34-Myself, who?
Previously on good as gold.
-Lana rencontré une dénommée Lisa dans un arrêt de bus, avec qui le feeling est plutôt bien passé. En revanche il semble que celle-ci lui ait donné un faux numéro...
-Psk Lana est un peu détraquée, elle a réussi à trouver son nom dans l'annuaire.
-Du coup elles ont rendez-vous au café !
****
En attendant Lisa, je ressens un petit stress au fond de moi. C'était une idée un peu dingue, rencontrer quelqu'un que l'on a rencontré par hasard sous un abri-bus.
Mais d'un autre sens, je me dis que je n'ai rien à perdre. Je dois juste rentrer à seize heures pour la fameuse réunion de mon frère.
En arrivant j'ai à peine le temps de réfléchir quand j'entre dans le petit café. L'odeur du café me frappe en plein visage et ça me détend un petit peu. Je ne tarde pas à découvrir Lisa, assise à une table, son portable à la main. On ne peut pas la rater, ses cheveux roux indomptables sont imposants et inoubliables. Je peux constater à quel point elle est jolie et adorable. Ses boucles sont imparfaites et ses tâches de rousseurs bien présente en plus de son teint bronzée. Elle a une beauté particulière, mais je la trouve vraiment jolie.Elle me sourit un peu et range son téléphone. Je m'avance donc et je m'assieds en face.
Tout me semble absolument normal.
— T'as des cheveux absolument splendides, on te l'a déjà dit? commencé-je pour détendre l'atmosphère.
— Oh m'en parle pas. C'est l'enfer.
Je lui souris. De toutes les façon, on est jamais satisfait de ce que l'on a. Pourtant alors que tout ne fait que commencer, son téléphone sonne. Je la voix fixer l'écran, un peu nerveusement, mais elle s'excuse tout de même pour répondre. Il est écrit "Papa". Je la vois se tendre aux premiers mots échangés.
— Mais p'pa. Je vais pas rentrer maintenant, tente t-elle de chuchoter... Mais ça va je prends un café et je rentre... Tu peux pas demander à maman de le faire? ... Mais putain papa...
Elle soupire, mais ne tarde pas à raccrocher. Visiblement, elle a une petite urgence, son visage est quelque peu froissé.
— Ok, je suis vraiment désolée. Mais je dois me casser. J'ai une petite urgence, je sais que c'est pas forcément super cool, mais je dois y aller...
Je l'observe sérieusement, et avant qu'elle ne se relève, je le fais moi même, et je croise les bras.
— Tu blagues là?
— Non. Mais si tu veux on se verra plus tard?
J'ai plutôt qu'il s'agit d'une manigance pour me fuir, et comme je me sens un peu idiote de me faire abandonner si salement. J'hausse un peu le ton.
— Tu te fiches de moi? Ecoute si tu ne voulais pas qu'on se revoit fallait me le dire plus tôt ! Déjà, avec ce faux putain de numéro que tu m'as donnée, mais maintenant, tu te défiles devant moi? Ok on ne se connaît pas, mais c'est quoi ton putain de problème?
Elle semble brusquée que j'hausse le ton. Elle observe sa montre cinq secondes, et ça suffit à m'agacer. Je récupère mon sac, vraiment en colère. Parce que je déteste qu'on me plante. J'ai fait l'effort de prendre soin de moi ce matin, ce n'est pas pour rien.
— Argh, mais tu ne comprends rien. T'énerve pas ! Faut juste que je t'explique quelques trucs en fait...
Elle se gratte la nuque et me semble un peu mal à l'aise. Quoi? Quel est le problème? J'attends, bien trop patiemment, mais elle finit par soupirer.
— Oh et puis bon. Tu comprendras. Tu viens avec moi?
Je la dévisage sérieusement. Pourquoi j'ai l'impression de discuter avec un mystère entier face à moi? Je ne réponds pas mais, elle sait que c'est un oui.
— Attends toi juste à un petit changement. Y'a pas mal de choses que je ne t'ai pas dit..
J'avais cru comprendre. Je suis un peu pommée depuis le début, je ne sais pas trop quoi penser. Mais au diable la raison !
****
Lorsque Lisa m'a prévenue qu'il fallait que je m'attende à un petit changement, je n'avais pas pensé que ce petit changement serait d'une telle envergure.
En débarquant chez elle, je me serais attendue à une petite maisonnette sympathique mais sans prétention. Or, ce n'est pas ce que je vois à l'instant. Il s'agit d'une maison des plus modernes et avec très bon goût. C'est sûr, on ne peut pas la comparer à mon palace, mais je m'attendais vraiment à ce qu'elle vienne d'un milieu très modeste, comme Sean.
On parle peu pour le moment car je me fait surtout observatrice. Elle m'invite à entrer et je suis stupéfaite. Non, Lisa vient d'une famille bien plus riche que ce que j'avais pensé. Ce sont les tableaux qui me choquent notament, j'en reconnais de grands peintres.
Quant au reste de la maison, il est très design, très confort. Cela ouvre directement sur une magnifique piscine, où derrière s'étend le magnifique paysage de Los Angeles.
Je ne m'y attendais absolument pas. Vient-elle du même milieu que moi? Je suis un peu déçue en réalité, je pensais avoir à faire à quelqu'un de finalement différent. Mais je ne comprends pas pourquoi n'agissait-elle pas comme une fille de mon monde lors de notre rencontre.
— Et je suis celle blindée de thune ? je ris niaisement.
Et alors qu'elle s'apprête à répondre, on se fait interrompre par une voix féminine.
— Salut mon coeur! Oh et ... une amie?
Je suppose qu'il s'agit de sa mère. Elle me semble jeune et elle est le protrait craché de Lisa: rousse avec des bouclettes infinissables et une peau matte. Alors ce genre de beauté c'est de famille!
— Euh ouais, entre autre, du coup c'est bon je suis ici, je peux réceptionner le colis !
Sa mère lui sourit avant de rajuste son chemisier. Je constate qu'une petite fille la suit de très près. Elle doit avoir à peine six ans? Elle est à croquer! C'est une Lisa encore plus mignonne ! Elle saute dans les bras de sa soeur quand elle la voit.
— Ah oui, je sais que tu as beaucoup de boulot aujourd'hui. Mais j'ai quatre commandes de clients qui insistent de se faire livrer par toi, alors il faudra que tu essayes de te libérer un peu ! enchaine sa mère.
— Pas de problème . En fin d'après-midi, c'est noté.
— Et n'oubliez pas, ce soir, j'ai réservé un resto chez l'indien du coin. Je ne veux entendre aucune excuse, tout le monde doit être présent ! Samedi soir, c'est notre heure!
Son père s'exclame, et entre dans la scène. J'observe les deux parents se hâter: ils se paufinent en même temps qu'ils enfilent leur petit dejeuner devant nous.
— Papa, pas ce soir. J'ai pas mal de retouches à boucler encore.
— J'ai dit pas d'excuses!
Il lui sourit, avant de l'embrasser sur le front. Il récupère une brioche, avant d'embrasser sa femme et de s'éclipser. Sa femme ne tarde pas à faire de même, elle s'en va avec l'enfant.
En cinq minutes, j'ai eu l'impression de vivre plus de mouvement qu'en un mois. Wow?
Lisa soupire un peu et je me demande de quel type de colis ils parlent. Je la fixe, mais elle me fuit du regard.
— T'as déjà petit déjeune? me demande t-elle tout de même.
Je suis tentée de dire non par politisse, mais d'un autre sens je me dis que cela sera peut-être moins gênant si l'on discute autour d'une table. Alors j'hoche la tête et bientôt elle me sort une petite part de gateau avec un jus de fruit à l'orange.
Je le goûte et il est succulent. Il est à la passion, pas trop sucré et fondant en bouche. Un pur bonheur!
Et comme je ne sais pas trop comment lancer la conversation, je lui parle d'un sujet evident, même s'il peut être très maladroit.
— Alors, avec Marc?
— Euh...
Elle se fait hésitante puis elle esquisse un sourire nerveux.
— Ouais, y'a pas mal de trucs que je dois te dire en fait.
J'hausse les sourcils après avoir engloutit ma part de gâteau.
— Comme... il n'existe pas de Marc.
— Chiotte alors? je lui demande.
— Non plus, répond t-elle, un peu gênée. Ni de mec qui m'a trompée alors que l'on sortait ensemble depuis trois ans...
Je me recule un peu, méfiante.
— C'était juste du pipo. En même temps je ne pensais pas que tu me rappelerais!
— Tu m'as donné ton numéro, je me défends. Et c'était un faux d'ailleurs. Heureusement que j'ai trouvé le tien sur internet, j'avais retenu ton nom.
— Ouais, bah... j'avais pas forcément prévu ça... fait-elle un peu mal à l'aise.
Je la dévisage, dans l'incompréhension totale, un peu sur les nerfs.
— Pourquoi un faux numéro alors? Je t'ai quand même donné cent balles, je te faisais un minimum confiance.
— Je peux t'expliquer.
Bah oui, j'attends qu'elle m'explique!
— Du coup. Comme je t'ai dit je vais souvent dans des abris bus pour rencontrer du monde. Mais bon, ce n'est pas juste anodin... je réalise des enquêtes auprès de la population, sous une casquette anonyme on va dire.
Je fronce les sourcils. Je ne comprends pas vraiment où elle veut en venir. Une enquête?
— Des enquêtes pour connaître les goûts des consommateurs, de la population, cette fois c'était pour mon père, mais je le fais souvent. Et c'est tombé sur toi le jour même pour une enquête concernant les billets de voyage.
Voyant mon scepticisme elle enchaine.
— Mon père possède une agence de voyage, et on se demandait, quelle catégorie de personne serait prête à accepter des billets gratuits pour partir dans un pays étranger paradisiaque. On cherchait à savoir si beaucoup de personnes sont du genre à quitter leur famille, leur boulot pour quelques semaines pour aller se prélasser.
— Hein?
C'est ma seule réponse.
— Oui, enfin il compte lancer une nouvelle formule, mais avant tout, il faut connaître son client. Donc ça fait trois semaines, que je rencontre du monde différent dans des abris et que j'agis de la même façon.
Elle me dit ça, et au fond de moi je bous un peu. Parce qu'au final, elle m'a bien pris pour une conne cette Lisa. Je roule des yeux sans rien dire, ne sachant pas trop comment réagir face à la situation. Moi qui pensait avoir trouvé quelqu'un de cool, je suis juste face à quelqu'un de très manipulateur. Comme d'habitude en fait.
— Et pourquoi m'avoir donné un faux numéro? je persiste tout de même.
— Pour une autre enquête. Mais je ne pensais vraiment pas que tu rappellerais sur mon vrai numéro !
Elle me dit ça comme s'il s'agissait d'une excuse. Ou alors comme si je lui imposais notre seconde rencontre. Si ça la dérangeait elle n'avait qu'à refuser? Je me trouve idiote. .Je me relève de la chèvre, avec calme et je récupère mon sac à main.
— Heureuse d'avoir été ta cobaye alors.
Je réponds ça, sur un air très sec et elle me fixe immédiatement.
— Mais non, le prend pas mal. Je n'avais pas pensé que t'avais forcément apprécié ma présence. Au contraire, ça m'a fait super plaisir que tu trouves mon numéro au final ! Enfin, on ne se connaît pas, mais tu m'intrigues un peu en fait. T'es un peu la meuf que je pourrais jamais être. Enfin, je n'aurais jamais pensé que tu pourrais trouver un boulet comme moi, cool.
Et voilà, une phrase qui m'intrigue un peu plus, et qui fait que même si cette fille me prend sûrement pour une conne, j'ai peut être envie de la découvrir un peu plus.
— C'est à dire?
— Bah...
Elle semble un peu gênée et détourne ses yeux verts.
— J'sais pas. La meuf canon, avec plein de potes, qui prend beaucoup soin d'elle, blindée de thune. Le rêve de toutes les filles quoi !
J'ose un petit sourire, parce qu'en soi, cela se voit vraiment qu'elle ne me connaît pas. Ca c'est l'image que je renvoie. Pas ce que je suis au fond. Je pointe sa maison, pour lui montrer qu'elle n'est pas forcément à plaindre.
— Tu pourrais si tu le voulais, je lui réponds quelque peu intriguée.
— Pas trop non. Je bosse tout le temps, enfin, c'est compliqué. J'ai toujours trop de trucs à faire.
Le problème est que je ne reconnais pas du tout la Lisa de l'autre fois, alors c'est perturbant. Elle ne m'avait pas l'air de l'intello à lunette la dernière fois. Certes, elle m'avait précisé qu'elle était à l'université de Californie, mais je pensais qu'il s'agissait plutôt de la meuf marrante à problèmes, non de l'intello de service que j'ai toujours détesté.
— Bah fais en moins, je réponds simplement.
Elle rit doucement avant de reporter son regard vers moi.
— Bah, j'aimerais bien. Mais je ne peux pas. Enfin, si tu veux savoir, j'ai une compagnie de T-shirt, alors bon, je n'ai pas trop le temps d'avoir une vie normale.
— Une compagnie de T-shirt?
— Ouais! Elle marche plutôt fort ces temps-ci, je n'ai pas trop droit au repos. Je pourrais, je suis ma patronne en réalité, mais je n'en ai pas trop envie d'un autre côté.
— Mais tu as vingt ans? je demande étonnée. T'en as hérité de tes parents?
Elle me regarde, amusée par ma question.
— Bah non, je l'ai crée?
Au départ, je pense qu'elle plaisante étant donné que cela me semble invraisemblable. Mais elle m'observe sérieusement, alors je comprends qu'elle ne plaisante pas.
What the fuck? Elle a crée une marque à seulement vingt ans? Intriguée, je veux en savoir plus.
Et je comprends que sa compagnie a touché le million d'euros cette année, chose qui me paraît encore plus improbable ! Elle possède même un petit entrepot, où elle a quatre employés à ses charges, et je crois halluciner. What the fuck?
— Mais pourquoi tu fais ça ? je demande outrée.
— Bah j'aime bien ? répond t-elle en rigolant. Et puis c'est un peu l'esprit de ma famille. Depuis que je suis jeune, ils m'ont appris à me débrouiller. Mes parents sont de vrais entrepreneurs, mon père possède plusieurs agences de voyage, et magasins de bricolage, ma mère plusieurs patisseries. Ils entreprènent tout ce qu'ils peuvent. Je les vois faire ça depuis que je suis petite, ça me donne l'impression d'être utile, alors j'aime bien! C'est juste que ça me demande beaucoup de temps.
Et là, je comprends le fossé qui se trouve entre nous. Si je pensais qu'au départ il n'était que financier, ce n'est pas là. Il est plutôt dans nos valeurs, notre style de vie, tout nous oppose, mais dans un sens, ça m'intrigue?
— Des entrepreneurs? je demande.
— Ouais? Tu veux que je te montre ma marque? fait-elle un peu enjouée.
—Carrément ! Je réponds au taquet.
Pour le coup, je suis intéressée. Je suis impatiente de savoir quel petit génie se découvrir sa différence.
Alors avec son gentil sourire, elle m'accompagne vers sa chambre je suppose et j'y découvre la chambre la plus personnalisée que je n'ai jamais vu. Des dessins sur tous les murs, beaucoup de création, de pièces de vêtements. C'est un peu le bordel tout de même , beaucoup de cartons sont en vrac, mais il y a quelque chose en cette chambre de très inspirant.
— Désolée, c'est pas super bien rangé.
Je lui souris alors que je découvre chaque parcelle de ses murs. Elle dessine beaucoup de design de vêtements surtout.
Après avoir ouvert un de ses nombreux placard elle me tend deux de ses T-shirt de marque. "Ce sont des T-shirts tout à fait normaux, blanc , gris ou noirs, mais avec des petits slogans marrants.
"Plus de matière grasse que de matière grise." "Eat, sleep, apero, repeat" "Keep calm and have a beer" ou encore " 1% beau mais 99% marrant". On comprend bien le délire de la chose. Un petit côté beauf. Et je suis étonnée que ça marche autant, mais c'est intéressant de savoir qu'elle se débrouille ainsi.
En plus sur chacun des T-shirt, il y a une illustration très marrante. Je trouve ça fun.
C'est assez intéressant comme environnement, je ne saurais dire pourquoi ça me fascine. C'est très personnel comme décoration, la chambre possède une vraie personnalité, même s'il y a des cartons de partout.
— Wow.
C'est la seule chose que je peux lâcher. Elle sourit, un peu gênée, alors que je suis toujours autant fascinée.
— C'est toi qui fait tout ça? je demande en observant sa petite collection.
— Je fais les patrons, puis ensuite c'est une société sous-traitante à Boston qui produit en quantité et me les envoie. Ensuite je me charge de les envoyer aux destinataires.
— Tu as combien de commandes par jour environ?
— Un peu plus d'une centaine. Ca devient de plus en plus impossible de gérer ça seule d'où les employés.
Elle rougit, comme gênée de son succès, alors que je trouve ça incroyable. Ca, je trouve ça beau. Vraiment très beau.
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit depuis le départ? je demande étonnée.
— Bah je ne pensais pas forcément que ça allait t'intéresser !
— Je trouve ça vraiment trop cool ! C'est pas un domaine que je connais ! C'est stylé.
Elle m'offre un sourire franc.
Je continue d'observer sa chambre, quand j'y trouve un maillot de bain des plus original accroché à son mur. Il est dessiné à la Marvel et je trouve ça vraiment trop original.
— Tu l'as dessiné? je demande intéressée.
— Euh ouais, c'est juste un prototype !
Je l'observe avec attention, j'ai toujours eu un sens prononcé pour la mode, et clairement, je le trouve très original !
— Fait pas gaffe, c'est pas ouf.
— Mais c'est trop cool arrête! je lance.
Elle semble brusquée de mon enthousiasme.
— Bof, c'était une petite inspiration du moment, pas fou. Mais je ne trouve pas que ça me correspond vraiment.
Elle ouvre une petite boite et elle m'en tend quelques maillots de bain les plus jolies que les autres. Je ne sais pas pourquoi je les trouve si jolie.
— Bah si tu ne les veux pas je veux bien les prendre! plansantai-je.
— Vas-y. Je comptais en faire une marque mais je ne les trouve pas ouf.
— Mais ils sont oufs ! insisté-je encore.
Elle m'observe avec un sourire.
— Ah ouais?
— C'est des pépites ! En tous les cas moi je suis fan !
Elle croise les bras avant d'observer ses petites pièces. Elle hausse les épaules.
— Alors je te les offre si tu veux! Pour me faire pardonner de t'avoir... menti, manipulé, et surtout menti en fait, rigole t-elle doucement.
Je récupère la boite tout sourire.
— Excuses acceptées! Je peux les essayer?
Elle semble ravie de voir que cela me plaît. Alors elle m'indique où se trouve sa salle de bain.
J'en essaye un au hasard bien vite et je le trouve vraiment magnifique. Cela donne un peu l'air d'une super woman, c'est mignon, marrant, et sexy.
Sans grande pudeur je le montre à Lisa, qui semble choquée. Il me va parfaitement. La culotte est peut-être un peu trop serrée, mais il me taille bien.
— Il est top sur toi! s'exclame t-elle. Ca a un rendu différent sur moi.
Je relève les yeux, elle n'a pas un corps à plaindre quand même. Mais c'est vrai que je le trouve très joli sur moi.
Lisa prend une photo pour me montrer un peu le rendu global et j'adore!
— Tu devrais en faire une marque, vraiment, persisté-je.
Elle hausse les épaules. Je profite pour mettre la photo sur ma story instagram, puisque tout cela manquait de narcissisme quand même.
Puis après, on se pose un petit peu sur sa terrasse, et on profite du soleil et de la vue splendide de Los Angeles. On parle et j'apprends un peu plus à la découvrir. Je constate qu'il s'agit d'une fille bourrée de talent, et une fois détendue, elle est vraiment marrante. On rigole bien, sans pour autant avoir des sujets de discussion extrèmement passionnants.
Je comprends aussi que c'est une fille qui bosse beaucoup, un peu dans son monde, qui passe peu de temps à l'école vu ses occupations. Autrement dit elle ne vit pas beaucoup, tant sa marque lui prend du temps.
Je trouve ça intéressant, parce que moi je vis un peu trop, et elle pas assez. Alors on peut peut-être avoir une bonne influence l'une sur l'autre je suppose?
Je ne me dévoile pas vraiment pour le moment auprès d'elle, je parle peu de mes problèmes. Je mentionne juste que je prends du temps pour moi à Los Angeles et que j'ai un petit ami avec qui tout ne va pas terriblement bien aujourd'hui.
Et à chaque fois, elle répète ça " j'aimerais trop être à ta place".
Et je ris nerveusement, parce que non, elle n'aurait pas aimé ! Ce qu'elle construit est bien plus beau ! Il faut juste qu'elle apprenne un peu à vivre, à s'arrêter, à faire des pauses. Et j'ai l'impression que ce qui l'attire chez moi, c'est ça, c'est que je suis complètement opposé.
Et sincèrement, on doit discuter pendant quelques heures et je ne m'en lasse pas. Et je vois qu'elle apprécie de se prélasser aussi autour de sa piscine, sans rien faire.
D'ailleurs à un moment, elle regarde sa montre et elle constate qu'elle doit réaliser les livraisons demandées par sa mère.
Je lui demande de s'arrêter, de se poser. Mais elle me répond qu'elle ne peut pas. Alors je l'y accompagne, et on passe un très bon après-midi. On livre les gateaux à quatre grands mères absolument adorables, et ça me fait du bien de sortir de ma zone de confort.
Ô grand jamais moi, Lana Givenchy je ne livrerais quelque chose à des particuliers!
J'ai l'impression de vivre, de vraiment faire partie du monde, c'est une sensation bizarre.
En tous les cas, j'ai passé une bonne après-midi. Une après-midi simple, mais honnête. Même si Lisa et moi, on est loin de se connaître parfaitement. J'apprécie sa mentalité.
D'ailleurs, je rentre un peu tard chez moi. Je devais être à la maison à seize heure mais il est déjà dix neufs-heures. Je consulte mon portable et je remarque qu'évidement j'ai quinze appels manqués de mon frère. Je lui avais promis d'assister à une réunion professionnelle avec Papa. C'était ma part du contrat à respecter pour qu'il fasse une randonnée avec moi.
Je serre les dents, alors que mon chauffeur me ramène à la maison. Ca va barder !
Cependant, en ouvrant mon instagram, je remarque les nombreux likes à ma photo postée. Ils explosent en masse, ainsi que les commentaires. Beaucoup me demandent d'où viennent ce maillot que je porte et j'ose un sourire. Bien évidement que Lisa a une pépite entre les mains ! Alors je l'appelle immédiatement. Je ne prends même pas le temps de la saluer.
— Lisa, va voir les commentaires sous ma photo !
Elle ne semble pas vraiment comprendre, mais quand elle les lit, je pense que cela lui fait plaisir.
— Ose encore me dire qu'ils ne sont pas oufs et je t'étrangle !
Je réponds ça avant de raccrocher. C'est dommage qu'elle ne croit pas en ses prototypes. Mais je veux lui montrer qu'elle a fait du bon boulot et devrait un peu plus croire en elle !
J'arrive chez moi, sous un déluge des plus infernals, et je découvre que je suis attendue par Keryan. Il est assis à la table, et se relève quand il me voit. Il croise les bras tout en me fixant d'un mauvais air.
— Oui pardon, j'ai du retard. On peut-y aller maintenant.
— La réunion est finie, rétorque t-il durement. Tu n'as vraiment aucun respect.
Je l'observe, lui et son air si rigide avant de soupirer.
— Toute façon, je te l'ai déjà dit, j'en ai rien à foutre de votre entreprise familiale.
— Ouais bah t'avais juste à assister à une réunion. On t'attendait ! On avait besoin de toi. T'aurais pu juste prévenir. Tu sais comment on est passé pour des cons papa et moi?
J'hausse les épaules. Ils s'en remettront, ce n'est pas la mort.
— Je veux être une auto-entrepreneuse, je lâche immédiatement.
— Pardon? demande t-il comme s'il ne comprennait pas.
— Une entrepreneuse. J'ai compris ce que je veux faire ! Être une entrepreneuse !
— C'est pas un métier ça Lana.
— Bah c'est mieux que ces gens que vous escroquez dans votre métier.
Il se rapproche durement de moi.
— C'est pas un métier ça, merde. Etre entrepreneur, c'est avoir une idée de génie, et avoir un coup de chance. Alors t'arrête tes conneries d'adolescente. Tu ne sais même pas ce que ça implique!
— Blablabla, réponds-je pour jouer avec ses nerfs.
Je le dépasse tout en balançant ma chevelure. Ne sait-il pas que le défi est ma seule source d'animation?
Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression d'avoir un peu trouvé ma voie. Chose inespérée. Alors je me sens bien.
Alors sans réfléchir, j'envoie un petit "Merci" à Sean.
Un merci sans prétention, sans point à la fin, sans emoji. Juste un Merci.
****
YO
Comment que ça va bien?
Votre avis sur ce chapitre?
Votre avis sur Lana?
Sur Lisa?
Une idée sur la suite de leur amitié?
Quand sont vos prochaines vacances?
Yona.
Mon insta ( yona_jmt)
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