NDA : pour tout ceux qui se demande, Arthur, Loé et Hercule sont des personnages « gentils » dans cette histoire. Certains disent que ce sont des connards, mais je voulais montrer l'importance du pardon parce qu'après tout, nous avons tous fait des erreurs impardonnables et avons quand même eu une deuxième chance. Vous n'avez donc rien à craindre, ils ne sont pas hypocrites et aideront même Tobias dans ses choix tout au long de l'histoire. Arthur fera même l'objet d'un Spin-Off de Golden Boy sur lequel je suis entrain de travailler en ce moment même. L'histoire s'appellera « AMNESIA » mais je ne dirais rien de plus

Dans ce chapitre, Tobias se rend au Gala de l'entreprise de ses parents. Si vous ne vous en souvenez pas, j'en avais parlé dans le chapitre 23, celui où Brody et Tobias se rendent au centre commercial pour lui acheter un costume. Bref, enjoy!

« est-ce qu'il est trop tard pour nous ramener à la vie ? »

TOBIAS.

Le Gala que l'entreprise des parents de Tobias organisait arriva relativement rapidement.

Le châtain ne se sentait pas mieux mais avait - avec l'aide de Loé, Arthur et Hercule - réussit à se confectioner un masque. Il parlait un peu plus et souriait quand il estimait que c'était nécessaire, mais jamais avec réel envie.

Tobias n'avait plus revu Brody et passait le plus clair de son temps avec Loé, Arthur et Hercule, soit chez lui, soit au café, soit dans leur appartement.

Depuis la dispute qui avait éclaté à la villa, les trois garçons s'étaient trouvés un appartement en ville qu'ils partageaient avec Nicholas, un extravagant étudiant en médecine que Tobias n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer mais dont il avait beaucoup entendu parlé.

Hercule, de part son frère jumeau Jodi, racontait parfois ce qu'il se passait à la villa et Tobias avait apprit que Brody n'était toujours pas réapparu, mais pour être honnête, il s'en foutait pas mal.

Pour le moment, Arthur boutonnait sa chemise et attachait son noeud papillon alors qu'Hercule mangeait des chips sur son lit et Loé tournait sur sa chaise de bureau.

-Franchement, classe le costume, sourit Hercule.

Tobias lui sourit faiblement et le beau bouclé aux yeux verts épousseta ses épaules.

-Ouais, c'est vrai. C'est un vieux truc ou t'es allé faire du shopping sans nous ? Demanda-t-il avec un sourire malicieux.

Le châtain baissa un peu la tête et déglutit.

-C'est Brody qui l'a choisit, on l'a acheté ensemble avant de - 'fin - bref.

Tobias haussa les épaules tandis qu'un silence s'abattit sur la chambre. Ses trois amis demeurèrent silencieux et immobiles en se regardant, jusqu'à ce que Loé bondisse de sa chaise.

-Alerte vingt-trois ! Alerte vingt-trois ! Vite, de la musique ! Il s'exclama, se précipitant vers son téléphone pour lancer n'importe quel musique de sa playlist.

The Creation résonna dans la chambre et Arthur attrapa la main de Tobias pour le faire tourner. Le châtain pouffa un peu et se laissa entrainer dans la danse de ses trois amis.

Hercule, Loé et Arthur avaient créé un code : « alerte vingt-trois ». Tobias ne savait pas pourquoi « vingt-trois » en particulier mais il avait comprit que c'était le truc qu'ils disaient quand le sujet de Brody venait à être abordé, quand quelqu'un y faisait allusion ou posait une question trop indiscrète, puis ils mettaient de la musique et essayaient de faire rire le châtain.

Ils avaient surement cru être discret avec ce code, mais Tobias avait rapidement comprit le concept et il trouvait ça vraiment génial de leur part. Ça apaisait toujours l'atmosphère et Tobias oubliait rapidement pourquoi il avait invoqué l'« alerte vingt-trois ».

-Toby chéri, on va pas tarder à partir ! L'appela sa mère depuis le bas des escaliers.

-Oh, Toby chéri, se moqua Loé.

-Mon lapin en sucre d'orge, surenchérit Arthur en faisant des bruits de bouches répugnants.

Hercule lui pinça la joue.

-Mon petit coeur.

Tobias se dégagea en souriant et fit la moue.

-Arrêtez de vous moquez de moi, il bouda.

-Ooooooh, le gros bébé à sa maman fait son caprice, ria Loé.

Le châtain lui asséna un coup derrière la tête, puis les quatre garçons rigolèrent de bon coeur.

Une demie heure plus tard, les trois amis de Tobias étaient repartis et le châtain était en route pour le Gala, plutôt confiant.

Ça faisait assez longtemps qu'il n'était pas réellement sorti de chez lui, car il n'était pas allé en cours et passait le plus clair de son temps avec Arthur, Loé et Hercule. Mais il se disait que voir d'autres visages ne lui ferait pas de mal et peut-être même du bien.

Le Gala avait lieu non loin de Princeton, dans un luxueux hôtel que l'entreprise de Nicky et George avait réservé pour que les invités venus de plus loin puissent y résider pour la nuit.

Un grand lustre en cristal pendait au-dessus de l'énorme salle des fêtes, la parquet était beau et propre, les nappes étaient blanches et il y avait des moulures incroyables au plafond. Aussi, il y avait des colonnes aux inspirations romaines et de grands rideaux rouges aux détails en or devant les impressionnants vitraux. Tobias trouva cela magnifique, mais ne se sentait pas particulièrement dans son élément.

Ses parents l'avaient toujours traîné à ce genre de fête, au milieu des longues robes de soirées et beaux costumes, et Tobias s'était toujours senti à l'aise, dans son monde, mais aujourd'hui, ce n'était plus le cas. Il arrivait mieux à voir les faux sourires et les belles paroles maintenant. Il y avait comme une odeur de bourgeoisie hypocrite qui donna à Tobias l'envie de vomir.

C'est pourquoi il resta à table tout le long de la soirée. Il n'alla pas danser, ni parler aux collègues de ses parents, et se contenta de répondre poliment aux quelques questions des personnes assises à sa table.

Enfin, jusqu'à ce que ses parents estiment qu'il était l'heure pour Tobias de rencontrer leur patron et de faire la promotion de leur fils devant un homme qui en avait probablement rien à foutre.

Ils le traînèrent jusqu'à l'homme en question, insistant sur le fait que s'il voulait une carrière dans le droit, il se devait de se créer une image auprès des plus grands.

C'est pourquoi il se retrouva au milieu de l'énorme salle avec son père repositionnant sa cravate et sa mère partant à la recherche du fameux patron.

-Sois poli et souriant et oh ! Parle-lui de tes études en droit et de tes projets pour le futur.

Tobias dû se faire violence pour ne pas lever les yeux au ciel et balancer quelque chose comme « vos projets pour le futur ».

-Ah, tu dois être le fils Carl, lança une voix grave et forte.

George se précipita d'enlever ses mains du col de son fils pour se tourner vers l'homme qui venait d'arriver. Tobias l'imita tandis que sa mère le présenta.

-Tobias, je te présente monsieur Hapstall, notre patron et illustre avocat depuis plus d'une trentaine d'années, sourit Nicky.

L'homme rit légèrement en tendant sa main vers Tobias. Celui-ci la secoua lentement, fronçant légèrement les sourcils quand il rencontra le regard de glace du patron.

Ses yeux étaient d'un bleus extraordinaire, mais Tobias fut seulement surprit par l'aspect familier du visage de l'homme. Les cheveux grisonnants, les jambes de trois mètres et le buste puissant ne paraissaient pas inconnus aux yeux du jeune étudiant.

-Alors dis-moi, Tobias, tu t'intéresses aussi au droit ? Demanda Hapstall avec un sourire rassurant et chaleureux.

Le châtain secoua faiblement la tête et essaya de se concentrer sur sa bonne impression.

-Oui, beaucoup. Je fais des études de droit à Princeton, il annonça, souriant - hypocritement - à l'homme.

Ses parents le couvrirent d'un regard plein de fierté tandis que Tobias se retint de nouveau de lever les yeux au ciel parce qu'il voulait tout faire sauf des études de droit.

-Oh, impressionnant. Je me souviens de mes études de droit. C'est un cursus qui demande beaucoup de travail. Ce n'est pas trop pour toi ?

-Parfois, oui, mais les cours me plaisent et m'intéressent vraiment. C'est surtout pour m'assurer un avenir plaisant, je ferrais tout pour devenir avocat.

Mensonges. Mensonges. Mensonges.

-Ah, avocat alors ? C'est un métier passionnant mais compliqué, il faut travailler dur pour obtenir une bonne place.

-Oh, ne vous inquiétez pas pour ça, Tobias consacre tout son temps à ses études, intervint sa mère.

Si seulement tu savais, pensa Tobias.

Il écouta les louanges de Nicky et George tandis que Hapstall le regardait avec une expression de fierté et de plaisir. Tobias lui sourit faiblement, profitant que ses parents parlent pour essayer de déterminer où est-ce qu'il avait vu le visage de l'homme.

-Tous tes efforts semblent te conduire vers un avenir très prometteur. J'ai hâte de pouvoir te compter parmi mes employés, Tobias.

Les yeux de Nicky s'illuminèrent tandis que le châtain hocha faiblement la tête.

-Et j'ai hâte de pouvoir vous appelez patron, M. Hapstall, répondit l'étudiant en droit.

-Ça sonne plutôt bien quand tu le dis mais ici nous ne sommes pas au travail et tu n'es pas mon employé, alors tu peux m'appeler Michael. À plus tard, Tobias.

L'homme lui fit un clin d'oeil puis s'éloigna avec ses parents pour rencontrer d'autres membre de son entreprise.

Mais Tobias était figé au centre de la grande salle, la bouche entrouverte et le sang glacé sous sa peau.

Michael.

Le Michael.

L'homme qui avait détruit Brody, qui avait fait de lui l'être torturé et ravagé que Brody était aujourd'hui.

Michael, un avocat exemplaire qui dirigeait une grande entreprise où ses parents travaillaient.

Ou Michael, un monstre aux trop grandes mains qui avait abusé d'un jeune homme qui sortait de l'enfance et qui ne savait pas ce que c'était que d'aimer.

Tobias était toujours un peu sonné d'avoir eu l'origine de tous les tourments de Brody en face de lui alors qu'un serveur passa devant lui, un plateau remplit d'alcool dans les mains.

-Attendez ! Il l'arrêta.

Le jeune homme se tourna vers lui et Tobias attrapa une coupe de vin blanc qu'il s'empressa d'avaler.

Le vin était bon, fruité et frais, mais Tobias le buvait pour sentit l'alcool parcourir ses veines et l'aider à digérer le fait qu'il ai rencontré un homme aussi monstrueux que Michael.

Il n'avait pas eu l'occasion de beaucoup en parler avec Brody, mais il en avait assez entendu pour le haïr.

Le basané lui avait déjà dit que Michael était avocat, ce qui avait fortement surpris Tobias car un homme qui avait abusé d'un garçon jeune et innocent, qui l'avait battu et l'avait violé, ne pouvait pas être un homme qui défendait les autres et se battait pour la justice.

Mais savoir qu'il était à la tête d'une entreprise reconnue nationalement retourna le coeur de Tobias.

Le châtain se dirigea vers le buffet et bu deux coupes de vin cul sec. Il aurait bien voulu des alcools plus forts qui lui auraient fait tout oublié, mais Tobias ne pouvait que se contenter de bons vins et de champagnes chers.

Tobias avait passé sa soirée caché dans un coin de la salle, près du buffet. Il avait essayé de contacter Arthur mais il ne répondait pas alors il était seul dans ce désastre et ne savait pas quoi faire d'autre que de noyer ses questionnements dans l'alcool alors il avait vidé au moins cinq verres de vins et deux de champagnes.

Il se sentait un peu pompette et les idées commençaient à être floues dans son esprit, mais il arrivait toujours à reconnaître Michael dans la foule et à voir combien il était hypocrite sous ses airs chaleureux et ses grands sourires. Il haïssait déjà ses énormes mains et ses yeux parfaits.

Le pire était qu'il avait une femme, ou du moins une petite-amie, qu'il présentait à tout le monde avec fierté. Mais il l'avait vu lorgné les fesses du petit serveur blond.

Tobias eu envie de vomir et il bu une nouvelle coupe de champagne avant de tituber discrètement vers les toilettes car il aimait le vin, mais sa vessie moins. En plus de ça, il avait une tâche de sauce cocktail sur son pantalon de smoking.

Même les toilettes étaient incroyablement luxueuses, avec un sol en marbre et des lavabos en ardoise. Les miroirs étaient gigantesques et les serviettes avaient les initiales de l'hôtel brodés dans leur étoffe douce.

Quand Tobias sortit de la cabine pour se laver les mains et le visage, il rencontra son reflet et fut presque dégouté de se voir comme ça. Il avait les joues et le bout du nez rouges et ses habits étaient froissés, ses cheveux un peu décoiffés et sa chemise avait une tâche suspecte qu'il cacha avec un pan de son blazer.

En revanche, celle de son pantalon était moins discrète et même impossible à cacher. Tobias essaya vainement de la nettoyer, mais il était trop embrumé par l'alcool pour se concentrer. L'alcool le rendait aussi maladroit et il finit par renverser du savon liquide partout.

Tobias grommela et commença à attraper des serviettes en papier tandis que la porte de la salle d'eau s'ouvrit. Il ne fit d'abord pas très attention à la présence de l'autre homme, jusqu'à ce qu'une voix pénètre l'air et glace l'échine de Tobias.

-Je vois que tu t'aies tâché, lui sourit gentiment - ou hypocritement - Michael.

Il se lavait les mains au robinet. Tobias le regarda à travers le miroir sans répondre, trop confus pour savoir comment réagir, l'alcool n'aidant pas.

-Viens, je vais t'aider.

L'homme s'approcha de l'étudiant et l'attrapa doucement par le bras pour l'appuyer contre les lavabos. Tobias retint son souffle quand Michael s'agenouilla en saisissant une serviette humide.

-Comment est-ce que tu as fais ça ? Demanda lentement le patron.

Le châtain papillonna des paupières, les joues chaudes alors que Michael frottait la tâche. Elle était à l'intérieure de sa cuisse gauche et si près de sa braguette.

Tobias déglutit.

-Je - je hum - je voulais manger des crevettes et - et j'ai renversé de la sauce cocktail, il bégaya.

Michael sourit et ria doucement.

-Je pense que tu as un peu trop bu.

Tobias se contenta d'hocher la tête tandis que Michael finissait de le nettoyer puis il se redressa.

Le châtain sentit son sang se glacer parce que l'homme était si proche de lui et si imposant et grand et Tobias se sentait perdu.

Il papillonna des paupières et se recula le plus possible contre les lavabos.

-Je suis vraiment content que tu veuilles intégrer l'entreprise, souffla finalement Michael avec un sourire.

Son index vint tracer la pommette de l'étudiant en droit et ce dernier sentit sa respiration se bloquer dans sa gorge.

-Je suis sûr que tu excelleras en tant qu'avocat. Tu as l'air si intelligent et si - bon, murmura l'homme, les yeux malicieux.

Tobias cru qu'il allait vomir quand Michael s'approcha un peu plus de lui, pressant délicatement ses lèvres contre la joue du châtain.

-Tu es une si jolie chose...

Les grandes mains de Michael saisirent sa taille et Tobias allait vraiment vomir.

-Je - M. Hapstall, s'il vous plaît, il essaya, le repoussant légèrement par les épaules.

Mais Michael ne s'arrêta pas et effleura doucement ses lèvres des siennes.

-Tu ne vas quand même pas me dire que tu n'aime pas les garçons, Tobias, sourit l'homme, sa main remontant lentement jusqu'à toucher la nuque du châtain.

-Non - non, c'est pas...

Les mots se bousculaient dans sa tête et dans sa bouche et tout tournait autour de lui avec l'alcool et la peur. Tout allait si vite, la bouche de Michael était déjà contre la peau de son cou.

-Laisse-toi faire, mon coeur, je ne te ferais aucun mal.

C'est peut-être le « aucun mal » qui fit réagir Tobias.

Il s'immobilisa contre le corps de l'homme alors que celui léchait sa pomme d'Adam.

-Je sais ce que vous avez fait, il murmura.

Michael ne sembla pas perturber et commença même à défaire le noeud papillon de Tobias.

-Mmmh, j'ai fais pleins de choses dans ma vie, dis-m'en plus, il souffla contre sa peau.

-Je sais ce que vous avez fait à Brody.

Cette fois-ci, le patron se figea lui aussi.

Pendant de longues secondes, l'homme demeura immobile contre Tobias tandis que ce dernier respirer laborieusement contre son oreille, puis Michael se redressa, le dominant de toute sa hauteur. Il racla sa gorge et replaça sa chemise.

-Qui est Brody ? Il demanda nonchalamment.

-Vous savez exactement qui c'est et je sais tout ce que vous lui avez fait.

Tobias était un peu plus confiant, sentant dans le regard bleu profond de Michael qu'il avait touché une corde sensible, mais aussi à cause de l'alcool dans ses veines qui lui dictait quoi faire.

-Je pense que tu te trompes de personne, Tobias. Je ne connais aucun Brody.

-Ah si, vous en connaissez un. Il s'appelle Brooklyn Andersen et vous avez abusé de lui pendant de longs mois, espèce de-

Michael le coupa en le prenant par le cou, pressant fermement ses doigts dans sa chaire, juste assez pour que Tobias ne puisse presque plus respirer.

-Tu ne sais rien de lui et encore moins de moi ! Grogna l'homme.

Ses sourcils étaient froncés, les veines saillaient sous la peau de son cou et ses yeux étaient noirs, si noirs que Tobias en eut froid dans le dos.

Il accrocha ses doigts à ceux de Michael, tentant vainement de défaire son emprise sur son cou.

-J'en sais assez pour ruinez votre carrière, réussit à dire le châtain.

Les doigts de Michael resserrent leur emprise et cette fois-ci, Tobias n'arrivait plus du tout à respirer. Il commença à se débattre avec ses mains mais Michael était si puissant, si grand et si fort.

-Tu n'es qu'un gamin, Tobias ! Je peux ruiner toutes tes espérances et tout ton futur en un seul claquement de doigt ! Il hurla, la rage faisant vibrer ses cordes vocales.

-Je m'en fous, détruisez-moi, je vous détruirais aussi, connard. Si je tombe, vous tombez avec moi.

Sa voix était étouffée par les mains de l'avocat, mais Tobias savait qu'il avait comprit. Il en eut la confirmation quand un poing s'abattit contre sa bouche, heurtant aussi son nez. La douleur se projeta dans tout son visage et il émit un cri, le souffle coupé et la mâchoire douloureuse.

-Tu n'oserais pas, souffla Michael, souriant malicieusement.

Tobias grimaça avec la douleur.

Tout était flou maintenant, l'alcool, la douleur, la peur l'entraînaient dans une spirale embrumée et la vision périphérique de Tobias devint noire.

Il n'arrivait plus à respirer.

Puis la porte s'ouvrit et dans la seconde d'après, Michael l'avait lâché et Tobias toussa violemment.

Un homme se tenait dans l'embrasure de la porte, les sourcils froncés et ayant l'air confus alors que Tobias crachait du sang et reprenait difficilement son souffle.

-Tout va bien ici ? Il demanda.

-Très bien, merci, répondit Michael, sa voix tremblant toujours avec la colère.

Tobias lui envoya un regard noir avant de s'enfuir, passant près de l'homme en lui murmurant un faible « merci ».

Le châtain courut dans le hall, les poumons en feu et la mâchoire douloureuse. Il sentait le sang dans sa bouche et couler de son nez, mais il s'en foutait pas mal. C'était peut-être l'alcool, ou peut-être le soulagement de s'en être sortit qui rendait la douleur si supportable, mais Tobias réussi à sortir dehors en courant tellement vite.

Il héla un taxi et cru plusieurs fois qu'il allait vomir dans l'habitacle, mais il arriva à se retenir jusqu'à la destination. Il fourra vint dollars dans la poche du type et monta les escaliers de l'immeuble si rapidement que la douleur dans sa gorge et ses poumons s'intensifia.

Puis, il arriva devant le 237 et rien ne comptait plus que ça. Rien ne comptait plus que ces trois petits coups à la porte et la voix de Brody hurlant « quoi » à travers les cloisons.

Non, rien ne comptait plus que Brody.