Chapitre 72
« il n'avait jamais l'air sympa : il ressemblait à de l'art et l'art n'était pas censé avoir l'air sympa, c'était censé te faire ressentir quelque chose. »
Avertissement : contenu sexuel (enfin, c'est tout petit parce que vous en aurez un gros dans le prochain chapitre hihi).
TOBIAS.
-Tu vas tellement le faire ! Hurla Loé.
Tobias cacha son nez dans sa tasse pour dissimuler le rougissement sur ses joues.
-Moins fort, Loé, s'il te plaît, il murmura.
Arthur sauta sur le plan de travail avec son paquet de chips et balança joyeusement ses jambes en mâchant la bouche ouverte.
-C'était tellement prévisible de toute façon, j'étais sûr que ça arriverait.
Le châtain se contenta d'hausser les épaules.
-Vous n'étiez même pas censés le savoir, il marmonna.
Loé émit un rire moqueur et Tobias grimaça.
-S'il te plaît, Toby. J'ai vu ton historique.
-Tu as fouillé mon historique ! C'est vraiment pas cool !
Les sourcils de Loé bougèrent malicieusement.
-J'ai vu pleins d'autres trucs intéressants en plus.
Tobias rougit furieusement.
-Comment il s'appelait le site déjà ? Un truc genre Por-
-Loé !
-Pornhub, finit Hercule. J'ai été traumatisé, je ne savais pas qu'il y avait une catégorie gay.
Le châtain se cacha dans ses mains, tellement mal à l'aise.
-Ah non, moi j'ai pris mon pied. J'y vais tous les soirs maintenant, sourit Arthur.
-Pervers, marmonna Hercule en donnant un coup dans son épaule.
Les boucles d'Arthur sautillèrent sur ses épaules alors qu'il gloussait doucement en envoyant un clin d'oeil à Tobias. Le châtain grogna et rejeta leurs commentaires d'un geste de la main.
-J'y allais pas pour - j'y allais parce que je voulais des idées pour - putain, je vois même pas pourquoi je me justifie. Et c'est vraiment pas cool de fouiller mon historique, s'exclama le châtain.
Loé entoura ses épaules d'un bras et Tobias grimaça et s'éloigna lorsque son ami voulu embrasser sa joue.
-T'avais pas l'air bien ces derniers temps, on s'est inquiété, avoua Loé.
-C'est pas une raison pour fouiller dans mon téléphone. C'est privé. Et je vais très bien.
Arthur lui envoya un regard traduisant son incrédulité.
-Bien-sûr. La dernière fois qu'on t'as vu, c'est quand t'as appris que ton mec était à l'hôpital. T'as passé cinq jours enfermé sans nous envoyer un signe de vie à part « je vais bien, j'ai besoin d'être seul ». Alors oui, bien-sûr que tu vas bien, entre tes études en bordel, tes parents qui te détestent et Brooklyn qui est entrain de mou- bref, on sait que ça va pas.
Hercule semblait scruter la réaction de Tobias avec bienveillance, mais le châtain se contenta de se renfrogner dans l'étreinte de Loé.
-Il va bien. Son pneumologue a dit qu'il avait encore plusieurs années devant lui.
-C'est pour ça que tu vas le faire ! S'écria Loé.
Tobias jeta un bref regard vers le couloir. Brody était encore sous la douche.
-Arrête de crier, il est juste à côté, l'intima Tobias en se tournant vers son meilleur ami.
Loé leva les yeux au ciel.
-Roh, ça va, il marmonna. Je suis sûr qu'il est à mille lieux de savoir ce qu'il se trame dans ta petite tête.
Le châtain grogna lorsque son ami gloussa en tapant doucement sa tête.
-Je suis content pour vous deux. Je suis sûr que ça va être génial, commenta Arthur avec un grand sourire.
Une miette était collée à la commissure de ses lèvres et Tobias aurait surement était dérangé si un doute ne planait pas au-dessus de lui.
-Il pourrait dire non, il murmura en haussant les épaules.
-Oh, s'il te plaît !
Loé le regardait avec les sourcils haussés.
-Vous êtes insupportablement niais. Il va dire oui.
Tobias demeura silencieux et sirota son café en regardant les pieds d'Arthur remuaient dans le vide. Il se sentait aussi stressé qu'excité et il avait le sentiment que tout devenait trop rapide et trop lent à la fois. Il soupira, s'apprêtant à partager ses doutes à ses meilleurs amis, lorsque Brody pénétra finalement dans le salon.
-To - oh, hey !
Il fronça légèrement les sourcils à la vue de Loé, Hercule et Arthur dans sa cuisine et envoya un regard confus à Tobias. Ce dernier s'en serait soucié si le torse de Brody n'était pas nu, des perles d'eau traçant des chemins invisibles dans sa nuque, se noyant dans ses clavicules, et dévalaient la putain de vallée entre ses abdominaux.
Putain de bordel de merde.
-Salut Brooklyn ! Lança joyeusement Loé.
Il secoua sa main et un sourire gigantesque étira ses lèvres et il était tout sauf discret. Tobias lui donna un coup dans l'épaule. Il frappa aussi l'arrière de la tête d'Arthur.
-Hé ! Pourquoi t'as fais ça ? Il s'exclama en se tournant vers Tobias.
-Tu matais, grogna Tobias en faisant un geste du menton vers Brody.
Arthur leva les mains en signe d'innocence tandis que Brody eut un rictus malicieux en s'approchant de Tobias.
-Je regarde la marchandise, je touche pas au saucisses de mes potes. Et t'façon, Blaise est plus beau.
Tobias accrocha une main autour des hanches de Brody et envoya un regard cerné de défi à Arthur.
-N'importe quoi, Brody est le meilleur. Et c'est le plus sexy. Et le plus beau. Il est le meilleur. Point. J'ai raison.
Le basané plaça une main dans le creux des reins de Tobias en lui embrassant la tempe.
-Tu es adorable, il murmura.
-Voilà le nouveau chien de garde de Brody, ria Hercule.
Tobias croisa les bras sur sa poitrine en levant le menton.
-Woof.
Brody l'attira dans leur chambre, laissant les trois garçons se chamaillaient gentiment dans la cuisine. Tobias avait un peu peur que l'un d'eux finisse par mettre le feu à l'appartement mais à peine eut-il passer le pas de la porte que Brody le plaqua contre celle-ci avec une délicatesse presque inexistante et il était vraiment difficile de se soucier de sa sécurité dans ces moments-là.
Le châtain lâcha un hoquet de surprise, mais le corps de Brody était bientôt contre le sien et sa peau était encore souple, chaude et humide de la douche.
-Alors comme ça je suis le plus sexy ? Il murmura, la voix suave et rauque et Tobias sentit un brasier formidable s'enflammer dans son bas-ventre lorsqu'il rencontra le regard de Brody.
Cloué contre la porte et les joues en feu, Tobias avait la sensation qu'il venait de quitter le monde tranquille où ses amis l'embêtaient pour rejoindre l'univers de Brody où tout était brûlant, urgent et téméraire. Mais un rictus satisfait et lubrique se dessina tout de même sur son visage.
-Après moi, bien entendu.
Brody laissa ses lèvres trainer contre la mâchoire de Tobias. Le châtain réprima un gémissement en mordant sa lèvre inférieure.
-C'est vrai que tu es vachement...
Les doigts de Brody fouillèrent la peau de Tobias, s'infiltrant sous sa chemise, jusqu'à pouvoir toucher la ceinture de son boxer. Il attrapa l'élastique, puis le lâcha, claquant la peau de Tobias, qui eut un nouveau hoquet de surprise mêlé à un gémissement plaintif en sentant les dents de Brody se noyaient dans la chaire tendre juste au-dessus de son pouls.
-Sexy, finit Brody.
Les doigts de Tobias s'enfoncèrent dans les épaules dénudées de Brody et il laissa son front tomber contre sa poitrine, sentant la passion se propager dans ses veines jusqu'à une zone prometteuse. Brody infiltra ses mains dans son boxer et ses doigts caressèrent lentement la peau charnue et douce des fesses de Tobias.
-On ne devrait pas faire ça. Ils sont juste à côté. Et tu as un rendez-vous dans vingt minutes.
-J'ai le temps, ne t'inquiète pas. Et puis, les trois mousquetaires peuvent bien attendre un peu, ils ont déjà volé la moitié de ma réserve de chips et de bières.
Tobias aurait voulu rire ou lancer une réplique sarcastique, mais il n'eut pas le temps car Brody tomba à genoux devant lui, ses yeux bourrés de luxure et de désir, et Tobias se laissa complètement consumé par la passion planant dans la chambre comme un voile chaud et étouffant.
Brody descendit rapidement son jean et se lécha les lèvres à la vue du membre érigé et dur qui rebondit devant ses yeux. Il humecta aussi ses lèvres et Tobias rassembla toute la contenance possible pour ne pas hurler lorsqu'il sentit la bouche et la langue de Brody sur lui. À la place, il mordit fermement le dos de sa main et sa tête partit vers l'arrière, rencontrant le bois dur de la porte.
Tobias eut droit à une fellation et deux doigts le pénétrant et il aurait vraiment dû se soucier de ses amis dans la pièce d'à côté, mais il avait jouit dans la gorge de Brody et Brody avait embrassé son ventre en lui disant qu'il était magnifique et vraiment, ce n'était pas grave si les autres avaient entendu.
Brody partit peu après à son rendez-vous en l'embrassant rapidement et en saisissant sa veste en cuir au vol, laissant Tobias, pantelant et dans une brume post-coït, contre la porte, à moitié nu. Mais il souriait et c'est tout ce qui importait.
Lorsqu'il rejoint finalement ses amis, Tobias sut qu'ils n'avaient aucun doute sur ce qu'il venait de se passer. Arthur souriait malicieusement en riant dans ses chips, Hercule cachait ses gloussements derrière son poing et Loé sautillait joyeusement dans le salon.
-J'espère que votre nuit de noce sera aussi torride.
Il joua des sourcils et Tobias grogna. Il avait faim et il était épuisé. Il appelait ça l'effet Brody.
-D'ailleurs, tu ne nous a pas montré la bague ! S'exclama Arthur.
La petite boîte était entrain de creuser un trou dans le tiroir à chaussettes de Tobias depuis plusieurs semaines car il était trop peureux pour mettre un genoux à terre. Il sourit timidement et Loé le poussa doucement par l'épaule.
-Allez, on veut la voir, on sait que tu as bon goût.
Lorsque Tobias revint avec la bague et la montra à ses amis, il sentit que tout devenait un peu plus réel. Ils s'émerveillèrent à la vue de l'anneau en argent sertie d'un diamant noir et Tobias sourit dans son coin parce qu'il avait besoin de ça. Il avait besoin de l'approbation de ses meilleurs amis parce que personne d'autre n'était là pour l'épauler dans cette aussi grande décision.
Il avait peur, ce n'était pas un secret, mais l'idée de se lier officiellement à Brody remuait quelque chose en lui. Il avait peur que Brody refuse, mais il avait aussi peur de perdre Brody sans avoir eu la certitude qu'ils s'appartenaient pour toujours.
Tobias soupira doucement et Arthur se tourna vers lui, laissant Hercule et Loé se chamaillaient sur qui serait le témoins. Il entoura silencieusement un bras autour des épaules de Tobias et le châtain se laissa aller à l'étreinte, reposant sa tête contre l'épaule puissante de son ami.
-Je ne veux pas qu'il dise non, il murmura.
-Il ne dira pas non, il t'aime comme un fou, lui assura Arthur.
Tobias ferma les yeux pensivement. De toute façon, il n'avait pas grand chose à perdre et il préférait le faire plutôt que de regretter de ne pas avoir profité de dire officiellement que Brody était sien.
-Je ne sais pas. Mais je vais le faire.
Arthur sourit doucement.
-Je vais lui demander de m'épouser.
Tobias était de bonne humeur - ce qui était plutôt rare ces derniers temps. Il avait passé une bonne journée à travailler au café du centre commercial, entre Sana, ses collègues et les nouveaux clients. Son patron lui avait offert une promotion, Sana avait réussi ses examens, des potins tout frais courraient à travers le service et Brody l'attendait dans leur appartement et vraiment, rien ne pouvait mal se passer.
Il devait être dans les environs de vingt heures lorsque Tobias daigna faire la fermeture après une heure de ménage. Il descendit les poubelles et emprunta la rue adjacente, ses écouteurs déjà en mains et son coeur pulsant rapidement dans sa poitrine à l'idée qu'il serait bientôt aux côtés de Brody.
Mais c'était sans compter sur la vielle Ford garée en face du centre-commercial. Les lampadaires grésillants éclairaient un tuxedo noir et un sourire franc et Tobias demeura immobile sur le trottoir avec la sensation que Brody n'était qu'une apparition divine.
-Bonsoir, Toby, murmura Brody.
Il papillonna des paupières et ses cils ridiculement longs caressèrent ses pommettes tranchantes. Tobias sourit maladroitement, à la fois touché et surpris.
-Hey, qu'est-ce que tu fais là ?
Brody fit courir sa main le long du bras de Tobias pour attraper doucement son poignet, puis déposa un baiser sur sa joue.
-Je t'emmène dîner.
Les yeux de Brody brillaient légèrement et sa chaleur mêlée à sa délicatesse rendait Tobias guimauve et souple contre lui. Il sourit largement en noyant ses dents dans sa lèvre inférieure.
-Tu m'emmènes à un date ? Il murmura.
Brody hocha doucement la tête et ses doigts glissèrent entre le siens.
-Mais tu es tout beau dans ton smoking et je ne ressemble à rien.
C'était un rire doux et mélodieux qui s'échappa de la poitrine de Brody et Tobias ne savait pas ce qu'il y avait de diffèrent chez lui, mais il sentait que ce soir n'était pas n'importe quel soir.
-Tu es tout le temps beau, Tobias. Allez, viens avec moi.
Tobias se laissa entrainer jusqu'à la vielle Ford en regardant avec dédain son jean tâché de café. Mais Brody ne semblait pas s'en soucier alors il ne dit rien.
Brody se gara sur Bayard Lane et pressa une main dans le bas du dos de Tobias lorsqu'il le conduisit jusqu'à l'entrée du Peacock Inn. Le châtain fut émerveillé par la beauté régnant dans le restaurant : c'était moderne et chic, avec des chaises rembourrées en velours crème, un plafond bordeaux, des tapis persans et une cheminée crépitant au fond de la salle. Des bruits de verres s'entrechoquant et des discussions faciles s'élevaient dans l'air. Toutes les personnes présentes avaient l'air élégantes et raffinées et Tobias n'eut pas le temps de se soucier de sa tenue négligée car Brody lui donna un sourire doux en glissant sa main dans la sienne.
Un serveur les installa à une table reculée, près de la large fenêtre qui donnait sur l'avenue, et Brody lui jeta un coup d'oeil amusé lorsque Tobias fut surpris qu'on lui tire la chaise.
-La cuisine est très bonne ici. Ils grillent beaucoup, c'est de la gastronomie américaine chic, lui dit Brody alors qu'il étudiait la carte des vins.
Tobias hocha la tête, salivant déjà devant les nombreux mets proposés. Il y avait toutes sortes de choses et Tobias avait envie de tout goûter. Mais il se contente de commander le pavé de saumon tandis que Brody opta pour quelque chose de plus raffiné mais Tobias était trop nul en cuisine pour dire ce que c'était. Il avait juste entendu le mot « agneau » lorsque Brody avait commandé.
Tobias avait les joues un peu rouges avec le vin et il parlait joyeusement de sa récente admission en psychologie à Princeton et Brody l'écoutait avec un sourire chaleureux sur le visage, dégustant son plat en même temps. Ils parlèrent aussi des soeurs de Brody, des vacances d'hiver qui approchaient et de leur recherche commune d'un nouvel appartement.
Brody avait déjà remarqué un joli immeuble en centre ville où un appartement s'était libéré au dernier étage. Il y avait un accès au toit, de larges baies-vitrées et une baignoire. Tobias gloussait dans son verre de vin tandis que Brody s'amusait à détaillé chaque chose précise et minutieuse qu'il voulait modifier pour faire de cet appartement un nid douillet.
Ils partagèrent aussi un fondant au chocolat et Tobias eut le fond de la bouteille de vin. Brody n'avait bu qu'un demi verre, mais c'était toujours lui qui servait Tobias et le châtain ne refusait jamais, même après son troisième verre, parce que l'alcool rendait tout plus beau et plus chaleureux autour de lui.
Puis Brody l'emmena se balader autour du quartier. Tobias lui tenait la main et l'écoutait parler de son ancien lycée à Reynoldsburgh. Ils sautèrent au-dessus des barrières et s'installèrent près du canal au Delaware and Raritan Canal State Park en partageant une autre bouteille de vin.
Brody lui parlait de stupides constellations mais la seule chose que Tobias voyait, c'était le mouvement des lèvres de Brody pendant qu'il disait des choses ridicules et la chaleur qui émanait de lui. Il déblatérait sur des choses complètement débiles, mais Tobias souriait doucement parce que Brody parlait avec tant de passion que c'en était presque attachant.
-Je t'aime, il murmura.
Brody était probablement entrain de parler d'Orion ou de La Grande Ours, Tobias n'en avait aucune idée. Mais ce dont il était certain, c'était d'avoir vu un sourire se dessiner sur les lèvres de Brody et la légère rougeur qui lui monta aux joues.
-Moi aussi, chuchota Brody. Je t'aime.
Et c'était toujours un peu étrange de l'entendre lui dire, peut-être aussi un peu effrayant, mais Tobias sentait que c'était juste et correct et il avait le sentiment que tout devenait réel et c'était une réalité douce et chaleureuse dans laquelle il se glissait avec plaisir.
NDA : ET OUI TOBIAS PRÉVOIT DE FAIRE SA DEMANDE EN MARIAGE OULALALAAAAAAA!!!!!! ❤️❤️❤️
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