JOUR DEUX
⌜ ghost ⌟
ceci est une deuxième version de mon jour, que j'ai entièrement réécrit parce que, hey je suis folle mdrr–
et je viens de réaliser que de toute façon je n'assume pas les deux textes– je vais poster le plus court ici, et éventuellement le plus long dans mon recueil d'OS–
bref, dans ce jour, vous pouvez voir leur relation comme platonique ou non, à vous de voir~
en espérant que ça vous plaise quand même TT
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— Comment ça se passe ces derniers temps ?
— Plutôt bien.
— Ne me mens pas Dazai. Tu as le droit d'aller mal.
— Je n'oserais jamais Odasaku~
— …
— Très bien : les voix se taisent petit à petit.
— N'est pas une bonne chose ?
— … Et si je te dis que non ? Est-ce que tu me crois ?
~
— Chuuya~
Le jeune homme roula des yeux en entendant son prénom ainsi prononcé : il n'y avait qu'une seule personne capable d'énoncer son nom avec autant de légèreté, et cet individu tapait sur ses nerfs au plus haut point.
— Quoi ? lâcha-t-il plus abruptement qu'il ne l'avait voulu, mais Dazai savait qu'il ne fallait pas s'en formaliser.
— J'ai une bonne nouvelle !
Chuuya croisa ses bras sur sa poitrine et toisa le brun d'un air faussement mauvais.
— Je me méfie de ce que tu appelles "bonne nouvelle". Est-ce que tu aurais découvert une nouvelle méthode de suicide ?
Dazai eut un infime temps d'arrêt qui ne dura qu'un dixième de secondes mais que Chuuya parvint tout de même à remarquer à force de côtoyer le jeune homme. Il connaissait le brun comme le dos de sa main, ce qui lui permettait de lire quasiment chacune de ses expressions.
Avant qu'il puisse l'interroger sur la raison de son hésitation, le brun reprit ce qu'il disait avec un grand sourire.
— Évidemment~ Quoi d'autre ?
Chuuya poussa un soupir exaspéré.
— Rien. J'avais espéré que tu te conduises plus en adulte qu'en gamin mais visiblement j'avais tort.
Alors que Dazai ouvrait la bouche pour lui répondre quelque chose il renchérit, coupant le brun sans considération.
— Et ne me sors pas que tu fais ça pour moi. Je ne te croirais pas.
La mine de Dazai s'était assombrie et le rouquin crut pendant un instant qu'il allait se laisser aller à sa colère mais le jeune homme se contint avec difficulté.
— C'est le cas que tu le crois ou non, siffla-t-il entre ses dents serrées. Et je n'ai pas besoin de ta validation.
— D'une certaine façon, oui. Sinon tu ne serais pas là à omettre le fait que tu refuses d'aller consulter un spécialiste.
— Je vais bien ! Je n'en ai pas besoin.
Chuuya émit un petit ricanement narquois.
— Bien sûr. Entendre des voix est totalement normal. C'est uniquement une preuve supplémentaire que tout va bien dans ton esprit.
Dazai lui décrocha un regard noir dans lequel une tempête orageuse s'y préparait. Mais malgré tout, il ne craignait pas le brun.
Le jeune homme fronça les sourcils et sembla être sur le point de lui lancer une remarque acerbe quand il parut se résigner.
— Cette conversation ne mène à rien, murmura-t-il bas afin que lui seul puisse l'entendre.
— Tu m'entends ? répéta Dazai en relevant lentement sa tête qu'il avait précédemment baissé. Cette discussion m'épuise et n'a pas lieu d'être.
Le ton parfaitement calme du jeune homme contrastait avec son expression orageuse et sa gestuelle saccadée.
Chuuya hocha la tête, comprenant où Dazai voulait en venir et se résignant à son sort avec la fatalité d'un condamné.
~
— Est-ce que tu vas mieux ? railla Chuuya en croisant les bras sur sa poitrine tandis que le jeune homme brun faisait irruption dans la pièce.
— Est-ce que tu veux sincèrement la réponse à cette question ? Je pense que tu la connais dans le fond.
— Je ne peux pas me soucier de toi en tant qu'ami ? rétorqua-t-il et Dazai eut un rire ironique en entendant sa remarque.
— J'ai dit quelque chose de drôle ? ajouta Chuuya en notant la réaction du plus grand.
Le brun haussa les épaules sans se départir de son mauvais sourire qui ne présageait rien de bon.
— Oh rien, juste le fait que je trouve cette appellation très amusante. En quoi es-tu mon ami, dis-moi ? Est-ce que tu as déjà fait quoique ce soit pour moi ?
Chuuya eut un mouvement saccadé de colère, frappant son poing contre le mur le plus proche de lui. Le jeune homme eut un léger sursaut en entendant le craquement sec de protestation que son poing émit lorsqu'il heurta le béton.
— Je t'interdis de dire ça ! J'ai toujours été là pour toi, du commencement jusqu'à l'instant présent. Alors prête moi tous les défauts de l'univers si tu le souhaites, mais ne nie pas ce fait.
Dazai ricana avant d'agiter sa main devant lui comme s'il tentait de dégager de la fumée devant lui. Mais Chuuya résista et il évita le bras tendu de son ami.
— Ne fais pas l'innocent. Tu sais très bien pourquoi tu as toujours été là, et ce n'est pas pour les raisons les plus nobles.
Il haussa les épaules.
— Et alors ? Il faut bien un début à tout. Et tu ne t'en ai jamais plaint. Parce que tu savais que je suis l'une des seules personnes qui restera toujours de ton côté quoiqu'il arrive. Et ce dernier fait doit changer. Tu ne peux pas continuer comme ça toute ta vie.
Dazai lui lança un regard noir qui promettait douleur et souffrance dans sa direction, mais Chuuya refusa de se laisser intimider. De plus, il savait pertinemment que le brun ne lui ferait jamais aucun mal.
Leur relation fonctionnait ainsi : ils se déchiraient, prétendaient se haïr mais au final une confiance mutuelle régnait entre eux, même s'il était difficile de le percevoir pour un observateur peu aguerri.
— Je ne t'ai jamais menti Dazai, finit par achever Chuuya en plongeant son regard dans celui du plus grand. Et je ne le ferais jamais. J'ai l'unique rôle de te dire ce que tu ne veux pas entendre ou avouer, et tu le sais très bien.
Le brun hocha lentement la tête comme s'il se remémorait chaque moment pendant lesquels le rouquin avait été là pour endiguer ses peurs, ses anxiétés et ses crises de colères.
— Je le sais, souffla Dazai.
Et le silence tomba entre eux après cette déclaration à peine chuchotée.
— Excuse moi, répondit Chuuya.
Malgré le peu de paroles qui fut échangé, le jeune homme comprit ce qu'il voulait dire, ultime preuve des profonds liens qui les unissaient.
~
— J'ai rencontré quelqu'un aujourd'hui.
— Ah ?
Chuuya se pencha en avant, réellement intéressé par ce que disait le jeune homme brun. Il ne poursuivit pas, laissant Dazai expliciter son propos.
— Tu devrais le savoir, non ?
Le rouquin secoua la tête, niant l'affirmation de son ami.
— Etrange alors. Je pensais que tu étais au courant de tout.
— Je ne suis pas omniscient.
Dazai eut un bref rire ironique.
— Tu me déçois alors mon cher chibi~ Et dire que je pensais que tu serais toujours là pour veiller sur moi grâce à tes super-pouvoirs.
Le brun poussa un soupir dramatique et il roula des yeux bien décidé à ignorer la dernière remarque de son ami.
— Viens en au fait.
Dazai souffla tout en passant ses bras derrière sa nuque dans un geste totalement désinvolte.
— Tu ne vas sûrement pas me croire mais je crois en la sincérité de cette personne.
Chuuya haussa un sourcil.
— Non, non c’est définitivement une bonne chose. Mais je ne peux pas cacher que je suis surpris.
— Est-ce que tu pensais rester le seul à avoir le privilège de bénéficier de ma confiance ?
Le rouquin lui lança un regard noir qui parla pour lui : il n’avait jamais désiré le monopole des sentiments de Dazai et il était très certainement une des seules personnes restantes à l’encourager de s’ouvrir au monde.
Le jeune homme avait besoin de relations autre que la leur et Chuuya n’avait aucune envie d’entraver le brun dans son processus de “socialisation”.
— Il n’y a rien de plus simple que de lire ses émotions. Et à chaque fois il était entièrement sincère.
— Eh bien peu importe où tu l’as rencontré, mais est-ce que tu comptes le revoir au moins ?
Lorsque Dazai eut une infime hésitation avant de lui répondre, Chuuya comprit immédiatement qu’il y avait quelque chose que le plus grand lui dissimulait.
— Tu peux tout me dire, murmura-t-il. Je ne m’énerverais pas. Tu n’as aucune raison de craindre ma réaction. Et de toute manière je ne pourrais pas te faire grand chose.
Il y eut un long silence qui s’étira sur plusieurs minutes qui parurent durer une éternité avant que Dazai se décide à reprendre la parole et à expliquer.
— Je suis allé assister à un groupe de thérapie.
Chuuya se contenta de le dévisager calmement, un léger sourire naissant sur les lèvres.
— C'est une bonne chose Dazai. Tu fais des progrès.
Le jeune homme hocha la tête et malgré tout, le rouquin savait qu'il doutait de la véracité de ses propos.
— Tu as finit par m'écouter.
Chuuya lança un regard triomphant à Dazai qui lui tira la langue en réaction.
— Il faut croire que je suis vraiment la voix de ta raison, s'amusa-t-il tandis que le plus grand des deux le dévisageait d'un regard noir.
Néanmoins, le rouquin était quand même soulagé que son ami ait enfin décidé de suivre ses conseils et de se rendre à une séance de thérapie.
Et malgré le peu de légitimité qu'avaient ses sentiments d'un point de vue général, Chuuya ne pouvait pas s'empêcher d'être lentement envahi par la peur et de jalouser un tant soit peu les nouvelles rencontres de Dazai.
Peur d'être totalement abandonné un jour, envie et désir d'obtenir quelque chose qu'il n'aurait jamais.
Chuuya avait cru qu'il s'était fait à cette perspective, mais cela n'avait jamais vraiment été le cas.
Il n'y avait aucune méthode possible et imaginable pour s'habituer au sentiment qu'amenait la pensée d'une future et inéluctable condamnation.
~
— Celui qui gère la thérapie… Son nom est Oda. Je crois que– je crois que je lui fais confiance
— En plus d'Atsushi ? demanda Chuuya.
— Oui.
— Tu avances enfin Dazai. Pour ce que ça vaut, je tiens à dire que je suis fier de toi.
Le jeune homme eut un rire ironique.
— Tu as vu ? Pour une fois j'ai écouté la voix de la raison.
— Est-ce que je dois vraiment t'applaudir pour ça ? railla Chuuya les bras croisés sur la poitrine.
— Mais tu vas bientôt me dire adieu n'est-ce pas ? poursuivit Dazai faisant fi de sa précédente remarque. Tu sais, c'est pour ça que je ne voulais pas m'inscrire dans un groupe de thérapie. Parce que tu finirais par partir, pensant que je n'aurais plus besoin de toi. Je me trompe ?
Chuuya secoua doucement la tête.
— Tu m'accordes trop de crédit. Tu n'as jamais vraiment eu besoin de moi. C'est uniquement une illusion que tu as créé de toutes pièces pour la plus noble des causes.
Le rouquin leva lentement son bras et sa main vint effleurer la joue de l'autre homme qui pencha la tête sur le passage de ses doigts.
— Je pourrais dire des millions des choses mais je vais faire court. Tu n'as rien à te reprocher.
Il leva prestement son autre main afin d'empêcher Dazai de protester.
Chuuya prit une longue inspiration avant de se lancer, fixant ses yeux dans ceux whisky de son ami.
— Alors oui, je t'aime. Et j'espère que tu as suffisamment confiance en moi pour savoir que ces sentiments-là sont véridiques. Même si cela ne fait aucun sens pour toi, même si tu penses que tu ne mérites pas d'être aimé.
Les yeux de Dazai s'écarquillèrent face à cette déclaration et il entreprit d'ouvrir la bouche pour répondre mais Chuuya ne lui en laissa pas le temps.
— Moi–
— Mais quoiqu'il arrive, coupa-t-il, je serais toujours avec toi d'une certaine manière. Et je veux que tu te rappelles qu'au fond, tu n'es pas seul. Que ce soit Oda, Atsushi ou moi, des gens seront là pour toi.
Dazai tendit une main vers lui, son ton devenant fébrile au fur et à mesure que les paroles sortaient de sa bouche.
— Pourquoi est-ce que tu dis ça comme un adieu ? Pourquoi est-ce que tu me dis ça–
— Je pense que tu le sais très bien. Ne doute pas de ma sincérité.
Malgré toutes ses bonnes résolutions, Chuuya sentait ses yeux se remplir d'eau tandis que Dazai faisait quelques pas en vain dans sa direction.
Ce dernier ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit et il parut se résigner.
— Je t– Je ne t'oublierai pas, finit par murmurer le brun.
Chuuya entendit quand même le sous-entendu dans sa voix et il fit un pas en arrière, reculant dans les ombres avec le sentiment de continuer malgré tout à vivre dans la mémoire d'une personne. Et cela lui convenait très bien ainsi.
Alors une toute dernière fois dans ce qu'il pouvait appeler "sa vie", Chuuya lâcha prise.
~
— Est-ce que tu peux en parler plus en détail Dazai ? Si tu le sens bien évidemment, tu n'es forcé à rien.
— Non ça devrait aller. J'ai toujours eu des hallucinations auditives. Pourquoi est-ce que j'ai décidé de ne la traiter que maintenant ? Parce qu'aussi étrange que cela soit, la voix dans ma tête se souciait réellement de moi. Chuuya se souciait réellement de moi. Je me sentais moins seul avec lui à mes côtés, et c'était une des seules personnes à être là depuis toujours. Et même si vous préférez le caractériser par les termes "hallucination auditive", je l'aimais sincèrement.
Dazai déglutit.
— Hey Odasaku, j'ai une question pour toi. Comment fait-on pour surmonter la perte de son âme sœur, de la seule personne qui ait jamais compté ? Alors je t'en supplie, éclaire moi, parce que ma tête n'a jamais été aussi calme et le monde autour de moi devient toujours plus noir.
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