Une fois rentré, je suis directement parti me coucher, mais j'avais beau essayer de dormir, le sommeil ne venait pas. Je pensais trop à Jun, à tout ce qu'il s'est passé, j'étais et je suis toujours en colère contre lui. Heureusement, aujourd'hui nous sommes dimanche. Je suis claqué, je ne pense pas avoir fermé l'œil de la nuit.

Je me lève de mon lit quand il est huit heure. Je baille et je vais dans la cuisine me faire du café, histoire de tenir la journée. Mais quand je rentre, je tombe sur Jun, qui est assit sur le plan de travail. Ma mâchoire se serre légèrement et il relève sa tête sur moi.

– Qu'est-ce-que tu fais là ? Dis-je froidement.

– Je suis venu ici pour m'excuser. Pour mon comportement d'hier.

– Ok.

Je lui parle vraiment froidement comparé à d'habitude, ça m'étonne de m'entendre parler comme ça. Je soupire et je vais préparer du coup mon café dos à lui. Je reste dos à lui quand je finis de le préparer et je le bois silencieusement.

– Minghao... Fais pas la gueule s'il te plaît... Soupire-t-il.

– Tu t'es littéralement foutu de ma gueule hier, et crois-moi, je suis rancunier quand je m'y mets.

– C'est parce que j'ai ris quand tu m'as dis que tu m'aimais ?

– À ton avis...

Il ne dit rien de plus. Je l'entends soupirer et je tourne la tête vers lui. Il s'approche de moi et je décide de totalement me retourner.

– Et tu ne te demandes pas pourquoi je refuse catégoriquement de nous lier une nouvelle fois ?

– Car tu aspires ma force vitale, et que tu ne veux pas que je meurs ? Supposé-je.

– Exactement, mais disons qu'il y a une autre raison.

– Que tu ne vas pas me dire, je suppose.

– Je vais te laisser deviner. Je roule des yeux face à cette nouvelle. Disons qu'il y a toujours eu une autre raison pour tout dans mes actes. Quand j'ai donné un coup de poing à Hoshi, ce n'était pas seulement parce qu'il m'avait trompé, si tu m'as blessé plusieurs fois quand tu me parlais, je n'étais pas seulement blessé dans le sens de notre amitié. Si je suis revenu avec toi après l'histoire en Chine, ce n'est pas seulement car j'ai bien aimé ton discours, ni forcément car tu étais en danger, car j'aurais pu m'en foutre totalement.

– Attend... Je te suis pas vraiment là... Dis-je en fronçant les sourcils.

– Minghao, je suis dans une situation difficile, similaire à la tienne.

– Tu...

– Je suis tombé amoureux d'un vivant. Et s'il y a quelque chose d'interdit chez les morts, c'est vivre une relation avec un vivant. Et ce vivant, c'est toi.