Ce chapitre, ce déroule durant l'animé et le téléphone est autorisé !

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Sous la lumière dorée de l'après-midi, les vastes couloirs de la Noble Académie se teintaient d'une atmosphère lourde et presque silencieuse, comme si même les murs partageaient l'inquiétude des élèves. Haruka avançait d'un pas mesuré, le visage empreint d'un calme inhabituel, les yeux fixés droit devant elle, perdue dans ses pensées. Ses cheveux roux cascadaient sur ses épaules, mais sans le même éclat joyeux qu'elle avait autrefois. Elle semblait concentrée, presque absorbée par un tourbillon d'inquiétudes.

Depuis qu'ils avaient réussi à restaurer la mémoire du prince Kanata, tout avait changé. Au début, elle avait ressenti un immense soulagement, mais cet instant de paix avait été de courte durée. Dyspear, la sombre reine du désespoir, n'avait pas tardé à répondre en intensifiant ses attaques. Chaque jour, les batailles devenaient plus dangereuses, plus épuisantes, poussant les Princesses Precures à leurs limites.

Alors qu'elle marchait, elle se rappela les derniers combats. Les cris, les éclats de lumière de leurs pouvoirs, l'intensité de chaque affrontement. Elle repensait à ses amies Minami, Kirara, et bien sûr Towa chacune luttant de toutes ses forces, chacune refusant de céder malgré la peur qui les tenait. Dans ces moments, Haruka se demandait si elles pourraient vraiment protéger tout ce qu'elles aimaient.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas les autres élèves autour d'elle qui l'observaient, perplexes. D'ordinaire, elle aurait adressé des sourires chaleureux, lancé des salutations. Mais aujourd'hui, tout cela lui semblait lointain. Cette impassibilité nouvelle n'était pas seulement une façade : c'était un masque pour dissimuler l'inquiétude qui rongeait son cœur.

Soudain, elle s'arrêta près d'une fenêtre, posant son regard sur les jardins de l'académie baignés dans la lumière dorée de l'après-midi. Elle se souvenait des moments heureux passés avec ses amies dans ces mêmes jardins, des instants où les soucis étaient absents, où leur seule préoccupation était de rêver de l'avenir. Maintenant, même ce rêve semblait menacé.

Alors qu'Haruka se perdait dans ses pensées en contemplant les jardins, une soudaine réalisation la frappa. Elle écarquilla les yeux, l'horloge murale d'un couloir lui rappelant cruellement l'heure. Elle inspira brusquement, paniquée :

- MINCE ! Le cours de danse ! s'exclama-t-elle avec une petite voix étouffée d'inquiétude. Je vais être en retard !

Sans attendre une seconde de plus, Haruka tourna les talons et s'élança en direction de la salle de danse. Elle saisit le bas de sa jupe pour ne pas trébucher, ses pas résonnant à travers les couloirs de l'académie alors qu'elle courait aussi vite qu'elle le pouvait. Ses chaussures claquaient contre le sol carrelé, et quelques élèves, surpris, s'écartaient en riant doucement de son empressement. Certains l'encourageaient même à voix haute :

- Vas-y, Haruka !

Elle lançait des sourires d'excuse en passant, essayant de conserver un minimum de dignité malgré sa course maladroite. Dans sa précipitation, elle faillit rater un virage et s'agrippa rapidement à la rambarde pour reprendre son équilibre, le souffle court mais déterminé. Elle priait intérieurement de toutes ses forces pour arriver avant que le cours ne commence.

- Allez, encore un couloir ! se répétait-elle en fixant la porte au bout.

Alors qu'Haruka apercevait enfin la porte de la salle de danse et esquissait un sourire soulagé, un étrange éclat de lumière apparut devant elle. Dans un souffle, un portail scintillant se matérialisa, illuminant les murs et le sol autour d'elle. Elle s'immobilisa, écarquillant les yeux de surprise, et tenta aussitôt de freiner sa course maladroite, mais c'était trop tard ! Ses pieds glissèrent, et, dans un mouvement incontrôlé, elle bascula en avant, tombant directement dans le portail.

- AAHHH !? cria-t-elle en essayant de se raccrocher au bord du vortex, mais la force la tirait irrésistiblement à l'intérieur.

Son cri résonna tandis qu'elle était emportée dans un tourbillon d'éclats de lumière et de couleurs mouvantes. Ses bras s'agitaient frénétiquement, cherchant un point d'ancrage, mais tout autour d'elle n'était qu'énergie et mystère.

Tout devint soudain noir autour d'Haruka.

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Les trois amies se mouvaient avec élégance sur le parquet de la salle de danse, concentrées sur leurs mouvements. Kirara, enjouée, bouscula doucement Towa, déclenchant un éclat de rire espiègle. Towa, un peu surprise, lui lança un regard noir de fausse réprimande, tandis que Minami observait discrètement la scène avec un sourire amusé. Tout semblait aller pour le mieux, mais lorsque Minami leva les yeux vers l'horloge, son expression changea.

- Attendez...C'est étrange qu'Haruka soit si en retard, dit-elle en fronçant les sourcils. Ses bras se croisèrent avec une expression de légère inquiétude. Les deux autres filles cessèrent leurs rires et échangèrent un regard.

- Haruka est souvent en retard, répliqua Towa d'un ton léger, mais avec un brin d'inquiétude derrière ses mots, comme si elle tentait de se convaincre que tout était normal.

- Oui, mais là, ça fait trente minutes, souligna Minami. Haruka prend habituellement cinq à dix minutes pour nous rejoindre, pas plus !

Kirara, qui essayait de plaisanter pour alléger l'atmosphère, se trouva elle aussi gagnée par l'inquiétude grandissante. Elle détourna le regard, cherchant des indices dehors, et observa l'horizon, où le soleil commençait à descendre lentement. Dans la lumière douce du crépuscule, une lueur de nervosité traversa son visage.

- Vous pensez...Qu'elle est peut-être sortie ? murmura Kirara, comme si elle n'osait pas vraiment envisager cette possibilité.

Towa hocha la tête, gardant ses bras croisés et l'air plus soucieux.

- Il est vrai que quelque chose semble étrange...Si elle n'apparaît pas d'ici la fin du cours, nous devons vraiment faire quelque chose !

Minami approuva, son regard résolu.

- Nous devrions la chercher ensemble, juste avant le couvre-feu. C'est notre amie, et quelque chose me dit qu'elle pourrait avoir besoin de nous.

Les trois filles, désormais en silence, se tournèrent instinctivement vers la porte, chacune cachant derrière son inquiétude un sentiment de responsabilité profonde envers Haruka. Elles échangèrent un regard déterminé, prêtes à partir à sa recherche dès que leur entraînement serait terminé, s'assurant que leur amie, où qu'elle soit, ne se sentirait pas seule.

La cloche annonça la fin du cours de danse, résonnant à travers les vastes couloirs de la Noble Académie. Les filles se rassemblaient, essoufflées mais souriantes, échangeant des commentaires sur leurs performances et les nouvelles chorégraphies. Pourtant, une ombre persistante planait sur leurs visages : Haruka n'était toujours pas revenue.

Kirara, toujours espiègle malgré l'inquiétude naissante, prit une profonde inspiration et brisa le silence préoccupé.

- Peut-être qu'elle est dans sa chambre à l'internat ? suggéra-t-elle, son regard scrutant les environs à la recherche d'un indice. Ou peut-être qu'elle ne se sentait pas bien et qu'elle a décidé de rester seule.

Towa plissa les yeux, visiblement troublée par la pensée.

- C'est impossible, Kirara ! Il y a même pas deux heures, elle était si heureuse et brillante d'espoir. Je ne comprends pas...Sa voix trahissait une inquiétude grandissante, ses sourcils se fronçant légèrement alors qu'elle tentait de rationaliser l'absence inhabituelle de leur amie.

Minami, toujours la plus calme du groupe, poussa un soupir profond, sentant la tension monter. Elle s'approcha des autres, posant une main réconfortante sur l'épaule de Towa.

- Allez, les filles, ne perdons pas espoir tout de suite.

Elle prit une décision rapidement, son regard déterminé balayant les expressions inquiètes de ses amies.

- Allons dans ma chambre, peut-être que nous avons besoin de l'aide de Miss Shamour et du prince Kanata. Ils pourraient savoir quoi faire ou nous aider à la retrouver.

Kirara acquiesça sans hésiter, le sérieux prenant le dessus sur sa nature habituellement légère.

- Oui, c'est une bonne idée. Plus on agit vite, mieux c'est.

Elle jeta un dernier regard vers le couloir, espérant apercevoir Haruka quelque part, avant de se tourner vers Minami et Towa.

Les trois filles se précipitèrent vers la chambre de Minami, leurs pas résonnant rapidement sur les sols en marbre. Chaque porte qu'elles franchissaient semblait plus vide que la précédente, et l'inquiétude ne faisait qu'augmenter avec chaque instant qui passait sans nouvelles de Haruka.

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Arrivées dans la chambre de Minami, les trois Princesses Precure prirent soin de fermer la porte derrière elles. Kirara, avec son énergie habituelle, fit glisser le verrou, s'assurant que personne ne les interrompe. Son visage, habituellement enjoué, reflétait maintenant une détermination et une inquiétude inhabituelles. Minami s'installa près de son bureau, tandis que Towa s'approchait du centre de la pièce, tenant fermement la tablette Princesse entre ses mains.

Elle inspira profondément, pressant sur l'écran délicatement, avant de murmurer d'une voix douce mais déterminée :

- Miss Shamour, nous avons besoin de toi !

En un instant, une lumière douce et scintillante s'échappa de la tablette, illuminant la pièce. Dans un tourbillon de paillettes argentées et de lumière, apparut Miss Shamour, leur précieuse guide et mentor féline. Elle fit un petit saut élégant, comme à son habitude, sa fourrure blanche impeccablement soignée.

- Hello, everyone ! salua-t-elle joyeusement en regardant les trois princesses avec ses yeux pétillants.

Pourtant, très vite, son regard se mit à chercher un visage manquant. Elle inclina légèrement la tête, perplexe.

- Où est Haruka, mes chères ? Elle n'est pas avec vous aujourd'hui ?

Les trois filles échangèrent un regard avant que Minami ne prenne la parole, visiblement préoccupée.

- C'est justement pour ça que nous t'avons invoquée, Miss Shamour...Elle hésita, cherchant les mots. Haruka n'est pas venue au cours de danse, et cela fait maintenant plus de trente minutes qu'on attend. Nous avons vérifié partout, mais impossible de la trouver...

Miss Shamour écarquilla les yeux, ses oreilles se redressant en signe de surprise.

- Oh là là, mais ce n'est pas dans ses habitudes !

Elle scruta les visages de chacune, captant leur inquiétude.

- Avez-vous essayé de la contacter par téléphone ?

Kirara croisa les bras, son visage désormais sombre.

- Oui, on a tout essayé, mais elle ne répond pas et son téléphone semble éteint. C'est pas normal...Elle était pleine d'enthousiasme ce matin, alors pourquoi disparaître maintenant ?

Towa hocha la tête, le visage grave.

- Nous avons pensé qu'elle était peut-être fatiguée, mais elle aurait au moins donné signe de vie ! Nous craignons que quelque chose ne soit arrivé...

Miss Shamour ferma les yeux, réfléchissant un instant, avant de rouvrir ses paupières avec un éclat de détermination.

- Dans ce cas, mes princesses, il nous faut agir vite. Haruka est précieuse pour nous toutes, et nous ne pouvons pas la laisser seule en cas de danger !

Towa, toujours résolue et concentrée, hocha lentement la tête. Elle prit une profonde inspiration avant de se tourner vers ses amies et Miss Shamour.

- Je vais aussi contacter oni-sama, murmura-t-elle avec assurance, ses yeux remplis d'une détermination tranquille.

Elle saisit la tablette Princesse d'une main ferme et fit glisser le stylet d'un mouvement précis et fluide sur l'écran. En quelques secondes, une douce lumière dorée commença à émaner de l'appareil. La lueur grandit, illuminant la pièce d'une aura chaleureuse, tandis que les trois princesses et Miss Shamour observaient en silence, le souffle retenu.

Puis, comme par magie, un hologramme translucide du prince Kanata apparut au centre de la pièce. Les contours de sa silhouette étaient fins, presque éthérés, et ses traits nobles et bienveillants étaient parfaitement dessinés. Bien qu'il ne fût qu'une projection, Kanata semblait réel, presque tangible, baignant dans la lumière dorée qui semblait le relier à son royaume.

Il regarda autour de lui, et ses yeux clairs tombèrent sur Towa, avec un sourire doux et familier.

- Towa, murmura-t-il, sa voix calme et posée remplissant la pièce. Quel honneur de te voir, même à travers un simple hologramme !

Towa, touchée par l'apparition de son frère, sourit faiblement mais ne perdit pas de vue leur mission.

- Oni-sama...Elle inspira doucement, cherchant ses mots. Nous avons besoin de ton aide. Haruka a disparu, et nous craignons qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. Elle n'est pas venue au cours de danse, et son téléphone est éteint... Elle reste introuvable, même ici à l'académie !

Face à l'hologramme du prince Kanata, les Princesses Precure et Miss Shamour observaient le mélange d'inquiétude et de détermination qui traversait le visage du prince. Ses yeux étaient écarquillés de stupeur en entendant la nouvelle.

- H-Haruka a disparu...M-Mais...O-Où pourrait-elle être ? balbutia-t-il, presque incapable de croire ce qu'il venait d'entendre.

Kirara soupira, les bras croisés et une mine d'impatience sur le visage.

- Justement, on ne sait pas, Kanata ! C'est ça, le problème ! Sa voix, habituellement enjouée, laissait entendre l'inquiétude sourde qui pesait sur le cœur de chacune.

Miss Shamour inclina légèrement la tête, ses oreilles baissées d'inquiétude. Elle murmura d'une voix grave et douce :

- Elle pourrait être n'importe où, Votre Majesté...Et la nuit commence à tomber. C'est dangereux pour une jeune fille de son âge de se retrouver dehors à cette heure-ci, surtout avec les menaces qui pèsent sur elle...

Le silence lourd qui suivit la remarque de Miss Shamour semblait peser sur chacun. Kanata resta un moment figé, les mots de Miss Shamour résonnant en lui. Il se sentait à la fois démuni et accablé de culpabilité, mais il n'avait pas l'intention de rester impuissant.

Minami, toujours calme et réfléchie, prit une inspiration avant d'intervenir, brisant le silence tendu.

- Nous allons faire tout notre possible pour comprendre ce qui se passe et retrouver Haruka. Mais...Kanata, où vous trouvez-vous en ce moment ?

Kanata, qui avait gardé la tête basse, la releva avec détermination.

- J'ai réussi à revenir dans le Royaume de l'Espoir...Même si la porte entre nos mondes a été détruite, il existe des moyens pour moi de m'y rendre. M-Mais...Il serra son poing, comme pour dominer l'angoisse qui le tiraillait. Si je peux encore ressentir la présence de sa clé, alors je devrais pouvoir la localiser avec précision !

Towa hocha la tête, ses yeux brillants d'une lueur d'espoir.

- Si tu peux repérer l'énergie de la clé d'Haruka, alors nous pourrons la suivre. Peut-être que cela nous donnera une piste !

Kanata soupira profondément, serrant son sceptre d'un air résolu. Il fit un signe affirmatif, sa voix retrouvant une certaine fermeté.

- Je vais me concentrer pour localiser la clé. Si elle est quelque part dans ce monde ou le vôtre, nous la trouverons !

Les trois princesses, ainsi que Miss Shamour, regardèrent Kanata avec espoir et gratitude. Ils étaient prêts à tout pour retrouver leur amie, et avec la puissance de l'amitié et de la magie, ils savaient qu'ils avaient une chance.

Dans le silence oppressant qui régnait autour de lui, Kanata abaissa son sceptre, coupant la communication avec les Princesses Precure. Il demeura un instant immobile, les yeux vagues, avant de regarder les alentours. Autour de lui, les murs autrefois resplendissants du château du Royaume de l'Espoir étaient désormais assombris, recouverts de ténèbres et de vignes tordues qui semblaient s'étendre de manière sinistre, témoignant de la domination de Dyspear sur ces lieux autrefois lumineux.

Le prince soupira profondément, sentant la rage et l'inquiétude se mêler en lui. Sa main trembla légèrement tandis qu'il serrait son sceptre, laissant échapper un murmure plein de détermination et de douleur :

- Où es-tu, Haruka...?

Il ferma les yeux, concentrant toute son énergie dans son sceptre, espérant qu'il pourrait ressentir la moindre trace de l'énergie de la clé d'Haruka.

Soudain, une lumière douce émana de son sceptre, vibrant dans ses mains. La magie semblait pointer une direction, l'appelant comme un fil ténu de lumière dans l'obscurité. Kanata ouvrit les yeux et observa la direction indiquée. Sa surprise s'intensifia en constatant que l'énergie guidait son regard directement vers le cœur du château, là où le trône se trouvait. Il fronça les sourcils, l'incompréhension se mêlant à l'inquiétude.

- I-Impossible...P-Pourquoi Haruka serait-elle ici, au château ?

Il murmura, sentant une angoisse glaciale l'envahir. La réponse lui sembla d'abord insaisissable, mais une pensée inquiétante s'imposa soudainement à son esprit, perçant comme une lame affûtée.

Les yeux de Kanata s'écarquillèrent, la prise sur son sceptre se resserrant. Ses mâchoires se crispèrent tandis qu'il murmurait d'un ton glacial, empli de colère :

- D-Dyspear !

Il n'avait plus aucun doute : cette créature perfide avait probablement capturé Haruka, utilisant le château comme son piège, exploitant la présence de leur précieuse princesse des fleurs pour en faire un appât. L'idée qu'Haruka puisse être en danger éveilla en lui une flamme ardente de colère et de détermination.

Sans plus attendre, Kanata se mit à courir, ses pas résonnant dans les couloirs sombres et dévastés du château. Ses pensées étaient concentrées uniquement sur Haruka, sur la retrouver, la sauver. Plus il approchait du trône, plus la lumière de son sceptre brillait intensément, guidant son chemin avec une précision presque douloureuse. Traversant les ombres et les couloirs sinistres, Kanata avançait avec une détermination inébranlable, prêt à tout pour affronter Dyspear et ramener Haruka en sécurité.

Kanata avançait d'un pas furtif à travers les couloirs sombres du château de Dyspear, son cœur battant la chamade. Les murs, ornés de motifs sinistres, semblaient se refermer sur lui tandis qu'il suivait la lueur vibrante émanant de son sceptre. Chaque pas était empreint de détermination, une promesse silencieuse qu'il ne laisserait rien se mettre entre lui et Haruka. L'angoisse et la colère s'entremêlaient en lui, alimentant sa hâte de la retrouver.

Il tournait à chaque coin, scrutant les ombres avec méfiance, s'efforçant de rester aussi silencieux qu'un souffle de vent. Les couloirs étaient enveloppés d'une obscurité pesante, presque palpable, mais la lumière de son sceptre brillait d'une intensité rassurante, lui montrant la voie. Plus il avançait, plus son cœur était alourdi par la crainte de ce qui aurait pu arriver à Haruka. Prends soin d'elle, qu'est-ce qui lui est arrivé ? pensait-il, ses inquiétudes l'assaillant.

Après ce qui semblait une éternité de course effrénée, il s'arrêta brusquement devant une formation complexe de roses épineuses et de lianes tordues, formant une barrière imprenable. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il se redressait, son regard se posant sur une silhouette à l'intérieur de la cage de roses.

L'instant suivant, son cœur se figea dans sa poitrine. Haruka... La voix douce et familière de son prénom se fraya un chemin à travers les ténèbres de son esprit. Là, allongée sur le sol, la princesse des fleurs, sous la forme de Cure Flora, était emprisonnée dans une cage délicate mais cruelle, faite de lianes tordues et de fleurs aux pétales décolorés.

Elle avait l'air épuisée, ses yeux brillants de fatigue mais toujours animés d'une lueur de défi. Kanata pouvait voir qu'elle avait donné tout ce qu'elle avait pour essayer de s'échapper de cette prison infernale. Ses mouvements étaient lents, comme si la magie qui l'habitait était épuisée, et le sol autour d'elle était parsemé de pétales fanés, témoins de ses tentatives désespérées.

Le cœur de Kanata se serra à cette vue, et une vague de protection et de détermination l'envahit. Il s'avança d'un pas rapide mais silencieux, prêt à briser la cage et à libérer Haruka. Chaque fibre de son être était en alerte, désireuse de la sortir de cet enfer.

- HARUKA ! cria-t-il, son souffle s'accélérant alors qu'il s'agenouillait devant la cage, scrutant son visage pour capter son attention.

Elle tourna lentement la tête vers lui, une étincelle de reconnaissance illuminant ses traits fatigués. Les larmes aux yeux, elle murmura,

- K-Kanata ?

Sa voix, bien que faible, était empreinte d'un espoir vibrant. Kanata se mit à réfléchir à la façon de défaire ces lianes maudites, le défi de Dyspear pesant lourdement sur ses épaules. La rage brûlait en lui, mais une détermination nouvelle se leva, car il savait qu'il n'abandonnerait jamais Haruka.

Kanata s'approcha de la cage de roses, le cœur serré, les yeux plongés dans ceux de Cure Flora.

- Haruka, que s'est-il passé ? Sa voix, à peine un murmure, était teintée d'inquiétude, trahissant la panique qu'il tentait de maîtriser.

Cure Flora leva lentement les yeux vers lui, et l'intensité de son regard faillit lui briser le cœur. Ses larmes commencèrent à couler silencieusement, roulant sur ses joues en laissant des traces d'épuisement et de douleur.

- K-Kanata...J-Je...J-Je ne sais pas...murmura-t-elle, sa voix tremblant alors qu'elle luttait pour contenir ses émotions.

Mais très vite, les mots commencèrent à jaillir, et elle se mit à tout lui raconter, la voix entrecoupée de sanglots.

- Je...J-Je me rendais au cours de danse, commença-t-elle, sa voix brisée par la peur qu'elle avait ressentie. Mais un portail est apparu...Je n'ai pas eu le temps de réagir...E-Et la prochaine chose dont je me souviens, c'est que je me réveillais ici...S-Seule, enfermée ! Sa voix s'étrangla sous l'émotion, et ses mains, tremblantes, se refermèrent sur les lianes de la cage comme pour chercher un soutien.

Kanata l'écoutait en silence, chaque mot alourdissant un peu plus la douleur qui pesait dans son cœur. Voir Haruka dans cet état lui était insupportable.

- J'ai essayé de me libérer, poursuivit-elle en reniflant, ses larmes redoublant. J'ai utilisé toutes mes attaques, toute ma force, mais cette cage...Elle est enchantée ! C'est comme si chaque coup que je portais, chaque attaque que je lançais, rendait les lianes plus solides...

Elle baissa la tête, le visage marqué par la fatigue et le désespoir.

- J-J'ai cru que j'allais rester piégée ici pour toujours, confia-t-elle d'une voix brisée, comme si les mots eux-mêmes étaient trop lourds à prononcer.

Kanata, sentant son cœur se serrer à la vue de ses larmes et de son désespoir, tendit la main à travers les lianes. Il tenta de toucher la sienne, même s'il savait que les épines menaçaient de lui couper la peau. Pourtant, rien ne pourrait l'empêcher de la rassurer. Ses doigts frôlèrent les siens, lui apportant un semblant de réconfort.

- Haruka, écoute-moi, murmura-t-il avec tendresse, cherchant son regard. Tu n'es pas seule. Je suis là, et je vais te sortir de là. Peu importe ce qu'il faut faire...Je vais trouver un moyen !

Cure Flora ferma les yeux, sentant la chaleur réconfortante de sa main, même à travers les épines qui les séparaient. Ce simple geste suffisait à apaiser une partie de la peur qui la rongeait.

Kanata, les yeux brillants d'une détermination nouvelle, observa la cage avec colère et frustration. Mais son inquiétude était contrebalancée par une résolution implacable : rien, ni Dyspear, ni aucune magie noire, ne le détournerait de sa mission de sauver Haruka.

Il pressa doucement la main d'Haruka, tentant de la rassurer par la chaleur de son contact.

- Haruka, tiens bon, murmura-t-il, ses yeux plongés dans les siens, emplis d'une détermination farouche. Je vais te sortir de là, je te le promets !

Il savait que l'obscurité qui les entourait n'était pas une simple illusion : cette cage, tissée de roses et de lianes, suintait une magie sombre et oppressante, celle de Dyspear.

Se redressant, Kanata serra son sceptre, les doigts fermes autour de l'arme lumineuse. Il pointa la cage avec concentration, invoquant une lueur pure et brillante qui enveloppait le sceptre, déterminé à briser cet enchantement. Une énergie dorée et scintillante se forma autour de lui, emplissant la pièce d'une lumière apaisante.

Il lança un sort puissant, une onde de magie éclatante qui se précipita sur les lianes. Cependant, à peine l'énergie atteignit-elle les épines que la cage sembla réagir d'une manière inattendue : elle absorba la magie de Kanata, comme un gouffre aspirant une rivière. Les lianes, plutôt que de se rompre, se resserrèrent, et une onde de choc traversa la cage.

À l'intérieur, Cure Flora poussa un cri de douleur déchirant. La magie qu'elle avait investie dans son combat plus tôt contre les lianes semblait se retourner contre elle, et l'énergie noire se répercutait en elle avec une violence qui lui déchira la poitrine. Haruka tenta de lutter contre la douleur, mais elle était intense, comme si chaque fibre de son être était en feu. Elle serra les dents, mais le cri s'échappa de ses lèvres malgré elle, rempli d'une souffrance déchirante.

Kanata, horrifié, abaissa son sceptre immédiatement, le visage tordu par l'angoisse.

- HARUKA ! J-Je...Je suis désolé, je ne savais pas ! cria-t-il, les mains tremblantes, la culpabilité l'envahissant.

Il se précipita de nouveau contre la cage, tentant de la toucher, mais une force invisible l'en repoussa. Il serra les poings, impuissant, le cœur brisé à la vue de Haruka se recroquevillant dans la cage, luttant pour reprendre son souffle.

La lumière autour de lui s'éteignit peu à peu, comme un souffle volé par l'obscurité environnante. Il comprit alors l'ampleur de la cruauté de Dyspear. Cette cage n'était pas simplement un piège : elle était conçue pour aspirer toute forme d'espoir, toute force, laissant sa victime épuisée et désespérée.

- Haruka... T-Tiens bon, s'il te plaît, murmura-t-il d'une voix brisée, ses doigts crispés contre la barrière invisible.

La voyant souffrir ainsi, un sentiment de rage et de tristesse se mêla à sa détermination. Il savait qu'il devait trouver un autre moyen de la libérer, sans quoi cette cage finirait par la briser. Mais il ne pouvait pas la laisser là, pas alors qu'elle était si proche et si vulnérable.

Tremblant, il se releva, bien décidé à trouver une autre solution. Mais avant de faire quoi que ce soit, il murmura doucement, presque comme un vœu :

- Je te protégerai, Haruka. Peu importe le prix.

Cure Flora, malgré la fatigue extrême qui l'envahissait, se redressa doucement dans la cage, soutenue par la dernière étincelle de son courage. Son regard, épuisé mais déterminé, croisa celui de Kanata. Elle tremblait légèrement, mais dans ses yeux brillait une lumière indéfectible, celle de l'espoir qui la définissait si bien. Elle posa la main sur son parfum de transformation et murmura d'une voix faible mais résolue :

- M-Mode Élégant...

Kanata, terrifié à l'idée de la voir s'infliger encore plus de douleur, s'élança vers elle, une main tendue, désespéré.

- Non, Haruka, arrête ! Tu n'as plus la force...Chaque attaque ne fait que renforcer cette cage ! Laisse-moi trouver un moyen, je t'en prie !

Mais Cure Flora secoua doucement la tête, son visage crispé par la douleur. Elle leva la main pour l'interrompre, une expression de calme résolu malgré la fatigue visible.

- Kanata, je ne peux pas rester ici sans rien faire. Si cette cage se nourrit de notre magie, alors nous devons l'affronter avec intelligence, pas seulement avec force...Elle serra le parfum contre elle, le regard fixé sur les lianes menaçantes qui l'enserraient.

- Écoute-moi, Kanata, continua-t-elle d'une voix douce mais ferme. On ne peut pas se permettre de gaspiller notre magie ici. Chaque attaque la renforce...Nous devons trouver une faille !

Kanata, le souffle coupé, la regarda avec admiration et douleur mêlées. Il comprenait qu'elle avait raison, mais la voir persister malgré l'épuisement le rendait profondément inquiet. Il inspira profondément et tenta de masquer sa propre anxiété pour lui montrer qu'il la soutenait.

- D'accord, Haruka, tu as raison. Nous allons réfléchir, trouver une solution ensemble, sans attaquer.

Elle lui adressa un sourire faiblissant, mais sincère, et le murmura presque comme une promesse :

- Ensemble !

Cure Flora, rassemblant toute la volonté qui lui restait, saisit le flacon de parfum avec détermination. Ses mains tremblaient encore, mais son regard s'était empli d'une nouvelle résolution. Lentement, elle inséra sa clé dans le flacon, et une douce lueur se mit à émaner de l'objet. Elle ferma les yeux, inspira profondément, et murmura en silence une prière pour que cette tentative fonctionne.

Une fragrance florale et apaisante se répandit autour d'elle, emplissant l'air d'une énergie douce et réconfortante. La lumière du flacon se mit à briller plus intensément, enveloppant Cure Flora dans un éclat doux et rosé. Elle sentit sa robe se transformer, les tissus s'allongeant et devenant plus fluides, plus élégants, jusqu'à former une longue robe digne d'une véritable princesse. Des roses délicates et des motifs floraux s'épanouirent sur le tissu, tandis que son aura s'illuminait d'une lueur bienveillante et chaleureuse.

Kanata, qui observait la scène avec émerveillement, esquissa un sourire sincère, rassuré par cette nouvelle aura lumineuse.

- Haruka, tu es magnifique...Une véritable princesse des fleurs, murmura-t-il, comme pour lui donner du courage.

Le calme qu'il dégageait, malgré la situation, réchauffait le cœur de Cure Flora.

Mais au moment où elle commençait à espérer que cette transformation pourrait l'aider, un détail attira son attention. La cage, comme vivante, semblait se tordre et frémir en réponse à la douce lumière qui émanait de sa robe. Les lianes sombres qui composaient la prison frissonnaient, absorbant par moments de petites étincelles de lumière. Un frisson glacé traversa Cure Flora lorsqu'elle comprit : la cage se nourrissait de toute l'énergie positive qu'elle émettait.

- Kanata, murmura-t-elle, un peu plus tendue, je crois que cette prison absorbe les énergies positives. Elle se nourrit de tout espoir ou bonheur que nous émettons.

Kanata fronça les sourcils, son expression se durcissant.

- Alors Dyspear a conçu cette cage pour se renforcer de tout ce qui fait de toi une Princesse Precure. Elle a prévu chaque détail...!

Cure Flora hocha la tête, reprenant son souffle.

- Si elle s'alimente de notre lumière, alors utiliser mes pouvoirs pourrait m'affaiblir encore plus et rendre la cage indestructible. Mais cela signifie qu'il doit y avoir un moyen de contrer cette énergie. Peut-être en utilisant l'énergie de l'amitié et de l'alliance ?

Elle leva les yeux vers Kanata, l'ombre d'une idée traversant son esprit. Kanata, comprenant son regard, s'agenouilla à côté d'elle, lui tendant la main avec une confiance renouvelée.

-Alors Haruka, utilisons cette énergie ensemble, pas en l'attaquant, mais en l'enveloppant de notre force commune.

Cure Flora sourit, ravivée par leur détermination commune, et ensemble ils fermèrent les yeux, canalisant leurs pensées dans un seul but, espérant que cette alliance pourrait percer la noirceur de la cage sans renforcer ses chaînes.

Kanata et Cure Flora fermèrent les yeux, concentrant leurs énergies dans une parfaite harmonie. Ils savaient qu'il ne s'agissait pas d'attaquer la cage, mais de canaliser une force pure et bienveillante, une énergie qui pourrait échapper à la sombre emprise de Dyspear. Main dans la main, ils laissèrent leurs auras se mêler en une lumière douce et protectrice.

Cure Flora se sentait vidée, épuisée, mais elle continuait à puiser dans son lien avec Kanata, dans cette confiance mutuelle. La cage de lianes ténébreuses frémissait, réagissant à l'énergie douce qui l'entourait sans se renforcer. Au contraire, les lianes semblaient perdre leur fermeté, comme si cette lumière pure dissolvait peu à peu leur emprise.

Un long moment passa, leur connexion se faisant plus intense et fluide. La lumière douce et rosée émanait d'eux, se frayant un chemin entre les lianes, les forçant à se désagréger. Puis, soudain, un craquement retentit. Les lianes se fissurèrent lentement, puis, dans une éclatante explosion de lumière, la cage céda. Les lianes sombres tombèrent au sol en poussière, libérant enfin Cure Flora.

La transformation épuisait toute l'énergie de Cure Flora. Sa robe de princesse s'effaça en douceur, redevenant sa tenue normale. Ses jambes tremblèrent, et avant même qu'elle ne réalise qu'elle était libre, ses forces la quittèrent. Elle vacilla, ses yeux se fermant sous le poids de l'épuisement.

Kanata, vigilant, l'attrapa immédiatement avant qu'elle ne tombe, la soutenant délicatement dans ses bras. Cure Flora s'effondra contre lui, les yeux mi-clos, son souffle irrégulier mais paisible. Elle était exténuée, chaque muscle de son corps semblant vidé d'énergie, mais un doux sourire se dessinait sur son visage, soulagée de se sentir enfin hors de la cage.

Kanata la serra doucement, une main sur son épaule, l'autre la soutenant par la taille, et murmura avec tendresse,

- C'est terminé, Haruka...Tu es en sécurité maintenant.

Elle ouvrit les yeux faiblement, relevant la tête pour croiser son regard, un sourire fatigué aux lèvres.

- Merci, Kanata...souffla-t-elle, sa voix à peine audible.

Puis, son visage se détendit, ses paupières se refermant. Elle s'abandonna entièrement à ses bras, laissant la fatigue la submerger, enfin libre, enfin apaisée. Kanata la serra un peu plus fort, caressant doucement ses cheveux. Dans le silence du sombre couloir, il la porta avec précaution, déterminé à l'éloigner de tout danger, son cœur apaisé par la sécurité retrouvée de sa précieuse amie.

Alors qu'il la portait avec tendresse, serrant Cure Flora dans ses bras affaiblis mais déterminés, Kanata entendit un bruit sinistre résonner au bout du couloir, un grondement inquiétant, comme un écho de ténèbres en mouvement. Il se figea un instant, ses muscles tendus, avant de murmurer avec une froide détermination :

- Dyspear...

Conscient que le temps pressait, il raffermit sa prise sur Haruka, la portant dans ses bras comme une mariée, avec douceur mais urgence. Son visage endormi reposait contre son épaule, paisible malgré l'ombre du danger qui rôdait autour d'eux. Il saisit son sceptre d'une main ferme, l'autre soutenant précieusement Cure Flora.

Sans perdre une seconde, Kanata se mit à courir dans les couloirs sombres du château, ses pas résonnant contre le sol de pierre. L'air était glacial, chargé d'une menace palpable, mais il gardait le regard fixé devant lui, ses pensées concentrées sur une seule chose : mettre Haruka en sécurité.

Il se fraya un chemin avec prudence mais rapidité, prenant des détours pour éviter de croiser d'autres forces de Dyspear. La lumière de son sceptre tremblait faiblement dans l'obscurité, mais il avançait sans relâche, ignorant la fatigue qui pesait sur lui. La sortie n'était plus très loin, il pouvait presque sentir l'air frais de la nuit.

Enfin, il atteignit les portes massives qui menaient à l'extérieur. D'un mouvement rapide, il franchit le seuil, et se retrouva sous le ciel nocturne, les étoiles dispersées comme de l'espoir fragile dans la nuit. Kanata savait qu'ils n'étaient pas encore hors de portée, mais il avait un dernier atout : il se concentra intensément, invoquant le pouvoir de son sceptre pour traverser le monde et rejoindre la Noble Académie, là où Haruka serait en sécurité.

La lueur de son sceptre grandit, enveloppant leurs deux corps d'une lumière protectrice. Kanata prit une dernière inspiration, serrant Haruka plus près de lui avant de murmurer :

- On rentre chez toi, Haruka.

En un éclat lumineux, ils disparurent du royaume sombre de Dyspear, laissant derrière eux les échos du danger. Lorsqu'ils réapparurent, Kanata sentit la douceur de l'air, l'odeur familière des jardins de la Noble Académie, et le calme de la nuit environnante. Ils étaient de retour dans le monde de Haruka, loin du château menaçant.

🌸✨️🌸

Haruka ouvrit les yeux lentement, clignant doucement des paupières tandis que les contours familiers de sa chambre d'internat prenaient forme autour d'elle. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres en réalisant qu'elle était de retour à l'Académie, en sécurité, loin de l'ombre menaçante du château de Dyspear.

La lumière douce du soir filtrait par la fenêtre, et en tournant légèrement la tête, elle vit trois visages familiers autour d'elle. Towa, Minami et Kirara la regardaient avec des sourires rassurés et un éclat de soulagement dans les yeux, comme si un poids venait de s'envoler.

Towa fut la première à briser le silence en murmurant avec une voix douce :

-Tu es enfin réveillée, Haruka ! Nous étions si inquiètes pour toi...Son regard laissait transparaître une tendresse sincère, mélange de fierté et de soulagement.

Minami, toujours posée et calme, s'agenouilla près du lit, posant une main réconfortante sur le bras d'Haruka.

- Tout va bien maintenant. Tu es en sécurité ici, à l'Académie. Tu n'as plus rien à craindre. Son sourire apaisant dégageait cette assurance qui mettait toujours tout le monde à l'aise.

Kirara, elle, ne put s'empêcher d'éclater en larmes, malgré son caractère habituellement plein d'assurance et d'énergie.

- Haruharu, tu nous as fait une de ces peurs ! On t'a cherchée partout, et on ne savait pas où tu étais....Promets de ne plus disparaître comme ça !

Elle essuya les larmes qui coulaient sur ses joues, un sourire espiègle revenant malgré tout sur son visage, car elle était sincèrement soulagée de retrouver son amie saine et sauve.

Haruka, les yeux encore un peu embués, se redressa lentement en prenant appui sur les couvertures. Elle était encore fatiguée, mais le sourire de ses amies lui réchauffait le cœur.

- Je suis désolée...Je n'ai jamais voulu vous inquiéter... Sa voix était faible, mais pleine de gratitude. Elle savait combien elle comptait pour elles, et à quel point elles avaient dû s'inquiéter.

Towa soupira de soulagement, puis murmura doucement, presque pour elle-même,

- Heureusement qu'oni-sama t'a trouvée et ramenée ici en sécurité, Haruka...

À ces mots, Haruka se redressa brusquement dans son lit, un mélange d'inquiétude et de curiosité brillant dans ses yeux fatigués.

- Où est Kanata ? demanda-t-elle d'une voix plus forte que prévu, l'angoisse transparaissant.

Minami et Kirara échangèrent un regard surpris face à sa réaction, puis Kirara, qui se trouvait à côté de Minami, sourit doucement en posant une main rassurante sur l'épaule d'Haruka.

- Kanata nous a expliqué tout ce qui s'est passé...commença-t-elle, le regard empreint de tendresse et d'admiration pour leur ami courageux. Après ça, il est parti dehors, mais il a dit qu'il reviendrait demain matin pour te voir.

Les yeux d'Haruka se remplirent de soulagement, mais elle baissa doucement la tête, cachant un sourire discret et ému. Juste cette pensée que Kanata veillait sur elle la réconfortait, même si elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un léger pincement au cœur à l'idée qu'il soit déjà parti sans lui dire au revoir.

Observant l'échange, Minami posa calmement une main sur l'épaule d'Haruka.

- Ne t'inquiète pas, Haruka, il tenait vraiment à te voir demain matin. Il a insisté là-dessus !

Towa, elle, ne put retenir un sourire amusé, l'air à la fois taquin et affectueux. Elle éclata de rire en s'adossant au mur, comme si elle se remémorait un souvenir cocasse.

- Il fallait voir sa tête quand il t'a ramenée ici ! dit-elle avec un éclat de rire. Je ne l'ai jamais vu aussi inquiet pour une demoiselle, c'était presque comique ! On aurait dit que tu étais la personne la plus précieuse au monde pour lui.

Haruka sentit ses joues s'empourprer légèrement, prise entre l'embarras et l'affection qu'elle ressentait en imaginant Kanata si préoccupé pour elle. Elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse s'inquiéter à ce point. Ses amies, remarquant son silence, se retinrent de faire des commentaires supplémentaires, respectant ce moment de tendresse.

Finalement, Minami sourit et murmura :

- Allez, repose-toi un peu. Demain, tu pourras le revoir et le remercier pour tout ce qu'il a fait.

Towa et Kirara acquiescèrent en hochant la tête, toutes prêtes à la laisser retrouver un peu de repos, tandis qu'Haruka, le cœur apaisé, s'allongea de nouveau, une étincelle de joie et de reconnaissance brillant dans ses yeux.

Haruka hocha doucement la tête, visiblement épuisée, et se blottit un peu plus dans les couvertures. Elle laissa échapper un murmure presque inaudible, mais suffisant pour que ses amies l'entendent.

- M-Merci, Kanata...M-Mon prince...

À ces mots, un silence stupéfait emplit la pièce. Towa écarquilla les yeux, la bouche légèrement entrouverte, figée par la surprise. Elle n'aurait jamais imaginé entendre Haruka prononcer ces mots, et l'expression de sa camarade, mélange de rêve et d'admiration, la laissait sans voix.

De son côté, Kirara s'efforçait tant bien que mal de retenir un éclat de rire. Elle plaqua une main sur sa bouche, les yeux pétillants de malice, comme si elle contenait un fou rire à tout instant. Voir Haruka si sincèrement emportée par ses sentiments la faisait sourire, mais elle ne voulait pas risquer de rompre la magie de ce moment.

Quant à Minami, elle leva légèrement les yeux au ciel, croisant les bras dans une attitude mi-amusée, mi-protectrice. Bien que surprise, elle ne put s'empêcher de sourire avec indulgence. Dans son calme habituel, elle acceptait cette confession muette d'Haruka, bien qu'elle en soit attendrie. Pour elle, c'était une preuve de l'innocence et de la sincérité de leur amie.

Finalement, les trois filles échangèrent des regards, chacune avec une réaction différente : la surprise de Towa, l'amusement de Kirara, et la douceur de Minami. Puis, elles se levèrent sans un mot, prêtes à laisser Haruka se reposer après toutes ces émotions.

Tandis qu'elles quittaient la pièce en silence, Kirara ne put s'empêcher de chuchoter avec un sourire en coin :

- Mon prince, hein ? Il faudra qu'on en parle demain, Haruharu...