« Tu appelles les shots bébé. Je veux juste être tien. »

TOBIAS.

Tobias avait passé les trois jours les plus merveilleux depuis un bon moment. Rencontrer la famille de Brody avait été un réel plaisir et passer du temps avec eux l'était encore plus. Il avait eu la chance d'en apprendre plus en tant que personne mais aussi en tant que petit-ami, alors partir n'était vraiment pas quelque chose de facile.

Il avait embrassé Ayan et les soeurs de Brody en les remerciant pour tous ce qu'ils avaient fait pour lui au cours de son séjour, et Maureen l'avait câliné en lui fourrant une boite de cookies encore tièdes dans les mains. La route allait en effet être longue, Tobias avait décidé de rouler de nuit.

Lorsqu'il put finalement s'extirper de la demeure des Andersen avec des traces de rouges à lèvres sur les joues, Tobias eut l'occasion de profiter une dernière fois de Brody.

-Tu fais attention sur la route, hein ? Ils ont annoncé de la neige.

Tobias hocha la tête en fourrant son sac de voyage dans le coffre. Il aimait que Brody se préoccupe de son bien-être.

-Ne t'inquiète pas pour ça. J'ai des chaînes pour les roues dans le coffre s'il y a vraiment un problème.

Brody sourit en acquiesçant et attrapa Tobias par les hanches pour déposer un baiser chaste sur ses lèvres. Le châtain accrocha ses mains aux biceps de Brody en souriant.

-Tu m'appelles quand tu es rentré ? Murmura Brody.

-Promis, répondit Tobias.

Le basané l'entoura des ses bras et le châtain se fondit contre sa chaleur, adorant ce cocon de sécurité et de protection qui l'entourait.

-Tu vas me manquer, il murmura dans le pull de Brody.

-Hé, on se revoit mercredi matin, c'est dans à peine deux jours, gloussa le basané.

Tobias soupira contre lui parce que deux jours loin de l'autre était beaucoup plus dur que Brody l'imaginait.

-Merci, il souffla dans son pull.

Brody l'embrassa longuement contre le capot de la voiture, prétendant que deux jours ce n'étaient vraiment pas beaucoup mais refusant de lâcher Tobias.

-Il faut vraiment que j'y aille, dit Tobias en pinçant la hanches de Brody.

Le basané se tortilla dans ses bras et se recula de l'étreinte.

-Encore un, murmura Brody.

Tobias leva les yeux au ciel et pressa ses lèvres contre celles de Brody encore une fois. Mais c'était son compter sur le charme du basané, qui le pressa contre la carrosserie en glissant sa langue entre ses lèvres, suçant et léchant comme s'il n'avait jamais rien désiré d'autre. Le châtain haleta et il sentit Brody sourire dans le baiser.

-Tu dois partir, c'est ça ? Il le taquina parce que maintenant c'était Tobias qui réclamait des baisers.

-Oh, ferme-là.

Tobias l'embrassa encore un peu puis prit finalement la route après avoir repoussé Brody une dernière fois. Le basané secouait la main alors qu'il s'éloignait du quartier et Tobias ne put retenir ce sentiment de nostalgie qui se propageait dans sa poitrine car ces trois jours avaient vraiment été exceptionnels, avec une dimension différente de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble auparavant. Il espérait qu'un jour, il reverrait les soeurs de Brody.

Le lendemain, Tobias se réveilla avec seulement une heure de sommeil dans les jambes et Loé qui sautait sur son lit.

-Allez, Toby, debout ! Y a les résultats des examens qui son affichés aujourd'hui !

Tobias grogna dans l'oreiller et se retourna en attrapant la couette pour la mettre au-dessus de sa tête.

-Ta gueule, Loé, laisse-moi dormir.

Il avait dormi dans la chambre d'Arthur - étant donné qu'il passait désormais le plus clair de son temps chez Blaise - et la pièce sentait le musc et l'homme et Tobias pensait qu'il pourrait se fondre dans cette odeur mais en même temps, ce n'était pas celle de Brody.

Loé se laissa tomber à côté de lui.

-C'était bien là-bas ? 

Tobias grogna dans l'oreiller pour toutes réponses et ferma les yeux plus fort. Un silence s'abattit dans la chambre et Tobias songea à l'idée que Loé soit parti.

-Tu aurais pu nous le dire, murmura finalement Loé.

-De quoi ? Il grommela, sa voix légèrement étouffée entre les draps.

-Que tu t'étais remis avec Brooklyn.

Tobias soupira en frottant sa joue contre l'oreiller. Il ne voulait vraiment pas avoir cette conversation maintenant.

-Je veux dire - moi je m'en fous, tu fais ta vie, mais est-ce que t'es sûr que c'est le bon choix ? Je veux dire - Nick était bien et - et - je m'inquiète pour toi, Toby, je ne voudrais pas qu'il te fasse du mal de nouveau.

Le châtain demeura silencieux pendant quelques instants parce qu'il ne savait honnêtement pas trop quoi dire. Il préféra se retourner dans le lit et se blottir contre la chaleur rassurante de son meilleur ami. Loé entoura ses épaules d'un bras et caressa doucement son bras.

-Je suis amoureux de lui, murmura Tobias dans son t-shirt. Je veux être avec lui.

Loé soupira en hochant la tête.

-Si c'est que tu veux, je ne m'opposerais pas. J'espère juste que - ouais, j'aurais pas à te ramasser à la petite cuillère comme la dernière fois.

Tobias sourit contre lui et lui pinça la hanche.

-Tu adores me ramasser à la petit cuillère.

Le grand brun gloussa doucement et prit Tobias complètement dans ses bras.

-Mais je t'adore encore plus, Toby.

Le châtain se fondit avec plaisir dans l'étreinte, reposant son visage dans l'épaule de son ami. Il aimait que Loé soit à l'aise avec ce genre de chose, qu'il ne soit jamais repoussé par les étreintes serrées parce que c'est trop gay ou une connerie comme ça.

Après s'être rendu à Princeton pour deux heures de cours et pour voir les résultats de leurs examens, Tobias et Loé étaient rentrés à l'appartement.

Le châtain ne disait pas grand chose. Il avait foiré ses partiels et ça ne l'étonnait pas tant que ça mais il commençait sérieusement à revoir son orientation. Maintenant qu'il avait complètement coupé le fil avec ses parents, Tobias se disait qu'il pourrait peut-être revoir ses choix, peut-être dans un domaine qui lui plairait réellement. Comme dans l'art, dans la danse ou dans l'enseignement.

En revanche, Loé avait cartonné à ses partiels et sautait partout dans l'appartement en montrant ses notes. Tobias ne pouvait qu'être content pour lui, mais Brody lui manquait et ses mauvais choix d'orientation le rendait irritable.

Il passa la soirée avec Hercule - qui revenait d'un long week-end dans l'État de New York pour affronter l'équipe de football de Cornell U - et Arthur - qui lui avait passé la dernière semaine avec Blaise. Loé, qui était toujours de bonne humeur, avait fait des plats de lasagnes géantes.

Tobias apprit qu'Arthur avait son coming-out et que tout le monde avait très bien pris la nouvelle et qu'il avait même pour projet de leur présenter Blaise. Cela rendit Tobias heureux et même si Loé avait soupiré que « encore un gay, putain, c'est quoi votre délire avec les fesses ? », Tobias savait que c'était affectif et qu'il avait les meilleurs amis du monde.

Yann et Jodi se joignirent à eux un peu plus tard dans la soirée et c'était plutôt cool, Tobias s'amusait. Ils firent un tournoi FIFA et personne ne voulait être dans l'équipe du châtain parce qu'il était trop nul, mais Tobias ne s'en soucia pas, ils avaient raison de toute façon. Il finit comme même par faire binôme avec Arthur et ils perdirent mais ce n'était pas grave parce que Loé mettait la musique plus fort et amenait toujours plus de bières.

Tobias avait échangé quelques messages avec Brody. Le basané était parti vers vingt-trois heures de chez lui et son GPS prévoyait qu'il arriverait entre six et sept heures du matin. Il lui manquait déjà et Tobias sourit quand Brody lui envoya un selfie dans un McDo.

-C'est quand même incroyable de se prendre une bite dans le cul.

Jodi gloussa en tendant le joint à Loé et Tobias se tourna vers Arthur. Son cerveau baignait dans un agréable bain d'alcool. Le grand bouclé était allongé par terre en regardant le plafond tandis que Tobias était contorsionné bizarrement dans un fauteuil. Hercule prenait tout le canapé, Yann était assit près de la baie-vitrée et Jodi et Loé exécutaient des petits pas de danses ridicules dans le salon, des bières et des joints à la main.

-Nan, sérieux, ça vous tente pas d'essayer de coucher avec un mec ? Demanda Arthur.

Il semblait si petit et juvénile et vulnérable et Tobias pensait qu'il allait surement vomir.

-Nan merci, ça va aller, répondit Yann en secouant la main.

-Pas pour moi non plus. Je suis plus pour les gros seins, lança Jodi en imitant lesdits seins avec ses mains.

-Vous ratez vraiment quelque chose, balança Tobias en buvant une nouvelle gorgée de son Jagerbomb.

Arthur se redressa sur le tapis et fit trinquer son verre contre celui du châtain.

-Aux enculés ! Il s'exclama.

Tobias sourit et rigola un peu.

-Aux enculés ! Il répéta en buvant cul-sec la fin de son verre.

The Creation retentirent à travers le salon et Tobias se leva sur la table basse en commençant à danser sur le son entrainant. Jodi et Loé l'acclamèrent et Tobias continua de se déhancher, fermant les yeux et appréciant l'instant présent. L'ivresse rendait le monde plus beau et ses objectifs atteignables.

Le salon baignait dans un mélange de fumée toxique et d'alcool collant mais c'était bien, c'était bon. Tobias avait foiré ses examens et pour le moment, son avenir était vraiment flou, mais là, alors qu'Arthur monta sur la table avec lui en hurlant les paroles de la chanson avec un nouveau Jagerbomb dans la main, Tobias s'en foutait tellement. Il cria avec lui, bu son cocktail et dansa jusqu'à deux heures du matin sans se soucier de ce qui arriverait après.

Il fut réveillé par un bruit incessant de vibrations. Tobias grogna et papillonna des paupières, des frites froides collées sur la joue et les bras collants d'alcool et de sucre.

-T'bias, c'ton téléphone, décroche, grommela une voix quelque part dans le salon.

Le châtain roula contre Arthur et se pressa plus fort contre lui. Pourtant, son téléphone ne semblait pas vouloir cesser de s'agiter.

-Tobias, putain !

Il reconnut Yann à travers la brume de l'alcool. Il cligna plusieurs fois des yeux puis se redressa, sa tête bourdonnant avec l'ivresse. Il réussit quand même à distinguer son téléphone. Il l'attrapa et se releva difficilement du canapé pour s'éloigner dans le couloir.

Ses cheveux collaient à différents endroits de son visage et sa langue était épaisse et pâteuse dans sa bouche alors qu'il décrochait.

-Allô ? Il répondit d'une voix rauque et enrouée.

Il bailla et passa une main dans ses cheveux. Il avait l'impression qu'un marteau-piqueur persécutait son crâne.

-Tobias, Dieu merci ! Ça fait six fois que je t'appelle, qu'est-ce que tu fous ?

Tobias éloigna légèrement le téléphone de son oreille quand il entendit son interlocuteur hurler.

-Hé, Nick, calme-toi. Il est quelle heure ? Il grogna.

Le châtain s'assit contre le mur du couloir et lutta pour ne pas fermer les yeux.

-Putain, Toby, on s'en fout ! Il doit être - je ne sais pas, cinq heures du matin ou - putain, on s'en fout !

Tobias remarqua seulement à ce moment-là à quel point Nick semblait inquiet et paniqué. Il fronça les sourcils.

-Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu m'appelles ? T'es pas en service ?

-Si, justement et-

Nick se coupa et soupira et Tobias savait qu'il passait une main nerveuse dans ses cheveux. Il se redressa contre le mur, soudainement beaucoup plus inquiet et moins préoccupé par sa gueule de bois.

-Nick, qu'est-ce qu'il se passe ? Il répéta.

Le blondinet inspira longuement à l'autre bout du fil.

-Ce sont de mauvaises nouvelles, il murmura.

Tobias sentit son coeur battre dans sa gorge et il déglutit pour repousser l'irrépressible sentiment d'inquiétude.

-Quoi ? Qu'est-ce que tu as fais ?

-Non, non, Tobias, c'est pas moi, c'est - c'est Brody.

La voix de Nick était basse alors qu'il prononçait le prénom du basané.

Tobias sentit son corps entier se figer contre le mur et ses yeux s'élargirent.

Non. Non, pas maintenant, pas encore.

-Il a eu un accident, Toby. Je suis désolé - je suis tellement, tellement désolé, murmura Nick.

Et le monde entier se fracassa autour de Tobias.

NDA : je pose ce chapitre en rush, j'ai réussi à m'échapper au Starbucks et je crois que mes potes vont s'inquiéter si je reviens pas avant qu'ils soient réveillés parce que je suis le seul qui sait cuisiner haha. en plus on a tous une bonne grosse gueule de bois donc s'il y a des fautes, accusez la bouteille de vodka pas chère :)

et je suis d'ailleurs vraiment désolé parce que je ne sais pas quand qu'est-ce que je pourrais reposter et je vous laisse avec une fin hyper stressante oops! alors je vous laisse imaginer le pire et moi je vais chercher un moyen de capter la 4G au milieu de la forêt, bye!!!