Level 23 : Vagin périssable
Rosélia accepta l'assiette que Gabriel lui tendait et se mit à l'essuyer sans réussir à masquer le sourire béat qui montait à ses lèvres.
Jusqu'ici, la soirée avait été parfaite : son petit-ami était venu la chercher à leur point de rendez-vous, en bas de sa rue, pile à l'heure. Ils avaient préparé le dîner ensemble, se chahutant l'un l'autre en cuisinant comme dans une comédie romantique. Et à présent, ils faisaient la vaisselle tel un vrai couple.
– Quand même, je crois que j'avais jamais mangé des lasagnes aussi bonnes ! déclara-t-elle en posant l'assiette sèche sur le côté et en se saisissant d'un verre dans l'égouttoir. En même temps, je crois que j'en avais jamais mangées des faites maison. Ma mère en achète toujours des surgelées, d'habitude...
Gabriel lança un coup d'oeil dans sa direction avant de la taquiner :
– Les miennes sont garanties sans viande de cheval, au moins !
L'âme de cavalière de Rosélia se vit traversée par un frisson de répulsion.
– Beurk ! fronça-t-elle les sourcils. Dégueu ! Quelle horreur !
– Et sans béchamel, aussi, enchaîna-t-il. C'est une hérésie, la béchamel dans les lasagnes. Les vraies lasagnes italiennes, c'est seulement de la sauce tomate et de la mozza !
Il secoua la tête d'un air désapprobateur alors qu'il se mettait à frotter l'évier.
– Mes origines italiennes meurent un peu plus à chaque fois qu'ils en servent au self du lycée... Mais bon, le pire affront ça reste les gens qui coupent leurs spaghettis !
– Ouais, comme Fiona.
Gabriel suspendit son geste et lui jeta un regard horrifié.
– Elle fait quoi ?
Sa voix s'était brisée sur la dernière syllabe comme s'il venait d'apprendre que Fiona noyait des chiots dans le Rhône. Rosélia confirma ses propos d'un hochement de tête.
– Décidément, cette meuf est irrécupérable ! souffla-t-il du nez en ôtant ses gants d'un geste rageur.
– Ça a été, chez elle, d'ailleurs ? Vous vous êtes pas entretués ou quoi ?
Il s'adossa contre le meubles de la cuisine, derrière lui.
– Non, ça a été. J'ai même eu droit à une petite visite immobilière. Jolie tapisserie à motifs de dauphins...
Rosélia pouffa tout en enroulant ses bras autour de son buste.
– Ah, ça ! M'en parle pas ! C'est à cause de ça que les soirées avec les filles se passent chez son père, d'habitude ! T'as vu son bordel, d'ailleurs ? Ça va, tu vas t'en remettre ?
Elle eut du mal à contenir son envie de rire face à l'air empli de souffrance avec lequel il la dévisagea. S'il y avait bien une chose à savoir sur lui, c'est qu'il était terriblement maniaque et que la moindre trace de désordre lui filait des angoisses pas possible. L'état impeccable dans lequel il venait de laisser l'évier après avoir fait la vaisselle pouvait en témoigner. Rosélia avait donc du mal à ne pas s'esclaffer en imaginant la tête qu'il avait dû faire face à l'éternel capharnaüm de la chambre de Fiona.
– J'en ai encore des palpitations rien que d'y penser, grimaça-t-il en amenant la main sous son pectoral gauche. Ça va me hanter un moment, c'est sûr ! Comment elle fait, sérieux ?
Rosélia secoua la tête et se dressa sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser.
– En tous cas, moi, je suis contente que t'aies perdu ton duel contre elle, l'autre soir, car ça nous permet de nous retrouver seuls tous les deux en amoureux..., souffla-t-elle.
Les lèvres de Gabriel s'étirèrent tandis qu'il passait une main parmi ses longues mèches brunes.
– Ah ouais, t'es comme ça, toi, tu te réjouis de mes malheurs ?
Elle ouvrit la bouche afin de répliquer, cependant il ne lui en laissa pas le temps et vint la couvrir d'un nouveau baiser. Les yeux fermés, Rosélia en savoura chaque instant en songeant qu'elle pourrait passer l'éternité ainsi, à l'embrasser. Car tous les doutes qui avaient pu l'assaillir au cours des derniers jours s'envolèrent au contact de ses lèvres.
Une paire d'yeux magnifiques, des abdos en béton, un sourire charmeur, sa langue contre la mienne et voilà, je fonds à nouveau. Fiona me dirait probablement que je suis faible !
Rien que de penser à ça, elle s'imagina l'expression désapprobatrice de sa meilleure amie, en train de secouer la tête d'un air empreint de jugement.
Enfin bon, vu son ex pédophile, son avis, je m'en fous un peu !
Rosélia eut un petit cri de surprise quand Gabriel posa ses mains autour de sa taille et la souleva dans les airs avant de la porter jusqu'au canapé du salon, où il entreprit de poursuivre leur baiser. Un sourire satisfait aux lèvres, elle enroula ses jambes autour de lui puis glissa ses mains sous son t-shirt, caressant son torse avec une envie non dissimulée.
– Tu voulais pas mater ton film à la con, là ? lui souffla-t-il à l'oreille d'un air moqueur.
Rosélia plissa les yeux en comprenant son manège.
– Tu espères y échapper grâce à quelques baisers, c'est ça ? Ça marchera p-
Encore une fois, il lui coupa la parole en l'embrassant, mais elle le repoussa.
– Je suis sérieuse, Gaby ! insista-t-elle en se redressant sur un coude. T'as promis qu'on regarderait Twilight, ce soir !
Il lui adressa un rictus amusé.
– Je pensais que t'étais au courant vu les nombreuses fois où tu l'as eu en bouche, mais j'ai un pénis entre les jambes, Lia, tu sais ? Du coup, les films de meufs, c'est pas trop mon délire, de base...
– Tu peux t'en prendre qu'à toi-même ! objecta-t-elle. C'est la faute de ta fameuse "technique pour pécho" !
Il leva les yeux au ciel à ce souvenir et se laissa retomber sur le canapé à côté d'elle en soupirant.
– Vas-y, j'aurais jamais dû te raconter ça !
Lorsqu'il discutait avec une fille qui lui plaisait, Gabriel avait l'habitude de noter toutes les choses importantes la concernant dans son téléphone, afin de pouvoir les ressortir plus tard. Du coup, quand elle mentionnait un livre, un film ou une série qu'elle appréciait, il allait généralement se renseigner à ce sujet, soit en lisant des résumés détaillés, en visionnant quelques épisodes en accéléré, ou en ouvrant un passage du bouquin au hasard, puis il brodait par la suite à partir de là pour faire illusion.
Rosélia était tombée dans le panneau au début de leur relation quand il avait prétendu avoir lu son roman favori, Fascination de Stephenie Meyer, néanmoins Fiona avait fini par le démasquer en l'attaquant sur son propre terrain : à savoir, le sexe.
– Sérieux, t'as lu Twilight, toi ? s'était-elle exclamée un jour alors qu'il mangeait en leur compagnie à la cantine.
Suspicieuse, elle avait croisé les bras sur sa poitrine puis avait attendu exprès qu'il amène son verre à ses lèvres pour poser la question fatidique :
– Et qu'as-tu pensé du fait qu'un vampire de cent-neuf ans soit toujours puceau ?
A ce moment-là, pris au dépourvu, Gabriel s'était étouffé avec sa boisson.
– P-Pardon ? avait-il toussoté. Quoi ? Cent-neuf ans et il a jamais trempé son biscuit ? Comment est-ce possible ? Pauvre vieux !
Evidemment, cette réaction avait suffi à trahir son mensonge.
– Ha-ha ! avait jubilé Fiona en se levant d'un bond et en l'accusant de son index. Je le savais ! Tu l'as pas lu, en vérité ! Lia, j'ai gagné mon pari ! Tu vas morfler ce week-end, ma grande ! Mouhahaha !
Après cet épisode, Rosélia, déçue, lui avait fait promettre, afin de se rattraper, de regarder le film ensemble un jour. Promesse qu'il avait réussi à esquiver jusqu'ici, mais à laquelle, de toute évidence, il ne pourrait plus se soustraire encore longtemps.
– D'ailleurs, je t'ai jamais demandé ce que c'était, le fameux pari que t'as perdu, ce jour-là ? s'enquit-il en lui caressant le front.
Rosélia fit la grimace.
– Ben, je peux te le dire, maintenant que tu sais que c'est une geek, mais le répète pas... !
Elle marqua un temps d'arrêt avant de lâcher en grimaçant :
– Elle m'a forcée à faire un marathon du Seigneur des Anneaux. On a regardé toute la trilogie pendant le week-end. Version longue et commentée par Fiona et Adrian, en prime !
Gabriel eut du mal à s'empêcher de rire, tant il avait du mal à s'imaginer Rosélia apprécier ce genre de film.
– Hmm, du coup je suppose qu'elle t'a parlé du moment où l'acteur qui joue Aragorn frappe dans le casque et...
– ... et son cri est réel car il s'est vraiment blessé, oui, je sais ! l'interrompit-elle en levant les yeux au ciel. Mais comment t'es au courant, toi ?
Il se mit à jouer avec sa chaîne.
– Disons que j'ai moi aussi un pote geek, sauf que son truc à lui, c'est le cinéma, éluda-t-il avec un sourire énigmatique.
– Ouais, bah vivement qu'ils sortent ensemble, ces deux-là, du coup !
– Tu penses qu'elle va accepter, alors ? s'enquit-il en venant embrasser sa clavicule.
Rosélia haussa les épaules.
– C'est ce qu'elle a dit mercredi. Mais bon, on venait de croiser son ex et sa nouvelle meuf, et entre temps elle a rien fait en ce sens, alors... Quand il s'agit de Fiona, difficile de savoir sur quel pied danser !
Avec un sourire en coin, il effleura sa mâchoire du pouce et souffla d'une voix empreinte de fierté :
– Ma petite badass qui a protégé sa pote du grand méchant pédophile. J'aurais bien aimé voir ça !
Les joues de Rosélia se mirent à lui brûler sous cette vague d'approbation. Sans qu'elle ne s'explique pourquoi, savoir Gabriel impressionné par ses actes lui apparaissait telle une récompense ultime. L'idée que lui, plus que quiconque, puisse approuver et admirer sa bravoure, lui apportait un réconfort et une euphorie démesurée. C'était probablement pathétique d'autant laisser dépendre son bonheur du jugement d'une seule personne, mais elle s'en fichait. Gabriel était fier d'elle et cela suffisait à la faire frémir de contentement.
– J'ai absolument pas réfléchi, avoua-t-elle en tripotant sa chaîne en argent. J'ai vraiment agi toute seule, j'étais trop énervée... J'aurais pu avoir des ennuis, quand même. Imagine s'il avait vraiment porté plainte...
Gabriel appuya son front contre le sien en souriant d'un air rassurant.
– Franchement, je doute que les flics auraient accepté sa plainte, hein. On parle d'un smoothie, c'est pas une agression de ouf non plus !
– Ouais, mais la famille de ce mec est riche, alors va savoir... En tous cas, mon père m'aurait tuée, ça c'est sûr !
– Ah, ouais. Dark Vador.
Ancien militaire à la retraite, le père de Rosélia faisait preuve d'une discipline particulièrement stricte à l'encontre de ses filles. Ce qui impliquait, par exemple, l'interdiction de porter certains vêtements ainsi que de se maquiller et, surtout, de sortir avec des garçons avant la majorité.
Pour avoir vu les conséquences que pouvait engendrer le fait d'y contrevenir en l'exemple de sa soeur aînée, à base de porte de chambre retirée ou autres punitions tout aussi injustes, Rosélia, plus subtile, avait pris l'habitude de les enfreindre avec discrétion et finesse, devant parfois user de stratagèmes élaborés.
Pour ces nombreuses raisons, Gabriel avait surnommé son père en hommage au fameux seigneur Sith de Star Wars, et avait même poussé le vice jusqu'à lui attribuer la Marche impériale en guise de sonnerie sur le smartphone de Rosélia.
Vous comprendrez donc la surprise qui s'empara des deux adolescents quand les premières notes de cette musique emblématique se mirent à résonner dans la pièce.
– Merde, quand on parle du Sith, on en voit le sabre ! grimaça Gabriel en se redressant d'un bond.
– Alerte rouge ! Vite, va chercher ton portable ! Fiona t'a bien envoyé ses vocaux comme prévu, hein ?
– Ouais, ouais, t'inquiète ! la rassura-t-il.
Il pianota rapidement sur son téléphone, le temps de le synchroniser à son enceinte bluetooth et, dès que les sons pré-enregistrés de Fiona et Adrian en train de chahuter commencèrent à en émaner, Rosélia décrocha.
– Allô, papa ? lança-t-elle d'une voix guillerette. Fiona te passe le bonjour ! Oui, on a bien mangé ! Des lasagnes ! Hmm-hmm ! Oui, oui, pas trop tard, promis... Attends, je vais m'isoler dans une chambre !
Elle fit un signe de la main à Gabriel qui s'éloigna avec l'enceinte jusqu'à la cuisine avant d'en couper le son, faisant de son mieux pour se retenir de rire face à ce spectacle. Ayant, de son côté, une mère tout ce qu'il y avait de plus permissive, il lui était difficile de se mettre à la place de Rosélia. Et le niveau de machination qu'elle devait parfois atteindre juste histoire de passer une soirée en sa compagnie n'avait pas fini de le sidérer.
Pourtant, malgré les risques, son côté joueur ne put s'empêcher d'aller la taquiner, aussi retourna-t-il s'asseoir derrière elle sur le canapé, où il s'amusa à lui caresser la poitrine par-dessus son vêtement.
Cela lui valut un regard horrifié de sa petite-amie qui, après avoir masqué le combiné de sa main, le réprimanda à voix basse :
– Gaby ! T'es fou ou quoi ?
– Tu veux que j'arrête ? lui chuchota-t-il à l'oreille tout en embrassant sa nuque.
Rosélia se mordit la lèvre inférieure puis finit par agiter la tête en signe de négation.
– Non, t'arrête pas...
Avec un rictus satisfait, Gabriel n'en attendit pas davantage pour reprendre son exploration sous son pull, songeant avec amusement au fait que, au début de leur relation, Rosélia, complexée, refusait d'ôter son soutien-gorge. Il la voyait encore : allongée sur son lit, entièrement nue excepté ses seins, la mine obtuse tandis qu'il tentait de la persuader de le retirer.
– Donc, t'es okay pour que je lèche ton clito, par contre tu refuses que je vois tes eins ! Tu trouves pas qu'il y a une incohérence quelque part, là ? lui avait-il demandé, la tête appuyée sur son poing, avec un sourire moqueur.
Têtue, la jeune fille avait ostentatoirement détourné la tête.
– Pour que tu me traites de planche à pain comme tous mes exs ? Non merci !
– Tes exs étaient des enfoirés. Franchement, je vais me vexer si tu me compares à l'autre teubé de Kylian.
Rosélia avait fait la moue.
– Si tes seins sont petits, c'est parce que t'es mince, c'est tout, avait-il continué en soupirant. Pas de quoi avoir honte. C'est ta morphologie, t'y peux rien.
– Je suis au courant, merci ! Si tu savais le nombre de fois où on m'a traitée d'anorexique... J'entends encore le discours des gens : "Non mais matez-moi ce squelette ! Donnez vite un cookie à cette pauvre fille ! Oh, ça sert à rien, elle va courir se faire vomir juste après !"
Gabriel avait levé les yeux au ciel.
– T'as déjà vu le corps des personnes qui souffrent d'anorexie ? Crois-moi, t'en es encore loin ! Faut pas écouter les jaloux...
Rosélia avait eu un faible sourire pendant qu'il baladait anodinement sa main le long de son ventre.
– C'est vrai, tu me trouves pas trop maigre ?
– Mais non. T'es très belle, Lia .
– Tu me complimentes juste histoire de me faire enlever mon soutif ! lui avait-elle reproché.
Ses lèvres s'étaient étirées en un rictus à cette question.
– Et du coup, ça marche ?
La jeune fille avait pouffé malgré elle, puis s'était redressée en position assise.
– Crétin ! Bon, interdit de te moquer, okay ?
Pourtant, à peine avait-elle dégrafé son soutien-gorge que Gabriel avait amené ses mains à sa bouche en s'exclamant d'une fausse mine offusquée :
– Mon Dieu, quelle horreur ! Cache-les vite !
– Imbécile ! s'était-elle énervée en amenant ses bras en croix sur sa poitrine.
Il l'avait enlacée, amusé par cette réaction, pressant sa tête sur son torse.
– Désolé, c'était trop tentant ! avait-il rigolé en lui embrassant le sommet du crâne. Allez, je plaisantais, laisse-moi les voir...
– C'est mort ! Tu les verras plus jamais, tant pis pour toi ! Je te déteste, maintenant !
Gabriel avait caressé ses joues, la forçant à le regarder tandis qu'il soufflait d'une voix douce :
– On sait tous les deux que t'en penses pas un mot.
Délicatement, il s'était saisi de ses poignets et elle l'avait laissé décroiser ses bras sans opposer de résistance. Il avait caressé sa poitrine du bout des doigts et y avait apposé ses lèvres.
– Tes seins sont magnifiques, Lia, avait-il chuchoté entre deux bisous. Pas de quoi en avoir honte.
– Tu parles ! Ils sont si riquiquis qu'ils tiennent entiers dans tes paumes ! avait-elle objecté.
– Je vois pas où est le problème. Au contraire...
Il avait soulevé son menton, amenant sa bouche à quelques centimètres de la sienne.
– Ça a un côté excitant, je trouve..., avait-il murmuré en y déposant un baiser.
Gabriel sourit en repensant à ce souvenir, lequel suffit à éveiller son désir et, bientôt, sa main quitta la poitrine de sa petite-amie afin de s'aventurer le long de son ventre, puis s'immiscer doucement entre ses cuisses, la remerciant intérieurement d'avoir décidé de porter une jupe, ce soir-là.
Rosélia laissa échapper un gémissement qui le fit tressaillir, puis il comprit, soulagé, qu'elle avait coupé le micro de son téléphone, laissant son père parler tout seul à l'autre bout du fil.
– Hé, c'est de la triche, ça ! lui fit-il remarquer.
– Tu veux ma mort, en fait ? haleta-t-elle en se tournant vers lui.
Le sourire de Gabriel s'élargit pendant qu'il la poussait légèrement dans le but de la faire s'allonger sur le canapé, glissant les mains le long de ses hanches.
– T'as vraiment aucun respect pour mon père, ma parole ! le houspilla-t-elle.
Le jeune homme suspendit son geste histoire de la dévisager et, avec un rictus moqueur, se pencha pour lui susurrer à l'oreille :
– Absolument aucun.
Alors, en un geste vif qui lui arracha un petit cri de surprise, il tira sur ses collants et sa culotte d'un seul coup. Elle l'observa les lui ôter délicatement, une jambe après l'autre, avec autant de fascination que si c'était la première fois. Et, tandis qu'il commençait à couvrir l'intérieur de sa cuisse de baisers, remontant de plus en plus haut à chaque fois, elle s'empressa de réactiver son micro avant de déblatérer à toute vitesse :
– Bon, désolée papa, je dois te laisser, Fiona et Adri m'attendent pour jouer à la Switch depuis tout à l'heure ! Bisous, à demain !
Elle raccrocha sans même lui permettre de répliquer, juste avant qu'un gémissement ne s'échappe de ses lèvres en sentant la langue de Gabriel effleurer son intimité.
Les paupières closes, la jeune fille se laissa rapidement porter par le plaisir qu'il lui procurait ; plaisir accru par l'idée qu'à cet instant précis, les pensées de Gabriel étaient tournées vers elle, et uniquement vers elle.
C'était sûr : là, il ne songeait certainement pas à Mathilde, ou à aucune de ses exs. Il était concentré sur elle, sur l'idée de lui faire du bien. Oui, pendant ces minutes-là, rien d'autre ne lui importait.
Une petite voix, au fond d'elle, lui glissait qu'elle aurait quand même dû s'épancher sur ses doutes, et l'interroger notamment sur l'identité de la mystérieuse personne avec qui il avait discuté lors de leur rendez-vous au parc lundi... Mais, refusant de voir ce moment être pollué par ses inquiétudes et ses angoisses, elle la réduisit au silence, fermant la porte à ces pensées intrusives afin de se focaliser uniquement sur ses sensations.
Pourtant, cela n'empêcha pas l'entièreté de ses préoccupations revenir l'assaillir sitôt l'orgasme passé, et le fait que Gabriel s'allonge à côté d'elle pour venir l'embrasser et la dévisager d'un air attendri n'y changea rien.
– T'as bien aimé ? lui souffla-t-il doucement en effleurant ses joues. T'as pris des couleurs, en tous cas !
Rosélia enfouit son visage contre lui, embarrassée.
– T'es bête !
– T'es sûre que t'avais bien raccroché, au moins, hein ? la taquina-t-il. Sinon j'ose pas imaginer la gueule de ton père en entendant sa petite fille chérie recevoir un cunni...
Bien que persuadée d'avoir appuyé sur le bouton rouge, sa question sema le doute dans l'esprit de Rosélia qui s'empressa de se retourner pour attraper son smartphone tombé par terre.
– Du coup, verdict ? s'enquit-il d'un ton nonchalant en faisant mine de jouer de la batterie sur ses fesses. Dois-je me préparer à une émasculation prochaine ?
– C'est bon, j'avais bien raccroché !
– Tant mieux...
Alors qu'il glissait encore sa main entre ses cuisses, elle intercepta son poignet et se retourna pour lui faire face.
– Attends ! Gaby...
– Hmm ? fit-il en posant sa tête contre l'accoudoir. Ça y est, un orgasme et c'est zone interdite, c'est ça ?
– Non, au contraire, je...
Se mordant la lèvre inférieure, elle braqua ses pupilles sur lui puis poursuivit :
– J'aimerais... J'aimerais réessayer...
Il prit le temps de la dévisager quelques instants et recouvrit un air sérieux tandis qu'il demandait :
– T'en as envie ? T'es sûre ?
– Certaine, acquiesça-t-elle.
Rosélia se dit qu'elle n'avait pas le choix : il fallait qu'ils réussissent cette fois-ci, sinon, elle savait qu'elle allait le perdre. Gabriel la scruta un moment, délibérant intérieurement sur la judicosité de la chose et, comme s'il lisait dans ses pensées, reprit la parole d'une voix douce :
– Je veux surtout pas que tu te sentes obligée à quoi que ce soit. Moi, ce qu'on fait déjà, ça me suffit.
Il ajouta avec un sourire en coin :
– Et puis, l'autre abruti de Kylian avait raison à propos de tes fella-
Elle lui mit un coup sur l'épaule.
– Crétin ! Je suis sérieuse ! Je veux vraiment réessayer ! Pourquoi t'es aussi réticent, au juste ?
Gabriel grimaça.
– Parce que, j'ai pas encore envie de te faire mal, wesh !
Elle poussa un soupir en se mettant à caresser sa mâchoire.
– Si j'ai mal, je te le dis.
– Tu promets, hein ? fronça-t-il les sourcils. Tu fais pas semblant de rien comme la dernière fois ?
– Oui, oui ! Je promets ! leva-t-elle les yeux au ciel.
Il se saisit de ses poignets afin de la forcer à le regarder.
– C'est sérieux, Lia, ça me fait pas rire...
– Gaby, le coupa-t-elle. Je te promets qu'au moindre signe de douleur, je te le dis pour que t'arrêtes.
Le jeune homme poussa un soupir puis se massa les paupières.
– Bon, okay, lâcha-t-il. Je vais chercher les capotes.
Rosélia tâcha de se relaxer le temps qu'il revienne. Elle ne pouvait se permettre de laisser Excliabur leur jouer un mauvais tour à nouveau. Gabriel n'était pas le genre de mec à rester avec une fille si le sexe était limité, après tout... Oui, elle devait mettre son appréhension de côté et se forcer à réessayer.
Pourtant, ne lui en déplaise, il y avait certaines choses que la volonté seule ne suffisait à contrôler, or une fois encore Rosélia en eut la preuve. Malgré le temps que son petit-ami passa à lui donner du plaisir afin qu'elle se détende, rien n'y fit ; la même résistance habituelle s'opposa à lui lorsqu'il essaya de la pénétrer.
Le jeune homme s'interrompit dès qu'il vit sa partenaire grimacer de douleur. Caressant tendrement son visage, il la contempla d'un air attendri.
– Hé, susurra-t-il d'une voix douce. Tu veux que j'arrête ?
– Non ! protesta-t-elle vivement. J'ai vraiment envie, Gaby !
Avec un rictus amusé, il lui tapota la bouche en disant :
– Ces lèvres-ci me disent un truc, mais les autres me sortent le contraire. Du coup je t'avoue que je sais pas lesquelles je dois croire...
Vexée, Rosélia le repoussa.
– Tu trouves ça drôle ? cria-t-elle. Bon bah t'as gagné, j'ai plus du tout envie, maintenant !
Gabriel haussa les sourcils et, voyant la jeune fille se rhabiller, entreprit de l'imiter.
– Pourquoi tu t'énerves ? soupira-t-il en boutonnant son jean après avoir rangé le préservatif dans son emballage.
– A ton avis ? Tu crois que ça me contrarie pas assez ? J'ai pas besoin que tu te foutes de moi en prime !
– Je me moquais pas de toi, protesta-t-il. J'essayais de dédramatiser. C'est pas la fin du monde, tu sais, pas de quoi te mettre dans tous tes états ! On le fera quand tu seras prête, je m'en fous, moi !
– Facile à dire pour toi ! explosa-t-elle. Tout fonctionne à merveille de ton côté ! Moi, j'ai un vagin dysfonctionnel. Même Fiona a réussi à le faire. Fiona ! La meuf qui rougit à la moindre allusion ou blague salace ! Et moi... je... Sérieux, qu'est-ce qui cloche chez moi ?
Accoudée sur ses genoux, Rosélia se prit la tête entre les mains. Gabriel lui tapota gentiment le crâne de son index.
– Si tu veux mon avis, ton problème n'est pas là où tu le penses, dit-il d'une voix conciliante. Tu réfléchis trop. Pourquoi tu te compares à Fiona ? C'est pas une compétition, hein. Le principal c'est de le faire avec quelqu'un qui te plait et qui te met en confiance.
– Mais j'ai déjà trouvé cette personne ! protesta-t-elle en se redressant. Je veux que ce soit toi !
Le jeune homme sourit et lui caressa tendrement la joue.
– Alors, dans ce cas, on le fera quand on le fera. Ton vagin a pas de date de péremption que j'sache, il va pas se refermer si tu fais rien avant la fac ! Pourquoi tu te mets autant de pression ?
– Parce que... J'ai peur que... que tu me quittes, souffla-t-elle.
Il fronça les sourcils.
– Comment ça ?
– Bah, t'es un mec, et je sais que t'aimes le sexe ! haussa-t-elle les épaules. Ça fait déjà deux mois qu'on est ensemble, et on a pas réussi à passer les préliminaires... En plus t'es populaire auprès des filles. Alors je me dis : combien de temps avant qu'il se lasse de moi et de mon vagin cassé et qu'il aille voir ailleurs ?
Le visage de Gabriel s'assombrit en entendant ça, et il retira le bras qu'il avait passé derrière ses épaules comme s'il s'était brûlé.
– T'es sérieuse là ? C'est vraiment de cette manière que tu me vois ?
Puis, après un soupir :
– T'as raison, j'aime le sexe, mais je suis pas un iench pour autant ! Je sais me tenir : je vais pas crever si je fais rien pendant des mois, hein. Je suis capable de t'attendre !
Rosélia n'en crut pas un mot.
– Arrête ! fit-elle après un rire forcé. Reconnais que cette situation doit te frustrer aussi, non ? Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai appris que t'avais déjà fait un plan à trois avec ton ex...
Las, il se pinça l'arête du nez.
– Sérieux, tu vas encore ramener Mathilde sur le tapis ? T'es sûrement plus obsédée par cette meuf que moi ! T'as un souci tu sais ?
Elle le défia du regard.
– C'est si étonnant que ça que je me compare à elle ? Avec moi t'es bloqué aux préli, mais je sais parfaitement que c'était différent avec ton ex, que vous le faisiez sans arrêt ! J'ai le droit d'avoir un léger complexe d'infériorité et de me demander quels autres trucs vous avez fait ensemble !
Enervé, Gabriel se leva et remit son t-shirt.
– T'as raison, fit-il d'un ton acide. On le faisait sans arrêt ! Mathilde et moi, on était des vrais lapins ! Tu vois cet appart ? Je crois qu'à part la chambre de ma mère, y'a pas un seul recoin où on a pas ken, elle et moi. En plus elle était petite et légère alors c'était hyper pratique pour pas mal de positions...
Il pointa le doigt vers elle :
– On l'a fait sur ce canapé, là où ton cul est posé actuellement. Je l'ai même prise en levrette contre le dossier, une fois, si tu veux tout savoir !
Mal à l'aise, Rosélia se mit à se tortiller sur son siège. Pourtant, sans aucune pitié, le jeune homme continua son énumération, montrant chaque fois les différentes directions qu'il évoquait :
– Sur la table de la cuisine ; dans la douche ; sur la machine à laver ; sur mon lit, évidemment ; contre le frigo ; sur le plan de travail ; sur le balcon, aussi – elle avait un côté exhibitionniste – ; sur ma chaise de bureau ; je crois qu'une fois on l'a fait dans le couloir de l'entrée car on a pas su se retenir...
– Arrête ! cria-t-elle en se bouchant les oreilles. Tais-toi ! Pourquoi tu me racontes ça ? Tu fais exprès ou quoi ? Ton but c'est de me foutre hyper mal ?
Gabriel croisa les bras sur son torse.
– Non, j'essaye juste de te prouver un point. Ouais, Math et moi, on s'arrêtait jamais. Avant ça, on était super proches, sauf que le sexe a tout gâché. Si bien qu'à la fin, c'était la seule chose qu'on partageait, elle et moi... On n'arrivait même plus à se parler sans s'engueuler ; on s'engueulait et ensuite on se réconciliait au pieu. C'est vraiment ce genre de relation que t'envies, Rosélia ? Parce que moi, ça me fait pas rêver !
Il marqua une pause. Alors, son regard se durcit et il poursuivit d'un ton acerbe :
– Tu me diras, avec toi ça commence à être pire : j'ai droit aux prises de tête mais j'ai même pas la baise pour compenser !
Rosélia devint livide en entendant ça.
– Pas la peine d'être méchant ! fit-elle d'une voix tremblotante.
Gabriel soupira. Il enfila son blouson et sortit une cigarette qu'il glissa derrière son oreille.
– Ouais, déclara-t-il d'un ton placide. Je vais fumer sur le balcon histoire de me calmer avant de me mettre à te balancer de vraies horreurs à la gueule !
Elle attendit qu'il ait quitté la pièce avant de permettre à ses larmes de couler sur ses joues. Désemparée, elle se laissa retomber sur le canapé.
Et bien, au diable la soirée parfaite ! se dit-elle. Félicitations, Rosélia : encore une fois, toi et tes angoisses avez réussi à tout bousiller...
🎮🎮🎮
Accoudé sur la barrière du balcon, Gabriel expira la fumée de sa cigarette. Lorsqu'il sortit son smartphone de sa poche afin de naviguer distraitement sur le web, il vit qu'il avait reçu un Snap de Fiona.
✉️Petit pâté : Je me doute que tu verras pas ce message tout de suite puisque vous devez être occupés, mais au cas où : Loki a bien mangé et il fait un gros dodo sur mon lit 🤗
Elle avait agrémenté ce message de plusieurs photos du chiot assoupi, roulé en boule contre son oreiller. Cette simple vision suffit à arracher un sourire au jeune homme, dissipant sa mauvaise humeur. Il remit sa cigarette entre ses lèvres en tapant une réponse :
✉️Tête de con : Ça va, il a pas trop pleuré quand je suis parti ?
Suite à quoi il reçut un message presque sur-le-champ :
✉️Petit pâté : Un peu, mais je l'ai distrait grâce à ses friandises, ensuite on a joué, du coup il s'est vite calmé
✉️Tête de con : Au fond, c'est pas plus mal qu'il passe la soirée chez toi, ça lui apprend à voir du monde et à se sociabiliser. Même s'il me manque 😔
La discussion resta en l'état un moment, sans qu'elle ne lui réponde. Et, alors qu'il pensait ne plus recevoir de nouvelles de la soirée, son portable vibra.
✉️Petit pâté : Bordel Gabriel il se passe quoi ? Pourquoi Rosélia m'envoie plein de messages paniqués là ? Vous vous êtes engueulés ?
✉️Tête de con : Ouais. Une fois de plus. 🙄
✉️Petit pâté : Qu'est-ce que t'as ENCORE foutu putain ? 😡
✉️Tête de con : Calme-toi, je suis pas le fautif dans l'histoire, c'est elle qui m'a énervé !
✉️Petit pâté : J'en crois pas un mot. Lia dit que tu lui as balancé des trucs horribles à la gueule ! Va t'excuser !
Gabriel prit une grande inspiration avant de taper une réponse, furieux :
✉️Tête de con : Je sais même pas pourquoi je discute avec toi, quoiqu'il arrive tu prendras toujours son parti. Elle pourrait s'envoyer tous les mecs de mon équipe de rugby que tu me sortirais encore que je l'ai bien cherché !
✉️Petit pâté : Parce que ce serait sûrement le cas. 😐
Le jeune homme leva les yeux au ciel, agacé. Tandis qu'il s'apprêtait à ranger son téléphone, il reçut une nouvelle notification, émanant de Discord, cette fois-ci.
🎮 Azriel : Bordel Milamber, viens pas me dire qu'être en couple c'est génial après ce soir. Jpp de ma meilleure pote et de son mec sérieux, ils passent leur temps à se disputer et je sais pas comment je m'arrange mais je me retrouve toujours mêlée à leurs histoires !!! 😭😭😭
Gabriel haussa les sourcils, ne sachant trop que faire de ça. A ce moment précis, il fut envahi d'un immense sentiment de lassitude ; il n'avait pas le courage de se faire passer pour quelqu'un d'autre, pas le courage de faire semblant de ne pas être impliqué. Alors qu'il s'apprêtait à couper son téléphone, il vit que Fiona continuait à le bombarder.
🎮 Azriel : Je lui avais dit pourtant, je lui avais dit que ce mec était un connard et qu'elle devait pas se mettre avec ! Mercredi pendant notre sortie, elle a passé son aprem à se plaindre qu'il la calculait plus, qu'elle avait peur qu'il se lasse d'elle, à s'imaginer qu'il la trompait ! Et après il l'invite à passer une soirée chez lui, et elle a tout oublié ! Pouf ! Il redevient l'amour de sa vie comme si de rien n'était ! Elle me tue, comment on peut être une lavette pareille ? 😭
🎮 Azriel : Enfin bon à la limite je m'en fous ils font bien ce qu'ils veulent, seulement voilà : au lieu de profiter de la soirée ils ont encore trouvé le moyen de se prendre la tête. COMMENT ILS FONT BORDEL POUR SE PRENDRE LA TÊTE H24 ? 🤬🤬🤬
Agacé, le jeune homme se décida à répondre afin de jouer son propre avocat.
🎮 Milamber : Il s'est passé quoi au juste ? Tu sais pourquoi ils se sont disputés ?
🎮 Azriel : Non et je m'en fous. Tout ce que je sais c'est que ma meilleure pote est en PLS sur le canapé pendant que M. Tête de Con fume tranquille sur le balcon. Je sais pas ce qu'il a fait mais il pourrait au moins s'excuser 😠
🎮 Milamber : Qui te dit que c'est lui qui est en tort ?
🎮 Azriel : C'est forcément lui, c'est lui le connard de l'histoire.
Gabriel tira une nouvelle fois sur sa cigarette.
Garde ton calme mec, elle sait pas que c'est toi.
🎮 Milamber : Qu'est-ce qu'il a bien pu faire ce gars pour que tu le détestes à ce point ? Si ça se trouve ta pote est une espèce d'huître elle aussi, t'y as pensé ?
🎮 Azriel : Stop le défendre oh ! Ce type c'est l'ennemi public numéro un je te dis ! On était dans la même classe au collège et c'était un véritable enfoiré, crois-moi ! Il m'a pourri la vie à l'époque !
🎮 Milamber : Le collège, ça date. Il a peut-être changé depuis. Tu pourrais lui laisser une chance de te le prouver.
Il resta un moment sans nouveau message après ça, et se dit qu'il était peut-être allé trop loin, qu'il l'avait probablement contrariée et qu'elle ne répondrait pas. Finalement, il vit qu'elle se remettait à écrire.
🎮 Azriel : Tu parles, pas plus tard que la semaine dernière il m'a narguée avec des photos de mon ex et de sa nouvelle meuf ! Juste histoire de me faire chier !
Gabriel loucha devant tant de mauvaise fois.
Comment elle déforme la réalité, j'y crois pas ! J'ai pas cherché à la narguer, what the fuck, elle est ouf ou quoi ? Et puis, je me suis excusé tout à l'heure !
🎮 Azriel : Bon, cela dit il s'est excusé aujourd'hui...
Quand même ! Merci !
🎮 Milamber : Bah tu vois...
🎮 Azriel : N'empêche que je me méfie. Ce type est sournois et manipulateur. Sa spécialité, c'est d'amadouer les gens pour mieux les poignarder dans le dos à la première occasion. Je sais de quoi je parle ! En vrai, je pense qu'il s'est juste excusé parce que ma pote lui a dit de le faire, tellement ça me semble improbable. 😅
Pas du tout ! Rosélia m'a rien demandé, j'étais sincère !
🎮 Azriel : En plus j'ai appris que lundi il s'en était pris à mon frère au lycée ! Ça prouve qu'il a pas tant changé que ça !
Mais bordel, je savais même pas que c'était ton reuf ! J'ai juste vu un mec tripoter ma copine et j'ai voulu la défendre !
🎮 Azriel : Et puis c'est pas tout ! Ce qui m'agace grave c'est qu'il traite mal ma copine. Ça fait des jours qu'il est distant avec elle, qu'il est sur son smartphone à parler à quelqu'un d'autre, alors que quand elle lui en envoie il répond à peine. Ma pote croit qu'il reparle à son ex et ça m'étonnerait pas qu'elle ait raison !!! 😒
Gabriel écarquilla les yeux en lisant ça. C'était donc ça, le vrai problème. C'était la raison pour laquelle Rosélia avait encore ramené Mathilde sur le tapis et qu'elle s'était mise à douter de lui.
Mais putain c'est avec toi que je discutais, espèce de grosse banane demeurée ! J'ai pas de nouvelles de Math depuis des mois !
Le jeune homme se massa les paupières et fit le point sur la situation. S'il était honnête, il devait admettre qu'il n'avait pas été le petit-ami idéal ces derniers jours. Sa propre mère le lui avait fait remarquer.
Il n'avait pas eu le sentiment d'être distant ou ailleurs en présence de Rosélia ; pourtant, même si celle-ci s'avérait assez demandeuse, il devait y avoir une part de vérité là-dedans vu qu'elle s'en était plainte à Fiona.
Est-ce qu'il se lassait d'elle ? Ce n'était pas son sentiment ; il avait toujours envie d'être avec elle et que leur relation fonctionne. Ne serait-ce que dans le but de prouver à l'autre pâté qu'elle se trompait sur son compte.
Oui, Gabriel voulait montrer à Fiona qu'il s'était amélioré. La façon dont elle l'avait dépeint, comme un être sournois ou manipulateur, l'avait vexé plus qu'il ne l'aurait cru. Il devait lui montrer qu'elle avait tort. Qu'il méritait d'être pardonné.
🎮 Milamber : Bon, désolé, je dois te laisser. Je passe la soirée avec ma meuf en fait, et elle aussi va faire la gueule si je continue à être sur mon portable
🎮 Azriel : Oh, mince, je savais pas ! 😰 Je te retiens pas du coup... Embrasse Mme l'Huître de ma part ! 😁
🎮 Milamber : Je le ferai. Bonne soirée 🙂
Comme l'avait si bien dit Fiona dans ses messages, Rosélia était recroquevillée sur le canapé du salon, si immobile qu'il la crut, l'espace d'un instant, endormie. Pourtant, lorsqu'il s'assit à son chevet, elle releva doucement la tête.
– T'es toujours fâché ? s'enquit-elle d'une petite voix.
– Non, soupira-t-il. Et je suis désolé pour ce que je t'ai dit. Je le pensais pas. Je dis souvent des conneries sous le coup de la colère, et j'ai le dont de viser là où ça fait mal. Alors, pardon.
Rosélia haussa les épaules.
– Moi aussi, je suis désolée, sanglota-t-elle. En vérité, je doute de moi, j'ai peur de pas être à la hauteur... Et je reporte ma propre insécurité sur toi ! C'est injuste de ma part...
Gabriel s'allongea à ses côtés et lui adressa un sourire réconfortant.
– C'est ma faute, aussi. J'ai été un peu distant ces temps-ci, ça a pas dû aider. Je vais me rattraper, promis.
Il ponctua cette phrase d'un baiser que la jeune fille lui rendit.
– Dis..., hésita-t-elle en essuyant une larme au coin de son oeil. Je peux quand même te poser une question ? Au sujet de... de Mathilde ? Enfin, pas vraiment de Mathilde, mais du...
Le jeune homme planta son regard dans le sien, attendant patiemment qu'elle trouve ses mots. Rosélia ferma les paupières un instant afin de s'insuffler du courage, et finit par s'enquérir :
– T'as bien aimé... le plan à trois ? T'as d'autres fantasmes du genre ou... ?
Gabriel ne répondit pas tout de suite, prenant le temps de caresser ses cheveux puis finit par soupirer :
– Pas vraiment, non... Moi, j'suis assez traditionnel, comme mec, niveau sexe, tu sais ! rigola-t-il. C'est toujours les meufs qui veulent m'embarquer dans leurs délires chelous, j'sais pas pourquoi !
Il secoua la tête.
– Pour le plan à trois, c'était la même chose. C'était surtout Math qui en avait envie, en vrai. Maintenant que j'y repense, je crois que c'était sa façon de tester le sexe avec une meuf... Elle devait se poser des questions et s'est servi de ça comme excuse, histoire d'avoir une confirmation.
– C'est pas super cool vis-à-vis de toi, franchement ! fronça-t-elle les sourcils.
Il haussa les épaules.
– C'est Math... C'est pas une mauvaise personne au fond, mais elle a tendance à en faire qu'à sa tête sans réfléchir aux conséquences, parfois...
Rosélia arqua un sourcil et se mit à tripoter sa chaîne en argent.
– Hum, ça me rappelle quelqu'un...
Les yeux rivés au plafond, il poussa un petit soupir.
– Ouais. Pas étonnant que ça ait pas marché, entre nous, du coup. Je suppose qu'on se ressemblait trop, au final...
Pendant quelques instants, Gabriel sembla perdu parmi ses souvenirs, et Rosélia n'osa pas le perturber. C'était la première fois qu'il se confiait si ouvertement à elle au sujet de son ex, aussi se refusait-elle à risquer de l'interrompre. Et puis, n'y tenant plus, elle finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres :
– Elle te manque ?
Gabriel se tourna brusquement vers elle, un peu surpris.
– Lia..., commença-t-il d'un ton hésitant.
– Sois honnête, Gaby !
Il soupira avant de s'exécuter d'une voix douce :
– Je connaissais cette meuf depuis que j'étais gosse. J'veux dire... Son père et ma mère ont été fiancés pendant un moment, on a cru qu'on allait devenir frères et soeurs, on a grandi ensemble... Evidemment, qu'elle me manque ! Mais ça veut pas dire que j'ai encore des sentiments pour elle ou quoi...
Rosélia se mordit la lèvre inférieure. C'était la première fois qu'il l'admettait à voix haute, et elle ne put s'empêcher de se sentir coupable à l'idée de l'avoir poussé à se confier contre son gré, juste histoire de satisfaire sa curiosité malsaine.
– Désolée d'avoir insisté, je voulais pas te forcer la main ou quoi...
Gabriel coupa court à ses excuses en secouant la tête.
– C'est bon, t'inquiète, souffla-t-il en se massant les paupières. T'as le droit de te poser des questions, aussi...
Lorsqu'il rouvrit les yeux, toute trace de mélancolie avait déserté son visage et ce fut d'une voix douce qu'il lui proposa :
– Bon, tu veux qu'on lance ton film, du coup ?
Rosélia en fut si étonnée qu'elle eut un mouvement de recul.
– Vraiment, t'acceptes de le regarder ? s'enquit-elle. T'as pas peur de perdre ton pénis ou j'sais pas quoi ?
Gabriel eut un petit rire.
– Mon pénis a survécu à Barbie cet été, alors il devrait survivre à Twilight ! plaisanta-t-il.
Il lui caressa les cheveux et ajouta d'une voix douce :
– En vrai, si ça te fait plaisir de le voir avec moi, alors ça me fait plaisir aussi. Et puis, j'ai promis...
Le visage de sa petite-amie s'illumina en entendant ça et elle ne put résister à l'envie de l'embrasser à nouveau.
– J'émets quand même une condition, l'avertit-il. Je me réserve le droit de faire des commentaires désobligeants et de critiquer autant que je veux !
Elle acquiesça.
– Ça me va, je me vexerai pas, promis. Et tes commentaires sont toujours drôles, de toute façon !
Sur cet accord, ils se pelotonnèrent dans le canapé et lancèrent le film.
🎵 Taylor Swift — Tell Me Why (Taylor's Version)
https://youtu.be/cwFbq-70EwE
And here's to you and your temper
Yes, I remember what you said last night
And I know that you see what you're doing to me
Tell me why
Hello ! Vous allez bien après ce loooong chapitre ? J'ai pas pu m'empêcher de rajouter des trucs encore lol, mais bon je suis contente du résultat. Et vous ? 🤔
Je vais essayer de rester brève dans ma NDA du coup, vu que le chapitre était déjà long.
Chapitre centré sur la relation de Rosélia et Gabriel, qui a énormément changé depuis la V1, du coup, sauf pour la dispute de la fin.
Qu'avez-vous pensé de leurs moments de complicité ? Première scène épicée du roman d'ailleurs 🙈 C'est pas ce que je préfère écrire, mais bon, la sexualité fait partie de la vie, donc c'est important d'en parler ! Dans la V1, il s'agissait d'une scène de fellation, j'ai changé pour un cunni, mon côté féministe, toussa... 😁
Bref, ça va, ça vous a pas trop choqué(e) que Gaby la tripote pendant qu'elle téléphone ? J'avoue, j'ai hésité à garder cette scène, mais bon, c'est le genre de truc qu'il est capable de faire, donc voilà. 😆 Mais ça va, je suis restée soft, elle raccroche avant que les choses ne deviennent vraiment sérieuses ! 🤭
Des stratégies que doit mettre en place Rosélia pour contourner les règles de Dark Vador ?
De leur dispute ? Pas la meilleure facette de Gabriel encore une fois, il peut être particulièrement cruel lorsqu'il est énervé... C'est aussi une manière de montrer que même s'il essaye de s'améliorer, de changer et de s'adoucir, ce ne sont pas des changements qui sont linéaires et que sous le coup de la colère, les vieilles habitudes reviennent.
De son échange par message avec Fiona sur le balcon ?
Et de la réconciliation entre Lia et lui à la fin ? Pour une fois, Gabriel accepte de se confier un peu (c'est sa manière à lui de se faire pardonner pour les méchancetés qu'il lui a dites), mais on voit que Rosélia marche encore sur des oeufs avec lui, de peur de provoquer une nouvelle dispute...
Voilà voilà, des pronostics pour la suite ? 😄
En attendant de vous lire, je vous fais des bisous et vous dis à vendredi prochain ! 😘
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