprennent pas, ils sont idiots.
Ca fait du bien. Ca fait du bien d'avoir quelqu'un qui me comprenne.
Je sais que Sean et Val ne veulent que mon bien. S'ils ne réagissent pas aussi doucement que Kyle c'est parce qu'ils en ont marre de me voir subir. Mais je viens de retrouver mon ami. Est-ce qu'on pourrait juste arrêter de me prendre la tête pendant un ou deux jours?
Le médecin est passé entre temps, il m'a examiné rapidement, sans porter de jugement sur ma situation. D'après lui tout va bien, physiquement en tous les cas. Il m'a cependant demandé de consulter un psycologue. D'après lui cela pourrait m'aider.
Ensuite mon ami, ma filleule et moi nous installons devant un petit dessin animé. Je ne vais pas mentir, ça me fait du bien d'être avec eux. Je me sens en sécurité. On rigole tous les trois. Joy en est pour beaucoup. Sa présence apporte automatiquement de la joie.
Après quoi, Kyle, décide de s'en aller un moment pour aller nous commander à manger. C'est le soir et nous mourrons tous les trois de faim! En vue de ses talents de cuisiniers, je préfère qu'il ne cuisine pas. De plus j'ai une envie incontrolable de manger Thai !
Alors je m'occupe de ma nièce pendant ce temps, même s'il n'y a pas grand chose à faire. Les dessins animés la captivent. Je lui caresse juste la chevelure, et j'apprécie ses petits calins.
On sonne à la porte, et je suis surprise de découvrir mon frère.
Ah oui, en effet Kyle m'avait prévenu qu'il passerait. Mais déjà? Il est déjà arrivé? Je reste un moment stupéfaite, mais il m'attrape bien vite dans ses bras.
— Bon sang, je me faisais un sang d'encre.
Ah oui? Pour le coup, je reste un peu distante. Je ne suis pas habituée à ça...
— Que s'est-il passé? C'est Kyle qui m'a appellé en panique, me disant que tu vomissais à ne plus en pouvoir et que t'étais super triste.
Hein? Depuis quand s'inquiète t-il pour moi? J'ai un léger mouvement de recul.
— Il ne t'a rien dit? je demande étonnée.
— Non? Si tu me dis que t'es enceinte, par contre je te tue.
Je rigole doucement, tout en le prenant à nouveau dans mes bras.
— Non. J'ai juste fait une petite crise de panique. Tu as vraiment pris l'avion juste pour ça?
Il n'a jamais pris la peine de s'inquiéter pour moi depuis deux ans, et là... il débarque? Peut-il être logique à un moment donné?
— Oui, j'ai un peu surréagis. Mais ça m'a inquiété ! Quand Kyle m'a expliqué la chose je croyais que t'allais mourir, enfin... je sais pas... j'ai cru que c'était tellement grave... je...putain c'est un véritable con ton ami.
Oh mais il est tellement adorable. Putain, il s'est inquiété pour moi. Je l'embrasse sur la joue doucement.
— T'inquiète c'est rien. Rien qui ne pourrait t'inquiéter. Kyle ne va pas tarder. Entre.
Je préfère vraiment éviter de lui conter la situation. Trop de personnes en sont déjà au courant, et ça me gène. C'est là que je le détaille du regard. Chemise blanche, cheveux parfaitement plaqués, sa Rollex au poignet. Toujours propre, toujours parfait. Un homme de marque Givenchy.
Et là je réalise. Joy. Keryan. Joy. Keryan. Fille. Papa. Oh bordel de merde!
Cette situation m'excite! Et j'en oublie mes problèmes immédiatement. Je vais enfin avoir l'occasion de présenter à Keryan sa fille. Oh bordel de merde. Avalonne va me tuer !
Je le conduis au salon, tout en appréhendant un peu. Sa fille se trouve là, elle se trouve là et il ne le sait pas. En plus, elle ne fait aucun bruit. Sa tête ne dépasse pas assez pour qu'on l'apperçoive sur le canapé.
Je lui serre un petit verre d'eau.
— En réalité, si tout va bien, je ne vais pas t'embêter plus longtemps, il va falloir que je prenne mon vol retour.
Je lui souris doucement alors qu'on s'approche du canapé. Tout à coup, Joy se relève du canapé.
— Tata, faim!
Elle commence à gigoter sur le canapé, à sautiller pour me montrer à quel point elle a faim. Depuis ce moment, mon frère ne bouge plus.
Je viens à la rencontre du petit ange, et je la porte dans mes bras.
Keryan fuis son regard, et s'éloigne un peu.
— Ôte ça de ma vue. Vraiment.
"Ca." C'est SA fille.
— C'est un être humain, parle pas ainsi d'elle.
Il me regarde sévèrement.
— Lana, je ne plaisante pas.
— Prend là.
Joy se retourne vers son papa, avec ses deux yeux bleus pétillants. Elle doit sûrement se demander de qui il s'agit.
Je m'approche de mon frère mais il recule. Je veux qu'il la touche, qu'il comprenne à quel point elle est douce. Joy adore les gebs en général. Donc elle tend ses bras vers Keryan innocemment, mais pour réponse, ce dernier lui claque la main.
Je l'amène à nouveau vers moi alors qu'elle pleure parce qu'on vient de lui frapper la main. J'ai la haine contre moi frère. Il ne peut pas agir ainsi avec sa fille, ou même avec n'importe quel autre enfant. On ne refuse pas un calin de la sorte. Pourtant, je ne m'énerve pas contre lui. Je savais très bien qu'il ne sauterait pas de joie. Il doit tellement avoir peur. Forcer ce n'est pas toujours la meilleure des choses.
Je dois calmer l'enfant alors que je vois mon frère, près du bar. Il réfléchit, il a l'air de se casser la tête. Il est en plein moment de panique interne. Bien fait pour lui!
Joy se calme bien vite grâce aux dessins animés. Keryan s'assied un peu plus loin, toujours sans rien dire. Je ne dis rien, parce que je veux qu'il s'excuse. C'est un comportement inaxeptable pour moi.
Joy est née, grâce à lui, grâce à Avalonne. Il ne peut pas la rejeter comme si c'était un monstre quand même. Je ne lui demande pas forcément d'assumer qu'il est le père. Mais qu'il ne la considère pas comme un énergumène qui ne mérite pas la vie.
La porte sonne à nouveau quelques minutes plus tard et je me relève un peu plus enthousiaste en pensant qu'il s'agit de Kyle. J'ai hâte, j'ai tellement faim !
Pourtant, je découvre Sean et Avalonne, droits comme deux piquets. Qu'ils me tiennent au courant s'ils veulent batir une relation ensemble. Parce qu'ils me semblent bien plus communiquer entre eux qu'avec moi.
Je prends les devant.
— Si c'est pour me forcer à porter plainte là, vous pouvez vous cassez.
Les deux se regardent, en se pinçant les lèvres.
— Non, tu as raison au final. On a été trop brusques. On devrait être là pour toi, et pas t'engueler, fait Avalonne doucement.
Je reste un petit moment stupéfaite, et sur mes positions. Ca pue. Vous voulez mon avis? Ca pue. Ils ne lâchent jamais l'affaire si facilement.
— Vous êtes sûr ? je demande quelque peu étonnée.
— Oui, on attendra le temps qu'il faudra, complète Sean.
"On attendra". Sean est l'homme le plus impatient du monde. Je ne suis pas bien sûre de suivre, alors je fronce les sourcils. Mais ils ont l'air sincères, il est là le problème. En temps normal, je leurs auraient fait crâcher le morceau. Mais vous savez-quoi? Il se trouve actuellement toutes les personnes que j'aime le plus dans ce monde: Joy, Keryan, Avalonne, Sean, et Kyle ne devrait pas tarder. C'est la première fois depuis longtemps que je me sens épaulée et importante. Alors non, je n'ai pas envie de leurs faire passer un interrogatoire. Je ne veux pas me prendre la tête alors que je me sens si bien pour une fois.
— Ok, alors vous pouvez entrez.
Je me retourne, Avalonne pénètre dans l'appartement de mon ami, mais je suis retenue par Sean. Il m'attrape par le jean. Et il me surprend par un baiser. Je ne m'y attendais pas vraiment, je lui ai quand même raccroché au nez... D'habitude il me fait la gueule pendant des jours quand j'agis ainsi. Il ne m'embrasse pas. Mais je prends le temps d'apprécier ses lèvres. Ces moments sont ci rares que tout le reste m'importe.
Il rond le baiser, et j'ai l'impression qu'il a besoin de se livrer, alors je l'écoute. Il a l'air préoccupé, c'est comme s'il s'en voulait.
— Je suis vraiment désolé pour tout à l'heure. J'ai été dur, mais comprends moi, ça me rend ouf pour toi, ça me rend dingue tout ça, en plus j'ai passé une journée excécrable, entre les cours, le taff à préparer pour Harvard....
Je souris doucement, et je ne peux m'empêcher de rougir. Je peux comprendre. Je sais qu'il vit autant la situation que moi et lui en vouloir pour ça c'est nul. Il m'aime, et il s'inquiète. Mais je veux aussi qu'il comprenne que le courage, il n'arrive pas en un jour. Je m'apprête à rétorquer quand j'entends des hurlements.
— Qu'est-ce que tu fiches ici? BORDEL TU TE CASSES!
Ah oui, j'avais oublié le temps d'un moment. Avalonne et Keryan dans la même pièce! Ca n'était pas arrivé depuis un moment: Depuis qu'il l'a lâche salement, elle et son enfant pour se consacrer à sa vie professionnelle.
Oups. Les mots doux entre Sean et moi, ça attendra. Je pressens que la suite sera croustillante!
***
YO
Votre avis sur ce chapitre?
Vos idées pour la suite?
Un fight entre Avalonne et Keryan?
Vous y croyez vous à ce qu'Avalonne et Sean lâchent Lana si facilement?
ARGH Oui j'ai mis du temps ! Mais pour ceux qui suivent Lana sur insta vous savez pourquoi mdr
HESITEZ PAS À VENIR ME PARLER SUR LE COMPTE DE LANA POUR QU'ON PARLE DE TRUCS DE FILLES C'EST TROP SYMPA HIHI
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