Chapitre 1 : Une nouvelle déchirante

Vue de Giyu

  Assis sur le fauteuil en cuir amoché par le chat du patron de la petite boîte dans laquelle je travaillais qui a pris un plaisir fou à y laisser des traces de griffes, j'ai poussé un long soupir en remarquant la pluie qui tombait à grosses gouttes, dehors, laissant des traces sur la fenêtre de mon bureau. J'étais seul, comme toujours, à rester après les heures de travail habituelles de mes collègues juste pour avoir eu la mauvaise idée d'accepter de faire des heures supplémentaires non payées juste pour essayer de sauver l'entreprise, soit disant parce que j'étais un des meilleurs éléments alors qu'on ne me donnait jamais de reconnaissance en retour.

-Je vais encore rentré trempé pour la troisième fois de la semaine, c'est quoi cet été de merde... ai-je maugréé avant de me tourner de nouveau vers l'écran allumé de mon ordinateur.

  Il devait peut-être être vingt-et-une heures, et tous mes collègues étaient déjà partis depuis au moins deux ou trois heures, deux ou trois heures de solitude dans ce grand bâtiment qui abritait une petite entreprise émergente instable et où le salaire de chaque employé pouvait changer chaque mois. Pourquoi ai-je choisi cette petite boîte de merde ? Parce que je ne me voyais pas reprendre la tête de l'entreprise familiale, mes parents m'ont en d'abord voulu, mais je ne me voyais pas avoir tant de responsabilités sur les épaules étant donné que la boîte avait explosé tous les records en seulement deux ans.

  Alors oui, j'ai peut-être choisi un travail de merde, mais au début, au tout début de la boîte dans laquelle je bosse, "New Air Horizons", une agence de voyage située dans la banlieue de Tokyo, il y avait un autre de mes amis qui bossait avec moi, Sabito, mais il a dû partir pour des raisons qui m'arrachent encore le coeur et qui me donnent encore plus envie de le haïr pour m'avoir trahi comme ça.

  J'ai poussé un énième soupir, regardant ces tableaux incompréhensibles qui s'étendaient devant moi. Je ne comprenais plus rien, comme si toutes mes études de commerce n'avaient en réalité servi à rien depuis tout ce temps. Mais nan, j'étais juste fatiguée, je n'avais pas vu le temps passé, il était déjà vingt-deux heures, c'est pourquoi il faisait si sombre dehors et à l'intérieur, un peu rassurant tout de même.

  Je me suis alors levé, j'ai rangé mon ordinateur dans ma pochette que j'ai elle rangée dans mon sac-à-dos, j'ai enfilé mon manteau sans capuche (évidemment, sinon ce n'est pas drôle), et j'ai fermé le bâtiment derrière moi avant de courir jusqu'à sous le préau relié au parking où étaient en journée disposées toutes les voitures de mes collègues, ou les vélos des quelques écolos malgré le fait que nous soyons une agence de voyage et que les avions étaient loin d'être un moyen écologique de se déplacer, et puis il y avait ma sublime moto.

  Je me souviens encore de la crise cardiaque qu'a failli avoir ma mère quand je lui ai annoncé que je voulais me déplacer en moto plus tard, elle a cru que j'étais en crise d'adolescence parce que je n'avais que quinze ans ce jour-là, mais il s'est avéré que cette passion est restée jusqu'à aujourd'hui, dix ans plus tard. Pourquoi ? Je n'en avais aucune idée. A vrai dire, j'avais toujours adoré la moto, j'enviais les motards qui passaient à fond la caisse à côté des voitures dans un bruit certes assourdissant, peut-être était-ce aussi un peu pour faire mon beau gosse, mais bon, ce n'était pas la raison principale.

  J'ai enfilé mon casque, et, alors que je m'apprêtais à monter sur ma moto et à rentrer chez moi, mon téléphone a vibré contre ma cuisse, à travers mon jean. Alors j'ai retiré mon casque et j'ai regardé le numéro, un numéro inconnu à mes yeux. En général, j'ignorais tous les numéros inconnus, de peur de me faire déranger par de la publicité, mais là, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j'avais le pressentiment que je devais répondre, j'ai alors porté le portable à mon oreille tout en énonçant : "Allô ?".

  La voix grave de l'individu qui m'a répondu m'était totalement inconnue.

-Je peux vous aider ? ai-je marmonné, ou peut-être que vous vous êtes trompé de numéro ? Je suis désolé, je ne vous reconnais pas là, tout de suite, et je...

-Vous êtes bien Giyu Tomioka, c'est ça ? m'a coupé l'homme à l'autre bout du fil d'un air grave.

  J'ai hoché la tête, avant de me rendre compte qu'il ne pouvait pas le voir, donc j'ai lâché un petit "oui" affirmatif dans un souffle, inquiété par sa voix grave et qui ne présageait pas vraiment une bonne nouvelle.

-Monsieur, je ne vais pas tourner autour du pot, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer... a continué l'homme. Je suis secrétaire aux urgences psychiatriques de l'hôpital de Tokyo...

-Je... Qu'est-ce qu'il se passe ? ai-je murmuré dans un souffle, mes doigts crispés autour du combiné. Est-ce que je dois me rendre sur place ?

-Monsieur Tomioka, je... Je suis vraiment désolé, nous avons fait tout ce que nous avons pu mais... Vos parents ont eu un grave accident de voiture vers les alentours de vingt heures, alors qu'ils semblaient vouloir rentrer chez eux et... Ils sont morts sous le choc. 

  J'ai écarquillé les yeux, mon coeur venait de se serrer dans ma poitrine, m'empêchant presque de respirer. J'ai eu toutes les peines du monde à ne pas me laisser aller devant cet homme, même s'il ne pouvait pas me voir.

-Nous avons tenté de les réanimer, en vain... a continué le secrétaire, je suis désolé, je vous présente toutes mes condoléances et je m'excuse également du temps que j'ai pris pour vous appeler, j'ai d'abord contacté votre grande soeur Tsutako qui est sur place et...

-J'arrive tout de suite, l'ai-je coupé avant de décrocher.

  J'ai rangé à la va-vite mon téléphone dans la poche de mon manteau avant de me jeter à moitié sur ma moto tout en démarrant le moteur dans la foulée. Je m'en foutais de griller des feux rouges, même s'il n'y avait pas vraiment de circulation à ce moment-là, surtout que j'empruntais toujours des petites ruelles pour rentrer plus rapidement chez moi.

  Après un trajet fort en adrénaline, où chaque seconde me permettait de me rapprocher de mes parents défunts et en même serrer mon coeur encore sous le choc de la nouvelle, ou peut-être que je ne réalisais pas encore ce qui était en train de m'arriver. J'ai à moitié garé ma moto, j'ai presque jeté mon casque dessus sans prendre le soin de le poser délicatement car je me dirigeais déjà au pas de course vers les urgences de l'hôpital de Tokyo.

  Je n'ai pas trouvé le secrétaire, mais, dans le couloir, assise sur une chaise, se mouchant et les larmes coulant le long de ses belles joues teintées de rose, il y avait ma grande soeur, Tsutako, dévastée par la nouvelle et qui avait été prévenue avant moi.

  J'ai poussé un soupir, et je me suis assis à côté d'elle, posant ma main sur la sienne pour lui indiquer ma présence. Elle n'a même pas sursauté, elle s'est contentée de lever la tête vers moi, et la voir pleurer m'a peut-être encore plus dévasté que l'annonce de la mort de mes parents.

-Je viens de les voir... a alors chuchoté ma grande soeur d'une voix à peine audible, ils ne respirent plus... 

-Tsu, ça va aller... ai-je marmonné en lui passant une main dans ses beaux cheveux noirs.

-Je n'arrive pas à croire qu'ils ne sont plus de ce monde... a continué Tsutako. J'ai dû laisser mon mari et mon fils en plan pour foncer à l'hôpital et... Bon sang, c'est tellement... Tellement terrible, je m'en veux aussi...

-Pourquoi tu t'en veux ? me suis-je étonné, tu n'y es absolument pour rien, c'était un accident ! ai-je ensuite protesté.

-Je m'en veux de ne pas avoir été présente pour eux ces dernières années... a murmuré ma grande soeur avant de se moucher une fois de plus dans un mouchoir qui semblait déjà hors service depuis longtemps. Mais je leur en veux aussi à eux, de nous quitter comme ça, subitement, de ne pas avoir assez fait attention et de mourir aussi bêtement sans même nous avoir dit au revoir à nous, leurs enfants...

-C'était un accident... ai-je répété doucement en réprimant un soupir, il y a forcément eu d'autres morts, non ?

-Le médecin m'a expliqué qu'une voiture derrière leur a fait faire un accrochage sur au moins cinq voitures à la suite, puis ils sont tombés dans un faussé après qu'une moto ait essayé de les dépasser... Seuls quelques personnes sont vivantes, mais l'accident a été très meurtrier, m'a alors confié Tsutako. Il doit bien y avoir une dizaine de morts, nos parents en faisant partie, et seulement deux ou trois survivants qui sont tout de même gravement blessés... 

  Puis un petit silence s'est installé entre nous. Pas un silence gênant, un silence nécessaire pour qu'on analyse tous les deux la situation et qu'on réalise, même si pour moi tout cela semblait irréel à cet instant. Peut-être qu'en voyant mes parents, j'allais enfin prendre ce coup dans le ventre qui achevait en ce moment ma soeur, mais en étais-je seulement capable ?

  Alors que je me battais avec moi-même pour me lever et me rendre dans la chambre où mes parents après que Tsu me l'ait indiquée, un médecin en est sorti en même temps, la mine sombre et la voix grave quand il nous a annoncé : 

-Votre mère est décédée à 21 h 56 et votre père à 22 h 04... a-t-il marmonné, je vous présente toutes mes condoléances, Madame et Monsieur, nous avons fait tout ce que nous avons pu...

-Et nous vous remercions de votre travail, Docteur, ai-je alors répondu en me levant pour lui serrer la main, nous avons conscience que vous avez tout de même essayé.

  Le médecin a hoché la tête, semblant reconnaissant, comme si on ne lui disait pas ça assez souvent, et j'ai alors réalisé que son métier devait être dur, car ce n'était sûrement pas les premières personnes qu'il voyait en train de mourir.

-Est-ce que je peux entrer dans la chambre ? ai-je fini par demander après quelques secondes de silence.

-Il n'y a plus personne, vous pouvez aller leur dire au revoir, a confirmé le docteur en hochant la tête, avant de nous saluer d'un coup de tête et de s'éloigner dans le couloir.

  Je me suis alors tourné vers Tsutako qui me regardait déjà.

-Est-ce que tu veux bien m'accompagner ? lui ai-je alors demandé, presque comme un supplice. Je suis désolé de te demander ça, tu peux toujours refuser, mais je ne m'en sens pas capable seul et...

-C'est bon, m'a-t-elle coupé entre deux reniflements avant de se lever, je viens avec toi...

  J'ai simplement hoché la tête pour la remercier, avant de me tourner vers cette porte blanche, une porte qui pouvait sembler simple et banale, mais qui cachait derrière elle les cadavres de mes parents défunts. C'en était trop, en une seule soirée, mais je devais quand même leur dire au revoir, leur dire adieu, les remercier pour les parents géniaux qu'ils avaient été.

  Alors, après quelques secondes d'hésitation, j'ai fini par pousser cette putain de porte pour pénétrer dans la petite pièce qui sentait presque le renfermé, attendant que ma soeur passe devant moi pour la refermer derrière nous, de sorte à que nous soyons seuls, en famille, une dernière fois réunis.

  Je me suis avancé vers le lit où mes parents reposaient, leurs yeux avaient été fermés, les outils médicaux et tout le matériel avait été éteint autour d'eux, comme pour les laisser partir tranquillement, dans ses draps blancs, une dernière fois l'un contre l'autre. Je ne devais pas pleurer, devant ma soeur, devant eux, devant leurs âmes qui devaient déjà nous observer ou qui cherchaient désespérément un chemin vers le paradis. Non, je devais me retenir, ne pas craquer devant tout le monde, il fallait bien que quelqu'un prenne les choses en main, et il était évident que tout me reviendrait à moi, car, soudain, devant les corps inertes de mes parents, je semblais enfin comprendre qu'ils n'étaient plus là, que beaucoup de responsabilités allaient me tomber dessus d'un coup, en seulement une putain de nuit, à cause d'un putain de connard qui leur est rentré dedans, dans leur voiture.

-Pourquoi vous nous avez laissé comme ça ? a alors déclaré Tsutako, brisant le silence environnant, s'adressant clairement à nos géniteurs. Je sais que nous sommes adultes maintenant, mais ce n'est pas une raison pour nous abandonner... 

-Vous étiez si jeunes... ai-je ajouté en me rapprochant encore un peu plus, pour me retrouver au même niveau que ma soeur, presque collée au lit blanc d'hôpital, vous n'aviez que quarante-cinq ans... Vous aviez encore un bon bout de temps avant de mourir.

-Alors pourquoi mourir maintenant ?! s'est récriée Tsutako, ses larmes redoublant encore plus sur ses joues déjà trempées depuis longtemps, vous n'avez même pas essayé de vous battre pour nous, vos enfants ?! Nous savons tous les deux que nous sommes le fruit d'un amour de jeunesse, mais vous vous aimez depuis toujours, et... Putain, je ne sais même plus ce que je dis, je suis tellement en colère contre vous, de nous laisser comme ça maintenant...

-Je n'ai même pas eu le temps de vous dire au revoir, de vous revoir avant cet accident... ai-je alors marmonné, la mine sombre. Si j'avais su que mon monde s'arrêterait aujourd'hui, il y a tant de choses que je vous aurais dit, tant de choses que j'aurais fait rien que pour vous, parce que vous êtes sans doute les humains que j'aime le plus au monde, et que sans vous la vie n'a plus aucun sens, je vais désormais devoir me débrouiller, encore et encore, comme si je n'étais pas déjà assez fatigué de prendre soin de moi, comme si je n'étais pas déjà assez autonome... ai-je dit, lâchant tout ce que j'avais sur le coeur même si ça n'avait pas vraiment de cohérence.

  Un autre silence s'est installé, où chaque seconde était une lutte pour ne pas craquer, pour retenir mes larmes, parce que je ne devais pas craquer, je ne devais pas pleurer, je ne devais pas me laisser aller. Je ne voulais pas encore traverser une nouvelle période sombre de ma vie, je n'avais donc pas déjà assez souffert ? Non, je devais me prendre en main, prendre la situation en main, faire tout ce que je devais, c'était de mon devoir.

-Il y a tant de choses que j'aimerais vous dire... ai-je alors déclaré après quelques secondes de blanc, mais je n'y arrive pas, ça reste coincé dans ma gorge... Alors, je vais me contenter de vous dire au revoir, de vous dire qu'il y aura encore beaucoup d'années avant que nous nous retrouvions là-haut et que... Je vous aime.

-Au revoir, Papa et Maman, faites bonne route, cette fois... a alors terminé Tsutako avant d'enlacer ses doigts à ceux de la main froide de ma mère.

  Je me sentais tout bonnement incapable de toucher mes parents, comme si ces corps sans vie ne leur appartenaient plus, comme si ce n'étaient plus eux, parce que c'était le cas, même si c'était tout ce qui nous restait d'humain de mes parents. Mais je ne pouvais pas, c'en était presque repoussant, de les voir dans cet état, alors je me suis contenté de les observer, pendant que Tsutako déposait involontairement quelques larmes sur leur peau blanche et froide.

  Puis, après de longues secondes qui se sont transformées en minute de silence respectueux, nous nous sommes résolus à devoir quitter ce lieu avant que la tristesse et l'angoisse de cette petite pièce ne nous prennent encore plus.

  Dehors, j'ai dû laisser ma soeur rentrer chez elle même si j'étais un peu inquiet pour elle, en la voyant si dévasté. Avant de quitter l'hôpital, le médecin nous a prévenu que leur enterrement se déroulerait dans deux jours, et que tout était déjà en train d'être prévu par les spécialistes. Je les ai alors remerciés d'un hochement de tête pour avoir déjà pris l'initiative des démarches, puis je me suis tourné vers la porte coulissante des urgences de l'hôpital de Tokyo. Il pleuvait toujours, mais c'était comme si ce jour était orchestré depuis le début, la pluie n'étant que le décor de ce moment sinistre où je venais de perdre une des choses les plus chères à mon coeur.

  Je suis monté sur ma moto, et, sans me retourner, j'ai enfilé mon casque et j'ai démarré le moteur pour rentrer chez moi, sans même chercher à penser à ce qu'il venait de se passer en seulement une heure.






Quelques jours plus tard...

  Je n'ai pas pu faire de discours pendant l'enterrement de mes parents, je ne m'en sentais pas capable, j'étais déjà assez mal comme ça pour oser me rendre vulnérable devant le reste de ma famille venue exprès pour assister au triste évènement. Tsutako n'a pas voulu s'en charger non plus, alors nous avons engagé un expert dans le métier, qui nous avait écrit un discours très fort et chargé en émotions avec notre aide et nos conseils sur la vie respective de nos deux parents, ainsi que sur leur amour et ce que cela avait engendré, donc nous, Tsutako et moi.

  Après l'enterrement, toute notre famille, plutôt proche (comme nos grands-parents), comme lointaine, genre qu'on avait vu trois fois dans notre vie (les grands cousins ou je ne sais pas qui encore) est venue nous présenter leurs condoléances, comme quoi ils étaient désolés, comme si ce n'était pas déjà assez pour moi à supporter. Je sais qu'ils voulaient bien faire, mais pour moi, c'était comme si ils enfonçaient le couteau au fin fond de la plaie, ça faisait horriblement mal.

  Puis, comme nous avions prévu après l'enterrement, Tsutako et moi sommes rentrés, mais chez elle, où son mari et son fils nous attendaient et avaient préparé le repas pour nous, même si je n'avais pas vraiment faim après tout ce qui venait de se passer en seulement quelques jours. Cela me semblait bien loin, l'époque où je mangeais encore par plaisir.

-Giyu, nous devons discuter... a alors marmonné ma grande soeur alors que nous nous asseyions tous les deux à table tandis que mon beau-frère et mon neveu partaient jouer dans le jardin pour nous laisser de l'intimité. Papa et Maman sont morts, alors... Il nous reste la question de l'entreprise familiale...

  Je l'avais senti venir, mais je me suis contenté de hocher la tête, attendant la suite.

-Giyu, tu sais bien que la tradition et leur dernière volonté serait sûrement que l'un de nous deux reprenne les rênes de leur entreprise... a continué ma grande soeur, semblant presque mal à l'aise même si je savais très bien ce qu'elle allait me demander.

-Tu veux que je devienne le nouveau patron de la "Swift Corporation", c'est ça ? l'ai-je alors coupée dans un monologue qui s'annonçait long et ennuyeux. Je, je ne sais pas...

-Je suis vraiment désolée, Giyu, mais... Mon fils n'a que trois ans, et tu sais très bien que je suis enceinte de mon deuxième enfant, je ne vais pas pouvoir gérer ma vie de famille et une entreprise aussi important en même temps, surtout que le commerce, ce n'est pas du tout mon domaine... Et cela impliquerait aussi que je quitte mon boulot actuel, que j'adore et...

-C'est bon Tsu, pas besoin de te justifier, l'ai-je alors rassurée en lui prenant alors la main pour la serrer dans la mienne, je comprends ce que tu vis et je suis conscient que je suis le plus approprié à ce poste... De toute façon, vu comment mon boulot actuel me traite, je n'allais pas tarder à leur balancer ma démission à la gueule...

-Mais... Est-ce que ça ne risque pas d'en faire trop d'un coup pour toi ? s'est alors inquiétée ma grande soeur, les sourcils froncés, perplexe.

-Je vais bien devoir m'y faire... ai-je alors soupiré, cette entreprise, c'était absolument tout pour mes parents et pour Papi et Mamie, je ne peux pas tous laisser tomber d'un coup, surtout que les vieux sont déjà à la retraite et que je ne veux pas que ce soit un de ces bons à rien d'employés qui devient le patron... Et puis, j'ai de l'expérience dans le domaine, j'ai beau être encore jeune, je ne suis pas si con que ça, tu sais...

  Un petit silence s'est installé entre nous, alors que nous observions avec limite du dégoût ce que contenaient nos assiettes.

-Je me sens juste tellement coupable de t'imposer ça alors que c'est moi la grande soeur et donc théoriquement celle qui devrait s'occuper de ça et... a-t-elle commencé.

-Non, Tsu, par pitié, tu n'as pas à te sentir comme ça ! l'ai-je implorée, je vais m'en occuper, je suis le plus apte à m'en occuper, et je ne vais pas te forcer à quitter ton boulot pour ça si je peux le faire moi-même... ai-je essayé du mieux que je peux de la rassurer. Tu dois te concentrer pour l'instant sur la famille que tu es en train de fonder, d'accord ?

  Sûrement le trop-plein d'émotions de ces derniers jours ressortait car des larmes commençaient à perler le long de ses joues, et je n'ai pas pu m'empêcher de lui adresser un sourire du mieux que je pouvais, même si cela pouvait sonner un peu faux.

  Tsutako a fini par hocher la tête, essayant au mieux de contenir ses larmes mais n'y arrivant pas, elle s'est contentée de me regarder avec ses yeux tout mouillés.

-Mergi Giyu... a-t-elle chuchoté du bout de ses lèvres.

  Et devant ce repas qui refroidissait avec nos larmes de tristesse mêlée à de la confusion, j'ai fait une des plus grandes promesses de ma vie, voire la plus grande, la plus contraignante, et celle qui changera la cours de mon existence.






Hey mes chers lecteurs adorés !

Eh oui, c'est le retour des petits mots à chaque fin de chapitre, parce que je dois vous avouer que ça m'avait vachement manqué, en fait... Pour "Le Séjour à la Campagne", c'est que je l'avais déjà écrit sur Google Docs et que c'était clairement du copier-coller, et que j'avais un peu la flemme d'inviter 58 petits mots différents pour chaque fin de chapitre. Et pour les autres histoires, je ne sais pas, je pensais que ça faisait plus sérieux sans petit mot à la fin, mais finalement c'est plus moi quand je le fais, alors voilà, c'est le retour !

Enfin bref, j'espère que ce début d'une fanfiction qui me trotte dans la tête depuis un bon petit bout de temps vous a plu, sachant que j'écris plusieurs fanfictions en même temps, je ne peux rien promettre sur la fréquence de mes publications sur celle-ci, mais je dirais environ une fois par semaine, et je fixerai peut-être une date précise (un jour et une heure) pour chaque nouveau chapitre. De toute façon, on verra plus tard !

Allez, on se retrouve très bientôt pour de nouvelles histoires mes crevettes, et merci pour les vues qui augmentent chaque jour, vous ne savez pas à quel point ça me fait plaisir et que ça me donne la force de continuer !

Je vous adore, ne changez pas !

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