Chapitre 28

L'attelage parvint enfin aux Falaises Venteuses. L'agitation dans la cité traduisait la venue prématurée des deux souverains.

Morgal grimaça : il aurait préféré avoir au moins une journée devant lui pour se reposer suffisamment et préparer l'entrevue.

— J'espère avoir au moins le temps de prendre un bain...

— Mais oui ! le rassura Arquen, et tu n'as plus de cloques sur le visage, c'est plutôt positif. Au moins, tu ne feras pas fuir la princesse.

— Rien ne nous dit encore que je vais devoir l'épouser.

Currunas se mangea les joues :

— J'aimerais savoir pourquoi elle se déplace avec son père, dans ce cas. Et puis, maintenant que le prince Saucarya est marié, vous êtes le prochain sur la liste.

— Je ne veux pas m'engager, grogna le prince, j'ai d'autres soucis à gérer.

— Malheureusement, vous n'avez pas votre mot à dire. Mais voyez le côté positif des choses. Une telle union avec Elendor ne vous sera que favorable. Et puis, on dit la princesse très belle.

— Brune ?

— Heu... Rousse, je crois bien.

— Voilà qui est mieux...

Le carrosse s'arrêta dans la cour des écuries. Morgal préférait rentrer par une porte dérobée pour pouvoir se montrer un minimum présentable.

Il regagna ses appartements et demanda aux gnomes de lui préparer un bain chaud. Currunas nettoya ses blessures et partit l'attendre dans ses appartements.

Le jeune homme soupira d'aise, chérissant les quelques secondes qui lui étaient accordées. Finalement, c'était peut-être une bonne chose que de rencontrer cette femme. Il finirait probablement par éprouver des sentiments pour elle, non ? En tout cas, valait mieux que ce soit elle plutôt que cette chimère brune qui risquait de lui donner une progéniture dangereuse.

— Majesté, êtes-vous prêt ?

Morgal passa la main dans ses cheveux, comme pour remettre toutes ses idées en place. Il sortit du bain et partit en quête de ses vêtements. Il ne se donna pas la peine de mettre de la couleur, le noir lui collait à la peau, après tout. Un rapide coup d'œil vers l'œuf lui indiqua que ce dernier reposait toujours intact devant la cheminée. Quand voudrait-il bien éclore ? Mais ce n'était pas le moment de prendre les paris, l'entrevue approchait.

Une fois prêt, il sortit et rejoignit son mage. Tous deux descendirent les escaliers pour gagner le salon principal où les attendaient les deux monarques.

— Majesté, vous n'êtes pas coiffé...

— C'est ce qui fait tout mon charme !

— Si vous le dites.

Il passa la porte d'un pas sûr et s'avança dans la pièce avec un sourire hypocrite plaqué sur ses lèvres.

Les deux rois se levèrent à son arrivée et lui laissèrent le temps de s'incliner respectueusement devant eux. Même si le salut manquait un peu de bonne volonté, selon Elaglar.

Comme à son habitude, il restait drapé dans ses atours immaculés. Sa couronne luisait avec une pureté inchangeable et son visage ne laissait pas de place à ses émotions.

Le roi Vilnius demeurait plus accort dans sa manière et entama la conversation avec un sourire bienveillant :

— Prince Morgal, nous ne nous sommes pas revus depuis votre mémorable soirée en ces lieux ! J'espère que votre cité grossit comme vous le souhaitez.

— Tout à fait, Majesté, répondit simplement le jeune elfe.

Tous les trois s'assirent dans les fauteuils du salon. Currunas resta debout, en retrait. Un léger malaise s'immisça un instant dans la pièce où les protagonistes refusèrent de se regarder, comme soudain intéressés par un quelconque détail du mobilier.

— Vous ne m'avez pas éclairé sur l'objet de votre venue, fit enfin remarquer le prince.

— En effet, siffla Elaglar, mais j'imagine que tu as deviné les raisons de notre présence.

Morgal haussa les sourcils avec innocence :

— Sans doute préfériez-vous m'expliquer ?

— Bien sûr, dit Vilnius avec emphase, il va sans dire que depuis ces dernières années, vous avez pris beaucoup d'importance en terres de Calca. La Fëalocy s'est aussi beaucoup développée aux côtés de mon royaume.

— Il est vrai...

— Avec le roi votre père, nous avons convenu qu'il serait sans doute opportun de consolider notre alliance.

— Bien évidemment.

— C'est pourquoi nous pensons à un mariage entre ma fille, la princesse Selnar, et vous.

Morgal ne broncha pas ; il s'y attendait.

— Un mariage ? releva-t-il faussement surpris, vous savez pourtant que je... Je suis atteint d'un syndrome vampirique qui me rend peu stable... Êtes-vous certain que ce soit le mieux pour votre fille ?

Elaglar foudroya son rejeton du regard, se retenant de lui arracher la tête. Son imbécile de fils allait tout faire capoter par une fausse honnêteté.

— J'en ai parlé avec votre père, et il semble que votre état se soit amélioré, continua Vilnius, de plus, j'ai prévenu Selnar et elle est d'accord pour vous rencontrer.

— J'en suis honoré.

— Elle vous attend d'ailleurs sur la terrasse. Peut-être voudriez-vous la rejoindre ?

Ce n'était pas une proposition, le prince le comprit bien. De toutes façons, il n'avait pas son mot à dire...

Il renvoya un dernier sourire à ses invités et se leva pour gagner les balcons.

De véritables jardins suspendus avaient été installés sous les souhaits du propriétaire des lieux. En cette fin d'été, c'était tout bonnement magnifique. Les fleurs croissaient dans une myriade de couleurs joyeuses alors qu'un doux parfum embaumait l'air. Les chants des mouettes se mêlaient mélancoliquement à l'écho redondant des vagues.

— « C'est romantique, au moins », pensa Morgal.

Il marcha quelques instants avant de tomber sur la princesse. Accoudée à une balustrade, elle regardait la mer. Sa longue chevelure de feu dansait dans le vent et de dos, il était possible de remarquer sa silhouette finement sculptée. Une certaine grâce s'échappait d'elle, c'était indéniable. Sa robe bleu nuit soulignait sa taille étroite ainsi que ses hanches marquées à la perfection. Le prince ne pouvait voir son visage mais il devina sans mal qu'elle était probablement très belle.

— Princesse Selnar ?

Elle se retourna sensuellement et afficha un merveilleux sourire sur ses lèvres roses :

— Prince Morgal, murmura-t-elle dans battement de cils tout calculé, on m'a parlé de vous.

Il plissa les yeux :

— J'ai une certaine réputation, en effet.

Selnar s'adossa à la ferronnerie du balcon avec nonchalance :

— Vous ne me faites pas peur, Morgal. Mais je suis curieuse de vous connaitre. Nous allons vivre ensemble, après tout.

— Je ne vous veux pas de mal, ricana-t-il, vous n'aviez aucune raison de me craindre.

Un court silence s'installa avant que la jolie elfe demande :

— Vous me trouvez belle ?

Son interlocuteur leva un sourcil : elle n'y allait pas par quatre chemins.

— Oui.

Cette réponse manquait clairement d'entrain mais il était sincère. Selnar était loin d'être laide.

— C'est tout ? pouffa-t-elle, vous n'êtes pas bavard. Mais je trouve que vous ressemblez à un ange. Un mauvais ange. Au moins, vous n'êtes pas le monstre sanguinaire que me décrivaient mes amies.

— « Elle n'a pas vu mes canines... »

— Votre cité est resplendissante, continua-t-elle, mais le climat d'ici est affreux. Et pourquoi avoir choisi une pierre si noire, c'est triste, non ?

Morgal croisa les bras sur son torse ; cette femme était certes belle mais semblait dépourvue de maturité. Pourtant, il se doutait bien qu'elle n'était pas stupide. Un jeu pour elle ?

Elle se détacha de la barrière et s'avança vers lui :

— J'avoue que vous m'intriguez, Morgal. Vos pensées semblent si... lointaines...

Elle décroisa ses bras pour presque se coller contre lui :

— Je pense que vous allez beaucoup me plaire, moi qui avais peur de finir ma vie avec un aristocrate empoté...

— Ce n'est pas mon cas, en effet.

Cette princesse lui faisait un drôle d'effet. À quoi jouait-elle ? Elle minaudait comme une courtisane de petite vertu...

Pendant un bref instant, il eut l'impression de voir Locea face à lui. Et cette pensée le fit immédiatement reculer.

— Vous ne paraissez pas vraiment timide, insinua-t-il.

— Timide ? Je suis une femme qui sait ce qu'elle veut. Je ne crains pas d'agir pour que mes souhaits se réalisent. J'ai mon caractère, je confesse. Il a ses défauts et ses... avantages.

Sur ces mots, elle se leva sur la pointe des pieds et embrassa Morgal. Ce dernier écarquilla les yeux et la repoussa :

— « Elle m'embrasse comme ça après quelques minutes ? »

— Vous, vous êtes timide, sourit-elle en se mordant la lèvre.

— Je...

— On dirait que j'ai réussi à désarçonner le célèbre guerrier des Falaises Venteuses, jubila-t-elle.

— C'était assez... inattendu.

— Ce baiser ? Mais enfin, nous allons nous marier, Morgal. Il n'y aura pas que nos lèvres qui se joindront.

— Vous m'êtes encore assez inconnue, Selnar.

— Oh, vous allez rapidement me découvrir ! D'ailleurs je reste quelques semaines ici avec mon père. Nous ferons plus ample connaissance.

Sur ces mots, elle tourna les talons et disparut dans la roseraie.

Morgal secoua la tête, éberlué par cet échange. Mais elle allait pas bien ! Au moins, il ne s'ennuierait pas avec elle. Mais il détestait son côté agaçant. Elle avait une bien haute estime d'elle-même et cela crispait le jeune homme. De plus, ce baiser précoce en disait long sur la nature de la princesse. Ça ne devait clairement pas être son premier...

Le prince soupira, après tout, lui non plus n'était pas tout blanc avec ses déboires auprès de Locea. Il avait bien partagé sa couche pendant des années et manqué de coucher avec Jenny. Mais jamais il n'avait voulu tout ça. Et puis, il était resté plus ou moins chaste jusqu'ici. Il se demanda si c'était le cas de Selnar. A priori, oui, puisque l'adultère était proscrit et sévèrement puni dans tout Calca...

— « Enfin, j'espère que cette relation ne sera pas trop chaotique... »

Et il avait bien raison de s'inquiéter.



— Alors cette fiancée ?

— Arquen... laisse-moi traiter ce dossier en paix.

— Je veux des détails croustillants, moi.

Draël piqua un fard :

— Laisse le prince travailler.

— Mais ça fait une heure qu'il se morfond sur ses papiers administratifs !

— C'est ça que de gérer des terres... soupira le concerné.

Dorgon mit fin au débat en poussant tous les parchemins d'un revers de bras. Il installa ensuite un plateau de victuailles. Initiative guère surprenante venant de sa part. Il n'attendit pas les contestations de son ami pour ouvrir grand la fenêtre du bureau :

— On étouffe ici !

— C'est à cause du marasme de Morgal, déclara l'hybride en feintant le sérieux.

Le prince bailla sans retenue : depuis quand n'avait-il pas dormi ? Il rêvait d'un bon lit douillet avec des oreillers et...

— Eh, tu es avec nous ?

— Quoi ?

Comme ses compagnons le scrutaient avec impatience, il se résolut à répondre à leur attente.

— J'imagine que vous voulez savoir comment est la future maîtresse de ces lieux ?

— Tout à fait, ça manque de figures féminines par ici !

— Eh bien... Pour tout vous avouer, je ne la sens pas très bien. Elle m'a l'air vicieuse.

— Vous irez bien ensemble, gloussa Arquen.

Dorgon haussa les épaules en se servant dans le plat :

— C'est embêtant... je n'ai pas vraiment de conseils à te donner. Je n'ai pas eu le temps de me marier moi ; mais ma fiancée était saine d'esprit, au moins.

Morgal lui jeta un regard étonné : c'était bien la première fois que son ami parlait de sa vie avant l'esclavage.

— Pourquoi tu ne t'es pas marié avec elle, finalement ? demanda le demi-dieu en cherchant une bouteille d'alcool dans le buffet.

— J'ai été séparé d'elle... Et puis quand je suis revenu quelques siècles plus tard, elle était mariée. Donc...

— Donc tu as accepté de vivre l'anonymat derrière Morgal ; ce n'est pas le choix le plus judicieux.

Dorgon sourit sans en dire davantage. Cet imbécile d'astre n'avait pas à connaitre les détails.

— Et dire qu'à Arminassë, continua Arquen avec nostalgie, nous pouvons aimer qui on veut et quand on veut... C'est si ennuyeux en Calca !

— Tu ne peux pas aimer la Reine Vierge, objecta Draël avec un sourire mauvais.

— Hélas ! C'est bien là tout le drame... Mais au moins, je ne tire pas une vieille gueule de frustré comme toi.

Le Tigre plissa les yeux ce qui lui donna l'apparence d'un rapace.

— Oh mais j'oubliais, continua Arquen, tu as une alliance. Ça veut dire que ta femme s'est barrée. Elle devait sûrement en avoir assez de ton caractère de merde.

Cette fois-ci, Draël vit rouge. Morgal et Dorgon comprirent que le demi-dieu était allé trop loin et qu'il avait déchainé la colère de l'ancien esclave.

Ce dernier fondit sur sa cible et resserra sa main contre la gorge de l'impertinent. D'une simple pensée, Draël pouvait déclencher ses griffes métalliques et perforer la trachée de l'hybride. Mais Arquen ne broncha pas, pas plus qu'il ne se départit de son sourire insolent :

— Oh... J'étais trop proche de la réalité ?

Les pupilles de l'elfe se rétrécirent davantage :

— Je vais te dire, sale bâtard. Ma femme a été enlevée par des astres de ton espèce pour être vendue à Arminassë, dans ta foutue ville maudite.

— Impossible. La traite des elfes y est interdite depuis dix siècles.

— C'est pourquoi les astres l'ont tuée et noyée après l'avoir...

Draël recula d'un pas, refusant de finir sa phrase. Ses mains tremblaient de rage ; il n'avait clairement pas fait son deuil.

Arquen regretta légèrement d'avoir trop parlé mais son amour-propre refusa toutes excuses :

— Tu aurais dû la protéger, Draël.

— Arquen, interrompit Morgal, on arrête là cette conversation.

Un silence gênant s'installa dans le bureau. Seul le crépitement des flammes brisait ce calme malaisant.

Draël foudroya le demi-dieu du regard et tourna les talons avant que sa silhouette féline ne disparaisse par la porte du corridor.

— La stupidité des astres me surprendra toujours, lâcha simplement l'autre Tigre.

— Dorgon, laisse-nous, je veux parler à Arquen.

L'elfe blond hocha la tête et s'éclipsa silencieusement.

— C'est quoi leur problème ! s'énerva l'hybride.

Morgal soupira et se leva de son siège pour rejoindre la cheminée. L'œuf reposait toujours dans les braises sans jamais se fissurer.

— Je ne veux pas que tu provoques les elfes de l'escadron d'espionnage, ordonna-t-il, leur susceptibilité ne te pardonnera aucun écart.

— Et puis-je connaitre la raison de leur racisme exacerbé ?

— Ils ont eu quelques déboires avec les astres.

— Je suis aussi le fils d'un dieu, s'indigna-t-il.

Le prince hocha la tête avec fatalité :

— Je voudrais d'ailleurs que tu me parles de ton père. L'as-tu déjà croisé ?

Arquen s'adossa contre une boiserie d'un air las :

— Oui... Il y a quelques années... C'était pour une simple visite de courtoisie, histoire de dire qu'il existait. Mais il m'a toujours ignoré le reste du temps avec ma mère donc... Je ne le porte pas vraiment dans mon cœur.

— J'ai cru comprendre que les dieux étaient responsables d'un bon nombre d'exactions envers les Entités.

— Je n'en sais trop rien, à vrai dire...

— Et tu sais si... si ton père et ses congénères sont très regardants sur ce que les races comme les nôtres font ?

Le demi-dieu fronça les sourcils :

— Où veux-tu en venir ? Tu as peur de t'attirer une punition divine ?

— Peut-être...

L'hybride se gratta la nuque, désarçonné par le côté toujours plus énigmatique de son maître. Mais cet aspect mystérieux attisait sa curiosité ; il ne détestait pas Morgal. En fait, il haïssait bien peu de monde. Tout ennemi était digne d'intérêt selon lui et l'elfe l'intriguait. Il le trouvait même amusant malgré lui.

Tout ce dont Arquen craignait demeurait l'ennui. Et avec le prince et ses larbins instables, cela ne risquait pas ! Et puis... Rien ne l'empêchait d'en apprendre plus sur cette race mystérieuse pour en informer par la suite sa reine.

— Arquen, je ne veux pas t'arrêter dans tes machinations mais je peux lire dans tes pensées.

— Je ne pense pas que vous ayez été surpris de quoi que ce soit, dans ce cas, gloussa-t-il.

Morgal haussa les sourcils ; de son côté, il appréciait le caractère franc et direct de cet homme truculent ainsi que son positivisme. En plus de cela, avoir le fils d'un dieu sous la main lui permettait de connaitre ce peuple lointain qui était responsable de la disparition de plusieurs races.

Locea avait mentionné des cités aériennes ; les dieux devaient continuer de vivre dans ce genre de milieu. Mais leur supériorité incontestable sur le Cosmos risquait fort de les conforter dans leur place de gouverneurs de la Dimension.

— « Ne soyez pas trop confiants, pensa Morgal dans un sourire torve, il ne vous reste qu'un Réceptacle et il s'agit de moi. »

Ce qui signifiait que sa mort entrainerait la chute des dieux ?

L'elfe fronça les sourcils, c'était peu probable, sinon Djinévix et Locea l'auraient dépecé depuis longtemps... À moins qu'elles aient eu pitié de lui...

Quelque chose lui échappait. Les êtres divins avaient sûrement prévu l'inconvénient d'une telle dépendance à un individu comme lui.

Car d'après les deux Entités du Passé, seuls ses enfants pouvaient mettre à bas le royaume divin. Cette prophétie le mettait en fort mauvaise posture, d'ailleurs. S'il n'était pas Réceptacle du Vala des dieux, Morgal aurait probablement été supprimé pour éviter que sa descendance ne porte un coup fatal au peuple céleste.

— Tu tires une tête marrante quand tu réfléchis, gloussa Arquen.

Morgal revint brutalement à la réalité pour congédier l'hybride :

— Je crois avoir besoin d'une bonne nuit de sommeil...

— Moi aussi ! J'aurais souhaité avoir de la compagnie pour la nuit mais je ne crois pas que ce soit du goût de la maison.

— Arquen... Je suis fatigué, sors de mes appartements.

Le demi-dieu s'exécuta en sifflotant et ne tarda pas à laisser l'elfe seul avec sa conscience :

— « Il faudrait que je réinvoque Djinévix : j'ai bien trop de questions à lui poser. »

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