Chapitre 66


« la tristesse est comme une drogue : ça t'éloigne de la réalité et te fais voir le monde d'une toute autre manière. »

TOBIAS.

L'hôpital de Princeton était de l'autre côté de la ville et Tobias ne prit même pas la peine de réveiller les autres lorsqu'il quitta l'appartement, les clés de sa voiture entre les mains. Il n'était pas sûr d'être en état de conduire, mais putain, il s'en fichait complètement. Le soleil était à peine levé alors qu'il gagnait le parking, et la neige tombait doucement sur la ville encore endormie.

Il grilla la moitié des feux rouges et encore plus de priorités jusqu'à se garer n'importe comment sur le parking du complexe de l'hôpital. C'était gigantesque et Tobias avait les larmes aux yeux, le coeur douloureux et la tête lourde alors qu'il se précipitait vers l'accueil. Le bon monsieur lui indiqua le quatrième étage dans l'aile ouest et Tobias courut dans les escaliers parce que l'ascenseur prenait trop de temps.

-Tobias, Seigneur, tu es là ! S'exclama Nick quand il l'aperçut de l'autre côté du couloir.

-Où est-il ? Tempêta Tobias, regardant désespérément de tous les côtés. Où est-il, putain ?

Nick le regarda, de la compassion débordant de ses prunelles océans.

-Toby, calme-toi, il-

-Mais comment veux-tu que je me calme, bordel ? Il hurla.

Les sanglots étouffaient Tobias et il se sentait tomber dans un gouffre infernal, une spirale de désespoir.

-Il est en réanimation, ok ? Tu ne peux pas le voir pour le moment.

Tobias tremblait et tout était flou autour de lui. Il sentait son coeur battre trop fort dans sa cage-thoracique et il ne savait plus rien, il ne comprenait plus rien. Tout tournait et divaguait et disparaissait autour de lui au fur et à mesure qu'il réalisait l'ampleur de la situation.

Nick attrapa ses avants-bras quand Tobias tressaillit et faillit tomber.

-Hey, Toby, il est encore là, ok ? Le résonna le blondinet.

Mais tout tanguait et semblait lointain. Tobias papillonna des paupières et essaya vainement de se stabiliser sur ses talons. Nick pressa une main sur sa hanche.

-Il est encore là. Il a fait une crise pendant qu'il conduisait, ses poumons se sont remplis d'eau, et il a perdu le contrôle de la voiture avant de tomber dans le fossé à côté de l'autoroute. Il a juste une foulure à la cheville et une contusion au front.

Tobias croyait qu'il allait s'évanouir.

-Mais - il est - il est-

Il n'arrivait pas à parler. Sa bouche était sèche et pâteuse et tout s'emmêlait dans son esprit.

-Il a perdu connaissance, mais ça va, ok ? Il va bien.

Tobias s'écroula contre Nick, sentant que pour le moment, il n'était pas capable de supporter seul le poids de cette réalité. Ses larmes mouillèrent l'uniforme de Nick mais le blondinet ne sembla pas s'en soucier et entoura silencieusement ses bras autour du corps tremblant de son ex petit-copain.





La salle d'attente était silencieuse, hormis le petit garçon qui jouait autour de la table de basse. Tobias fixait le mur en face de lui avec la sensation que rien n'avait de sens autour de lui.

-Tiens.

Il releva le regard pour croiser le regard doux et le sourire rassurant de Nick. Le blondinet lui tendait une tasse de café. Tobias s'en saisit avec un faible merci, mais sa gorge était douloureuse tant il avait pleuré pendant les dernières heures.

Tobias était ici depuis presque huit heures maintenant, le soleil brillait à travers les larges fenêtres et un peu de neige tombait sur les trottoirs, mais Tobias avait toujours l'impression que tout tanguait autour de lui au fil des heures qui accroissaient son angoisse.

-Tu as des nouvelles ? Il murmura, pressant ses doigts glacés contre la surface chaude de la tasse.

Nick s'assit à côté de lui en soupirant et réajusta ses lunettes. Tobias savait que c'était un signe de nervosité.

-Il est réveillé, répondit doucement Nick en évitant le regard de Tobias.

Le châtain se redressa à une vitesse hallucinante, manquant de renverser le contenu du récipient sur ses cuisses.

-Il est - quoi ? Pourquoi tu ne m'as rien dis ? Il s'exclama.

Quelques patients se tournèrent vers lui mais putain, Tobias s'en fichait. Brody était en vie et c'est vraiment tout ce qui importait.

Nick soupira de nouveau et le regarda brièvement.

-Écoute, Toby, je suis désolé mais - hum - Brody a dit qu'il ne voulait pas te voir.

La voix de Nick s'éteignit doucement à la fin de sa phrase tandis que le coeur de Tobias tombait dans ses talons. Il papillonna des paupières parce que tout devenait trop autour de lui. Il voulait voir Brody. Il avait besoin de voir Brody.

Nick sembla remarquer les larmes aux coins de ses yeux et pressa une main affectueuse contre son genoux.

-Hey, Toby, ce n'est pas contre toi, ok ? C'est juste qu'il ne veut pas que tu le vois dans cet état.

-Mais je m'en fiche ! Je veux le voir, Nick !

Et son ton sonnait tellement désespéré que le regard de Nick s'adoucit et il eut un sourire maladroit.

-Il sort dans deux ou trois jours, vraiment, ça devrait aller. Je te promets que je prendrai soin de lui.

Tobias se leva tellement rapidement de son siège que le monde tourna autour de lui et il crut qu'il allait vomir pendant un court instant. Mais quand sa vision redevint nette, il croisa le regard du blondinet.

-Je m'en fous de deux ou trois jours ! C'est maintenant que je veux le voir ! Il dit avec détermination.

Nick se leva et pressa une main contre le bras de Tobias. Mais le châtain se dégagea de son étreinte en reniflant.

-Emmène-moi le voir, il insista.

L'infirmier soupira.

-Je ne peux pas.

-Alors dis-moi où est la chambre et j'irais tout seul.

Tobias sentait l'alcool purgeait dans son cerveau et sa migraine était vraiment douloureuse. Le monde divaguait un peu autour de lui mais la seule chose claire était qu'il voulait voir Brody.

-Je pense que tu devrais rentrer te reposer, Tobias. Tu as encore la gueule de bois et-

-Putain mais Nick ! Tu comprends que j'ai besoin de le voir ou pas ? Hein ? J'ai besoin de le voir ! Il répéta.

La moitié de la salle avait les yeux fixés sur la scène que Tobias créait mais il s'en fichait tellement.

Nick sourit tristement et battit des cils.

-Je comprends. Je te promets que je comprends mais-

-L'infirmier Nicholas Gumble est demandé en salle d'opération B-217, appela une voix dans les hauts-parleurs. Je répète, l'infirmier Nicholas Gumble est demandé en salle d'opération B-217 pour une intervention d'urgence.

Le blondinet regarda brièvement les enceintes, puis pressa la main de Tobias et murmura un désolé avant de s'échapper dans le couloir.

Tobias demeura immobile au milieu de la pièce pendant un long moment, regardant le couloir vide où Nick courait il y a quelques instants. Tout semblait se détacher en pièce autour de lui, l'abandonner et le laisser seul pour gérer tout ça. Tobias n'était pas sûr d'avoir la force d'affronter la réalité de la situation actuelle.

Un trou béant creusait sa poitrine là où son amour pour Brody s'éparpillait et se brisait.





-Hey, Toby ! C'est Loé ! Je viens d'apprendre pour l'accident de Brody et je suis vraiment, vraiment désolé. J'espère qu'il va bien et que toi aussi. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose et tu sais que la porte de l'appartement est toujours ouverte. Bye, prends soin de toi.

Le regard de Tobias était perdu dans les volutes que créait la peinture du plafond tandis que sa messagerie défilée en boucle.

-Tobias, c'est Arthur. Loé a eu un appel de Nick et on voulait juste te dire qu'on est là pour toi, hein ? Je comprends si t'as besoin de rester seul, je peux t'emmener des affaires si tu veux. Tu sais que je t'aime. Bisous.

-Hé, Toby, c'est encore Loé. Tu réponds ni aux messages et ni aux appels donc bon, je force un peu hein. Je comprends que t'ailles pas bien mais si tu pouvait juste nous donner un signe de vie pour nous dire que ça va, ce serait vraiment cool parce qu'on s'inquiète vraiment. Si tu pouvais nous dire où tu te caches aussi, ce serait sympa. J'ai des lasagnes dans le congélateur pour toi. Appelle-moi vite !

-Bon, Tobias, c'est le troisième message que je te laisse en l'espace de deux jours. Je suis vraiment inquiet. Appelle-moi ou envoie-moi un message s'il te plaît. Je serais toujours là.

Tobias soupira et roula sur le matelas, enterrant son visage dans l'oreiller de Brody. Il sentait le musc, la Cologne et l'homme et Tobias voulait se fondre dans les odeurs du basané.

Il avait passé le plus clair de son temps dans l'appartement de Brody, dans ses vêtements, à dormir ou regarder The Big Bang Theory. Ça faisait trois jours qu'il flânait entre le salon et la chambre et la seule fois où il était sorti, c'était pour aller acheter une bouteille de vin dégoutant dans l'épicerie du coin.

Tobias évitait les miroirs, ne dormait pas et ratait probablement pleins de cours importants à l'université mais il s'en fichait pas mal. Le droit ne l'intéressait pas. Il avait regardé quelques autres options sur internet et s'était surprit à s'intéresser au département psychologique de Princeton. Mais ce n'était qu'une idée vague. Ses objectifs étaient flous et son avenir incertain.

La seule certitude qui faisait battre son coeur pour le moment était que Brody était à l'hôpital parce qu'il avait fait une crise et qu'il avait failli mourir et qu'il était peut-être entrain de mourir en ce moment.

Tobias enfonça son visage dans le coussin et soupira plus fort. Il n'arrivait même pas à pleurer parce qu'il l'avait tellement fait ces derniers jours que maintenant, il ne ressentait que le vide. Un gros vide, une plaie géante au niveau de sa poitrine et une douleur insupportable au ventre. La dernière fois qu'il avait essayé de manger, il avait vomit et s'était allongé sur le sol de la salle de bains en attendant que la douleur s'en aille. Mais elle n'était jamais partie.

Il avait aussi essayé d'envoyer des messages à Brody, mais il ne lui répondait pas et quand le châtain essayait de l'appeler, il tombait directement sur sa messagerie. Nick lui avait envoyé quelques messages pour le prévenir des dernières nouvelles à propos de Brody, mais le dernier disait que le basané avait fait une grosse chute de tension et qu'il avait dû être mis sous une aide à oxygénation. Les médecins traitants de Brody avaient donc décidé de le garder plus longtemps sous surveillance mais il refusait toujours que Tobias vienne le voir.

Les jours s'écoulaient et se ressemblaient. Nick lui avait dit que Maureen et Tori étaient venus voir Brody. Tobias avait pleuré dans son coussin parce que sa famille pouvait le voir mais pas lui. L'inquiétude constante, le manque de sommeil et la tristesse rendait Tobias fou et il n'arrivait plus à dormir, plus à manger.

Loé, Arthur et Hercule avaient laissé d'autres messages, mais Tobias n'y avait toujours pas répondu. Il avait juste envoyé un message à Loé pour lui prévenir que ça allait et qu'il avait juste besoin de temps seul. Son ami avait répondu qu'il comprenait puis il lui avait envoyé des images drôles avec l'espoir que ça le fasse sourire.

Ça ne marcha pas mais Tobias soupira à l'attention et s'endormit dans le lit de Brody, enchevêtrait dans plusieurs couches de couettes.




Tobias remua dans son sommeil en grognant dans le coussin. Il réalisa seulement qu'il s'était réveillé à cause de l'agitation dans la pièce d'à côté quand il entendit des voix familières à travers les cloisons. Tobias se redressa sur le matelas en fronçant les sourcils, son cerveau encore embrumé par le sommeil, mais il entendait distinctement des voix de l'autre côté de la porte.

-Je pensais que tu aurais un appartement plus grand, marmonna une première voix.

-C'est vrai, c'est tout petit, on dirait ma chambre. Tu as une chambre au moins ?

Le châtain passa une main sur son visage, paniquant un peu à l'idée que ce soit des inconnus qui se soient introduis dans l'appartement, mais les voix sonnaient étrangement familières. Tobias n'arrivait pas réellement à les distinguer proprement, trop fatigué pour se concentrer.

Mais il n'eut pas le temps de blâmer son cerveau pas vraiment coopératif, que la porte de la chambre s'ouvrit largement. Tobias papillonna des paupières à la lumière aveuglante qui pénétra dans la pièce.

La silhouette s'immobilisa dans l'encadrement de la porte et le coeur de Tobias battait dans sa gorge quand il croisa des yeux dorés.

-Brody, il haleta.

Le basané était figé devant lui, mais Tori courut entre ses jambes avec un sourire.

-Ah, ça sent le mort ici ! Elle s'exclama.

-Tori, c'est pas poli ! Cria une voix derrière que Tobias cru reconnaitre comme celle de Maureen.

Mais il s'en fichait pas mal parce que Brody se tenait devant lui, pâle et maigre, une casquette des Brooklyn Nets vissée sur ses cheveux. Tobias ne savait pas quoi faire de lui-même.

Brody déglutit bruyamment et regarda brièvement au-dessus de son épaule.

-Hum, maman ? Faut juste que - ouais, vous pouvez aller vous installez à l'hôtel sans moi, non ?

Maureen lui répondit quelque chose que Tobias ne comprit pas parce que putain, Brody portait l'un de ses t-shirts et c'était tellement adorable et puis, il était juste là et Tobias ne l'avait pas vu depuis plus de huit jours.

Quand la porte d'entrée claqua finalement, Brody se tourna de nouveau vers Tobias, semblant timide et maladroit.

-Euh, hey, qu'est-ce que tu fais ici ? Il murmura faiblement.

Tobias s'assit sur le lit, se sentant à la fois si loin et si près de Brody.

-Tu m'as donné une clé, tu te rappelles ?

Sa voix était rauque et cassée par les larmes et Tobias se sentait comme un déchet.

-Ouais. Ouais, bien-sûr, répondit Brody.

Un silence gênant occupa tout l'espace pendant ce qui sembla une éternité avant que Tobias ne se décide à faire quelque chose.

-Ça - ça va ? Il demanda, incertain et un peu inquiet.

Ok, très inquiet.

Brody soupira et s'assit sur le bord du matelas en tripotant ses doigts. Tobias savait qu'il était nerveux parce qu'il le connaissait de cette manière personnelle et il savait que quand il jouait avec ses mains, Brody n'était pas à l'aise.

-Je sais pas. Peut-être. Mieux qu'il y a une semaine déjà.

Il eut un léger rire amer et Tobias sentit son coeur pulser plus fort dans sa cage-thoracique. Il papillonna des paupières pour repousser des larmes qui menaçaient de couler.

-Tu ne m'as pas prévenu que tu sortais aujourd'hui, il murmura.

Il ne voulait pas que ça sonne comme un reproche mais sa voix sortit plus sèche qu'il ne l'aurait voulu.

Brody passa une main sur son visage en soupirant.

-Je suis désolé, il souffla entre ses mains. Je voulais pas que tu me vois dans cet état.

Le coeur de Tobias se comprima dans sa poitrine.

Brody était maigre, pâle et ses joues étaient creuses, mais il était toujours aussi beau aux yeux de Tobias.

-Tu es magnifique, murmura Tobias en pressant une main contre son genoux.

Le basané regarda les doigts étalés sur sa cuisse pendant un long moment et Tobias remarqua une larme rouler le long de sa joue.

-Je ne voulais pas que tu t'inquiètes, il chuchota, comme un secret ou une confidence. J'allais vraiment pas bien et je refusais que tu me vois dans cet état. C'était - c'était impossible. Je ne voulais pas te faire du mal.

Les épaules de Brody se secouèrent légèrement sous les sanglots et Tobias le prit dans ses bras, pressant son nez contre son cou, et laissa Brody trembler contre lui.

C'était tellement bon de pouvoir prendre Brody dans ses bras de nouveau, mais le coeur de Tobias se brisait aussi un peu et même s'il avait l'impression de revivre dans les bras du basané, il avait aussi l'impression qu'une part de lui mourait lentement.

Ils finirent par s'allonger sur le matelas, une pile de membres emmêlés sous les couvertures, et Tobias décrivait des cercles contre le dos de Brody, le berçant lentement avec les battements de son coeur. Le basané était maintenant plus calme, respirant lentement et régulièrement contre son cou, et Tobias l'aimait tellement qu'il en avait mal.

-Tu m'en veux ? Chuchota doucement Brody.

Tobias aurait voulu dire oui parce que c'était le cas, mais Brody était émotionnellement instable et il n'arrivait pas vraiment à être énervé contre lui. Alors il secoua lentement la tête. Brody renifla contre lui et entortilla son doigt dans le t-shirt de Tobias.

-Tu portes mon t-shirt, il souffla.

Tobias sourit et embrassa sa tempe.

-Tu portes le mien.

Brody hocha lentement la tête.

-Tu l'as oublié à Reynoldsburgh. Tu me manquais quand j'étais tout seul à l'hôpital alors je l'ai mis.

-Il te va mieux de toute façon.

Le basané gloussa doucement et c'était un son doux et vulnérable et Tobias embrassa son front. Il avait des points de sutures juste au-dessus de son arcade sourcilière gauche, mais ça ne semblait pas très grave alors Tobias ne s'en soucia pas plus que ça.

-Tu m'as manqué aussi, il continua.

Tobias rencontra le regard doré de Brody à travers la pénombre de la chambre et un sourire timide et maladroit se dessina sur les lèvres du basané avant qu'il ne les presse lentement contre celles du châtain.

C'était maladroit et chaste au début, juste pour se retrouver, puis Brody approfondit le baiser et pressa son corps entier contre celui de Tobias. Le châtain lécha sa langue et suça sa lèvre inférieure et le gémissement de Brody mourut au fond de sa gorge alors qu'il montait sur ses hanches.

Avoir Brody tout contre lui, juste au-dessus de lui, était une sensation tellement divine que Tobias voulait juste rester comme ça pour toujours, embrassant les lèvres molles et humides du basané jusqu'à qu'elles soient bleues et gonflées.

Mais le basané se sépara lentement de lui et pressa son front contre le sien en reprenant lentement son souffle, expirant par le nez et fermant les yeux.

-Je suis désolé, il murmura. J'ai vraiment des poumons de merdes.

Tobias embrassa sa mâchoire et caressa sa hanche.

-C'est pas grave, il répondit pour le rassurer.

Brody sourit doucement et cacha son nez dans le cou de Tobias, étalant tout son poids sur le châtain. Mais cela ne dérangeait pas Tobias. Brody était plutôt léger maintenant et n'importe quelle excuse pour l'avoir dans ses bras était bonne.

-Je t'aime, souffla Tobias dans son oreille parce qu'il pouvait le dire et voulait le dire.

Brody se mordit légèrement la lèvre inférieure et ses bras se resserrèrent autour du cou de Tobias.

-Je sais, il murmura timidement.

-Je l'espère bien.

Ses pouces caressaient les hanches de Brody et le basané soupirait d'aise contre sa nuque.

-Merci.

Sa voix était basse et rauque et Tobias fronça les sourcils.

-Pour quoi ?

Brody sourit en ancrant son regard dans celui du châtain.

-Pour être toi, pour être toujours là, pour m'aimer. Je ne te mérite pas.

Tobias sourit doucement.

-J'aime t'aimer.

Brody embrassa le bout de son nez affectueusement.

-Et j'aime que tu m'aimes.

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