Chapitre 2
Tarcenya n'avait guère apprécié la missive royale. Les Berserks n'étaient pas de vulgaires mercenaires qui quémandaient pitoyablement des quêtes pour se nourrir !
Non, l'organisation se distinguaient des autres par sa qualité. Sur terre et sur mer, rien ne leur résistait. Les meilleurs bretteurs qui ne désiraient s'enrôler dans l'armée finissaient bien souvent Berserks. Cela nécessitait un parfait abandon de sa vie précédente, un peu comme l'entrée dans une secte. Mais une fois accepté, on accédait à une fortune et à une liberté de violence peu commune.
Il est vrai que l'organisation s'était développée en capturant des elfes et en les vendant aux marchands d'Atalantë...
Mais désormais, Tarcenya voulait se débarrasser d'une simple étiquette de chasseur d'hommes. Depuis plusieurs décennies, lui est ses subalternes côtoyaient le gratin de Fanyarë et il n'était plus vraiment question de se salir les mains plus que nécessaire.
Certes la violence des Berserks et leur gout pour verser le sang n'étaient pas une légende et ils s'y adonnaient toujours lorsque l'envie leur en prenait. Mais partir à la recherche d'un elfe que Nilcalar n'avait su marquer à temps, cela rappelait au chef de l'organisation son ancienne vie précaire.
Heureusement pour les astres de Narraca, la somme qu'ils mettaient à leur disposition avait convaincu Tarcenya. Il avait donc envoyé ses meilleurs hommes retrouver ce prince récalcitrant.
En attendant, lui restait sagement dans son hôtel particulier de Von Dablen, au Nord d'Arminassë. Cette contrée boisée rassemblait de nombreuses propriétés appartenant aux riches aristocrates de la couronne.
Et Tarcenya s'accommodait très bien à ce luxe et à cette nouvelle vie mondaine ; il avait enfin l'impression d'être autre qu'un assassin. Assis dans son fauteuil tapissé, il dégustait lentement son whisky, attendant le cor de ses guerriers. Derrière la cime des arbres, le soleil disparaissait dans de belles teintes orangées rappelant les reflets d'Arminassë au crépuscule. Il espérait grandement classer cette affaire au plus tôt pour repartir vers la capitale rejoindre ses jolies courtisanes. Inconsciemment, la silhouette filiforme de la reine Luinil lui venait à l'esprit. Malheureusement, la Reine Vierge semblait rester de marbre en toutes circonstances. C'était bien dommage...
— Chef ! lança un de ses hommes, nos compagnons reviennent.
— Enfin ! Je n'espérais plus.
La plupart de ses semblables étaient d'ailleurs des déserteurs ; leur brutalité innée avait dû les emmener hors des rangs de l'armée.
Les lourds battants de bois ne tardèrent pas à pivoter pour laisser la troupe pénétrer la vaste salle. Un grand feu de cheminée craquait contre un mur, réchauffant sommairement les lieux.
Tarcenya referma sa veste d'hermine et fit signe à ses hommes d'asseoir le captif sur la chaise qui lui faisait face.
— Vous avez été rapide, remarqua le Berserk en se lissant le bouc des doigts.
— Il a été facile de le localiser avec son aura particulière, expliqua le chef de mission, nous l'avons trouvé dans un temple du Créateur non loin de la frontière.
Il hocha la tête à cette information : voilà une affaire qui se menait rondement.
— Des pertes ?
— Aucune, Maître. Il n'a pas résisté.
— Étonnant.
Des gardes attachèrent fermement les bras du prisonnier aux accoudoirs et ses chevilles aux pieds de la chaise. Les chaines anti-valiques empêcheraient toute tentative d'avoir recours à des sorts. Tarcenya fronça les sourcils pour analyser l'elfe qui se tenait face à lui. En raison de son refus de se battre, aucune blessure ne venait entacher son visage et ses vêtements ordonnés. Seule sa chevelure dorée semblait légèrement décoiffée ; une longue mèche traversait son front pour cacher un œil. Cela n'empêcha pas au chef Berserk de remarquer ses iris d'un bleu turquoise et son regard pénétrant. Son rang princier devait en plus de ça accentuer l'envoutement qui traversait ses yeux pour décontenancer son interlocuteur.
— Vous êtes Morgal Fëalocen ?
— C'est moi.
— Puis-je savoir pourquoi un prince de sang royal se déplace seul sur une terre astrale ?
L'elfe garda insolemment le silence. Un Berserk lui saisit la mâchoire d'une main et lui tira la lèvre de l'autre pour laisser apparaitre des canines démesurées.
— C'est un vampire, Maître.
— Un vrai ? Le roi Nilcalar avait donc raison : cet homme travaillait pour la Confrérie d'Hervan... Les siens ne l'ont sans doute pas accepté à cause du syndrome...
Le garde lâcha Morgal pour se positionner derrière le dossier. Malgré les événements, le prince restait immobile et droit, sans paraitre plus angoissé qu'il ne le devrait.
— Tu sais ce que je vais faire de toi, l'elfe ? interrogea Tarcenya d'un air supérieur.
— Me vendre à Nilcalar ?
— Exact. Pour ma défense, ton père n'a même pas mis de rançon sur ta tête. Donc je n'ai pas eu de choix à faire. Seul Nilcalar me donnera ses pièces trébuchantes. Et je n'ai jamais aimé les elfes...
— Je n'aime pas non plus les parvenus de votre espèce.
Le maître grinça des dents : le comportement indifférent de son captif commençait à l'agacer.
— Qu'importe ! décréta-t-il, ton sort ne me concernera plus lorsque tu auras rejoint les sérails d'Atalantë. Tant que je touche le beau pactole que tu représentes, je me moque de savoir la suite.
— Je vois.
— Dommage que tu ne sois pas une jolie petite elfe, se lamenta-t-il faussement, j'aurais peut-être mis plus de réserve à te vendre.
Les Berserks ricanèrent grassement dans la salle. Morgal haussa les épaules sans y prêter attention.
— Bref ! Je comprends que tu sois au gout de Nilcalar avec ta belle gueule d'ange. Je ne consomme pas d'elfe mais j'avoue que ce n'est pas tous les jours qu'on met la main sur un prince de Calca.
— Je n'irai pas à Atalantë.
Un long silence suivit cette phrase sortie de nulle part. Les Berserks se regardèrent entre eux avec incompréhension. Cet elfe était-il aussi stupide ?
— Pardon ?
— Je dis que je ne me rendrai pas chez Nilcalar avant de rentrer chez moi.
Le maître plissa les yeux :
— Tu es tout simplement con, ma parole. À quel moment t'avons-nous demandé ton avis ?
— Vous avez raison, Monsieur, je ne suis guère en bon terme avec ma famille, en Calca. Mais l'accueil sera fort différent si j'apporte avec moi des nouvelles bien plus graves concernant les elfes à Atalantë.
— C'est justement le but de notre mission, petit prince de pacotille. Éviter de déclencher une nouvelle guerre. Les royaumes elfiques ne doivent jamais savoir l'esclavage en Narraca.
— Ils ne le croiront pas facilement de toute façon, rétorqua Morgal, c'est pour ça que j'ai besoin des contrats de ventes. Il me faut des preuves concrètes.
Tarcenya s'esclaffa :
— C'est donc pour ça que tu t'es laissé capturé si facilement ? Juste pour pénétrer plus facilement dans notre base et me voler ?
— C'est à peu près ça, oui.
— Eh bien, je ne sais pas d'où t'es venue cette idée foireuse mais tu risques fort peu de voir ton plan s'accomplir.
— Pourquoi ?
— Tu es entouré d'une dizaine de Berserks qui connaissent bien les points faibles de ta race.
— Et... ?
— À moins que tu veuilles finir haché je te conseille de rester docile.
— Si vous le dites...
Tous les hommes dans la pièce commencèrent à serrer les poings. L'ambiance commençait à se tendre à mesure que le captif tenait tête à leur maître. Ce dernier avait clairement perdu patience.
— Je vois, tu veux te moquer de moi ?
— Me moquer ? je n'oserais pas...
À bout de nerf, Tarcenya rejoignit l'elfe pour lui coller une gifle magistrale. Ce petit prétentieux ferait moins le malin une fois au service de Nilcalar. Mais contre toute attente, son poignet fut retenu par la poigne de Morgal :
— Vos chaines anti-valiques ne suffisent pas, je crains.
Sur ce, il se redressa et propulsa le Berserk contre le mur dans un sortilège violent. Aussitôt, tous les guerriers se saisirent de leur bâton astral pour le mettre hors état de nuire. D'un seul homme, ils pointèrent leurs armes magiques contre l'elfe et lancèrent des sorts aussi expérimentés que violents.
Morgal eut juste le temps de lever un bouclier valique pour empêcher de se faire transpercer. Mais la force des sortilèges d'attaque était telle qu'il fut propulsé contre la fenêtre.
— Ne le tuez pas ! s'écria Tarcenya dans un grognement, Nilcalar le veut entier et vivant !
La vitre céda dans le dos du captif à cause de la pression. Il se laissa tomber à la renverse et disparut des regards.
Les Berserks se précipitèrent à la fenêtre mais aucun signe du prince. Il s'était tout bonnement volatilisé. Seul le feuillage touffu des arbres s'imposait à leur vue.
Leur chef bouillonnait de rage :
— Est-ce que vous pouvez m'expliquer maintenant comment l'on récupère un elfe en pleine forêt ?!
— Ce ne sera guère compliqué, rassura son second, nous connaissons suffisamment les bois du Von Dablen. Nous le cueillerons sans mal.
— Eh bien bougez-vous avant qu'il ne soit trop tard ! Je n'ai pas envie d'être responsable d'une guerre interraciale !
Les guerriers hochèrent la tête et prirent congé.
Fou de colère, Tarcenya balaya la surface plane de son bureau, entrainant parchemins et bibelots par terre.
— Maudit gnome ! pesta-t-il.
Oui, il s'était payé sa tête. La malice des elfes se prouvait une fois de plus. Évidemment qu'il était bien trop suspect que le prince ne montre aucun signe de résistance : un futur à Atalantë n'aurait été guère réjouissant pour lui.
Tarcenya se sentait humilié ; comment roulé de la sorte une organisation comme celle des Berserks !? Personne n'aurait osé. Mais le prince Morgal savait qu'ils ne pourraient pas le tuer, sans doute profitait-il de cet avantage.
Non, personne n'aurait osé. Intérieurement, le maître Berserk en voulait à Nilcalar de vouloir à tout prix préserver la vie de cet homme. Sans ça, Tarcenya aurait abattu sa vengeance sur le drôle et lui aurait fait amèrement regretter. Ce n'était pas pour rien que tout Fanyarë craignait son organisation, que les armées s'endettaient pour les avoir en tant que mercenaires.
Morgal avait dû s'en rendre compte en parvenant à l'hôtel particulier. D'où sa fuite précipitée...
Une pensée traversa l'esprit de l'astre : et si l'elfe profitait des recherches dans les bois pour se réintroduire dans sa propriété et dérober les fameux documents.
— Il serait assez rusé pour ça, maugréa-t-il.
D'un bon pas, il quitta la vaste salle de séjour pour regagner son cabinet. Discrètement, il ordonna à ses gardes de surveiller plus étroitement l'aile concernée. Si le fils même d'Elaglar Fëalocen avait décidé une chose, valait mieux mettre toutes les chances de son côté.
Du haut de son arbre, le prince souriait simplement. Dix mètres plus bas, les Berserks retournaient taillis et buissons, levaient des regards en l'air mais toujours sans succès.
— Ils sont pathétiques...
Oui, d'autant plus pathétiques que leur renommée traversait les frontières. Morgal était bien conscient qu'au corps à corps, il n'avait guère de chance face à des hommes aussi brutaux et expérimentés. Leur carrure imposante laissait deux fois à réfléchir. Mais l'aptitude physique semblait avoir pris le pas sur les capacités cognitives.
Toute cette force brute, trop souvent non canalisée, dissuadait l'elfe de s'en prendre à eux, même malgré son rang d'Ilfégirin.
C'est pour cela qu'il patientait bien salement en haut de son chêne. De là, il avait une vue parfaite sur l'hôtel. Une fort belle demeure, cela dit. Avec de splendides coupoles de verres et des moulurages distingués sur les façades.
— Mettez un cochon dans un boudoir, l'effet restera le même, pensa-t-il.
Au moins, de sa position, il lui était aisé de percevoir les auras des astres. Un certain nombre d'entre eux s'était déplacé vers une partie de la propriété, vers ce qui semblait être les appartements de Tarcenya. Morgal soupira devant tant de facilité. Il lui était désormais aisé de savoir où se trouvaient les documents puisque le maître s'était empressé de doubler leur surveillance.
Avec souplesse, le vampire s'avança sur la branche pour rejoindre un autre arbre. Il avait remarqué que certaines ramures caressaient les toits et il comptait bien les rejoindre. La nuit étant désormais tombée, il n'aurait pas de mal à se faufiler jusqu'à son but. Il rabattit sa capuche sur la tête et s'élança silencieusement ; ses enjambées s'allongèrent sans perdre d'assurance, son souffle stable ne trahit aucune hésitation. Jamais la nature ne lui avait été un adversaire à dompter ; après tout, il restait une créature sylvestre par sa race. Pas une seule fois, son pied ne glissa contre l'écorce ; il se déplaçait comme il l'eut fait sur un simple chemin.
Enfin son but atteint, l'elfe se laissa glisser sur les tuiles humides ; sans le moindre son, il gagna la fenêtre en chien assis et crocheta d'un geste le verrou.
Un sourire mauvais plaqué sur les lèvres, Morgal s'aventura sous les combles. Comment ces hommes osaient-ils croire qu'ils le captureraient ? Un Berserk était redoutable sur un champ de bataille ou lors d'une embuscade. Mais dans son propre nid, l'aigle était vulnérable. Leur ancien captif ne serait rien d'autre qu'une vipère se coulant pour dévorer les œufs.
Alors qu'il se dirigeait vers l'aile en question, le vampire repensa à son sort s'il avait été renvoyé à Atalantë. Un frisson de dégout et de colère le parcourut. La haine envers le peuple astral s'encrait encore plus profondément dans son cœur froid. Il les détestait et pour rien au monde il ne subirait l'esclavage de Nilcalar. Cet homme allait payer et son royaume aussi.
Mais pour l'instant, l'heure était au rassemblement des preuves pour l'incriminer. Morgal s'arrêta ; une fumée noire s'échappa de ses doigts et vint lécher le parquet craquant. À l'effluve déjà forte du bois, une odeur de brulé vint chatouiller ses narines sensibles. Pendant de longues secondes, le sortilège fit son effet, creusant un trou vers l'étage inférieur. Malheureusement, le cabinet de Tarcenya ne se trouvait pas en-dessous mais encore un pallier plus bas. Qu'importe, une fois introduit, Morgal serait inarrêtable. Ses canines poussèrent à l'idée du carnage. La surprise demeurerait sa carte maîtresse ; il n'aurait aucune chance si toute l'organisation Berserk se rameutait.
Une ouverture assez large était désormais dessinée dans le sol. Agilement, l'elfe la traversa et atterrit sur un tapis. Les lieux étaient plongés dans l'obscurité, laissant les iris bleues du prince scintiller dans le noir. D'un pas léger, il ouvrit la porte de la chambre et s'avança sans bruit dans le couloir. Les semelles de ses bottines ne renvoyaient aucun son. Son souffle non plus.
Devant l'escalier, deux Berserks montaient la garde, doses à lui et l'épée nue.
— Imbéciles, ils ne surveillent même pas leurs arrières.
Dans une accélération subite, l'intru fondit sur eux et enfonça d'un coup ses dagues dans la nuque de ses adversaires. Ils s'effondrèrent aussitôt dans un gargarisme sanglant, sans même comprendre leur sort. Un marre rouge commença à s'étendre sous eux.
Morgal scuta un instant les victimes, le cœur battant à tout rompre. Il ne put y tenir ; il savait que sa réaction pouvait lui couter la vie mais cela faisait trop longtemps. Trop longtemps qu'il n'avait pas ressenti cette si délicieuse saveur. Il s'accroupit au-dessus du premier homme pour lui dévorer la carotide. Malgré sa soif insatiable, son instinct le poussait vivement à terminer ce festin macabre ; il allait se faire repérer. Mais le gout du sang dans sa gorge était divin, il lui avait trop manqué. Sa position, ses crocs et son regard, tout était devenu bestial.
Mais attiré par ce manque de discrétion, d'autres Berserks commencèrent à monter les marches pour rejoindre le pallier.
Le prince se redressa d'un bond, maudissant encore son syndrome. Le temps allait lui manquer et cette nuit, il ne lui suffisait plus de mettre feu à une bibliothèque pour s'en sortir. Il s'élança dans l'escalier et d'un saut, percuta les soldats de plein fouet. Certains d'entre eux s'effondrèrent et glissèrent maladroitement pendant que lui s'aidait de la rambarde pour passer de l'autre côté. Ses dagues sifflaient avec précision, ses mouvements ne trompaient pas sur sa dextérité. En moins d'une minute, les Berserks gisaient dans l'escalier, la gorge ouverte.
L'assassin ricana devant le sort qu'il avait infligé à de si glorieux combattant. Il avait suffi de les attirer dans un endroit suffisamment étroit pour qu'ils ne puissent s'organiser et jouir de l'espace dont ils avaient besoin pour se battre. De ce point de vue-là, Morgal était bien plus agile pour se mouvoir et trancher une tête.
Il atteint enfin le niveau du cabinet. Le couloir serait bondé de guerriers violents ; certains d'entre eux s'élançaient déjà vers lui, il pouvait les entendre de ses oreilles effilées.
Tant pis, la magie viendrait mettre fin à la fête.
D'un mouvement précis de la main, il s'enveloppa d'un bouclier valique pour contrer les attaques adverses puis tendit les bras pour lancer un sort.
Son sourire ne daignait disparaitre de son visage caché par la capuche : il ne pouvait s'en empêcher lorsqu'il détruisait des vies si insignifiantes.
Une fumée orageuse se matérialisa et s'étendit dans tout l'étage pour empoisonner l'air et dévorer la force valique des résidents. Avec ça, impossible que les astres puissent avoir recours à leur magie : leur Vala serait comme endormi.
Peu de créatures avaient cette capacité mais Morgal avait été formé par Locea, une entité du passé particulièrement compétente lorsqu'il s'agissait d'arcanes de sorcellerie.
Satisfait, il s'élança vers son but. Il esquiva les attaques, para les coups, cisailla la chair, le tout dans une chorégraphie mortelle. Le parquet ne tarda pas à s'inonder de sang en même temps que les cris et l'écho des lames se répétaient inexorablement. Le prince savait qu'il ne lui restait moins d'une minute. Avec le raffut perpétré, tous les Berserks allaient rappliquer et le tailler en pièces.
Il força donc l'attaque, déployant son Vala sans la moindre retenu. Ça allait lui couter cher, très cher. Mais il n'avait pas le choix. Il était dans la base Berserk pas en promenade bucolique ! La sorcellerie se propagea donc dans des ondes de choc puissantes. Les salves s'enchainèrent de plus en plus rapidement, pulvérisant toute résistance alentour. Le carnage s'étendit sur tout l'étage, les corps se disloquèrent et chutèrent en morceaux sur le sol souillé.
Lorsque le charme prit fin, Morgal haletait, pris d'un vertige puissant. Il venait de raser les appartements de toute vie. Le Vala des astres n'avait pu les protéger d'une telle magie.
D'un pas chancelant, il se précipita vers le cabinet dont il fit voler la porte. Les secondes s'égrenaient bruyamment dans sa tête ou peut-être était-ce les battements de son cœur. Sa vue se restabilisa vite et son souffle se calma ; les documents étaient probablement dissimulés dans la bibliothèque ou le bureau. Sans prendre le temps de fouiller, l'elfe chamboula toute la pièce jusqu'à ce qu'il ne reste plus un meuble sur ses pieds.
Tarcenya n'avait guère prit le temps de dissimuler les preuves de son inculpation dans les affaires de Nilcalar. Morgal ramassa les missives et les rangea dans son manteau de cuir avant de rejoindre la fenêtre.
Un vent nocturne souleva ses mèches dorées.
Sans hésitation, il sauta, ne craignant nullement la hauteur qui le séparait du sol. Une fois dans la forêt, personne ne le retrouverait.
Avec ça, il risquait fort de s'attirait la haine des Berserks et de leur chef peu conciliant.
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