Chapitre 41
NDA : ce chapitre est court mais important. La mère de Tobias va mentionner Briana à un moment donné, c'est une référence au début de la fiction, quand Tobias ment à son père en disant qu'il sort avec une fille (chapitre 16), je ne sais pas si vous vous en souvenez et je voulais clarifier les choses.
Je posterais le chapitre 42 vers huit heures ce soir pour boucler la deuxième partie de l'histoire (deux chapitres en une journée, oui oui oui) et la partie 43 arrivera mardi. J'espère que ce chapitre vous plaira et j'aimerais vraiment avoir vos impression parce que je ne suis pas sûr d'avoir réussi à faire ressortir l'importance du chapitre. Bref, enjoy!
« tu étais du verre cassé mais je t'ai quand même touché alors que je savais que je me ferais mal. »
TOBIAS.
Trois jours plus tard, Tobias n'était presque plus malade mais Brody était toujours là. Les volets étaient ouverts et les lumières allumées alors qu'ils regardaient Blade Runner, blottis l'un contre l'autre.
Leur discussion dans la salle de bains les avaient réellement rapprochés, autant mentalement que physiquement. Bien-sûr, ils ne s'étaient pas encore embrasser, mais Tobias trouvait que c'était encore trop tôt. Il avait encore trop de questions, trop de tourments dans son esprit pour recommencer quelque chose avec Brody.
Il était dix-neuf heures et les parents de Tobias n'allaient pas tarder à rentrer. Le châtain stressait un peu parce que l'idée de leur dire qu'il était gay avait commencé à germer dans son esprit depuis qu'il avait commencé à penser à l'éventualité de se barrer d'ici avec Brody. Tobias s'était dit que s'il leur disait qu'il était amoureux d'un garçon et que ses parents ne l'acceptaient pas, le départ serait peut-être plus simple.
-Je vais leur dire que je suis gay.
Tobias brisa le silence, sa tête reposant sur l'épaule de Brody. Celui-ci se tourna vers lui avec des sourcils froncés.
-Pourquoi ?
-Et pourquoi pas ?
-Je pensais que tes parents étaient homophobes.
Tobias soupira et commença à jouer avec ses doigts.
-Justement.
Brody demeura silencieux pendant plusieurs secondes.
-Je comprends pas, il lâcha finalement.
Le châtain mit le film en pause et s'assit de façon à faire face à Brody.
-C'est genre la dernière chose qui pourra prouver leur amour pour moi, tu comprends ? S'ils m'acceptent pas, alors j'ai plus aucune raison de rester ici. Je veux être sûr de prendre la bonne décision.
Un silence s'abattit dans la chambre pendant plusieurs secondes. Brody semblait l'étudier du regard, le jauger, et Tobias stressait un peu à l'idée d'entendre sa réaction.
-Si tu veux te barrer d'ici, Toby, c'est ton choix. Je serais toujours derrière toi et tu es le bienvenu dans mon appartement, mais j'espère que tu y as bien réfléchis parce que ce n'est vraiment pas une décision facile. S'ils ne t'acceptent pas, tu n'auras plus aucun lien avec eux, tu seras tout seul. Je ne veux pas te décourager et je trouve ça même très bien que tu leur dises, mais je veux que tu réfléchisses bien avant de le faire.
Tobias sourit faiblement.
-J'ai réfléchis, Brooklyn, et je veux le faire. Je veux vraiment le faire.
Brody sourit aussi et lui attrapa la main, serrant ses doigts fermement.
-Alors je suis avec toi. Je ne te laisserais pas. Promis.
Le châtain grimpa sur ses cuisses et enroula ses bras autour de son cou, sentant son coeur se gonfler de courage et d'amour pour Brody. Il voulait le faire pour lui-même, mais aussi pour Brody. Il voulait lui prouver qu'il était près à renoncer à beaucoup de choses pour lui.
Finalement, il sentit des bras autour de lui et un bisou dans son cou et Tobias était définitivement prêt à le dire à ses parents.
Quelques heures plus tard, une sonnerie retentit à travers la maison et le coeur de Tobias s'immobilisa un instant alors qu'il rencontra le regard de Brody.
-Toby chéri, on est rentrés ! Hurla sa mère de puis le bas des escaliers.
Tobias sauta presque de son lit, les yeux grands ouverts et tout son courage s'envolant d'un coup.
-J'arrive, je suis en haut ! Il s'exclama en retour.
Puis il se tourna vers Brody, ayant l'air tout aussi paniqué que lui.
-Ne bouge surtout pas d'ici, ok ? Je veux le faire seul.
Brody hocha lentement la tête et Tobias s'échappa dans le couloir puis descendit lentement les escaliers. Nicki et George étaient dans la cuisine, parlant à voix basse de chaque côté de l'îlot central. Nicki s'empressa de faire taire son mari - ou peut-être ex-mari - quand elle vit Tobias et colla un sourire sur son visage.
-Salut, Tobias, tu as passé une bonne semaine ?
Le châtain glissa sur les dalles en marbre, les mains tremblantes et le coeur battant dans ses tempes. Il fallait qu'il le fasse.
-Ouais. Ouais, super et vous ? Il bafouilla.
Ses parents se regardèrent d'un air entendu et sérieux puis son père se tourna vers lui.
-Il faut qu'on te parle.
Et ça sonnait si grave, si triste, comme si un orage allait s'abattre sur Princeton et tout ravager. C'était en quelque sorte ce qui se préparait pour Tobias. En revanche, il déglutit et rassembla tout le courage possible.
-J'aimerais vous dire quelque chose, d'abord, il murmura.
De nouveau, ses parents se regardèrent, semblant légèrement confus.
-Euh - oui, bien-sûr, qu'est-ce qu'il y a ? Répondit Nicki.
Tobias regarda sa mère, puis son père, puis baissa le regard vers le sol de nouveau. Il voulait vraiment le faire, mais les mots semblaient coincés dans sa gorge.
-Je - hum - je...
-Qu'est-ce qu'il y a, Tobias ? Répéta George, un peu plus sèchement, semblant soudainement impatient.
Le châtain ferma les yeux et inspira profondément. Il allait le faire. Pour lui, pour Brody et pour que tout aille mieux. Il allait le faire parce qu'il devait le faire. Il voulait le faire.
Tobias savait qu'il n'y avait pas un million de façon de le dire, mais là, devant ses parents, formuler une phrase cohérente semblait beaucoup plus compliquée qu'il ne l'avait imaginé.
Il se dit qu'il devait juste être franc et y aller tête baissée, ça ne servait à rien de tourner en rond.
-Je suis gay, il lâcha finalement, comme une bombe s'écrasant dans la luxueuse cuisine.
Tobias garda les yeux fermés pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que le silence devienne trop long et insupportable. Ses parents le regardaient, semblant à la fois incrédules et choqués. Nicki eut un rire nerveux.
-Non - Non, Tobias. Non, bien-sûr que non tu n'es pas gay. Tu ne te souviens pas de Sandy, hein ? Et la fille là, Briana, avec qui tu sors. Tu n'es pas - gay.
Le mot même semblait déranger sa mère.
-J'ai menti, maman. C'était un garçon. Il s'appelle Brooklyn et je crois que je suis amoureux de lui.
Cette fois-ci son père soupira et passa une main sur son visage.
-Manquait plus que ça pour que ma vie devienne encore plus merdique, il marmonna.
Tobias déglutit et battit des paupière pour repousser les larmes.
-Ce n'est - ce n'est pas grave. Je suis toujours, le même vous savez ? Je suis-
-Tais-toi, Tobias, le coupa son père.
Le châtain se tut immédiatement, rencontrant le regard impénétrable de George.
-Tu crois que c'est drôle, hein ? Tu penses que c'est amusant de regarder les autres garçons et d'essayer de nouvelles choses ? Tu n'es pas gay, Tobias ! C'est du n'importe quoi ! Réfléchis un peu ! Mon fils n'est pas une pédale, c'est clair ?
Tobias eu un mouvement de recul devant les cris de son père, les larmes dévalant ses joues.
-Ce n'est pas une blague, papa, je - j'ai fais des recherches et - ouais, j'aime les hommes, il bégaya.
Cette fois-ci George se précipita vers lui et attrapa son col.
-Arrête, Tobias ! Putain, ta gueule ! Tu veux faire l'intéressant, c'est ça ? Ou tu veux te faire enculer par tout le monde peut-être ? T'es une salope, c'est ça ?
Nicki attrapa le bras de son mari.
-George, arrête, elle murmura.
La père de Tobias la repoussa d'un bras tandis que le châtain sentait sa respiration se bloquer dans sa gorge et son coeur battre plus vite.
-S'il te plaît, papa. Je suis toujours le même, ok ? Je suis pas une salope. J'aime juste les ga-
Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'une main s'abattit sur sa joue.
La claque retentit à travers la maison et le souffle de Tobias se coupa complètement. La claque en soi-même n'était pas le plus douloureux, c'était le fait que son père l'ait fait, qu'il ait levé la main sur lui.
Il ferma même les yeux, près à en recevoir d'autres, mais il sentit soudainement qu'on le lâchait et un cri fit vibrer ses os.
-Je vous interdit de toucher à votre fils, connard !
Et quand Tobias ouvrit les yeux, l'horreur qu'il vit glaça son sang.
Brody se tenait à califourchon sur George, ses poings s'abattant sur le visage de l'homme, tandis que Nicki se tenait à côté, semblant complètement paralysée.
Tobias eut un moment de doute aussi, fixant la rage dans les prunelles de Brody et la pluie de poings qui s'abattaient sur le visage de son père. Le sang giclait dans tous les sens et George ne cessait de l'implorer d'arrêter, mais Brody semblait complètement dominer par la colère.
-Brody, stop ! Hurla Tobias, se précipitant vers lui.
Il attrapa son bras pour l'arrêter mais Brody le repoussa, le faisant tomber au sol, complètement hors de lui. Tobias s'écrasa sur le carrelage et recula immédiatement, paralysé par la peur.
Brody venait de le pousser.
Tobias demeura assit, regardant la scène se dérouler sous ses yeux, son coeur battant sans ses tempes. Ce fut finalement Nicki qui réussit à séparer les deux hommes. Brody sembla soudainement se réveiller et il tourna sur lui-même jusqu'à voir le châtain sur le sol. Il se précipita vers lui, les yeux grands ouverts.
-Seigneur, Tobias, ça va ?
Le châtain s'empressa de le repousser.
-Va-t'en ! Il hurla, les larmes perlant sur ses joues.
-Toby, je-
-Va-t'en, Brody ! Va-t-'en !
Tobias utilisa toute sa force pour pousser Brody par les épaules, la vue brouillée et le coeur débordant de douleur. Il était dégouté par ses mains plein de sang et son comportement et il n'était même plus sûr de reconnaitre le garçon en face de lui.
-Je suis tellement désolé, Toby, je ne voulais pas - je-
-Vous l'avez entendu, jeune homme, s'imposa finalement Nicki. Sortez de ma maison avant que j'appelle la police.
Tobias s'écroula sur le sol de la cuisine, les joues baignant de larmes, alors que Brody l'appelait une dernière fois avant de partir. Et tout autour de lui s'écroulait aussi, le monde semblait se décomposer autour de Tobias et il sentait chaque parcelle de son corps souffrir d'une douleur sourde.
Ses parents ne l'aimaient plus, Brody était un monstre et Tobias était maintenant plus seul que jamais.
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