7.
Il fit semblant d'être surpris de me voir.
- Toi ici ? Me demanda-t-il d'une voix trop aiguë, Quelle coïncidence.
J'avalai ma salive. Mon petit doigt me disait que ce n'était sans doute pas une coïncidence.
- Fais pas cette tête, je vais pas te manger, ajouta-t-il en s'avançant un petit plus.
L'ambiance devint tout d'un coup plus inquiétante. Les lumières perdirent de leur intensité et un courant glacial souffla sous mes vêtements. Il baissa les yeux vers moi.
Je reculai, rampant difficilement en arrière. Je ne voulais pas qu'il s'approche.
Il s'accroupit devant moi, sans doute pour mettre nos yeux au même niveau. Ses pupilles aussi profondes que la nuit brillaient. Et elles étaient fixées dans les mienne.
Lentement il leva la main. Je me figeai complètement. Il allait me buter.
Mais il ne fit rien de plus que me passer sa paume super froide sur la joue, tout doucement.
Un frisson remonta le long de mon dos.
Je n'aimais pas ce mec. Et j'aurais sans doute préféré qu'il me bute.
Il dû sentir un changement dans mon attitude parce qu'il se stoppa dans son mouvement, sa paume toujours contre ma joue. Et puis ses yeux se dilatèrent légèrement et il pencha la tête, comme pour dévisager un gosse.
- Tu ne m'aimes pas ? Souffla-t-il.
Mais il était cinglé le mec ou quoi ? On s'était parlé deux fois dans notre vie et dans l'une des deux il avait promis de me buter, dans quel univers pensait-il que je l'apprécierais ?
- Bah non.
Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres. Ses dents dangereusement pointues apparurent dans un flash.
Peut être que j'aurais pas dû courir si vite, j'aurais dû laisser sa chance à Doyoung.
- C'est tellement dommage, murmura-t-il.
Non pas tant que ça hein.
Sa main se retira de ma joue, et je me détendis un tout petit peu. Mais pas beaucoup non plus.
Et puis il détourna son regard. Dieu merci.
- J'hésite, me fit-il, Je sais pas si je te vide de ton sang maintenant ou si je t'emmène avec moi pour en profiter goutte par goutte.
Mes lèvres se pincèrent. Elle était où la troisième option ?
- Qu'est ce que tu en pense ? Me demanda-t-il en replantant ses yeux dans les miens.
- Je pense qu'on devrait tous rentrer chez nous et se reposer et ne plus jamais se revoir.
Il eut un mini rire.
- Ou sinon, j'en profite un peu maintenant et puis je t'emmène quand même, juste parce que t'es drôle.
Ah bah non.
Mais visiblement si, parce qu'il se jeta sur moi. Je hurlai, tentant de le dégager de là. Je réussis à lui envoyer un coup de pied dans l'estomac avant qu'il ne s'installe sur le bas de mon torse.
Toujours en hurlant, je lui envoyai quelques gifles à la figure, mais il finit par se lasser bien vite, puisqu'il me choppa les poignet pour me les maintenir au dessus de la tête. D'une seule main en plus, c'était assez impressionnant.
Je plaçai encore quelques cris avant de me fatiguer, parce que ça marchait pas, et à la place me contentai de le fixer, essoufflée.
Il avait l'air un petit peu énervé que je lui ait foutu des baffes.
Peut être que j'aurais dû m'abstenir.
Il se passa quelques secondes où Seong-Hwa ne fit rien d'autre que me fixer, et où je tentai mollement de me dégager. Il me tenait si fort que je sentais que ça allait faire des bleus.
Mais bon , comme j'allais bientôt mourir, peu importe si j'avais des bleus ou pas.
La situation était critique.
Et puis il se pencha doucement vers moi et j'oubliai de respirer. Sa bouche frôla mon oreille.
Mon corps tout entier se figea. Tout d'un coup, il faisait très froid. Je me mis à claquer des dents.
- Je vais te tuer aussi longtemps que l'éternité me le permet, murmura-t-il, si bas que je crus ne pas l'avoir entendu du tout.
J'avalai bruyamment ma salive.
Je sentis mes yeux s'humidifier. Je les fermais instinctivement. Je ne voyais pas comment j'allais m'en sortir.
La prochaine fois, j'éviterai de me mettre dans les pattes du roi des vampires.
- Suji ! Hurla une voix.
Mes yeux s'ouvrirent brusquement. Park Seong-Hwa leva la tête juste à temps pour voir la converse de Kim Sunwoo s'écraser sur son nez.
La scène se passa au ralenti. Je vis l'impact de la chaussure avec le visage du roi des vampires et Kim Sunwoo qui me survolait presque, un peu comme un superman un peu plus beau gosse qui jouait dans la pire équipe de football américain qui avait jamais existé.
Et puis Park Seong-Hwa vint s'écraser au bout de la ruelle et le capitaine de l'équipe de football américain atterri devant moi, me tournant le dos.
Ma respiration reprit son cours normal.
Qu'est ce que je l'aimais ce Kim Sunwoo.
Il se retourna vers moi, son regard inquiet vissé dans le mien.
- Tout va bien ?
J'hochai de la tête, mais mon regard dévia vers Park Seong-Hwa qui s'était relevé derrière et qui avait profité de la distraction de Sunwoo pour se jeter sur lui.
Je voulu lui crier de faire attention, mais je n'en eus pas le temps.
Sunwoo attrapa la tête du roi des vampires avec une seule main, le stoppant net dans son avancée. Et il n'avait même pas tourné la tête.
Je clignai lentement des yeux.
Quoi ?
Park Seong-Hwa tenta de le griffer, en gesticulant piteusement, mais ça n'eut pas grand effet. Il faisait beaucoup moins peur qu'il y a cinq minute.
Kim Sunwoo le lâcha et il vint s'écraser par terre.
Le roi des vampires n'osa même pas se relever. Il se contenta de fixer d'un regard noir le capitaine de l'équipe de football. Son nez était en train de pisser le sang mais il n'avait pas l'air de s'en faire plus que ça.
- Qu'est ce que tu fous Seong-Hwa ? Tu rallies les vieux vampires à ta cause ? Est ce que t'essaye de créer une guerre ?
Le roi des vampires se permit un ricanement. La mâchoire de Kim Sunwoo se contracta.
- Je te dirais rien.
Le capitaine de l'équipe de football se rapprocha de l'autre. Et puis, il s'accroupit, me rappelant la scène s'il y a quelques instants. J'avais été dans la position de Seong-Hwa. Je n'aimais pas ça. Il ne devait pas beaucoup aimer non plus.
- Tu finiras bien par le faire, siffla Sunwoo.
L'autre avala sa salive.
Sunwoo pencha la tête. Je ne voyais pas son visage, il me tournait le dos, mais Park Seong-Hwa dû lire quelque chose dans son regard parce qu'il perdit quelques teintes de peau. Et déjà qu'il était pas très bronzé...
Il fronça les sourcils.
- Tu le regretteras.
Et puis il disparut. Comme ça. Pouf.
Ma bouche s'ouvrît légèrement. Il devait avoir suivi des cours de magiciens quand il était petit parce que c'était très convaincant.
Sunwoo se retourna vers moi, toujours accroupi.
- Tu peux marcher ?
Est ce que ça voulait dire qu'il me porterait si je ne pouvais pas ?
J'étais tenté de répondre non dans ce cas là.
- Bien sûr que oui qu'elle peut marcher, elle a rien du tout, siffla une voix au fond de la ruelle.
Je levai les yeux au ciel. Je n'avais même pas besoin de me retourner pour voir qui c'était, il n'y avait qu'une seule personne aussi agaçante dans cette ville.
Sunwoo lui envoya un regard désapprobateur.
- Elle a rien du tout parce que je suis arrivé à temps, moi, rétorqua-t-il en m'aidant à me relever, son regard toujours fixé sur Doyoung.
Je me tournai vers l'autre pour voir sa réaction. Et elle ne fut pas décevante. Il écarquilla d'abord des yeux, fronça les sourcils, puis il fit la moue et il finit par lever un doigt accusateur sur moi.
- Elle s'est barrée en courant ! Et elle court vite.
Sunwoo parut se rendre compte de son erreur parce qu'il se tourna vers moi, cette fois-ci avec un air sévère sur le visage.
Je détournai le regard.
- Pourquoi tu t'es barrée ? Me demanda-t-il quand même.
- Parce qu'elle est insupportable, suggéra Doyoung, qui s'était rapproché de nous.
Haha trop drôle.
- Parce que je crois pas à vos conneries de vampires, marmonnai-je dans ma barbe, mon regard toujours fixé sur un point dans la ruelle.
- C'est le pompon, râla Doyoung.
Est ce que quelqu'un pourrait le buter ?
- Alors que tu viens de te faire attaquer et qu'il a disparut tout d'un coup ? Demanda Sunwoo, incrédule.
J'haussai des épaules. Si on s'en donnait les moyens, on pouvait très bien se faire passer pour une bande de vampire. Il suffisait d'avoir un minimum de talent en tant que magicien, ce qu'ils avaient, visiblement.
Sunwoo ne répondit rien. Il se contenta d'ouvrir et de fermer la bouche comme un poisson hors de l'eau.
Je ne comprenais pas pourquoi il avait l'air si choqué. J'avais deviné que c'était une supercherie, pas la peine de pousser le truc jusqu'à faire semblant d'être abasourdi.
Mon regard dévia vers Doyoung. Doyoung qui avait disparu de là où il était il a quelques secondes.
Bah il est où-
Des dents s'enfoncèrent dans mon cou. Je hurlai de douleur.
Sunwoo écarquilla les yeux.
Je sentis du sang couler le long de mon cou. J'allais m'évanouir. Mes yeux papillonnaient, je voyais flou. J'avais si mal que je ne tenais pas debout. Mes jambes me lâchèrent mais des bras me tenaient fermement en place.
La douleur affluait en vague, chaque pic plus douloureux l'un que l'autre.
Qu'est ce que c'était que ces bêtises.
Ma vision se noircit, mais j'eus le temps d'apercevoir la personne qui venait juste de croquer dans mon cou comme dans un maïs.
Doyoung.
Trou du cul.
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