CHAPITRE XXX: YSEULT L'ENCHANTRESS






Le jour avait décliné, ses dernières notes progressivement effacées à mesure que la nuit s'installait, que la lune s'enivrait aux côtés de ses paires les nuages.

Dorénavant, elle était pleine. Elle rayonnait même de mille feux, d'un beau gris aux notes délicatement pourprées. Un gris pourpre dont les reflets à travers les nuages chargeaient l'atmosphère nouvelle de puissance. Dans le vent, des manteaux chancelaient où des poitrines emplies révélaient les bombes assourdissantes qui y avaient été précautionneusement rangées. Les Enchantress étaient parés, tout était en place, la nuit pouvait donc commencer. Yseult fut le premier à entrer en scène, ses yeux luisants sous l'impulsion de la lune qui se remplissait. D'une main, il éleva un brouillard épais qui les dissimula immédiatement aux yeux des quelques badauds qui sillonnaient la voie confortablement installés dans leurs véhicules de luxe.

Yseult se releva péniblement à ses côtés Poslim qui le questionnait du regard. La lune qui se remplissait toujours de rouge, afficha finalement son premier croissant.

- Tout va bien mec ?

La question mourut dans le vent qui chantait tout autour d'eux. Les premiers effets de la pleine lune commençant à se faire ressentir. Poslim se tourna une fois de plus vers son ami et remarqua à son front qui luisait délicatement dans la nouvelle clarté que la bête qui sommeillait jusque là s'apprêtait à revivre enfin et véritablement, elle rugissait en arrachant les entraves qui la maintenaient.

Yseult était comme coupé du monde, néanmoins sa posture nouvelle ne suffisait pas à tromper la vigilance ses collègues. Il gardait la tête inclinée quand ses paupières tremblaient légèrement, les veines de ses avant-bras se gonflant impulsivement. Lorsqu'il releva enfin la tête, ce dernier sourit en se tournant vers la propriété. La pleine lune responsable de son mutisme détenait la clé de cette malédiction bienfaitrice commune au monde des Enchantress. Elle lui avait ouvert la porte et maintenant elle s'évertuait à le révéler dans toute sa puissance d'Enchantress lui confiant ainsi le secret de ses entrailles. Yseult se sentait de plus en plus vivant, la nouvelle transe des éléments emplissait ses veines d'un joyeux cocktail Molotov. Ces iris avaient retrouvés leur teinte originelle, véritables rubis rougeoyants, ils luisaient à mesure que le ciel se dégageait pour lui conférer cette aura meurtrière, celle d'un monstre sanguinaire qui s'échaufferait bientôt.

Son instinct précédemment humain s'était métamorphosé en bestialité, lui attribuant une nouvelle peau, la caractéristique d'un animal devenu immensément sauvage. Pour ceux et celle qui ne s'en étaient pas encore aperçus, la part de conscience qu'était Ty avait bel et bien disparu pour de bon. Cette conclusion n'eut pour unique effet immédiat le renforcement de l'inquiétude de son meilleur-ami et coéquipier Poslim. Avec ses collègues, ils avaient investis la rue depuis environ quinze minutes et se maintenaient invisibles grâce à l'infravernut d'Yseult.

Le revirement soudain sonna le tocsin dans leurs esprits qui en observant la propriété réévaluaient les nouveaux dangers potentiels. La rue était vide, noire à souhait. Le ciel était dégagé, seul témoin de leur présence. Ainsi, qui était et où se trouvait leur ennemi ? L'interrogation fraîchement élevée jeta un froid polaire sur l'assemblée. Leur choix de réponse se retrouvant de nouveau opposé entre le manoir qui majestueusement leur faisait face à l'homme en arrière, l'un des plus puissant Enchantress du monde dont l'instabilité actuelle ordonnait à leur instinct de prendre ses jambes à son cou, de courir le plus loin possible, sans jamais plus oser regarder en arrière.

Le nouveau revirement leur glaça plus profondément encore le sang sans qu'aucun ne juge bon de le relever. Ils s y étaient préparés depuis leur départ, mais la réalité était tout autre avec ses zones d'ombres et ses mystères effrayants. La mission était d'agir le plus rapidement possible, récolter les données nécessaires et essayer par tout les moyens de ramener Yseult à l'Institut. Théoriquement, il n y avait pas plus simple, il n y avait que le stade pratique qui handicapait quelque peu l'équation. S'essuyant le front, Poslim rabattit ses pensées sur l'édifice de pierres. Le château en face de lui émettait des effluves de roses et de plantes aromatiques camouflant un parfum pour le moins inquiétant. Il s'agissait d'une odeur nauséeuse qui s'accrochait aux précédentes en se relâchant par des notes de putréfaction avancée.

Poslim baissa lentement la tête en se rapprochant des autres. Des messes basses circulèrent un moment avant que l'équipe ne commence à se déployer. Yseult se tenait toujours en arrière, ses cheveux coupés courts, la posture assurée. La lune continuant de le remplir. Nouvellement attiré par la découverte de Poslim, il se résolut à amorcer ses premiers pas. Devant le portail, de sa main dégantée, il caressa le fer forger, secoua légèrement la tête pour aussitôt immédiatement froncer les sourcils.

Son regard scrutait désormais les alentours du château en se perdant dans une analyse minutieuse des différentes tours, de leur allure gothique rehaussée par les creusés dans leurs pierres grises défraîchies par le temps. Son regard termina son exploration en s'accrochant à la tour moyenne, celle de gauche, la plus petite d'où émanait une sorte de brume violette vu de lui seul.

Poslim ne s'était pas trompé, l'endroit avait de fait servi pour des rites, reconnut l'Esphrit en lui jetant un coup d'œil oblique. Les parfums insalubres de la magie noire provenant de l'intérieur par contre étaient coupés par des relents mortuaires. Dégainant son arme, Yseult indiqua un point sur le toit avant de s'élever dans les airs, les ailes de son spirit anhilum dépassant de son blouson. La troupe leva les yeux pour suivre son départ à la fois bluffé et légèrement paniqué. Yseult n'était pas la source du pouvoir pour rien. Il avait une telle maîtrise de son entité magique que ce dernier s'accordait parfaitement avec lui. Cette élégance pour le moins particulière donna des frissons à Féline.

- Ça y est, il a bersekhé ? Questionna-t-elle en rabattant sa tresse dans son dos.

Poslim se contenta de lentement hocher la tête, il préférait éviter de s'épancher sur le sujet. Pour l'heure, il devait faire abstraction de cette inquiétude dans sa poitrine et outrepasser la puanteur qui lui créait des sueurs froides dans le dos. L'intérieur de la propriété ne présageait rien de bon quand à ce qui se trouvait au delà de sa porte principale. Daniella accroupît en face du groupe dégaina son iji avant d'être interrompue par Féline. De la tête, elle lui fit signe avant de bander son arc et décocher une flèche de son carquois. Cette dernière absorbée par la serrure, illumina le portail avant que celui-ci ne s'ouvre en grinçant légèrement.

- Comme cela nous gagnons du temps, murmura-t-elle en se faufillant à l'intérieur.

Poslim la précéda, katana en main en se fiant au plan préétabli. Avec sa coéquipière, ils avaient pour mission la vérification de l'intérieur est, tandis que le second duo serait en charge de l'intérieur ouest. L'équipe se déploya dans une atmosphère spirituelle qui les oppressait fortement, chacun à sa façon percevait le carnage dont le lieu avait été témoin.

- R.A.S, signala Poslim dans sa radio à l'intention de sa coéquipière en se dirigeant vers une autre pièce.

Refermant la porte derrière lui, il poursuivit la visite jusqu'au bout du couloir. Le battant de la porte qui lui faisait face s'ouvrit de lui-même. Dans la pénombre ambiante, Poslim se baissa aussitôt en humant l'air. Il ne captait aucune effluve spéciale sauf peut-être celle de cigarette. Son katana en main, il marcha lentement son iji lui éclairant le passage. Il se trouvait dans une chambre du style victorien avec des murs au motif damassé. Le lit en laiton avait ses couvertures repliées sur le côté comme si son propriétaire avait dû s'en aller précipitamment. Contournant le lit, le combattant dépassa la commode d'époque à tête de lion pour finalement ouvrir la porte des toilettes, rien. La maison semblait vide.

- R.A.S, lui dit Féline qui refermait aussi une autre porte. On se retrouve dans le hall mon chat, cette maison est vide.

Poslim sourit dans la pénombre en obéissant. Lorsqu'il la retrouva au pied des marches, son regard la scruta minutieusement comme à chacune de leur retrouvaille. Le cuir de sa tenue scintillait dans la clarté de la lune devant sa tresse rouge qui lui caressait lentement le dos. Ces courbes lui mirent tout de suite l'eau à la bouche, il était hypnotisé par son charme et sa courbe de guêpe. Féline lui sourit, elle savait ce qu'il cachait et dissimulait malgré l'obscurité. Ce désir qu'il retenait, qui se définissait pudique, mais qui la revendiquait plus brutalement qu'elle ne l'aurait espéré. Désormais, elle lui tournait autour, le reniflait comme son instinct cédait sous la délicate chatouille de l'excitation. Elle referma ses mains sur ses épaules en laissant ses seins le frôler.

Poslim rougit en retenant son souffle, son imagination lui jouait des tours pour le moins intriguants, en même temps, il ne disait pas non à cette petite folie avec la femme qu'il convoitait depuis de cela des années, maintenant qu'il avait toute son attention braquée sur lui. Les caresses glissaient sur sa tenue de combat, les mains féminines n'hésitaient plus dans leur voyage. En réponse, il gémit sous le léger vertige qui le traversait, shootant ses veines d'une puissante drogue anesthésiante. Sentant un léger picotement dans son cou, Poslim rouvrit les yeux. Il rencontra alors le regard hypnotique de Féline qui se pourléchait les lèvres. Il se passa distraitement la main sur la gorge et cette fois, gémit de douleur. La peau le brûlait à mesure que la voix de son amante lui parvenait lointaine, un peu comme s'il s'enfonçait dans un brouillard cotonneux. Il n'entendait soudainement plus correctement Féline qui venait de poser la main sur sa joue inquiète. Une nouvelle décharge lui vrilla l'échine et il hurla plus sévèrement. Il ne comprenant pas la voix qui s'élevait dans son crâne en produisant une cacophonie de plus en plus douloureuse. Accroché à Féline, ses membres se mirent à trembler. La seconde marque, celle située sur son pectoral gauche s'illumina au travers de son blouson obligeant la magicienne à reculer sous la menace de la puissante chaleur. Les cris pleuvaient de nouveau dans son esprit lorsqu'il se frotta le sternum en marchant vers la sortie. Il fallait qu'il bouge, ce message il l'avait compris. Sa marche se transforma en course effrénée à mesure que le souvenir ancien qu'il revoyait nourrissait la flammèche de la peur dans son sang, il fallait qu'il le trouve avant qu'il ne lui arrive malheur. Esphrit ou pas, il fallait  l'empêcher à tout prix d'utiliser cette technique interdite.

Hello ! Je poste aujourd'hui pour fêter la validation de mon année avec vous. Des heures, des minutes, des jours, des semaines, des mois de travail finalement récompensés ! Désolée de ne pas poster régulièrement par contre, je promets d'y remédier dans les futurs jours. Je ne sais pas pour les autres, mais moi pour écrire, j'ai obligatoirement besoin d'être suffisamment bien ma tête et dans mon corps ! Les mystère vont COMMENCÉS à tomber ! Accrochez-vous ! Profitez ! Likez ! Commentez !

Infravernut: rune

Flashlight: sort de descellement rapide

Spirit Anhilum: entité magique combattant aux côtés des Enchantress.

Enchantress: vous devinez bien qui ils sont ?

Je préviens aussi que je travaille sur la version anglaise de ce livre, je m'étais promis de le faire en année de bachelor. J'espère que vous avez passé un bon moment ! Ta ta !

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