Chapitre 44

Devant le miroir ovale de sa chambre, Morgal enfilait une longue veste de satin noir sur une chemise croisée. Il avait cherché les vêtements les plus convenables dans la garde-robe à sa disposition ; les tenues d'Atalantë ne lui plaisaient guère, en partie à cause de leurs couleurs trop bariolées.

— « Si je peux éviter de ressembler à unperroquet... »

Locea s'était miraculeusement éclipsée dans toute cette sordide affaire, si bien qu'il se retrouvait seul face au roi avec pour unique soutien l'information controversée de Jenny. Encore fallait-il que Nilcalar craignît encore des rebellions au sein de son royaume, ce qui n'était pas non plus assuré.

Pour parfaire son image de prince, Morgal se para de bijoux, légèrement trop tribaux à son goût mais qui lui conféreraient assez de poids visuel face au souverain.

Ses manches légèrement évasées, les longs pans sombres de son pardessus qui contrastaient avec le doré des cheveux et des ornements, tout avait été choisi minutieusement pour son rôle.

Comme un magicien avant son numéro de tromperie, l'elfe arborait désormais un masque sulfureux, prêt à masquer une perfidie bien présente.

Le point positif demeurait qu'il ne serait pas forcé d'arpenter les couloirs avec son foulard sur la tête.

Un domestique lui avait déjà dévoilé les passages secrets qui reliaient les différents appartements dans l'unique but de cacher les liaisons interdites des courtisans. Même si Morgal douta fortement que des rendez-vous soient prohibés dans cette cité ultra laxiste où la morale était enterrée aussi profondément que la raison.

Morgal noua fermement sa ceinture autour de la taille et partit en direction des appartements royaux. Ses pas feutrés demeuraient inaudibles dans les couloirs étroits et une certaine fraicheur continuait à persister entre ces pierres froides.

Enfin, il parvint au niveau d'un tenture qu'il poussa, découvrant ainsi les appartements du monarque. Les murs blancs du palais avaient ici été habillés par de chatoyants drapés légers qui apportaient une teinte à la fois de gaieté et de légèreté. Des vases de toutes sortes ornaient les meubles bas. Des tapis de corde serrée s'étalaient sur les dalles alors que d'énormes coussins faisaient office de fauteuil.

Sur l'un deux, Nilcalar attendait son invité, à moitié affaissé dans son luxueux pouf, une coupe à la main :

— Morgal ! Je vous attendais !

Le concerné salua rapidement le souverain et prit place en face de lui.

— Ah Morgal, vous m'avez bien embêté. Avec votre petit tour dans l'arène, je risque de voir la richesse de mon pays chuter. Le public aura peur.

— J'en suis désolé, Majesté.

— Ne le soyez pas ; d'ailleurs, je sais que vous ne l'êtes pas. Mais... Vous ne pouvez pas savoir à quel point je me pose des questions sur vous !

— Vraiment ?

Si le prince de Calca avait adopté une tenue courtoise à son arrivée, l'illusion avait peu duré.

— Bien sûr ! s'exclama le roi avec entrain, le sixième fils du Roi en Blanc qui disparait mystérieusement !

— J'ai appris que vous lanciez une prime sur ma tête...

— Oui, j'avais très envie de vous rencontrer.

— J'imagine qu'en votre possession, je pourrais vous apporter nombre d'avantages diplomatiques.

— Ne soyez pas si désobligent, voyons. Vous êtes un prince, vous méritez bien mieux que de vivre dans un manoir qui s'effondre !

— Que sous-entendez-vous ?

— Je déduis simplement que votre pays natal vous rejette et qu'aucun royaume n'acceptera un elfe vampire. Sauf le mien. Je peux vous offrir une place de choix à ma cour, vous savez ?

— Un peu comme un rôle d'intendant ?

Le roi gloussa devant les yeux méfiants du jeune homme ainsi que de ses propos à double-sens.

— Comprenez ce que vous voulez, Morgal mais je vous assure le meilleur des conforts.

— J'ai vu quel genre de confort vous donniez aux elfes, ici.

— Si vous vous êtes aventuré dans les harems, vous pourriez constater que leurs appartements sont extrêmement luxueux.

— J'ai vu ce que subissait votre garde Draël avec le grand-prêtre. C'est de la torture que vous infligez aux membres de ma race.

— Je suis sûr que certains apprécient ce genre de fantasmes.

— Permettez-moi d'en douter.

— Vous me faîtes bien des reproches, soupira le roi, mais vous n'êtes pas non plus un saint. Qu'est-il arrivé exactement à votre frère, le prince Malgal ?

Morgal sourit amèrement à l'évocation de son jumeau. Il se pencha vers le roi et murmura sans cacher ses longues canines :

— Je l'ai éventré et j'ai dévoré ses entrailles encore palpitantes.

— Pourquoi un tel acte ? demanda simplement le roi.

— Parce que ceux qui nous sont le plus proches causent notre perte, n'est-ce pas vrai ? Vous vous êtes bien débarrassé de votre femme en la pendant comme une gueuse.

— C'est vrai mais elle le méritait. Les femmes astres sont maudites. Elles sont stériles sauf lorsqu'elles rencontrent les hommes d'autres races.

— Ou bien ce sont juste les astres mâles qui sont stériles...

— Ne vous payez pas ma tête, Morgal. Loumi était destinée à crever. De toute façon, c'est entré dans la culture astrale ; une femme ne donne pas la vie. Jenny est une anomalie.

Un domestique interrompit la conversation pour servir le repas. Il distribua sur la table deux larges plateaux remplis de coupelles où prenaient place différents aliments pimentés.

Morgal fronça les sourcils, n'ayant aucune idée de la manière avec laquelle il devait manger ces inconnus gastronomiques. Avec attention, il observa le roi et l'imita, pas très à l'aise.

— Vous savez, Morgal ? continua Nilcalar la bouche pleine, sans la moindre élégance, j'ai cru comprendre que Hervan hésitait à vous vendre.

— Navré, mais vous n'aurez jamais la fortune nécessaire pour m'acheter, sourit le prince.

— Vous êtes amusant... Mais pas pour les autres vampires de votre secte. Ils veulent se débarrasser de vous maintenant qu'ils savent à quelle créature ils ont à faire.

— Je suis un homme plein de ressources, ne vous inquiétez pas pour moi...

— Vous êtes surtout sur le point de vous faire asservir. Et je parle bien du mage qui vous possède. Vos tatouages ne m'ont pas échappé dans l'arène. Vous êtes sur le point de perdre votre libre arbitre.

Morgal se pinça les lèvres, peu enclin à évoquer ce sujet. Nilcalar avait raison mais lui donnerait-il son aide hors esclavage en contrepartie ?

— Vous pouvez régler ce détail ?

— Bien sûr, venez.

Un rapprochement physique n'était pas vraiment dans les prévisions du prince. Le roi pourrait vite en profiter... Mais conscient qu'il était indispensable de faire évoluer le débat, il s'exécuta et s'assit sur le même pouf que le monarque.

Le domestique remplit une dernière fois les coupes, puis disparut.

— Je connais bien l'Entité du Passé, commença le roi avec une fausse prestance, elle prépare un plan depuis quelques siècles maintenant.

— Quel genre de plan ?

— Elle ne vous a jamais raconté l'effondrement de sa civilisation, n'est-ce pas ? Je vous rassure, je n'en sais pas vraiment plus que vous à part qu'il reste quelques vestiges et artefacts de son époque comme des objets ou des lieux emprunts de cette tragédie. Les tombes notamment nous sont parvenues...

Morgal pensa immédiatement aux pierres tombales sur lesquelles Ravénor et Liza avaient été sacrifiés.

— Je pense fermement que cette apocalypse effroyable lui a joué quelques tours comme la transformer en vampire. Mais elle n'a jamais oublié les responsables du drame.

— Qui sont ces responsables ?

Nilcalar pouffa :

— Mais enfin ! Les dieux, voyons !

Morgal se retint de blanchir ; lui-même était Réceptacle du Vala des dieux. Y aurait-il un lien ? Voulait-elle le tuer, lui aussi, afin de priver les divinités de leur magie ? Elle l'aurait déjà fait. Non, c'était un autre projet qui l'animait.

— Vous en savez plus ? demanda-t-il presque avec empressement au roi.

— Ce ne sera pas gratuit.

— Que voulez-vous ?

— Vous savez très bien ce que je souhaite faire de vous, Morgal.

Cette fois-ci, il se mordit la joue jusqu'à sentir le sang couler sur sa langue. Il fallait jouer serré.

Au moment où Nilcalar posa la main sur l'épaule du prince, ce dernier écarta les mains dans un raidissement surprenant alors que ses pupilles viraient au rouge.

Entre ses doigts se forma une étrange sphère de fumée rougeâtre :

— Majesté, lâcha l'elfe d'une voix neutre, si mes visions vous intéressent, peut-être seriez vous en mesure de m'éclairer en retour.

— Un pouvoir de médium ?

— En vous touchant, oui. Mais les effets sont fugaces, il ne nous reste que quelques secondes. Voulez-vous que je sonde votre avenir, que je vous dévoile vos joies et vos malheurs ?

Perturbé par ce brutal changement d'ambiance entre eux, Nilcalar ne réagit pas immédiatement. Mais aussitôt, ses passions se déchainèrent dans son esprit : un prince elfe serait bien plus à-même de lui parler d'évènements prochains plutôt que des charlatans.

— Soit. Sonde mon futur et décèle ceux qui voudraient contrer mes plans.

Le voyant hocha hiératiquement la tête et replongea dans sa transe.

— Vous avez peur, Majesté, assura-t-il ses yeux vides et rouges levés au ciel, la menace plane sur vous. Votre entourage ne vous veut pas du bien...

— Je suis un roi, c'est normal. Ma vie est-elle en danger ? Que voyez-vous ?

— Je vois une longue pièce qui ressemble à une salle de trône. Vous êtes présents avec vos hommes, des hauts-gradés. Il y a une rosace au fond... Elle se brise... Un homme vous rejoint en courant. Il est armé... Deux dagues dans ses mains... Vos archers tirent...

Nilcalar resta suspendu aux lèvres du médium :

— Et ensuite ? Que se passe-t-il ?

— Les flèches sont décochées... Elles fusent sur l'homme. Il va être touché. Non...

Le roi écarquilla les yeux, comme pour accélérer le flux d'informations.

— Les flèches ne rencontrent que l'air. L'homme n'est plus là... La menace plane sur vous comme l'ombre de la mort... Sa faux est dressée, prête à trancher votre tête.

Morgal s'arrêta brusquement, le souffle coupé.

— Et puis quoi ?

— J'ai perdu le fil...

Comme stratagème, le jeune homme n'eut jamais pensé que celui-ci lui couterait si cher. Il avait profité de la proximité souhaitée du souverain pour s'immiscer dans son esprit, non pas pour le contrôler en tant qu'elfe mais pour lire son avenir en tant que Réceptacle. Certes, il avait un peu joué sur la mise en scène pour rendre la chose d'autant plus impactante mais désormais, des nausées l'assaillaient et tout tournait dans son champ de vision.

C'était une initiative très peu raisonnable suite à son comportement dans l'arène.

— Vous ne voyez plus rien ?

— Non...

— Mais qui est cet homme ?

Comme le roi se faisait pressant, Morgal se décala sur le pouf, le souffle difficile :

— Je l'ignore...

— Comment était-il ?

— Entièrement vêtu de noir, masqué...

Le souverain secoua le jeune homme comme pour lui extorquer une autre vision :

— Qui l'aurait donc envoyé pour me tuer ?

— Polcamitraï, je suppose...

— Qui ? Impossible !

— Excusez-moi, Majesté, mes sens me jouent des tours.

Nilcalar se pencha pour attraper une coupe et la tendit à l'elfe :

— Buvez, ça vous fera du bien.

Le jeune homme accepta l'offre sans s'attarder sur la saveur amère de la liqueur. Cependant, il ne devait oublier la raison de sa présence :

— Que cache Locea ?

— C'est en rapport avec les vouivres.

— Les créatures qu'elle met au monde ?

Malgré son état peu dégourdi, le prince se força de connaitre les détails de ces révélations ; son crâne s'était comme transformée en enclume alors qu'un marteau frappait sans arrêt.

— En effet, régulièrement, elle revit cette malédiction. D'après les prêtres du Créateur, l'ancien monde était constitué de divinités et d'autres entités. Mais ce sont les dieux qui y ont mis fin. Ils auraient éradiqué toutes les autres races. Locea est une survivante, à moitié traumatisée. Elle hait les dieux à un tel point qu'elle ourdit un plan à leur encontre.

— Quel genre de plan ?

— Un plan qui tient autant du fantasme que de la légende. Elle se base sur des prophéties, à ce que j'ai compris. Lesquelles ? Je ne saurais le dire. Mais vous êtes un élément fondamental de son plan, Morgal. Elle cherche à vous utiliser.

— Et vous, vous cherchez à m'effrayer pour me faire quitter la Confrérie.

— Vous la quitterez dans tous, les cas. Et ils le savent. Restez-donc à Atalantë...

— « Sans façon... »

La respiration du prince continuait à s'empirer. Il cala ses mains sous ses cuisses pour cacher leur tremblement soudain. Son Vala avait trop donné et le prix à payer commençait à lui brouiller les sens.

— Vous y seriez aussi bien traité qu'en Calca, continua le roi en rectifiant l'écart que son interlocuteur venait de creuser.

— Vous ne connaissez rien de la culture elfique, murmura Morgal.

— Croyez-moi, j'ai croisé suffisamment des tiens pour les comprendre. Je sais que lorsque vous souriez, c'est parce que vous pensez à quelle mort nous infliger. Je sais que tout votre être n'aspire qu'à la tromperie et la destruction des autres races. Votre orgueil et votre mépris font de vous des créatures détestables mais qu'on ne peut s'empêcher de désirer. Vous êtes comme des sirènes qui projettent leurs chants diaboliques sur leurs proies avant de les entrainer pour les dévorer.

— Je vous assure que la sirène est en ce moment en train de boire la tasse...

Nilcalar lâcha un léger rire en constatant l'état critique de son invité.

— Dommage que le pouvoir de médium vous affaiblisse autant. J'avoue que c'est une capacité que je souhaiterais disposer. Une raison de plus pour vous de rester...

— Au fait...

Morgal ne savait comment tourner les choses à son avantage. Un marché avec le roi semblait compromis pour détruire les contrats. Non seulement son état empirait, mais en plus le roi n'était plus concentré sur les négociations.

— Ne vous fatiguez pas, sourit le souverain en tapotant son épaule, allez vous allonger, je vais faire venir un mage.

— Je vais rentrer...

— Non, non, ça ira !

Sans prévenir, Nilcalar souleva l'elfe par les aisselles et le tira jusqu'à son lit. Morgal se retint de vomir devant le bousculement soudain qu'il subissait. Même son estomac lui jouait des tours :

— « Cela m'apprendra à manipuler ma magien'importe comment... »

— Vous serez mieux ainsi !

Comme une poupée de chiffon, le prince se fit soulever sur quelques mètres avant d'être lâché sur la couche.

— C'est amusant, mais vous êtes tous aussi légers, commenta Nilcalar.

— Mmh...

— Reste à savoir si toi, tu seras aussi appétissant que les autres.

L'astre retourna le jeune homme sur le ventre avant de lui saisir la nuque et le redresser contre lui. Morgal ne comprit pas ce qu'il se passait, son cerveau étant presque atrophié par le mal-être qui l'assaillait. Cependant, il ne tarda pas à deviner qu'on tentait d'abuser de lui, de son état, surtout lorsque son hôte commença à refermer sa main sur sa gorge. Si son souffle mourut, les battements de son cœur s'accélérèrent immédiatement et résonnèrent d'autant plus dans sa tête comme l'écho de tambours déchainés. Nilcalar en profita pour lui plaquer la main contre ses parties intimes et resserrer sa prise devant la crispation du vampire.

— T'es comme les autres, hein, tu préfères quand c'est une femme qui te touche, c'est ça ?

L'air manquait à Morgal. Mais malgré son évanouissement prochain, il perçut les pas lourds du grand-prêtre.

— Polcamitraï, qu'est-ce que tu fous, ici ?! Je suis occupé !

— Navré, Majesté, mais j'ai une affaire urgente à traiter avec v...

Il s'arrêta brusquement en apercevant l'elfe :

— Vous couchez avec un esclave non-testé ?

— Ce n'est pas un esclave, du moins pour l'instant.

Le grand-prêtre s'approcha et toisa le blessé :

— Vous l'avez drogué ?

— Même pas... je vais l'acheter...

Pour éviter d'éliminer son nouveau jouet, le roi dégagea sa main du cou meurtri et laissa Morgal s'effondrer sur le lit en suffocant.

— Quel prix ? Je sais que vous dépensez des fortunes dans ces esclaves. Et les temps ne s'y prêtent pas ; l'événement dans l'arène a empiré la situation.

— Ils me le donneront pour huit-cent mille écus.

— Huit... Quoi ?!

L'astre poussa presque un rugissement scandalisé, ce qui ne rebuta pas pour autant son souverain.

— C'est un prince elfe, Polcamitraï, justifia-t-il, le fils du Roi en Blanc et de la reine Hirilnim.

— Vraiment ?

— J'en suis certain.

Polcamitraï porta la main à sa longue barbe, comme pour réfléchir :

— Mmh... les clercs risquent de s'opposer à ce choix et vous refuser les fonds. Cependant... Je peux peut-être faire avancer les choses.

— Que veux-tu ?

— Je veux le soulever aussi.

— Tu as bien failli tuer Draël, l'autre nuit !

— Il s'en remet très bien !

Enervé, le roi rejoignit son sujet pour lui faire face :

— À chaque fois c'est pareil, tu détruits des esclaves qui valent des fortunes !

— Ce n'est pas de ma faute s'ils sont aussi fragiles !

— Quoiqu'il en soit, le prince elfe ne t'appartient pas !

Profitant de la querelle entre les deux, Morgal se traina hors du lit et commença à ramper vers la porte.

— C'est juste histoire de l'essayer, continua le grand-prêtre, il va pas claquer pour ça.

— Je ne l'ai pas encore acheté ! Je voudrais éviter que Hervan augmente les prix s'il a été maltraité.

— Je ne suis pas d'accord : si on l'abime, il vaudra moins cher.

— C'est un ordre, Polcamitraï !

— Je...

— Cesse de t'opposer toujours à mes directives ! Je sais que tu fomentes des complots contre moi.

— Hein ?! mais pas du tout !

— Ne mens pas je... Où est l'elfe ?!

Nilcalar s'était retourné mais avait trouvé sa couche vide. Le prince s'était tout bonnement volatilisé.

— Comment a-t-il pu partir avec son état ?

— Vous voyez son aura ?

— Non, je ne vois rien.

Exaspéré, le roi commença à arpenter ses appartements mais sans succès ; sa proie demeurait introuvable. Jusqu'à ce que... jusqu'à ce que de la fumée s'échappe du couloir. Un crépitement lointain prévint les deux astres de ce qui se tramait. On venait de provoquer un incendie !

— Si je mets la main sur ce prince, je jure devant le Créateur de le torturer jusqu'à ce qu'il en crève.

— Ce serait huit cent mille écus de gâcher...

— Ferme-là, Polcamitraï !

Ils parvinrent à l'entrée de la bibliothèque où les flammes dévoraient déjà les étagèrent ainsi que les manuscrits et les volumens.

Devant la destruction de toutes ces années de travail et de classification, le roi blanchit d'une rage teintée de désespoir.

— Que cette race soit maudite !

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