3_ T'aider
Aujourd'hui encore je rendais mon boulot à mon rédacteur en chef, j'étais arrivé depuis une semaine maintenant et les gens m'appréciaient tous désormais. J'avais fait connaissance avec pas mal de monde et on s'amusait bien ensemble même si concrètement les seuls amis que j'avais ici c'était Boris et Marie. Marie était une femme de 34 ans, elle avait des triplés de 2 ans et un mari qui travaillait toujours de nuit, elle me racontait toujours combien il semblait exténué et comme elle avait peur qu'il craque. C'était dur de s'occuper de triplé mais de le faire le jour et de travailler la nuit, ça devait être terrible. Il était flic de nuit et heureusement cette ville n'était pas réputée pour sa dangerosité et surtout pas la nuit. J'aimais bien passé du temps avec elle. Elle me racontait ses soucis et m'avait déjà écouter une fois me plaindre d'un soucis terriblement gênant que Boris avait ramené dans notre discussion sans vraiment faire exprès. Et avant que vous demandiez, non je ne vous direz pas quel était ce soucis. Jamais.
Bref, elle était à l'écoute et conseillait bien, si Bev était comme ma grande sœur, elle était plutôt comme ma mère.
En parlant de Bev, elle m'appelait de plus en plus souvent, enfin elle appelait Edward ! J'avais d'ailleurs récemment donné un de mes anciens téléphones encore utilisable avec une nouvelle puce pour qu'il arrête d'utiliser le mien. Quand je lui avais donné, il avait fait un petit cri de joie étouffé avant de sauter gaiement. J'avais comme toujours deviné ce qu'il avait fait avec les bruits au sol, j'avais aussi remarqué que ses bruits sur le parquet étaient moins fort que les miens, il devait être plus lègé et donc probablement plus petit que moi ou alors très mince. J'avais trouvé ça chou et n'avais pu m'empêcher de sourire.
Je rendais donc comme toujours mon travail sur le bureau de mon chef. Depuis que j'étais arrivé, monsieur Moors avait eut d'autre occupation alors maintenant je rendais mon travail à monsieur Frank Valst, mon rédacteur en chef, et cela comme tout bon employé qui n'est pas assez bon pour sucer son patron. C'est depuis que je lui rends à lui que les autres sont devenus plus sympa bizarrement... Mais entre nous, je ne l'aimais pas vraiment et comme l'ado que j'étais toujours dans le fond, je me moquai de lui dans son dos en l'appellant Franklin la Tortue. Oui, je savais que c'était vraiment un truc de gamin mais j'arrivais pas à m'empêcher d'y penser et puis c'était pas méchant, ça me faisait rire et me détendait, donc Marie et Boris ne me disaient rien.
Mais aujourd'hui il me donna un travail différent qu'habituellement.
_ Euh... Monsieur Valst, il me manque les documents-
_ Non non je n'ai rien oublié Tozier, dit-il en me coupant. Pour cet article, c'est toi qui va entrer en contact avec la star. Tu dois l'interviewer et me trouver un truc intéressant, ok ?
_ Interviewer !? Mais j'ai jamais fait ça ! Et puis, j'ai pas de quoi la contact-
_ Tu as son numéro en bas de la feuille et monsieur Moors semble convaincu que ce sera facile toi, un jeu d'enfant m'a-t-il dit !
_ M-Mais pourquoi moi ? Ce n'est pas mon boulot, dis-je vraiment pas emballé.
_ Et bien, monsieur Moors t'as recommandé personnellement et pour ne pas te mentir, il y a une accident dans une rue à l'autre bout de la ville, beaucoup de nos employés habitaient par là, ils sont pour la plupart encore à l'hôpital. Tu voudrais quand même pas que j'aille les voir pour qu'ils fassent ce boulot à ta place, me cria-t-il dessus. Ok, il voulait me faire passer pour le méchant, c'était pas sympa mais c'est sûr que je ne pouvais pas refuser comme ça. Bravo, ingénieux, j'applaudis.
_ Non bien sur que non, finis-je en sortant de son bureau la tête basse.
Bon c'était pas si compliqué d'interviewer quelqu'un, il fallait juste que je pose les questions qu'on voulait absolument et que j'essaie de creuser un peu. Ça irait.
Quand je passai devant Marie, elle m'interpella.
_ Ça va pas Richie ?
_ Si si, c'est juste que... Je vais pas t'embêter avec ça, juste... Je dois rentrer bosser.
_ Hey, Richie, me dit-elle en m'attrapant le bras pour me retenir. Tu vas pas m'embêter, parles-moi.
Elle me regardais dans les yeux, un regard doux. J'hésitai puis me dis que c'était vraiment trop stupide pour en parler.
_ Tout va bien, dis-je en me défaisant de son en prise pour partir sans un mot de plus. J'avais peut-être été méchant, je m'escuserai demain, pensai-je.
Chez moi, Edward était calme et parlait avec Bev tandis que moi j'essayais de réfléchir au scoop parfait et à comment j'allais parler à cette star. Alors que je commençais à en avoir marre de chercher ce qu'on ne savait pas sur elle, le spectre tappa sur le sol pour attirer mon attention, ayant terminé sa discussion avec la rouquine. Je levai les yeux au ciel. Pouvait-il arrêter de taper sur ce foutu sol ? Je n'en pouvais plus, l'entendre grincer tout les jours devanait gonflant.
« Ça va ? »
_ Oui bien sûr ! Je dois faire une interview chose que je n'ai jamais faite pour trouver un scoop sur une femme dont on connaît même les mensurations ! Alors oui, je vais très bien, criai-je énervé.
Il recula un peu, il avait toujours peur quand je criais, il ressemblait tellement un enfant. Je soufflais et tentai de me calmer, en me voyant me détendre, il recommença à écrire sur l'ardoise. Même le bruit du feutre m'agaçait, je devais vraiment me calmer.
« Je peux t'aider ? »
_ Non... Enfin peut-être... Je ne sais pas, Edward.
L'ardoise se baissa, il était déçu. Après un instant, il venu s'asseoir à côté de moi sur le canapé. Il me prit la main et je sentis le bout de ses doigts sur ma peau. Je sentais le toucher de sa main, elle était froide et ses doigts étaient fins. Ça me calmait un peu et m'intriguait également. Je pouvais le toucher ?
J'essayai donc de toucher son bras là où il devait être avec mon autre main mais ne sentis que le vide. C'était vraiment étrange. Je pouvais toucher sa main sans la voir mais ne le pouvais pas avec le reste de son corps. Lui, me regardait essayer de le toucher, je sentais ses yeux se balader sur mon visage. Je finis par abandonner et le regardai dans les yeux. J'avais vraiment l'impression de pouvoir les voir par moment et ils me fascinaient. Il semblait doux et affectueux mais aussi familié. Je détournai le regard.
Familié... Ce mot me faisait peur. Très peur.
Je me levai et partis dans ma chambre pour être seul. Je devais me vider la tête mais surtout travailler. J'y avais passé tout l'après midi et ne sortis que pour aller manger le soir. En bas, Edward était resté à me regarder manger sans rien faire d'autre, il n'était pas monté en haut de toute la journée. Un fois que j'eus fini, je me levai faire la vaisselle avant de monter. Quand je commençai à monter, il me retint par le pull en disant quelque chose qui était bien évidemment étouffé mais il me semblait qu'il avait dit mon nom. Richie.
Il resta accroché à moi un moment avant de prendre l'ardoise qui était posée à côté et d'écrire.
« Je suis désolé, Richie. Restes avec moi s'il te plaît »
Je fus un peu surpris. Il pensait que j'étais énervé contre lui ? Qu'il avait fait quelque chose de mal ? J'hésitai avant de l'entendre sangloter, des petits sanglots étouffés. Mon cœur se serra et m'hurla de le réconforter. Je l'écoutai et suivis Edward jusqu'au canapé, là-bas je m'assis et écartai les bras où il vint se blottir. Je pus sentir ses mains dans mon dos et son visage sur mon torse. Ses larmes mouillaient mon t-shirt. Je mis ma tête sur la sienne et sentis ses cheveux sur mon menton. Apparemment je pouvais toucher sa tête aussi.
Au final ce câlin était bizarre mais agréable. Il avait continué à un peu sangloter mais avait finis par s'endormir et moi aussi d'ailleurs.
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Fin du chapitre.
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