Level 10 : 100% loveproof

✉️Tête de con : Passe un bon rencard surtout, et tâche de pas trop maltraiter mon pauvre Maël 🙂 Il a un petit coeur, sois douce avec lui ❤️

Fiona tira la langue à son écran de smartphone et le rangea à l'intérieur de son sac sans même daigner répondre. La jeune fille avait du mal à réaliser la situation dans laquelle elle se retrouvait et, tandis que ses pieds se dirigeaient machinalement en direction du centre commercial Carré de Soie où Maël et elle avaient rendez-vous, elle essaya de se remémorer les derniers événements qui l'avaient conduite à sa situation actuelle.


Après avoir accepté de donner sa chance à Maël, Fiona avait cru naïvement que Gabriel lui lâcherait temporairement la grappe. Erreur monumentale. Elle aurait dû connaître le jeune homme mieux que ça pour oser s'imaginer que cela fonctionnerait. Car Fiona avait oublié à quel point l'autre tête de con pouvait se montrer borné et, loin de lui accorder un répit, celui-ci passa le restant de l'après-midi à la harceler pour savoir quand est-ce qu'elle allait se décider à tenir son engagement.

Tout commença par de multiples SMS au cours de la journée que Fiona décida d'ignorer, puis se poursuivit lors de la récréation où, quand elle débarqua au foyer, Gabriel se mit à lui faire de grands signes de tête dans le dos de Maël, avec qui il était en train de jouer au billard, afin de l'encourager à aller lui parler. Bien évidemment, cela ne fonctionna pas et Fiona s'empressa de prétexter quelque chose de bidon auprès de ses amies pour fuir les lieux sur-le-champ.

Mais la jeune fille avait alors oublié un détail de la plus haute importance : à savoir le cours que Gabriel et elle avaient en commun le mardi en dernière heure. En effet : bien qu'ils ne soient pas dans la même classe le reste du temps, le fait qu'ils aient l'un comme l'autre choisi l'option mathématiques complémentaires en Terminale les forçait à se côtoyer au moins trois heures par semaine.

Bien entendu, le choix d'une telle option était loin d'être intrinsèque à la seule volonté de Fiona, laquelle excécrait cette matière et envisageait d'ailleurs de s'orienter vers des études littéraires après le lycée. Mais Stéphanie Faure, elle, voyait les choses autrement. Estimant que les mathématiques étaient une discipline essentielle à tout individu souhaitant devenir un adulte indépendant et responsable, elle l'avait forcée à en faire en première et, quand Fiona voulut l'abandonner en Terminale, elle l'obligea encore une fois à s'infliger trois heures supplémentaires avec cette option facultative.

Vous pouvez donc imaginer le désarroi de la jeune fille quand, en début d'année, elle avait débarqué dans ce cours pour constater que Gabriel, qui avait fait le choix de conserver la SVT et la Physique-Chimie en options obligatoires pour préparer ses futures études de médecine, s'y trouvait également. Cela dit, à son grand soulagement, tous deux semblèrent avoir passé un accord tacite car ils prenaient soin, en temps normal, de s'ignorer royalement pendant cette heure de classe.

Enfin, jusqu'à ce mardi maudit où, sans crier gare, Gabriel tira la chaise à côté de la sienne pour s'y asseoir, la faisant sursauter par la même occasion.

– Wesh, lança-t-il d'un ton nonchalant tout en commençant à sortir ses affaires. Bien, depuis ce midi ?

– Qu'est-ce que tu viens foutre là ? s'énerva Fiona. Casse-toi ! C'est Emma qui s'asseoit avec moi d'habitude !

Tout en disant ça, elle se saisit de la trousse du jeune homme, mais celui-ci intercepta son poignet avant qu'elle n'ait le temps de la jeter sur le bureau derrière eux.

– Hé, rends-moi ça ! la rabroua-t-il en tirant sur son bien pour le récupérer.

Fiona résista autant que possible mais se vit contrainte de lâcher prise, non sans le fusiller du regard.

– T'es ouf ou quoi ? s'agaça-t-il. C'est bon, tu vas bien réussir à me supporter une heure, non ?

Gabriel ne pouvait pas comprendre. La détresse de la jeune fille dépassait le simple fait de ne pas vouloir être assise à côté de lui. En temps normal, elle comptait énormément sur Emma pour l'aider à suivre le cours et copiait d'ailleurs régulièrement les exercices de son amie histoire de donner l'illusion de ne pas être aussi paumée qu'elle l'était. Bien évidemment, elle ne pouvait pas vraiment se résoudre à lui avouer cette faiblesse, c'est pourquoi elle entreprit de ranger rageusement ses affaires dans son sac en rétorquant :

– Non, je peux pas !

Mais, à son grand désarroi, elle vit que Gabriel l'imitait et, quand elle posa ses fesses sur la chaise du bureau situé derrière, le jeune homme la suivit.

– T'es sérieuse dans ton délire, là ? T'es vraiment une gamine, putain !

– C'est toi le gamin à me suivre partout ! enragea-t-elle. Laisse-moi être à côté d'Emma !

Et, voyant son amie arriver au loin, Fiona s'empressa de lui faire des signes de la main dans l'espoir qu'elle vienne à sa rescousse, mais se rembrunit en voyant un des potes de rugby de Gabriel l'entraîner avec lui à l'opposé de la salle.

– J'y crois pas ! siffla-t-elle en le foudroyant du regard. T'as même embarqué Clément dans ta combine ?

Gabriel haussa les épaules, lui adressant un sourire narquois en guise de réponse. Et, alors que Fiona voulut encore se lever pour changer de place, elle fut interrompue dans son action par l'enseignant :

– Je ne sais pas ce que vous trafiquez, tous les deux, mais on est pas là pour jouer aux chaises musicales alors dépêchez-vous de reposer votre fessier, Mademoiselle Faure !

Cette dernière obéit, mécontente, tandis que le reste de ses camarades gloussaient en la dévisageant. Les premières minutes du cours se déroulèrent donc ainsi, avec une Fiona boudeuse avachie sur sa chaise, bras croisés contre sa poitrine, qui fulminait intérieurement pendant que Gabriel, tout sourire, prenait des notes et participait comme l'élève brillant qu'il était, arrachant des roulements d'yeux à sa voisine.

Cela ne passa visiblement pas inaperçu car le professeur finit par l'interroger à son tour. Or, Fiona n'ayant absolument rien suivi depuis le début de l'heure, trop occupée à insulter Gabriel de tous les noms en son for intérieur, elle se retrouva aussi bouche bée qu'une carpe, à ne pas comprendre la question, et à encore moins savoir la réponse.

Alors que les secondes s'écoulaient et que tous les regards étaient braqués sur elle, elle sentit son voisin lui mettre un léger coup de coude, puis vit celui-ci tapoter plusieurs fois sur une ligne de sa feuille. Une part de Fiona se dit que ce n'était peut-être pas une bonne idée de lui faire confiance, mais l'autre, stressée par toutes ces paires d'yeux qui la scrutaient avec insistance, décida de se jeter à l'eau et lut la réponse qu'il lui indiquait. L'enseignant la dévisagea quelques instants avant d'hocher la tête :

– Oui, c'est ça !

Puis il interrogea l'élève suivant presque aussitôt, passant à autre chose avec désinvolture pendant que Fiona, elle, se liquéfiait de soulagement sur sa chaise.

– Hé ben ! commenta Gabriel en arquant les sourcils. A ce point ?

Fiona eut envie de l'envoyer bouler mais se souvint in extremis qu'il venait de lui sauver la mise et décida à la place de le remercier. Gabriel haussa les épaules puis, intrigué, se saisit de sa feuille avant de froncer les sourcils en la dévisageant.

– T'as rien capté au cours, en fait ? s'enquit-il à voix basse.

Gênée d'être percée à jour, Fiona détourna la tête.

– C'est pour ça que je voulais m'asseoir à côté d'Emma, elle m'aide à suivre d'habitude...

– Pourquoi t'as pris cette option si t'es larguée en maths ? Elle est même pas obligatoire !

Elle leva les yeux au ciel.

– Ah ça, demande à ma mère..., répondit-elle entre ses dents.

Pris de pitié, Gabriel secoua la tête d'un air désapprobateur puis commença à corriger ses exercices, les agrémentant ici et là d'explications pour tenter de lui faire comprendre l'origine de ses erreurs. Si Fiona se sentit irritée au premier abord, se demandant pourquoi il se donnait cette peine, elle comprit assez vite qu'il ne faisait pas vraiment ça pour elle, mais juste parce que ça lui plaisait. Le jeune homme, concentré, s'adonnait à la tâche avec une application presque religieuse. Fiona se sentit malgré elle fascinée à l'idée d'observer ainsi un individu autant passionné par des mathématiques.

Mais il kiffe vraiment ça, en plus, ce fou ! songea-t-elle.

Gabriel dut finir par sentir qu'elle l'observait car il tourna la tête vers elle avant de glisser sa feuille dans sa direction.

– C'est plus clair, comme ça ? s'enquit-il à voix basse.

Fiona fronça les sourcils en lisant ses annotations et se surprit à acquiescer.

– T'es vraiment doué pour ça.

Elle regretta derechef d'avoir laissé ce commentaire lui échapper quand Gabriel répondit d'un ton empreint de sous-entendus :

– Je sais, on me le dit souvent, sourit-il en tripotant sa chaîne en argent. Dans un autre contexte, d'habitude, cela dit...

Fiona leva les yeux au ciel.

– Pff ! Je me passerai des détails, merci !

Le rictus du jeune homme s'élargit à cette réaction puis, se penchant vers elle, il ajouta en chuchotant :

– Tu pourras toujours demander des cours particuliers à Maël, au pire, lui aussi il est plutôt doué en... maths.

Il avait pris soin de marquer une hésitation avant d'achever sa phrase, ce qui arracha un nouveau roulement d'yeux à la jeune fille.

– D'ailleurs, tu comptes l'inviter bientôt ou pas ?

Les lèvres de Fiona se retroussèrent à cette question.

– Oui, je vais le faire ! s'agaça-t-elle. Pas la peine de me harceler avec ça !

– Tu me laisses pas le choix, aussi ! T'as déjà pas tenu parole une fois, et là je vois bien que t'es en train de te défiler...

Elle planta son regard dans le sien.

– Je me défile pas ! protesta-t-elle.

Elle plissa les yeux en ajoutant :

– Même si ton attitude commence à me donner envie de le faire, je t'avoue...

– Et si on faisait un marché ? proposa-t-il. Si tu lui envoies un message à la fin des cours, je te montre une photo de mon...

Il marqua une nouvelle pause suggestive avant de terminer avec un rictus :

- ... chiot. T'en dis quoi ?

A cet instant, malgré sa forte envie de rester fâchée, Fiona dut reconnaître que sa curiosité avait été piquée. Finalement, après une bataille acharnée contre elle-même qui dura bien trois longues secondes, elle finit par demander :

– Genre, t'as un chiot, toi ? Depuis quand ?

Aussitôt, le visage de son interlocuteur sembla comme transformé. Lui qui arborait d'habitude cet air si dur et fermé vit ses lèvres s'étirer d'une oreille à l'autre, ses yeux se mirent presque à briller, à tel point que, bientôt, Gabriel eut l'air... radieux. Or, autant vous dire qu'une telle expression venant de lui était plus que perturbante.

– Depuis hier ! répondit-il d'une voix enjouée. Tu veux le voir ? Hein que tu veux le voir ?

Joignant le geste à la parole, Gabriel sortit discrètement son téléphone de sa poche, pianota rapidement dessus, et le pointa dans sa direction sous la table. Cela dura à peine une demi-seconde, lui laissant tout juste le temps d'apercevoir une fourrure couleur sable, avant qu'il ne le range aussi sec.

– Hé ! protesta-t-elle. J'ai rien vu du tout ! Remontre !

Le jeune homme recouvra derechef son air sérieux tandis qu'il rétorquait :

– Quand t'auras envoyé le message à Maël.

Fiona ouvrit la bouche pour répliquer mais fut interrompue par le prof :

– Bon, les deux zigottos, au fond ! les reprit-il d'un air mécontent. Vous avez bientôt fini de bavarder ?

Au grand soulagement de Fiona, cela mit fin à toute tentative de discussion ultérieure car le prof ne les lâcha plus d'une semelle après ça.

– Wesh, les zigottos ! les accueillit Clément une fois que la cloche eut retenti, imitant le zeuzeutement du professeur. Z'avez fini de bavzarder !

Gabriel leva les yeux au ciel.

– Ouais, ce mec, c'est l'oeil de Sauron, laisse tomber ! soupira-t-il en rangeant ses affaires.

La jeune fille ne put s'empêcher de pouffer malgré elle à cette comparaison, avant de tressaillir en se demandant d'où Gabriel sortait une telle référence.

Genre il connaît "Le Seigneur des Anneaux", lui ?

Elle n'eut toutefois pas l'occasion de l'interroger à ce sujet car Emma arriva sur ces entrefaits pour demander :

– Alors, ça y est Gab, t'as réussi à la convaincre d'inviter Maël ?

Fiona fit les gros yeux au jeune homme.

– Putain, sérieusement, Gabriel ? T'étais obligé de le raconter à tout le monde ?

– Hé, moi je l'ai juste dit à Clem ! se défendit-il.

– Et moi, je l'ai dit à Em, répliqua ce dernier. Pourquoi, fallait pas ? C'était un secret défense ?

Emma adressa une moue attristée à son amie.

– Tu voulais pas que je le sache, Fio ? s'enquit-elle d'un air penaud.

– Et moi non plus, Fio ? enchérit Clément en l'imitant.

Le regard de la jeune fille oscilla de l'un à l'autre. Ils avaient beau appartenir à la même famille, la ressemblance était quasi inexistante vu que Clément, né en Corée, avait été adopté. Emma portait un carré bouclé roux alors que les cheveux de son cousin, eux, étaient noirs et raides ; quant aux yeux, elle les avait ronds et verts et lui, sombres et à monopaupière.

La seule chose qu'ils avaient en commun était le teint un peu pâle de leur peau et, surtout, l'air innocent avec lequel ils la fixaient en ce moment précis. N'importe quel être naïf leur aurait donné le Bon Dieu sans confession, mais Fiona, elle, les connaissait trop bien pour savoir qu'il n'y avait absolument rien d'angélique chez eux.

– Pff, vous êtes trop cons, ma parole ! marmonna-t-elle tout en passant la anse de son sac à main sur son épaule.

Et, alors qu'elle commençait à s'éloigner, Emma la rattrapa en trottinant derrière elle.

– C'est quoi le souci, en vrai ? Pourquoi tu veux pas qu'on le sache ? C'est parce que tu sors encore avec Léo, c'est ça ? On lui dira rien, tu sais !

Fiona s'immobilisa à cette question et, sans avoir besoin de prononcer une parole, Emma comprit.

– Oh... C'est fini, alors ? souffla-t-elle. Depuis quand ?

La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre mais Gabriel, qui n'avait eu aucun mal à les rattraper avec ses grandes jambes, la devança :

– Depuis deux semaines. Et cet enfoiré l'a déjà remplacée par son clone.

Fiona le fusilla du regard mais n'eut pas le temps de répliquer que Clément intervint telle la commère qu'il était :

– Nan, sérieux ? Ça s'fait pas !

– Bah ouais, grave ! acquiesça son pote. C'est pour ça que j'essaye de la persuader de sortir avec Maël ! Aide-moi à la convaincre, Em !

Et celle-ci d'abonder dans leur sens :

– Ils ont raison, Fio ! Oublie ce connard et concentre-toi sur Maël ! Moi, j'vous ai toujours ship tous les deux, j'suis sûre que vous iriez trop bien ensemble !

– Merci ! s'exclama Gabriel. Dis-lui de lui envoyer un message, maintenant, parce que moi, elle refuse de m'écouter !

Emma hocha la tête puis, alors qu'elle se tournait vers elle et commençait à ouvrir la bouche, Fiona la coupa :

– Bon, c'est bon ! Arrête de faire le perroquet à répéter tout ce que l'autre abruti te dit, c'est douloureux à regarder, comme scène !

– Hé, l'autre abruti t'a sauvé la mise en maths, j'te signale ! intervint-il.

– Oui, ça va, je t'ai déjà remercié pour ça !

Fiona prit une grande inspiration, se massant les tempes afin de réfléchir à la situation.

– Bon, très bien. Vous avez gagné. Je vais lui envoyer un message !

Plantant son regard dans celui de Gabriel, elle ajouta :

– Mais t'as intérêt à me le montrer en échange, comme promis !

Clément amena ses mains à ses joues avant de faire mine de s'offusquer :

– Hein ? Te montrer quoi ? Bande de petits coquins !

– Son chiot, crétin ! rétorqua-t-elle.

De son côté, Gabriel eut un sourire en coin, satisfait de voir son hameçon fonctionner comme il l'avait prévu.

– Vendu.



Et c'est ainsi que les quatre compères se retrouvèrent au café du coin de la rue du lycée où, après avoir commandé leurs boissons, Fiona sortit son smartphone pour se creuser les méninges à la recherche de ce qu'elle pourrait bien écrire à Maël.

Elle s'immobilisa lorsqu'elle sentit le souffle de Gabriel sur sa nuque ainsi que son parfum envahir ses narines. Ce dernier, assis sur la banquette à côté d'elle, avait, sans aucune gêne, apposé son bras derrière elle et lisait par-dessus son épaule. Cachant l'écran contre sa poitrine, elle lui jeta un regard noir puis balança d'un ton sec :

– Ça va, j'te dérange pas ?

– Je veux voir ce que t'écris. Sois pas trop froide sinon il va se douter que je suis mêlé à cette histoire. Et puis, c'est contre moi que t'es énervée, pas contre lui, le lui fais pas payer !

– Ce sont là vos dernières requêtes, ô maître ? marmonna-t-elle, exaspérée.

Gabriel eut un sourire en coin.

– Commence pas à m'appeler maître, je pourrais y prendre goût.

– Par pitié, ne lui donne pas d'idées du genre, Fio, grimaça Clément. Il est déjà assez insupportable comme ça en temps normal !

Cela lui valut de se prendre un Spéculoos dans la figure, que Clément lui renvoya en riant.

– Si je suis si insupportable, pourquoi t'es toujours fourré avec moi, hein ?

Profitant de leur distraction, Fiona respira profondément et retourna à son smartphone. Elle qui d'habitude avait la langue bien pendue se trouvait en panne d'inspiration. Le blanc total. Absolument rien ne lui venait à l'esprit. Elle entreprit tout de même de faire quelques tentatives, mais se trouva bloquée dès les salutations.

Un "coucou, Maël" lui semblait beaucoup trop chaleureux quand un "bonjour, Maël", au contraire, était bien trop froid ; "hello Maël" sonnait faux et pas du tout naturel et un "hey" bien trop informel.

Finalement, elle opta pour un "salut", qui lui sembla à la fois neutre sans être trop distant. Vint ensuite le temps d'imaginer la suite... valait-il mieux demander "ça va ?" ou "tu vas bien ?" ? Et d'ailleurs, que devait-elle dire concernant l'invitation en elle-même ? Un "ça te dit de sortir un de ces quatre ?" était bien trop direct compte tenu du nombre de fois où elle lui avait mis des vents ; il allait se douter que quelque chose clochait... Non, il fallait qu'elle y mette les formes.

Bordel ! Ça. Me. Saoule !

Agacée, Fiona se mit à faire la grimace, rentrant sa tête dans son cou et redressant sa lèvre supérieure en direction de son nez, tandis qu'elle se mit à taper un enchaînement de lettres dépourvu de sens sur le clavier : "bgp^zeikfpoaefj noifuaàeî", arrachant des gloussements à Emma.

– Je crois que Fiona est en galère !

– Mais bordel, c'est si compliqué d'envoyer un simple message ? s'impatienta Gabriel.

– Taisez-vous, vous me déconcentrez !

Excédé, le jeune homme leva les yeux au ciel avant de se saisir du smartphone de Fiona qui, non sans moult protestations, tenta de le récupérer, mais cela s'avéra compliqué car Gabriel lui tournait le dos. Elle se trouva donc à agiter ses mains dans le vent tandis qu'il la bloquait d'un bras, tout en maintenant le portable hors de sa portée de l'autre.

– Je vais le faire à ta place si t'y arrives pas, déclara-t-il tandis qu'elle enrageait derrière lui. On n'est jamais mieux servi que par soi-même !

– T'as pas intérêt à écrire de conneries !

– Mais non, t'inquiète. Faut que ce soit crédible.

Après quelques instants de pianotage, il finit par se retourner et lui tendit le smartphone sans le lui rendre, de sorte qu'elle puisse voir l'écran.

– Voilà, regarde. Dis-moi si je peux l'envoyer.

Elle cessa de se débattre et lut attentivement ce qu'il avait tapé.

✉️ Fiona : Salut, Maël ! J'espère que ça va. Je suis désolée d'avoir refusé de sortir avec toi la dernière fois, j'étais vraiment débordée... Du coup, je voulais me rattraper en te proposant de se voir un de ces soirs ? Si tu es libre, évidemment !

Jusqu'ici, tout allait bien. En revanche, la dernière phrase valut à Gabriel d'être, une fois n'est pas coutume, foudroyé du regard :

✉️ Fiona : Après, je comprendrais que tu veuilles pas vu toutes les fois où je me suis comportée comme une grosse pétasse avec toi haha ! 😅

– Sérieusement ? marmonna-t-elle entre ses dents.

Le jeune homme lui adressa un grand sourire, rayonnant de fierté pour sa propre bêtise, tandis qu'il faisait lire le message aux deux autres qui ne purent s'empêcher de pouffer bêtement.

– En même temps, il a pas entièrement tort, là, Fio ! rigola Emma.

Mais, voyant que Fiona ne se départissait pas de sa mine contrite, Gabriel soupira :

– C'est bon, fais pas cette tête, c'était une boutade. Si j'efface la dernière partie, ça va ?

Elle acquiesça à contrecoeur ; bien que ça la tuait de le reconnaître, c'était mieux que tout ce qu'elle avait fomenté jusqu'ici.

– Sûre ? s'enquit-il. C'est ton dernier mot ?

– Oui, Jean-Pierre Foucault, roula-t-elle des yeux.

Gabriel arbora son traditionnel rictus triomphal puis, après avoir apporté les modifications nécessaires, appuya sur "envoyer". Une fois qu'elle eut récupéré son téléphone, Fiona réalisa, mortifiée, ne pas avoir bien lu le message la première fois : Gabriel n'avait pas proposé à Maël de se voir "un de ces soirs", mais "demain soir". Soit mercredi, le jour où sortait le nouveau patch et, par là même, le nouveau raid !

– Oh non, non, non ! souffla-t-elle.

Paniquée, la jeune fille relut le message plusieurs fois, espérant que ses yeux s'étaient fourvoyés, mais en vain : elle venait bien de proposer un rencard à Maël le soir du raid avec sa nouvelle guilde !

– Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit Clément en fronçant les sourcils.

– Pourquoi tu lui as proposé de se voir demain soir, espèce d'abruti ! s'énerva-t-elle à l'attention de Gabriel.

Le jeune homme la dévisagea d'un air perplexe.

– Wesh, tu vas te calmer sur les insultes ! Je t'ai fait relire le message avant de l'envoyer, c'est toi qui as validé, je te signale !

– C'est faux ! s'entêta-t-elle. Y'avait pas écrit "demain soir" quand tu me l'as montré !

Gabriel la dévisagea avec des yeux écarquillés et, alors qu'il ouvrait la bouche pour répondre, Emma intervint :

– Euh, non, Fiona, je te confirme que y'avait bien écrit "demain soir".

Elle ouvrit une bouche choquée.

– Sérieux ?

– Yep, acquiesça Clément. J'ai lu "demain soir" aussi.

Elle enfouit son visage dans ses bras en s'exclamant d'un ton plaintif :

– Non, c'est pas vrai ! Je suis trop conne, purée !

Gabriel attendit que le serveur vienne leur déposer les boissons avant de soupirer à l'attention de la jeune fille qui touillait son diabolo menthe d'un air dépité :

– C'est bon, c'est pas la fin du monde. T'as qu'à supprimer le message avant qu'il le voit si ça te fait iech à ce point d'y aller demain !

Réalisant l'intelligence de son propos, toute la colère de Fiona s'envola sur-le-champ.

– Mais oui ! Je peux faire ça !

– Evidemment ! marmonna-t-il d'un air mécontent. T'es con ou quoi ?

Mais, alors que la jeune fille sortait son téléphone, ils réalisèrent tous les quatre que Maël l'avait déjà vu.

– Merde, grimaça Gabriel.

– Fais chier ! s'exclama-t-elle. Putain ! J'ai vraiment pas de bol !

Les poings serrés, elle appuya son dos contre le dossier de la banquette avant de croiser les bras sur sa poitrine d'un air boudeur. Les trois autres la dévisagèrent d'un air perplexe, et Emma finit par avancer sa main jusqu'à elle en s'enquérant d'une voix douce :

– Qu'est-ce qu'il y a ? T'avais un truc important, demain, que ça te met dans cet état ?

Fiona ouvrit la bouche pour répliquer mais se ravisa, réalisant qu'aucun d'entre eux ne risquait d'y comprendre grand-chose si elle leur parlait du dernier patch de son jeu en ligne ou du nouveau raid à découvrir en compagnie de sa guilde.

Et encore moins si elle mentionnait le sympathique mage avec lequel elle avait envie de parler et de jouer en permanence ces temps-ci. Oui, clairement, entre passer une soirée à tuer des monstres en compagnie de Milamber ou la passer en rencard avec Maël, le choix était vite fait.

C'est débile, songea-t-elle en secouant la tête pour chasser ces pensées. Tu sais toujours pas à quoi il ressemble. Et il a une copine, bon sang !

– Vous pourriez pas comprendre, lâcha-t-elle finalement.

Elle avait prononcé ça d'un ton plus dur qu'elle ne le voulait. Dépité face à cette réaction, Gabriel poussa un long soupir.

– Très bien. Bah t'as qu'à dire que tu t'es gourée de jour, j'sais pas ! C'est pas la fin du monde ! Pas de quoi se mettre dans des états pareils !

– C'est trop tard, souffla-t-elle d'un air résigné en regardant son smartphone. Il vient d'accepter.

Gabriel leva les yeux au ciel de frustration.

– Et ben dis-lui que tu veux changer de date ! C'est juste un date, et Maël est déjà tellement à donf sur toi qu'il t'en tiendra pas rigueur !

– Mais quand même. J'ai pas arrêté de le repousser ces temps-ci. Si je fais ça, il va se dire que je le fais vraiment tourner en bourrique !

Les autres la dévisagèrent alors avec des sourires en coin.

– Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?

– Parce que..., fit Emma d'une voix douce après avoir bu une gorgée de son chocolat liégeois. C'est un peu le cas, non ?

– J'avoue ! rigola Clément. Le pauvre Maël, il fait un peu tiep parfois !

En dépit de sa forte envie de rester contrariée, ces paroles finirent par apaiser la jeune fille qui se mit à sourire malgré elle.

– Ouais, admit-elle en grimaçant. J'ai pas été super cool avec lui...

Prenant une grande inspiration pour chasser les derniers sanglots de ses poumons, elle hocha gravement la tête tout en fixant l'écran.

– Bon, c'est bon, j'irai demain, tant pis...

🎮🎮🎮

Fiona, qui venait d'arriver sur le lieu du rendez-vous, secoua la tête en repensant à tout ça. Après réflexion, la jeune fille en était arrivée à la conclusion que la situation n'était pas si terrible. Sa fixette sur Milamber devenait presque malsaine, et il était grand temps qu'elle chasse le mage de son système. Or, quoi de mieux que de fréquenter un garçon en chair et en os, dans le monde réel, pour ça ? Et puis, un rendez-vous aussi rapide avait également l'avantage de ne pas lui laisser le temps de trop angoisser en avance et de risquer d'annuler en regrettant sa décision.

C'était pourquoi elle avait finalement maintenu la date du rencard au mercredi. Bien sûr, elle avait dû prétexter une excuse bidon justifiant de son absence ce soir, mais dans l'ensemble, c'était plutôt bien passé. Encore une fois, elle constatait la différence entre les Glitch et les Bad Company, car une absence si soudaine chez les second lui aurait valu des remontrances, voire même d'être temporairement exclue du roster.

Fiona jeta un regard alentour pour vérifier si Maël était arrivé, sans l'apercevoir nulle part. Le centre commercial Carré de Soie était situé en plein air ; divisé en deux par une longue rue piétonne, il était encadré de boutiques en tout genre. Les bâtiments, assez récents, étaient construits dans une architecture moderne. Un boulevard à double sens bordait le tout, où de nombreux véhicules circulaient.

La jeune fille avait décidé d'attendre à l'endroit où les édifices s'écartaient sur une sorte de petite place traversée par un escalator permettant d'accéder au premier étage. C'était également le coin le plus fréquenté, entre les passants, les voitures, ou les gens installés sur les terrasses des cafés, profitant de la température clémente de cette fin d'automne.

Tandis qu'elle mettait ses écouteurs et lançait une playlist "Hits du moment" sur Spotify, son estomac vide se mit à gargouiller rien qu'en humant les odeurs de nourriture ambiantes. Or ceci ne s'arrangea guère quand, en belle masochiste, Fiona décida d'apaiser ses envies de malbouffe par procuration en consultant le compte Instagram "Floover, pour les Foodporn lovers".

Sa bouche salivait malgré elle devant la dernière photographie postée : un hamburger bien gras accompagné de frites de patates douces, le tout saupoudré d'un surplus de cheddar fondu dégoulinant. La jeune fille se lécha les lèvres malgré elle face à ce cliché qui lui avait définitivement ouvert l'appétit.

Alors qu'elle se perdait en fantasmes alimentaires sur fond de musiques pop, elle fut surprise de voir que l'autre tête de con essayait de la joindre, ce qu'elle déclina en appuyant sur le bouton rouge d'un index rageur.

Bordel, j'étais à deux doigts de l'orgasme culinaire et voilà qu'il vient m'emmerder !

A son grand dam, Gabriel réitéra sa tentative, qu'elle rejeta à nouveau, si bien que celui-ci finit par lui envoyer un message :

✉️Tête de con : Décroche. J'ai la flemme d'écrire.

✉️Petit pâté : Je crois plutôt que je vais te bloquer, oui 😠

✉️Tête de con : Si tu fais ça, tu pourras pas voir ce que j'ai entre les jambes !

Fiona vira écarlate en lisant ça.

✉️Petit pâté : Mais ça va pas ?! Espèce de pervers !!!!!!

✉️Tête de con : Qu'est-ce que tu vas t'imaginer, petite obsédée ? C'est de ça que je voulais parler !

Elle haussa les sourcils quand apparut la photo d'un adorable chiot au pelage sable et à la petite truffe noire. Ses oreilles, trop grandes par rapport à la taille de sa tête, retombaient en avant, repliées sur elles-même. Allongé sur le torse de son maître, il semblait profondément assoupi car il agitait ses pattes dans son sommeil.

Adoucie malgré elle face à cette vision, elle accepta finalement l'appel de Gabriel quand il tenta à nouveau de la contacter.

– Je savais que ça marcherait ! lança-t-il d'un ton triomphal en guise de salutations. T'es trop prévisible, comme meuf !

Le jeune homme se trouvait dans son lit, le dos adossé contre le mur, et portait un débardeur blanc laissant apparaître ses épaules ainsi que ses bras délicieusement musclés, sur lesquels les yeux de Fiona glissèrent malgré elle. Elle se reprit cela dit assez vite, s'empressant de centrer la conversation sur l'animal :

– C'est quoi, comme race ? s'enquit-elle.

– Un american staff. Des chiens bouffeurs d'homme, à ce qu'il paraît. Regarde-le ! Une vraie terreur, n'est-ce pas ?

Gabriel inversa de nouveau la caméra en direction du chiot pour qu'elle puisse l'admirer.

– J'avoue, il me fait cher peur ! plaisanta-t-elle. Non, en vrai, il est trop chou ! Comment il s'appelle ?

– Loki, comme le dieu nordique.

Il remit la caméra en direction de sa tête, et Fiona fut quelque peu perturbée de retrouver ce même air radieux qu'il avait affiché la veille. Le jeune homme se mit à entortiller sa chaîne en argent autour de son index tandis qu'il reprenait la parole :

– Au final, avec tout ça j'ai oublié de te le montrer hier comme convenu, alors je voulais me rattraper. Puis je me suis dit qu'accessoirement, ça te mettrait de bonne humeur de voir tant de mignonitude avant ton date avec Maël, et que du coup tu serais dans de meilleures dispositions vis-à-vis de lui. C'est un peu du conditionnement comme avec les rats de labo.

La jeune fille leva les yeux au ciel, vexée d'être comparée à un rongeur.

– Bon, allez, parlons peu, parlons business, reprit-il d'un ton sérieux. J'ai pas beaucoup de temps devant moi car je suis attendu, après, donc je vais aller droit au but : sois sympa avec Maël. Je l'ai briefé, il devrait être moins relou que d'habitude. Je sais qu'il a pu se montrer collant par le passé, mais laisse-lui sa chance ce soir. Je suis sûr que vous allez vous entendre. En fait, je suis prêt à le parier...

Fiona haussa un sourcil, intriguée malgré elle. Son esprit de compétition venait d'être titillé.

– Tu prends un risque. Après Léo, j'ai fait le voeu de fermer mon coeur à l'amour, je me suis jurée de ne plus laisser personne y entrer ! Je suis cent pour cent loveproof, désormais ! Les garçons, ça n'attire que des souffrances et des ennuis ! Et l'amour, c'est surcotté !

En même temps qu'elle parlait, là, quelque part, une petite voix dans un coin de son crâne la traitait de menteuse tandis que le pseudo de Milamber se mettait à clignoter, mais elle tâcha de l'ignorer.

Lui, c'est juste un crush passager, ça va passer ! Je deviendrai hermétique à l'amour coûte que coûte !

– Ça m'fait pas peur, déclara Gabriel, guère impressionné. Je mets même en jeu mon chiot, si tu veux : si tu ressens pas de petits fourmillements à la fin de votre rendez-vous, alors je te laisserai le garder pendant toute une après-midi. C'est dire à quel point je suis sûr de moi !

Encore une fois, Fiona se dit qu'il la connaissait trop bien à son goût : en grande amoureuse des chiens, elle rêvassait déjà à l'idée de pouvoir chouchouter cette adorable petite bête des heures durant.

– Okay, concéda-t-elle, et moi je dois faire quoi, si je perds ?

Gabriel conserva le silence le temps de la réflexion, fixant intensément l'écran et se tapotant le nez de l'index. Au bout de quelques secondes, un rictus satisfait se dessina sur ses lèvres lorsqu'il finit par répondre :

– Tu devras m'appeler maître et obéir à mes ordres pendant une semaine entière.

La jeune fille fronça les sourcils.

– Une demi-journée contre une semaine, ça me semble peu équitable.

– Bah les enjeux sont quand même différents..., argua-t-il. Mais bon, je veux bien diminuer ça à trois jours. Ça te va ?

Fiona songea qu'il suffirait de ne pas lui adresser la parole durant ce laps de temps, chose dont elle se sentait parfaitement capable, et accepta ce deal :

– Bon, très bien, on fait comme ça ! Mais prépare-toi à perdre, car crois-moi : Cupidon pourra me canarder de flèches autant qu'il veut, aucune ne m'atteindra ce soir ! Je vais les dodge façon Matrix, tu verras !

Elle crut bon d'illustrer son propos par une petite démonstration, et Gabriel ne put s'empêcher de pouffer à cette vision.

– J'serai pas aussi sûr de moi, à ta place, Neo ! Car si y'a bien une chose à savoir sur moi, c'est que je gagne toujours...


🎵 La Roux — Bulletproof

https://youtu.be/Kk8eJh4i8Lo

"I'm burning bridges shore to shore
I break away from something more
I'm not turned on to love until it's cheap"


Hello ! Vous allez bien ? Fiou, j'ai terminé de corriger et relire ce chapitre in extremis 😰 ! 

Le mois de novembre a commencé et j'ai décidé de me lancer dans le NaNoWriMo, un défi d'écriture qui consiste à écrire 50k mots en un mois ! J'espère que je vais réussir à m'y tenir et peut-être que j'aurais terminé d'écrire le tome 2, grâce à ça, qui sait ? Si jamais ça arrive, je pourrais accélérer le rythme de publication du tome 1 sans crainte ! 😏 Bref, si ça vous intéresse, n'hésitez pas à me suivre sur Insta car je poste régulièrement des petits extraits du tome 2 en story 😄 (et d'autres trucs accessoirement, mais bon). Mon pseudo est le même que sur Wattpad ! 

Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu en tous cas ! C'est un chapitre qui a demandé beaucoup de remaniement par rapport à la première version. La scène où Gabriel aide Fiona à écrire ses messages et où il lui parle avant son date par téléphone était déjà là, par contre tout le reste (la scène pendant le cours de maths et celle au café avec Clément et Emma) a été rajouté.

En effet, j'ai trouvé à la relecture que, pour un roman avec des lycéens, mes personnages n'allaient pas souvent en cours, alors j'ai rajouté une scène du style. J'ai aussi dû me renseigner sur les systèmes des options au lycée, qui a l'air d'être une sacrée prise de tête cela dit en passant (s'il y a des lycéens ou des étudiants qui ont dû subir ce système qui me lisent, je compatis avec vous !). Dans la V1, j'étais restée au système que j'avais moi-même connu, avec les filières littéraires, scientifiques, etc. Mais les options, même si elles ont l'air d'être casse-tête IRL, sont quand même bien pratiques pour faire en sorte que Gabriel et Fiona aient quelques cours en commun, donc je vais pas me plaindre ! 🤭

Bref, qu'avez-vous pensé de leur petit échange pendant le cours de maths, du coup ? 

C'est aussi le chapitre qui introduit deux nouveaux personnages, les cousins Clément et Emma. Ils étaient déjà présents dans la V1, mais ils avaient des rôles très mineurs et des personnalités un peu différentes. J'ai décidé de les faire prendre un peu plus de place, même si vous les verrez surtout dans le tome 2 ! Bref, que pensez-vous d'eux jusqu'ici ? J'avoue, j'ai un petit faible pour Clément, ce personnage me fait beaucoup rire ! 

C'est aussi l'introduction d'un personnage essentiel au roman : à savoir Loki, le chiot de Gabriel. Il s'appelait Tyson dans la V1, mais j'ai changé son nom, il porte désormais le même nom que mon chien IRL. Et il est de la même race. Et de la même couleur. Et il aura sûrement le même caractère aussi... Bref, j'ai mis mon chien dans mon roman, quoi ! 😆 

Enfin, qu'avez-vous pensé de l'échange de Gabriel et Fiona par téléphone ? Et de leur nouveau pari ? 😏 Fiona devrait peut-être arrêter de parier avec lui, mais que voulez-vous ? C'est plus fort qu'elle ! Elle a un esprit de compétition 😅 A votre avis, qui va gagner ? 

En attendant de vous lire, je vous fais des bisous et vous dis à vendredi prochain ! 😘


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