Chapitre seize

"𝑊𝑖𝑡𝘩 𝑜𝑢𝑟 𝑏𝑎𝑐𝑘𝑠 𝑡𝑜 𝑡𝘩𝑒 𝑤𝑎𝑙𝑙, 𝑡𝘩𝑒 𝑑𝑎𝑟𝑘𝑛𝑒𝑠𝑠 𝑤𝑜𝑢𝑙𝑑 𝑓𝑎𝑙𝑙
𝑊𝑒 𝑛𝑒𝑣𝑒𝑟 𝑞𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑡𝘩𝑜𝑢𝑔𝘩𝑡 𝑤𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑙𝑑 𝑙𝑜𝑠𝑒 𝑖𝑡 𝑎𝑙𝑙"
- Imagine Dragons

  Le retour d'Harper à New York fut plutôt mouvementé. C'était à peine si le jet avait eu le temps d'atterrir quand Pepper Potts se précipita vers la rampe de débarquement pour accueillir sa fille. En remarquant son air épuisé, elle l'emmena immédiatement à l'intérieur.

  - Il faut que j'aille...

  - Minute, papillon. D'abord, tu te reposes.

  Les mots de sa mère, bien que fermes, étaient empreints de toute la tendresse et l'inquiétude qu'elle avait éprouvées pendant son absence. Peter et Harley eurent bien du mal à passer une minute avec elle, après ça.

  - Comment tu te sens ? lui demanda Pepper après l'avoir emmitouflée dans une couverture et nourrie d'un repas digne d'un roi.

  - Mieux, en fait. J'ai moins mal à la tête mais...je sens que je ne pourrai pas le garder ici longtemps, dit-elle en désignant son bras, toujours aussi lumineux. Il faut qu'on se dépêche.

  Pepper comprenait tout à fait l'empressement de sa fille et pourtant, elle revenait d'un très long vol qui l'avait probablement épuisée au même titre que son voyage dans l'espace. Elle insista.

  - Repose-toi au moins quelques heures, s'il te plaît.

  - C'est d'accord, répondit Harper en baillant. Seulement...est-ce que Peter peut rester ?

  Sa mère laissa échapper un rire attendri.

  - Bien sûr. Il y a juste quelqu'un qui voudrait te dire bonjour, avant.

  - Harper !

  La voix enfantine et enthousiaste de Morgan retentit dans la pièce et la petite grimpa sur le canapé pour se blottir contre sa grande sœur.

  - Tu m'as beaucoup manqué, murmura la rouquine.

  - Pourquoi ton bras brille ?

  La jeune femme échangea un regard avec sa mère : Pepper secoua doucement la tête. Mieux valait ne pas révéler la présence de l'âme de Tony à Morgan. Elle ne comprendrait probablement pas et puis, si ça ne fonctionnait pas...

  - C'est la nouvelle mode. Tu n'aimes pas ?

  - Non, pas trop. On dirait un de ces trucs que papa avait tout le temps, au sous-sol.

  Harper offrit un sourire à la petite. Pepper, elle, les laissa toutes les deux. Il fallait qu'elle prenne l'air. La possibilité de voir Tony à nouveau semblait de plus en plus proche, atteignable, et elle s'en voulait de s'en réjouir autant. Elle aimait Tony de tout son cœur ; elle n'avait pas pour autant envie de voir sa propre fille souffrir autant pour la cause. Peter, lui aussi troublé, la croisa avant de rentrer auprès de sa petite amie.

  - Elle a demandé à ce que tu restes avec elle, l'informa Pepper. C'est la seule façon dont j'ai pu la convaincre de rester se reposer un peu.

  - Oh. Eh bien, je ferais mieux d'y aller, alors.

  - Attends.

  Le garçon fit vote face, étonné.

  - Je dois te remercier, avant.

  - P-pourquoi ?

  - Je sais qu'Harper était déterminée à aller jusqu'au bout, affirma-t-elle. Je sais aussi que si tu n'avais pas été là... Elle n'en aurait pas eu la force. Je vois comment elle est, quand tu es là. Et je dois te remercier de mettre un sourire sur le visage de notre fille.

  - Vous savez, c'est...ce n'est rien, vraiment.

  -Tu sais comme moi que ce n'est pas rien. Tony, il...il voyait beaucoup de potentiel, en toi. Tu es bien plus que son apprenti-héros, tu sais.

  Ils regardèrent tous les deux le sol, pendant un instant. En effet, faire sourire Harper n'avait pas été chose simple, ces derniers temps. De plus, Peter avait encore du mal à comprendre pourquoi Stark s'était intéressé à lui, au départ. Avait-il vraiment vu quelque chose en lui, le petit garçon du Queens ? Il esquissa un sourire gêné avant d'enfin rejoindre Harper, dans le salon, une des nombreuses pièces communes que partageaient certains Avengers.

  - Hey, Parker.

  Il manqua de sursauter lorsque Bucky l'interpela ainsi, au détour d'un couloir. Il fallait dire que le Soldat de l'Hiver ne devait pas vraiment le porter dans son cœur, après les évènements de Berlin. Mal à l'aise, Peter le salua d'un signe de tête.

  - Harper est dans le salon, vu que c'est elle que tu cherches, je suppose.

  - Je, euh...ouais. Merci.

  Contre toute attente, Bucky laissa échapper un léger rire. Il trouvait ce garçon tellement maladroit qu'il se demandait comment il avait bien pu faire pour arriver jusque là. Pourtant, c'était à ce garçon maladroit qu'Harper avait décidé de s'accrocher et ça, Bucky devait bien reconnaître que c'était une de ses meilleures décisions.

  - Je suppose que son père t'avait déjà dit tout ça et je vais me permettre de le dire encore une fois, commença-t-il, les bras croisés sur sa poitrine. Harper est une des personnes les plus merveilleuses qui existent et je suis sûr que si tu lui fais du mal, un jour ou l'autre, elle n'aura aucun mal à se défendre elle-même. Mais bon, il est toujours bon de savoir que je suis derrière elle, moi aussi.

  - Oui, bien sûr, mais je...

  Peter était à la limite des sueurs froides. Pourquoi s'acharner sur lui de la sorte ? Il ne ferait jamais de mal à Harper, du moins, pas intentionnellement. Il ne comprit définitivement plus rien à la situation quand Bucky éclata de rire en lui tapotant l'épaule.

  - C'est bon, gamin, je plaisante. Je sais que tu ne ferais pas de mal à Harper. File, elle t'attend.

  Complètement déboussolé, Peter secoua la tête avant de rejoindre Harper (pour de bon, cette fois). Le visage de la rouquine, bien que fatigué, s'illumina instantanément à l'arrivée de son petit ami. Elle était en train de discuter avec Morgan et elle aussi semblait heureuse de voir le jeune Parker. Elle se précipita vers lui et enroula ses petits bras autour de ses jambes.

  - Vous êtes enfin tous les deux à la maison ! Vous allez rester, cette fois ?

  - Bien sûr.

  Avec un sourire, Peter ébouriffa les cheveux de l'enfant puis s'installa à côté d'Harper. Il passa un bras autour de ses épaules, déposa un baiser sur ses lèvres et la laissa reposer sa tête sur son épaule. Morgan, très vite ennuyée, décida d'aller ennuyer Steve, quelque part dans le bâtiment. Harper, elle, se concentrait pour ne pas s'endormir.

  - Ta mère a raison, tu devrais te reposer.

  - Seulement si tu restes ici.

  - Je ne bougerai pas.

  Un soupir de soulagement se fit entendre et Harper se blottit un peu plus contre lui. Des tas de pensées confuses tourbillonnaient dans l'esprit de la jeune fille et elle n'était pas sûre qu'elles lui appartiennent toutes. L'âme de Tony semblait cohabiter avec la sienne et les effets de cette colocation n'étaient pas très agréables. Toutefois, elle trouva la force de dire ce qu'elle s'était répété mentalement pendant des jours.

  - Je ne me suis jamais excusée, dit-elle à voix basse.

  - Hein ?

   - Je...je te dois des excuses. Pour ce que j'ai fait. Je n'aurais jamais dû t'exclure de ce voyage comme je l'ai fait et je suis désolée. Je comprendrais que tu m'en veuilles, évidemment, mais tu dois me croire quand je te dis que je pensais vraiment qu'une séparation serait bien, pour nous. Je pensais vraiment...

  - Harper, c'est bon, arrête, l'interrompit Peter, l'air nerveux. Tu n'as pas à t'excuser, vraiment, c'est... Je comprends. Tu croyais bien faire.

  - Oui, mais ça t'a fait du mal, et jamais je ne voudrais te faire du mal parce que...parce que je t'aime et je m'en veux énormément.

  Lorsqu'il remarqua qu'elle pleurait, il passa tout de suite son deuxième bras autour d'elle pour la bercer lentement sur le canapé.

  - Merci, murmura-t-elle. Merci d'être venu à Paris et en Norvège et... Peter, sans toi, je serais peut-être...je n'ai aucune idée d'où j'en serais si tu n'étais pas là. Tu es plus ou moins la seule chose constante qui me reste.

  Peter était sincèrement ému au point d'en perdre ses mots. Au lieu de répondre quelque chose de long et de maladroit, il aida Harper à s'allonger et s'installa derrière elle, son bras autour de sa taille, sa main sur son ventre et son front contre le haut de son dos. Il la serra doucement contre lui, espérant qu'un geste suffirait.

  - Je t'aime, chuchota-t-il après quelques minutes d'un silence paisible.

  Il n'eut pas de réponse, et pour cause : Harper dormait.

***

  À son réveil, Harper fut accueillie par un Peter endormi et une Pepper très affairée. Le premier se réveilla en sursaut lorsqu'elle tenta de se retourner le plus lentement possible ; la seconde préparait leur retour à la maison. Après tout, il était grand temps qu'Harper accomplisse sa mission.

  - Bien dormi ? demanda-t-elle à Peter qui la regarda avec des yeux rouges de sommeil.

  - Ouais, ouais.

  Il bâilla bruyamment et s'excusa tout de suite après. Harper, elle, se redressa et fut saisie par son mal de tête qui revenait à la charge. C'était comme un marteau qui frappait sur les parois de son crâne. "C'est bon, je vais te faire sortir de là bientôt," pensa-t-elle avec un peu d'amertume. Elle se leva doucement et rejoignit sa mère.

  - On part quand ?

  - Dès que tu seras prête. Happy est en bas et la voiture est prête.

  La jeune fille acquiesça et fila vite dans sa chambre pour se changer. Elle n'en pouvait plus de cette tenue : après tout, elle la portait depuis leur arrivée en Norvège... Elle revint quelques minutes plus tard, douchée et habillée, face à un Peter déjà un peu plus réveillé. Pepper, Morgan, Peter et Harper montèrent à bord de la voiture d'Happy Hoggan tandis qu'Harley reprenait le chemin du petit appartement que sa mère avait acheté à New York (il avait fallu la convaincre, mais ses arguments avaient finis par être entendus). Même s'ils tentaient de cacher leurs émotions, Harper voyait clair dans leur jeu : Happy avait les yeux rouges comme s'il avait pleuré et la lueur d'espoir dans son regard était à peine dissimulé ; Pepper regardait droit devant elle, ses yeux ne quittaient jamais la route, comme si ce stratagème l'empêchait de montrer son impatience. Morgan, quant à elle, ne comprenait pas pourquoi tout le monde était si tendu et continuait de raconter ses histoires ou bien d'insister pour jouer aux devinettes.

  - J'en ai une ! J'en ai une ! Qu'est-ce qui est rond, super bon, et le plat préféré de papa, Harper et moi ?

  Cette fois-ci, ce fut Happy qui donna la réponse sur le coup.

  - Les cheeseburgers ! s'exclama-t-il avec un sourire.

  Harper se laissa aller à rire tout en tapotant le crâne de la petite qui souriait, fière d'elle.

  - Dis, Harper, quand on sera à la maison, tu pourras m'apprendre à dessiner comme toi ?

  - Quoi ? Je...oui, bien sûr.

  Prise au dépourvu, Harper se surprit à être flattée par la question de sa sœur. Peter lui lança un sourire chaleureux et pendant un instant, la jeune fille se laissa envahir par le sentiment si caractéristique que procurait ce genre de moment passé avec les gens qu'on aime. Le reste du voyage se déroula dans la même ambiance et ce n'est qu'une fois arrivés à la maison des Stark, au bord du lac, que le silence se fit dans l'habitacle. Il faisait déjà noir, dehors, et Pepper emmena Morgan à l'intérieur. Une fois la petite en sécurité, Happy se proposa de rester avec elle pour que Pepper puisse rester auprès d'Harper.

  - Non, protesta l'adolescente. Maman, je...je n'ai aucune idée de la façon dont ça va se passer. Je préfèrerais que tu restes à l'intérieur...s'il te plaît.

  - Harper, je ne peux pas te laisser faire ça toute seule.

  - Mais tu ne peux pas non plus m'aider, maman. Tout se passera bien. Rentre. Morgan a besoin de toi.

  Après d'autres négociations, Pepper finit par rentrer auprès de sa plus jeune fille, laissant Peter seul avec Harper. Ensemble, ils marchèrent à travers les bois jusqu'au minuscule cimetière qui se trouvait là. La tombe de Tony était facile à repérer, même depuis l'entrée : c'était la seule qui était couverte de fleurs, preuve de la douleur causée par la perte tragique et encore bien trop récente du père de famille.

  - Tu es prête ?

  - Absolument pas, avoua-t-elle. Mais quand faut y aller...

  Il se dirigèrent vers la pierre tombale et Harper s'agenouilla sans même y penser. Elle laissa ses doigts glisser sur l'inscription gravée dans la pierre.

𝘾𝙞 𝙜î𝙩
𝘼𝙣𝙩𝙝𝙤𝙣𝙮 𝙀𝙙𝙬𝙖𝙧𝙙 𝙎𝙩𝙖𝙧𝙠
𝟭𝟵𝟳𝟬 - 𝟮𝟬𝟮𝟯
𝙋𝙚̀𝙧𝙚, 𝙚́𝙥𝙤𝙪𝙭 𝙚𝙩 𝙢𝙖𝙧𝙞 𝙖𝙞𝙢𝙚́

  Cette épitaphe était tellement classique... Il s'en serait moqué, très probablement. D'une main tremblante, elle sortit un bout de papier de la poche de sa veste. Elle le déplia précautionneusement et jeta un dernier regard à Peter, derrière elle. Il ne retenait pas ses larmes : être ici, sur sa tombe, rendait son décès bien trop réel. Elle n'irait pas jusqu'à dire que ce furent les larmes de Peter qui la poussèrent à aller jusqu'au bout, mais ce serait mentir de dire qu'elles ne lui avaient pas donné un pic de motivation plus que nécessaire. Elle avait les mains instables et sa voix tremblotait ; elle parvint tout de même à prononcer ces simples mots.

  - Je t'appelle, Nécromancienne, je t'appelle à l'aide. Quoi qu'il soit, je paierai le prix tant que tu ramènes cet homme à la vie.

  Elle attendit une, deux, dix secondes. Un bruit attira son attention : celui du tissu frottant contre l'herbe haute. La Nécromancienne était bien différente de la dernière fois : ses cheveux bruns étaient coupés au carré et sa robe vert bouteille avait des manches courtes, révélant ses bras couverts de cicatrices étranges. Harper ne posa pas de questions : elle se dit qu'il s'agissait probablement des séquelles de sa magie.

  - Où est-il ?

  - Qui ça ?

  - Le corps, enfin !

  - Là, répondit Harper en désignant la tombe du doigt.

  - Vous ne l'avez même pas sorti ? Vous ne me facilitez pas la tâche, vous deux.

  Visiblement exaspérée, elle agita quelques doigts et, d'un coup, le cercueil de Tony se retrouva sur le sol, devant eux. Harper se leva dans un sursaut et se réfugia contre Peter.

  - Vous n'allez pas l'ouvrir, hein ? s'inquiéta-t-elle. Il doit être...

  - Je ne l'ouvrirai pas, si c'est ce que tu souhaites. L'âme, donne-la moi.

  Secouée par sa frayeur grandissante, Harper tendit le bras devant elle, sous le clair de lune. Il faisait nuit noire et pourtant, on y voyait presque aussi bien qu'en journée grâce à la lumière lunaire. La sorcière laissa courir son doigt le long de l'avant-bras de la jeune fille.

  - Tu ne devrais pas avoir mal. Prête ?

  - Oui, mentit-elle.

  D'un geste expert et vif, la Nécromancienne frappa le bras de la rouquine et la sphère lumineuse qui y était entrée quelques heures plus tôt en ressortit, désormais prisonnière des doigts de cette femme. Tout en murmurant des mots incompréhensibles, elle s'approcha du cercueil et y fit entrer l'âme du défunt. Elle murmurait encore et encore et encore, toujours ces mêmes mots inintelligibles qui revenaient, comme une boucle enchantée, un cycle hypnotique... Elle cessa toute parole et tout mouvement.

  - Et maintenant ?

  Elle leva un doigt pour faire taire l'adolescente. Lentement, très lentement, un grattement se fit entendre. La sorcière retira les vis qui fermaient le cercueil sans même les toucher et sous les yeux ébahis des deux jeunes gens, le couvercle se souleva. Là, devant eux, toujours aussi beau dans son costume, l'air confus, Tony Stark les regardait sans comprendre. Il était de retour.

***
TONY'S BACK GUYS !!! J'espère que ce chapitre vous a plu et maintenant qu'Harper a ENFIN accompli sa mission, je tiens à vous avertir : son aventure est loin d'être terminée ! 😉 Quelques petites surprises l'attendent encore hehehe 😌 N'hésitez pas à voter et à commenter ! J'attends votre avis avec impatience. Des idées de ce que la suite réserve à notre jeune Stark ? Dites-moi tout !

- Céline

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