Level 04 : Vomir c'est tricher

Gabriel fut accueilli par des œillades assassines lorsqu'il pénétra dans les toilettes réservées aux femmes. Mal à l'aise, il tâcha de les ignorer tandis qu'il lançait à la cantonade :

– Fiona ? T'es là ?

Toutefois, comme cela ne faisait qu'attiser davantage la haine dans le regard des quelques vieilles dames rassemblées là, il décida de continuer sa recherche de manière plus discrète, réitérant sa question à voix basse en passant devant chaque porte. Finalement, il s'immobilisa en entendant des reniflements derrière l'une d'entre elles.

– Écoute, soupira-t-il. Par rapport à ce que j'ai dit... Je voulais juste te remonter le moral, à la base, pas te foutre dans le mal...

Il marqua une pause mais seul un nouveau reniflement lui répondit. C'est pourquoi il poursuivit malgré lui :

– Je pouvais pas savoir que j'allais taper dans le mille ! Je pensais que tu l'avais déjà fait il y a longtemps, moi ! Comment j'étais censé deviner que t'étais encore vierge à ton âge ?

Il s'interrompit en entendant le bruit de la chasse d'eau suivi du verrou qui s'ouvrait et sentit l'embarras l'envahir lorsque, en lieu et place de Fiona, ce fut une grand-mère qui en sortit. Celle-ci, dont le nez était gonflé et rougi d'irritation, tenait un mouchoir à la main et Gabriel comprit qu'elle était probablement juste enrhumée.

– Hum, désolé, madame, s'excusa-t-il en la laissant passer.

– Y'a pas de mal, jeune homme, répondit-elle d'une voix chevrotante.

Puis, alors qu'elle se lavait les mains, elle se tourna vers lui et clama haut et fort :

– Mais, pour votre gouverne, sachez que j'ai eu huit enfants. Je suis donc très loin d'être "encore vierge à mon âge" !

Elle ponctua sa phrase d'un clin d'œil suggestif avant de quitter les lieux. Alors que Gabriel, honteux, ne savait plus où se mettre en voyant les femmes encore présentes le dévisager d'un air choqué, un rire se mit à retentir en provenance du toilette d'à côté. Rire si tonitruant et peu féminin qu'il ne pouvait appartenir qu'à une seule et unique personne. Agacé, il se mit à tambouriner furieusement à la porte.

– Ça te fait marrer, en plus ? Sors de là, espèce de crétine !

Gabriel recula d'un pas en entendant le verrou tourner et dut rassembler tout son sang-froid pour ne pas faire preuve de violence envers la Fiona hilare qui en sortit. Celle-ci, hoquetant entre rire et larmes, se tenait les côtes en s'appuyant contre l'embrasure afin de tenir debout.

– En tous cas, si tu cherchais à me remonter le moral, c'est réussi ! pouffa-t-elle.

– Ha-ha, marmonna-t-il en croisant les bras sur son torse. Très drôle. T'es fière de ta connerie ?

Elle s'arrêta un instant, amena son index à son pouce, avant de se remettre à rire comme une bécasse.

– Sérieux, t'es vraiment une gamine ! Allez, viens, les autres nous attendent !

L'attrapant par le bras, il l'entraîna en direction du restaurant, tâchant d'ignorer les regards scrutateurs des femmes ayant assisté à la scène.

Voilà pourquoi je voulais pas venir ici avec elle ! pesta-t-il intérieurement. Cette meuf est totalement insortable !

Tandis qu'ils se dirigeaient vers leurs plateaux abandonnés, Gabriel se racla la gorge et décida de rompre le silence :

– Si tu veux mon avis, je sais ce que tu dois faire pour oublier ce connard.

Fiona ferma les yeux et prit une grande inspiration, sachant déjà sur quel terrain il allait l'emmener. Si bien que, quand elle ouvrit la bouche, ce fut pour s'exprimer en totale synchronisation avec lui :

– Si tu me parles encore de Maël...

– Je pense que tu devrais laisser une chance à Maël !

Ils s'interrompirent tous les deux le temps de se dévisager, puis Fiona amena la paume de sa main à son front :

– J'en étais sûre ! Bordel de cul, tu lâcheras jamais l'affaire, hein ?

Gabriel eut un sourire en coin.

– Sérieux, faut que tu m'expliques ce qui te déplaît autant chez lui ?

Fiona poussa un long soupir et, ignorant la question, avança d'un pas rapide jusqu'à son plateau qu'elle se mit à emplir compulsivement de nourriture. A la façon dont elle attrapait les pauvres nems et les écrasait dans l'assiette, Gabriel se demanda si elle n'était pas en train d'imaginer qu'il s'agissait de sa tête. Mais, sans se dégonfler, il reprit :

– En vrai ! Il est sportif, beau gosse, populaire, et il te vénère comme une déesse. Pourquoi tu lui laisses pas sa chance ?

– Parce que ! lâcha-t-elle d'un air exténué.

Prenant un timbre de voix plus grave dans une tentative d'imitation de Gabriel, elle répéta ses paroles en mimant des guillemets à l'aide de ses doigts :

– "Il te vénère comme une déesse" ! Il me vénère tout court, oui !

Prenant une grande inspiration afin de se calmer, elle reprit :

– Je suis désolée, mais ton pote, en matière de creepy, il en tient une sacrée couche lui aussi ! Il est toujours là à me coller !

– Ça s'appelle être gentil et attentionné ! roula-t-il des yeux. T'es tellement habituée à tes relations toxiques que tu réalises même pas quand un mec te traite correctement !

Fiona le fixa d'un air sceptique et Gabriel fut forcé d'admettre :

– Oui, bon, okay, il est un peu collant parfois. Mais c'est juste sa façon de montrer son affection. Je lui en parlerai, si tu veux.

– Pourquoi t'insistes autant, au juste ? s'enquit-elle en remplissant son bol de riz cantonnais. Qu'est-ce que t'en as à faire de ma vie amoureuse ?

– Parce qu'il arrête pas de me parler de toi en permanence, j'en ai marre ! Et toi, pourquoi t'es aussi réfractaire à lui laisser sa chance, au juste ?

Il marqua une pause avant de demander avec un sourire narquois :

– T'as peur de pas réussir à conserver ton image de princesse en sortant avec lui, c'est ça ? Tu penses te trahir au bout de deux semaines et qu'il s'enfuira en réalisant que t'es un petit pâté ?

En même temps qu'il disait ça, il lui tapota le front de son index trois fois consécutives. Fiona fronça les sourcils et, avec une rapidité digne d'une ninja, vola un des sushi se trouvant sur le plateau du jeune homme puis l'enfourna dans sa bouche.

– Hé ! Je rêve ou tu viens de voler un de mes sushis ?

– Che te folerai de la bouffe chôque fois quô tu me traiteras de petit pâté ! répliqua-t-elle, sa diction étant déformée par la nourriture. Che churnom est horrible !

Il la toisa d'un air narquois.

– Tu peux t'en prendre qu'à toi-même ! J'avais quasi oublié son existence jusqu'à ce que tu me le rappelles il y a dix minutes..., mentit-il.

Il se pencha vers elle pour ajouter sur le ton de la confidence :

– Si tu veux tout savoir, en ce moment je te surnommais plutôt "l'ogresse".

– Chénial ! Chu me vois ravie de l'apprendre !

– Tu sais, en référence à Shrek, tout ça...

Fiona leva les yeux au ciel et prit le temps de déglutir avant de répliquer :

– Oui bah c'est bon j'avais compris, hein ! J'suis pas débile !

– Ça, ça reste à prouver.

Avant que Fiona n'ait pu répliquer, il tenta à son tour de lui voler un maki, cependant celle-ci para son coup à l'aide de ses baguettes.

– Hé ! s'écria-t-elle, des éclairs dans les yeux. Ça va pas ?

L'espace d'un instant, Gabriel craignit au vue de sa réaction qu'elle recommence à s'énerver, néanmoins, à sa grande surprise, elle mima soudain une posture défensive plus que défaillante en s'exclamant :

– Tu m'auras pas aussi facilement ! En garde, espèce de Sith corrompu !

Suite à quoi elle fit mine de l'attaquer, bougeant les deux baguettes en imitant le bruit des sabres lasers de Star Wars. Gabriel recula aussi sec afin de se tenir hors de sa portée.

– Hé, calme-toi, espèce de folle !

– Tu t'rends ?

– Ouais, si tu veux, j'me rends, alors baisse tes baguettes ! Stop nous afficher !

Et pour cause : plusieurs clients les dévisageaient bizarrement. Fiona eut quand même un peu honte d'elle et fit profil bas en retournant à son choix de mets.

– Désolée, mais les sushis, c'est sacré, marmonna-t-elle.

– C'est toi qu'as commencé, j'te ferai dire...

Elle fronça les sourcils avant de s'enquérir :

– D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'il y a des sushis dans un resto chinois ? C'est pas japonais normalement ?

Gabriel haussa les épaules.

– Bah, ils nous prennent pour des teubés en pensant qu'on sait pas faire la différence entre les deux.

– Ouais, sans doute...

Un silence s'installa entre eux jusqu'à ce qu'elle finisse par se tourner vers lui pour demander :

– En vrai, tu penses que ça pourrait marcher ?

– De quoi, les sushis ?

– Mais non ! Maël ! S'il apprenait que j'suis une ogresse en réalité, tu crois qu'il arrêterait de me courir après ?

Gabriel marqua une pause afin de considérer la question et, en repensant au Maël innocent persuadé que les femmes étaient des princesses et qu'elles chiaient des paillettes, il en arriva à la conclusion suivante :

– Ouais, c'est possible.

– Mais bon, il risquerait pas d'aller le raconter à tout le monde, après ? s'enquit-elle en amenant une baguette à sa bouche.

Gabriel secoua la tête en signe de négation.

– Tu le connais vraiment pas si tu penses qu'il ferait un truc du genre, objecta-t-il. C'est pas parce qu'il traîne avec moi que c'est lui aussi une sale race.

Fiona tressaillit à ses mots puis le dévisagea un instant. Gabriel prenait soin de ne pas la regarder, continuant de remplir son plateau d'un air neutre. Elle finit par s'éclaircir la voix avant de soupirer :

– A ce propos... J'aurais pas dû dire ça. C'était méchant. J'étais blessée et j'ai sorti les griffes.

Il haussa les épaules.

– T'inquiète. T'es pas la seule à le dire de toute façon, donc j'imagine que ça doit être vrai.

Fiona ouvrit la bouche pour répliquer mais il la devança :

– Bon, sérieux, tu vas y réfléchir, à Maël ? J'en peux plus de l'entendre me parler de toi à longueur de journée ! En vrai, je te demande pas de l'épouser. Mais un petit rebond vite fait ça t'aidera à oublier l'autre pédo. Et puis, si ça se trouve, ça le rendra jaloux de te voir avec un nouveau mec si tu postes des photos sur Insta !

Fiona poussa un long soupir, considérant pour la première fois réellement cette possibilité. Son regard glissa sur Maël, lequel avait commencé à s'installer à une table en compagnie de Rosélia. Elle devait admettre que l'idée de rendre Léo jaloux était tentante. Car Gabriel avait raison, son pote était loin d'être déplaisant à regarder, en soi. Bien qu'elle n'ait jamais été attirée par lui, elle savait qu'il était plutôt populaire auprès de ses amies.

Cela dit, il avait également visé juste en évoquant sa peur de dévoiler sa véritable personnalité au grand jour. Réussir à jouer la comédie au lycée, c'était une chose. Parvenir à rester une princesse en permanence, en revanche, c'était plus compliqué. C'était une des raisons pour lesquelles la jeune fille avait jusqu'alors toujours évité de sortir avec un garçon de Saint-Jude. Puis, baissant les yeux sur son plateau, elle eut soudain une idée.

– Sans dire de sortir avec lui, déclara-t-elle. Je peux commencer par me goinfrer en mode grosse truie aujourd'hui, ça suffira peut-être à le dégoûter ?

Le regard de Gabriel oscilla du plateau de Fiona à Maël, et il dut reconnaître l'intelligence de ce plan.

– Ouais, ça peut se tenter, acquiesça-t-il.

Puis, après une brève réflexion, il ajouta en lui tendant la main :

– Mais si ça marche pas, tu dois accepter d'avoir un rencard avec lui au moins une fois, histoire de lui laisser sa chance ! Deal ?

– Deal, accepta-t-elle après avoir tapé dans sa paume. Je vais être tellement dégoûtante qu'il voudra même plus me parler, tu vas voir !

– Ouais, bah il va te falloir un peu plus de bouffe que ça, du coup.

A peine eut-il prononcé ces paroles qu'il entreprit de remplir le plateau de la jeune fille à l'aide d'aliments en tout genre, à tel point que Fiona devait marcher lentement de peur d'en renverser la moitié.

– T'as un peu abusé sur la dose, là, tu crois pas ? marmonna-t-elle.

– Quoi, tu trouves que ça fait trop ? Hmm, tu me déçois. Je pensais que ton estomac était en béton !

Elle fronça les sourcils, piquée au vif :

– Je parie que t'arrives même pas à avaler la moitié de la quantité de mon plateau, alors fais pas le malin !

A ces mots, Gabriel se redressa sur toute sa hauteur et fit jouer ses épaules.

– Meuf. Je soulève de la fonte. Et en plus, j'ai pas déjeuné ce matin. Tu veux vraiment me défier là-dessus, t'es sûre ?

Dans sa tête, une petite voix commençait à lui crier de faire preuve de prudence, mais elle l'ignora. Il en allait de sa fierté.

– Oh que oui que je te défie ! Et je vais t'aplatir comme une crêpe, tu vas voir !

Ce fut donc à son tour de remplir le plateau du jeune homme avec tout ce qui lui passait sous la pince. Lorsqu'ils rejoignirent – à pas de tortue – les deux autres à table, ces derniers écarquillèrent les yeux en voyant la quantité astronomique de nourriture qu'ils avaient amassée.

– Euh, rassurez-moi, c'est pour partager entre nous quatre, hein ? s'enquit Maël, lequel ne pouvait lâcher le plateau de Fiona du regard. Tu vas vraiment manger tout ça, Fio ?

– Non, elle va abandonner avant d'avoir fini, tu vas voir, répondit Gabriel. Petite nature.

– Vous allez faire un concours ou quoi ? intervint Rosélia.

Son copain haussa les épaules.

– C'est elle qui m'a provoqué, se justifia-t-il en allant s'asseoir à côté d'elle.

Le regard de la jeune fille oscilla de lui à Fiona et, même si elle ne comprenait pas vraiment ce qui avait bien pu se passer entre eux deux depuis que son amie était partie telle une furie en direction des toilettes, elle était soulagée de voir que celle-ci semblait être de meilleure humeur.

La connaissant, elle savait qu'il n'y avait rien de mieux qu'un petit défi pour réveiller son esprit de compétition et l'extraire de ses sombres ruminations. De plus, c'était bien la première fois qu'elle voyait ces deux-là faire preuve d'une certaine forme de complicité, aussi préféra-t-elle garder ses interrogations pour elle-même et savourer ce moment de paix relative.

Je demande pas à ce qu'ils deviennent des BFF, songea-t-elle. Par contre, si leur animosité pouvait se muer en simple rivalité ou compétitivité chronique comme aujourd'hui, ça me simplifierait la vie !

– Fiona, t'as sérieusement défié un joueur de rugby à un concours de bouffe ? s'exclama Maël tandis que cette dernière s'installait. Mais t'es malade ! Tu sais combien de calories on doit ingurgiter par jour pour entretenir nos muscles ? Alors que toi...

– Oh, tu devrais pas la sous-estimer, lui répondit Rosélia.

En tant que meilleure amie, elle était bien placée pour savoir les quantités astronomiques de nourriture que Fiona était capable d'ingurgiter. Tandis que les autres tergiversaient, la principale intéressée avait tranquillement attaché ses longs cheveux en un chignon, histoire de ne pas être gênée pendant qu'elle mangeait.

– Exactement, Maël, déclara-t-elle après avoir fini de se coiffer. Tu sais pas de quoi je suis capable !

Et crois-moi, tu vas être choqué, compléta-t-elle intérieurement pendant qu'elle faisait mine d'aiguiser ses baguettes.

– Fais pas trop la maligne, rétorqua Gabriel en la menaçant de ses ustensiles. Non seulement je vais te battre sur la quantité, mais je vais aussi te battre sur la propreté. Je suis bien élevé, moi !

– C'est ça, c'est ça ! marmonna Fiona. Des promesses, toujours des promesses ! T'es prêt ou pas ? Ah, et une dernière chose histoire qu'on soit clairs dès le début : interdiction de courir aux toilettes après avoir fini. Vomir, c'est triché. Pigé ? Bon, alors c'est parti ! Lia, tu fais le décompte !

Non sans lever les yeux au ciel devant la puérilité de la situation, cette dernière s'exécuta, et le marathon de la bouffe put commencer. Gabriel avait vu juste en ce qui concernait la propreté : au fur et à mesure que le plateau de Fiona se vidait, son allure se faisait de plus en plus négligée.

Bientôt, son chignon commença à se défaire, son visage fut recouvert de tout un assortiment de sauce, et plusieurs tâches vinrent agrémenter son chemisier. Mais le pire fut sans nul doute l'expression qu'elle adopta, davantage digne d'un animal sauvage que d'un être humain, lorsqu'elle finit par manger avec les mains.

Gabriel, quant à lui, ne s'était pas départi de ses baguettes, et parvenait l'immense exploit d'ingurgiter une quantité relativement importante d'aliments avec rapidité et dignité.

Rosélia, que ce spectacle affligeant avait déjà écoeurée depuis longtemps, se passa une main sur le visage en jetant un coup d'œil à l'expression atterrée qu'affichait Maël.

Bon sang, elle le fait exprès ou quoi ? Elle cherche à le dégoûter ?

Finalement, le concours se termina en un ex aequo au niveau de la quantité, car tous deux parvinrent à venir à bout de leur plateau. La princesse de Saint Jude – qui n'avait plus rien d'une princesse – se laissa retomber sur sa chaise comme le petit pâté qu'elle était, desserrant plusieurs crans de sa ceinture afin de libérer de la place pour son ventre gonflé. Maël laissa échapper un sifflement de stupéfaction :

– Eh ben ! Je suis pas surpris pour Gab, mais Fiona, là, tu m'impressionnes ! Comment tu fais pour rester mince si tu manges autant, hein ?

La jeune fille, qui avait entrepris de s'essuyer le visage, songea en grimaçant à la séance de corde à sauter qui l'attendait cet après-midi afin d'éliminer tout ça. Néanmoins, elle préféra éviter de partager cette pensée et, alors qu'elle remettait négligemment une mèche échappée de son chignon, elle répondit avec nonchalance :

– Oh, bah ça... J'ai juste un excellent métabolisme ! J'ai toujours été mince...

Gabriel ne put s'empêcher de pouffer en entendant ce mensonge éhonté, mais Rosélia le rappela à l'ordre en lui donnant un discret coup de pied sous la table.

Quoiqu'il en soit, se dit Fiona, si après ça il veut encore sortir avec moi, c'est qu'il est vraiment à fond.

Elle haussa les épaules à cette pensée, car elle avait très peu de doutes quant à ce sujet : aucun mec normalement constitué ne serait attiré par une goinfre pareille, n'est-ce pas ? Après tout, elle avait fait le maximum pour être la plus dégoûtante possible.

Quoique, à la réflexion, lâcher un petit rot ou deux aurait peut-être bien complété le tableau ? Non, il ne fallait pas exagérer ; et puis, si elle avait fait ça, elle aurait encore eu droit à une réflexion désobligeante de M.Propre-sur-Lui. Or cette seule idée l'agaçait déjà.

De toute manière, il n'était pas nécessaire d'aller jusque-là ; il était évident, au vu de la mine atterrée qu'avait affichée Maël, qu'elle l'avait vacciné de sa "Fionamania". Elle en était per-su-a-dée.

Vous comprendrez donc quelle ne fut pas sa surprise lorsque celui-ci s'exclama d'un air enthousiaste :

– En vrai, une fille avec de l'appétit, je trouve ça grave sexy ! Ça change de toutes ces casse-pieds sans arrêt au régime !

A ces mots, Fiona tressaillit et, relevant la tête, croisa le regard de Gabriel. Alors, bien qu'aucun des deux ne soit pourvu du don de télépathie, chacun crut entendre les pensées de l'autre aussi clairement que s'il s'agissait des siennes :

Putain de merde... C'est un échec total ! 


🎵 Little Big — Tacos

https://youtu.be/nUwTnJ8yFXY

"Ay-yay-yay I like to eat"



Helloooo ! Vous allez bien ? Votre semaine s'est bien passée ? Moi, je suis plutôt contente, je bloquais un peu niveau écriture ces derniers temps, mais j'ai enfin eu l'idée qui me fallait et j'ai pu avancer sur le tome 2 cette semaine ! Il me fallait juste un petit temps d'adaptation pour que mon cerveau quitte le mode "réécriture" et se remette en mode "écriture", mais je crois que je suis enfin sur ma lancée, là. 💪

Bref, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? On retrouve le fameux concours de nourriture de la V1 🤭 Je vais pas mentir, c'est vraiment un des chapitres que j'ai adoré écrire, et réécrire, d'ailleurs. Gabriel et Fiona me font juste trop rire ici ! Bon, hélas, Fiona n'a pas réussi à dégoûter Maël et va être obligée d'accepter un rencard avec lui... 😬

 J'aime le fait que Fiona ose se montrer naturelle avec Gabriel, même s'il apprécie pas toujours, de son côté lol. Qu'avez-vous pensé de la petite scène dans les toilettes ? J'aime bien voir Gabriel embarrassé, j'avoue 😆

Enfin voilà, j'espère que ça vous a plu en tous cas. Le prochain chapitre sera centré sur Gabriel, on en apprendra un peu plus sur lui ! 

Je vous fais des bisous, vous souhaite un bon week-end et vous dis à vendredi prochain ! 😘

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