Chapitre 63


« tout est flou, mais les sentiments sont réels. »

BRODY.

Brody traçait des cercles sur la peau chaude de Tobias, appréciant la façon dont il soupirait d'aise dans le coussin.

-Il est quelle heure ? Marmonna Tobias, sa voix rauque et légèrement étouffée par les draps.

-Sept heures et demie.

Le châtain grogna et retourna son visage de façon à voir Brody.

-B'jour, il souffla, papillonnant lentement des paupières.

Ses cheveux étaient un désastre et une marque rouge pliait sa peau là où elle avait été enterrée dans le coussin.

Brody sourit.

-Bonjour, bébé.

Tobias sourit aussi en fermant les yeux, déposant un baiser sur l'épaule de Brody.

-Tu as bien dormis ? Il murmura.

-Ouais. Et toi ?

-Je suis toujours épuisé après la baise.

Brody gloussa en pressant son corps contre la chaleur qui irradiait de celui de Tobias.

-C'est bon signe, non ?

Tobias pressa une main sous sa tête en ouvrant les yeux, rencontrant le regard de Brody à travers la faible luminosité de l'aube qui filtrait à travers les rideaux.

-Très.

-Tant mieux, alors.

Tobias embrassa le bout de son nez et Brody le trouvait trop niais.

-Tu restes jusqu'à quand ? Il demanda, reprenant ses caresses contre le dos puissant de l'étudiant en droit.

Le châtain haussa une épaule en soupirant.

-Je ne sais pas. Lundi soir je crois, je n'ai pas cours de la journée mais au moins, je pourrais être présent le mardi.

Brody hocha doucement la tête.

-Tu rentres avec moi ou tu restes plus longtemps ?

-C'est l'anniversaire de Tori mardi. Je partirais après je pense.

-Cool.

Tobias avait les paupières lourdes, Brody se dit qu'il aimait ses caresses.

-Ça ne fera qu'un jour à attendre, je pense qu'on s'en sortira, murmura Tobias.

Brody hocha de nouveau la tête, pinçant ses lèvres avec un soupir.

Au même moment, on tambourina sur la porte et avant même que Brody ne puisse dire quelque chose, une tornade déboula dans la chambre et sauta sur le lit en criant.

Cette tornade ambiante portait le nom de Tori.

-Hey, les garçons ! Je vais à l'école !

Brody sourit tandis que sa soeur se laissait tomber entre eux.

Tobias remonta légèrement la couette sur son corps.

-Salut, Tori, il sourit joyeusement.

-Beurk, me dites pas que vous êtes tout nu là-dessous, elle grimaça.

Son petit nez se fronça de dégoût et Tobias lança un regard lourd de sous-entendus au basané.

-Nan, on porte des caleçons, t'inquiète pas, mentit Brody en envoyant en clin d'oeil discret à Tobias.

-Ok, ça va alors.

Tori rayonnait de nouveau.

-Tu t'aies fais mal hier ? Elle demanda en regardant Tobias avec attention, se penchant au-dessus de ses genoux.

Tobias fronça les sourcils et regarda brièvement Brody.

-Euh - non, pourquoi ?

Elle haussa les épaules.

-Vous faisiez des bruits bizarres, je me suis dis que tu t'étais pris un coin de meuble dans le petit doigt de pied. Je fais les mêmes bruits que toi quand je me cogne comme ça.

Tobias explosa de rire dans les draps et Brody gloussa doucement à côté.

-Nan, nan, c'est Brody qui s'est fait mal. Il s'est pris un - balai.

Brody étouffa un rire.

Tori ouvrit des yeux larges.

-Ah oui ? Tu t'aies fais mal ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Oh, il est juste maladroit. Il a cru qu'il était plus fort que moi.

Le petite fille pressa ses poings sur ses hanches avec sérieux.

-Mais mon frère est le plus fort. Pas vrai Brooklyn ?

Brody envoya un regard malicieux à Tobias.

-La vérité sort de la bouche des enfants.

-C'est vrai que tu est trop occupé à sortir d'autres trucs de ta bouche, rétorqua Tobias.

Tori sembla confuse tandis que Brody levait les yeux au ciel.

-C'est petit ça, Toby. Très petit.

-Qu'est-ce qui sort de la bouche de Brody ? Demanda Tori, si innocente et beaucoup trop mignonne.

-Tu ne me croirais pas si je te le disais, répondit Tobias.

Les petits sourcils de Tori se froncèrent, mais Maureen héla son prénom depuis le bas de l'escalier.

-Je vais être en retard pour l'école, elle s'exclama.

Elle embrassa Tobias sur le front et fit un câlin à son frère.

-Ne faites pas de bêtises pendant que je ne suis pas là, hein.

Tori pointa Tobias du doigt en descendant du lit.

-Et fais attention à ce que mon frère ne mettes pas des trucs bizarres dans sa bouche.

Puis elle s'échappa de la chambre et la maison devint silencieuse.

Tobias riait toujours doucement alors que Brody le regardait sous un sourire.

-Ta soeur est vraiment un phénomène, murmura Tobias.

Brody hocha la tête.

-Je sais.

Tobias se tourna vers lui et ses traits semblaient apaisés.

Il était trop beau.

-Tu as faim ? Demanda Brody.

Le châtain pressa son corps contre celui de Brody et effleura ses lèvres des siennes.

-J'ai toujours faim quand il s'agit de toi, il souffla avec un sourire malicieux.

Brody leva les yeux au ciel et laissa Tobias embrasser son cou et ses clavicules.

-Plus sérieusement, Tobias. J'ai des céréales, des toasts ou du yaourt. Je peux faire des oeufs et du bacon si tu préfères, ou des pancakes.

Tobias laissa trainer sa langue le long de sa jugulaire, là où l'on pouvait sentir le pouls de Brody s'accélérer.

Le basané enfonça légèrement ses doigts dans l'épaule de Tobias en étouffant un gémissement.

-Je prendrais la même chose que toi, marmonna Tobias, embrassant sa clavicule et suçant sa peau.

-Des sardines alors ?

Le châtain se redressa sur son coude en haussant les sourcils et Brody sourit innocemment.

-Qu'est-ce que tu manges au petit-déjeuner ? Demanda Tobias.

-On s'en fout de ce que je mange, je veux savoir ce que toi tu veux. Qu'est-ce que tu veux ?

Tobias sourit et se pencha en avant, allongeant tout son corps contre celui de Brody.

Il effleura lentement sa bouche et pressa son pouce contre la lèvre inférieure de Brody.

-Ça. Ça me semble pas mal.

Brody sourit doucement avant que Tobias ne l'embrasse chastement, mais assez longuement pour que Brody enroule ses bras autour de son cou.

-Appétissantes ?

-Très.

Tobias l'embrassa encore. Ils partagèrent leur cocon de chaleur pendant quelques minutes avant que Brody le repousse en gloussant.

-Je vais te faire des oeufs et du bacon.





-Ce film est nul, marmonna Tobias en s'étirant dans le canapé.

Il se redressa de là où il était allongé précédemment, ce qui s'avérait être le torse de Brody.

-Hé ! Kill Bill est genial !

Tobias haussa les épaules en s'asseyant sur le bord du sofa.

-Pas vraiment. Elle tue pleins de gens et c'est vraiment irréaliste.

-Tes comédies romantiques ne le sont pas plus, rétorqua Brody.

Le châtain donna un coup dans son tibia.

-C'est pas vrai ! The Notebook est réaliste.

Brody haussa les sourcils.

-Vraiment ? Une mamie amnésique ? Une histoire d'amour aussi idyllique ?

-Leur histoire d'amour n'est pas idyllique. Elle est complexe.

Le basané leva les yeux au ciel mais ne pouvait se retenir de sourire devant la moue contrariée de Tobias.

-Allie est restée genre sept ans loin de Noah, elle se marie, mais au final elle retourne quand même vers lui juste parce qu'elle a vu son visage dans le journal.

-Elle ne s'est pas mariée ! Juste engagée. Et en plus, elle est revenue vers Noah parce qu'il avait fait l'exact maison qu'elle voulait quand elle était jeune. C'est la plus belle histoire d'amour du monde et elle pourrait être vraie, protesta Tobias.

-Traverser le pays pour revoir son amour de jeunesse et lui dire qu'elle l'aime, t'es sûr ? C'est ridicule.

Tobias lui envoya un regard lourd de sous-entendus.

Brody comprit sa connerie et s'empressa de s'approcher de Tobias.

-C'est pas ce que je voulais dire, il murmura.

Tobias leva les yeux au ciel en détournant le regard.

-Tu le penses.

-Ce n'est pas vrai.

-Tu ne voulais pas que je vienne ?

La voix de Tobias était basse et pleine de vulnérabilité.

-Ce n'est pas ce que j'ai dis.

-Réponds à la putain de question.

Brody frotta sa nuque en soupirant.

-Je ne voulais pas que tu viennes. Mais je ne regrette pas que tu sois là. Je veux que tu sois là.

Les traits du châtain s'adoucirent un peu.

Brody le regarda sous ses cils, cherchant une quelconque autre réaction, mais Tobias demeura silencieux.

-Tu m'en veux encore ? Il demanda doucement.

-Non, répondit Tobias. Mais je veux en savoir plus sur - sur - ton problème.

Il déglutit bruyamment et Brody demeura interdit, mais il ne pouvait pas le réprimander pour admettre une telle requête. Non, il lui devait la vérité.

Brody s'assit correctement sur le canapé.

-L'état admit par l'hôpital en disait déjà beaucoup, il murmura.

-Je m'en fous de ce que l'hôpital pense, je veux savoir comment toi tu te sens.

Le basané papillonna des paupières et tritura les petites peaux autour de ses ongles.

-Bien, la plupart du temps. Ça m'empêche de faire certaines choses mais ça va. C'est pas constamment douloureux. Je le sens, mais je m'y suis habitué.

Il haussa faiblement les épaules et se tourna vers Tobias.

-C'est comme ça. Je vais bien.

Sa voix était fébrile mais Tobias ne fit aucun commentaire sur cela et Brody aurait voulu le remercier de ne pas mettre sa vulnérabilité en exergue.

-Est-ce que c'est pour ça que tu vas pas en cours ?

Brody hocha la tête avec un sourire triste. Cette question avait souvent fait défaut à leur relation.

-Ouais, en partie. Je suis admis à mi-temps à Princeton. Je travaille chez moi. Je ne suis pas à l'aise dans les grands amphithéâtres alors je prends des cours par correspondance et mon projet final - les papillons - je l'ai fais là-bas.

-Et le basket ?

Brody soupira.

-J'ai commencé parce que mon médecin pensait que ce serait une bonne idée d'habituer mes poumons aux efforts, ça les conditionnerait. Mais au fil des années, ça n'a que fait qu'empirer. J'ai quand même continué parce que ça me plaisait vraiment, mais mon coach ne me laisse pas faire tous les matchs et je n'ai que deux entrainement par semaines.

Il haussa les épaules.

-Ça me convient comme ça, tant que je peux quand même jouer.

Tobias hocha la tête à son tour en pinçant ses lèvres.

-Tu prends des traitements pour que ça s'arrange ?

-Non, répondit honnêtement Brody. Je ne veux pas.

-Mais pourquoi ? C'est stupide ! Ça te ferait aller mieux !

Le basané rencontra le regard chocolat de Tobias et il soupira longuement.

-Parce que mes parents n'ont pas l'argent nécessaire. Je ne veux pas consacrer toute ma vie à quelque chose d'aussi stupide que d'essayer de sauver ma vie alors que je suis déjà condamné.

-On est tous condamné, Brooklyn, répliqua Tobias avec une once d'amertume.

Mais Brody savait que ce n'était pas contre lui.

-C'est vrai, mais c'est une autre forme de condamnation. Tu es en bonne santé, tu as soixante ans devant toi pour réaliser tes rêves et affronter le monde. Je suis né et il savait déjà que je n'aurais qu'une quarantaine d'années. J'ai fais mon choix, j'ai préféré vivre ma vie à fond et réduire mon espérance de vie que de bouffer des cachets tous le temps, vivre en intermittence à l'hôpital et payer une blinde pour une greffe ou d'autres soins.

Tobias le regarda silencieusement, ses yeux brillants de larmes, et Brody se détestait pour le faire pleurer.

-Ma première opération à marcher, ils ont réussi à enlever une partie du poumon défectueux. Mais je ne peux pas en demander plus à mes parents et à mon corps.

Brody pressa une main rassurante contre son genoux quand Tobias enterra son visage entre ses mains, ses épaules tremblant avec les sanglots qu'ils tentaient d'étouffer.

-Le pari, murmura Tobias. Pourquoi tu as fais la pari ?

Le basané soupira.

-Je ne pense pas que nous devrions parler de ça maintenant, Toby, il murmura.

-Je veux savoir, rétorqua le châtain avec conviction.

Ile ne voulait pas blesser Tobias plus que ça, mais cette vérité, c'était la sienne et il méritait de savoir toutes ces choses inavouées que Brody avait gardé pour lui.

-Ok, il répondit sous une faible inspiration. Mon premier pari, c'était il y a quelques années. Je devais embrasser trois filles différentes à la même soirée. L'idée venait de Cami, lors d'un jeu « action ou vérité ». Au début, c'était juste un défi, mais les gars ont trouvé ça drôle alors ça a continué. C'était des trucs débiles au début, des trucs enfantins qui ne blessaient personne.

Brody retira sa main du genoux de Tobias et demeura silencieux un instant, détestant ressasser ces souvenirs.

-Puis il y a eu Antonio, c'est ça ? Murmura Tobias en enlevant les mains de son visage, regardant le sol avec de grands yeux.

-Comment tu sais ?

-Loé m'en a parlé, répondit Tobias en essuyant ses joues.

Brody tira les fils qui dépassés du trou dans sa chaussette.

-Quel enculé, il marmonna.

Tobias se tourna vers lui, le fusillant du regard.

-Non, lui au moins il m'a dit la vérité quand tu en étais incapable.

Brody se fit petit sur le canapé, fermant les yeux un instant parce qu'il savait que Tobias avait raison.

-Pourquoi est-ce que tu as accepté ?

-Tu veux la vérité, Toby ?

-C'est tout ce que j'attends.

Brody ancra brièvement son regard dans le sien avant de longuement soupirer.

-Ils avaient misé cinq cents dollars et je voulais économiser pour - pour - ouais, une greffe du poumon.

Tobias demeura silencieux, complètement immobile, et Brody se dit qu'il pourrait empirer les choses s'il ne disait rien.

-Je sais que c'est débile, j'ai profité de l'innocence de quelqu'un d'autre pour mon propre bien, mais tu peux pas comprendre à quel point c'était dur, à quel point j'avais mal quand je voyais mes parents vidaient leurs acomptes pour moi. Je pouvais pas le supporter, j'en avais marre. Et de toute façon, je pensais que je n'arriverais jamais à la fin de ce pari, Antonio était un putain de mormon complètement amoureux de sa petite-amie.

-Pourquoi tu as accepté pour moi ? Demanda doucement Tobias.

Sa voix tremblait avec les émotions.

Brody haussa une épaule, la culpabilité s'immisçant dans ses veines quand il se souvenait de la douleur sur le visage de Tobias quand il avait découvert la vérité.

-Pour les mêmes raisons. Les gars ont continué de miser des sous et plus ça augmenté, plus je voyais mon rêve s'approcher.

-Putain, souffla Tobias en détournant le regard.

-Je voulais aussi apprendre à te connaître, Toby. Aussi fou que ça puisse paraître, je voulais apprendre à te connaître. Je sais que c'est mal ce que j'ai fais, j'ai été tellement égoïste et je le sais. Mais j'ai toujours été honnête avec toi, j'ai toujours chéri nos moments et j'ai apprécié chaque seconde à tes côtés.

-Tu aurais juste pu me demander ! S'exclama Tobias, les larmes perlant à flots sur ses joues.

-Bien-sûr que non ! Je n'allais pas arriver vers toi, un inconnu dont je ne savais rien, et te demander de financer mon opération !

Tobias se leva du canapé, ses yeux débordant de colère et de tristesse à la fois.

-Tu aurais pu trouver un tas d'autres solutions plutôt qu'utiliser les autres pour toi.

Brody se leva à son tour.

-Combien de fois je me suis excusé, Tobias ! Je ne suis pas parfait et je le sais, mais tous le monde fait des erreurs et parfois, on atteint un stade de désespoir qui nous font faire des choses qu'on n'aurait jamais fait avant !

Tobias grimaça en secouant la tête.

-Tu m'as fais mal.

-Je fais du mal à tout le monde, Toby, c'est comme ça. Je suis qu'une putain de bombe à retardement, ok ? Je le sais, on me l'a assez répété pour que je sois conscient du monstre que je suis.

Brody passa une main sur son visage en inspirant longuement, tentant vainement de contrôler sa respiration et sa colère.

-Tu n'es pas un monstre.

Il se tourna lentement vers Tobias. Le châtain regardait le sol avec des yeux rouges, gonflés et injectés de sang.

-Tu n'es pas un monstre.

-Je suis un monstre, rétorqua Brody Je suis Von Rothbarth.

Tobias secoua la tête en fermant les yeux.

-Arrête de dire ça. Von Rothbarth n'est pas un monstre. Est-ce que tu as au moins vu le ballet ?

-Oui.

Le châtain semblait surpris, mais il tenta de le dissimuler sous un froncement de sourcils.

-Alors tu n'as rien compris. Il n'est pas parfait et on ne sait pas pourquoi, mais ce n'est pas un monstre. C'est ce qui le rend beau.

-Je ne suis pas parfait et tu sais pourquoi ! C'est ce qui fait de moi un monstre !

Brody hurla à travers la maison. Il ne savait pas vraiment ce qu'il essayait de faire, mais il pensait que c'était le bon moment pour montrer à Tobias qui il était vraiment et qu'il méritait mieux que lui.

Tobias méritait le monde entier.

-Putain, j'arrête pas de te faire du mal mais t'es toujours là, c'est complètement idiot ! Je sais que faire ça, Toby, blesser les gens ! C'est quelque chose que je sais faire et tu ne peux pas me trouver des excuses parce qu'il n'y en a pas, je suis juste un monstre !

-Arrête ! Cria Tobias à son tour.

Ses joues baignaient de larmes.

-Tu es cruel et tu es plein de venin, c'est pour ça que j'étais avec Nick ! Il est une bonne personne et il me rendait meilleur !

Brody sentit son coeur chuter de trente étages. Au moins.

-Mais t'es con ou quoi ? Tu comprends toujours pas ?

Le basané poussa Tobias jusqu'au mur le plus proche.

-Tu es celui qui me rend meilleur ! Tu es celui qu'il me faut !

Brody pleurait et hurlait et était complètement désespéré.

-Alors arrête de me repousser constamment ! Arrête ! S'exclama Tobias.

Le basané le poussa de nouveau. Il voulait tellement le brusquer, le secouer pour lui faire comprendre qu'il devait arrêter de se battre pour lui.

-Je ne suis pas parfait, je ne suis pas Nick. Pourquoi tu le ramènes sur le tapis ?

Tobias ne faisait rien, il ne se débattait pas. Brody ne savait pas ce qu'il attendait mais toutes traces de colère avaient disparues du visage de Tobias.

-Mais je ne veux pas que tu sois parfait, Brooklyn. Je veux que tu sois toi. Je veux tes bons et tes mauvais côtés.

Les yeux de Brody devinrent larges.

Les doigts de Tobias s'enroulèrent autour des poignets de Brody pour le calmer.

-Je t'aime comme tu es. Toujours.

Brody pinça ses lèvres en secouant la tête.

-Tu ne peux pas faire ça.

Le basané voulu se dégager de son étreinte, mais il n'avait plus de force et Tobias était trop fort.

-Je t'aime, il répéta.

-Putain, arrête ! Hurla Brody.

Il sentait les larmes couler le long de son cou et les veines saillir de son cou, mais Tobias campait sur ses positions.

-Je t'aime, Brooklyn, et je le répéterais jusqu'à ce que tu me crois.

Brody baissa la tête en fermant les yeux, étouffant ses sanglots en pinçant ses lèvres.

-Je t'aime, répéta Tobias.

Il embrassa sa joue doucement, comme des plumes caressant la peau de Brody.

-Je t'aime, il murmura près de son oreille.

Tobias sembla sentir que Brody se détendait contre lui alors il lâcha lentement ses poignets et pressa une main contre sa hanche, approchant son corps du sien.

-Je t'aime.

Ses lèvres embrassèrent son cou.

-Je t'aime.

Sa clavicule.

-Je t'aime tellement.

Brody secoua la tête en fermant les yeux plus forts, son coeur pulsant si fort dans sa poitrine.

-Non, il gémit. Non, s'il te plaît.

-Je t'aime, dit Tobias, ignorant les plaintes de Brody.

Ses lèvres effleurèrent celles de Brody et il ancra son regard dans le sien.

Les prunelles de Tobias débordaient de sincérité et d'amour et Brody ne pouvait pas se battre contre lui-même, contre Tobias ou contre le monde entier quand il lui donnait ce regard.

Lentement, les doigts du châtain se pressèrent sur ses joues et il humecta ses lèvres. Brody ferma les yeux dans l'anticipation.

-Je t'aimerais toujours, chuchota Tobias, comme un secret ou une promesse, Brody ne le savait pas mais il se noya contre les lèvres du châtain en abandonnant tout combat.

Il jetait les armes. Il se donnait à Tobias. Il le voulait.

Les lèvres de Tobias étaient douces contre les siennes, les caressant doucement avec tout l'amour qu'il éprouvait à son égard, et Brody se dit qu'il pourrait l'embrasser toute la journée, toute sa vie, pour l'éternité.

Tobias était son éternité, son infinité.

-Je t'aime, murmura une dernière fois Tobias, se séparant lentement de Brody.

Le basané enterra son visage dans son cou, se fondant contre la chaleur de Tobias, se noyant dans ses bras et dans son amour.

-Je ne suis pas prêt, il souffla contre sa peau, la sentant vibrer contre ses lèvres.

-Je sais, répondit doucement Tobias. Mais je sais que tu le seras un jour, et quand ça arrivera, je serais là. Je serais toujours là.

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