Chapitre 8 - Artémis
Il ne m'a pas reconnu. Je l'ai vu dans ses yeux. Lorsqu'il me regardait avant, je voyais toujours à quel point il me désirait. Aujourd'hui... Ce n'était qu'une indifférence profonde envers une inconnue. Une part de moi espérait que ce qui nous unissait avant était suffisamment important pour que des bribes de souvenirs lui reviennent, je me trompais. De toute façon, lorsqu'Athéna efface les souvenirs de quelqu'un, il n'y a que peu de moyens de les restituer. Je n'aurais même pas dû croire que cela était possible.
Pour la première fois de mon existence, j'ai mal au cœur, et je comprends mieux pourquoi les dieux de l'amour s'affairent à les réparer. Le mien n'est pas brisé, mais je n'ose imaginer la douleur et le vide que cela peut représenter.
- Une clope ?
Je sursaute lorsque la voix de la femme m'interrompt dans mes pensées. Elle me tends une cigarette, et j'hésite un instant.
- Avec plaisir, je crois que j'en ai besoin, finis-je par accepter.
Elle s'installe à côté de moi sur les marches devant le pub, étonnement sobre pour quelqu'un qui fait la fermeture d'un bar. Les luminaires au-dessus du perron grésillent, sûrement assez anciens, et j'observe les quelques moucherons voler tout autour des ampoules. J'allume la cigarette à l'aide du briquet de la jeune femme, et je tire dessus avant de m'étouffer. Je n'avais jamais fumé jusqu'ici.
- C'est toi la serveuse, c'est ça ? me questionne le brune en s'amusant de ma réaction.
- Je crois bien.
Je ne réalise pas du tout ce que je suis en train de dire. Moi, la souveraine de la nature et maîtresse de toutes les sources de vie, je suis devenue serveuse sur Terre. Une serveuse en train de fumer une cigarette en compagnie d'une pauvre mortelle. C'est ridicule.
- Pourquoi tu ris ? me questionne la jeune femme.
- Je n'avais pas prévu de travailler ici, avoué-je.
C'est sans doute la chose la plus spontanée et inattendue que j'ai faite durant toute mon existence. J'ai toujours tout organisé au millimètre près, prévoyant chaque étape de mon existence divine, ce changement d'air est pour le moins dépaysant. Et je dois avouer que c'est amusant.
- On se reverra, je suis venue tous les soirs depuis que le nouveau proprio est là, déclare-t-elle.
- Comment ça ?
Je relève la tête, désintéressée par la cigarette. J'espère qu'elle ne parle pas de...
- Tu sais, le grand brun ? Je trouve qu'il dégage quelque chose. J'espère qu'il me laissera l'inviter avec le temps, même s'il semble fermé pour le moment.
Une image très précise d'Antéros avec une autre me vient en tête, et je sers les poings en tentant de la chasser. Je ne peux pas imaginer cela possible. En plusieurs décennies, à vagabonder sur Terre, il ne s'est jamais intéressé à quelqu'un d'autre. Je refuse de croire qu'il pourrait... Je ne veux même pas y penser. J'inspire profondément, mon cœur battant la chamade alors que je sens mes sens se réveiller, prenant conscience de tout ce qui m'entoure. Je ressens la moindre parcelle de vie autour de moi, comme si ma détresse les appelait. Je n'avais pas prévu que d'autres tenteraient de le courtiser. Je sens les pissenlits à mes pieds s'enrouler autour de ma cheville, rappel que je dois me contrôler.
- Tu crois qu'il est pris ? demande-t-elle en ignorant ce qui se passe en moi.
- Oui, réussis-je seulement à articuler, la mâchoire crispée.
- Je m'en doutais. Je ne vois pas pourquoi il aurait refusé qu'on sorte autrement.
Il a refusé. Il ne m'en faut pas plus pour faire retomber ma colère. Je desserre les poings et tente d'ignorer à quel point il me serait facile de tout
- Je vais rentrer, je te souhaite une belle soirée...
- Diane.
- Moi c'est Justine.
Elle me sourit avec chaleur, et si elle ne venait pas de m'avouer s'intéresser à Antéros, je pourrais presque penser qu'on pourrait être amies avec le temps. Sauf que je ne suis pas ici pour me faire des connaissances. Elle s'éloigne, et j'écrase la cigarette sur le sol, je crois que ce n'est pas fait pour moi, puis je la jette dans la poubelle, pas question de continuer à polluer cette Terre que les humains détruisent déjà. Je me lève ensuite et dénoue de mes mains les pissenlits enroulés autour de ma jambe, mais avant que je n'ai pu me relever, on me tire à l'écart.
- Toi et moi on va parler.
Hédy me tire jusqu'au fond de la cour, et je me dégage d'un geste brusque. Je ne sais pas ce qu'il me veut, mais je n'ai aucune envie de le voir commencer à me dicter ma conduite.
- Pour qui te prends-tu, Hédylogos ! m'agacé-je.
Cette sensation d'être entourée revient aussitôt, et je ne peux pas ignorer à quel point je me sens puissante sur Terre, entourée de toute cette énergie que je peux contrôler. Quelques piaillements résonnent dans la nuit noir alors que la végétation bouge au rythme de mon coeur. Hédylogos s'enfonce dans le sol sous mon regard mauvais, mais avant qu'il ne disparaisse, il déploie ses ailes pour s'en sortir avant de me bloquer dans le dos. Ses ailes m'encadrent avec force, ses plumes douces contrastant avec ses gestes brusques.
- Calme-toi, Artémis.
Je sens son souffle contre mon oreille alors que je ne peux plus bouger.
- Lâche moi, ordonné-je.
- Certainement pas. Tu dois te calmer, tu risques trop à t'exposer. Respire doucement.
Je m'expose. Et Zeus attend certainement la moindre erreur pour me rappeler. Alors j'inspire profondément, les yeux brillants, et lorsque la prise d'Hédylogos se relâche, je me retourne pour le serrer dans mes bras avec ce besoin de m'accrocher à quelqu'un. Je n'ai jamais été aussi seule. Sur l'Olympe, les dieux étaient faux, aucun ne m'appréciait, mais au moins ils faisaient semblant. Ici je suis entièrement seule parce qu'Antéros ne semble plus le même.
Contre toute attente, Hédylogos me rend mon étreinte, plus compatissant que je ne l'aurais cru.
- Tu ne contrôles plus rien, Artémis. Le conseil a raison, tu es trop dangereuse pour être sur Terre... Il faut que tu apprennes à te calmer. Je veux bien t'aider, mais tu dois m'expliquer ce qu'il se passe.
Il me relâche doucement et je m'éloigne pour m'essuyer les joues. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais pleuré. Et je n'aime pas ce que je ressens au fond de mon ventre, ce vide qui me semble impossible à combler, comme s'il me manquait quelque chose pour toujours.
- L'Olympe n'a pas voulu me laisser le rejoindre. Je me suis bannie. Je ne veux pas perdre la seule chose qui me fait me sentir vivante.
Je me tourne à nouveau vers lui, la détresse que je ressens en moi me faisant perdre tout mes moyens, et Hédylogos se passe une main sur le visage, visiblement désarçonné.
- Tu ne peux pas compter sur quelqu'un pour te sentir vivante...
- Je ne connais pas d'autres façons d'être heureuse.
- Alors il faut que tu les découvres.
Il ne rajoute rien, le regard profondément sérieux. Je n'ai aucune idée de comment faire ça, je ne sais même pas qui je suis en dehors de mon statut de déesse.
- Dans tous les cas, nous devons faire attention. Ils vont venir te chercher. Tu n'es pas Héra. Tu es bien trop puissante pour qu'ils te laissent errer sur Terre.
Je n'ai pas voulu y penser parce que je ne veux pas avoir à retourner là haut pour continuer cette existence seule. Je sais que je suis une déesse importante, si la Terre est comme elle est, c'est en partie grâce à moi. Je veux juste pouvoir souffler l'espace d'un moment près de Antéros.
- Je peux réussir, j'ai juste besoin de temps, soufflé-je. Laisse-moi rester, s'il te plaît.
- La grande Artémis serait-elle en train de me demander mon aide ? se moque-t-il.
- Hédy.
Il semble comprendre ma détresse car il cesse presque immédiatement de rire.
- Lorsque tu n'es pas avec Antéros, je te demande de rester près de moi. C'est la seule condition pour que tu restes. Antéros te calmera certainement par sa simple présence, et moi je pourrais t'arrêter. Je ne peux pas prendre le risque de te voir nous exposer.
Je n'ai pas besoin d'y réfléchir à deux fois pour accepter.
- Aucun problème pour moi.
- Où dors-tu ce soir ? me questionne-t-il.
J'observe la forêt avec un sourire triste aux lèvres. Je n'ai pas vraiment eu le temps de préparer mon arrivée, et je n'ai pas la présence de l'Olympe derrière moi pour tout financer.
- Je comptais improviser une tente.
- Tu es bannie, tu n'es plus immortelle. Je ne vais pas te laisser mourir d'une crève. Tu vas venir dormir chez nous.
- Et Antéros ? demandé-je du bout des lèvres.
- Il s'y fera.
Hédylogos attrape ma main pour me tirer jusqu'à l'intérieur, et je suis surprise de celui qu'il me laisse entrevoir. Moi qui pensait que c'était un dieu encore plus égoïste que Pothos... Je me trompais peut-être. Je crois bien qu'il va devenir mon meilleur allié.
Lorsque je pénètre dans l'appartement au-dessus du bar, je reconnais bien la personnalité de Antéros. Au moins, cela n'a pas changé. Les murs sont peints de blanc et recouverts d'oeuvre modernes, et il a complété sa décoration par des meubles en bois. Il a toujours aimé ce style un peu rustique, tout en mélangeant cela avec des œuvres modernes. Une large table en chêne trône fièrement au centre de la grande pièce à vivre, et j'aperçois un canapé en cuir marron face à un écran télé. Je l'imagine facilement posé dans celui-ci à regarder ces séries qu'il affectionne tant.
L'appartement n'esst pas immense, il n'y a que deux portes attenantes, et je devine facilement qu'il doit s'agir des chambres. Tout mon corps se fige lorsque l'une des portes s'ouvre sur Antéros, torse nu. Sa peau semble encore humide, et ses abdos me semblent plus halés qu'il ne l'était avant son départ. Bon sang. Dire qu'il y a une semaine encore, son corps était nu contre le mien.
- T'as mis du temps à monter, t'as bien fermé la porte ?
Lorsqu'il relève la tête et que nos regards se croisent, je ne lis que de l'incompréhension.
- Diane ?
- Elle n'a nulle part où dormir pour ce soir. Elle va dormir avec moi.
- Quoi ?! m'écrié-je.
Je me tourne vers Hédylogos, le regard outré. Il est hors de question que je fasse ça !
- On est adulte, Arté... Diane.
Je ne sais pas si je souffre d'agacement pour son idée ou pour la gaffe qu'il vient de manquer de faire. Je me tourne vers Antéros dont le regard ne cesse d'aller et venir entre nous, s'imaginant très certainement que je me tape son frère. Et je regrette de ne voir aucune trace de jalousie.
- Je n'ai nulle part où dormir pour ce soir, est ce que je peux t'emprunter ton canapé ?
- Je suppose que s'il y en a pour deux il y en a pour trois... soupire-t-il avant de retourner dans sa chambre.
Je reste les bras ballants alors que je sens qu'Hédylogos m'observe. C'est encore pire que de l'indifférence. Il est agacé. Je n'aurais jamais cru créer ce sentiment chez lui...
- Le voir me regarder comme ça me fait tellement mal. Je suis une inconnue.
- Chaque personne importante a été inconnue avant d'être plus. Alors ne désespère pas. Je t'apporte de quoi te coucher et te changer, tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil déjà.
Je hoche la tête avant de me poser dans le canapé, le cœur serré. J'espérais tellement qu'Antéros m'apprécierait, avec ou sans souvenir. Et voilà que je me retrouve à me confier au frère que j'apprécie le moins parmi les Erotes parce que celui que j'aime plus que tout ne sait plus qui je suis. Je ne sais plus si j'ai réellement bien fait de le rejoindre. Il ne cherche même pas à me connaître... Peut-être aurais-je dû rester à ma place.
***
La fatigue est un sentiment bien étrange. Durant toute mon existence, je n'ai jamais ressenti le besoin de me reposer. J'ai déjà passé sous les draps, souvent en compagnie de Antéros, mais ce n'est rien de comparable à ce que je ressens aujourd'hui. Je m'étire de tout mon long, le corps étrangement engourdi. Cette fatigue physique, cette sensation de repos et à la fois de somnolance est bien étrange à mes yeux. J'ai autant envie de rester au lit que de me lever.
J'ouvre les yeux en douceur, ébloui par le soleil se levant, et je sursaute en découvrant Antéros assis au bout du canapé. Son visage est détendu, bien plus que lorsque nous étions à l'Olympe. Une fine barbe brune recouvre sa mâchoire carré, et ses cheveux courts commencent à boucler avec l'humidité irlandaise. Je crois que je ne l'ai jamais trouvé aussi beau.
- Je ne voulais pas te réveiller, déclare-t-il en sirotant son café.
- Aucun souci. Merci de m'avoir hébergé pour la nuit.
- Pas de problème, n'hésite pas si tu as besoin de quelques jours de plus.
- Je... Merci.
Je détourne la tête, surprise par cette proposition après son comportement de la veille, et je me redresse dans le canapé en remplaçant le haut qu'Hédylogos m'a prêté sur moi. Je ne m'attendais clairement pas à le trouver ici, surtout en vue de son agacement évident la veille vis à vis de ma présence. J'observe tout ce qui m'entoure, tout sauf l'homme qui arrive à me faire mal au cœur. Mon regard se pose alors sur une fleur sous verre, une pivoine, et mon palpitant s'arrête. C'est mon œuvre. J'ai offert cette pivoine à Antéros il y a déjà des décennies... Une fleur éternelle. Et il a choisi de l'emmener avec lui.
- Elle est belle, n'est ce pas ? m'interrompt-il dans ma contemplation.
- Très, soufflé-je, la gorge nouée. Tu aimes jardiner, Antéros ?
Je sais qu'il va me répondre que non. Il n'a jamais eu la main verte. Pourtant, le silence perdure, alors je tourne la tête vers lui, et je suis surprise de le découvrir en train de me dévisager.
- Qu'est ce qu'il y a ? demandé-je.
- Comment tu m'as appelé ?
- Je...
Merde. Il a dû changer son prénom.
- Pardon, j'ai cru comprendre que c'était quelque chose comme Antéros, et je n'ai pas osé redemander.
- C'est Anton.
Je préfère Antéros.
- Et non, reprend-il, je n'ai malheureusement pas la main verte. Mais quelqu'un dans ma vie a dû l'avoir, je crois que c'était un cadeau, même si je ne me souviens plus de qui. Ca fait tellement longtemps.
Ma bouche est soudainement sèche alors qu'un sourire timide étire mes lèvres. Une part de lui sait que j'ai existé, et je crois que ça me suffit. Il tient suffisamment à moi pour avoir voulu ramener un souvenir de ce nous que nous avons un jour formé. Je me redresse en repliant la couverture qu'Hédylogos m'a passée, et je réfléchis à quoi dire d'autre, mais Antéros, ou plutôt Anton, me devance.
- Pour ce qui est du travail, si tu es toujours intéressé, je paie au smic. Tu ferais du dix sept heures à une heure du matin. Et tu peux rester ici le temps de trouver un logement. Ça te conviendrait ?
- Evidemment ! répond-je trop enjouée. Enfin, je veux dire, c'est parfait oui.
C'est l'occasion pour moi de rester près de lui et de le laisser apprendre à me connaître. Il m'adresse un sourire poli avant de se lever pour rejoindre son évier et déposer sa tasse, et j'en profite pour observer ses fesses moulées dans un jogging. Je n'ai pas eu l'habitude de le voir vêtu ainsi... Et je crois que je regrette de ne pas en avoir plus profité.
- Tu baves, attention.
Je sursaute en grommelant, n'ayant pas fait attention à Hédylogos près de moi, et celui-ci ne cache pas son air rieur. Au moins, lorsque nous étions là-haut, personne ne venait nous déranger.
- Et toi fais attention à ne pas devenir plus bête que tu ne l'es déjà.
Il m'adresse un clin d'œil amusé avant d'adresser un signe de tête à Antéros, et je tente de faire la conversation comme je le peux.
- Alors, comment vous en êtes venu à vivre entre frères ? demandé-je.
Nouveau silence. Génial.
- Nous ne sommes pas frère. Hédy est juste un ami.
- Oh. Je... Enfin... Pardon. Vous vous ressemblez alors je pensais.
Hédy me fait signe de ne plus rien dire, et je me pince la lèvre. J'aurais dû lui demander quelle identité s'est créé Antéros, cela m'aurait évité bien des erreurs.
- Je vais vous laisser pour la journée, j'ai des choses à faire, déclare Hédylogos pour changer de sujet.
Antéros y voit certainement une information banale alors que je sais que cela m'est destiné. Il me signifie que je vais devoir rester avec Antéros, et si je déteste avoir besoin d'un chaperon, le chaperon en question ne me déplait pas.
- Que dois-tu faire ? l'interroge Antéros.
- Mon grand-frère a décidé que nous devions discuter. Je vais donc lui rendre une petite visite, répond Hédy en me jetant un regard lourd de sens.
J'ouvre la bouche avant de la refermer. Je ne m'attendais pas à ce que Pothos se mêle de tout ça, au contraire j'avais cru comprendre qu'il prenait du bon temps en compagnie de sa moitié. J'en conclu que Pothos ne compte pas laisser les choses comme elles le sont.
- Ton grand frère ? Pourquoi je ne savais pas que tu en avais un ? l'interroge Antéros, sourcils froncés.
Je ne suis donc pas la seule à faire des erreurs.
- Je n'en parle pas beaucoup, mon frère aîné ne m'a jamais beaucoup considéré. Je te le présenterai, un jour.
- Tu ne t'entends pas avec lui ?
- C'est lui qui n'a jamais voulu de moi. Je suppose que c'est le lot de toutes les fratries.
La sincerité d'Hédylogos me déconcerte. Je ne pensais pas que cela le pesait. La fratrie des Erotes a toujours été divisée en deux. Antéros, Pothos et Eros d'un côté, Himéros, Himenaios, Hermaphorditos et Hédylogos de l'autre. Je ne pensais pas qu'il en souffrait.
- Eh bien je le rencontrerai avec plaisir, déclare Antéros en essuyant sa vaisselle. Il verra par lui-même qu'il rate quelque chose en ne te considérant pas.
- Merci, Anton. J'en profite pour te demander quelque chose. Diane a besoin de vêtements, sa valise a été perdue pendant le voyage. Je vais pas avoir le temps aujourd'hui, je te laisse l'emmener en ville si ça ne te dérange pas.
Je m'apprête à lui dire que je n'ai pas besoin de faire du shopping lorsque je comprends ou il veut en venir. Il m'aide à passer du temps avec son frère. Alors je souris avec une douceur qui ne me ressemble pas vraiment sous le regard perplexe d'Antéros.
- Je t'en serais très reconnaissante.
- Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix...
Peu enjoué, il retourne dans sa chambre et j'adresse un large sourire à Hédylogos. Il ne m'apprécie pas pour le moment, mais j'espère bien qu'il verra en moi ce qu'il a su voir en tant que dieu. Et pour ça, il faut que nous passions du temps ensemble. Peut-être que tout n'est pas perdu finalement.
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