Déchéance

Il se disait souvent que jamais il n'aurait imaginé avoir cette vie. Enfant des champs, il a grandit en élève brillant puisque contrairement en ville, les établissements de campagne jouissait d'effectifs réduits ce qui facilitait forcément l'enseignement. Après ses diplômes il s'était retrouvé dans des aventures démentes, atterrir à la tête de la mafia américaine, se la jouant à la Vito Corleone comme dans le film de Coppola et aussi trouver la femme de sa vie. Oui sa chère et tendre Anaëlle à qui il comptait passer la bague au doigt ce soir même...
Il arriva devant le luxueux restaurant avec sa mie au bras, tout aussi élégant que la jeune femme qui abordait une longue robe rouge fendue sur sa cuisse gauche, laissant apercevoir sa peau halée et un châle blanc, faisait ressortir la courbe de ses épaules. À leur entrée, tout le monde tourna la tête vers eux, enviant ce magnifique couple de leur étincelle dans leur yeux, leur bonheur probablement aussi...
Le dîner se passa sans soucis, les deux amoureux semblaient ravis de ce moment ensemble. Parfois ils se chuchotaient quelques mots à l'oreille ou bien se volaient des baisers avec des sourires en coin, des regards brulants de passion
Après le dessert, il se leva et mit un genoux à terre devant Anaëlle en demandant avec un air profondément sérieux bien que son coeur manquait de sortir de sa poitrine :

« Anaëlle, veux-tu devenir ma femme ?
- Non ! s'exclama la jeune femme horrifiée.
- ...Non...? »

Il la contempla, abattu, ressentant un fort sentiment de trahison jusqu'à ce qu'il comprenne qu'elle ne le regardait pas lui mais quelque chose derrière lui. Il commença à se retourner quand elle le poussa brusquement, juste avant qu'une détonation ne retentisse dans la salle. Les clients s'enfuirent en hurlant, effrayés, le tireur parti aussi avec la foule...Lui il se redressa, sonné et paniqué, surtout quand il vit sa bien aimée allongée par terre, les traits détendus, les yeux clos et...

« An...Anaëlle ! NON ! »

...Un trou rouge, presque noir dans le front. Immédiatement, il poussa un cri inhumain d'une douleur infinie, se sentant mourir une bonne centaine de fois en moins d'une seconde. Il s'effondra contre le corps sans vie de la femme qu'il aimait, impuissant, fou de rage et de désespoir. Elle était morte pour lui, et lui mourait sans elle. Pleurant comme un enfant, sur le sol, il ne s'était plus senti aussi misérable depuis bien longtemps...
Désormais il détestait cette vie.

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