24-We're on fire.

Previously on Good as Gold...

-Sean et Lana ont passé la soirée ensemble.

-Sauf que quiproquo, alors que Lana voulait clairement l'embrasser, ce dernier l'a repoussée.

-Sean s'en est sorti avec une ( jolie) claque.

****


Il est cinq heures du matin, et je ne dors pourtant toujours pas. Je guette ma montre avec une unique envie: bombarder Avalonne de parole quand elle rentrera. 

D'ailleurs, ce n'est que peu de temps après que j'entends la porte d'entrée se déverrouiller. Allongée, tel un ornithorique sur mon canapé, je me relève brutalement. 

Et c'est à ce moment précis que ma meilleure amie hurle. Quand elle se rend compte qu'il s'agit de moi, elle pose sa main sur son coeur, comme s'il batait trop vite.

— Mais putain Lana! Tu m'as fait flippée ! Merde!

Elle ôte ses talons et tente de se remettre de son choc. Moi, je n'en ai que faire, je veux juste parler ! 

— Tu ne devineras jamais ce qui s'est passé ce soir ! je lance dès lors.

Elle semble assez las, véritablement crevée, mais elle tente quand même de tendre l'oreille. 

— Quoi? On peut en parler demain? 

— Non! je la coupe. Maintenant! 

Elle m'observe comme si j'étais louche. Je suis toute agitée, mais elle finit par soupirer.

— Lana, il est cinq heure du matin, Joy se lève à neuf heures, j'ai besoin de quelques heures de sommeil...

—Je me suis pris un rateaux! j'hurle, ahurie. 

Elle me dévisage un instant, comprennant qu'elle n'échapera pas à ce petit moment de discussion. Elle soupire, se sert un verre d'eau, et je sais que j'ai son attention. 

— Tiens donc, par qui? 

Je roule des yeux et je réfléchis un moment. Serait-il bien que je lui parle de Sean? Je sais qu'elle ne l'a jamais apprécié, alors peut-être que lui parler de lui n'est pas forcément une bonne idée. 

— Un mec, je lâche d'emblée.

— Sans blague, ricanne t-elle. Il ne me semblait pas que tu étais "bi" ou "lesbienne". Quoi que, avec toi plus rien ne me surprendrait. Alors? Quel mec? Alan? 

— Mais non! soufflé-je. Un mec... qui...

— Sean? m'interrompt-elle. 

Je la fixe un instant dans les yeux, prise au dépourvue. Comment a t-elle deviné? J'en perds les mots, et je rougis un peu bêtement. C'était si visible que cela? 

— Peut-être bien, je réponds sans vraiment oser lui faire face. 

Je me pince les lèvres, et j'attends qu'elle m'engueule, qu'elle me crie à quel point je ne fais que des erreurs dans ma vie. Mais à mon grand étonnement, elle ne fait strictement rien. Elle attend que je continue. 

— Tu ne dis rien? demandé-je légèrement perplexe. 

— C'est ta vie non la mienne. Poursuis.

J'hausse les sourcils, et j'étends un léger sourire. Pourquoi? Parce que pour la première fois depuis longtemps je n'ai pas l'impression d'avoir fait quelque chose de mal.

Et là, je lui raconte un peu ma soirée, sans forcément rentrer dans les détails, je ne lui parle pas d'Alan, j'omets volontairement cette partie, mais je lui parle surtout de ma frustration. 

Après quoi, elle m'observe pendant un moment tout en grignotant l'ongle de son pouce. Elle ne dit rien. En général, si elle me regarde ainsi, et respire si nerveusement, c'est pour que je constate moi même que j'ai fait une erreur. 

— Quoi je suis en tort? je lâche brutalement. 

Elle hausse les épaules, sans réellement me répondre. Pourtant, voyant que malgré mes efforts je n'arrive  pas à me remettre en question elle se lâche.

— Lana, qu'est-ce qui cloche chez toi? Tu l'as baffé uniquement parce qu'il t'as "repoussée"? 

— Il ne m'a pas repoussée, je rétorque, il m'a rejeté salement ! 

— Très bien ! Donc, selon toi, cela mérite une claque? 

— Oui, j'acquiesce sans hésitation.

— Par contre, se faire presque abuser par des mecs, ça ça ne mérite pas de claque?

Je l'observe, assez stupéfaite suite à cette phrase, parce que je ne m'y attendais tout simplement pas. Mais voyant que je ne réagis pas, elle appuie sur la corde sensible.

— Un mec qui te respecte mérite une claque, un mec qui n'a aucun respect pour toi, n'en mérite pas? 

Et voilà, elle pointe encore du doigt "le" sujet taboo. 

Je détourne le regard, parce que je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi répondre.  Je n'ai jamais considéré qu'Alan ne me respectait pas. Malgré tout ce qu'il fait... je n'y vois pas forcément un manque de respect, étant donné que je me respecte à peine... 

Val m'attrape le menton, avant que  mes pensées ne divaguent trop. 

— Que te faut-il pour réagir à la fin? 

Ses deux yeux pétillent, et je reconnais son incompréhension. Il semble que je sois une énigme pour elle. 

Que me faut-il pour réagir? C'est une bonne question. 

L'influence qu'a Alan sur moi, me rend inapte à porter un jour la main sur lui. Alors je fuis le regard de ma meilleure amie, tout ça partait d'une bonne intention, du fait que je lui parle enfin de ce que je ressens, mais on revient toujours au même point, au problème, à Alan et on tourne en rond. 

— Pourquoi tu ne le dénonces pas au flics? insiste t-elle. Tu sais qu'il pourrait prendre très cher pour maltraitance?

Et voilà. 

Il faut toujours qu'elle m'en parle. De "balancer Alan". Balancer le fait que je me fais violenter. Pourtant, j'ai des traces sur le corps, les choses pourraient aller en ma faveur. Mais je ne peux juste... pas? 

Pour moi, ça reste des conneries d'adolescents, de vieux adolescents. Alan n'est pas plus fautif que moi. Je savais à quoi m'attendre en entrant dans leur cercle. Et c'est d'autant plus de ma faute car je ne sais pas dire stop. 

Signe de mon stress, j'arrange l'une de mes mèches à cheveux qui m'importune fortement. Je m'éloigne un peu de mon amie. Elle voit que je tente de fuir alors elle réagit.

—  Lana, je ne veux pas te faire chier, soupire t-elle. Je veux juste comprendre, pourquoi tu gifles un mec qui a clairement de bonnes intentions envers toi et tu ne le fais pas dans le cas inverse? 

—  Je peux savoir pourquoi tu défends mon ex tout d'un coup? Tu l'as toujours détesté, je rétorque en croisant les bras.

Elle semble quelque peu surprise par la question, si bien qu'elle a un léger mouvement de recul. 

—  Je ne le défends pas, me répond t-elle. Mais oui, je pense qu'après tout ce que tu m'as raconté, c'est sûrement le mec qui te connaît le mieux et qui pourrait t'aider. Sean est quelqu'un de bien au fond, je crois. 

Je la dévisage sérieusement tout en croisant les bras. Oui, c'est ce que je pensais, juste avant qu'il refuse de m'embrasser. Parce que ce geste, ça m'a blessée. S'il ne voulait rien, il n'aurait pas dû agir ainsi. Parce qu'il était là, vulnérable, il a fixé mes lèvres en premier, et là, j'ai l'impression d'avoir été prise pour une idiote, je déteste ça. 

Je soupire durement, alors qu'Avalonne baille, les  signes de sa fatigue se font visiblement ressentir. Alors, comme je n'ai guère l'envie de dormir, je change de sujet.

—  Et ta soirée toi? Avec le plombier? reprends-je, avec un des sourire les plus viscieux. 

Elle semble étonnée que je lui pose la question, et malgré son état, elle fait quelques efforts pour rester éveillée. 

— Pour la dernière fois, je ne suis pas sortie avec un plombier ce soir. 

Je m'apprête à rétorquer quand elle rajoute:

— J'ai diné avec un vrai homme. Il s'appelle Damien. 

Et là, elle ose un petit sourire au coin de la bouche. Je dois présumer que le rendez-vous s'est plutôt bien déroulé. 

— Il était très intéressant, bonne discussion, physiquement attirant aussi.Et puis il n'est pas plombier, c'est un dentiste. 

—  Dentiste? demandé-je surprise. Il est vieux alors non? 

—  Non. Enfin, il a vingt huit ans. Alors oui, il est un peu plus vieux que moi, mais il a une tête bien faite, Joy ne lui pose aucun problème, il m'a l'air plutôt responsable. Et il me semble que je lui plais beaucoup, avoue t-elle vraiment heureuse.

Encore un mec sérieux. Je roule des yeux, puis je soupire. Il faut quand même que je feigne d'être intéressée, sinon je vais passer pour une mauvaise amie. C'est juste que je m'attendais à une histoire plus croustillante de sa part.

—  Tu aurais une photo? 

Elle hoche la tête, et m'en recherche une avec hâte. Comme si elle n'attendait que ça, de m'en parler. J'observe soigneusement ce Damien. Oui, il m'a l'air sérieux. Peut-être trop? Mais je suppose que ça doit être son genre d'homme. Physiquement il y a mieux, mais il est quand même acceptable. 

Alors que je fais défiler ses photos le téléphone d'Avalonne vibre, puis un numéro s'affiche. Il y a un appel entrant. Pourtant, je reconnais immédiatement le numéro. Je n'ai pas une mémoire très visuelle, mais celui là, je le connais par coeur. 

Au départ, dans l'incomprehension, je fixe l'écran. Mais Avalonne raccroche rapidement, elle ne répond pas.

Quoi? 

— Sean? demandé-je incrédule. 

— Hein? fait-elle en riant un peu bêtement. 

— Pourquoi Sean, mon ex, t'appelle? 

Elle ne me semble pas vraiment rassurée par cette question, mais elle continue de rire bêtement, comme s'il ne s'agissait de rien. 

—  Ah! C'est son numéro? Peut être, je ne sais pas du tout! 

Je l'observe sérieusement. Elle veut se relever du canapé, mais je le lui en empêche, je tire sur son bras. 

Et là, tout me semble louche tout d'un coup. Louche parce qu'elle a complètement changé d'avis sur Sean sans raison. Louche, parce qu'au final, il est vrai. Pourquoi Sean a miraculeusement apparu ce soir une heure après qu'Avalonne soit partie? 

—  C'est quoi le délire? lui demandé-je sérieusement. 

—  De quoi? Quel délire. Bon, il se fait tard, je vais rejoindre Joy, à tout à l'heure.

—  Mais non bordel ! 

Au même moment, le téléphone sonne à nouveau, et je remarque que ça l'agace, puisqu'elle jure entre ses dents en voyant qu'il rappelle.

— Décroche, je lui demande. 

— Lana, soupire t-elle. Ca ne sert à rien.

Pourtant, contre son plein gré, je lui demande de le faire. Alors elle met le haut parleur et elle décroche. Et aussi tôt une voix vocifère. 

—  Mais bordel de merde enfin tu réponds! Putain, mais il faut la calmer ta pote! Oui je veux bien l'aider, mais faut non plus déconner. Alors elle peut partir en couille si elle veut, tant mieux pour elle, à partir de maintenant, je m'en bas les c...

—  Sean! l'arrête Avalonne immédiatement. 

Pour le coup, ça a le don de me sonner . Parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il gueule ainsi au téléphone. 

— Non, mais j'ai pas fini. Vraiment, qu'elle aille se faire foutre, j'en ai rien à cirer. Débrouille toi seule.

—  Me faire foutre par qui? je lâche dès lors. 

Avalonne se frappe le visage avec la main, et un grand blanc se crée. Je peux ressentir sa chute de là où je suis.

—  Lana? demande Sean, pas vraiment très sûr. 

— Ouais, qui d'autre?

— Ah. 

C'est ce qu'il lâche, et Avalonne reprend le téléphone de mes mains. Je ne sais pas du tout ce qui se trame dans mon dos, mais ça m'agace. 

— Qu'est-ce que fait Lana là? demande Sean précipitamment. Elle a entendu ce que je viens de dire? 

—  Bah oui, enculé, je lâche sans retenue. 

— Alors déjà non, je refuse de passer pour un enculé. Tu n'avais pas à entendre ça. 

J'arrache le téléphone des mains de mon amie qui semble dépassée par la situation. 

—  Ah parce que tu trouves ça mieux de le dire à ma meilleure amie? Connard.

***

PDV Avalonne.

Clairement, c'est la merde. Ca serait ma seule façon d'expliquer la situation. Sérieusement, j'ai hésité avant de renommer le nom de Sean, au départ plombier en autre nom. Sauf que j'ai omis cela, et il a fallu que Lana le découvre ainsi...

— Déjà, je t'interdis de me traiter ainsi, bougonne l'ex. Et ensuite, remet les choses dans le contexte. TU m'as giflé, et fait dégager comme un chien de chez toi.  C'est vraiment comme ça que tu traites les gens qui ont du respect pour toi? s'agace Sean. 

Je les observe se batailler un instant. Je crois qu'au fond ils ont beaucoup à se dire. 

—  Donc c'est une raison pour toi de m'insulter? 

— Je ne t'ai pas insultée, arrête tes conneries. C'est bon, je suis humain, j'ai le droit de dire des choses que je ne pense pas forcément quand je suis remonté. 

—  Ah bah oui, excuse moi, ça excuse absolument tout ! 

— Oui reprend t-il. Surtout quand t'agis comme une connasse. 

— Comme une connasse? Répète ça un peu, le menace Lana. 

—  Une Co-nnasse, prononce t-il lentement. 

Je les écoute ahurie et je trouve ça absolument débile. Mais j'écoute quand même, vu que visiblement, ce n'est qu'en criant qu'ils savent exprimer leurs sentiments. 

—  Espèce de salopard. 

—  Chérie, revoit ta notion de salopard dès lors. Parce que je suis loin d'en être un, mais toi, ouais, reconnais que t'es une connasse. 

C'est d'un ridicule déconcertant. Je n'ai jamais vu pareil. Peut être que j'aurais droit à ce genre de discours quand Joy aura quatorze ans. Mais pas à vingt ans merde! 

C'est ridicule parce que la seule chose que j'entends est qu'ils s'aiment énormement, ça crève les yeux dans leurs paroles, mais l'un et l'autre sont incapable de le reconnaitre, alors finalement s'insulter, c'est peut être mieux. Nous sommes juste sur un mauvais timing...

—  Une connasse? T'as passé la soirée à fixer mes lèvres, et quand je t'embrasse, tu te défiles? Si t'es uniquement venu là parce que t'avais pitié de moi c'est complètement crétin de te montrer faussement intéressé. 

— Donc c'est réellement ce que tu t'aies dit? Ca t'arrive de réfléchir ou pas parfois? Ou tu seras conne toute ta vie?

Je reprends le combiné, parce que je comprends, que si je n'arrête pas ça tout de suite, ils sont capables de s'engueuler pendant l'année durant. Ca risque de partir vraiment très loin.

 Lana, semble frustrée de ne pas pouvoir répondre. Elle tente de continuer à hurler mais je pose ma main sur sa bouche pour qu'elle se taise, tout en faisant pression avec mon bras. 

—  Calme toi , demandé-je à Sean, de l'autre côté. Tu ne fais qu'envenimer les choses. 

— Je fais rien, c'est elle, se plaint-il.

—  Mais quel âge avez vous? je demande outrée. Vous voyez comment vous parler? Vous avez douze ans? Ca t'arrive de réfléchir aussi toi? Merde, t'es prof à UMass, tu vas intégrer Harvard. Tu ne réfléchis que pour tes études? Le reste, il n'y a rien? 

Lana se dégage de ma main, elle se relève, et je ne fais pas attention à elle. Cependant, ma phrase semble calmer Sean, je l'entends juste respirer fortement. 

Voyant que Lana est repartie à ses occupations, j'éteins le haut parleur, je me réfugie rapidement dans ma chambre pour que l'on y soit plus au calme. 

— Sincèrement, si c'est pour vous engueuler la plupart du temps, vous déchirer comme ça, vous ne faites que reproduire les erreurs du passé. Et ça sert à rien finalement que tu sois là, si tu l'aides à peine. 

Il soupire un instant.

—  Ouais je sais. 

—  Peut-être que ce n'était pas la bonne chose au final de te demander ça à toi. 

Et là, il reste très silencieux, comme si ça l'embettait d'entendre ça. Peut-être qu'il cherche quoi dire, mais moi je n'ai pas vraiment de temps à perdre avec des gens indécis. 

— Sincèrement, je pense que vous devriez arrêter de vous voir au final. Cette semaine, elle ne peut pas aller à l'école, il y a deux semaines de vacances ensuite, et la semaine d'après c'est ta dernière semaine à UMass. C'est peut être le timing, pour que vous arrêtiez tout ça. 

J'attends une réponse de sa part, mais je n'entends rien, il semble réfléchir intensément. 

Soudain, la porte de ma chambre s'ouvre, et Lana débarque telle une furie.  J'ai à peine le temps de m'imaginer un scénario puisqu'elle vocifère. 

— C'est bon, je me casse à L.A.

Surpris, choqués, Sean et moi criont à l'unissons notre incompréhension.

—  QUOI?

— Je viens de prendre mon ticket, je pars à Los Angeles, dans trois jours. 

— Comment ça, t'as pris tes tickets? 

—  Je viens tout juste de les prendre, j'en ai marre qu'on se fiche de ma gueule ici. 

C'est donc ce qu'elle faisait pendant ce temps? C'est vrai qu'avec du recule, elle n'est pas du genre à tourner la page si vite quand elle est en colère. 

— Qu'est-ce que tu racontes? Lana, on va en discuter calmement. 

Parce que si elle part à LA, je ne peux pas l'accompagner, et ça m'effraie de la savoir seule entièrement, même s'il y a sa famille, je sais qu'elle va vite se sentir seule. Elle a toujours l'illusion de croire qu'un jour sa famille connaîtra des jours de bonheur, hélas, elle tombe tout le temps de très haut. 

— Non, j'en ai marre de discuter.

—  Je pars aussi alors, annonce Sean brutalement.

—  NON! Hurlons mon amie et moi à l'unisson. 

—  Sean, t'as entendu ce que je t'ai dit il y a deux minutes? je rétorque au bord de la panique. 

—  Oui, mais en fait je m'en fiche de ce que tu penses. J'y vais avec Lana.

—  Non, tu ne viens pas crétin, l'insulte Lana. 

—  Je t'assure que je plonge dans le premier avion une fois ma semaine finie. Et je vais clairement t'exploser la tête pour te remettre les idées en place. 

—  Sean! hurlé-je. Laisse la tranquille. 

— Toute façon, si tu m'exploses la tête, je t'explose le cul, fait Lana hors d'elle.

Je suis outrée de la violence qu'ils utilisent pour se parler. L'un et l'autre.  Franchement j'en viens à me demander quel est leur âge mental quand ils se trouvent ensemble. 

—  De toutes les façons, tu ne me trouveras pas,crétin, rajoute Lana. 

— Je sais toujours où tu habites. Tu peux essayer de m'inscrire sur toutes tes listes noires, je te trouverai quand même. 

— Salopard. Je vais prévenir les flics pour harcèlement si tu fais ça. 

Après ça, Lana repart vexée de la chambre, elle claque la porte. Je m'apprête à  rétorquer au brun qu'il est juste idiot d'agir si impulsivement, mais cette fois, c'est lui qui m'interrompt. 

—  Désolé Avalonne, j'en ai rien à foutre de tes conseils. La seule chose que je sais, c'est que je l'aime trop pour encore tout laisser foirer. 

"Je l'aime trop pour encore tout laisser foirer". Tout d'abord , c'est quoi le délire? Depuis quand Sean se livre si facilement? 

Ensuite, il faut qu'il m'explique le concept de l'amour. Enfin, il vient quand même de tout juste d'insulter, et se faire insulter par son ex. Ca montre à quel point il a du mal à finalement gérer ses sentiments.

—  Sean, tu prétends aimer mais...

—  C'est bon, je sais ce que veux dire aimer quelqu'un, merde. J'ai compris, j'ai vraiment fait de la merde, je n'avais aucun plan en tête, aucune ligne directrice, ouais j'ai encore tout fait foiré. Je vais me calmer, la laisser se calmer. Mais je me planterai pas trois fois.  

Et après quoi il raccroche. 

C'est une blague? 

Je mets un moment à me remettre du fait qu'il vient tout juste de me raccrocher sans aucun respect. Et je prends le temps de respirer. Ces deux là vont à mille kilomètres à l'heure, ils vont trop vite pour mon cerveau à cette heure. 

Ils sont vraiment trop pénibles ensemble. Je suis heureuse de ne pas être leur enfant.  C'est assez étrange d'être entre eux deux en fait, parce qu'ils s'opposent autant qu'ils s'aiment. Je plains leurs gosses. 

Mais dans un sens, peut être que c'est une bonne idée. Revenir à L.A. quelques semaines, loin de l'école, loin d'Alan, loin des problèmes. Alors oui, il reste encore ce mystère: le père de Lana n'a toujours donné aucune nouvelle suite à son passage derrière les barreaux. 

Mais revoir sa famille lui fera peut-être du bien, revoir sa mère surtout. Et puis, j'ai foi, Sean et Lana seront peut-être plus tranquille à Los Angeles, loin de la pression. A Boston où ils doivent faire attention à chaque coin de rue, donc au final ils ne peuvent rien faire ensemble. 

Peut-être dois-je un peu faire confiance à Sean aussi. Parce que pour tout foirer deux fois, il faut véritablement être nul, mais trois fois, c'est être extrêmement stupide bordel ! Et j'ai foi qu'il n'est pas aussi stupide que sa bouche qui démarre au quart de tour. 

Cependant, je me résigne tout de même à aller voir Lana, même si mon organisme ne cesse montrer des signes de fatigue. Mes paupières sont lourdes et pourtant, quand je la découvre recroquevillée contre elle sur le canapé, en train de bouder, je dois me rendre à l'évidence, je vais devoir reporter ce sommeil.

— Lana? l'interpellé-je doucement.

— Ouais donc en gros, bougonne t-elle. Vous vous foutiez bien de ma gueule derrière mon dos.

Comment peut-elle avoir autant d'énergie à cet heure? Je finis par la rejoindre sur le canapé alors qu'elle continue à bouder.

—  Non. J'avoue, après ce que tu as entendu, tu peux croire un peu n'importe quoi. Mais non, on communiquait juste pour un peu se tenir au courant tous les deux de ton état. Lui à l'école, moi à la maison.

— Je vous fais pitié? lâche t-elle brusquement. Je fais à ce point pitié ? 

— Mais non Lana, je l'arrête. Pas pitié, mais tu nous fais de la peine. Tu crois que ça me fait quoi de te savoir vulnérable à n'importe quel moment à cause de ce que t'absorbe ou à cause de tes "amis"? 

— Oui, donc au final, m'interrompt-elle, je me retrouve avec un ex qui est forcé à garder un oeil sur moi alors qu'il n'en a clairement rien à foutre. Génial !

Ca me fait rire un instant qu'elle puisse vraiment penser jusque là que Sean n'en a rien à foutre d'elle. Mais je n'ai pas non plus envie de lui ouvrir les yeux sur ce sujet. Parce que Sean ne le lui a clairement pas prouvé ce soir, alors c'est à lui de le faire. Je ne vais pas commencer à jouer les intermédiaires! Mais je veux quand même détruire quelques préjugés.

— Ecoute oui, j'ai demandé à Sean de garder un oeil sur toi là bas, mais je ne l'y ait pas forcé. C'est juste qu'à deux, c'était plus simple de veiller sur toi. Il ne l' a pas fait parce qu'il y était forcé. Mais parce que comme moi, ça le tue de te voir flinguer ta vie en l'air ainsi.

Elle détourne les yeux sans pour autant décroiser ses bras. Je l'observe doucement, tout en faisant attention à sa réaction. Ma dernière des envie est que l'on s'engueule ce soir, parce que tout notre petit manège partait juste d'une bonne intention. Je ne voulais pas du tout la mener en bateau ou je ne sais quoi.

—  Tu fais la gueule? chuchoté-je.

— Non, rétorque t-elle.

Ca m'ôte un sourire. Elle est clairement en train de bouder comme une gamine mais dit tout le contraire. 

— Bah si un peu, je renchéris. Tu nous en veux? 

Elle semble réfléchir un instant, mais elle finit par soupirer. 

—  Non, pas à toi. Je peux comprendre. Par contre à Sean si. C'est un crétin.  

Je rigole doucement et je l'enlace, même si visiblement elle a du mal à se détendre. 

— Oui, enfin, j'ai cru comprendre que vous réglerez cela à Los Angeles. Il t'explose la tête, et toi lu lui défonces le cul, c'est ça?

Je crois que ces insultes de leurs part resteront dans mes annales, ça me fait encore doucement sourire. Je ne sais pas s'ils se rendent compte de ce qu'ils se disent parfois. 

—  Même pas en rêve il me croisera, répond t-elle en roulant des yeux. 

Même si connaissant Sean, il forcera certainement le destin... Il ne la laissera pas faire n'importe quoi, j'en suis certaine.

On reste ainsi un petit moment, dans les bras l'une de l'autre, et ça me fait plaisir de la sentir vivante, elle donne son avis, elle prend position, s'agace, comme la vraie Lana. Pas comme la Lana passive, déprimée. 

— Tu crois que ma mère sera heureuse de me voir cette fois? 

Cette phrase me prend au dépourvue. Lana ne parle que très rarement de sa famille, surtout depuis la séparation de ses parents. Elle n'en parle jamais de façon si douce. 

— Bah oui bien sûr, tu es Lana Givenchy, réponds-je tout en faisant un petit clin d'oeil.

Elle rigole doucement, alors que le sommeil semble l'emporter petit à petit. 

— Et tu crois que mon père va me défoncer? 

— Ah ça oui sûrement, je réponds malheureusement. 

Contre toute attente, elle glousse encore, comme si ça ne la peinait pas. Comme si elle n'appréhendait pas; 

— Alors j'ai hâte.

Je lui souris en retour tout en caressant doucement sa chevelure. Je la sens apaisée, et ça me fait beaucoup de bien de la sentir libérée. Apaisée alors qu'elle s'engueulait avec son ex il y a quelques minutes. 

Peut-être qu'au final tout ça lui fait du bien, ça lui permet de libérer ce qu'elle a dans le ventre.  

Ca me fait du bien de la retrouver cette Lana, même s'il faut qu'on se le dise, c'est tout de même une vraie chieuse parfois ! 

*****

YO.

Votre avis sur ce chapitre?

Alors votre rentrrééée? Votre classe?? 

Des chapitres un peu plus Lana-Sean pour la suite? :p 

Quel personnage de GAG voulez vous revoir ? 

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