"𝐶𝑎𝑢𝑠𝑒 𝑏𝑎𝑏𝑦 𝑡𝘩𝑒𝑟𝑒 𝑎𝑖𝑛'𝑡 𝑛𝑜 𝑚𝑜𝑢𝑛𝑡𝑎𝑖𝑛 𝘩𝑖𝑔𝘩 𝑒𝑛𝑜𝑢𝑔𝘩
𝐴𝑖𝑛'𝑡 𝑛𝑜 𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒𝑦 𝑙𝑜𝑤 𝑒𝑛𝑜𝑢𝑔𝘩
𝐴𝑖𝑛'𝑡 𝑛𝑜 𝑟𝑖𝑣𝑒𝑟 𝑤𝑖𝑑𝑒 𝑒𝑛𝑜𝑢𝑔𝘩
𝑇𝑜 𝑘𝑒𝑒𝑝 𝑚𝑒 𝑓𝑟𝑜𝑚 𝑔𝑒𝑡𝑡𝑖𝑛𝑔 𝑡𝑜 𝑦𝑜𝑢"
- Marvin Gaye
Dans son laboratoire, Tony Stark s'agitait en tous sens tandis que Peter l'observait, un peu perdu face à la situation. Depuis la veille au soir, ils épluchaient les dossiers des deux scientifiques qui avaient effectué les expériences qui avaient donné ses pouvoirs à Harper. Si Tony n'avait de cesse de voyager entre son bureau, ses ordinateurs et ses machines, Peter, quant à lui, restait assis à même le sol, des dizaines de documents étalés devant lui. Il avait bu plusieurs tasses de café et dormi quelques heures, ce qui était un temps considérable si l'on comparait son sommeil à celui de Tony... Le père d'Harper ne s'était assoupi que vingt minutes et s'était remis au travail de plus belle, dès son réveil. La molécule qui avait fait muter l'ADN d'Harper se révélait extrêmement complexe et simple à la fois. Au fil de leurs découvertes, ils comprirent qu'Helen avait non seulement énormément souffert durant ces prétendus traitement, mais aussi qu'ils avaient radicalement modifié la constitution de l'organisme d'Harper.
- Je n'y comprends rien, avait soupiré Peter, quelques heures plus tôt. Je veux dire, c'est simple, mais...comment a-t-elle survécu à ça ?
- L'être humain est principalement constitué de carbone, expliqua Tony. Or, le carbone compose aussi le charbon. Le charbon est un combustible. Toute source d'énergie telle que le feu a besoin d'oxygène et... Pour faire simple, ils ont mis le feu à l'utérus d'Helen Grey.
C'était si tiré par les cheveux que même Tony avait du mal à y croire. Lorsqu'ils avaient passé ces dossiers en revue la première fois, personne ne s'était attardé sur la procédure mais plutôt sur ses effets. Maintenant qu'il comprenait comment sa fille avait acquis ce don, il doutait d'avoir toujours envie de le lui rendre.
- En embrasant le liquide amniotique où se trouvait Harper, dans l'utérus de sa mère biologique, ils ont littéralement mis le feu au fœtus et, miraculeusement... Elle a survécu. Je ne vois que ça.
Peter était de plus en plus découragé. Comment diable avait-elle bien pu encaisser un tel choc thermique sans en être profondément et physiquement atteinte ? Le jeune homme voyageait désormais entre les pages à une vitesse folle, déterminé à trouver la solution. Il tomba sur autre chose, pourtant, un rapport qui lui glaça le sang. Il n'était pas très long ; il s'agissait de simples observations manuscrites.
"𝓛𝓪 𝓶𝓮̀𝓻𝓮 𝓭𝓾 𝓼𝓾𝓳𝓮𝓽 𝓪 𝓫𝓮𝓵 𝓮𝓽 𝓫𝓲𝓮𝓷 𝓻𝓮𝓬̧𝓾 𝓵𝓮 𝓬𝓸𝓶𝓹𝓸𝓼𝓮́ ; 𝓼𝓮𝓼 𝓬𝓸𝓷𝓼𝓽𝓪𝓷𝓽𝓮𝓼 𝓸𝓷𝓽 𝓮́𝓽𝓮́ 𝓼𝓾𝓲𝓿𝓲𝓮𝓼 𝓽𝓸𝓾𝓽 𝓪𝓾 𝓵𝓸𝓷𝓰 𝓭𝓮 𝓵'𝓮𝔁𝓹𝓮́𝓻𝓲𝓮𝓷𝓬𝓮 𝓮𝓽 𝓿𝓸𝓲𝓬𝓲 𝓬𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓷𝓸𝓾𝓼 𝓮𝓷 𝓻𝓮𝓽𝓲𝓻𝓸𝓷𝓼.
𝟏. 𝓛𝓪 𝓶𝓮̀𝓻𝓮 𝓭𝓾 𝓼𝓾𝓳𝓮𝓽 𝓪 𝓮́𝓽𝓮́ 𝓪𝓽𝓽𝓮𝓲𝓷𝓽𝓮 𝓪𝓾 𝓷𝓲𝓿𝓮𝓪𝓾 𝓭𝓾 𝓿𝓮𝓷𝓽𝓻𝓮 : 𝓫𝓻𝓾̂𝓵𝓾𝓻𝓮𝓼 𝓪𝓾 𝓽𝓻𝓸𝓲𝓼𝓲𝓮̀𝓶𝓮 𝓭𝓮𝓰𝓻𝓮́.
𝟐. 𝓢𝓸𝓷 𝓻𝔂𝓽𝓱𝓶𝓮 𝓬𝓪𝓻𝓭𝓲𝓪𝓺𝓾𝓮 𝓪 𝓫𝓪𝓲𝓼𝓼𝓮́ 𝓮𝓷 𝓭𝓮𝓼𝓼𝓸𝓾𝓼 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓵𝓲𝓶𝓲𝓽𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓷𝓸𝓾𝓼 𝓷𝓸𝓾𝓼 𝓮́𝓽𝓲𝓸𝓷𝓼 𝓯𝓲𝔁𝓮́𝓮. 𝓝𝓸𝓾𝓼 𝓪𝓿𝓸𝓷𝓼 𝓹𝓸𝓾𝓻𝓼𝓾𝓲𝓿𝓲 𝓷𝓸𝓽𝓻𝓮 𝓽𝓻𝓪𝓿𝓪𝓲𝓵 𝓪̀ 𝓼𝓪 𝓭𝓮𝓶𝓪𝓷𝓭𝓮.
𝟑. 𝓛𝓮 𝓯œ𝓽𝓾𝓼, 𝓼𝓾𝓲𝓿𝓲 𝓹𝓪𝓻 𝓮́𝓬𝓱𝓸𝓰𝓻𝓪𝓹𝓱𝓲𝓮, 𝓪 𝓮́𝓽𝓮́ 𝓪𝓯𝓯𝓮𝓬𝓽𝓮́ 𝓮́𝓰𝓪𝓵𝓮𝓶𝓮𝓷𝓽. 𝓘𝓵 𝓪 𝓶𝓸𝓷𝓽𝓻𝓮́ 𝓭𝓮𝓼 𝓼𝓲𝓰𝓷𝓮𝓼 𝓭𝓮 𝓭𝓸𝓾𝓵𝓮𝓾𝓻𝓼 (𝓼𝓹𝓪𝓼𝓶𝓮𝓼, 𝓽𝓻𝓮𝓶𝓫𝓵𝓮𝓶𝓮𝓷𝓽) 𝓶𝓪𝓲𝓼 𝓷𝓸𝓽𝓻𝓮 𝓼𝓹𝓮́𝓬𝓲𝓪𝓵𝓲𝓼𝓽𝓮 𝓷𝓸𝓾𝓼 𝓪𝓼𝓼𝓾𝓻𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓵'𝓮𝓷𝓯𝓪𝓷𝓽 𝓷𝓮 𝓰𝓪𝓻𝓭𝓮𝓻𝓪 𝓪𝓾𝓬𝓾𝓷𝓮 𝓼𝓮́𝓺𝓾𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓹𝓱𝔂𝓼𝓲𝓺𝓾𝓮 𝓭𝓮 𝓬𝓮𝓬𝓲. 𝓛𝓪 𝓶𝓮̀𝓻𝓮 𝓼𝓮𝓶𝓫𝓵𝓮 𝓪𝓿𝓸𝓲𝓻 𝓪𝓫𝓼𝓸𝓻𝓫𝓮́ 𝓵𝓮 𝓬𝓱𝓸𝓬 𝓪̀ 𝓼𝓪 𝓹𝓵𝓪𝓬𝓮."
Bouleversé, Peter montra le document à Tony qui, au fil de sa lecture, afficha une mince de plus en plus concernée. Il se passa les mains sur le visage et secoua la tête.
- C'est sa mère biologique qui l'a empêchée de succomber à cette...expérience, remarqua Tony. Cette fois, elle est seule pour encaisser le choc. Peter, je ne crois pas que...
- On ne peux pas faire ça, murmura-t-il. N'est-ce pas ? Ça la tuerait.
L'homme en face de lui hocha lentement la tête : ils étaient de retour à la case départ, sans le moindre remède à la situation d'Harper. Dépité, Peter quitta le laboratoire : il fallait qu'il sorte de là et voir Harper était la seule chose qu'il voulait faire. Elle ne répondait jamais mais lui parler était toujours quelque chose qui le soulageait. Il arriva enfin dans le couloir où se trouvait sa chambre et, devant sa porte, il tomba nez à nez avec Pepper, le corps secoué de sanglots.
- Madame Potts ? appela-t-il d'une voix peu assurée.
Elle attendit un moment avant de se retourner.
- Peter ! Je ne t'avais pas entendu arriver.
- Désolé. Est-ce que...ça va ?
Il sentit qu'elle le détaillait du regard : cette femme s'inquiétait pour tout le monde, bien plus que pour elle-même. Il ne comptait pas le nombre de fois où sa main s'était posée sur son épaule lorsqu'il sortait de la chambre d'Harper où tout simplement quand il s'autorisait à pleurer.
- Oui, oui, c'est juste...je viens d'aller la voir. Tu veux y aller, peut-être ?
- C'est là que j'allais, mais si vous avez besoin de rester plus longtemps, je...
- Non, non, ne t'inquiète pas, je vais...je vais aller chercher à boire, de toute façon. Rosie sera contente d'avoir de la compagnie.
Elle lui adressa un sourire avant de partir et il comprit instantanément que le cœur n'y était pas. Il la regarda s'éloigner avant de rentrer dans cette pièce aussi immobile que l'adolescente qui s'y trouvait. Il resta appuyé contre le chambranle de la porte pendant un moment, incapable d'avancer plus loin. Alertée par le bruit de ses pas, Rosie avait levé la tête et agitait sa queue, en attente d'affection. Attendri, le garçon s'avança et caressa affectueusement la tête de l'animal. Le chiot lui lécha la main et il ne put s'empêcher de sourire tout en prenant la place que Pepper venait tout juste de quitter. Il posa sa main libre sur l'avant-bras de sa petite amie et, du bout des doigts, y traça des cercles. Il entrelaça leurs doigts avant de prendre la parole.
- Je suis désolé, Harper, vraiment, commença-t-il. On croyait avoir la solution et... On a foiré. J'ai foiré. Je n'ai même pas été capable de...de t'aider et...désolé.
Il renifla, sentant déjà les larmes lui monter aux yeux. La boule de poils blottie contre son bras poussa un gémissement inquisiteur auquel Peter répondit en tapotant doucement son dos.
- Toi, tu as réussi à ramener Tony et moi, je ne suis même pas foutu de te sortir de là. Si tu savais à quel point je m'en veux. Quand je t'ai rencontrée, je...j'ai su. J'ai su que je ne serais jamais à la hauteur. Tu es si...déterminée, courageuse et forte, je... Et pourtant, tu me supportes. J'ignore comment mais tu me supportes. Tu as toujours été là sans jamais fléchir et...je ne suis pas prêt à te voir partir, Harper. Vraiment pas. Je te l'ai déjà dit mais...tu as réveillé quelque chose en moi, tu sais. J'étais seul dans mon coin, avec Ned et personne ne faisait vraiment attention à nous. Et puis on a eu ce projet, en cours et...tu m'as remarqué moi, Peter Parker, et pas le gamin qui s'est retrouvé à se battre contre Captain America un peu malgré lui. Tu as vu celui qui était juste comme tous les autres élèves. En vérité, je commence sérieusement à me demander ce que tu voyais en moi, Harper. C'est vrai, quoi, je ne suis même pas capable de...
Il ferma les yeux et serra les dents. Sa mâchoire se contractait au point de lui faire mal et des larmes chaudes et salées coulaient sur ses joues. Il posa sa tête sur le bord du lit et la releva aussitôt. Les doigts d'Harper s'étaient resserrés sur les siens. Il regarda immédiatement les doigts de la jeune fille : ils étaient aussi inertes qu'avant. Il aurait pourtant juré... Un simple réflexe, peut-être ? Il l'ignorait. Il passa en revue tous les moments qu'ils avaient partagés, tout ce qu'ils avaient traversé... Il n'était pas prêt à la laisser partir.
Penchée au-dessus de son bureau, les cheveux relevés en un chignon désordonné, Harper se débattait avec son devoir de chimie. Peter arriva dans sa chambre au moment où elle posait plutôt violemment son crayon devant elle en soufflant bruyamment. Il passa ses bras autour d'elle, s'inclinant pour l'embrasser sur la tempe.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- C'est ce truc sur les substances ignifuges, là... Papa ne veut pas que je demande un coup de main à Friday. Il dit que je dois me débrouiller.
- Et si tu laissais un peu ça de côté ?
- Je dois le rendre dans deux jours, Peter, il faut que...
- Fais une pause.
Sa voix était basse et ses lèvres, très proches de son cou. Il y déposa quelques baisers et Harper ferma les yeux. Peter sentit ses épaules se détendre sous ses doigts et, le sourire aux lèvres, il l'invita à se lever. Il attrapa le téléphone de la jeune fille et lança son application musicale en mode "aléatoire" avant de l'attirer contre elle. Elle leva les yeux au ciel et nicha son visage dans son cou tandis que les mains de Peter glissaient sur sa taille.
- On peut savoir ce que tu fais ? demanda-t-elle, la voix dépourvue de presque toute trace de tension.
- Je t'aide à décompresser. Plutôt sympa, non ?
- Hm...
La petite enceinte portable d'Harper diffusait cette magnifique version de Stand by me, interprétée par Ben E. King. Une chanson assez équivoque, c'était le moins qu'on puisse dire. Lentement, Peter en était venu à bercer la jeune fille dans un élégant mouvement de balancier, ses bras toujours sur ses hanches. Harper sortit de sa cachette et colla leurs fronts.
- Alors, ce n'est pas agréable, ça ? lança-t-il tandis que les violons de 1961 entamaient leur harmonie enchanteresse.
- Je dois dire que tu t'en sors pas trop mal, plaisanta Harper. Non, je rigole. C'est parfait. Beaucoup plus intéressant que ce stupide devoir et ces équations à la noix.
- Je suis toujours aussi surpris par tes goûts musicaux, pour être honnête.
- Vraiment ? D'accord, c'est vieux, mais...c'est beau, non ?
- Très beau. Très belles paroles.
En plongeant son regard dans celui d'Harper, Peter épingla ce moment comme celui où il comprit qu'ils ne se laisseraient jamais tomber : ils s'aimaient trop pour ça. Comment pouvait-on se lier si fort à une personne ? S'aimer était comme une de leurs caractéristiques intrinsèques, comme si cela avait toujours fait partie d'eux. Peter avait complété le vide dans la vie d'Harper et vice versa. Ils réduisirent le court espace qui subsistait entre eux et s'embrassèrent comme deux adolescents tout à fait innocents. C'était un baiser d'amour pur qui leur prodiguait un sentiment de plénitude unique au monde. Irremplaçables. Voilà ce qu'ils étaient, l'un pour l'autre.
Plus de larmes roulaient sur les joues de Peter, si c'était possible. Ce souvenir raviva trop de choses en lui, trop de sensations qu'il enfouissait depuis six longs mois, dans le seul but de se protéger. Combien d'êtres chers devrait-il encore perdre ainsi ?
- Je ne vais pas m'arrêter de chercher, Harper, sois-en sûre. C'est juste qu'en ce moment, garder espoir devient de plus en plus difficile. Je t'aime et je serais prêt à tout pour te faire revenir mais...t'infliger ça, c'est inconcevable. Ça te brûlerait à un degré que je préfère ne pas imaginer et...
Quelque chose fit mouche dans son esprit, une lueur, un souvenir, un mot.
- Ignifuge, murmura-t-il, comme pour lui-même. Tu faisais un travail sur les substances ignifuges... Il faut que j'y aille.
Il embrassa son front très rapidement avant de sortir en trombe de la pièce. Il réfléchissait tellement qu'on aurait presque pu entendre les rouages de son cerveau tourner, les pièces du puzzle s'imbriquer. À vive allure, il traversa l'énorme bâtiment une nouvelle fois, en sens inverse. Lorsqu'il déboula dans le laboratoire de Tony, ce dernier leva des yeux fatigués et interrogateurs.
- Monsieur Stark ? Je crois que j'ai la solution.
***
Et voilà, c'est enfin le tour de Peter ! Ça vous a plu ? J'espère que vous aimez ! N'hésitez pas à voter et à commenter pour me donner votre avis que, comme d'habitude, j'attends avec impatience.
- Céline
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