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22 novembre 1923 - 11h27, Chambre 82 du Midland Hotel
- ...Tu me traites comme un pauvre chien errant !
- Arrête un peux Sylvia, tu veux ? Je sais où tu étais et je sais ce que tu as fais !
- C'est toi qui m'a fait mettre dans cet hôtel étrange ?
- Le Midland étrange ? Le caviar au petit déjeuner ne t'as pas donné trop de maux d'estomac j'espère ? Tu t'embourgeoise trop ! Alonso t'a mal habitué.
- Au contraire ! Bon, ne change pas de sujet ! Pourquoi j'ai dû subitement partir de chez toi et me réfugier ici ! Avec tous ces hommes aux alentours qui gardaient la porte...
Giorgia haussa un sourcils en plantant son regard d'émeraude dans le sien, prête à la faire stopper toutes ces jérémiades infantiles.
- ...Tous ces hommes, et celui qui est passé dans ton lit.
Prise de court, Sylvia se leva la bouche formant un O tout rond, prête a gober les mouches.
- Comment oses-tu !
Sur la chaise du petit salon de la suite, Giorgia décroisa ses jambes pour les croiser dans l'autre sens, montrant son agacement soudain.
- Je t'en pris ! Pas à moi ! Et si seulement ce n'était que ca !
- Qu'est ce que tu insinue ?!
Elle ne répondit rien a cette question mais son expression faciale réussit a faire comprendre Sylvia qui détourna le regard ses deux bras se braquant contre sa poitrine, résignée.
- OUI, oui ! J'ai parié ! Et alors, tout a l'air normal dans ce bureau de paris... Ca sent la cigarette, il n'y a que des hommes, des pintes séchées de la veille, ça cri.. Non, je n'ai pas trouvé ça extraordinaire. Je n'ai même pas croisé un membre du gang !
- C'est une nouvelle passion 'ce gang' uhm?
- Ne fais pas semblant ô toi, Gigi ! Je sais que tu les connais et qu'il se pourrait même que tu ais travailler avec eux. Tu aimes trop les mauvais garçons, toute la famille le disait.
- Je crois que tu devrais déjà regarder ou tu perds tes petites culottes avant de chercher la mienne, Sylvia.
- Oh bah bravo très chère !... C'est d'un chic!... Et puis d'abord qu'est ce que tu racontes ? Où ça ?! Et comment tu sais que c'est la mienne.
Qui fait encore broder ses sous-vêtements en 1923?! Je te rappelle qu'il m'est déjà arrivé de laver ton linge récemment. Soit maligne de temps en temps, ça ne fera de mal a personne Sylvia.
La déstabilisation était tout un art pour Giorgia, mais pas pour Sylvia qui s'épuisait face a elle. Machinalement, l'anglaise de souche tritura le bas ses cheveux, faisant quand pas aller-retour devant elle, ses pieds frôlant a chaque fois cette délicieuse moquette tendre.
- Mais.. bref je n'ai pas a me justifier c'est comme ça! Et puis je suis sure que c'était un gentils garçon.. D'ailleurs.. Je suis allée dans ce bureau de paris avec lui.. et un gars derrière son bureau avec une énorme moustache mal peignée décrivait une femme et si je ne savais pas que ca n'était que le hasard, j'aurai juré qu'il parlait de toi.
Sans bouger d'un centimètre, Giorgia leva simplement les yeux sur sa cousine.
- Tu crois.
- Mh. Une brune avec des yeux vert perçant.... un chapeau et un long manteau.
- Oublis tout ça ou je te jure la prochaine fois c'est pas dans un hôtel que tu iras mais dans un vieux couvent a l'autre bout du monde. Ou pire, je te renvois chez ton mari..
- Laisse moi savoir bon sang...! Tu travailles pour qui au juste ? L'état ? Churchill, non ? Je retournerais jouer demain. Je veux en savoir plus. Je ne suis pas venu ici pour me faire balader par ma propre cousine ! Et qui sait, peut-être que je suis aussi mêlé à toutes sortes de trafic !
- Très bien, on se voit pour la nouvelle année en Espagne alors ?
L'après-midi, Bureaux de la Shelby Compagny Limited.
La brune monta les marches du hall principal, ses talons créant une résonnance sur la pierre froide. Déterminée a trouver sa cible du jour, elle traversa les bureaux saluant parfois les visages familiers, puis finalement elle retroussa chemin, prenant un couloir qui menait a la partie des usines.
-...Eh vous êtes perdu ma p'tite dame ? ...
- ...Attention ça chauffe par ici...
Des sifflements et des compliments fusaient par-ci et la entre les étincelles des machines et la lumière rougeâtre de ce lieu peu respirable. D'un pas assuré, elle enjamba avec grâce et dextérité certaines tiges d'acier au sol, avant de retrouver le visage de celui qu'elle cherchait.
- Aston McDillan ?
- Oui ?
L'homme d'une trentaine d'année se tourna vers elle en remettant sa gavroche sur la tête après s'être essuyer la sueur sur son front avec le revers de sa main qui faisait refléter un anneaux d'or a son doigt.
- Quand on vous paye pour un travail, une mission.. Vous la respecté n'est-ce pas ? Vous êtes payé pour, je me trompe ?
- Hum.. Oui.. Mais j..
- Alors veuillez éviter de fourrer votre queue au cœur de la 'mission' si je puis dire. La protection d'individu n'inclus pas ce genre de pratique, il me semble.
Dans son dos, la silhouette de Thomas se dessinait peu a peu, son long manteau noir et sa cravate bordeaux sombre s'accordant parfaitement au cadre. Il regarda son employé et écouta la remontrance de Giorgia, quelques peu perplexe.
- Je vois.. bien, toutes mes excuses..
Le jeune Aston retourna a sa tache un peu plus loin évitant le regard glacé de son patron, tandis que Giorgia tourna ses talons, tombant face a lui.
- Giorgia.
- Thomas.
Un employé passa près de Giorgia et susurra des insanités près de son épaule en regardant avec envie sa silhouette éclairée par quelques flammes qui jaillissaient a cotés.
- Allons dans mon bureau.
La mâchoire crispé, il l'attrapa par le bras, saisissant celui avec plus de fermeté qu'il ne croyait faisant froncé les sourcils de la brune.
15h23, Bureau de Thomas Shelby.
- Bien, que se passe-t-il ?
A peine la porte du bureaux refermée qu'il faisait déjà les cents pas, une cigarette incandescente au bord des lèvres. Giorgia elle, retira ses gants et les rangea dans son sac avant de sortir son chéquier. Elle saisit le stylo personnel de Thomas ranger le côté du bureau et griffonna sur le petit calepin rectangulaire avant de signer en bas a droite 'G. Acosta Jimenez' dans de grands traits qui interpellèrent le britannique qui se tourna.
- Qu'est ce que vous faites, putain ?
Un fois le cheque détaché des autres elle le posa sur son agenda et retourna près son sac pour ranger son chéquier.
- Pour la suite du Midland.
- Ça n'est pas la peine.
- Bien, alors encaissez-le et donner une prime de Noel a vos employés, ou offrez des cadeaux a votre fils.
- Ou est votre cousine, désormais ?
- Sur un ferry. Au fait, la prochaine fois que vos hommes sont censés protéger quelqu'un pour vous, soyez plus vigilant sur votre choix.
Thomas hocha lentement la tête et prit conscience des faits. Elle lui adressa un sourire, puis reprit sa paire de gant dans la main et son sac dans l'autre.
- Ne refoutait plus les pieds dans l'usine. Vous perturbez mes hommes, leur travail est peu performant et la production est ralentis.
- Bien reçu.
- Arthur organise une réunion de famille ce soir, bureau de paris. 21 heures.
- Oh, dans ce cas, bonne réunion.
Disait-elle avant de poser sa main sur la poignée pour sortir.
- 21 heures.
Elle se retourna, trouvant un Thomas Shelby une main dans la poche de son pantalon de costume, son autre main déguisée par la fumée de cigarette.
- Je vous rappelle que le contrat n'a pas été rompu Gigi.
20h54, 45 Watery Lane - Le salon de Polly.
Dans l'ancien salon des Shelby, le feu crépitait sous un silence de plomb. La table en bois en merisier trônait au beau milieu de la pièce, décorée d'un napperon en dentelle jaunit, sur lequel était posé une tasse de thé fumante et sa soucoupe que Polly venait de préparer.
- Giorgia, tu veux du thé ?
- Merci Polly, je veux bien..
John mâchouillait encore inlassablement son cure-dent, son manteau noir lui tombant sur les épaules lui donnant cette impression d'écrasement pendant qu'il faisait les cents pas devant la table. Lorsque Polly revenait pres de la table, une autre tasse venait parfumée la petite pièce encore calme.
Giorgia elle, resta dans l'observation. Debout a droite du feu, jetant de temps a autres le regards sur Arthur a sa droite qui semblait être perdu dans ses pensées ces yeux clairs braqués sur une vieille latte de bois que John faisait grincer a chaque aller-retour.
- Tiens.
- Merci Pol'.
Finn fit enfin son apparition dans la pièce, sous le regards de ses frères qui désapprouvaient encore sa présence, ici.
- C'est bon Finn, merci d'être venu mais tu peux repartir.
Sans dire un mot il partit de l'autre côté de la pièce jusqu'à ce qu'il croise Thomas qui arrivait de l'autre côté.
- Finn ? Vient.
Arthur ne dit rien face a son frère, et prit place a la droite de Polly qui soufflait sur sa tasse de thé.
- Assied-toi John.
Sans un mot, il prit place a coté d'Arthur, pendant que Thomas restait dans l'encadrement de la porte, en orateur.
- John tu as tailladés Angel Changretta. Alors qu'Arthur t'avais dis de présenter tes excuses, et Polly de trouver un compromis. Tu as choisi de n'écouter ni Monsieur Excuse, ni Madame Compromis. Et maintenant Lucas Changretta a rapproché ses hommes de nous. Ils rodent dans les usines depuis cet après-midi, menaçant de passer a l'action rapidement.
Giorgia se servait de son recul sur la scène pour analyser chacun des membres autour de la table entre deux gorgées de thé.
- J'ai passé un putain d'accord avec Lucas Changretta. Tu es en train de tout foutre en l'air, John.
Polly poussa un long soupir, détournant le regard sur la gauche, les yeux posé sur la petite fenêtre donnant sur la rue assombrie par la nuit tombée.
- Alors on fait quoi maintenant ? Tu crois qu'on s'excuse ou on trouve un compromis ?
De nouveau, un lourd silence pesait a travers la salle, empêchant presque Giorgia de décroiser ses pieds pour éviter les fourmis dans sa jambe droite.
- Oh, mais c'était pas sérieux ...
- Oui, mais c'est ton frère aussi Arthur.
- Oui... il a dit sans vraiment le penser.
- Tu te fou de moi, Arthur ? Michael a déjà prit deux balles, et celle qui nous sont destinés ont été comptés devant moi, Giorgia en est témoin. Tu crois vraiment que tout ce qui se passe désormais peut être effacé comme par miracle Arthur ?! Ey ?!
La matriarche de la famille soupira face a l'énervement de Thomas, et posa sa main sur l'avant bras d'Arthur.
- Ne blâme pas ton frère, tu n'es pas aussi blanc que tu le montre Thomas.
- Polly, encore une fois nos conflits personnels et familiaux ne doivent pas entrer en interférence avec cette merde, ok ?
- On a toujours trouvé une solution Tom...
John tourna son regard vers son ainé dans l'espoir qu'il lâche Arthur et sa faiblesse du moment.
- Et vous allez en trouver une aussi, John. Parce que cette fois-ci ça m'étonnerai qu'on reparte aussi lourd qu'a l'aller. Hein Polly ?
- Ca suffit, Thomas.
La tension montant d'un cran, Arthur se leva, mains sur les hanches, le dos vouté retrouvant la cheminée le poing serré de frustration.
- Bien, donc on passe a l'offensive. Débrouillez-vous pour prévenir tout le monde, vous avez voulu la guerre? On va donc en finir.
A peine sa phrase etait finit qu'il retraversa la salle d'un pas lourd et décidé.
- QUOI ? Mais pourquoi on ferait ça?!
- Hein ?!
- Pourquoi tu veux faire ça comment ça ?
- MAIS PARCEQU'ON PEUT LE FAIRE, BORDEL! ALORS SI ON PEUT, ON VA PAS S'EN PRIVER! SI ON LES LAISSE RELEVER LA TÊTE? C'EST EUX QUI VONT TRES VITE S'EN PRENDRE A NOUS. Oubli pas que ces batards on buttez déjà beaucoup d'entre nous !
Sa colère tourbillonna dans le salon et ses yeux pleins de rage transperçaient Polly qui fut surprise de cette réaction. Arthur roda comme un lion en cage apparemment très affecté par les tensions et les problèmes que soulevait son frère.
- Tu deviens sentimental, mon frère. Sentimental et faible. Garde plutôt ta bible pour la messe, hein ?
- Alors c'est la seule solution ? Nous ne sommes plus en 1914 les gars !
- Et quelle solution tu vois, toi ?! Hein Pol ?!
Thomas alluma une cigarette dans l'espoir de calmer ses nerfs, puis braqua son regard sur sa tante qui maintenait le contact, sans pour autant donner de réponses.
- Bien, dans une heure au Docks de Charly.
Giorgia mordit légèmeent sa lèvre, puis s'avança pour poser sa tasse a présent vide. Elle suivit du coin de l'oeil la silhouette de Thomas qui passait dans la partie bureau de paris, pour passer quelques coups de fils. Les trois autres de la fratrie Shelby se regardèrent et prirent le chemin de la porte de sortie.
- Finn. Hors de question, tu restes ici.
- Mais Pol j..
- Tais-toi. Va donc prévenir ta sœur et Michael. Et que je n'apprenne pas que tu m'as désobéis.
Lorsque le salon se retrouva de nouveau vide, Giorgia s'apprêtai a quitter la pièce lorsque les phare d'une voiture traversèrent la petite fenêtre tout a l'heure sombre et paisible. Sans trop réfléchir et douteuse de la méthode de Thomas, elle traversa le bureau de paris et sans frapper elle entra dans le bureau d'Arthur ou il se trouvait déjà au téléphone avec un commanditaire de ses hommes. Il suivit des yeux sa main ou brillait de nombreux anneaux en or garnis de pierres appuyer sur la partie doré sur le socle qui fit raccrocher l'appel.
- Ca ne marchera pas...
Si Thomas avait eu des mitraillettes a la place des yeux a cet instant Giorgia ressemblerait surement a une passoire.
- Une Vendetta, ça se contourne. Ils ne dérogeront pas a la règle, et vous non plus, Thomas.
Elle prit enfin place en face de lui, prête a lui faire entendre son plan.
- Je vais mourir. Et Arthur aussi.
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