Chapitre dix-huit

"𝐴𝑛𝑑 𝑎𝑠 𝑡𝘩𝑒 𝑦𝑒𝑎𝑟𝑠 𝑔𝑜 𝑏𝑦
𝑂𝑢𝑟 𝑓𝑟𝑖𝑒𝑛𝑑𝑠𝘩𝑖𝑝 𝑤𝑖𝑙𝑙 𝑛𝑒𝑣𝑒𝑟 𝑑𝑖𝑒
𝑌𝑜𝑢'𝑟𝑒 𝑔𝑜𝑛𝑛𝑎 𝑠𝑒𝑒 𝑖𝑡'𝑠 𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠𝑡𝑖𝑛𝑦
𝑌𝑜𝑢'𝑣𝑒 𝑔𝑜𝑡 𝑎 𝑓𝑟𝑖𝑒𝑛𝑑 𝑖𝑛 𝑚𝑒"

-Six mois plus tard-

- Hey, Harpee, c'est moi.

L'hôpital ne pouvait plus rien faire pour Harper Stark et ça, tout le monde l'avait bien compris. Alors, on avait installé la jeune femme dans sa chambre, à New York. Tony et Pepper avaient décidé de revenir dans cette ville le temps de la convalescence d'Harper : ainsi, ils étaient plus près de tout ce dont ils pourraient avoir besoin. Harley, quant à lui, rendait visite à son amie dès qu'il en avait l'occasion.

- Je n'ai pas pu venir le week-end dernier, désolé.

Le garçon s'empara timidement de sa main comme d'un morceau de crystal. Elle semblait si fragile et vulnérable...ça ne lui ressemblait pas.

- Tu nous manques, tu sais ? Enfin, je suppose que tu es encore là, quelque part, mais... Putain, j'en sais rien.

La voir dans cet état aurait dû devenir de plus en plus facile et pourtant, six mois après le retour de Tony, Harley ne s'y faisait toujours pas. Certes, Harper avait ramené son père parmi eux, mais à quel prix ? Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, un corps relié à des machines...

- J'ai toujours voulu te dire merci, tu sais, pour ce que tu as fait... Mais c'est si difficile, Harper. Tu as ramené ton père et ça, c'est...incroyable. Tu nous l'as rendu mais c'est toi qu'on a... Je ne veux pas, je ne peux pas y croire, tu comprends ? Toi, toi, tu es...tu es toujours enjouée, souriante, prête à me lancer ces piques dont tu as le secret. Tu ne peux pas être...comme ça.

Il renifla bruyamment, alertant immédiatement le tout nouveau membre de la famille Stark qui vint se blottir contre la jambe de la jeune fille, sur le lit. Harley posa les yeux sur la boule de poils qui venait de se réveiller. Il sourit : Peter était vraiment prêt à tout pour aider Harper à s'en sortir, même aux gestes les plus désespérément romantiques qui soient.

- Regarde qui voilà... Fini de roupiller, Rosie ?

Il tapota la tête la jeune chienne avec douceur. Sa réaction fut immédiate : elle ouvrit la bouche et haleta de bonheur.

- C'est Peter qui l'a amenée ici, dit-il en désignant le jeune golden retriever. Il l'a appelée Rosie. J'aurais dû me douter que tu l'obligerais à regarder ce film.

Un gloussement sortit de sa gorge, sans grande conviction. Son amie lui manquait terriblement.

- Je me souviens encore du moment où tu me l'as montré. Enfin, c'était plutôt comme si tu me donnais des devoirs...

- Alors, tu l'as regardé ? lui demandait Harper, au téléphone.

- Oui, oui, je l'ai vu, répondit Harley tout en riant de son expression sérieuse, sur la vidéo.

Il la vit lever les yeux au ciel d'impatience.

- Alors, qu'est-ce que t'en as pensé ?

- C'était...bien.

- C'est tout ?

La rouquine semblait outrée par le manque d'enthousiasme de son meilleur ami. Dans sa chambre, appuyée contre le mur, elle s'apprêtait déjà à lui sortir tout un discours sur la beauté et le caractère exceptionnel de ce film.

- Que veux-tu que je dise d'autre ?

- Eh bien, déjà, tu aurais pu commencer par le casting ! Sérieusement, Lily Collins et Sam Claflin sont des acteurs bourrés de talent. Tu as vu comment, en un seul regard, tu comprends tout ce qui se passe dans l'esprit de Rosie ? C'était...

- C'est vrai qu'ils sont doués. Qu'aurais-je pu dire d'autre ?

Un sourire aux lèvres, Harley l'écouta parler de l'intrigue avec passion, de ses dialogues préférés ainsi que des scènes qu'elle avait trouvées particulièrement superbes.

- Et cette scène, sur le toit, quand Alex comprend...quand il comprend qu'elle avait réellement oublié ! Il réalise qu'il a passé sa vie à croire qu'elle ne voulait pas de lui alors que... Ils sont faits l'un pour l'autre, vraiment. C'était merveilleux.

- Qu'est-ce que tu trouves de si génial à ce film ? lui avait-il alors demandé.

- Je viens littéralement de t'exposer point par point les raisons pour lesquelles je l'adore.

- Non, je veux dire... Tu aurais pu donner ces mêmes compliments à des tas d'autres films, alors pourquoi celui-là ?

- Je n'en sais rien. C'est juste...il se finit bien, tu vois ? Les personnages traversent des tas de choses très difficiles et, à la fin, ils sont heureux. Pas de la manière dont ils auraient pensé l'être au départ, mais ils sont heureux. C'est un film plein d'espoir, tu ne trouves pas ?

Harley réfléchit un instant à ce qu'elle avait dit, des années plus tôt. Il ne connaissait personne qui ait toujours gardé l'espoir comme elle l'avait fait. Elle avait cru en ce pour quoi elle se battait, elle avait accomplit l'impossible sous les yeux de tous ceux qui n'y croyaient plus. Elle leur avait offert son dernier espoir et maintenant, c'était à eux d'espérer pour elle. Harley ne lâchait pas la main de la jeune fille, il s'en sentait incapable. Cela faisait six longs mois qu'elle se trouvait dans cet état et Tony ne semblait pas parvenir à trouver le moyen de la guérir. Il essayait, pourtant... Il y mettait toute son énergie. Harley allait se lever, rappelé à l'ordre par un texto de sa mère ("Essaie d'être à l'heure pour le dîner..."), quand une petite main se posa sur le dos de Rosie, devant lui.

  - Qu'est-ce que tu fais là, Morgan ? demanda-t-il à l'enfant, le plus doucement possible.

  - Maman demande si tu veux rester dîner avec nous. Peter mange avec nous aussi.

  - Je ne sais pas si...

  - S'il te plaît, insista Morgan. Ça fait longtemps que t'as pas mangé avec nous.

  Avec un soupir, Harley remarqua qu'elle avait raison. Chaque minute passée dans cet endroit le rendait plus triste encore, même six mois après le drame. Il accepta avec un sourire avant de prévenir sa mère, mettant en avant la volonté de la petite Morgan. Cette dernière resta là quelques secondes encore, comme fascinée par les tubes et les machines reliés à sa grande sœur.

  - Dis, tu crois que c'est à cause de sa magie qu'elle est comme ça ? s'interrogea l'enfant.

  - Hein ?

  - Papa m'a dit qu'une dame lui avait volé sa magie. C'est à cause de ça ?

  - Et bien, probablement, oui.

  - Alors pourquoi on ne la lui rend pas ?

  - Morgan, ce n'est pas si simple...

  - Mais si c'est parce qu'elle n'a plus de magie, il faut lui en remettre. Un peu comme dans les voitures !

  La petite afficha un sourire fasciné tout en observant Harper. Harley, quant à lui, prêta un peu plus d'attention aux paroles de la petite fille. Et si...? Non, c'était ridicule. De plus, il ne pouvait pas embêter Tony avec des théories enfantines qui ne l'avanceraient probablement à rien. Pourtant...

  - Tu sais quoi, Morgan ? Peut-être que ton idée n'est pas si mauvaise, après tout. Va près de ta mère, je suis sûre qu'elle t'attend pour dîner. Je serai là dans une minute.

  Dès que l'enfant fut hors de vue, Harley se précipita hors de la chambre, non sans avoir déposé un baiser sur la joue d'Harper au préalable. Tout en déboulant dans un couloir, il faillit percuter un Peter assez déboussolé. Cela faisait un moment qu'il n'avait plus vu l'adolescent et il ne put s'empêcher de remarquer les cernes sous ses yeux ainsi que la rougeur autour de ses pupilles.

  - Je peux savoir pourquoi tu es si pressé ?

  - C'est Morgan, elle m'a dit quelque chose et il faut que j'en parle à Tony, débita-t-il à toute vitesse. Viens avec moi. Comme ça, tu entendras en même temps que lui.

  Intrigué, Peter resta figé sur place encore un moment. S'apercevant qu'il ne le suivait pas, Harley se retourna pour lui lancer un regard insistant.

  - C'est a propos d'Harper.

  Ces quelques mots suffirent à sortir Peter de son immobilité. Il marcha à toute allure aux côtés d'Harley et lorsqu'ils arrivèrent dans le laboratoire du bâtiment, ils tombèrent face à face avec un Tony épuisé et maintenu debout par la seule force de la caféine et de Dieu sait quelle autre formule énergisante.

  - Qu'est-ce que vous faites là, vous deux ?

  La voix grave et rapide de Tony était encore un autre indicateur de sa détresse émotionnelle. Il ne trouvait pas de remède et cela le ruinait de l'intérieur.

  - Tout d'abord, le dîner est prêt. Ensuite, je crois que Morgan a peut-être trouvé la solution pour sauver Harper.

  Le regard de Tony s'éclaira immédiatement et pourtant, il préféra réfréner ce sentiment d'espoir qui l'envahissait.

  - Ce n'est qu'une enfant...

  - Oui, mais c'est votre enfant, Monsieur Stark. Et si elle est aussi intelligente que vous et Harper, ce dont je ne doute pas, alors...

  - C'est Tony, pas Monsieur Stark. Et comment ? Comment croit-elle qu'Harper se réveillera ?

  - Elle m'a fait remarquer que c'est la perte de son pouvoir qui a mis Harper dans cet état. Elle pense qu'il faudrait le lui rendre.

  Peter leva la tête aussitôt. Bien sûr !

  - Et si... M...Tony, vous avez conservé les dossiers, n'est-ce pas ? Ceux de ces hommes qui ont fait ces horribles expériences sur Harper ?

  - Oui, évidemment, je...

  - Alors, si on trouvait la molécule qui leur a permis d'arriver à ce résultat, peut-être que nous pourrions...

  - Ils ont mené ces expériences sur un fœtus, Peter ! s'emporta Tony, refusant de croire que la solution soit si simple, refusant un nouveau faux espoir.

  - Vous oubliez qu'Harper n'était pas la seule. Quand nous avons affronté Helen Grey, elle avait réussi à reproduire les mêmes résultats sur des adultes.

  - Écoutez, reprit Harley, venez manger. On pourra réfléchir à tout ça. On vous aidera !

  Lentement, Tony éteignit ses ordinateurs après avoir supprimé une énième piste qui n'avait pas abouti. Il acquiesça, plus pour lui-même que pour les deux garçons, et passa devant eux tout en leur donnant une tape affectueuse sur l'épaule.

  - J'ai vraiment des enfants merveilleux, murmura-t-il.

  Il s'installa en bout de table et, pour la première fois de la semaine, il mangea un repas complet. Pepper et Steve avaient cuisiné ensemble une des recettes que Peggy lui avait transmise. Elle les tenait de sa mère, bien sûr, Peggy n'ayant jamais été du genre à expérimenter dans le domaine culinaire. Elle préférait celui des armes et des arts martiaux. À table, Tony se surprit à sourire. Pour la première fois depuis des mois, une piste semblait plausible. Il redoubla d'attention à l'égard de Morgan.

  - Dis, Papa, est-ce que Harley t'a dit ce que je lui ai dit ?

  - Bien sûr qu'il me l'a dit, et tu sais quoi ?

  La petite secoua la tête de gauche à droite, un sourire à faire fondre les cœurs accroché aux lèvres.

  - Je pense que tu as eu une très bonne idée.

  Le sourire de Morgan s'élargit encore plus tandis qu'elle savourait son dessert, une crème glacée recouverte de chantilly. Une petite clochette métallique les avertit de l'arrivée de Rosie. Toutes les personnes présentes furent étonnées : le chiot ne quittait que rarement le lit d'Harper et quand il le faisait, c'était généralement pendant les repas. Rosie se laissa choir aux pieds de Peter qui la caressait du bout du pied. Il jeta un œil à l'assemblée. Pepper tenait la main de Tony tandis qu'il lui expliquait leur plan, à voix basse : des sourires pleins d'espoir naissaient sur leur visage. Harley, bien qu'encore accablé, semblait plus léger. Sam et Bucky étaient au beau milieu d'une discussion assez animée, à en juger par le mouvement de leurs bras : ces deux-là ne changeraient jamais... Steve, lui, tentait tant bien que mal de les calmer. Enfin, à côté de lui, Wanda mangeait en silence. Elle ne parlait pas beaucoup mais elle avait été tout aussi affectée par le coma d'Harper que toutes les personnes présentes. Après tout, elle avait beaucoup épaulé la jeune fille quand elle ne maîtrisait pas ses pouvoirs qui, désormais, l'avaient menée à cet état végétatif. En bout de table, Tony regarda tous ces gens : chacun d'eux tenait à sa fille presque autant que lui. Et pour une fois, il se disait qu'ils avaient peut-être une chance de la revoir.

***
Notre petit Harley me donne juste envie de lui faire un gros câlin actuellement ! Mais bon...c'est moi qui le fais souffrir comme ça alors, est-ce que j'ai le droit de m'en vouloir ? Paradoxal, tout ça ! 😅 Enfin...ça vous a plu ? Comme vous le voyez, Harper n'est pas encore tirée d'affaires... N'hésitez pas à voter et à commenter, j'attends votre avis et votre ressenti avec impatience !

- Céline

P.S. : Excusez la première photo : j'ai un peu craqué je crois.

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