Chapter Six
• Sara en média , excellente lecture
Deux heures se sont écoulées. Je suis toujours là, plantée dans le couloir, le silence vibrant encore de son départ. Ses dernières paroles, une douce torture, tournent en boucle dans ma tête, un refrain obsédant.
Un sourire idiot, béat, illogique, s’épanouit sur mes lèvres. Il m’aime. Les mots résonnent, une onde de choc qui fait vibrer mon être jusqu’aux os. Pour la première fois, il l’a dit. Avoué.
Ce sentiment, combien de temps l’a-t-il porté en lui, ce secret lourd comme une pierre précieuse ? A-t-il lutté contre cette évidence, tenté de l’étouffer, de l’ignorer ? L’image de son visage, de ses yeux, me hante, me brûle.
Une main, légère comme une plume, effleure mon épaule, me ramenant brutalement à la réalité. La magie s’effrite, le rêve se fissure.
Une voix, familière et pourtant distante, me tire de mon extase : « Come Out of ur dream Sara! » Le contraste est saisissant, violent presque.
De l’exaltation pure à la froideur du quotidien, le passage est brutal, déchirant.
L’écho de sa déclaration résonne encore, un murmure précieux au cœur de la banalité retrouvée.
Une infirmière, jeune femme aux yeux doux et au regard inquiet, se penche légèrement. Sa voix est douce, presque hésitante, comme si elle craignait de briser un charme fragile : « Allez-vous bien, mademoiselle ? » Ses mains, fines et délicates, restent posées près de son tablier, un geste qui trahit une certaine nervosité. Elle a vu mon sourire, ce sourire béat, incongru dans ce couloir d’hôpital, et son inquiétude est palpable. Je la comprends, elle fait son travail. Et contre toute attente, un rire, bête et spontané, m’échappe. Un rire qui me surprend autant qu’elle.
Roy… qu’as-tu fait de moi ? Moi, la désenchantée chronique, la cynique invétérée… et voilà que je me laisse submerger par une vague d’espoir aussi irrationnelle qu’exaltante.
Je veux y croire. Je crois à ses mots, à son amour. Je refuse de douter. Ce sentiment, aussi fragile soit-il, je le protège jalousement, comme une flamme vacillante qu’il faut préserver du vent.
Moi : Ah ah ! Super ! C’est le plus beau jour de ma vie !. Je lance ces mots avec une exubérance communicative, sautillant légèrement sur place, les bras ouverts comme si je voulais embrasser le monde entier. Puis, la tête légèrement penchée sur le côté, un sourire radieux illuminant mon visage, j’ajoute, la voix douce et un peu flûtée par l’émotion. J’aime énormément cette journée ! Je l’aime trop !. Et je pars, une démarche légère et aérienne, comme si je flottais sur un nuage.
La même infirmière : Attendez ! Elle crie ces mots, la voix légèrement stridente, un brin désespérée, les mains levées comme pour me retenir. Son expression est un mélange d’inquiétude et de perplexité, ses sourcils froncés trahissant sa surprise face à mon explosion de joie. Elle semble elle-même déstabilisée par mon comportement imprévisible.
J’ignore complètement l’appel de l’infirmière. Arrivée devant la porte d’Olivia, je l’ouvre d’un geste vif et entre dans la pièce, laissant la porte s’entrebâiller derrière moi.
Je m’adosse à celle-ci, un sourire béat figé sur mes lèvres. Inconsciemment, je me mords la lèvre inférieure, un geste nerveux trahissant mon excitation.
L’image de Roy, de ses mots, de sa déclaration, me submerge. Il m’aime. Il partage mes sentiments. Enfin, tout prend sens.
Son comportement, que j’avais toujours perçu comme dur, voire cruel, s’explique. C’était sa manière, maladroite sans doute, de me témoigner son affection.
Et moi, aveuglée par mes doutes, j’avais cru à son amour pour Olivia… Quelle idiote ! Le soulagement est immense, une vague de sérénité me traverse.
Je me sens légère, comme une plume emportée par le vent. J’ai envie de voler, de m’envoler vers le ciel. Je n’ai pas d’ailes, mais j’ai son amour.
L’amour de Roy, mon bel homme. L’impatience de le revoir me ronge.
Je lève les yeux et rencontre le regard d’Olivia, planté sur moi, deux yeux grands ouverts, une expression de stupéfaction mêlée d’incrédulité.
Olivia : Tout va bien ? Elle pose la question avec une douceur sincère, mais ses yeux, légèrement plissés, trahissent une inquiétude palpable. Son corps est légèrement penché vers l'avant, comme si elle cherchait à mieux me voir, à déchiffrer l'expression de mon visage.
Je bondis sur le sofa, un mouvement brusque et imprévisible, comme un ressort qui se détend.
Mes jambes se replient sous moi, et je rebondis légèrement, l'image même de l'insouciance juvénile.
Une gamine. C'est exactement ce que je suis devenue. Roy m'a rendue folle.
Moi : Bien sûr que tout va bien ! J'exclame, ma voix un peu trop aiguë, un peu trop joyeuse, un peu trop… hystérique. Je gesticule légèrement, les mains dansant dans l'air, comme pour illustrer mon bonheur débordant.
Elle range sa Bible sur sa table de chevet avec une lenteur méthodique, chaque geste précis et contrôlé.
Puis, elle se tourne vers moi, son corps immobile, son attention entièrement concentrée sur moi. Son regard est intense, comme si elle voulait percer à jour mes secrets.
Olivia : Tu as l’air étrange, avec ce sourire planté sur tes lèvres. Elle souligne le mot "planté", un léger sourire ironique se dessinant sur ses lèvres. Sa voix est douce, mais une pointe d'amusement se glisse dans ses paroles.
Quel sourire ? Je feins la surprise, une fausse candeur dans la voix et un haussement de sourcils malicieux.
Je me tiens droite, le dos bien droit, comme une actrice professionnelle prête à interpréter son rôle.
Moi : Ah bon ? , Je réponds, la voix légèrement ironique, un sourire narquois se dessinant sur mes lèvres.
Olivia : Elle arque les sourcils, son visage exprimant un mélange de curiosité et d'amusement) C’est ça. Que s’est-il passé ? Elle penche légèrement la tête, comme pour mieux me voir, mieux me comprendre.
Moi : Rien d’exceptionnel. Je réponds, un peu trop rapidement, un peu trop sur la défensive, en détournant légèrement le regard.
Olivia : Pourquoi tu as un sourire étrange aux lèvres ? Elle insiste, son regard perçant.
Moi : Depuis quand la fille à la Bible se mêle de la vie des autres ? Je lance, un brin provocatrice, en croisant les bras sur ma poitrine, un mouvement défensif.
Olivia : D’une petite voix, les joues légèrement rougies C’est de ta faute, nah… Elle murmure, un peu gênée, en baissant les yeux.
Moi : Je secoue la tête, un mouvement vif et énergique Ce n’est pas possible… Ça te dirait qu’on passe un appel vidéo aux parents ? Je propose, changeant de sujet de manière abrupte, un sourire complice se dessinant sur mes lèvres.
Olivia : Ouiiiii ! Elle exulte, ses yeux brillants d'enthousiasme. Elle se redresse, son corps vibrant d'excitation. Elle me sourit, un sourire radieux et communicatif.
Moi : Je connecte l’ordi à Skype…Je dis, en me levant et en marchant vers l'ordinateur avec une démarche décidée et énergique.
💻
[ Olivia & moi : Nous sommes joyeuses de parler à nos parents Saluuuut Ma et Pa ! Nous crions ces mots en chœur, nos voix vibrantes d’excitation. Nos corps sont tendus par l’enthousiasme, nous nous sautons dessus légèrement, nos bras se serrent l’un l’autre dans un élan spontané.
Papa : Le visage de Pa est figé par la surprise, sa bouche légèrement entrouverte. Ses mains sont crispées sur ses genoux, son corps raide, trahissant son inquiétude. Qu’est-ce qui vous est arrivé à toutes les deux ? Il pose la question d’une voix grave, son ton sec et autoritaire.
Maman : Le visage de Ma est un mélange de surprise et d’inquiétude. Ses sourcils sont froncés, ses lèvres pincées. Elle se penche légèrement vers l’écran, comme pour mieux nous voir, mieux comprendre la situation. Votre père a raison…Elle répond d’une voix douce, mais ferme, son ton laissant transparaître sa préoccupation.
Papa : J’espère que l’une de vous n’est pas enceinte… ou pire, toutes les deux ! Sinon… Il s’interrompt, son regard se fixant tour à tour sur Olivia et moi, son visage exprimant une peur palpable. Il agite légèrement les mains, incapable de trouver les mots.
Olivia : Non, Papa. Elle répond calmement, sa voix douce et rassurante. Elle sourit légèrement, tentant de calmer les inquiétudes de notre père. Ses mains reposent paisiblement sur ses genoux.
Maman : Entre deux rires nerveux, elle se couvre la bouche d’une main, son corps légèrement secoué par les rires. Ce n’est pas possible, mon cœur…Elle s’adresse à son mari, tentant de le rassurer, mais son rire trahit son inquiétude.
Papa : Si l’une de vous ose faire des bêtises en notre absence, elle…Il s’interrompt à nouveau, son poing serré, son regard menaçant.
Olivia & moi : L’imitant, nos voix pleines d’amusement, nous nous regardons, complices. Nous nous penchons légèrement vers l’écran, nos corps se rapprochant. On sait ! Tu vas nous envoyer à Kibera ! Nous éclatons de rire, nos rires communicatifs.
À ce jour, Kibera est considéré comme le plus grand bidonville de tout le continent africain.
Maman : Vous connaissez votre père… Il n’aura pas peur de vous envoyer dans ce gigantesque quartier. Et il ne vous aidera pas en cas de besoin…Elle explique, sa voix sérieuse, mais un léger sourire trahissant son amusement. Elle secoue légèrement la tête, comme pour souligner l’absurdité de la menace.
Papa : Je suis certain que vous aurez du mal à vous adapter dans un environnement aussi hostile... Il ajoute, son ton toujours grave, mais une pointe d’humour se glisse dans ses paroles. Il soupire, son corps se détendant légèrement.
Moi : On connaît tous la chanson… Je réponds, un sourire malicieux sur les lèvres, en haussant les épaules avec nonchalance. ]
À nous voir, nos traits fins, notre peau claire, les gens ont du mal à s’imaginer que nous avons du sang africain qui coule dans nos veines. Ils nous voient, et voient autre chose.
Ils ne voient pas l’histoire qui nous relie à ce continent, à cette terre. Je les observe, leurs regards interrogateurs, leurs expressions dubitatives, et je hausse les épaules.
Je ne m’en préoccupe pas. Franchement. La seule chose qui occupe mon esprit, qui le remplit entièrement, c’est le « je t’aime » de Roy.
Ses mots résonnent encore en moi, un écho doux et puissant qui efface tout le reste.
J’aurais tellement désiré qu’il n’ait pas eu le temps de poser son doigt, si délicat, sur mes lèvres, interrompant mon élan.
J’avais pris un bon élan, oui ! Je souhaitais simplement lui arracher un tendre baiser, un baiser qui scellerait notre amour naissant. Un baiser qui aurait été le couronnement parfait de sa déclaration.
Ça n’a plus d’importance. Le « je t’aime » est là, satisfaisant, suffisant. Il est la preuve tangible de nos sentiments réciproques, le sceau indélébile apposé sur notre histoire. Et c’est ça qui compte.
Toute cette histoire est réelle ! Je le sens, je le sais, au plus profond de mon être.
Chaque émotion, chaque sentiment, est authentique, vivant. C’est une réalité palpable, une réalité qui me transporte, qui me fait vibrer.
Pdv Gordon.
Quelques heures ont suivi le départ de cet homme dont j’ai oublié le nom, un flou dans ma mémoire déjà embrouillée.
Le temps s’est étiré, lent et pesant, avant l’arrivée précipitée de ma mère. Son visage, marqué par une frayeur intense, est une image qui se grave à jamais dans ma mémoire.
Elle arrive en courant, son souffle court et saccadé, ses yeux dilatés par l’angoisse.
Je la vois, je l’entends, ses questions précipitées adressées au docteur, ses mots angoissés, sa voix tremblante. Il cherche des réponses, des explications, un soulagement à cette peur qui la ronge.
Puis, la vérité éclate, les faits sont exposés, et le visage de ma mère s’effondre. Elle est au bord du malaise, la force la quittant.
L’agilité du docteur Matt est salvatrice. Il est là, à la rescousse, sa main ferme et rassurante la soutenant au moment opportun, l’empêchant de s’effondrer. Son intervention est rapide et efficace.
Je ne suis pas en forme. Loin de là. Je me sens terriblement mal. Une douleur diffuse m’envahit, une souffrance sourde qui s’étend à tout mon corps.
Je ne saurais même pas indiquer la zone la plus douloureuse, tout me fait mal.
Mes membres, mes articulations, sont comme broyés, me refusant tout mouvement. Je suis prisonnier de mon propre corps, immobile, incapable de me déplacer.
Ma tête est sur le point d’exploser. Une pression intense, un poids insoutenable, me fait souffrir.
Mes nerfs craquent sous la tension, je sens la douleur irradier dans tout mon être. Ma vue… il vaut mieux ne pas en parler.
Elle est trouble, floue, déformée. Je ne distingue que les contours des objets familiers, le reste est un flou indistinct.
Je déteste cette sensation de mal-être, cette souffrance omniprésente qui me ronge de l’intérieur.
C’est une douleur physique, mais aussi une douleur morale, un mélange inextricable qui me consume.
L’arrivée de ma mère, son désespoir… tout cela contribue à mon sentiment d’impuissance et d’effroi.
Ma mère : Ses yeux, humides, se posent sur moi. Un tremblement imperceptible agite sa main. Mon grand… souffle-t-elle, la voix étranglée par l'émotion qu'elle retient de justesse.
Moi : Je suis faible, la douleur me ronge. Mais je force un sourire, une tentative de rassurance. Ne t'inquiète pas, je vais bien.
Ma mère : Elle s'assoit à mes côtés, sa main se pose sur mon front, une caresse hésitante. Es-tu sûr ? Son regard scrute mon visage, cherchant un signe, une faille dans ma façade de courage.
Moi : J'écarte sa main, un geste brusque. Je t'ai dit que je vais bien ! Pas la peine de t'inquiéter. Ma voix est plus dure que je ne le voudrais.
Docteur Annabelle : Sa voix est douce, mais ferme. Tu n'as pas à cacher ce que tu ressens. Nous sommes là pour toi.
Moi : L'agacement monte en moi, une vague d'amertume. Je vais bien, j'ai dit ! Finis-en avec ça !, Je m'efforce de paraître indifférent, mais ma froideur est un masque qui craque.
Docteur Matt : Son ton est réprobateur. Pas besoin d'être désagréable.
Moi : Je lui lance un regard noir, glacial. Vous pouvez partir.
Ma mère : Sa main se pose sur mon bras, une tentative de réconfort. Gordon, détends-toi. Ils sont là pour toi.
Moi : L'agacement se transforme en exaspération. Je n'ai besoin de personne.
Docteur Matt : Il soupire, visiblement las de ma résistance.Très bien. Rendez-vous au bloc. Il quitte la pièce, laissant derrière lui un silence lourd.
Docteur Annabelle : Elle s'adresse à ma mère, sa voix empreinte de compassion. Il serait préférable que vous restiez avec lui cette nuit. Utilisez le beepeur en cas de besoin.
Ma mère : Un soulagement palpable se lit sur son visage. Merci, Docteur Annabelle.
Docteur Annabelle : C'est mon devoir. Elle s'en va, laissant ma mère et moi seuls.
Moi : Enfin…souffle-je, un soupir de fatigue.
Ma mère : Ses yeux s'écarquillent, une inquiétude nouvelle se lisant dans leur profondeur. Gordon !
Moi : La lassitude m'envahit. C'est reparti pour les discours du Premier Ministre… Je dis cela avec une ironie mordante.
Ma mère : Je ne te suivrai pas dans tes délires. Sa voix est ferme, déterminée.
Moi : C'est ça, moi et mes délires… L'ironie est amère.
Ma mère : Ah oui, j'oubliais… Comment t'es-tu retrouvé dans cet état ?
Moi : J'hésite, puis je réponds d'une voix éteinte. Non, non… c'est rien.
Ma mère : Elle me fixe, son regard perçant à travers mes défenses. Avant ça, tu allais bien… Qu'est-ce qui s'est passé ?
Moi : Je tousse, une quinte sèche qui me secoue. Ma gorge me brûle. On m'a poussé à bout…
Ma mère : Par qui ?
Moi : L'agacement explose, une colère contenue qui jaillit. C'est bon avec tes questions ! Tu commences à me tanner !
Son regard, intense et fixe, ne me quitte pas une seconde avant qu'elle ne se lève et ne s'effondre avec grâce sur le canapé.
Dossiers et ordinateur l'accompagnent, transformant l'espace en un bureau improvisé.
Pendant ce temps, je réponds à l'appel de mon trio, ma bulle d'intimité et de complicité.
📱
[ Ke'yon : Ça va, mon pote ?
Moi : Que vois-tu ? Ma voix est neutre, presque provocatrice.
Ke'yon : Ah, merci, question pour question. Son ton est taquin.
Moi : Arrête de me tanner, tu veux ? Je me tourne vers Roxanne, un sourire esquissé sur mes lèvres. Wow, ma princesse, nouvelle coupe !
Roxanne : Un sourire radieux illumine son visage. Exacte, mon prince. Comment la trouves-tu ?
Moi : Peu importe la coupe, c'est toi qui la rends jolie.
Ke'yon : À Roxanne, c'est quoi, le nom de…Il s'interrompt, un sourire narquois aux lèvres.
Moi : Quoi ?
Ke'yon : Imbécile, quoi d'autre que la coupe ?
Moi : Je lui montre le doigt d'honneur, un geste rapide et impulsif. Ça.
Ke'yon : Vexé ? Très drôle.
Moi : Je prends un air sérieux, ma voix grave. Je ne plaisante pas.
Roxanne : Elle intervient pour calmer la tension. Bon, c'est fini. C'est une coupe courte, ondulée.
Ke'yon : Elle te va à merveille !
Une douleur vive, lancinante, se réveille dans mon torse.
Un gémissement m'échappe malgré moi. Je ne peux plus la contenir.
Moi : Je vous laisse continuer sans moi. Ma voix est faible, marquée par la souffrance.
Roxanne : Elle remarque immédiatement le changement dans mon expression. Son ton devient inquiet. Attends… Qu'est-ce que tu as ?
Ke'yon : Tu dégoulines de sueur là… Ça ne va pas ?
Moi : Je serre les dents, la douleur me tordant les entrailles. Ça va… Je raccroche brutalement, coupant court à la conversation.]
Alors que je pose mon téléphone sur la table de nuit, un message de Ro s'affiche sur mon écran.
📩
[ Le message de Ros s'affiche : « Je sais que tu ne te portes pas bien, tu n’as pas à le cacher pour ne pas m’inquiéter. Je m’inquiéterai pour toi quoi qu’il se passe. »
Un sourire, faible et hésitant, se dessine sur mes lèvres. Je ne voudrais pas la faire inquiéter, mais la vérité est une bête féroce qui me dévore de l'intérieur.
Je tente de lui répondre, mais une douleur, sourde et implacable, m'envahit, une vague qui me submerge, me clouant au lit.
Elle s'intensifie à chaque seconde, une pression accablante, une brûlure invisible qui me consume.
Je grince des dents, un son rauque et inarticulé, la douleur me tordant les entrailles, me poussant à un cri que j'étouffe dans ma gorge, un cri de désespoir muet.
Je me blottis dans les draps, agrippant mon coussin comme une bouée de sauvetage dans une mer déchaînée, le serrant contre moi avec une force désespérée, cherchant un refuge contre cette souffrance indicible.
Je me recroqueville sur moi-même, un fœtus recroquevillé sur lui-même, cherchant vainement à échapper à cette douleur qui me transperce, me déchire, me consume.
Aucun cri, aucun mot ne peut exprimer l'intensité de cette agonie, cette souffrance qui me dévaste, me laissant seul, impuissant, face à cet assaut implacable.
Ma mère, les yeux rivés sur son téléphone, lance, sans prêter attention à ma souffrance silencieuse : Ce n’est pas ta pote, Roxanne ! Elle est mignonne, elle s’est fait une nouvelle coupe. Ses paroles, banales et légères, résonnent comme une insulte à la douleur qui me dévore.
Certainement, elle regarde une publication de Roxanne. La douleur me brûle, une flamme infernale qui me consume de l'intérieur, me laissant incapable de prononcer le moindre mot.
Ma mère, se parlant à elle-même, murmure : Je dois liker la photo… Son regard se pose sur moi, un instant, puis s'illumine en admirant la photo de Roxanne. Soudain, son expression change. Elle remarque quelque chose qui cloche, une ombre dans mes yeux, une tension dans mon corps. Qu'as-tu ? demande-t-elle, posant délicatement son téléphone sur la table de nuit.
Elle s'approche, l'inquiétude peinte sur son visage, ses yeux scrutant le mien avec une intensité palpable. Elle ne cesse de m'interroger, de me demander où j'ai mal, ce qui me fait souffrir.
Je secoue la tête négativement, incapable de trouver les mots, paralysé par la douleur. Je suis pris au piège, prisonnier de cette souffrance muette. Elle comprend, le désespoir se lisant dans mes yeux.
Au bord des larmes, elle panique, son agitation palpable. Je dégouline de sueur, ma peau collée aux draps.
Je réunis le peu de force qui me reste, un effort surhumain, pour lui parler, ma voix un souffle à peine audible.
Moi : Calme-toi, maman…
Ma mère : Ses yeux s'inondent de larmes. Qu'est-ce qui va pas ?
Moi : Je tente de me ressaisir, de trouver un semblant de calme. C’est rien… c’est passé…dis-je, avant qu'un nouveau gémissement ne m'échappe, un son déchirant qui trahit mon mensonge.
Elle attrape le beepeur, l'action mécanique et précipitée. Elle appuie sur le bouton, mais en vain.
Ma mère : Pourquoi ça ne marche pas ? Elle s'agite, l'inquiétude la consumant.
Moi : Je fais de mon mieux pour retenir mes larmes, un effort qui me coûte cher. Maman… ce n’est pas grave…dis-je, avant qu'une larme ne s'échappe du creux de mon œil, trahissant ma faiblesse.
Ma mère : Tiens bon, je vais appeler le médecin…
Moi : Je pose ma main sur son bras, l'arrêtant dans son geste. Tu as assez souffert pour moi…dis-je, relâchant un peu d'air, un soupir de soulagement mêlé de désespoir. Laisse-moi partir en paix… Je t’en supplie… je… je… suis… tanné…Mes mots s'éteignent, emportés par la douleur qui me submerge, me laissant à la merci de cette souffrance implacable.
Une autre larme coule sur mon visage. Ma mère se débat pour que je la lâche. Je ne veux pas. Je veux qu'elle me laisse partir. Je veux arrêter de souffrir plutôt de lui faire souffrir davantage.
Ma mère : non et non tu vas m'attendre ici et je pars chercher de l'aide elle laisse couler ses larmes .
Une autre larme coule sur mon visage, rejoignant la première, une trace de ma souffrance. Ma mère se débat, ses mains essayant de retirer la mienne de son bras, mais je la serre avec une force inattendue, une force désespérée. Je ne veux pas la lâcher.
Je ne veux pas qu'elle continue à souffrir à cause de moi. Je veux qu'elle me laisse partir, qu'elle me laisse enfin trouver la paix, la fin de cette agonie.
Je veux arrêter de souffrir, plutôt que de lui infliger cette douleur impuissante.
Ma mère : Non et non ! Tu vas m’attendre ici, et je pars chercher de l’aide. Ses larmes coulent maintenant librement, un torrent de désespoir et d'impuissance.
Dans l'une de ses citations, William Shakespeare disait :
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__Tanri Seni Korusun__
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