Chapitre 40

Il ouvrit les yeux dans un sursaut, tous les sens en alerte. Mais le mage ne se trouvait pas dans la chambre. Sans perdre un instant, Morgal sauta du lit, réajusta le foulard sur sa tête, et s'éclipsa subrepticement, sur la pointe des pieds.

— « Si je me mêle aux autres vampires, elle nepourra rien me dire », se dit-il.

Une fois hors des appartements, il se glissa jusqu'au réfectoire qui était assigné à la Confrérie et s'assit discrètement à une table, un bol de sang sous le nez. Il avait cette fois-ci pris soin d'emporter une épée avec lui ; après tout, ce palais commençait sérieusement à le rendre fou.

Malgré ses tentatives, il ne parvenait à se retirer de la tête la terrible scène sur ce maudit bateau. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Ou plutôt qu'est-ce qu'il lui prendra ?

Rien qu'au souvenir de l'illustre inconnue contre lui, il écarquilla les yeux, ne voulant admettre ce qu'il avait « vécu ». Jamais il n'avait touché une femme de la sorte et le pire c'est qu'elle n'était même pas une elfe ! Comment pouvait-il lui venir à l'idée de lier une relation intime avec cette créature ?

— Dis-donc Chérubin, tu tires une de ces têtes !

Il releva la tête vers Jenny, revenant à la réalité.

— Je... Tu voulais me dire quelque chose hier ?

— Tu as du sang sur le menton.

Morgal se passa instinctivement le bras sous la bouche afin de retirer les vestiges de sa nuit agitée. Il avait égorgé un prêtre et il ne donnait pas cher de la santé des deux autres. Ni de celle du Tigre.

— Pour en revenir à hier...

— Rien d'important.

— Cela n'avait pas l'air pourtant, objecta-t-il d'un froncement de sourcil.

— Oublie.

— Tu voudras bien cesser de me cacher la vérité !? s'emporta-t-il, rien ne tourne rond depuis notre arrivée à Atalantë.

Elle prit place sur le pouf en face de lui et baissa la tête :

— Je suis désolée. Hervan m'a interdit de dire quoi que ce soit.

— Hein ?!

Il n'en revenait pas :

— Jenny, tu es mon amie, comment peux-tu...

— Je suis marquée ! Tu devrais comprendre, non ?

Il ne répondit pas, conscient que c'était inutile.

— Tout ce que je peux te dire, c'est que Locea et Hervan se disputent en ce moment.

— Vraiment ? Je n'ai jamais vu ça arriver.

— À propos de toi.

— Mais... Pourquoi ?

— Va savoir. Toi aussi tu nous caches des choses, hein ? Ton nom, tes origines et tes projets.

Cette remarque eut le mérite de taire son interlocuteur. Certes, il n'avait pas toujours été transparent avec elle mais il n'allait pas saboter ses plans pour ses beaux yeux.

— « Heureusement qu'elle ne s'intéresse pas aux nouvelles venant de Calca, elle aurait appris la disparition d'un prince Fëalocen... »

— Quoiqu'il en soit, les jeux viendront changer les idées.

— Les jeux ?

— Tu ne connais pas les Atalantes ? Elles sont pourtant réputées dans tout Narraca.

Il haussa les épaules, peu intéressé.

— C'est plus impactant que tu ne le penses, Chérubin, ces jeux forment la principale source de richesse du royaume.

— Des jeux ? Sérieusement ?

Le peuple astral demeurait une parfaite énigme pour lui. Comment baser toute son économie sur le simple plaisir passager et changeant d'un public capricieux ?

Kavlon vint interrompre ses réflexions :

— Dîtes vous deux, les Hauts-Maîtres et Duncan vous attendent.

— Nous arrivons.

Avec des pieds de plomb, Morgal suivit Jenny dans les interminables couloirs, jusqu'à la cour principale.

Des voitures les attendaient dans un faste indéniable. Le harnachement des montures scintillait au soleil alors que les pompons écarlates ainsi que les dorures sur les portes traduisaient la richesse du convoi. Sans se faire prier, l'elfe rejoignit Locea. Pour la première fois, il bénit son foulard de cacher sa gêne. Le mage le perça du regard mais n'évoqua pas les malheureux événements de la nuit. Tant mieux car il ne savait vraiment pas où se mettre après cet épisode. Avec un peu de chance, elle passerait à autre chose.

Ne désirant pas entamer la conversation, il porta son intention sur les arabesques noires qui s'étendaient désormais sur ses mains.

— « Je ferais bien de contacter Djinévix afin de savoir comment je vais bien pouvoir me débarrasser de sa maudite sœur... »

Comment tuer une Entité du Passé ?

Morgal recommença à fomenter des plans toujours plus fous pendant que le convoi cheminait dans la capitale. Mais comme à chaque fois qu'il y avait songé, il devait se résoudre à l'évidence : il connaissait trop peu Locea. Il ignorait jusqu'à sa plus petite faiblesse.

Enfin, le carrosse finit par s'arrêter. L'elfe se pinça les lèvres, comme pour se forcer à sortir ; la chaleur déjà oppressante ainsi que la densité de population qu'il sentait à l'extérieur le révulsaient.

Mais il fallait bien l'accepter. Dans un long soupir, il descendit le marchepied et aida sa maîtresse à le rejoindre.

Le décor ne tarda pas le frapper, autant par sa grandeur que son originalité architecturale. Jamais le jeune prince n'avait croisé dans sa vie un pareil bâtiment, totalement monstrueux. Élevé dans une structure circulaire, il pouvait accueillir des milliers de personnes tant sa superficie s'étendait. D'énormes contreforts stabilisaient la structure alors que des piliers titanesques envoyaient les murs de calcaire toujours plus hauts. Des fenêtres percées abritaient différentes statues peintes minutieusement. On ne pouvait pas nier que la surcharge de couleurs faisait tourner plus d'une tête. Les velums qui protégeaient l'arène d'un soleil trop violent se teintaient d'un beau bleu turquoise et d'immenses tentures dévalaient la façade dans un panel de couleurs vives.

Même les bâtiments annexes qui se greffaient à l'hémicycle se paraient de ses plus riches parures. Pour la plupart, il s'agissait d'échoppes commerciales qui incitaient à dépenser toujours plus, la fièvre féérique des spectacles faisant toujours plus perdre la notion de réalité.

— Nilcalar nous attend à la tribune royale, siffla Locea.

Curieux, Morgal suivit le mage à travers la place bondées. Les astres et les humains s'écartaient à leur passage, leurs yeux emplis d'une crainte admirative.

Ce fut donc sans réel encombre que le couple parvint à destination. La loge du souverain offrait un luxe assumé avec une vue directe sur l'intérieure de l'arène. Des serviteurs apportaient des boissons rafraichissantes pendant que Nilcalar s'entretenait encore avec Hervan. Duncan s'était allongé sur un kliné, bavardant avec deux hommes vêtus d'un uniforme militaire. À la vue de tous les galons sur leur poitrine, Morgal déduisit qu'il devait s'agir des généraux en chef de l'armée d'Atalantë.

— Jenny ne nous rejoint pas ? s'étonna l'elfe.

— Le roi a refusé sa présence, cette fois-ci, trancha Duncan.

Déçu, le jeune homme prit place sur un épais coussin, les yeux se perdant dans l'immensité des gradins. Son amie était sans doute quelque part, mêlée aux autres Égorgeurs.

— Les combats ne vont pas tarder à commencer ! déclara le roi, vous allez voir que nous avons appelé les meilleurs combattants pour ce jour.

— Ce terme est relatif pour nous, objecta Hervan.

— Mais je serais honoré de faire descendre des Ilfégirins dans mon arène ! Cela grossirait encore le public.

— Nous ne sommes pas des bêtes de foire, Majesté.

— Bien sûr ! Ceci-dit, j'aimerais voir un Tigre affronter un de vos hommes ! Pourquoi pas la protégé de votre mage, justement ?

— Chérubin ? releva le Haut-Maître, non, ce n'est qu'un apprenti. Il n'en est pas encore au stade d'Ilfégirin.

— Quel dommage... Tiens, voilà justement mon escorte.

Dorgon rejoignit le roi et se posta derrière lui comme à son habitude. Malgré son air impassible, Morgal nota qu'il boitait légèrement.

— Draël n'est pas avec toi ? lui demanda le monarque.

— Il passe la journée avec le grand-prêtre.

— C'est vrai...

Morgal garda le silence :

— « Si tenté qu'il ait passé la nuit. »

Le souverain se leva et s'avança sur le balcon afin de faire face à tout son peuple et le saluer avec un naturel feint. Les tambours commencèrent à battre leur plein pendant que les combattants apparaissaient.

Le son des cors signa le commencement des carnages et Nilcalar reprit position dans sa loge avec un certain désintérêt pour le spectacle.

— D'ici quelques minutes, assura-t-il, pas un ne sera debout.

— Vous gaspillez beaucoup de vies, ajouta Hervan sans non-plus qu'un reproche ne transparaisse dans sa voix.

— En effet mais ça plait tellement à mon peuple. Tous ces imbéciles s'ébaudissent devant ces vulgaires performances. Mais que voulez-vous, ils y mettent le prix.

— Heureusement que les humains sont derrière pour retenir l'économie de s'effondrer, murmura Morgal.

— Que baragouine-t-il ?

— Rien, Majesté, assura Locea dans un sourire figé.

— Je dis que votre royaume part totalement à la dérive et que vous tentez de sauver les apparences par ces spectacles sans intérêt.

Le mage fustigea son protégé du regard. Immédiatement, la marque s'activa et Morgal sentit une violente pression dans son crâne, à tel point qu'il dut se retenir de vomir devant ses supérieurs.

— Excusez-le, susurra la femme, il se montre souvent désobligeant.

— Peu importe, ricana le roi, j'oublierai ce malheureux incident.

L'elfe se retint de se jeter sur sa maîtresse et de l'étrangler. Elle abusait clairement de son pouvoir sur lui. Comme pour rajouter une ombre à son mécontentement, Ninkë se pointa, toujours dans son sourire exaspérant.

— « Heureusement que Jenny n'est pas là, finalement », soupira-t-il.

L'intendant jeta un œil par-dessus le balcon et déclara :

— Ils n'ont pas fait long feu, à ce que je vois.

— Comme toujours... bailla le roi.

Ninkë rejoignit la table basse où s'accoudait son souverain pour se servir un verre. Il profita de sa proximité pour mettre une main au cul à Dorgon :

— Tu voudrais pas descendre dans l'arène pour pimenter un peu ce spectacle d'un ennui affligeant ?

Sans broncher, le Tigre jeta un regard vers son maître.

— Mais qu'il y aille ! lança le roi, qu'il affronte le meilleur bretteur. Si ça peut lui faire les nerfs...

Morgal haussa un sourcil, curieux de connaitre les techniques de combat de cet homme.

Dorgon abandonna la garde du roi et s'avança vers le balcon avant de sauter agilement au-dessus de la balustrade. Il se réceptionna sans mal sur ses pieds, quelques mètres plus bas et se redressa pour scruter l'épéiste qui attendait au centre de l'arène. Si le sable chaud était déjà rougeoyant, il allait sans dire que le sang continuerait à couler.

Sans prendre le temps de se vêtir d'une des armures qui pendaient sur un chevalet en bas de la cavea, il s'élança à une vitesse foudroyante vers sa cible. Cette dernière prit positions sur ses appuis, le bouclier relevé jusque sous les yeux, l'épée au poing.

Les sandales du Tigre soulevaient à peine de poussière alors qu'il se rapprochait toujours plus de l'impact, armé de son simple cimeterre.

Le choc fut d'une extrême violence ; le bouclier se brisa contre le sabre. Loin de reprendre son souffle, le garde royal ne laissa aucun répit à son adversaire, lui assaillant toujours plus de coups.

Morgal s'étonnait d'une telle violence, exempte de toute stratégie. On aurait dit de la haine à l'état pur. Même les blessures infligées ne faisaient pas reculer l'homme, comme s'il ne sentait plus la douleur.

Le bretteur ne tarda pas à être désarçonné par cette résistance peu commune. Il trouvait bien des failles où frapper mais c'était comme donner des coups d'épée dans l'eau. Dans les gradins, la foule s'excitait de la scène, ravie du duel.

Et puis, tout dérapa : le Tigre trancha les chevilles de son opposant qui s'effondra sur le sable.

— La boucherie peut commencer, soupira Nilcalar en reposant sa coupe sur le guéridon.

Si l'elfe pensait que le combat prenait fin, il ne se doutait pas de ce qu'il allait suivre : Dorgon fit voler l'épée de l'astre avant de lui sectionner les poignets. Dans une effroyable précision, il scinda l'abdomen en deux alors que les hurlements de souffrance se mêlaient à ceux de la foule endiablée.

Ensuite, le Tigre s'acharna avec une telle barbarie sur le corps encore vivant de sa victime que même Morgal en fut bouche bée. Inoculation, émasculation, éventration et décapitation, tout y passa si bien que le bourreau était aussi couvert de sang que sa victime.

— Une détermination étonnante, admit Hervan sans lâcher la scène.

— Oui, grogna Ninkë, depuis le temps que je dis à notre roi de se débarrasser de cette menace...

— Arrête, Ninkë, soupira Nilcalar, tu sais très bien que marqués, il leur est impossible de nous attaquer. Et puis il faut bien que Dorgon se défoule de temps en temps. De plus, il m'est bien trop indispensable.

— C'est un esclave ? releva Morgal sans craindre de se montrer impoli.

Le souverain haussa les épaules :

— Il en faut bien ! Je pense que vous êtes plutôt bien placé pour savoir que l'esclavage, déclaré ou non, est un pilier indispensable pour le bon fonctionnement d'un pays !

— Votre pays est une déchèterie. Vous le sauriez si vous sortiez un peu de votre bulle idyllique.

Au lieu de prendre ombrage de ces mots, Nilcalar s'esclaffa :

— Vous avez la langue bien pendue à ce que je vois. Mais à votre place, je me tairais pour me faire discret, Chérubin. Ou peut-être préfériez-vous que je vous appelle par votre vrai nom ? Morgal Fëalocen ?

Le concerné déglutit sans nom plus tomber des nues : après tout, le roi de Narraca le cherchait déjà depuis un moment. La présence rarissime d'un elfe dans sa cité avait dû lui mettre la puce à l'oreille depuis un petit moment.

Mais ce fut Duncan qui sembla se réveiller à cette déclaration :

— Quoi ?!

Le chef des Égorgeurs se leva d'un bond et se posta devant son supérieur, attendant une explication :

— C'est vrai ?!

— Ça l'est, affirma Hervan paisiblement.

— Vous êtes en train de dire que nous hébergeons dans notre confrérie le fils même du roi Elaglar ?!

Les généraux semblaient aussi choqués que l'intendant. Un prince de sang royal elfique était une véritable mine d'or.

— Bien sûr, certifia le roi avec simplicité, j'imagine que c'est pour ça qu'il est ici.

— Il n'a rien à faire nulle part, pesta le chef des Égorgeurs en rejoignant l'elfe, je m'en vais me débarrasser de ce fils de pute immédiatement !

Sur ce, il dégaina son épée et se rua sur Morgal. Ce dernier eu juste le temps d'esquiver la lame et de mettre la main à son épée pour riposter.

— Je vous en prie, gloussa le roi, si vous tenez à vous battre, faîtes-le en bas.

Duncan saisit le col de son apprenti et le traina jusqu'au balcon où il le jeta par-dessus bord. Morgal s'écrasa sur le sol dur, les oreilles bourdonnantes. Pourquoi les Hauts-Maîtres n'intervenaient-ils pas dans ce litige ? Face à l'Ilfégirin, il ne faisait clairement pas le poids !

Mais il remercia le Créateur d'avoir pris une arme avant de partir. Il pourrait au moins se défendre.

L'astre sauta de la loge et se précipita pour l'occire. Déjà, le public sur ses sièges durs, d'abord étonné par ce combat impromptu, ne tarda pas à s'exclamer, heureux de ce nouveau divertissement. Cette fois-ci, c'était deux vampires qui montaient en scène et pas n'importe lesquels.

Forcé de devoir s'adapter, Morgal retira son foulard ainsi que sa tunique trop serrée afin de pouvoir jouir d'une plus grande liberté de mouvement. Tant pis si tout ce monde-là voyait ses tatouages de domination, il avait désormais des priorités plus importantes que la sauvegarde de son amour-propre.

— Peu importe ce que dira le mage, cracha Duncan en avalant la courte distance qui les séparait, je vais mettre fin à ta formation sur le champ.

Morgal barra le coup, mais l'avalanche de parades qui s'enchaina avec une virtuosité aussi artistique que meurtrière commença fermement à le paniquer. Son chef allait le réduire en pièces et sa défense, aussi solide soit-elle, ne parviendrait pas à repousser sa détermination.

— C'est à cause de ta maudite famille que j'en suis là, aujourd'hui, que j'ai dû quitter ma précédente vie !

L'elfe s'effondra sur le sable chaud, le torse tailladé. Le sang dégoulinait sur sa peau, formant de nouveaux motifs carmin.

— « C'est pas possible, je vais y passer... »

Il se releva tant bien que mal pour parer à nouveau. Quelles étaient ses chances face à une telle expérience de combat ? Duncan avait probablement plusieurs siècles d'entrainement dans son titre d'Ilfégirin alors que lui ne partait que sur sa vingt-cinquième année.

Malgré son infériorité critique, il ne lâcha pas son arme, conscient que la perte de celle-ci entrainerait sa mort immédiate. L'astre redoubla d'ardeur et ses passes s'accélérèrent davantage si bien que Morgal finit le ventre transpercé. L'épée s'était figée dans son corps jusqu'à la garde.

Un brutal flash le ramena cinq ans en arrière, dans le cimetière, empalé sur le frêne. Était-ce le destin qui le rattrapait ? La Mort qui lui rappelait qu'elle se tenait derrière lui, prête à reprendre son dû.

Pourtant, il n'abandonna pas ; Duncan venait de perdre son arme, logée dans son adversaire. L'elfe profita de la proximité physique entre lui pour enfoncer son épée dans le plexus ennemi.

Surpris, son chef, recula, la poitrine en sang. Il retira la lame avec une grimace alors qu'un sort de guérison agissait déjà pour réparer les tissus endommagé.

Cette fois-ci, Morgal dut se rendre à l'évidence : il ne le battrait pas. À moins que...

Il ne lui restait que quelques secondes à peine avant la prochaine charge ; Duncan tendait déjà ses bras, ses mains façonnant un sortilège d'attaque.

Plongeant dans les profondeurs de son Esprit, Morgal toucha enfin la corde qui permettrait d'entamer le long enclanchement valique. Quitte à y passer, autant libérer toute la puissance dont il était capable. C'est pourquoi, il abaissa toutes les barrières mentales qui auraient permis une sauvegarde de son Esprit en cas de surcharge de magie.

La maîtrise de ses pouvoirs lui échappa totalement, si ce n'est que toute sa force se tourna dans le but premier d'occire son adversaire.

Une fumée noire s'échappa de son corps telles les flammes destructrices d'un incendie et commencèrent à se propager dangereusement dans toute l'arène. Tout d'un coup, les cris de la foule se firent moins enthousiastes. La panique ne tarda pas à se propager comme une trainée de poudre.

Le corps sous l'emprise d'une douleur intense, Morgal ne se rendit compte qu'après coup qu'il commençait à léviter. Malgré la souffrance, il sentait une puissance absolue couler dans ses veines et ce fut comme une drogue qui l'assaillit.

Même Duncan commença à blêmir devant la force qui allait s'abattre sur lui. Instinctivement, il dressa un bouclier mais trop tard.

L'elfe réunit brutalement toutes les langues de feu et dans un éclair retentissant, les lâcha sur sa cible.

Face à cette avalanche dévastatrice, l'astre fut balayé.

Quant à l'auteur de toute cette magie, il perdit aussitôt connaissance.

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