16-Not me at all.


LES GRENOBLOIS MANIFESTEZ VOUS! Parce que je vais habiter à Grenoble hihi.

***

PDV Sean.

Alors là.

Je crois que j'ai eu ma dose de frustration pour la semaine.

Lorsque la porte se referme dans le dos de Lana, je mets un temps à me remettre de cette frustration. Je me retourne tout en ôtant mon T-shirt.

La douche, il faut que je me douche.

Non pas parce que je ne me suis pas baigné depuis vingt-quatre heures, mais parce que je suis bien trop tendu.

Comme un idiot, je me rends compte que mes affaires sont dans ma chambre, et que Camila s'y trouve, puisque comme elle me l'a dit, elle m'attend.

J'entre, en l'ignorant clairement, et je prends tout ce dont j'ai besoin. Je me sens dévisagé, clairement, de haut en bas, mais je n'en ai que faire, je suis à un degré d'énervement très pointu.

—Sean? Fait-elle.

Je l'ignore encore et je récupère mon déodorant.

C'est alors que je sens sa main sur mon épaule, fraiche, alors que j'ai chaud. Je la déplace de mon épaule, sans passer par la douceur.

—Je vais prendre une douche, j'annonce froidement.

—Je peux venir avec toi?

Je relève les yeux au ciel et je m'éloigne d'elle immédiatement. Encore un truc de nunuche. Mais même si je l'ai freinée brutalement, elle persiste.

—Tout va bien?

—Ouep.

J'attrape ma serviette puis je claque la porte dans mon dos.

J'ai merdé.

Je règle la température de l'eau au minimal, afin que la fraicheur apprise mon stress. Et malheureusement ça ne fonctionne pas du tout, l'eau fraiche n'a aucun effet sur moi, si ce n'est que m'agacer parce que je n'assume pas l'eau fraiche sur ma peau. Ainsi, j'augmente la température, ce qui augmente la température de mon corps, déjà bouillant de base.

Voilà pourquoi je déteste me doucher.

Et aussi pourquoi j'adore fumer.

Je récupère une fois fini une cigarette, je sors de notre petite villa pour fumer tranquillement.

Fumer a toujours un effet immédiat chez moi. Ca apaise ma tension, mon stress, et ça me permet de réfléchir, d'être moins grognon. Parce que je suis toujours grognon.

La douceur de la nuit et la fumée ça me détend.

Je suis frustré, parce que je sentais que Lana était sur le point de s'excuser, et étrangement, c'est la seule chose que je voulais entendre d'elle suite à son acte. Des excuses, sincères.

J'ai beau ne pas le montrer, mais la seule chose que je voulais entendre c'était le pourquoi du comment. Et ça, je ne l'ai pas eu.

Mais je ne peux que m'en prendre à moi même. Pas à Camila, même si je dois avouer que je préfèrerais rejeter la faute sur elle.

Ca reste de ma faute quand même, parce que je suppose qu'inconsciemment elle se sentait menacée par Lana. Même si c'est mon élève, elle est charmante et elle a notre âge. Alors elle voulait sûrement marquer sa propriété?

Bordel, je suis trop con. Pourquoi ai-je agis ainsi? Pourquoi j'ai laissé croire à Camila qu'elle pouvait avoir le droit de se sentir menacée? Puisqu'elle est hors jeu?

Ah oui, à cause de Lana, bien évidemment.

Il faut savoir que Camila depuis le début de la collocation a des vues sur moi, en tous les cas elle apprécie mon physique, mon caractère je m'en doute.

Mais j'ai tout de suite compris son coup de coeur pour moi. Dès le début. Ce n'est pas comme si elle le cachait, c'était très visible. Mais je préférais le nier tout simplement parce que mon dernier des soucis est de me trouver une copine. Alors quand elle m'a annoncé un jour qu'elle n'arrive jamais à dormir seule, elle a besoin de présence la nuit pour ne pas être effrayée.

Etant donné que ma soeur dort souvent avec son petit-ami dans sa chambre, Camila est venue me demander de l'héberger la nuit.

J'ai trouvé ça absolument cliché et débile, alors je lui ai répondu un violent non, en claquant la porte.

Mais elle a beaucoup insisté, et comme j'en avais quelque peu marre de rétorquer, j'ai accepté. J'ai accepté et je la considérais juste comme une soeur c'est tout, même si au fond de moi, je savais très bien son attirance pour moi. Surtout sachant qu'elle et moi n'avions pas de relation prof-élève, puisqu'elle se trouve dans un autre établissement scolaire.

Au début, il n'y avait aucune ambiguïté réelle, il ne se passait rien. On s'est juste un peu rapprochés, et sa folie me permettait de me détendre après ces cours infâmes.

Ca, c'était jusqu'à hier. Jusqu'à ce que je rentre en rogne de chez Lana. J'étais si énervé contre elle, contre ses actes, sa bassesse, et dégouté, que j'ai agis bassement.

Je suis le premier à respecter les filles, et je déteste jouer avec elles, je ne l'avais jamais fait. Alors oui, j'ai peut être été imparfait lors de mes relations, mais j'ai toujours respectée la fille au niveau des sentiments. J'ai toujours été franc, et je n'ai jamais couché, par pure envie de me satisfaire uniquement. Je n'ai jamais embrassé sur un coup de tête, ça a toujours été réfléchi.

Mais hier, j'ai mal agis. C'est la première fois. Je n'ai pas respecté Camila et je m'en mords les doigts.

Comme je le disais, je suis rentré en colère, et même la cigarette n'a eu aucun effet.

Malheureusement, Camila était là, dans ma chambre, elle dormait à moitié et s'est réveillée quand je suis rentré. Et je sais que j'ai glissé comme un félin contre elle, avec une douceur absolue. Frustré à un degré pointu par Lana, la toucher, me faire toucher, doucement, purement, ça m'a fait du bien. Le tout s'est emballé assez vite. Je n'ai pas été excité par l'acte, mais c'était doux, charmant, alors c'était agréable, j'avais un peu besoin de réconfort en fait.

On était bien, à s'embrasser, se câliner, jusqu'à ce que mes doigts s'aventurent vers un chemin obscure. Elle m'a laissée faire, et je voyais à ses réactions qu'elle appréciait. Et moi ça me faisait du bien. Ca faisait deux ans, deux ans que je n'avais pas couché, trop occupé par mes cours, j'allais enfin prendre du plaisir, plaisir que mon ex m'a refusé au pire des moments.

Je commençais enfin à sentir l'excitation, presque comme le jour de ma première fois, même si j'en ai gardé des séquelles.

Les problèmes ont commencé quand j'ai déboutonné ma ceinture. Là, elle a rougit, et a croisé ses jambes. Et même si elle l'a prononcé avec beaucoup de douceur ces mots m'ont achevé je crois.

« Pas maintenant. »

Comment ça « pas maintenant »?

Quelle meilleure situation que de baiser après s'être fait frustré par son ex?

Je n'ai jamais été à ce point désappointé et elle en rajoute une couche? Et comme si cela ne suffisait pas, devant mon incompréhension elle a dû s'expliquer, et cette phrase m'a tué : « C'est... c'est ma première fois... je veux pas le faire sur un coup de tête. »

Aie.

Non seulement, je devrais garder ma frustration à moins de me rendre chez des escortes, mais je n'en ai pas les moyens alors ce n'est même pas vraiment une option, mais en plus, Camila n'avait jamais eu de première fois.

Alors non, je n'ai rien contre les filles vierges. Etant un homme, je trouve cela vraiment trop mignon, et ça remonte un peu notre égo. Mais dans un tel moment oui j'avais quelque chose contre bordel de merde !!

CA FAIT DEUX PUTAIN D'ANNÉES BORDEL. Je-voulais-juste-baiser-et-qu'on-ne-me-fasse-pas-chier-ensuite.

On n'oublie jamais la première personne avec qui on a été intimement proche, qu'il y ait du vrai sexe ou non, on ne l'oublie pas. Alors comment expliquer à une telle fille la situation? «  J'étais juste frustré, j'avais besoin de tirer un coup et tu étais là? ».

Parce que oui, je me servais d'elle à l'instant, comme je pensais qu'elle voulait se servir de moi pour assouvir ses pulsions, mais non, elle c'était sincère.

Je crois que ça serait la pire des choses à entendre pour elle. Et je ne suis pas sûre qu'elle mérite de payer pour mes conneries.

Alors oui, elle a sûrement pensé qu'une attache s'est crée entre nous, d'où sa volonté de marquer son territoire. Mais bordel, n'y avait-il pas d'autre moment pour ça? A un autre moment, où Lana ne serait pas en train de s'excuser?

Au final, j'en ressors doublement frustré, avec de l'argent certes, mais c'était le dernier de mes soucis.

Oh et puis rajoutons une triple frustration quand Lana m'a balancé au visage qu'elle ne sera plus mon élève.

Je dois avouer que ça m'a fait quelque chose. Dans un sens, elle a raison, c'est mieux pour nous, surtout pour moi. Parce qu'on est trop mauvais l'un pour l'autre, mais bordel, je commençais à m'y habituer.

Je commençais à m'y faire.

Et maintenant je me retrouve avec cette nouvelle frustration, depuis hier le corps de Lana me reste en tête, et je n'ai jamais eu autant envie de la baiser. D'un autre côté, je me retrouve avec une fille qui doit m'admirer mais dont je ne suis pas du tout attiré. Quelle merde quand même.

Lana a sûrement raison, prendre des distances est la meilleure idée que l'on pourrait avoir si l'on veut assurer notre avenir.

D'ailleurs, la porte s'ouvre dans mon dos. Des petits pas s'approchent et je sens bientôt une présence à mes côtés. Camila s'installe sur les marches et rapprochent ses genoux de son torse. Elle observe la masse de cigarette jetées par terre, que j'ai fumé entre temps. Ca l'étonne, mais elle ne dit rien pour autant.

Mais comme je l'aurais soupçonné, après un petit temps, elle prend la parole.

— Tu regrettes hein?

— Dit pas de connerie, je réponds en tapotant ma clope.

— Alors c'est le fait que je sois vierge qui te dérange?

C'est tellement plus que ça...

— Parce que vois-tu, poursuis t-elle, je ne comprends pas. Depuis que je te l'ai annoncé, tu es froid, distant et ça me blesse, je ne comprends pas pourquoi. Je pensais qu'on était sur la même longue d'onde.

Je rejette de la fumée tout en roulant des yeux. Je suis clairement dans la merde.

— C'est pas ça.

— Alors c'est quoi? S'impatiente t-elle. Excuse moi d'être perdue. Hier tu me fais des avances claires, et là tu m'écoutes à peine. Quel est le soucis? Qu'est-ce qui ne te permet pas d'être cent pour cent avec moi, là?

Mon regard remonte vers le sien, rapidement, alors ça la brusque, elle se tait. Je l'observe sérieusement.

Qu'est-ce qui ne me permet pas d'être cent pour cent avec elle ce soir? Lana, la réponse est simple. Mon ex, qui trépigne dans mon cerveau depuis quelque temps, mon ex, mais aussi les erreurs que j'ai commis tout le long.

Mais avec mon ex c'est fini. Lana me l'a dit. Elle ne veut plus avoir à faire à moi. Elle ne me veut plus comme prof, elle veut que l'on s'évite. Alors à quoi bon y repenser?

J'attrape la main fraiche de Camila dans la mienne et elle paraît surprise. Je joue un peu avec avant de la forcer à se rapprocher à moi.

—J'ai juste eu une journée pas facile, je soupire. Rien d'autre.

—Tu veux qu'on en parle?

— Non, je réponds du tact au tact.

Je lui souris doucement, alors que ma main remonte vers son menton. Elle a l'air d'apprécier cela.

Je peux le faire merde.

Ce n'est pas parce que Lana m'a frustré que ça va me pourrir la vie. J'ai avancé deux ans sans jamais penser à « nous » alors ce n'est pas une petite nuit qui va tout remettre en cause.

Peut-être que Camila, serait l'occasion de tourner définitivement la page, qu'elle pourrait me montrer que je n'ai pas besoin d'une Lambourghuini pour être heureux.

Camila approche ses lèvres des miennes, alors je comble le vide. J'accroche ses lèvres et les choses s'enveniment, nos mains, nos caresses.

Le problème est qu'encore une fois, je le fais machinalement, à cause de mes pulsions d'homme, mais je n'ai pas une excitation qui vient du coeur, je n'y suis pas sensible. Mais je persiste. Je peux réussir à me sortir Lana de la tête, comme je l'ai fait ces deux dernières années! BORDEL.

Camila grimpe doucement sur mes genoux et je tente d'être un peu plus impliqué. Mais il n'y a rien à faire, ça sonne faux dans ma tête. Ca sonne faux parce que je n'ai pas mon coeur à lui donner.

Et à un moment, elle prononce mon prénom, d'une façon bien trop similaire à comment Lana le dirait. Et ça fait écho dans ma tête. Je dois arrêter d'agir de cette façon. Je ne veux pas Camila, malgré tous les efforts du monde. 

Alors j'arrête tout, j'ai déjà trop joué, elle ne mérite pas ça je la repousse, sans être trop brusque non plus.

Je me relève et récupère mon paquet de cigarette devant son regard approbateur. Elle est sûrement frustrée et dans l'incompréhension.

— Sean? Fait-elle.

Je ferme les yeux, et je me retourne vers elle durement, même si c'est injuste.

— Ce soir, et à partir de maintenant tu dors dans ta chambre. On arrête ces conneries.

— Quoi? Fait-elle désemparée.

Je claque la porte derrière moi et je me dirige rapidement vers ma chambre. C'était bâtard, mais je préfère ça à la faire continuer d'espérer inutilement. Je suis conscient de faire fi du respect. Mais il faudrait tout lui expliquer pour qu'elle comprenne, et j'ai de loin l'envie de discuter de tout ce merdier dans ma vie personnelle.

Je vais reprendre ma vie simple et saine comme je le faisais à Yale. Je bossais, mangeais, et dormais, comme le sage Epicure, aucun plaisir superficiel. Quoi que les sites pornographiques m'aidaient aussi. Mais ça a payé car j'ai décroché le stage de mes rêves. Il n'y avait pas le temps pour les filles, et je m'en sortais mieux, j'étais moins perturbé.

Et étant donné que je ne suis pas attiré par les garçons, je ne compte pas changer de bord, alors rester seul, pousser mes élèves, me charger de travail, me bourrer de travail, penser uniquement travail me permettra d'arrêter ces conneries, de faire n'importe quoi, et surtout de ne pas profiter d'une fille, de Camila, qui ne mérite pas d'être fourrée dans mes problèmes, mais qui mérite clairement un mec bien. 

***

YO

Voilà Un petit Sean frustré haha.

Votre avis sur ce chapitre?

Je vais essayer de poster la suite dans deux jours, ces chapitres sont un peu transitoires donc voilà :)

Des idées pour la suite? 

Vous faites quoi de vos vacances? 

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