PDV Thomas

Je l'avais enfin retrouvé cet imbécile !

J'avais essayé de le suivre dans tout l'établissement ! Ce mec empruntait des chemins détournés pour aller d'un point A à un point B!

Tout le reste de la classe avait pris les escaliers juste en sortant, mais lui était passé par des couloirs biscornus.

Je le voyais marcher comme ça, paisible, comme si de rien n'était ! Il m'avait pratiquement perdu dans ce dédale ! Comment faisaient-ils tous pour se retrouver là-dedans ?

J'étais, étrangement, en colère contre ce blond. il ne m'avait pas adressé la parole pendant le cours de maths, m'avait semé dans le bahut sans même daigner m'indiquer la matière d'après.

De plus, il avait passé l'heure précédente à me fixer, avec un sourire en coin. Ce blond était décidément étrange. Il m'intriguait.

Mais il allait me le payer! La cavalcade qu'il m'avait fait faire était totalement gratuite ! Je m'approchai de lui alors qu'il allait se ranger avec les autres devant la classe.

Je lui saisi l'épaule pour l'obliger à me faire face.

Il se retourna, calmement. Ses yeux noirs me fixaient, me gelant sur place.

Mrd. J'avais dû l'énerver à le chopper comme ça, en plein couloir! Mais qu'est-ce qu'il m'avait prit de faire ça?! J'allais me faire congeler sur place!

Je m'apprêtais à m'excuser lorsque Mr. Réfrigérateur-sur-pâtes ouvrit la bouche:

-Eh le bleu, quand t'auras fini de me déboîter l'épaule, on pourra peut-être éventuellement rentrer en classe! Ça fait déjà presque cinq minutes que les autres ont commencé le cours !

Il avait lâché ça d'un ton totalement posé. Aucune once de colère ne passait dans sa voix. Il avait même fait un petit sourire à la fin de sa phrase.

J'en restait comme deux ronds de flan. Le psychopathe du cours de maths ne m'en voulait pas ? Il ne projetait pas de me manger au déjeuner ? Je ne pouvais pas du tout en être sûr.

Bien que ses paroles soient sans appel, il me l'avait dit sans méchancetés.

Le blond me poussa dans la salle, s'excusant pour notre retard en disant qu'il avait eu besoin de s'arrêter pour souffler en venant.

La prof, une femme d'une cinquantaine d'années avec de longs cheveux bruns lâcha une grimace et nous demanda d'aller nous asseoir au fond pour ne pas déranger la classe.

Je l'installa aux côtés du glaçon humain sans prêter attention au cours.

Une seule chose habitait mes pensées. C'était quoi ça?