7 - I knew you were trouble
Dédié à Bibou66613, qui m'a fait voir la beauté du Jackshana.
7 - I knew you were trouble
| HINATA |
Peut-être que c'était une énième conséquence de cette mécanique complexe qui régissait l'esprit humain. Et donc, Hinata n'y pouvait rien : à l'instar d'une bonne partie de la population mondiale, elle avait toujours eu la manie de se penser immunisée contre certains aléas de la vie. Il y avait des situations qu'elle s'était empressée d'assimiler à tous ces films pour lesquels elle n'avait jamais éprouvé d'intérêts particuliers.
Face à son Macchiato refroidi et le visage rougi de son amie, l'adolescente de dix huit ans demeurait complètement abasourdie. Après avoir été attentive au récit de Luna, et après avoir pris conscience de la gravité de la situation, tout ce qui existait autour d'elle se voyait désormais être futile et sans importance.
— Tu vas vraiment m'aider Hinata ? prononça Luna.
La brune conserva le silence, désormais consciente qu'en répondant positivement elle finirait par se plonger dans une histoire terrible, dont l'issue ne pouvait être que dramatique. Mais si elle n'aidait pas Luna, les choses allaient dévier vers une route encore plus sombre.
— Je..., commença-t-elle. Oui. Oui, je vais t'aider Luna.
— Merci, murmura-t-elle en un souffle. Merci infiniment.
— Mais est-ce que tu as conscience que ça peut être... Dangereux ? Imagine que le pire venait à se produire ?
Les sourcils sombres de son amie se froncèrent. En quelques secondes, la douceur qui avait pour habitude de se loger dans chacun de ses traits fut éclipsée par une dureté qui fit frissonner la brune attablée en face d'elle.
— Qu'est-ce que je dois faire alors ? Rester les bras croisés ? Non, ce serait trop dur pour moi. Pour nous.
— Mais..., commença Hinata.
— Mais quoi ? s'emporta Luna. Dis-moi, toi qui va souvent à l'église, tu n'as jamais appris que l'injustice ou le crime faisaient partie des choses les plus horribles qu'ils soient ?
La jeune Suzuki aurait aimé lui répondre que normalement, si elle agissait d'une façon conforme à ses croyances, la seule chose qu'elle se devait de faire c'était de ne rien dire, de ne pas agir. Dans certaines situations, le temps finissait toujours par nous donner raison. Dès son plus jeune âge on lui avait appris toutes les vertus de la patience.
— Mais c'est pas comme ça que ça marche Luna..., balbutia-t-elle. Puis...
— Je croyais que tu voulais m'aider, prononça son amie.
— Oui ! Mais j'essaie de te raisonner !
— J'ai assez réfléchi pendant des mois ! Je vais appliquer mon plan, il me semble très bien. Il me permettra de connaître d'emblée la vérité.
Hinata déglutit. Sa gorge était serrée.
— Bon, avant de faire quoique ce soit, j'aimerais que tu répondes clairement à ma question : comment est-ce que tu connais Shin ?
Les yeux de son amie s'écarquillèrent, puis, elle tourna la tête déviant ainsi son regard. Enfin, sans prendre aucune pincette, elle lâcha la phrase suivante :
— C'est mon fiancé.
Hinata avait beau ne pas être une pro de la médecine, elle avait assez vécu pour savoir qu'il existait dans les hôpitaux une machine, du nom d'électrocardiogramme, qui laissait apparaître sur son écran des courbes qui avaient pour finalité de donner un aperçu des battements cardiaques d'un patient. Lorsque le cœur d'un individu était sujet à un arrêt, la courbe disparaissait pour laisser place à une ligne verte horizontale et un son assourdissant se mettait à résonner dans la pièce.
Un son qui ressemblait à celui qui sifflait actuellement dans les tympans d'Hinata.
"Biiiiiiiiip"
| HANA |
Quand Hana entendit quelqu'un sonner à la porte, elle fut persuadée que sa sœur était de retour plus tôt que prévu. Affalée sur le canapé de la salle de séjour, son ordinateur portable posé au dessus de ses genoux, la jeune femme héla le nom de son petit-frère en espérant que celui-ci comprendrait qu'elle lui demandait d'aller ouvrir.
— Mais c'est pas fermé ! râla aussitôt Kaito.
Hana haussa les sourcils. Il n'avait pas tort, la porte n'était pas fermée à double tours puis même si elle l'avait été Hinata ne se serait pas embêtée à sonner, elle avait les clés.
— Maman ! T'as appelé quelqu'un pour venir à la maison ?
Elle soupira avant même d'avoir entendu la réponse de sa mère. Son corps était faible, elle n'avait envie de rien faire et la douleur qui torturait son ventre venait lui rappeler que d'ici très peu de temps, elle entrerait dans une terrible période. Une terrible période que pratiquement toutes les femmes du monde étaient appelées à endurer chaque mois.
— Ah non, non ! répondit Kaori. Kaito, mon chéri, regarde qui c'est et ouvre !
Ni une, ni deux, l'adolescent quitta sa chambre et se mit à courir jusqu'à la porte d'entrée.
— Oh non ! Hana ! C'est un cauchemar !
En quelques secondes, le brun débarqua dans la pièce où était planquée sa grande-sœur. À le voir, tout laissait à deviner qu'il était en panique. Ses prunelles sombres étaient agitées et paraissaient incapables de demeurer en place. Pendant quelques secondes l'aînée sentit une terrible frayeur lui saisir les tripes. L'expression de Kaito laissait à penser que des Yakuzas étaient juste derrière leur porte.
— C'est le mec hyper chiant d'hier soir ! chuchota-t-il avec véhémence.
— QUOI ?
Les yeux de la blonde s'agrandirent aussitôt. En à peine trois secondes, elle s'était déjà débarrassée de son ordinateur et marchait avec détermination en direction de la porte d'entrée. Elle remarqua que sa mère était derrière elle et qu'elle scrutait la scène avec inquiétude et curiosité.
Le sang d'Hana bouillonnait. Comment Jackson Wang avait-il osé poser un pied en face de leur porte ?
Elle ouvrit.
— Bonjour Hana ! Comment allez-vous ?
Il s'était légèrement incliné. Une expression incrédule apparut sur le visage de la jeune femme.
— Ce n'était pas la grande forme avant que vous ne veniez, mais là j'ai carrément l'impression de nager en plein cauchemar. Qu'est-ce que vous voulez Jackson Wang ?
Elle fronça les sourcils et toisa le grand brun avec une froideur effrayante. Cependant, ce dernier ne paraissait pas le moins du monde intimidé. Bien au contraire, il laissa un sourire chaleureux se dessiner sur ses lèvres.
— Je voulais m'excuser pour hier soir, Hana. Votre mère est là ? Est-ce que je peux entrer ?
C'était quoi ce bordel ? La blonde croisa les bras sur sa poitrine et pencha la tête sur le côté, comme si ce simple geste lui suffirait pour décréter si Jackson était sincère ou pas. Pendant quelques secondes un silence s'installa entre les deux jeunes gens qui se scrutaient sans ciller.
— Un Wang qui vient demander pardon, commença Hana. Je pensais pas que ça pouvait exister...
— Ne faites pas de Shin une généralité, lança le brun non sans lever les yeux au ciel.
Elle se prépara à répondre, mais au même moment elle entendit des pas retentir derrière elle.
— Jackson, comment allez-vous ? Je vous en prie, entrez.
Sa mère s'était exprimée avec une politesse glaciale. En se décalant pour laisser passer leur invité surprise, Hana lança un regard curieux en direction de la petite femme qui possédait les mêmes yeux que sa sœur. Au vu de la neutralité qui habitait ses traits et du manque d'éclat décelable dans ses prunelles, Hana devina sans peine qu'à son instar, sa mère avait du mal à digérer ce qui s'était passé la veille. Mais malgré tout, elle avait laissé Jackson entrer chez eux. Sans broncher. L'aînée de la famille Suzuki se demanda si un jour elle serait en mesure de faire preuve de la même sagesse que sa mère.
— Je vais très bien Madame, et vous ? Votre mari n'est pas là ?
— Tout va pour le mieux. Non, il travaille. Ces derniers temps il est de moins en moins à la maison, lui apprit-elle.
Plantés au beau milieu du couloir, Hana et Kaito fixaient les deux adultes avec un regard noyé sous de l'incrédulité et de l'incompréhension.
— Euh... Tu devrais pas aller enfiler quelque chose de plus... potable ? murmura le plus jeune. Y a quand même une tâche de sauce tomate sur ton sweat. Je dis ça, je dis rien.
— Non, répliqua aussitôt une Hana offusquée. Je suis chez moi. D'ailleurs, hors de question que je reste plantée là une seconde de plus. J'ai un programme d'infos à terminer.
Sur ces mots, la blonde redressa le menton et avança avec un semblant de fierté, en dépit de cette douleur qui torturait son estomac.
— Je vais préparer du thé, dit sa mère avant de s'éclipser.
Jackson hocha la tête avant de se mettre à observer les alentours avec un cruel manque de discrétion. Hana n'aimait pas sentir sa présence dans cette petite salle de séjour dans laquelle elle avait très peu l'habitude de voir de parfaits inconnus. Avec sa chevelure de jais peignés sur le côté, sa veste en cuir ouverte sur un t-shirt blanc et ses mains accessoirisées de deux-trois anneaux et gourmettes, le Wang contrastait non seulement avec Hana mais aussi avec les lieux modestement meublés. Elle avait l'impression que le demi-frère de Shin n'était pas à sa place.
— Y a des petits trucs made in Japan ici, fit-il remarquer. C'est vrai que Suzuki ce n'est pas très coréen... Vous êtes née au Japon Hana ?
— Non, répondit-elle. Mes parents étaient déjà ici quand ma mère était enceinte de moi.
Elle se déplaça jusqu'au canapé puis attrapa son ordinateur portable avec une désinvolture et une violence qui firent grimacer d'horreur le jeune homme.
— Ne soyez pas si brutale avec votre machine.
— Je déteste l'informatique.
— Je peux vous aider si vous voulez. Je suis développeur web.
Un clin d'œil. Elle eut envie de vomir.
— Merci beaucoup, mais ça ira.
Hana commençait à se demander si sa mère n'allait plus tarder. La quadragénaire s'était éclipsée depuis cinq minutes, mais la blonde avait l'impression que cela faisait plus d'une heure qu'elle était seule avec Jackson.
— D'ailleurs, où est le petit garçon ? Et ta jolie sœur ?
— Kaito a fuit parce que vous l'avez clairement traumatisé hier soir avec vos plats écoeurants. Et Hinata est avec une amie. La fameuse Luna que Shin a mentionné.
Jackson explosa de rire à la grande surprise de son interlocutrice. Elle leva les yeux au ciel non sans soupirer.
— Bon, alors je compte sur vous pour dire à Kaito que je l'aime bien.
Hana fut sur le point de dire à Jackson qu'elle pouvait toujours appeler son petit-frère pour qu'il les rejoigne, mais au même moment sa mère fit de nouveau son apparition avec un plateau contenant des biscuits et quatre petites tasses fumantes remplies de thé.
— Et voilà, c'est du thé vert, annonça-t-elle.
— Merci beaucoup, fit Jackson en s'inclinant légèrement.
Il était beaucoup trop poli et gentil. C'était étrange. Pour Hana, il y avait anguille sous roche. Lorsque Kaori s'installa sur le canapé, à quelques centimètres de sa fille, Jackson se racla la gorge et commença à s'exprimer avec cette aisance qui lui était si propre :
— Si je suis venu jusqu'ici aujourd'hui c'est vraiment pour m'excuser à propos d'hier soir. Shin a eu un comportement plus que limite, je le conçois tout à fait.
— Il mérite des taquets, grogna Hana en s'emparant de sa tasse de thé.
— À en croire ce qu'il m'a dit je crois que vous lui en avez déjà donné par le passé.
La jeune femme devait se faire violence pour ne pas dire à Jackson de la tutoyer. Elle avait la désagréable impression d'avoir dix ans de plus à chaque fois qu'il lui adressait la parole.
— Si ma fille a frappé Shin lorsqu'ils étaient plus petits c'est parce qu'il le méritait, fit remarquer Kaori.
— Je vous crois. Mais mon demi-frère a besoin d'aide, et depuis la mort de papa c'est devenu indéniable. Sa mère a encore trop honte de ce qu'il s'est passé hier soir pour vous dire la vérité, mais si elle vous a tous invité à dîner c'est parce qu'elle a vraiment besoin de vous Madame Suzuki.
Pendant un instant, Hana et sa mère se lancèrent des petits coups d'œil qui suffisaient à traduire l'étendue de leur curiosité. La plus jeune se pencha silencieusement tout en se faisant violence pour ne pas grimacer en sentant cette douleur horrible ronger son ventre. Elle attrapa sa tasse de thé et en but une gorgée. Elle regretta aussitôt son geste en sentant qu'elle commençait à avoir envie de régurgiter tout ce qu'elle avait avalé depuis le début de la journée.
— Et vous pensez que je vais faire quoi pour lui ? lança Kaori en un rire ironique. Si je me présente au domicile des Wang, c'est juste pour faire mon boulot. Pas plus.
L'aînée des Suzuki laissa son regard basculer en direction du demi-frère de Shin. Une expression attristée avait pris possession de ses traits et il baissa la tête, laissant ainsi voir sa chevelure de jais, balayée de quelques mèches chocolatées.
— Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Il doit vraiment être au bout du rouleau pour que sa mère demande l'aide de la mienne, balança Hana. Il doit apprendre à faire son lit ? Passer le balais ? Ou se faire des pâtes peut-être ?
— Non, ce n'est rien de tout ça. Depuis la mort de notre père Shin a essayé de se suicider à plusieurs reprises. Il n'est plus le même qu'avant, il passe son temps à broyer du noir. Sa mère essaie de le relever, mais c'est sans succès, soupira-t-il. Ça finit en disputes et elle a peur de le contrarier. Vous imaginez s'il se jetait d'un pont parce qu'elle aurait fait l'erreur de dire un mot déplacé ?
Jackson prit le temps de siroter le contenu de sa tasse, pendant que Hana, choquée, se mettait à comprendre pourquoi Soomee n'avait pas été très virulente envers son fils et son attitude irrespectueuse lors du dîner de la veille.
— Shin fait sa rentrée à la fac dans quatre jours, reprit-il. Son emploi du temps comportera sans aucun doute des créneaux où il sera libre. Et si pendant ces derniers sa mère et moi sommes en train de travailler...
Il ne termina pas sa phrase, mais Hana avait deviné toute sa pensée. Elle déglutit. Elle avait beau détester Shin, elle se devait d'avouer qu'il était toujours assez étrange d'entendre que quelqu'un avait tenté de se donner la mort. Et qu'il allait sans aucun doute essayer de nouveau.
— Vous voulez que je garde un œil sur lui, c'est ça ? devina Kaori. Puis à la fac, vous comptez sans aucun doute sur mes filles pour veiller à ce qu'il ne fasse pas de bêtises.
— Oui, on ne peut rien vous cacher à vous. Mais en étant consciente de la relation assez particulière qu'il y a entre Hana et Shin, Soomee comptez sur vous pour que vous la raisonniez.
Au bout d'un certain moment, Hana décréta que c'était trop. Elle se mit à rire avec discrétion, les doigts de sa main droite dissimulant ses lèvres. Shin était en train de chuter de son trône et de s'enfoncer dans des abysses de désespoir. Mais la blonde ne parvenait toujours pas à avoir pitié de lui.
— Je vais appeler Madame Wang pour en discuter, conclut la mère des Suzuki.
De son côté, la blonde sentit peser sur elle le regard ébène de Jackson. Il attendait une réponse.
— Je sais que vous le détestez, commença-t-il. Mon grand frère aussi le déteste. Après tout, c'est le fils pour lequel notre père nous a littéralement abandonnés. Mais moi, je n'ai jamais réussi à porter sur Shin le même regard que les autres.
Il soupira et se mit à faire tournoyer l'anneau qu'il portait à l'index de sa main droite.
— Je n'ai jamais réussi à le détester. Et je ne veux pas savoir pourquoi vous êtes incapable de le voir en peinture. Faut croire que je n'aime pas entendre de mauvaises choses sur lui. Puis...
— C'est d'accord, le coupa-t-elle. Je ne suis pas Wonderwoman, mais ok.
— Hana ? fit sa mère surprise. Tu vas bien ?
— Non, je ne me sens pas très bien j'ai mal au ventre. Mais pour en revenir à l'autre, oui, c'est d'accord. En revanche, il est hors de question que je m'approche de lui, ou que je lui parle. Et en ce qui concerne Hinata, même chose. Puis, je ne sais pas comment faire pour garder un œil sur un suicidaire, faut dire que ce n'est pas le genre d'activités que je pratique au quotidien, mais on trouvera bien un moyen.
Jackson scruta Hana avec ce qui semblait être de l'émerveillement. Elle-même avait du mal à réaliser que c'était elle qui venait de s'exprimer.
— Merci beaucoup. Ne vous en faites pas, on finira bien par trouver un moyen !
Si on avait dit à la blonde qu'un jour elle aurait accepté de veiller sur son pire ennemi, après que ce dernier aurait tenté de l'humilier, elle ne se serait pas gênée pour exploser de rire. Elle n'aimait pas les blagues, mais parfois, certaines étaient vraiment hilarantes.
— C'est un problème de boucles, lança Jackson.
La Suzuki qui comprit aussitôt où il désirait en venir, s'empressa d'attraper son ordinateur portable et d'ouvrir son programme.
— Qu'est-ce que je suis bête, souffla-t-elle. Merci.
Elle modifia un détail de la boucle de son programme, et comme par magie une jolie sinusoïdale fit son apparition sur son écran. C'était exactement ce qu'elle devait obtenir depuis le début.
Alors, un sourire, un vrai, se dessina sur les lèvres de la jeune femme et aussi sur celles de cet invité surprise. Elle détestait Shin, mais elle admirait l'amour et la protection que Jackson lui vouait. Souvent, Hana avait des premières intuitions qui ne la trompaient pas. En voyant le grand brun installé sur leur canapé, près de cette petite table basse dénichée dans le magasin de meubles pour lequel travaillait le père de Minho, elle avait eu la certitude qu'il était sincère. Aucun vice ne semblait pervertir son cœur, il était tout simplement désireux de tendre sa main à un être chère qui se laissait submerger par de sombres vagues. Si Hinata avait été dans la même situation que Shin, Hana n'aurait pas hésité à agir de la même façon que Jackson.
Et voilà ! Chapitre sept ! Je me demande si Jackson ne va pas peu à peu montrer une image très positive de sa personne... Au prochain chapitre, un nouveau personnage fera son entrée dans l'histoire !
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