Level 25 : La police des smartphones

A peine rentré chez lui, Loki se mit à sentir chaque recoin de l'appartement, comme pour s'assurer que tout était resté à sa place.

– C'est bon, Hercule Poirot, t'as fini ton inspection ? rigola Gabriel.

Tandis qu'il disait ça, il entreprit de vider le sac à dos contenant les affaires de l'animal afin de lui servir à boire, et eut un sourire attendri en voyant le mog que Fiona lui avait donné.

– Oh, c'est une peluche à Nana, ça, non ? demanda Rosélia en encerclant son torse de ses bras, la tête posée contre son épaule.

– Ouais. Apparemment il s'en est servi comme doudou quand il était chez elle, donc elle me l'a refilé.

– Waow. Nous sommes le vingt-six octobre et Fiona a fait un cadeau à Gabriel. Jour à marquer d'une pierre blanche ! plaisanta-t-elle.

– Ouais, j'avoue ! pouffa-t-il. Enfin, techniquement c'est plutôt à mon chien qu'elle l'a fait, hein...

– Quand même, ça a l'air d'aller mieux entre vous, depuis la soirée, non ?

Il haussa les épaules.

– Je fais des efforts, marmonna-t-il. Enfin, c'est pas gagné, avec elle.

Son visage s'assombrit. :

– Je pars de loin aussi, faut dire...

Rosélia lui caressa les cheveux avec tendresse.

– C'est gentil de ta part, souffla-t-elle. Merci, Gaby.

C'est pas vraiment pour toi que je fais ça, mais bon..., songea-t-il.

Soudain, le chiot, qui avait vu ce que son maître tenait dans les mains, se mit à faire plusieurs bonds à ses pieds histoire de le récupérer.

– Alors elle a pas menti, tu kiffes vraiment cette peluche, hein ? rigola-t-il. Bon, okay, mais assieds-toi d'abord, petit sauvage. Assis !

Loki pencha la tête sur le côté en faisant mine de ne pas comprendre ce qu'on attendait de lui.

– Assis, j'ai dit, persista Gabriel.

Le chiot le dévisagea encore plusieurs secondes avant de céder, du moins en apparence, cependant son maître s'aperçut qu'il n'avait pas tout-à-fait posé ses fesses par terre, laissant un petit centimètre de distance.

– Je vois bien que ton cul touche pas le sol, Loki, le réprimanda-t-il. Je suis pas con, hein. Allez, assis, dépêche-toi !

L'animal le fixa encore quelques instants et finit par s'exécuter, non sans laisser échapper un soupir.

– En plus tu soupires ? s'offusqua Gabriel, amusé. C'est moi qui devrais soupirer, oui, petit rebelle !

– Je savais même pas que les chiens pouvaient soupirer ! rigola Rosélia. En tous cas, il est au moins aussi têtu que toi, dis donc !

Gabriel eut un rictus.

– C'est sa race qui veut ça. C'est des dominants, aussi, expliqua-t-il en s'accroupissant à la hauteur du chiot.

Il tendit le mog devant lui, lâchant un "Psst !" réprobateur lorsque Loki voulut l'attraper.

– Attends ! gronda-t-il. C'est pas toi qui commandes ici, wesh, t'as cru quoi ?

Le chiot changea de tactique, décidant à la place de le scruter avec des yeux de merlan frit.

– Il en faudra davantage pour m'amadouer, t'sais, j'suis pas attendri en moins de deux secondes comme l'autre fausse blonde, moi.

Gabriel patienta encore quelques instants exprès avant de dire :

– Allez, attrape !

Loki se saisit aussitôt de la peluche puis, tout content, l'emporta dans son panier où il se mit à la couvrir de léchouilles et à la mordiller. Gabriel sourit en voyant que, comme le lui avait montré Fiona sur la vidéo, il s'appliquait à ne pas y aller trop fort afin d'éviter de l'abîmer.

– Ça va, il a pas l'air traumatisé par son séjour chez les Faure, déclara-t-il en se dirigeant vers la cuisine où il entreprit de leur faire un café à tous les deux.

Même si vu son attitude, là, ça m'étonnerait pas que Fiona l'ait pourri-gâté...

– Je te l'avais dit, que t'avais pas de raison de t'inquiéter ! répondit Rosélia en s'asseyant au bar. Nana est super avec les animaux.

Le jeune homme déposa sa tasse devant elle et lui embrassa le cou en disant :

– Du coup, on pourra lui demander de le garder, à l'avenir, quand on voudra être juste tous les deux...

Rosélia sourit et lui rendit son baiser.

– Ça va, tu t'es pas trop ennuyée pendant l'entraînement ? s'enquit-il.

– Vu qu'on a eu droit à une bagarre sur le terrain, c'était plutôt distrayant, ironisa-t-elle en buvant une gorgée.

Gabriel amena instinctivement sa main à son nez à ce souvenir.

– Enfoiré de Kylian, grimaça-t-il.

– Et puis, reprit Rosélia en haussant les épaules, comme Fiona me tenait compagnie, ça a été !

– Je parie que vous avez encore bitché dans mon dos, avec ta pote, marmonna-t-il, mécontent, en s'adossant contre le bar.

Rosélia leva les yeux au ciel.

– N'importe quoi ! T'es pas le centre du monde, j'te signale !

Gabriel eut un sourire en coin, sachant pertinemment au ton employé qu'elle mentait, cela dit il n'insista pas.

J'imagine que je suis encore passé pour le méchant de l'histoire..., se dit-il en jouant avec sa chaîne.

A ce moment-là, Rosélia sentit son téléphone vibrer et fronça les sourcils en répondant au message qu'elle avait reçu.

– Mon père veut savoir si je rentre bientôt de chez Fiona..., se justifia-t-elle.

– Tes parents ont pas trop râlé que tu découches encore ?

– Non, ça va, vu que c'est le début des vacances ils ferment les yeux... Et puis, j'ai eu des bonnes notes, ces derniers temps, alors ils sont un peu plus souples !

Gabriel but une gorgée de son café, pensif, avant de s'enquérir à nouveau :

– Et avec l'autre phasme, au fait, ça s'est arrangé ? Il t'a pas balancée ?

– Tu parles d'Adrian ? Non, il a juste proféré des menaces parce que tu l'as énervé. Il faudrait que t'ailles t'excuser, d'ailleurs. T'as été vraiment odieux !

– Hé, je savais pas que c'était le frère de Fiona ! se défendit-il. Mets-toi à ma place deux minutes : je me pointe dans les couloirs et je vois un mec en train de tripoter ma meuf. J'aurais dû faire quoi ? Venir lui tapoter l'épaule et lui dire "Hé ! Salut, frère ! Tu veux te taper ma copine ? Allez, je vais t'aider à la déshabiller !"

Rosélia leva les yeux au ciel : elle eut envie d'être agacée, cependant elle ne put s'empêcher de sourire bêtement.

– Alors toi aussi ça t'arrive d'être jaloux, parfois ? le taquina-t-elle.

– J'ai jamais aimé partager, haussa-t-il les épaules.

Cette fois, ce fut à son tour de sentir son téléphone vibrer, ce qui arracha un léger froncement de sourcils à Rosélia.

– Ça va, je vais le couper, dit-il en s'exécutant.

Sauf qu'à peine eut-il aperçu le message qu'un large sourire fendit sa bouche en deux et qu'il se mit à tapoter une réponse.

– Je croyais que tu devais le couper, lui reprocha Rosélia.

– C'est bon, t'énerve pas. Quand tu verras ce que j'ai reçu, toi aussi tu vas être contente...

Joignant le geste à la parole, Gabriel lui tendit son smartphone et ce qu'elle y aperçut dissipa sur-le-champ son air contrarié. Et pour cause : elle tomba nez à nez avec un selfie de Maël et Fiona, agrémenté du message suivant :

✉️Spielberg : Cette fois c'est officiel, gros ! 🤩 Je suis l'homme le plus chanceux du monde ! 🥰💖

– Ça y est, ils sortent ensemble ! s'exclama-t-elle, toute excitée. Oh, trop bien ! Ils sont si mignons !

Gabriel se pencha au-dessus d'elle et glissa son bras derrière son dos.

– Et oui ! Et c'est mon oeuvre ! frima-t-il.

– Je suis trop contente pour Nana ! Si tu l'avais vue, mercredi, Gaby... Elle était dévastée !

– Tu m'étonnes, vu ce que tu m'as raconté... Trop creepy ce gars, à reproduire des dates identiques avec ses copines !

Il secoua la tête en amenant sa tasse à ses lèvres.

– J'ai de la peine pour Fiona. Elle méritait pas ça, miskina... Mais bon, t'inquiète, Maël est un mec bien, lui au moins ! Il lui brisera pas le coeur, promis.

– C'est vrai ? Tu penses que ça ira entre eux ?

Le jeune homme réfléchit un instant.

– Bon, il a un défaut quand même, fronça-t-il les sourcils. Enfin, vu que Fiona est plus vierge, ça devrait pas poser de problème...

– Comment ça ?

Son petit-ami se passa une main dans les cheveux, gêné.

– Hum, Maël est un peu du genre impatient quand il s'agit de sexe. Il a tendance à vouloir précipiter les choses. Jusqu'ici ça posait pas trop de problème car ses copines étaient pareilles...

– Ouais enfin c'est pas le style de Fiona, objecta Rosélia. D'accord, peut-être qu'elle est plus vierge, mais elle a mis six mois à accepter de coucher avec Léo...

– Et ce bâtard l'a larguée juste après, ouais, je sais, soupira-t-il. Elle doit être un peu traumatisée, non ? Vous en avez parlé, toutes les deux ?

Rosélia secoua la tête en signe de négation, mal à l'aise, car elle n'y avait même pas songé.

– J'avais pas vraiment pensé à ça..., admit-elle d'un air embarrassé.

– Sérieux ?

Gabriel poussa un long soupir.

– Franchement, Lia, t'abuses ! C'est censé être ta BFF, et je parie qu'elle, elle passe son temps à t'écouter chouiner quand y'a un truc qui va pas, mais toi tu t'es même pas donné la peine de lui demander comment elle se sentait après sa première fois ratée ?

Honteuse, Rosélia conserva les yeux rivés sur sa tasse de café.

– Oui, c'est bon, j'ai compris ! s'agaça-t-elle. Je suis nulle, comme amie ! Je lui en parlerai à l'occasion, promis !

Il croisa ses bras sur son torse.

– T'as intérêt, ouais !

La jeune fille se mordit la lèvre inférieure. Voilà que Gabriel se mettait à prendre la défense de Fiona, maintenant ! Pire, il lui donnait des conseils sur la façon de gérer son amitié avec elle !

C'est vraiment le comble, quand même !

– Dis, il va pas lui mettre la pression, hein ? s'enquit-elle.

– J'en sais rien, admit Gabriel. Je pense pas. Ça fait déjà des mois qu'il lui court après, il saura attendre, je suppose...

– Justement, remarqua Rosélia. Si ça dure depuis un moment, ça risque d'être pire, niveau frustration, non ?

– Genre t'as cru que Maël était frustré ? pouffa-t-il.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

Gabriel fronça les sourcils.

– Bah, il se tape Jess, en temps normal. Tu savais pas ? C'est son plan cul.

– Maël a un plan cul ? s'exclama-t-elle, ébahie. Je le pensais plutôt du genre romantique !

Il haussa les épaules.

– Romantique, oui ; eunuque, non. Il allait pas ériger un temple autour de son pénis en attendant que ta pote daigne s'intéresser à lui, hein...

– Pourquoi Jess, d'ailleurs ?

– Qu'est-ce que j'en sais, moi ? rigola Gabriel. Parce qu'elle couche facilement, je suppose... Y'a plein de mecs qui se la tapent, en vrai !

Cette remarque n'enchanta guère sa petite-amie qui croisa les bras sur sa poitrine d'un air mécontent.

– Ah ouais ? Toi aussi, tu te l'es faite ?

A cette idée, son petit-ami eut un frisson de répulsion.

– Ça va pas ? Tu veux me faire gerber ou quoi ? Jamais de la vie ! C'est une rousse. Une vraie, si j'en crois les dires de Maël. Or, j'aime pas les rousses.

Rosélia arqua un sourcil.

– T'es roussophobe ?

– Non, mais on a tous nos préférences et nos tue-l'amour. Moi, le mien, c'est les rouquines.

La seule fois où j'ai voulu m'en taper une, ça s'est terminé au planning familial... Alors non merci, on m'y reprendra plus !

Elle éclata de rire.

– T'es sérieux, là ? Genre, si je me teins les cheveux en roux, tu me quittes ?

– Bah ouais, répondit-il. Je déconne pas ! J'aime pas ça, je te dis !

– C'est n'importe quoi ! pouffa-t-elle. C'est juste une couleur ! T'es superficiel, dis donc !

Gabriel croisa les bras sur son torse, vexé.

– Parce que toi tu l'es pas, peut-être ? Genre, si je ressemblais au frère de Fiona, t'aurais voulu sortir avec moi, tu vas me dire ?

– T'es pas cool ! Adrian est super gentil !

– "Super gentil" ! répéta-t-il d'un ton moqueur. Traduction : "ce mec est chiant à mourir" ou "il a beau être sympa, il m'attire pas du tout physiquement" ! Être gentil, c'est pas un trait de caractère en soit, hein. C'est souvent ce que les meufs disent d'un mec qu'elles se taperont jamais, parce que c'est la seule qualité qu'elles lui trouvent !

– Adri est pas si moche que ça ! protesta-t-elle. Il s'arrange pas, c'est sûr, mais s'il faisait quelques efforts, il pourrait être mignon...

Son petit-ami leva les paumes devant lui.

– Je dis pas le contraire. S'il est comme sa soeur, y'a moyen, en vrai. Sauf qu'à l'heure actuelle, il t'attire pas, admets-le !

Il se massa le front face à la moue boudeuse qu'elle lui adressa.

– Écoute, je dis pas que la personnalité n'est pas importante, hein, évidemment que l'apparence fait pas tout, mais... Désolé, quand je couche avec une fille, c'est pas sa personnalité qui m'excite, en principe. Les gens qui disent que l'amour est aveugle, c'est des hypocrites. Le physique, ça compte quand même un peu. Faut être honnête !

– Rha, tu m'énerves ! marmonna Rosélia en guise de réponse.

– Parce que tu sais que j'ai raison, la nargua-t-il d'un air narquois.

Elle roula des yeux avant de les baisser à nouveau sur le smartphone de Gabriel.

– Quoiqu'il en soit, changea-t-elle de sujet, j'espère que ton pote saura réfréner ses pulsions, car lui et Fiona sont vraiment trop chous ensemble... Ce serait dommage s'ils se séparaient à cause de ça.

Elle resta à fixer la photo du nouveau couple pendant plusieurs secondes, un sourire béat aux lèvres, jusqu'à ce que son air radieux se dissipe soudainement et qu'elle se mette à fusiller Gabriel du regard. Ce dernier, dont le téléphone n'était plus dans le champ de vision car il se tenait dos au bar, haussa les sourcils.

– Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi ce regard mauvais, d'un coup ?

Sans prononcer un mot, Rosélia le dévisagea froidement en faisant glisser le smartphone vers lui, et il écarquilla les yeux en apercevant la dernière notification qu'il avait reçue.

Sérieux ? What the hell ?

✉️ΨMath la Succube↝ : Hey Gaby 💗 Tu vas bien ? 🤗

Il releva la tête et eut envie de grimacer devant les œillades assassines que lui jetait Rosélia.

Et merde...

L'ambiance régnant dans la cuisine s'était tout à coup alourdie. Gabriel eut envie de pester contre sa malchance ; Mathilde n'avait pas daigné lui parler depuis des lustres, or voilà qu'elle décidait de le contacter lorsque Rosélia était dans les parages.

Sur une échelle de un à dix, j'évalue ma poisse à un bon cinquante, là.

Sans grande surprise, la tempête ne tarda pas à éclater. Rosélia se leva si brusquement de sa chaise qu'elle la fit tomber par terre.

– Et après tu me sors que tu parles plus à ton ex ? s'écria-t-elle. Tu te fous de moi !

– Hé, baisse d'un ton, tu vas réveiller ma mère ! Je te jure que ça fait des mois que j'ai pas eu de ses nouvelles...

– Ah oui et là comme par hasard tu reçois un message d'elle ? Tu me prends pour une conne ou bien ?

Furieuse, Rosélia se leva et entreprit de ramasser ses affaires afin de les fourrer dans son sac, sous le regard inquiet de Loki qui avait baissé ses oreilles devant tant d'agitation.

– Hé, tu fais quoi, là ? s'enquit le jeune homme. Tu veux déjà rentrer ? Je devais te raccompagner en voiture...

– Exactement ! enragea-t-elle. J'me casse ! Et je préfère encore prendre le métro au milieu des pervers que de passer une minute de plus en ta compagnie !

Gabriel poussa un long soupir d'exaspération, conservant son sang-froid du mieux qu'il pouvait. Il lui attrapa les épaules histoire de la forcer à se tourner vers lui et de l'immobiliser.

– Rosélia, dit-il d'une voix calme. Je te jure que j'ai pas reparlé à Mathilde depuis notre rupture. Si tu veux, je te montre notre conversation : tu verras que mes derniers messages datent d'il y a plusieurs mois.

Sa petite-amie fit une moue boudeuse mais accepta le téléphone qu'il lui tendait, remontant le fil de la discussion. Gabriel n'avait pas menti : leurs plus récents échanges dataient du mois de juillet et s'avéraient assez houleux. Le dernier en date disait tout bonnement à Mathilde d'aller "se faire enculer" et de cesser de lui adresser la parole.

Rosélia ne put s'empêcher de continuer à lire la discussion, car ces messages haineux qu'il avait adressés à son ex lui faisaient un bien fou. A tel point que, emportée par son enthousiasme, elle donna un coup de pouce un peu plus virulent, faisant revenir la conversation un sacré bout de temps en arrière, et tressaillit en tombant sur des photos dénudées de Mathilde.

– Qu'est-ce que...

Même si elle releva presque aussitôt la tête, les quelques secondes pendant lesquelles elle y fut confrontée suffirent à son esprit tordu pour déjà se mettre à comparer leurs formes.

– Comment ça se fait que t'as encore des nudes d'elle ? aboya-t-elle.

Gabriel loucha sur l'écran à cette question et lui prit le téléphone des mains.

Merde, j'avais complètement zappé ces photos, moi ! songea-t-il en se passant nerveusement une main dans les cheveux. Putain, elle va péter un câble...

– Qu'est-ce qui t'as pris de remonter la convo autant en arrière, aussi ? marmonna-t-il, agacé, alors qu'il se mettait à cocher un par un chacun des clichés.

– Esquive pas ma question, Gaby ! Pourquoi tu les as pas supprimés ? Tu t'en sers pour... ?

Il écarquilla des yeux ronds comme des billes face à ces insinuations.

– Mais ça va pas, t'es ouf ou quoi ? J'vais pas aller me branler sur des photos de mon ex !

Gabriel se pinça l'arête du nez et poursuivit d'un ton las :

– Franchement, avec toutes celles que tu m'envoies à longueur de temps, tu crois vraiment que j'aurais besoin d'aller chouf des vieux nudes de Mathilde ?

Cela ne suffit pas à la rassurer car elle fronça les sourcils.

– Pourquoi tu les as gardés, alors ? insista-t-elle.

– Je les ai pas gardés exprès ! protesta-t-il. J'ai tout viré de ma galerie quand on s'est séparés ! J'avais juste pas pensé à supprimer ceux de notre conversation SMS ! Mais j'suis en train, là !

Joignant le geste à la parole, il finit de sélectionner les derniers messages et cliqua sur l'icône de la corbeille sans une once d'hésitation.

– Voilà, satisfaite ? lâcha-t-il d'un ton sec en lui retournant le portable. A moins que la police des smartphones souhaite inspecter ma galerie, aussi, puisqu'elle a zéro confiance en moi ?

Les lèvres pincées, elle s'empressa d'aller, effectivement, vérifier ses téléchargements, remontant aux dates correspondant à l'époque où lui et Mathilde sortaient ensemble, et constata qu'il ne lui avait pas menti à ce sujet. Aucune photo d'elle ne subsistait dans son téléphone. C'était comme si elle n'avait jamais existé. Le connaissant, il avait sans doute tout supprimé lors d'un moment de colère, peu après leur rupture.

– Ouais, bah en tous cas, si un jour on se sépare, t'as intérêt à virer les miens direct ! lança-t-elle d'un air mécontent.

– C'est bon, t'inquiète, j'y manquerai pas, après la scène que tu viens de me faire ! ironisa-t-il en levant les yeux au ciel.

Contrariée, Rosélia rouvrit la conversation avec Mathilde et ne put s'empêcher de lui reprocher :

– Je suis désolée, mais y'a autre chose qui me perturbe. Je comprends pas pourquoi tu l'as pas bloquée, en fait ?

Pendant qu'elle disait ça, elle vit qu'il avait reçu un nouveau message :

✉️ΨMath la Succube↝ : Wow, non seulement tu reçois ce que je t'envoie, mais en plus tu les lis ? 😱 Je suis choquée ! Je pensais que tu m'aurais bloquée. Ça signifie que je peux arrêter d'aller me faire enculer, du coup ? Parce que je commençais à avoir mal aux fesses, à force. 🤭

– Visiblement elle se pose la même question que moi, bougonna Rosélia.

Gabriel lui prit le smartphone des mains et poussa un long soupir.

– Toujours aussi distinguée, Math, marmonna-t-il. Je l'ai pas bloquée car on avait arrêté de se parler. Si elle avait essayé de me contacter, je l'aurais sûrement fait.

– Qu'est-ce qu'elle te veut, à ton avis ? Pourquoi revenir te parler maintenant ?

– J'en sais rien, moi ! Je suis pas dans sa tête ! De toute façon, je compte pas lui répondre !

Rosélia croisa les bras sur sa poitrine.

– Pourquoi tu le ferais pas ? Si tu ressens plus rien pour elle, ça devrait pas te déranger !

– T'es sérieuse, là ?

Elle haussa les épaules.

– A choisir, je préfère que tu le fasses tant que je suis là, au moins je saurais ce qu'elle a en tête.

– Très bien. Tu l'auras voulu.

Ils s'assirent sur le canapé et Gabriel se mit à tapoter sur le clavier tandis que Rosélia lisait leur échange par-dessus son épaule.

✉️Sheitan 🔥 : Qu'est-ce que tu veux ?

✉️ΨMath la Succube↝ : Quelle froideur ! 😫 Même pas tu me demandes si je vais bien ? T'es pas cool. T'es toujours fâché contre moi ? 💔

✉️Sheitan 🔥: Arrête de te flatter, t'as pas marqué ma vie à ce point. Seulement je te connais assez pour savoir que tu reviendrais pas me parler sans raison. Alors crache le morceau.

✉️ΨMath la Succube↝ : Okay, okay ! Range les crocs ! 🤭Je suis obligée de te recontacter par SMS vu que t'es un homme des cavernes sans aucun réseau social. Tu te souviens de Béatrice ?

✉️Sheitan 🔥 : La meuf de ton père ? La chirurgienne ?

✉️ΨMath la Succube↝: Ouiiiii, celle-là même !😁 Bon, bah, mon père l'a épousée et maintenant on vit chez elle. Du coup j'ai une IMMENSE baraque de ouf et j'ai décidé de l'inaugurer en faisant une fête le soir d'Halloween ! Sauf que je voulais inviter tous les anciens de 3e...

✉️ΨMath la Succube↝ : Je sais qu'on s'est pas quittés en bon termes, mais on m'a fait remarquer qu'une telle soirée sans Gabriel Martin ne serait pas pareille... Donc voilà, je t'invite.🤷🏾‍♀️ Enfin t'inquiète, comme je l'ai dit la baraque est grande, on sera pas obligés de se parler.

Gabriel jeta un coup d'oeil en direction de Rosélia, dont les lèvres ne formaient plus qu'une fine ligne tant elles étaient pincées.

– T'inquiète, je vais refuser.

– Mais tu voudrais y aller, objecta-t-elle. Pas vrai ?

– Bah, c'est sûr que ça me ferait plaisir de revoir tout le monde, sauf que je me doute bien que tu veux pas que j'aille à une soirée donnée par Mathilde.

Rosélia remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

– Tu m'as bien dit que t'avais plus de sentiments pour elle ?

– Ils sont morts et enterrés le jour où elle m'a plaqué. J'suis pas du genre à manger mon vomi, hein, je vais pas me remettre avec une ex, si c'est ce qui te préoccupe.

– Je pourrais peut-être t'accompagner ? demanda-t-elle d'une petite voix.

Cependant, il fut catégorique :

– Non, je veux pas que tu viennes. C'est soit j'y vais seul, soit j'y vais pas. Tu connaîtras personne, tu vas être mal à l'aise...

Et mes potes risquent de raconter des anecdotes dont je suis pas très fier. Enfin, surtout une en particulier...

– Mais c'est bon, je les verrai une autre fois. Je comprendrais que ça te gêne que j'y aille...

Rosélia réfléchit un moment. La veille encore, elle lui avait fait une scène de jalousie à cause de Mathilde. Aujourd'hui, elle avait la preuve que c'était injustifié, puisqu'il ne lui avait pas reparlé.

Gabriel avait aussi semblé réellement vexé qu'elle le pense capable d'infidélité. Enfin, sa soeur aînée ne cessait de lui répéter de lâcher du lest, de se montrer cool et d'arrêter de se la jouer pot de colle. Oui, c'était là l'occasion de prouver à son petit-ami qu'elle croyait en lui.

Elle prit une grande inspiration et se fit violence afin de prononcer les paroles qui suivirent :

– C'est bon, tu peux y aller. Je m'en voudrais de te priver de revoir tes potes... Et puis, si tu me dis que tu ressens plus rien pour elle, je te crois.

Le jeune homme haussa les sourcils, surpris.

– Vraiment ? s'enquit-il. T'es sûre ?

Rosélia tâcha de lui adresser un large sourire tandis qu'elle affirmait :

– Certaine. Je te fais confiance.

🎃🎃🎃

– Je lui fais pas du tout confiance, Nana !

A peine était-elle rentrée chez elle que Rosélia s'était dépêchée d'appeler sa meilleure amie afin de lui raconter "l'affaire Mathilde". Énervée, elle faisait les cent pas dans sa chambre, incapable de se calmer.

– Pourquoi tu lui as dit le contraire, alors ? répondit Fiona à l'autre bout du fil.

La diction de celle-ci se trouvait légèrement déformée, signe qu'elle devait être, une fois n'est pas coutume, en train de manger.

– Parce que ! Quand j'ai émis des doutes sur sa fidélité hier soir, ça l'a vraiment vexé. Je voulais lui prouver que je le croyais... J'ai essayé d'appliquer les conseils de ma soeur et de me la jouer cool. Eva affirme que plus je le retiens, plus il va s'enfuir, que je dois lui laisser de l'air si je veux qu'il reste...

– Lui laisser de l'air, d'accord. Mais l'encourager à revoir son ex, ça fait un peu trop, non ? T'as pas peur qu'il s'envole, avec tout cet air ?

Rosélia marqua une pause avant de bredouiller d'une petite voix :

– Il m'a promis qu'il lui adresserait pas la parole.

– Pas même un bonjour ? Genre il va se pointer chez elle et il va pas la calculer de la soirée ? C'est humainement impossible. En plus d'être malpoli.

– T'as décidé de me faire faire une crise d'angoisse ou quoi ?

– Surtout que y'a pas que ça, poursuivit sa meilleure amie, impitoyable. S'il y a tous les anciens de notre classe, Mathilde sera pas la seule de ses exs présente à cette soirée.

– Comment ça ? On parle de combien d'exs exactement ?

Son interlocutrice prit le temps d'avaler ce qu'elle mâchouillait depuis le début de leur conversation avant de répondre :

– Combien d'exs ? Je sais pas, moi, je tenais pas les comptes à l'époque ! Et puis ça dépend : les fellations vite fait dans les toilettes du collège, tu les inclues dedans ou pas ?

– Fiona !

– Hé, je t'avais prévenue que ce mec était un fuckboy et qu'il fallait pas sortir avec. Tu récoltes que ce que tu as semé, là !

Rosélia se laissa tomber sur son lit, comprenant enfin ce que signifiait l'expression "être au bout de sa vie".

– Pourquoi tu l'accompagnes pas ? lui suggéra Fiona.

– Il veut pas, il dit que c'est réservé aux anciens de troisième.

Un blanc de plusieurs secondes s'éternisa entre elles quand Rosélia eut soudain une idée.

– Oh, mais je sais ! s'exclama-t-elle en se redressant sur un coude. Nana, toi aussi t'étais dans leur classe ! Donc tu es officiellement invitée, non ?

– J'aime pas la tournure que prend cette conversation...

– S'il te plaît, vas-y avec lui ! Tu le surveilleras à ma place !

– Meuf, le principe de dire à ton mec "je te fais confiance" c'est que t'es censée lui faire confiance... En m'envoyant le chaperonner, tu lui montres que c'est pas du tout le cas.

Rosélia fronça les sourcils et dit d'un ton sec :

– La faute à qui si j'ai des doutes, maintenant ? C'est toi qui me fous l'angoisse depuis toute à l'heure ! Et puis, on dira pas à Gabriel que t'y vas pour ça. On lui fera croire que tu souhaites vraiment revoir tes anciens camarades.

– Tu veux dire, les gens qui m'ont harcelée et mis la misère en fin d'année ? Oh oui, je suis tellement impatiente à cette idée...

– Justement ! C'est l'occasion de prendre ta revanche, de leur montrer que t'as changé et de leur adresser un doigt d'honneur monumental !

Son interlocutrice garda le silence un moment avant de répondre d'un ton catégorique :

– Non, désolée, Lia. Je t'adore, mais là tu m'en demandes trop.

– Allez, quoi ! Tu seras avec Gabriel, je lui dirai de veiller sur toi ! Il laissera personne te faire du mal !

Fiona haussa un sourcil dubitatif. C'était lui-même qui avait provoqué la plupart des brimades qu'elle avait subies, et soudain il deviendrait son garde du corps ? Elle ne comptait pas là-dessus.

– Cherche pas, je te dis. C'est mort, j'irai pas !

🎃🎃🎃

Stéphanie Faure brandit le couteau de cuisine bien haut avant de l'abattre violemment sur l'escalope de poulet. Fiona déglutit malgré elle face à ce spectacle, ne se faisant aucune illusion quant à la personne que sa mère aurait aimé hacher de la sorte à la place de la carcasse de cette pauvre bête.

– Je vais récapituler, Nana, dit-elle d'une voix calme. Tu veux aller à une soirée d'Halloween où se trouveront tous tes anciens camarades de troisième. Ces mêmes camarades qui t'ont tellement emmerdée, qu'à la fin tu refusais d'aller en cours. Que tu m'as suppliée de te mettre dans un lycée privé histoire d'être sûre de ne pas les retrouver après le collège. Et maintenant que ton père et moi avons limite dû vendre un rein pour te payer cette école de bourges, tu me sors que tu veux te rendre à une fête où se trouveront tous tes anciens bourreaux. J'ai bien résumé, là ?

Elle avait prononcé cela en détachant chaque syllabe, faisant preuve d'une diction irréprochable. Or, Fiona ne savait que trop bien ce que cela signifiait quand sa mère articulait autant et s'exprimait avec un sang-froid pareil : elle était furieuse.

Pourtant, revigorée par la main encourageante de son père sur son épaule, Fiona hocha courageusement la tête. Ce qui lui valut de se prendre un morceau de poulet cru en plein sur le visage.

– Non mais ça va pas la tête ? explosa Stéphanie.

– Wow, wow, wow ! intervint Bastien. Calme-toi, Steph !

Il s'interposa entre elles, apposant ses paumes sur les épaules de son ex-femme dans le but de l'apaiser, mais celle-ci le dégagea fermement.

– Me touche pas, Bastien ! siffla-t-elle. T'as pété un plomb ou bien, à vouloir l'autoriser à se rendre là-bas, après le cirque qu'elle nous a fait à l'époque ? Je dois vraiment te rappeler ce que ses chers petits camarades ont fait ?

Soudain, Thibault et Adrian, alertés par les cris, pointèrent le bout de leur nez dans la cuisine.

– Il se passe quoi, ici ? s'enquit l'aîné.

– Il se passe que votre soeur a été invitée à une fête par ses anciens camarades de troisième et qu'elle veut y assister ! s'exclama Stéphanie. Et votre père, en bon papa poule qu'il est, lui a donné son accord ! Raisonnez-les, par pitié, moi je ne sais plus quoi faire de ces deux-là !

A court d'idées, Fiona ressortit les arguments que Rosélia lui avait avancés lors de leur appel téléphonique :

– C'est justement l'occasion de prendre ma revanche sur eux ! Je suis plus la même qu'avant ! Je saurai me défendre ! S'il te plaît, laisse-moi y aller !

Adrian se gratta la nuque.

– Elle a pas tort, d'un côté, maman. Nana a changé, c'est devenue une badass maintenant, c'est la reine de Saint Jude. Si j'étais à sa place, j'aurais moi aussi envie de me pointer là-bas et de leur dire "Alors les bâtards ? Je ressemble toujours à un pâté, d'après vous ?"

– J'avoue, ça doit conférer un putain de sentiment de satisfaction, enchérit Thibault.

– Vous êtes tous devenus fous ou quoi ? s'énerva Stéphanie, contrariée que ses fils chéris n'aillent pas dans son sens.

Bastien passa à nouveau un bras derrière les épaules de sa fille.

– Tu devrais pas sous-estimer notre Nana, Steph. Fiona a beaucoup changé depuis le collège... Si ces gens lui cherchent des noises, elle se laissera pas faire ! Honnêtement, je pense que ça peut être assez cathartique, pour elle, de les revoir. Une manière d'exorciser ses vieux démons !

Thibault amena la main à sa bouche en s'exclamant :

– Exorciser des démons ! A une fête d'Halloween ! Popopo, bien joué, papa !

Et les deux de se faire un high five sous le regard consterné de Stéphanie. Les poings sur les hanches, elle secoua la tête de manière peu convaincue. C'est pourquoi Fiona décida d'abattre sa dernière carte :

– En plus, je compte pas y aller seule. Gabriel sera avec moi.

L'air fâché de sa mère se dissipa dès qu'elle eut prononcé ce prénom, tandis que son père ôtait le bras de ses épaules pour la dévisager d'un air surpris.

– Gabriel ? s'enquirent-ils d'une même voix.

Bastien croisa les bras sur son torse :

– Je croyais que ton nouveau petit-ami s'appelait Maël, moi ! Pourquoi on parle d'un Gabriel, maintenant ? Tu joues quand même pas sur plusieurs tableaux à la fois, ma princesse ?

Son ex-femme leva les yeux au ciel avant de le fouetter à l'aide de son torchon.

– Pff, ça te va bien de dire ça, tiens, monsieur à voile et à vapeur ! siffla-t-elle d'un ton accusateur. Mais non, Gabriel, c'est le copain de Rosélia. Un jeune homme charmant, bien élevé, avec un chiot très mignon ! La galanterie incarnée, crois-moi !

Si elle savait la vérité..., songea Fiona en déglutissant.

Comme pour faire écho à ses pensées, Adrian eut du mal à contenir le rire moqueur qui lui monta à la gorge face à cette description idyllique de Gabriel, mais eut la présence d'esprit de le masquer en toux lorsque sa soeur le rappela à l'ordre en lui marchant sur le pied.

– Ah oui ? S'il a autant de qualités, pourquoi il sort pas avec notre fille, alors, hein ? s'enquit Bastien.

– Parce que notre fille préfère les hommes plus âgés qui abusent des adolescentes ! lança Stéphanie d'un ton sarcastique.

Voyant la tête de son père se décomposer à cette pique, et ayant peur qu'il ne fasse une gaffe en révélant à sa mère qu'elle n'avait jamais rompu avec Léo au début de leur relation comme elle le lui avait demandé, Fiona s'empressa de recentrer le sujet sur Gabriel :

– Il a proposé de venir me chercher et de me ramener ! lança-t-elle d'une traite.

Cet argument eut l'air d'avoir plus de poids que tous les autres car Stéphanie finit, après une courte délibération, par hocher la tête.

– Bien. Ça m'avait l'air d'être un brave garçon, je suppose qu'il fera attention à toi et qu'il te protégera !

Comme si elle n'était pas capable de se défendre elle-même ! Parfois, sa mère la prenait vraiment pour une petite chose fragile... Et puis, Gabriel en chevalier servant ?

Me fais pas rire !

Fiona serra les poings face à l'ironie de la situation. Sa mère changerait probablement de discours si elle apprenait que le jeune homme était précisément la raison pour laquelle elle avait cessé d'aller en cours à l'époque.

Oui, ça ne faisait aucun doute : s'ils avaient été dans un conte, il était certain que Gabriel n'aurait pas endossé le rôle du prince charmant, mais plutôt celui du méchant de l'histoire...

Néanmoins, elle préféra taire ses protestations et se força à sourire.

– Du coup, ça veut dire que t'es d'accord ?

– Si Gabriel t'accompagne, alors c'est d'accord.

Adrian se tourna vers elle, tout sourire, et la secoua par les épaules :

– C'est ton moment, Nana ! Tu vas leur montrer la bad bitch que t'es devenue, à tous ces niqués ! 



🎵 Taylor Swift — Vigilante Shit

https://youtu.be/Uoey4W_3bos

 "They say looks can kill and I might try
I don't dress for women
I don't dress for men
Lately I've been dressing for revenge..."


Hello ! Vous allez bien ? 😁

Cette fois, ça y est, nous y sommes... La semaine prochaine, nous entrerons dans l'arc final ce premier tome !!!! 😳 J'ai vraiment du mal à y croire, j'ai l'impression que c'était hier que je postais le premier chapitre de cette réécriture ! 

J'ai vraiment hâte je vous avoue, car cet arc narratif est de loin l'un de mes préférés. Il va se passer beaucoup de choses pendant cette soirée d'Halloween, et si vous aimez les chapitres où Gabriel et Fiona sont ensemble ET les dramas... Vous allez être servis. 🤭 Préparez le pop corn ! 🍿

D'ailleurs, j'aime tellement cet arc que j'ai préparé un petit trailer à partir d'images générées sur Dall-E... Je le posterai lundi sur Instagram, je mettrai un lien dans mon babillard, alors, stay tuned 👀 Les images sont volontairement dans le désordre pour ne pas vous spoiler, mais la vidéo vous donne un petit aperçu de ce qui vous attend 🤭 Je me suis bien amusée à la faire, alors j'espère qu'elle vous plaira ! 

Bref, qu'avez-vous pensé de ce chapitre, sinon ? C'est un chapitre transitoire entre cet arc et le dernier ! 

Du petit moment entre Gabriel et Rosélia ? 

Des révélations de Gabriel concernant le "défaut" de Maël ? Vous vous y attendiez ? Des pronostics à ce sujet ? 😬

Du message surprise de Mathilde ? Vous vous y attendiez ? Je l'ai bien teasée tout le long du tome, alors bon, fallait bien qu'elle revienne à un moment donné ! 

De cette invitation à la fête d'Halloween ? 

De Rosélia qui demande à Fiona d'aller chaperonner Gabriel ? 

De la petite interaction entre la famille Faure sur la fin ? Dans la première version, le père de Fiona n'apparaissait pas dans cette scène, je suis vraiment contente de l'avoir inclus, cette fois-ci. J'aime beaucoup la dynamique de toute la famille, j'avoue ! 

Vos pronostics pour cette soirée d'Halloween ? 😏 🎃

En attendant de vous lire... Je vous fais des bisous et vous dis à vendredi prochain ! Préparez vos costumes héhéhé 👼😈

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