PDV Thomas

Je poussais la porte de ce qui était maintenant ma maison. Je la partageais avec mon père, David, depuis seulement quelques jours. Je n'étais à vrai dire as encore habitué à habiter ici. Le quartier commençait à peine à m'être familier, et je me serai probablement perdu si je n'avais pas fait de repérages le weekend dernier.

J'allais poser mon sac dans ma chambre avant d'aller m'assoire à la table de la cuisine. Il n'était que 17 h 13, donc mon père n'était pas encore rentré de son bureau de comptable.

J'étais donc seul. Ma deuxième pensée en voyant l'heure fut que j'avais faim. En effet je n'avais pas mangé quoi que ce soit depuis ce midi. Mon ventre criait famine.

J'hésitais un petit moment avant de me servir mon goûter. Était ce réellement la peine de m'embêter à manger sain? Après tout, personne ne m'avait dit si il y avait des clubs de sport dans ce lycée. Je n'avais pas non plus vraiment demandé en même temps.

Je décidais de finalement couper la poire en deux: me faire un sandwich avec une pomme coupée en rondelles et du chocolat noir fondu dessus.

Je montais dans ma chambre, mon casse-croûte dans les mains. Beaucoup de travail m'attendais. Tout au long de la journée, les profs m'avaient passé des feuilles pour que je rattrape mon retard.

Je m'installais à mon bureau, qui était pour une fois rangé. Je pris la liasse de papier et me mis à lire. Je ne comprenais strictement rien à la plupart des leçons qui y étaient inscrites.

Pour les matières scientifiques, tout allait pour le mieux, j'avais une certaine avance. Mais c'était en français que cela se gâtait. Ce n'était pas vraiment ma tasse de thé. J'adorais lire donc je ne faisais pas partie de ces personnes sous-cultivées, mais lorsqu'il s'agissait pour moi de conjuguer un verbe ou d'écrire ma propre histoire, les choses se corsaient.

J'allais avoir besoin d'aide. Mais je ne pourrais pas me faire aider avant ce weekend. De plus je n'étais même pas sûr que tout se passerait comme prévu. Newt était légèrement imprévisible.

Du peu que j'en avais vu, ses actions avaient un lien entre elles, mais il était plus lointain que celui qui reliait les agissements d'autres personnes. Il semblait constamment perdu. Comme si son point d'accroche était partit. Et que lui était resté au cœur de la tempête.

Son humeur était complètement aléatoire pour moi. Comme ce midi quand il m'avait invité à manger avec lui pour finalement me promettre de se venger. À ce moment là il avait été tellement proche de moi.

Tout comme les quelques minutes que nous avions passées dans les couloirs, attendant Gally. Je repensais à ma connerie lorsque j'avais dit qu'il faisait chaud car il n'y avait pas de ventilation. Et je réfléchissais aussi au fait que je m'étais ensuite approché de lui très près. Que nos visages étaient presques collés.

Je calculais mentalement les probabilités qu'un autre de ces instants se reproduise. Mais il me manquait beaucoup trops de données. Et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi le moindre contact avec lui me rendait fou. Le simple fait d'avoir senti mes lèvres près de son oreille avait failli me faire perdre de vue mon objectif.

Si un autre de ces rapprochements devait avoir lieu un jour, il vaudrait mieux pour ma raison que je m'y sois préparé avant. Sinon, je ne répondais plus de rien. Je ne l'avais vu qu'une journée, mais j'en avais déjà bien assez vu pour deviner à quel type de personne j'avais affaire. Un mec qui sous ses airs de démon pouvait cacher un ange. Un ange dévasté. Restait à savoir par quoi.

J'allais tout faire pour le découvrir. On me disait très souvent que j'étais trop curieux, mais je ne voulais pas l'admettre. Je ne faisais que chercher quelques petites choses sur les gens afin de pouvoir les aider. Si je pouvais réussir à découvrir ce qui n'allait pas chez Newt, alors tout irait pour le mieux.

J'attachais dors et déjà beaucoup d'importance à cette personne. Mais le fait qu'il m'aie laissé m'asseoir à côté de lui en première heure m'avais fait prendre confiance en lui. J'espérais ne jamais avoir à le regretter.

Je me levais et me dirigeais dans la salle de bain afin de boire un peu d'eau et de me remettre les idées en place. Je pris place devant le lavabo et me regardais dans le miroir en face de moi. J'avais un visage tiré, tendu, fatigué. Pourtant je n'avais rien fait d'épuisant aujourd'hui. Mis à part courir après Newt. Mais quelque chose me faisait dire que ça allait rapidement devenir une habitude.