Chapitre 29



NDA : hi! je tenais à vous remercier pour les 1k de vues, genre, vraiment merci beaucoup ça me fait tellement plaisir!!! je pensais pas que je pourrais arriver jusque là, ma plume n'est pas la meilleure et en plus, vu que le français n'est pas ma langue natale, j'ai souvent l'impression que mes chapitres ne sont pas forcément agréables à lire car mon vocabulaire n'est pas aussi riche et je fais souvent des fautes. mais ouais, merci, être sur wattpad est vraiment une super aventure et je m'amuse beaucoup ici, surtout quand je poste des chapitres et que vous commentez (les quelques qui le font se reconnaîtront, spécial gros bisous à vous). bref, je vous aime beaucoup, beaucoup et merci de suivre cette histoire!!!! ❤️

bon, vous vous en doutez, ce chapitre n'est pas le plus heureux, bien au contraire, mais je pense que vous l'attentiez depuis longtemps donc bon, pas le meilleur pour fêter les 1k mais j'espère quand même qu'il vous plaira, bonne lecture!!! 🌈

« mon amour pour toi résistait aux balles, mais tu es celui qui m'as tiré dessus. »

TOBIAS.

Plus d'une semaine était passée. Plus d'une semaine et Tobias se sentait toujours aussi vide. Il déambulait dans les couloirs sans grand but, il regardait la télé et mangeait du chocolat, ne travaillait pas et ne dormait pas beaucoup, parlait peu et pensait à rien, ne ressentait rien, n'était rien. Il n'avait jamais ressenti pareille sensation.

Avec tout ce qu'il avait lu et vu, il avait été persuadé qu'avoir le coeur brisé serait la pire sensation dans l'univers, qu'il passerait son temps à pleurer et à s'apitoyer sur son sort. Il avait toujours été certain que si un jour il venait à rencontrer quelqu'un de qui il tomberait amoureux puis qui lui briserait le coeur, il serait anéanti.

Et c'était arrivé.

Tobias avait rencontré Brody et il était tombé amoureux de lui, puis le basané avait bousillé son coeur, l'avait écrasé, poignardé, piétiné et éclaté en morceaux.

Mais Tobias ne ressentait rien. Un vide émotionnel. Peut-être parce qu'au fond de lui, il avait toujours su que ça finirait comme ça, mais en tout cas, Tobias se disait souvent qu'il aurait mille fois préféré être enfermé dans un chagrin éternel plutôt que dans ce mutisme insupportable.

C'était tellement confus, brouillé en lui que parfois, il voulait juste tout éteindre, tout fermer et dormir pour toujours. Il ne ressentait tellement rien que c'en était douloureux.

Il ne comprenait juste pas et ça faisait mal, tellement mal. Parce que malgré qu'il se sente vide, Tobias avait cette constante douleur dans la poitrine, comme un rappel que Brody lui avait arraché tout son amour pour le briser en mille morceaux.

Tobias était juste perdu, tellement perdu, entre toute la haine et tout l'amour qu'il éprouvait pour Brody.

-Tobias ? L'appela une voix.

Le mentionné détourna le regard de sa tasse de café pour rencontrer deux yeux bleus et un grand sourire. Loé se tenait devant lui, un gobelet à la main et un bonnet sur la tête.

-Salut, ça va ? Souffla poliment Tobias, grimaçant légèrement à l'entente de sa voix enrouée.

Le grand brun sourit largement et commença à retirer son écharpe.

-Bien et toi ? Je peux m'asseoir avec toi ?

Le châtain regarda la petite table du café et décala légèrement ses cahiers et ses bouquins, faisant place pour Loé avec un faible sourire. Le garçon murmura un merci et enleva son manteau avant de s'asseoir sur la chaise.

-Tu es seul ? Demanda Loé quand il fut enfin installé.

Tobias soupira, regardant les lignes floues de son carnet de notes.

Oui, plus que jamais.

-Ouais, je travaille un peu pour les examens. Et toi ?

Le brun avala une gorgée de son café avant de se tourner vers le comptoir.

-Non, je suis avec Hercule et Arthur. Mais on t'as vu tout seul et t'avais l'air vraiment perdu alors on s'est dit que ça te dérangerait qu'on se joigne à toi, sourit grandement Loé.

Tobias ne savait pas si ça avait toujours été comme ça ou si c'était juste aujourd'hui, mais Loé était d'une bonne humeur horripilante, d'une joie laide quand Tobias était si détruit en face de lui.

En revanche, il se contenta de faiblement sourire et boire une gorgée de son café.

-En plus on te voit plus trop à la villa et tu réponds pas aux messages alors c'est cool de te voir.

-Ouais, j'avais - des choses à faire. Désolé.

En vérité, le téléphone de Tobias était enfermé dans sa table de nuit, éteint et abandonné, parce qu'il ne voulait pas craquer ou voir les possibles messages de Brody.

Aussi, Loé et les autres n'étaient visiblement pas au courant pour Brody et lui et il ne savait pas trop quoi en penser. Il ne savait pas quoi penser tout court pour être honnête, surtout lorsqu'il s'agissait de Brody.

Arthur et Hercule s'approchaient de leur table au moment où Loé inspira.

-Hey, tu sais ce qu'il a Brody ? Il est genre constamment absent et il parle pas et il se bourre la gueule tout le temps et il est hyper exécrable. La dernière fois, Paul a voulu faire une blague sur le fait qu'il avait ses règles et que c'était dommage pour toi, et il a finit avec le nez en sang. Je te promets il est horrible ces derniers temps, j'espère que tu n'en fais pas les frais.

À l'instant même où le prénom de Brody était sortit de la bouche de Loé que Tobias avait sentit son coeur s'arrêter et se compresser et il avait mal. Vraiment mal.

Il prit une respiration tremblante alors qu'Arthur s'installait à côté de lui.

-Ah ouais, c'est horrible. On n'ose pas aller lui parler parce qu'on a pas envie de finir comme Paul. Même lui - qui est quand même son meilleur ami depuis toujours - il est perdu ! Annonça Arthur en s'installant confortablement sur la banquette.

Hercule prit une place à côté de Loé en hochant la tête.

Tout le monde le regardait et semblait attendre une explication du châtain, mais il ne savait pas. Il ne savait rien.

Il ne comprenait pas Brody et encore moins son comportement. C'est pourtant lui qui avait le coeur brisé, Brody devrait être entrain de baiser chaque fille et garçon qui passait sous son nez et faire la fête à longueur de temps.

Tobias ravala un faible sanglot en papillonnant des paupières et en pinçant ses lèvres.

-Je - je ne sais pas - il s'est peut-être passé quelque chose, peut-être qu'il s'est engueulé avec quelqu'un ou - honnêtement, je sais pas.

Loé fronça les sourcils en posant sa tasse sur la table.

-Je comprends pas, vous ne vous voyez plus ? Demanda-t-il.

Tobias était vraiment mal à l'aise. Il n'aimait pas que les gens s'intéressent autant à lui et encore moins parler de Brody et surtout de ce qu'il s'était passé il y a quelques jours.

Ce dimanche demeurait gravé dans son esprit et son coeur, comme un rappel constant que Brody l'avait abandonné comme un inconnu et sans raisons apparentes.

Le châtain secoua lentement la tête en baissant les yeux vers son cahier.

-Non. On s'est en quelque sorte - disputés, souffla Tobias.

-Ah ouais ? Il nous a rien dit. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Le questionna Arthur.

Hercule fronça les sourcils en donnant un coup de pied peu discret à Arthur sous la table. Ce dernier grimaça et émit un « aïe » sonore en envoyant un regard noir à son ami.

-Tu vois bien que ça le fout mal de parler de Brody, banane, pourquoi tu remues le couteau dans la plaie ? L'engueula - gentiment - Hercule.

Tobias secoua la tête quand il vit l'air désolé d'Arthur, comme s'il venait de prendre conscience de son indiscrétion.

-Non, non ! C'est pas grave, c'est juste que - vous êtes les amis de Brody et - je ne sais pas, il s'en ai probablement déjà venté.

L'étudiant en droit sourit faiblement en secouant la tête, cachant la profonde tristesse qui commençait à surgir et pénétrer ses veines au fur et à mesure que chaque instant passait aux côtés de Brody lui revenait en mémoire.

Il se détestait tellement pour ressentir ce manque, ce vide dans sa vie quand le basané n'était pas à ses côtés alors qu'il était l'origine de tous ses maux.

-Oh mon Dieu... il te l'a dit ? S'exclama Arthur, les yeux grands ouverts.

Il se tourna vers Hercule, une expression choquée sur le visage.

-Paul avait raison. Putain, je m'attendais pas à ce que ça se fasse aussi vite.

Loé et Hercule semblèrent percuter ce à quoi Arthur faisait allusion mais Tobias était juste perdu et ne comprenait rien.

-Oh merde, je savais pas, Toby, je suis désolé. Je pensais pas qu'il avait osé te le dire, quel connard...

Loé lui envoya un regard désolé et le châtain se sentait encore plus perdu.

-De quoi ? Il demanda, les sourcils froncés.

Mais les autres ne semblèrent pas l'entendre et arboraient des mines choquées en discutant de combien Brody était un connard et qu'ils avaient pourtant été persuadé que le métissé regrettait et persuaderait Tobias qu'il était désolé.

Le châtain essaya de comprendre, vraiment, se remémorant ce fameux matin, mais tout était flou. Qu'est-ce que Brody devait lui dire ? Qu'est-ce qu'il regrettait ? De quoi était-il désolé ?

-Les gars, il les appela, mais aucun d'eux ne se tourna vers lui.

Tobias soupira.

-Les gars ! Il les appela un peu plus fort.

Trois paire d'yeux se tournèrent vers lui et un silence s'abattit autour d'eux.

-C'est quoi cette histoire ? De quoi on parle ? Il demanda, ses yeux toujours fixés sur son cahier parce qu'il se sentait gêné.

-Bah... du pari, répondit Arthur.

Tobias sentit son coeur s'arrêter un bref instant et le sang sous sa peau se figer.

-Franchement, on était persuadés qu'il ne te dirait pas qu'il se foutait de ta gueule depuis le début parce qu'on pensait qu'il était genre tombé amoureux de toi ou un truc comme ça, mais visiblement c'est pas le cas. C'est vrai que se faire du blé sur ta virginité, c'est vraiment dégueulasse. Il jouait peut-être la comédie pour - aïe ! Pourquoi t'as fais ça ? Arrête de me donner des coups de pieds ! S'exclama Arthur.

Mais sa voix sonnait lointaine pour Tobias alors que son pouls s'accélérait.

-Putain, Art', il était pas au courant ! S'écria Hercule.

Tout tournait autour du châtain, tout semblait lointain et sa difficulté à respirer ne faisait qu'empirer au fur et à mesure que tout s'assemblait dans son esprit.

-Tobias ? Il entendit et ça sonnait un peu comme la voix de Loé mais Tobias n'en était pas sûr.

C'était comme si tout était flou, tout tournoyait et disparaissait autour de lui alors que l'évidence de Brody se foutant de sa gueule depuis le début le frappait comme un sac de briques.

Tobias avait du mal à respirer et son coeur battait, fort, et il ne savait pas quoi penser ou ressentir. Il sentait seulement son coeur le faire souffrir comme il n'avait jamais ressenti la douleur auparavant.

-Hey, Tobias ? Souffla Loé une nouvelle fois et cette fois-ci, il toucha doucement l'avant-bras du châtain.

Tobias fut comme sorti de sa transe. Il remarqua qu'Hercule, Loé et Arthur le regardaient avec des airs de compassion et d'inquiétude. Il ne pouvait pas rester là. Il avait besoin d'air, il avait besoin de sortir.

-Je - je, hum - il faut que je parte - je...

Il commença à rassembler ses affaires nerveusement, les fourrant pêle-mêle dans son sac. Ses mains tremblaient et ses genoux menaçaient de le lâcher et son coeur était si douloureux dans sa poitrine. Un énorme sanglot était coincé dans sa gorge et ses yeux commençaient à s'humidifier.

-Tobias, je suis désolé, dis doucement Arthur, se faisant petit sur la banquette.

Le châtain secoua la tête et attrapa ses dernières affaires dans ses bras, se précipitant vers les portes du café. Il entendit Loé l'appeler mais Tobias n'arrivait pas à se retourner vers lui.

Il ne pouvait juste pas se tourner vers eux, les amis de Brody, qui étaient au courant depuis le début de son plan. Ils l'avaient regardé se faire détruire, se faire manipuler et humilier en prétendant être ses amis.

Tobias ne s'était jamais senti aussi stupide de toute sa vie.

Il y avait cette sensation dans sa poitrine, comme des lianes noires qui s'attachaient à son coeur déjà en morceaux pour le détruire un peu plus, comme ses griffes qui s'agrippaient à sa chaire pour le dévaster et l'achever alors que Tobias était déjà bien amoché.

La vie avait toujours était moyenne avec Tobias. Il n'avait jamais était extrêmement heureux, ni extrêmement triste.

Ses parents prétendaient l'adorer alors qu'en vérité, ils ne s'intéressaient qu'à sa réussite et sa futur carrière pour qu'il prospère l'entreprise de ses parents.

Mais il ne se plaignait pas, parce qu'au moins il avait des parents qui se préoccupaient de lui et qui le nourrissaient. Il avait un toit et des notes corrects, mais peu d'amis et une soeur au caractère très difficile à supporter. On s'était souvent moqué de lui parce qu'il faisait de la danse, mais on l'avait beaucoup dragué et complimenté pour sa carrure attractive.

Pour résumer, la vie de Tobias n'avait jamais été très joyeuse, ni désastreuse. Juste moyenne.

Mais au moment où Brody était entré dans sa vie, au moment où ils s'étaient parlés et touchés pour la première fois, Tobias avait su que plus rien ne serait jamais pareil.

Brody avait été un tournant incroyable, une évolution, une révélation, une évidence dans la vie monotone du châtain. Il avait débarqué par hasard et avait tout chamboulé, mais dans le bon sens. Tobias était tombé amoureux et c'était le sentiment le plus heureux et le plus dévastateur qu'il n'ait jamais ressenti.

Heureux parce que Tobias avait passé les meilleurs semaines et mois de sa vie depuis sa fameuse rencontre avec Paul.

Dévastateur parce qu'aujourd'hui, Tobias n'arrivait même pas à ressentir le bonheur. Il était devenu rien parce qu'il s'était accroché, tellement accroché, à un garçon qui au final n'était rien d'autre qu'un manipulateur et profiteur.

C'est sur le parking de ce garçon que Tobias se gara. Il sortit rapidement de sa voiture et grimpa les marches jusqu'au deuxième étage. La porte 237 était devant lui et Tobias sentit tous les sanglots coincés dans sa gorge grossir et humidifier ses yeux.

Il se sentait tellement mal, la douleur était tellement insupportable. Être devant l'appartement de Brody lui rappelait les meilleurs et pires souvenirs de sa vie.

Tobias se souvenait de la façon dont les mains du basané avaient glissé contre sa peau, comment leurs lèvres s'étaient trouvées comme si elles n'avaient jamais rien désiré d'autre, comment leurs mains s'étaient liées, comment Brody avait gémit son prénom, comment son innocence était partie en fumée dans ce moment si intime et précieux.

Il se souvenait de la façon dont son amour pour Brody avait débordé de ses lèvres et comment il s'était senti si proche de lui, si amoureux de Brody.

Mais il se souvint aussi de comment Brody l'avait repoussé, comment il l'avait jeté pour ne plus jamais le rappelé.

Il se souvint de ce qu'Arthur avait dit, de ce Loé avait fait, de ce qu'Hercule avait vu.

Tout lui revint en mémoire et ce trop pleins d'émotions laissèrent des larmes coulées sur ses joues avant même qu'il n'ait frappé à la porte. Les sanglots étaient silencieux et il inspira profondément, les lèvres tremblantes, avant de lever sa main.

Les coups résonnèrent dans le couloir et Tobias entendit du mouvement dans l'appartement.

-Quoi ? Grogna une voix que Tobias aurait préféré ne jamais entendre de toute sa vie.

Quelques secondes plus tard, la porte fut ouverte violemment et un Brody semblant très en colère se présenta sur le pallier.

Mais au moment où ses yeux rencontrèrent ceux de Tobias, il pâlit et ses yeux s'agrandirent légèrement, tandis que le châtain sentait son coeur battre plus fort.

Bien sûr que son coeur battait plus fort, il était si faible quand Brody était prêt de lui.

-Un pari, Brody? Un pari ? Sérieusement ? Commença Tobias, la voix et le coeur tremblants.

Tobias poussa Brody par l'épaule pour pénétrer dans l'appartement. Il entendit la porte se fermer dans son dos et quelques secondes plus tard, le basané était au milieu du salon avec lui, affichant une expression confuse et triste à la fois.

Les yeux de Brody étaient rouges et injectés de sang, il avait d'énormes cernes sous les yeux et ses joues étaient creusées. Aussi, il portait un jogging et un t-shirt sale et ses cheveux étaient vraiment gras, mais Tobias n'avait pas le temps de se concentrer sur ça tant la douleur, la colère et la deception se mêlaient dans ses veines.

-Toby, s'il te plaît, laisse-moi t'expliquer... murmura Brody.

-Alors là, non ! Ton baratin, j'en ai assez eu ! Hurla Tobias, déjà trop énervé pour se contrôler plus longtemps.

Les larmes perlaient déjà à flot sur ses joues et sa voix le trahissait.

-Putain, je savais que t'étais un connard, mais pas à ce point là ? Est-ce que tu imagines à quel point j'ai mal, là ? Je me sens tellement, mais tellement con d'avoir cru en nous maintenant que je sais que tu te foutais de ma gueule depuis le début. J'ai compris dès le début que tout tournait autour du sexe avec toi, mais prendre ma virginité pour de l'argent, rigoler avec tes putains de potes sur moi, sur mes sentiments et ma première fois, c'est dégueulasse, Brody, c'est tellement inhumain et répugnant.

Tobias le regarda avec dégoût alors que Brody fixait la moquette un peu plus loin, les joues humides et les yeux perdus.

-J'ai basé tellement d'espérance en toi, j'ai tellement cru en notre histoire que je me suis dis que j'arriverais à te faire un peu changer pour moi. J'ai tellement cru que tu le voulais aussi, que toi aussi tu voulais que notre histoire dure, mais depuis le début, c'était que des mots en l'air et des mensonges. Tout le long. J'ai été tellement, mais tellement con. J'aurais dû m'en douter, quelqu'un comme toi ne peut pas avoir un bon fond.

Le châtain pleurait franchement et tout l'immeuble devait probablement l'entendre, mais il s'en foutait pas mal parce qu'il avait mal. Tellement mal.

-Et tu sais ce que c'est le pire dans cette histoire ? Bah c'est que je suis tombé amoureux de toi ! Bien sûr que je suis tombé amoureux de toi.

Tobias ria nerveusement tandis que Brody leva de grands yeux vers lui.

-Et peu importe ce que tu diras, je le pense, je le ressens et j'y pense parce que je suis tellement con. T'imagines ? Je suis tombé amoureux du mec qui se fout de ma gueule depuis le début. En plus t'as dû te faire plein de blés sur ma virginité. Bravo, bien joué !

Il délirait un peu et tout tournait autour de lui alors que les larmes dévalaient ses joues et son cou. Brody secoua la tête et passa une main sur son visage.

-Tobias, s'il te plaît, écoute-moi.

-Non, toi écoute-moi ! Répliqua le châtain. Est-ce que parfois tu réfléchis à ce que tu fais ? Est-ce que parfois ça t'arrives de réfléchir à combien tu vas blesser la personne avant de faire tes trucs débiles ? Un pari, Brody ! Un putain de pari sur ma virginité et mes sentiments ! Je peux même pas te dire à quel point tu me dégoutes, Brody...

Tobias renifla et passa rageusement une main sur ses joues, si énervé de pleurer pour lui.

-Tu les mérites tes putain de sous en plus, je suis vraiment tombé comme une merde pour toi...

Mais il n'arrivait pas à retenir les sanglots qui secouaient son corps et il se sentait si faible. Si détruit, si vide, si faible. Brody était devenu tout son univers et aujourd'hui, il était juste une planète gravitant seule dans un espace infini et noir.

-Je suis désolé, Tobias. Je - je voulais pas au début et - mes raisons sont compliquées, mais tout ce qui importe, c'est que je le regrette. Quand on a commencé à vraiment être proches, j'ai su que je voulais plus faire cette histoire de pari mais - c'est allé trop loin et je pouvais pas faire demi-tour et je suis conscient d'à quel point je t'ai fais mal. Je sais, Tobias, et je suis tellement, tellement désolé.

L'étudiant en droit soupira doucement et ancra son regard chocolat dans celui de Brody. Ce dernier avaient les joues plus humides et plus rouges que tout à l'heure et ses doigts tremblaient légèrement alors que sa respiration était laborieuse.

Tobias se détestait pour vouloir le prendre dans ses bras. Il détestait Brody.

-Je peux te promettre que tous les moments qu'on a passé ensemble, je faisais pas la comédie. Tout ce que j'ai dis était vrai et-

-Comment je peux le savoir, hein ? Le coupa Tobias. Comment je peux savoir que tu pensais tout ce que tu disais, que tous nos moments étaient sincères quand je ne sais même pas réellement ce qui est faux et ce qui est vrai dans cette relation ?

Sa voix était trop calme pour la douleur et la colère qui demeuraient dans sa poitrine, mais Tobias en avait marre de hurler, il en avait marre de tout.

-Je - je sais pas. Fais moi juste confiance, s'il te plaît.

Tobias balança ses bras en l'air, ahuri.

-Vraiment, Brody ? Te faire confiance ? C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Il répondit, presque choqué que le basané ose lui demander de lui faire confiance après l'avoir bousillé et écrasé et détruit.

Brody passa une main sur son visage en soufflant et Tobias s'approcha jusqu'à n'avoir plus qu'une vingtaine de centimètres d'écart avec lui.

-Je croyais en toi, Brody. J'y croyais vraiment.

Des larmes silencieuses perlaient sur chaque joues des deux garçons.

-Je suis désolé, murmura le basané.

-Moi aussi, répondit Tobias.

Le châtain le regarda pendant de longues secondes, imprégnant une dernière fois le visage de l'homme qu'il aimait autant qu'il le détestait.

Puis il le contourna, les sanglots l'étouffant alors qu'il se dirigeait vers la porte. Mais une main attrapa son poignet et quand Tobias se tourna, il découvrit deux yeux dorés, brillants de larmes, et des lèvres tremblantes.

-Tu as promis que tu ne m'abandonnerais jamais, murmura Brody.

Tobias sentit son coeur battre un peu plus fort et sa respiration devenir aléatoire alors qu'il se remémorait cette nuit où Brody avait déboulé dans sa chambre à trois heures du matin, détruit et si triste que ses larmes avaient humidifié le t-shirt de Tobias.

Il se souvenait être tombé amoureux de Brody ce soir-là, de s'être dit que ce garçon était le sien et qu'il voulait le protéger pour toujours, peut-être le montrer au monde entier pour qu'ils sachent la chance qu'il avait d'avoir un garçon comme Brody.

Mais aujourd'hui, Tobias avait honte d'être amoureux de Brody.

Il ne voulait plus jamais lui parler, le voir ou même en entendre parler. Tobias ne voulait plus rien de lui.

C'est peut-être la raison pour laquelle il s'approcha lentement, son poignet toujours dans la main de Brody, et tira le basané vers lui pour l'embrasser.

Ouais, l'embrasser.

Et ce baiser avait un goût de désespoir et d'adieu que Tobias détestait mais il avait besoin de ça, d'embrasser Brody une dernière fois avant de le laisser partir pour toujours.

Tobias avait juste besoin de sceller cette histoire, d'être sûr qu'au final, il y avait eu un peu de vérité dans ce bordel qu'était leur prétendue relation. Tobias avait juste besoin de lui dire au revoir.

Brody l'embrassa aussi, pressant sa main contre sa joue et appuyant ses lèvres durement contre celles de Tobias, peut-être parce qu'il ne voulait pas le laisser partir. Tobias ne savait pas et il s'en foutait pas mal.

Il accrocha ses doigts au poignet de Brody et se recula doucement, pinçant ses lèvres alors qu'il sentait son coeur battre si fort qu'il n'était pas sûr de pouvoir le contenir dans sa poitrine.

-Tu avais promis que tu ne me détruirais jamais.

Et il regarda une dernière fois Brody avant de partir, claquant la porte de l'appartement et de son coeur.

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