Chapitre 29
Morgal se réveilla en sursaut, transpirant. Voilà ce qui arrivait lorsqu'il se passait des perles de Djinévix.
Il secoua frénétiquement la tête pour chasser ces visions désagréables et finit par la faire retomber sur l'oreiller. Encore un essai de rater...
Dans un long soupir, il se redressa sur ses coudes pour jeter un œil à son torse. Ce qu'il craignait s'était produit : une nouvelle arabesque noire sillonnait son flanc gauche. Sur sa droite, Locea se tenait serrée contre lui, dormant, ses yeux clairs ouverts. Le drap ne cachait guère sa nudité.
— « Sale allumeuse, grogna-t-il en se levant, si tu crois que tu parviendras à me chauffer ainsi... »
Car il devait reconnaitre qu'en cinq ans, il n'avait jamais ressenti la moindre attraction pour la vampire, bien qu'elle ait un physique renversant. D'ailleurs, il n'avait éprouvé aucun désir charnel pour n'importe qui. Il faisait simplement croire à l'ensemble de la Confrérie qu'il était tombé fou amoureux de Locea et à cette dernière aussi, il s'agissait de jouer la comédie, lui faire penser qu'il ne rêvait que d'une seule chose : la posséder.
Morgal se retint de se précipiter sur elle et de lui arracher la carotide. Face à elle, il ne faisait pas le poids. Du moins, pas pour l'instant.
Il enfila une veste par-dessus sa chemise et laça ses bottes pour rejoindre le lieu de rendez-vous fixé avec Jenny. À cette heure-ci, il serait indubitablement en avance, mais cela lui donnerait le temps de méditer.
Tout en bouclant son ceinturon d'où pendait une épée et une dague, il sortit du Manoir et gagna la forêt. En quelques mouvements, il s'élança dans un arbre aux ramures étendues dont l'apparence rappelait une fleur ouverte. Avec agilité, il escalada le tronc lisse jusqu'à la plus grosse branche et s'y assit confortablement pour attendre Jenny.
Au-dessus de sa tête, les oiseaux s'emportaient dans un concert assourdissant. Leur envol se mêlait au bruissement des feuilles agitées par la brise.
Au fond de son âme, le prince ressentait le besoin pressant de connaitre ses pouvoirs. La crainte qu'il soit un Sans-Vala le tiraillait même s'il savait que ce ne pouvait être le cas. Il était parfois fréquent que certains rencontrent des soucis pour leur éveil.
— La vie des écureuils te passionnerait-elle, Chérubin ? lui lança une voix d'en bas.
Il jeta un regard amusé vers sa mentor qui l'attendait sur une racine, les poings sur les hanches. Il ignora les cinq mètres qui le séparait du sol et sauta de sa branche.
— Te casse pas les jambes, grogna-t-elle.
— Quelle charmante humeur !
— Allez, aujourd'hui je t'emmène sur le terrain... Le Haut-Maître m'a confirmé sa décision à propos de ton Vala.
— Oui, je me demande pourquoi il n'a pas décidé de le provoquer plus tôt...
— Nous voulions attendre que tu sois plus aguerri et de plus, une telle cérémonie se prépare des années à l'avance. Une erreur de la part du mage pourrait facilement entrainer la mort.
— Très rassurant.
Sans en rajouter, Jenny le conduisit à travers la pénombre forestière. En ce début de printemps, la chaleur s'accumulait dès les premières heures et un peu de fraicheur procurait une certaine satisfaction.
— Dis-moi, tu as quitté tes appartements ?
— Dis plutôt que j'ai abandonné une vieille paillasse infestée de puces.
— Le luxe de Locea te convient mieux ?
Il se retint de grimacer à l'évocation de la vampire dans son lit : à Jenny aussi, il se devait de mentir.
— Ma relation avec elle ne te regarde pas.
— Bien, bien, j'espère que tu n'es pas trop épuisé par ta nuit.
— Jenny...
— Oui ?
— Garde ce genre de commentaires pour toi.
— Je ne reçois pas d'ordre d'un stupide gnome, princesse.
Il souffla d'exaspération et se contenta de suivre docilement la guerrière. Alors qu'ils avançaient en silence sous les branches basses, Jenny murmura :
— Nous allons parvenir à une clairière où se lève un campement. Tu t'infiltreras seul pour éliminer l'officier.
— Original... Qui sont ces hommes ?
— Un escadron d'espionnage mandaté par le roi de Narraca pour investiguer sur les terres du royaume de Lombal. La reine Wendu nous a demandé de les arrêter.
— Alors j'imagine que l'élimination du chef ne suffira pas.
— En effet.
Ils parvinrent à la lisière et en effet, des tentes brunes se dressaient dans une plaine envahie par la brume. Morgal sentit son cœur s'accélérer sous l'excitation qui le prenait. Depuis ses premières épreuves en tant qu'Égorgeur, il apprenait à se délecter de ses assassinats. Son syndrome vampirique y jouait beaucoup par son attrait à la violence mais le plaisir qu'il éprouvait à chaque fois finissait par le rendre perplexe.
— « Après tout, je ne suis pas ici pour intégrer la Maison du Créateur. »
De plus, il ne s'agissait jamais de ses semblables donc il n'y voyait aucun problème.
— Vas-y Chérubin, chuchota Jenny, je te donne moins d'une heure pour liquider le campement.
L'elfe se débarrassa de son épée, jugée trop encombrante, et s'avança vers la lisière. Instinctivement, il se coucha sur le sol et commença à ramper parmi les hautes herbes. Une désagréable sensation d'humidité due à la rosée imprégnait désormais sa chemise et ses cuisses au fur et à mesure qu'il s'approchait des premières tentes. Un rapide coup d'œil lui avait permis de localiser toutes les vigiles mais avec la brume et sa discrétion, elles ne risquaient pas de le repérer.
Tel un serpent qui glisse vers sa proie, il s'avança vers le premier garde aussi silencieux qu'une ombre et s'arrêta pour le détailler. Jenny n'avait pas menti : l'armure sombre, légèrement rougie du soldat, rappelait l'uniforme de Narraca. Un épais turban ceignait son casque de bronze et sa hallebarde luisait faiblement au soleil. Morgal se redressa sans un bruit et enfonça d'un geste précis la lame dans la nuque de l'astre. Dans un bruit de succion, il délogea sa dague et saisit le garde par les épaules pour éviter une chute bruyante. Le corps ne tarda pas à s'évaporer dans une lumière bleue, comme de coutume pour la race.
Petit à petit, les sentinelles tombèrent les unes après les autres sur le passage du prince sans que l'alerte ne soit donnée. Lorsque le campement fut dépourvu de toute surveillance, Morgal pénétra dans la première tente : les soldats dormaient tous sur leur latte inconfortable. Une désagréable odeur de renfermé et de transpiration imprégnait l'atmosphère réchauffée de la tente.
L'elfe s'avança silencieusement entre les corps étendus, tranchant les gorges par la même occasion. Le temps passait et il lui restait encore quatre tentes à visiter. De plus, lorsque certains soldats se réveillaient, il devait les éliminer avant qu'ils ne sonnent l'alerte.
Il finit par gagner la tente centrale où reposait l'officier. Soulevant le pan de toile, il s'avança dans la pièce formée où une table avait été dressée. Intrigué, Morgal marcha vers le meuble couvert de documents. Des liasses de feuilles débordaient sur la chaise et s'étalaient sur le tapis de fourrure.
L'elfe se pencha au-dessus des runes astrales et feuilleta la paperasse avant que son souffle ne se bloque violemment : son portrait était gravé sur un papier avec son nom et sa position en tant que prince.
— « Merde... »
Il lut en diagonale les prescriptions qui accompagnaient le dessin, forcé de se rendre à l'évidence : cet escadron n'était pas ici pour espionner Lombal. Non, il était envoyé par le souverain de Narraca pour le retrouver. Bien évidemment, son père entretenait une guère féroce contre les royaumes astres et le roi Nilcalar, bien que plus éloigné des conflits, devait sans doute chercher un moyen de pression.
La présence de l'escadron dans la région n'était pas anodine : on le cherchait et on savait où le trouver.
Un tintement de fer lui fit redresser la tête : l'officier se dressait là, un cimeterre en main. Sa forte carrure l'assimilait à un fauve agressif.
— Tiens, siffla Morgal, tu tombes à pic.
— Au moindre geste suspect, grogna l'astre, j'appelle mes gardes.
L'elfe ricana :
— Tu parles de ceux qui baignent en ce moment-même dans leur sang ? Je me suis déjà chargé de les égorger. Mais puisque tu te tiens devant moi, j'ai quelques questions à te poser.
L'officier resserra ses doigts sur le manche de son arme, prêt à l'abattre sur son adversaire. Mais Morgal ressentit le trouble dans ses yeux lorsqu'il comprit à qui il parlait :
— Vous êtes... le prince Morgal ?
— Comment avez-vous retrouvé ma trace ?
Comme l'astre se montrait peu enclin à la parole, le jeune vampire se précipita vers lui à une vitesse fulgurante. Les deux lames s'entrechoquèrent violemment et les deux hommes ne tardèrent pas à se retrouver à l'étroit dans l'habitacle.
Ils s'écroulèrent sur le sol, entrainés dans une lutte sans merci. L'officier astral perdit son cimeterre dans sa chute, aussi décida-t-il de recourir à sa magie. Des éclairs aveuglants s'échappèrent de ses mains pour encercler le corps de son adversaire et former des liens incandescents.
Morgal ne put retenir un cri de douleur face au sortilège qui lui dévorait ses propres forces. Conscient que résister le tuerait, il préféra abandonner sa dague et se soumettre.
L'astre le saisit par le col et l'abattit sur la table :
— Tu as peut-être tué mes hommes dans leur sommeil, maudit gnome, cracha-t-il, mais ta fourberie ne marchera pas avec moi. Nous avons besoin de toi comme otage. Et le sang d'un Fëalocen, ça n'a pas de prix.
Le prince se retint de lui rire au nez : alors comme ça, il devait le ramener vivant à son souverain ? Mort, il serait inutile.
— C'est ça, murmura son détenteur, reste sage.
De toutes façons, il était difficile à Morgal d'effectuer le moindre geste avec ces maudites chaines brûlantes. Il observa donc l'officier rassembler ses affaires en catastrophe sans piper mot. Cependant, les minutes s'égrenaient et il comptait bien ne pas dépasser l'horaire convenu.
L'astre boucla son sac et s'approcha enfin de lui :
— Allez, le gnome. Pas d'entourloupes et tout ira bien pour toi.
Pas d'entourloupes ? C'était compliqué de demander un tel effort à un elfe.
Lorsque l'astre le redressa de sa poigne de fer, il en profita pour se rapprocher un maximum de son visage. Ce dernier ne comprit que trop tard la machination : quatre canines étincelantes s'enfoncèrent dans sa chair avec une avidité démente. Le sang gicla en même temps que les chaines volèrent en éclat.
Morgal propulsa son adversaire à terre, sans lui lâcher la jugulaire et finit de l'égorger. Le cadavre se désintégra dans une lumière bleutée, ne laissant que l'elfe seul sous la tente. Il se releva, essuya sommairement sa bouche et s'empressa de brûler les documents dans le feu du campement.
Ce n'était pas la première fois qu'il manquait d'y passer. Les risques du métier...
D'un pas allégé par son massacre, il regagna la lisière après avoir mis feu aux tentes. Cependant, une pensée le taraudait : il espérait que cet épisode serait sans suite et que Nilcalar ne tentât pas une nouvelle fois de le retrouver.
— Tu as bien failli dépasser l'heure, remarqua Jenny, adossée contre un arbre.
— Quelques complications avec le chef. C'est réglé.
— Mmh... tu es barbouillé.
Il passa une nouvelle fois sa manche sur sa mâchoire pour retirer les dernières traces d'hémoglobine.
— Tu rendras ton rapport au Haut-Maître, continua la vampire, mais j'ai bien l'impression que tu ais fait un travail propre.
— Comme toujours.
— Ne te jette pas des fleurs, Chérubin, pour moi, tu resteras toujours un stupide gnome en détresse !
La taverne du Manoir leur ouvrait désormais les bras. Le duo s'assit au comptoir et attendit que Giaco leur apporte leur verre.
Comme à son habitude, Morgal s'enferma dans son mutisme, penché au-dessus de sa coupe de sang. Au contraire, Jenny bavardait joyeusement avec un astre à l'apparence juvénile. Ses goûts en matière d'homme variaient tant qu'elle pouvait mener la danse. L'elfe se demandait si elle n'avait pas satisfait l'entièreté de la Confrérie avec sa faim sexuelle insatiable.
— « Avec un peu de chance, elle me laissera tranquille pour le reste de la journée », soupira-t-il.
Morgal avait beau essayer de se changer les idées, l'avis de recherche à son sujet le taraudait. Peut-être que son père en faisait de même pour le retrouver...
Ses pensées furent interrompues par la voix du futur partenaire de Jenny :
— D'ailleurs, le Haut-Maître a monté un groupe d'Égorgeurs pour une mission en Narraca. Tu en fais partie, Jenny.
— Je ne poserai pas un seul pied à Atalantë, Kavlon, grinça-t-elle.
— Tu n'as pas le choix.
— Qu'est-ce que Hervan cherche là-bas ?! s'écria-t-elle dans une colère inexplicable, cette ville est un ramassis infâme de lépreux et d'aristocrates pédants.
— Mais qu'est-ce qu'il lui prend à la petite Jenny, ricana un vampire à la forte corpulence, le sujet est sensible ?
— Ferme ta sale gueule puante, Parcen.
— Tu me parles pas comme ça, vieille salope.
Morgal leva les yeux au ciel, lassé par leur dispute puérile. Ces astres étaient ridicules. Il replongea son nez dans son verre pour oublier la querelle malgré l'attroupement qui se créait autour.
— Je te parle comme bon me semble, Parcen. Tu oublies ta place !
— Calme-toi, murmura Kavlon qui n'osait s'impliquer.
— Cet abruti n'a pas compris le concept de hiérarchie. Tu veux connaitre les représailles du Haut-Maître, Parcen ?
— C'est ça, menace-moi, petite garce. Sans ta maudite place dans la Confrérie, je t'aurais déjà soulevée.
Quelques spectateurs ricanèrent et certains demandèrent une mise en application de la menace. Poussé à bout, Morgal se leva et s'interposa entre sa mentor et l'astre.
— Dégage.
Parcen haussa les sourcils, un sourire sardonique affiché sur sa face mal-soignée. :
— Incroyable ! On dirait que le gnome vient de m'adresser la parole !
— Rassure-toi, ce sera la dernière fois.
— Tu prends sa défense ? gloussa-t-il, Locea ne te suffit pas ?
Son rire fut interrompu par un coup de poing dans le nez. Un craquement sec et une giclée de sang en disait long sur l'état nasal. Il se retint au comptoir en jurant. En face, le prince massait ses phalanges rougies, agacé par les propos de l'astre. À ses côtés, étonnée, Jenny le regardait agir.
— Je vais te faire couiner, le gnome, cracha Parcen en se jetant sur son adversaire.
Morgal évita la charge et envoya son genou dans le ventre du vampire qui hoqueta de douleur et de surprise. Il profita de son trouble pour lui saisir les épaules et le jeter à terre. Sans lui laisser le temps de retrouver ses esprits, l'elfe empoigna un long tabouret et l'abattit à plusieurs reprises sur son ennemi. Les éclats de bois volaient de tous côtés.
Un cercle s'était formé autour des deux combattants et les commentaires fusaient.
— Eh, Parcen ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?!
— Ce n'est qu'une paire d'oreilles pointues.
— Vas-y, bute-le.
Revigoré par les encouragements de ses semblables, l'astre se débarrassa du tabouret et attrapa le jeune vampire à la taille dans une étreinte de fer. Une fois immobilisé, Morgal se sentit balancé contre des étagères remplies de bouteilles. Il les brisa douloureusement dans sa chute et s'affala sur le sol dans un grognement de colère.
Parcen le rejoignit et lui agrippa le col pour le plaquer contre le comptoir, un poignard dans la main.
Morgal avait beau le frapper de ses jambes ou de ses poings, l'astre restait inébranlable, telle la montagne de muscles qu'il était.
— Alors ma jolie, qu'est-ce que je te fais ?
Il ajusta sa lame contre la gorge tendre, piquant la peau. Les autres membres de la Confrérie, excités par le combat, l'incitèrent dans ses choix :
— Scalpe-le pour voir, lança l'un d'entre eux.
— Crève-lui un œil.
Jenny croisa les bras sur sa poitrine, attendant que son apprenti se sorte de cette mauvaise passe : pour le moment, toute la taverne voulait le voir réduit en morceaux.
Parcen décala son poignard sur la tempe :
— On dit que les oreilles d'elfes portent chance. Le Haut-Maître ne m'en voudra pas si sa recrue ressemble un peu moins à tous ces bâtards de Fëalocen.
Trop concentré dans sa tâche d'incision, l'astre ne remarqua pas son adversaire saisir un coutelas dans un tiroir. La lame s'enfonça brusquement dans le ventre.
Loin de s'arrêter là, Morgal remonta le manche jusqu'au thorax dans un horrible froissement de chair. La blessure béante arracha une grimace de rage à l'astre alors que l'elfe souriait déjà d'un rictus malsain.
— Maudit elfe...
Le prince le fit basculer sur le bar et mêlant ses doigts à l'épaisse chevelure brune, il fracassa le crâne encore et encore contre l'encoignure du bois. La violence de la scène extorqua des rires toujours plus excités de l'assemblée à mesure que la chair et le sang se répandait sur la surface plane.
Morgal releva la tête pour vérifier l'état de son ennemi : le nez fracturé, les pommettes enfoncées et les lèvres fendues déversaient un liquide carmin sur le sol. Mais Parcen vivait encore.
Amusé, l'elfe positionna le couteau sous sa gorge :
— Désolé mais je crois que Giaco a oublié de l'aiguiser !
Sur ces mots, il enfonça la lame dans le cou et commença à trancher la tête. Les vampires, de l'autre côté du comptoir furent éclaboussés par cette décapitation morbide.
Le prince termina son travail et balança la tête à l'autre bout de la pièce :
— Bien ! ricana-t-il en contemplant les vêtements sanglants de ses comparses, je crois avoir fourni une tournée générale !
Les membres de la Confrérie l'acclamèrent et le félicitèrent pour son acte de barbarie. De son côté, Jenny lui adressa un petit sourire d'approbation.
— « Bandes d'imbéciles, murmura-t-il, il n'y a aucune gloire à éliminer ainsi un homme. »
Aucune gloire certes, mais un malin plaisir et une sensation de toute puissance, oui.
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