Il avait senti sa présence, au moment-même où il était entré.

Rien n'aurait dû être moins sûr, pourtant. Mais déjà à la simple mention par une de ses connaissances d'une fille étrange qui avait fait apparition dans sa colocation et qui s'était recluse, refusant toute communication avec les autres, il avait su.

Que c'était une piste, clairement, mais aussi qu'il était un peu plus proche de la retrouver qu'avant.

Il avait dû attendre plus d'une semaine avant de pouvoir s'y rendre, une semaine de torture psychologique, d'hésitation. Il avait voulu demander à ce type, Adam, toutes les informations du monde, mais non seulement leur peu de proximité ne permettait pas vraiment la pluie de questions qu'il souhaitait poser, mais ce dernier avait bien précisé n'avoir aucun moyen de savoir de qui il s'agissait, ou même de recueillir la moindre information sur cette fille.

Il avait dit qu'elle était blonde.

Sur le coup, son cœur avait bondit. Toute sa jeunesse, il l'avait connue blonde. Ça devait être elle.

Et puis il était presque instantanément redescendu sur terre. Il connaissait Ava. Elle était capable d'avoir changé de nouveau sa couleur, mais l'espoir qu'il avait initialement ressenti s'était légèrement terni.

Une semaine à psychoter, à fourmiller d'impatience, sans pouvoir résister à la tentation de se dire que ça y'est, il l'avait trouvée.

Et il l'avait trouvée. Arrivé dans le bâtiment désaffecté qui accueillait tout ce monde, la première fois qu'il voyait ce système mis en pratique, on lui avait très rapidement indiqué ce qu'il cherchait. La fille qui lui avait donné la direction de la chambre avait lancé un regard au garçon assis à côté d'elle, et même si elle avait cru être discrète, elle lui avait donné un coup de coude et chuchoté à l'oreille par la suite, alors qu'il s'y rendait.

De ce qu'il avait compris il n'était pas le premier à tenter d'établir le contact avec elle, mais les échecs des autres avaient été si cuisants qu'il faisait ici office de curiosité, ne faisant pas partie de la communauté et donc n'ayant pas d'obligation de créer des liens avec les colocataires présents. Il était probablement la première personne qu'elle acceptait de voir en plusieurs semaines, puisque selon les dires d'Adam, personne en dehors de la colocation n'était venu, ni son cousin, comme il l'aurait pensé, ni quiconque d'autre.

C'est lorsqu'il était arrivé devant ladite porte qu'il avait su. Il avait souri en retraçant du doigt les minces figures tracées à l'encre dessus.

De la dégradation de biens publics en plus de son agressivité maladive, ça lui ressemblait tellement. La porte était sale, un peu plus que les autres, et lorsqu'il avait frappé, le peu de bruit qui peuplait encore la salle commune s'était tu.

Il n'avait obtenu aucune réponse, mais avait continué, jusqu'à entendre sa voix, légèrement étouffée par le bois de la porte qu'elle avait choisi de garder close.

« Je te jure si tu frappes encore une fois je vais faire un collier avec tes dents. »

Elle n'avait pas crié, mais elle l'avait dit avec aplomb, et il savait qu'elle en serait capable.

Il avait décidé de ne pas continuer, mais de simplement lui répondre.

« Ava. »

Il ne voulait pas lui dire d'ouvrir la porte, par peur de sembler trop envahisseur dès le début, de lui faire peur.

Elle n'avait pas répondu, mais il avait entendu un sanglot étouffé, et elle avait ouvert.

Elle était belle. Elle était blonde, encore. Pourquoi ? Elle haïssait cette couleur, ça n'avait pas de sens.

Mais cette fille n'avait pas de sens.

Si cela avait été le cas, elle ne se serait jamais mise dans cette situation.

Si cela avait été le cas, elle aurait crié, n'aurait jamais ouvert la porte, serait restée seule comme elle avait dit le souhaiter.

Mais elle avait choisi de l'ouvrir. Elle ne s'était arrêtée à aucun moment, ni pour le regarder, ni pour vérifier qu'il était bel et bien seul.

Elle l'avait embrassé en pleurant, un peu.

C'était tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il avait toujours souhaité au plus profond de lui-même, mais elle n'était pas dans son état normal, et il savait très bien que sous le coup de l'émotion, elle ne se rendait pas compte du poids de ses actions.

Elle s'était donc laissée faire quand il s'était légèrement reculé, transformant la situation en une étreinte intime, mais plus retenue, alors qu'elle continuait à pleurer, un peu.

Alors elle l'avait serré contre elle, et, toujours sans la regarder, avait soufflé :

« S'il te plaît, aide-moi. »

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Et voilà un chapitre de plus !
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Anyways, comme d'habitude n'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chap', ça me fera très très plaisir, je vous retrouve dès que possible pour la suite !

De gros bisous mes loulous <3