𝟟.
"- J'en avais finis, Elias.
- Oh mais, mademoiselle Jimenez, Monsieur Paz souhaite aussi vous voir. Il dit qu'il sait que vous sériez d'une grande aide.
La brune haussa un sourcils à son tour, et roula des yeux avant de voir entrer dans le bureau une grande silhouette noire, un chapeau sur la tête.
- Bonjour Monsieur Shelby.
Thomas finit par se tourner et voir que le loup etait de nouveau entrer dans la bergerie.
- Oh, mademoiselle Jimenez-Acosta. Quel plaisir de vous voir !
Luca Changretta."
Giorgia soupira en pinçant l'arrête de son nez se demandant bien pourquoi elle était encore ici, au milieu de tous ce brave bordel.
Thomas souleva ses lunettes un instant, se frotta les yeux en reprenant ses esprits, puis sembla pivoter sur lui-même faisant face à cette silhouette sombre. Ses mains étaient enfoncés dans les poches de son pantalon de costume bleu nuit et ses yeux fixaient Luca Changretta derrière ces montures dorées.
-..j'ai appris que vous aviez des ennuis, merci de me recevoir.
L'espagnole, elle, resta à le regarder également, puis elle alluma une nouvelle cigarette, en soufflant la fumée en même temps qu'elle soufflait de lassitude. Changretta déboutonna le seul bouton de sa veste et s'assit en se mettant plutôt a l'aise, un fin sourire arrogant agrafée sur son visage anguleux.
- Vous connais la France ?..
- J'ai quitté la France en bétaillère.
Luca hocha lentement la tête puis ajusta légèrement ses boutons de manchettes en or et en onyx.
- Oh, et... la Signora Jiménez.. que piacere vederti. (quel plaisir de vous voir)
- Monsieur "Paz", j'adore la commedia dell'arte mais là, je pense que je peux m'en disposer.
Giorgia fit quelques pas, mais lorsqu'elle passa à côté de l'italien, il attrapa son poignet, si fermement qu'elle s'arrêta net. Luca, fixait le brun assis au bout de la table un fin sourire aux lèvres observant sa mâchoire se serrer à ce geste.
- Giorgia.
Le ton froid et sans retour qu'elle avait entendu dans son dos lui fit entendre raison. Elle baissa son visage vers Lucas, qui finit par lâcher son poignet. Giorgia remit sa montre en place puis prit place au milieu de la table croisant ses jambes prêt à l'écouter.
A la surprise de la brune, c'est Thomas qui reprit la parole, sortant de sa veste son etui qu'il ouvrit et qu'il tira une cigarette pour la faire glisser quelques fois sur ses lèvres avant de la coincer sur un côté.
Le bruit de son briquet fut le seul son qui résonnait dans la pièce.
- .. il y avait des soldats Américains.. on jouait aux cartes..
Après avoir pris sa première bouffée de nicotine, il désigna rapidement Luca en face de lui.
- ...ils avaient un accent, comme vous.
- Oh.. vous avez gagné ?
- Votre costume est impeccablement repassé, vos chaussures sont propres... pu faites-vous vos costumes ?
En écoutant le dialogue entre les deux hommes diamétralement opposés dans la pièces ombragé, Giorgia roula des yeux en entendant les questions de Thomas qui semblait vouloir arriver à ses fins a sa manière.
- J'ai un tailleurs. A New-York. Regardez...
Luca attrapa les pans de sa veste et les ouvrit exposant les finitions impeccables des revers de son vêtements doublé de soie.
- Fenacci. Italien... c'est mon oncle.. il fait des costumes dans une cave a Mott Street. C'est mon oncle, hm? Alors chaque point est cousu de sang..
En prononçant ces derniers mots, son regard changea de destinataire. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres fines qui tenaient un cure dent bien trop usé
- Mais... on m'a dit que vous vous habillez bien Monsieur Shelby.
La jeune femme qui commençait à s'impatienter de quitter cette pièce a l'atmosphère étrange, décroisa ses jambes pour les remettre de l'autre côté, pendant que l'italien détaillait a présent d'un air hautain la tenu vestimentaires de Thomas.
- Pas aussi bien que moi...
Thomas posa un très bref instant son regard sur la brune qui établit un contact, son visage transmettant aucune émotion.
- Vous savez, j'ai des oncles aussi...
Il fit un pas vers la table et déposa la cendre de sa cigarette dans le petit récipient prévu a cet effet avant de poursuivre.
-.. mais ce ne sont pas le genre d'hommes qui travaillent dans une cave. Avec du fils et une aiguille, Monsieur Changretta.
Giorgia remarqua a cet instant précis que l'anglais a sa droite venait de verrouiller ses yeux de glaces sur l'italien, détournant tout chemin de métaphore et autre paroles superficielles.
- J'ai été surpris de voir à quel point ça été facile de vous rencontrer
Comme si elle avait pu sentir venir les choses, Giorgia avait posé sa main sur son arme près de sa bottines normalement recouverte de sa jupe, alors que ses yeux suivaient le mouvement de la main droite de Thomas qui sortait son arme ma pointant directement sur son provocateur.
- Et maintenant ?
Par simplement théâtralité de gestes, Luca leva les mains quelques secondes, son sourire méprisant toujours collé sue son visage.
- Et maintenant...je vais vous dire... pendant que vous régliez vos petites affaires avant votre petit rendez vous ne vous occupe... j'ai envoyé un complice dans votre bureau, en bleu de travail.. il a trouvé votre pistolet...
Délicatement il sortit une poignée de balles puis les fit glisser d'une main a l'autre lentement alors que Thomas vérifiait son chargeur, a présent vide.
La brune ne quitta pas les gestes de Changretta une seule seconde, son comportement et ses gestes si fluides cachait un résonnement et une manœuvre qui apparemment avait échappé au clan Shelby.
- ...Arthur Shelby.
Il dressa une balle sur la table qui reflétait la grossière gravure de 'A.Shelby'.
- Polly Gray... Michael Gray...John Shelby...Ada Thorne..Et enfin.. Thomas Shelby.
Luca se leva de sa chaise, il prit le soin de reboutonner sa veste de costume avant de regarder Thomas droit dans les yeux.
- Aucun de vous ne survivra. Votre niveau de sécurité est lamentable... Et nous sommes une organisation, d'une autre dimension.
Comme un chasseur vers sa proie, Changretta avançait vers Thomas d'un pas lent et assuré.
- J'aurai pu vous tuer en passant la porte.. Mais voyez-vous... Je veux que vous soyez le dernier. Je vous veux vivant. Une fois ue toute votre famille sera morte car ma mère m'a dit que c'etait cela qui vous ferait le plus de mal. Vous autres avez des codes d'honneurs ? Nous aussi.
Thomas semblait enregistrer toutes les paroles aux comptes gouttes, mémorisant chaque intonation, chaque souffle dans ses mots.
- Au lieu de vous avoir envoyé une main noire j'aurai pu vous faire tuer dans la nuit sans que vous sachiez pourquoi... Mais je veux que vous sachiez pourquoi.
Giorgia qui regardait la scène se dérouler sous ses yeux remplis a la fois de méfiance et de dépit, notait l'assurance dont faisait preuve l'italien devant elle.
-..Et je vous suggère.. Que l'on règle cette Vendetta, avec honneur.
Le britannique posa son arme sur la table, en quittant seulement un breve instant son ennemi face a lui, puis s'avança d'un pas de plus.
- Pas de civils, pas d'enfants.
- Pas de police.
Ajoutait l'italien en levant le doigt vers le ciel.
Thomas hocha la tête rapidement.
- Bienvenue a Birmingham, Monsieur Changretta.
- Grazie.
Terminant cet accord moral, Luca se tourna, et avança lentement en contournant la table, venant faire face a Giorgia qui venait de se lever.
- Et je ne vous ai pas oublié, ma chère Giorgia. Celle-ci, elle est personnelle...
La brune le regarda plonger une main dans sa poche intérieure de veste pour sortir une autre balle, encore une fois gravée, mais cette fois-ci 'G.Jimenez'. Thomas ne dit rien, observant le léger changement de comportement de l'italien face a elle
- Je vais en prendre le plus grand soin. Ciao..
Luca tourna de nouveau les talons et quitta la pièce, laissant le parfum d'amertume flotter dans l'air.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top