20(1)- Horrible point.




sorry du retard, mais c'est tellement galère d'écrire là, pendant ces vacances.. En plus c'était pas un chapitre très facile à écrire, il est délicat.

RESUMÉ du chapitre précédent :

-Lana a failli se faire shotter en voiture, mais Avalonne l'a sauvée à temps.

- Avalonne s'est rendue vendredi matin chez Sean pour discuter de la situation de Lana. Sean est désormais bien décidé à aider son ex.

****

« Aujourd'hui sera une bonne journée ». J'ai arrêté de penser cela depuis un mois déjà. J'ai arrêté de penser qu'une journée pourrait mieux se dérouler qu'une autre, parce qu'elles se ressemblent toutes.

Seulement, ce petit ange de Joy, me rend un peu heureuse aujourd'hui. Elle gazouille dans mes bras, en attendant sa mère à la douche.

J'observe ma nièce, la blondeur de ses yeux, le bleu de ses yeux, elle est à croquer. On pourrait facilement confondre Avalonne et moi en tant que mère, puisqu'elle me ressemble un peu, elle reste la fille de mon frère, frère qui me ressemble assez.

La seule différence est que moi, je suis clairement immature pour garder un gosse.

Cependant, à un moment, Joy finit de se lasser de mes cheveux qu'elle utilisait en jouet, elle préfère sa poupée rose. Alors je me cherche une occupation: mon téléphone portable.

Je navigue sur mon Instagram rapidement, regarde les commentaires que l'on m'a laissée, sans pour autant y répondre, puis rapidement mes doigts naviguent vers la catégorie « exploration » où j'y découvre tout un tas de nouveaux comptes Instagram que je ne suis pas, mais qui pourraient éventuellement m'intéresser. En m'y aventurant, je remarque qu'une photo circule, et ce sur de nombreux comptes. Il s'agit d'une photo d'Emily.

Evidemment, je lutte contre moi même pour l'éviter, mais c'est impossible, la tentation est trop forte.

Je clique ainsi sur cette photo qui me mène à un article, qui, je sais ne va pas me plaire. Emily est affichée aux côtés d'une autre star d'Hollywood. « Emma Gramly ». Je la connais uniquement de nom, il s'agit d'une jeune actrice hollywoodienne pleine de pep's. Un peu comme Emily en fait. Elles semblent trainer toutes les deux depuis un bon moment ensemble puisque des dossiers de leurs rencontres ont été crées. Au parc, en boite de nuit.. en vacances à St Tropez?!

Alors là, j'hallucine. Emily est en vacances avec une fille que je ne connais pas, à l'endroit où l'on s'était jurées de passer nos vacances cet été ? Nous ne sommes jamais allées à St Tropez, c'était une destination rêvée.

Ce qui m'énerve dans tout cela, c'est que j'ai l'impression que cette fille, ce n'est pas une histoire de cul, ni d'amour pour Emily, mais une amie. Parce qu'Emily ne revoit jamais une fille plus de deux soirs, et là, elles parent en vacances, ensemble. Alors dans la conception logique d'Emily, c'est une amie.

Je pensais que je lui manquais, mais visiblement, j'ai rapidement été remplacée.

D'ailleurs, l'article semble les idolâtrer. « Emily & Emma, un duo de choc pour nous faire rêver ». En quoi font-elles rêver? En quoi leur duo fait rêver? Je ne comprends pas, malgré toute ma bonne volonté.

En fait non, je n'ai aucune volonté à comprendre cela, tout court.

Ca m'énerve. Je sais qu'il s'agit de ma décision de nous séparer mais ça m'énerve de me sentir remplacée quand même, aussi rapidement, surtout qu'Emily accorde difficilement sa confiance.

Ainsi, quand Avalonne revient de la douche, et qu'elle me voit frustrée, recroquevillée contre le canapé elle me demande ce qui ne va pas. Dès lors, je lui tends mon portable et je m'exprime sérieusement.

— Petites amies ou super méga best friend? Je demande en lui pointant la photo d'Emily et Emma.

Emma, ça ressemble vachement à Lana quand même. C'est la même sonorité.

Avalonne roule des yeux rapidement, comme si ça ne l'intéressait pas.

— Euh, j'en sais rien, et je m'en fiche clairement.

— Mais tu ne trouves pas ça louche qu'Emily trouve une amie si facilement? Tu crois qu'elle fait ça pour me rendre jalouse? Oh oui putain, c'est ça, la conne! Elle me manipule, comme toujours.

Avalonne soupire et récupère sa petite fille dans ses bras, elle semble vraiment désintéressée. Comme à chaque fois que je parle d'Emily en fait...

— Bref, enchaine t-elle. Ce soir j'aimerais que tu rentres tôt.

Car oui, depuis l'incident du vendredi au petit matin, où j'ai failli me faire renversée par une voiture, elle a décidé d'habiter chez moi afin de me surveiller de plus près.

— C'est bon, je ne suis plus une gamine, je ronchonne.

— Si ! Hurle t-elle. En vue du danger auquel tu t'es exposée, tu n'as plus droit à la parole, t'es une gamine, et c'est tout, tu me l'as confirmé, alors tu me laisses gérer tout ça.

Voyant qu'elle me hurle dessus je me tais, car oui j'ai quand même un peu honte pour l'autre soir, j'ai honte de l'avoir mis en danger, elle et sa pauvre petite fille, même si je déteste qu'elle m'infantilise. Alors je ne rebondis pas sur cela, mais sur un autre point qui me semble important.

— En attendant, y'a que les gamines qui cachent des trucs à leurs très bons potes.

— Je te cache un truc? Demande t-elle soudainement.

— Ouais. Tu étais où vendredi matin?

Elle roule des yeux et ronchonne, comme si elle en avait un peu marre de moi.

— En quoi ça t'intéresse?

— On est censée tout se dire. Tu as bien vu comment ma relation a fini avec Emily à cause des non dits. Je dis ça, parce que tu es revenue avec le sourire, sans rien me dire.

Elle gémit encore une fois mais prend un temps.

— T'es pire qu'une chieuse hein, ça, tu le sais? Une vraie emmerdeuse Lana Givenchy. Mais alors si ça t'intéresse, je vais te le dire, bien que ça ne te concerne pas.

Je l'observe sérieusement en soufflant sur ma manucure.

— Je me suis fait baisée, par plusieurs hommes, et j'ai pris mon pied. Désolée.

Elle me balance ça à la figure, salement, tout en bouchant les oreilles de sa fille, mais je ne sais pas pourquoi, ça me fait étirer un sourire. Comme si c'est ce que je voulais entendre.

— Combien?

— Quatre, répond t-elle sérieusement.

J'hurle de surprise. Avalonne? Sérieusement?

— Par un Italien, un Espagnol, et deux allemand, exquis, continue t-elle.

Je sautille sur place tout en claquant des mains. Ca me fait plaisir de savoir qu'elle prend un peu de temps pour elle, parfois j'ai l'impression qu'elle ne vit que pour sa fille.

— Pourquoi ça te rend heureuse que je te dise ça? Demande t-elle visiblement intriguée. Tu as vraiment de sérieux souci Lana, arrête la drogue, ça te tue les neurones.

J'hausse les épaules et je poursuis.

— Je ne sais pas, mais visiblement, ils n'ont pas réussi à assez t'ôter ce balais dans le cul. Je réponds ça avec avec un clin d'oeil, dans le but de la taquiner.

Je me relève de mon canapé, quand je constate que je ne vais pas devoir tarder à me rendre à l'université en ce lundi matin. Même s'il est vrai que j'ai quand même un peu mal au coccyx depuis vendredi, et au genoux. Mais je prends quand même le temps de rire de ma petite blague.

— Bref, poursuit-elle, pas amusée du tôt. Comme je t'ai demandé, rentre tôt ce soir.

— Pourquoi ? Je demande intriguée.

— On fera du yoga.

Là, je lui ris au nez.

— Va te faire foutre Val. Je ne ferai pas ça.

— En fait, c'était pas vraiment une proposition.

Elle me dit ça, et je n'en comprends pas le sens, elle me fait un clin d'oeil que j'ignore puis je me barre de mon appartement.

*****

Il faut dire que ce petit matin avec Avalonne m'a quand même mis de bonne humeur. Elle a participé à un plan à cinq bordel ! En réalité, je l'envie quand même un peu.

Pourtant, toute mon humeur s'est envolée quand à la radio, dans ma voiture privée, ils ne faisaient que repasser une interview en boucle d'Emily et D'Emma. Désormais j'ai des pulsions meurtrières envers cette Emma qui s'approche un peu trop près de mon amie.

De vraies pulsions.

Je suis consciente, c'est de ma faute tout cela, mais je voulais qu'Emily souffre de notre séparation, moi, je ne voulais pas souffrir, encore. Cette distance entre nous, commence vraiment à peser sur moi.

Je suis affreusement idiote en fait. Je ne suis plus sûre d'avoir pris la bonne décision.

Ainsi, en arrivant à l'université, je suis d'une humeur maussade. C'est pourquoi je ne prédis plus de bonne journée? Parce que même si elle commence bien, il y a toujours un évènement pour me plomber le moral. C'est un éternel recommencement.

Alors dans ma tête, je prie pour ne tomber sur personne en traversant le couloir, je crois que si l'on m'aborde, je vais exploser.

Pas qu'au sujet d'Emily. Mais également parce qu'Avalonne a ôté toute mes cigarette et cocaïne de mon sac et je n'ai pas eu le temps d'en acheter. Alors évidemment, je ressens comme un petit manque.

Ce manque quand je n'en consomme pas le matin a surgit depuis une petite semaine. Je ne suis pas sûre que je ressentais cela avant, mais depuis une semaine, j'en ressens vraiment le besoin le matin, ou dès lors que je suis stressée. Là, deux jours, soit le weekend, sans en prendre, c'est horrible. Ca commence à peser.

Je commence à jouer avec mes mains nerveusement, comme si ça pouvait m'aider. Je me répète cette phrase en tête aussi «  Que personne ne m'aborde, s'il vous plaît».

Mais si j'avais déjà eu de la chance dans ma vie, ça se saurait.

En fait, on me fait clairement du rentre dedans. On m'attrape la main, violemment pour que je me retourne. J'y découvre Violette, la petite amie d'Alan, la vraie, celle qui est officielle, contrairement à moi qui ne suis qu'un plan pour soulager son petit ami. Surprise au début, je ne réagis pas vraiment.

— Lâche le, merde, lâche mon mec, bordel de merde.

Voilà ce que je voulais éviter, les problèmes, notamment en ce matin, alors que la seule chose que je veux, c'est retrouver Alan pour qu'il me file quelque chose pour me remonter.

Au départ, je tente la patience, bien que je m'en amuse.

— Qui donc? Je fais pour jouer avec ses nerfs.

— Ne joue pas à ça avec moi, sale pute, m'insulte t-elle, ce qui ne m'impressionne pas, puisqu'elle doit faire dix bons centimètres de moins que moi.

Malheureusement, je déteste que l'on me traine de ce genre de chose, et elle n'a visiblement pas compris que je ne suis pas d'humeur. Que l'on ne m'accuse pas ensuite de chercher des problèmes, les gens ne savent juste pas analyser les autres. Ils tombent toujours sur moi au mauvais moment.

— Je ne joue à rien, je réponds avec un agréable sourire. Je ne sais juste pas de qui tu me parles.

— Alan, merde. Mon copain, combien de fois il a fallu que tu te le tapes pour intégrer sa fraternité? A quel point tu as joué à la pute?

— Premièrement, tu vois, tu me fais très pitié. Tu t'attaches à des gens qui te blessent et toi, tu acceptes ça, tu es autant une pute que moi au final parce que tu ne fais que des mauvais choix.

Elle me regarde outrée, prête à bondir sur moi, mais elle ne le fait pas, parce qu'elle veut entendre la réponse, elle veut connaître le nombre. Alors je la fais patienter, bouillir de l'intérieur. Ce discours c'est comme si inconsciemment, je voulais me le faire entendre, mais je préfère le balancer à quelqu'un d'autre, parce que c'est tellement plus simple.

— Mais si tu veux que je te réponde, deux fois. Deux fois ça a suffit pour qu'il y réfléchisse. Deux fois sur peut être une trentaine de fois? D'ailleurs la seconde fois, c'était juste après que tu viennes pleurnicher dans ses bras, parce que tu avais peur de le perdre. J'étais exactement en dessous de votre lit, à attendre que tu te casses, parce que mademoiselle était arrivée au mauvais moment. Alors laisse moi passer, merci.

Je veux me frayer un chemin hors de cette situation, mais à peine ai-je le temps de bouger qu'elle tire sur ma chevelure, ce qui m'ôte un cri effroyable.

CA FAIT MAL BORDEL.

Et quand elle m'a en face d'elle, elle me balance une claque en plein visage. Sans douceur, c'est la claque de ma vie.

Je ne sais pas pourquoi je suis si blessante, parce que je ne suis même pas sûre de penser tous mes mots. C'est comme si... j'en avais juste assez de tout, que je n'ai plus rien à perdre, et que je ressens le besoin de coups physiques pour que l'on me remette à la place. J'ai l'impression de mériter qu'on me fasse du mal, alors je le cherche.

D'ailleurs, je considère que puisqu'elle a porté le premier coup, je suis libre de me jeter sur elle, à ma façon.

***

PDV SEAN

J'ai réfléchi ce weekend. Je n'ai eu que peu de temps puisque je devais finir de corriger mon paquet de copie mais j'ai quand même réfléchi à la stratégie à adopter avec Lana.

J'en suis venu à la conclusion: aucune n'est plus juste. Il va falloir improviser.

Mais si je n'ai pas encore de stratégie claire, je dois quand même garder un oeil sur elle. Avalonne m'a envoyé un message ce matin pour m'expliquer cette situation moyennement comique où elle annonce à sa meilleure amie qu'elle a participé à un plan très sale, où cette dernière lui réponds que c'est absolument génial...

C'est pas Lana ça, ce n'est clairement pas Lana ça.

Mais alors que je traine dans l'établissement à pas lent, pour rejoindre ma classe de première année, j'entends les étudiants crier à la bagarre, ils grossissent le mouvement avec leurs cris, et supportent visiblement leur battant préféré.

Je soupire déjà à l'idée de me salir les mains. Il n'y a visiblement pas beaucoup de profs dans cette zone, alors je vais devoir départager ces énergumènes même si j'ai des bras à peine musclés. Ce sont juste les livres qui les muscle en général. Il est loin le temps où je m'étais mis à la musculation sérieusement pour retrouver un corps saint.

J'essaye de me presser, mais pas trop non plus, puisque je considère quand même que deux adolescents ne sont pas assez bête pour se tuer entre eux.

Evidemment ,c'est une blague, je presse quand même un petit peu le pas. Mais en fait, je m'inquiète vraiment quand j'entends que l'on crie le prénom de Lana.

Givenchy?

Bordel de merde, j'espère me tromper.

Alors je dépose mon sac, et je me mets à courir comme un fou, je demande à ces stupides étudiants de me laisser passer, même si cela est compliqué, ils me traitent tous de prof « vieux jeu » et me barrent le passage.

J'arrive quand même à me frayer un chemin, et ce que je découvre m'horrifie. Ce n'est pas tellement le sang qui sors du haut du visage de Lana, mais cette haine, cette violence qu'elle a à se battre contre une jeune fille bien plus petite en taille. Elle la tire par les cheveux avec une force qui arrachent des cris lourds à l'autre jeune fille. C'est une putain de blague?

Un autre professeur arrive et il tente de contrôler Lana, alors je l'aide, et moi j'essaye de contrôler l'autre qui griffe mon ex de tous les côtés.

Une bagarre de fille, je trouve ça absolument moche. Je suis quand même heureux de ne pas à avoir à toucher à Lana, mais ce qui est agréable, c'est que je suis en face d'elle. Et je l'observe avec toute ma froideur, puisqu'elle ne lâche pas mes yeux, même si elle essaye de récupérer son souffle.

Malheureusement, elle est pris d'un nouvel élan de violence, quand l'autre gamine l'insulte, je perds son contact visuel, mais mon collègue la rattrape bien assez tôt.

— Givenchy ! Calmez vous bon sang !

— C'est elle qui a commencé ! Me hurle t-elle avec une voix quelque peu déraillée.

— Pas du tout ! Rétorque l'autre. Elle se tape mon mec. C'est une sa...

— Taisez-vous, j'hurle.

Tout le monde nous observe, il fait tout à coup silence, et je montre à Lana, tout le mépris que j'ai pour son acte à travers mon regard, ce qui ne lui semble pas très soutenable puisqu'elle préfère tourner la tête.

Avec mon collègue, on se décide à les emmener chez le proviseur, sans discuter, c'est notre job. Sauf qu'on constate rapidement que l'arcade sourcilière de Lana est réellement en sang, cela coule sur sa paupière, et qu'elle a quelques bleus sur l'avant bras.

Le pire, c'est que visiblement elle ne sait même pas se battre, étant donné que l'autre fille est à peine amochée.

Mon collègue la dirige vers l'infirmerie.

Après ça, je n'ai pas eu le droit de savoir ce qui se passait à ce niveau, j'ai dû agir comme si cela me passait au dessus de la tête. J'essayais de rester crédible lors de mon cours de philosophie, mais j'étais trop préoccupé, alors j'ai balancé un dissertation notée et ça a calmé tout le monde. Ca m'a permis de faire le point aussi, et de me calmer, même si les plaines des élèves étaient absolument agaçantes.

Qu'ils le veuillent ou non, avec ma « hard-méthode » en deux mois, même ceux qui ont peu travaillé ont doublé leur niveau, alors je fais fi de leurs plaintes.

Je crois que de tout c'est le regard de Lana qui m'a fait peur ,c'est la première fois que je ne ... reconnaissais pas Lana? Qu'elle me paraissait en fait, méchante. Oui, méchante et malsaine.

Ca m'a tué tout le long de la matinée, alors en attendant que mes cours se finissent j'ai fait des recherches sur le site gossip de l'école, ce que je ne fais jamais et j'ai un peu découvert la vie de débauche de Lana, tout est exposé sur la plateforme, et on l'a vois souvent avec un autre garçon, un garçon brun. Un garçon brun qui je remarque s'affiche aussi avec cette fille de ce matin. Un coureur de jupon? Se battaient-elles pour lui?

J'ai beaucoup réfléchi et je n'ai rien trouvé comme solution à adopter, aucune rationnelle, mais il faut que je discute avec Lana. A

lors quand mon second cour s'achève, du fait de ma pause, je me rends à l'infirmerie. Je prétexte que j'ai un devoir à lui remettre de la part de mon collègue qui est déjà parti, et l'on ne me pose pas plus de questions.

Je tape juste avant d'entrer et personne ne me répond. J'entre dans sa petite chambre, mes deux pieds s'avance, et jamais le silence ne m'a paru si insoutenable.

J'ai toujours un peu la pression quand je me retrouve avec elle, qu'il y ait ou pas de l'ambiguité. Je la découvre, allongée sur le lit, et elle me semble.. vide? Elle est là, molle, pensive. Pourtant, par intuition, elle se retourne pour savoir de qui s'agit-il, et elle prend une lourde inspiration en me voyant.

— Allez-vous-en, fait-elle durement. S'il vous plaît.

Je déteste ce ton de vouvoiement venant de sa bouche.

— Qu'est-ce que tu cherches hein? C'était quoi ça? Tu m'expliques?

Elle prend un autre temps, tout en grimaçant, comme si ce ton de tutoiement lui donnait du mal.

— J'ai été polie, s'il te plaît, ne me cherche pas d'embrouille, pas plus que j'en ai. Laisse moi seule.

Elle me dit ça sur une voix déraillée, comme si elle était prête à fondre en larme, et ça me déroute. J'ai très rarement vu Lana pleurer devant mes yeux, et je ne suis pas prêt à la voir pleurer devant moi. Mais vu son calme, je pense que le moment est parfait pour lui donner une réelle prise de conscience.

Je vérifie qu'il n'y ait personne qui ne nous épie et je m'approche d'elle. Je prends le soin de chuchoter, à mes risques et périls tout de même.

— Tu couches avec ce mec? Je demande en pointant une photo de l'idiot que j'ai trouvé.

— Je ne vois pas en quoi ça te concerne. Je fais mas vie, tu fais la tienne.

— Certes, je réponds, un peu dérouté par sa franchise. Tu étais au courant qu'il avait une copine?

— Il ne l'aime pas, lâche t-elle.

Et c'est ce qu'elle me répond. Comme si elle n'arrivait même plus à jauger elle même ce qui est grave ou non. Bon dieu. Encore une fois, elle m'ôte tout mot en bouche.

— Alors c'est une raison pour toi? J'insiste en haussant le ton.

Elle s'apprête à me répondre quand quelqu'un frappe à la porte. Paniqué à l'idée que l'on pourrait mal interpréter la situation, je sors rapidement une copie de mon sac, mon seul alibi. Nous nous retournons tous les deux quand quelqu'un ouvre la porte.

Ce quelqu'un c'est un garçon, et je n'ai pas besoin de plus pour savoir de qui il s'agit, c'est le crétin, le crétin de la photo. Sur le coup j'ai envie de l'égorger. Est-ce qu'il abuse également d'elle? Mon sang ne fait qu'un tour. Je ne sais pas comment je me contrôle, mais je le fais, pour le bien de ma réputation. Il ne manque plus que je fasse scandale pour avoir tabassé un élève.

Lana ose un petit sourire en le voyant, et celui ci fait peu attention à moi, pour mon plus grand bonheur. Il observe Lana brièvement sans vraiment s'attarder sur ses blessures.

— Désolé, Violette est assez dure parfois, elle s'en remettra.

Et c'est tout?

— Je sais, répond t-elle simplement.

— Tout à l'heure, on fera une course à moto avec les potes. Alors, je t'attends, t'as tout de même l'air en forme.

Une course à moto? Alors qu'elle est clairement mal en point? Elle est KO sur ce lit et il la trouve en forme? Je préfère penser que j'ai mal entendu.

— Tout ce qui te plaira ,répond t-elle avec un agréable sourire.

Une caméra cachée peut-être? Oui ça doit être ça, ce qui se passe devant moi ne peut pas être sérieux. Elle se paye ma tête.

Et ce n'est rien ça, il se penche ensuite à son oreille, et il lui chuchote des choses qui parlent de drogue, de sexe, alors que je suis quand même là merde! Je suis prof, mais surtout son ex bordeL;

D'ailleurs malgré ma présence, sa main se fait très baladeuse, puisqu'elle s'aventure sous son T-shirt. Il le fait assez légèrement, pour que ça ne soit pas non plus trop visible, mais je vois quand même que ça met Lana mal à l'aise. Moi aussi ça me met mal à l'aise.

Je l'étrangle ou je lui balance mon livre de trois mille page sur la mythologie grecque en pleine face?

La deuxième solution me semble tellement plus judicieuse. Peut-être qu'au moins cela sera un moyen de lui balancer de force de la culture générale en tête.

Il finit par la relâcher et je me détends un peu.

— J'y vais, perds pas trop de temps.

« Perds pas trop de temps ». J'ai un rire nerveux, qui je suis heureux ne s'est pas fait entendre. Je préfère penser que ceci est une pièce de théâtre. Je suis estomaqué du non sens de cette scène, du mépris qu'il a pour Lana clairement, et de cette passivité de mon ex, qui clairement est loin d'être passive quand je lui manque de respect.

L'enfoiré, claque la porte. J'observe Lana sérieusement, outré, mais surtout choqué ! Mon regard se fait perçant, et elle n'ose pas me regarder dans les yeux, elle a honte.

— Tu m'expliques? Je demande en croisant les bras.

****

CHAPITRE SUPER LONG EN FAIT

Donc je poste la suite tout à l'heure.

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