31.2: Voilà ce que je vois en toi:

PDV Thomas

Il passait comme si de rien n'était. Foi de Thomas Edison, il n'allait pas s'en tirer aussi facilement. Alors pour la seconde fois en 24 heures, je me saisit de l'épaule de Newt pour le faire se retourner. Je ne supportais pas qu'il m'ignore alors que moi je ne faisais que penser à lui.

Ses yeux noirs se posèrent sur moi et j'eu l'impression étrange de passer au scanner. Il sembla avoir un dixième de seconde d'hésitation puis un sourire penaud apparût sur son visage. Sa main droite passa derrière sa tête, il avait l'air clairement embarrassé.

N:-Oh excuses moi Thomas, je ne t'avais pas vu, je pensais que tu étais déjà en bas... J'allais justement te rejoindre !

La colère que j'avais ressentie à son égard quelques secondes auparavant avait été totalement chassée par son air heureux. Je le trouvais bien trop mignon pour lui en vouloir longtemps.

Ma main se trouvait toujours sur son épaule alors il la prit doucement et m'entraîna vers la cour. Nous marchions, ses doigts entremêlés aux miens. Je me sentais curieusement à la fois bien et mal à l'aise. Les battements de mon cœur étaient rapides mais mes pensées claires comme de l'eau de roche.

Nous sommes finalement sortis du bâtiment. Au lieu de me lâcher, Newt resserra son emprise sur ma main avant de me faire un grand sourire.

N:-Je ne voudrais pas te perdre à nouveau.

Les frissons qui parcouraient mon corps n'étaient pas naturels. Nous avions beau être en octobre, il ne faisait pas froid. J'avais même pour ainsi dire, assez chaud. Ce qui me perturbait dans les mots de mon vis à vis, était que ceux-ci ne m'étaient pas complétement désignés. C'était comme si il voulait parler à quelqu'un d'autre à travers moi. Faire passer un message à l'univers.

C'était incroyablement touchant. Mais le temps passant, je ne pouvais pas me permettre de l'employer à admirer le blond. Il me fallait passer à l'action. Alors je le regardais dans les yeux et pris ma voix spéciale maman, vous savez, celle-là même que vous prenez pour demander quelque chose à vos parents !

T:-Newtie ? Est-ce que tu savais que Alby faisait une soirée chez lui samedi soir ?

Pendant un instant mon interlocuteur sembla gêné par son surnom, puis il sourit en coin, comme si il voyait parfaitement où je voulais en venir.

N:-Un peu que je  le sais, je l'aide à tout organiser !

J'étais légèrement surpris. Pourtant il était évident que je n'étais pas la seule personne que Newt connaissait dans ce lycée. Je ne m'étais pourtant pas attendu à du grand standing comme celui-ci. Alby était le type populaire par excellence. Enfin, son groupe d'amis correspondait d'une façon très fidèle aux clichés des gens cools dans une série américaine.

T:-Oh! Ça m'a l'air sympa ! Il m'a invité, ça ne te dérange pas que je viennes?

N:-Mais bien sûr que non, Tommy! Si il t'a proposé de venir, c'est qu'il a confiance en toi. Et moi j'ai confiance en lui.

Je ne savais pas vraiment que penser de cet aveu... Ce n'était pas franchement positif, mais je ne pouvais pas le prendre mal. Donc j'ai fait comme si il ne s'était strictement rien passé. Pendant que je réfléchissais, le blondinet avait commencé à caresser la main qu'il avait entre les siennes. Action qui avait considérablement ralentit ma réflexion.

T:-Hum d'accord. Ce que je te propose, si tu es partant, c'est qu'on se retrouve à cette fête, et que tu repartes dormir avec moi.

Devant les grands yeux de Newt, je compris que je m'étais mal exprimé. Inévitablement je me mit à bafouiller à mes joues suivirent le mouvement en se teintant de pourpre.

T:-Enfin, je veux dire, je veux pas que tu dormes dans mon lit! Je veux que tu viennes dans ma chambre !

Ses sourcils se relevèrent d'incompréhension. Foutu soucis d'élocution !

T:-Pas que je ne te veuilles pas dans mes draps contre moi, t'es attirant, mais je veux simplement, euh, ducoup tu sera plus près le lendemain ! Pour travailler, ensemble ! Fin comme dans les films ! Nan justement, pas comme dans les films ! Comme en vrai, ouais voilà ! Ça t'évitera d'être bourré, et de te faire renverser par une voiture ! Parce que la mort c'est con, et je tiens à toi! Après tu vois ce que tu veux mais après il faut se reposer à mes côtés ! Mais c'est pas obligatoire !

J'avais pu suivre le fil de ses pensées sur son visage. Elles allaient de l'agacement à la confusion la plus profonde en passant par un fou rire mal camouflé.

N:-En bref, tu me proposes de venir dormir chez toi après la sauterie chez Alby pour que nous puissions travailler ensemble le lendemain, c'est ça?

Heureusement que mon Newt était intelligent, sinon j'aurais été dans un sacré pétrin. Je soupirais de soulagement. Ça avait été moins compliqué que prévu.

T:-Oui, tu as tout compris.

Je reprenais mon souffle et essayais de faire de même avec mon calme. Les yeux de mon ami brillaient de compassion.

N:-C'est dur pour toi de parler quand tu es stressé?

T:-Tu ne peux pas savoir à quel point...

Il semblait réfléchir quelques secondes avant de continuer, toujours ma main dans les siennes. Ses doigts fins massaient les miens avec une douceur incomparable. Un vrai régal pour mes muscles constamment tendus.

N:-Le mieux, c'est de lâcher prise. Laisse les choses se faire. Ne cherche pas à tout contrôler. Plus tu résistera, plus le sort s'acharnera sur toi.

Mon camarade inspira.

N:-Crois moi, c'est la meilleure chose à faire.

Je l'ai écouté, comme captivé par ses paroles. Il savait de quoi il parlait. Son sujet l'imprégnait jusqu'à la moelle. Newt me confiait en toute simplicité une partie du calvaire de sa vie.

T:-Merci pour tes conseils. Je ferai tout pour les suivre.

Un air triste passa sur son visage. Il le masqua vite par un sourire entousiasthe.

N:-Donc pour samedi soir je dors chez toi dans tes bras, c'est ça?

Oh le traître, il m'avait pris par surprise. Je déglutit bruyamment. Mon blond adressa un clin d'œil malicieux.

N:-N'oublies pas...

T:-Euh hum, ahem..tu fais ce que tu veux, je m'en fiche, après tout ce n'est pas moi qui vais décider d'avec qui tu partages mon lit! Quoi que, si un peu...

Je m'étais encore ridiculisé. Mais le sourire fin de mon interlocuteur me mit du baume au cœur. Il ne semblait clairement pas en tenir rigueur.

N:-Il n'y a pas que ton niveau en anglais qu'il va falloir améliorer.

Je ne me suis même pas senti vexé par sa remarque. Car je savais pertinemment qu'il avait raison. Je n'avais pas une répartie cinglante comme Minho.

T:-Euhm passons..je voulais te demander si je pouvais me mettre à côté de toi en histoire géographie dans une heure ?

Newt semblait ravi. Il se rapprocha un peu plus de moi et me pris dans ses bras alors que la cloche tintait.

N:-Mais bien sûr que oui Tommy, ça ne me dérange pas du tout !

Je ne voyais pas vraiment comment réagir, la meilleure option restait cependant pour moi de répondre à son câlin. Les fins de récréation étaient devenues des moments de tendresse entre ce blond tactile et moi.

**Ellipse de la fin des cours et du trajet de retour à pieds**

Ah enfin chez moi! Ma matinée s'était vraiment bien déroulée. Il ne me restait que trois pizza à commander pour que ma journée soit parfaite! Le plus dur serait sûrement d'attendre que mon père rentre de son travail sans dévorer tout notre repas à moi tout seul.

Une fois la commande passée, je m'installai dans le canapé et allumait la télé. Malheureusement, il n'y avait que des émissions à peine bonnes à lobotomiser un légume. Donc je l'ai éteinte. Je n'avais pas envie de me transformer en zombie. Mais j'avais un remède contre la bétise apportée par ce type de média. J'ai nommé: un bon bouquin. Je me remit confortablement dans mon fauteuil préféré et entamait ma lecture.

Je soupirais d'aise. Quelle bonne journée !

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