CHAPITRE XXVII: APPELLE MOI B




La Havane était un bar très prisé par la jeunesse londonienne. On y trouvait, des cocktails et des menus originaux récoltés aux quatres coins du monde. Le rideau de perle séparé on se retrouvait dans une ambiance très caliente avec pour la plupart des jeunes défoncés qui bougeaient dans tout les sens. La piste de danse était un régale pour les chasseurs accrochés au siège du bar, ils encourageaient les danseuses en brandissant leur verre plein à ras bord. Il n y avait rien de choquant, des banquettes violettes paillettées à outrance disposées autour de tables circulaires dont plusieurs bouteilles et verres vides se faisaient retirer par des serveuses aux uniformes strictes, mais sexy.

Michael le barman agitait un shaker avant de faire glisser un second cocktail vers un couple. Les deux amies trinquèrent bruyamment avant d'avaler leur boisson d'une traite. L'alcool colora leur joues et l'effluve de l'ivresse laissa s'échapper des rires cristallins. Levant son verre, Yseult accepta le collier de perle qu'on lui passait autour du cou. Ensuite, il observa les deux adolescentes rejoindre la piste de danse où les stroboscopes colorèrent leurs cheveux. L'ambiance était chaude. Les regards coquins et les danses qu'on lui dédicaçaient firent sourire le barman qui lui servait son second sex on the beach.

- Je n'ai jamais compris ce que les filles trouvaient aux bad boys.

Prenant une gorgée de sa boisson, Yseult se passa un doigt sur les lèvres. Souriant, il se tourna vers la piste de danse avant de se pencher vers le barman qui nettoyait un verre.

- Elles prennent leur pied plus vite.

Sa réponse lui valut un high five et un troisième verre qu'il leva en fixant la blonde qui venait de le rejoindre. Elle avait un joli décolleté et une bouche qu'il supposait intéressante pour son plaisir. La robe qu'elle portait lui faciliterait la tâche. Il n'aura juste qu'à baisser les attaches et la...

- Vous dansez ?

- Je peux essayer.

Rejoignant la foule, Yseult se laissa porter par la musique. Un remix de hola señorita et mamacita ensorcelait la piste de danse. Les corps se dehanchaient, se frottaient sans pudeur juste en suivant le rythme de la musique, un peu comme la jeune femme qui le chauffait à mort du haut de ses talons. Elle se frottait contre lui, glissait ses mains sur son corps. En réponse, Yseult bougeait, accompagnait ses mouvements sexy en lui murmurant des mots crus qui eurent le mérite de l'enflammer à tel point qu'elle lâcha un gémissement. Elle était en feu, mais se refusait de l'emmener à l'arrière caresser les étoiles. La faisant tournoyer, la demoiselle atterrit dans ses bras, une jambe enroulée autour de sa hanche. C'était le moment adéquat, Yseult la retint en faisant courir son doigt de sa cheville jusqu'à sa cuisse. Le contenu de son pantalon faisant pression sur l'entrejambe de sa conquête. Ils échangèrent un dernier regard avant de filer vers les toilettes.

- C'est quand tu veux, murmura la jeune femme en lui glissant sa carte.

Il accepta le dernier baiser appuyé en lui promettant de l'appeler bien vite. Le barman secoua la tête rieur lorsque Yseult abandonna le numéro de téléphone où on l'avait posé. Par la suite, il rejoignit la seconde aile du bâtiment. A l'étage, le couloir le mena vers une porte gardée par un énorme colosse. La tête chauve, il conservait les mains croisées devant lui. Des effluves de cigarette emplirent le couloir lorsque ce dernier fixa la caméra. La porte qu'il gardait s'ouvrit lentement révélant un ascenseur privé qui s'enclencha dans un bruissement métallique pour révéler une pièce moyenne, contenant un ring. Yseult s'avança après avoir présenté son billet dans la petite alcôve grillagée et rejoignit l'une des places à l'arrière.

Le combat précédent avait été d'une violence inouïe, lui expliquait son voisin légèrement éméché. Les deux combattants avaient offert un spectacle à la hauteur et il espérait que la suite du spectacle lui assurerait autant d'excitation. Yseult ne comprenait malheureusement pas son engouement. Qu'est-ce qu'il y avait d'excitant à voir deux personnes risquer leur vie à coup de poing ? Le cash en lui-même conclut-il en remarquant les différents paris remportés par son voisin. Voici donc le nom du premier vice humain, l'argent. Tous autant qu'ils étaient, feraient n'importe quoi pour ce poison quitte à se vendre ou voler ce qui ne leur appartenait pas. La deuxième option cadrait parfaitement avec l'historique vital de son voisin un peu trop porté sur la syntaxe. En effet, ce dernier était un parieur né qui utilisait les économies d'une épouse obligée le subir, mais là n'était pas le plus marquant.

Le plus marquant c'était ses pensées que Yseult lisait tout en consultant sa grille émotionnelle. Son orgueil stimulait des projets aussi inutiles que stupides devant l'inquiétude d'une famille qui devait sûrement l'attendre en multipliant les prières. Hélas, en bon minable, il était ici, à relooker des serveuses plus jeunes que lui et à offrir des verres en désordre. Irrité, Yseult s'introduisit dans sa tête et conditionna sa raison. La première chose qu'il brisa, ce fut cet amour irraisonnée du jeu, une façon pour ce type de contourner la vérité sur son chômage. Ensuite, il le confronta à l'image de sa fille unique en brisant cette fois-ci les dégâts de l'alcool dans sa vie de couple. L'homme demeurait hypnotisé les mains resserrés autour de ces genoux, des larmes noyant désormais ses joues. La prise de conscience assistée faisait toujours cet effet, remarqua Yseult pour lui-même.

Oh ne vous y trompez pas, Yseult n'en avait rien à foutre de cet type. Il rendait juste service à l'épouse qu'il avait vu prié en réclamant un miracle. C'était aussi le devoir des Enchantress, aider les cons du peuple à prendre conscience.

- Maintenant, tu vas utiliser cet argent et aller parier une dernière fois et quand tu rentreras chez toi, tu remettras la somme finale à ta femme.

L'individu en question hocha la tête à plusieurs reprises avant de saisir la somme qu'on lui tendait.

..

B était sur son tabouret, la capuche relevée dissimulant son visage à la lumière.

Elle était une athlète de haut niveau et combattrait une dernière nuit de plus. Prenant de longues inspirations, elle écoutait les instructions de son coach. Il lui faisait de longues phrases en mêlant différents termes techniques tout en lui assurant qu'elle était une championne. Une championne pour le moins suicidaire. La vérité s'était qu'elle n'était pas en état de se battre, la perte de sang et son dernier combat l'avaient vidé. Elle ressentait les contractions de son ventre qui se crispait à mesure que la douleur influait dans ses muscles internes. Les gants de boxe levé, elle prit sur elle en avançant une série de droite et de gauche pour maintenir son rythme habituel et oui c'était encore pire que lorsqu'elle ne bougeait pas. Les médecins avaient été clairs, mais elle avait aussi pris un engagement. Ce combat elle ne l'avait pas accepté pour faire grimper sa côte, elle l'avait accepté pour effacer l'injure que supposait son adversaire qu'elle était.

Ce misogyne l'avait foutu en rogne en s'attaquant à son amie et en la réduisant à une banque à ovaire, insultant par la même occasion les ceintures qu'elle avait mérité, de même que toutes ses heures d'entraînement. Elle n'avait donc pas à écouter son alarme interne ni la douleur qui commençait à lui brûler les entrailles. Elle en était plutôt au stade de l'oubli de sa maladie et de l'hospitalisation qui l'attendait là dehors, loin du ring, de tous ces connards, ces imbéciles qui venaient l'applaudir non en tant que combattante, mais miracle de la nature. Avec ses soixante kilos et son mètre soixante et onze, son corps était sculpté comme celui d'une femme qui s'entraînait et non comme celui d'un dieu grecque. Elle avait donc décidé d'affronter l'idiot qui faisait deux fois son poids au pire de sa forme. Prenant une autre inspiration, B continua de sautiller en avançant dans le couloir. Cela lui coûtait, mais elle se devait de monter sur le ring avec élégance avant de se faire démolir. Elle se noierait dans son sang et se serait sa fin, une bonne fin.

Le public était en délire. Il sifflait, hurlait en lui assurant qu'elle allait fracasser ce gros pore. Elle allait en faire qu'une bouchée. Elle le briserait si durement qu'il s'éparpillerait. Levant les mains, elle se présenta un protège dent violet dans la bouche en faisant abstraction de toutes les bêtises qui se faisaient entendre. Devant les acclamations, sa vie continuait de défiler et elle repensa à ses débuts. Jamais elle n'avait songé à faire une belle carrière pour s'acheter des vêtements de luxe où tout autre article du même acabit. Ces envies n'avaient rien à avoir avec Brendan Cooper. Elle avait certes le profil d'une jolie Black avec ses cheveux crépus, ses lèvres pulpeuses et son regard désintéressé, mais elle n'avait jamais tiré profit de cette beauté qui lui valait des remarques intéressantes quoi que irritantes. En effet, les hommes qu'elle intéressait étaient pour le moins intrigués par son aura agressif que le manque d'accessoire accentuait. Un peu comme ce soir. Seul ses gants de boxe la rendait sexy. Observant la trainée qui avait joué un rôle déterminant dans cette mise à mort, elle repensa à sa dernière soirée en baissant les cordes du ring.

La musique battait son plein, des verres s'entrechoquaient autour de sa table.

- Je vais aux toilettes, hurla B pour faire fi de la musique.

- Je t'accompagne ?

- Profite de Tom et laisse moi tranquille.

Sa diététicienne sourit en la laissant s'en aller. Dans un boxe, elle baissa son jean et observa sa culotte. Aucune trace de sang. Elle soupira bruyamment en actionnant la lunette. Encore une fausse alerte se dit-elle, en rejoignant le lavabo pour se laver les mains.

- Tu arrives à marcher avec des talons aussi haut la boxeuse ?

B laissa passer la remarque en se concentrant sur ses mains qu'elle faisait sécher. La remarque n'était pas méchante, mais n'avait aucun fondement. Ce serait donc une perte de temps d'essayer de lui rappeler que malgré sa carrière, elle continuait d'être une femme et qu'elle était libre de mettre des escarpins aussi que le Taj Mahal. Marchant vers la porte, B essaya d'abandonner sa blonde à la poitrine refaite qui ne le souhaitait apparemment pas. Relevant donc la tête, B croisa son regard pour la première fois.

- J'aime les Blacks, surtout les filles de ton genre, elles me font beaucoup d'effet.

B haussa un sourcil interrogateur lorsque la tigresse s'avança en dévoilant la fente de sa jupe à outrance. Clignant des paupières B intercepta son baiser en la repoussant d'un geste de la paume.

- On pourrait aller chez moi ? Qu'en dis-tu ?

- Désolée, je n'aime pas les filles.

Le temps que son cerveau digère l'information, B disparut des toilettes en secouant la tête. Elle était une boxeuse pas une collectionneuse qui se vexait pour des non et pensait lui faire faire son coming out. De plus, elle n'était pas le premier sujet féminin à l'avoir dragué, alors c'était assez amusant quand elle savait qu'elle en avait embrassé une il n y a pas si longtemps. Tant qu'à faire un coming out, se serait bien avec celle là. Relevant la capuche de son pull, B se dirigea vers son staff qui l'accueillit par des ovations. Ils étaient sacrément éméchés lui confirma sa diététicienne qui sirotait son deuxième mojito light de la soirée.

- On m'a encore fait des avances.

La diététicienne rit en avalant une gorgée de sa boisson.

- Tu devrais t'être habituée non ? D'ailleurs qu'as-tu répondu ?

- Pas du tout intéressée. La seule qui me fasse véritablement de l'effet, enfin fémininement parlant, c'est bien Mailys.

- Appelle là ! Et concernant la blonde, c'est une connasse !

- Je suis dessus, j'espère vraiment qu'elle acceptera de venir dîner chez moi.

- Tu veux dire, tu espères qu'elle sera super bonne ! Avoue ! L'exclusivité n'a jamais été ton truc !

B hocha lentement la tête en cachant son sourire, sa diététicienne était plus perspicace que d'habitude. Mailys dans les parages serait bien plus divertissante que cette fausse blonde qui la suivait du regard à chacun de ses déplacements.

- Aller vient ! On va danser !

B se laissa diriger et termina sur la piste de danse aux côtés de son amie. Son unique amie « féminin » dans le monde impétueux qu'était la boxe. Elle était la seule qui savait son secret, mais ne la jugeait pas. Elle savait voir au delà des apparences, tout en étant douée pour une autre chose, repérer les connasses et leur envoyer des messages subliminaux.

- La fausse blonde rapplique si tu veux savoir. Alors jouons.

B sourit en dessous de sa capuche en voyant son amie se hisser sur la pointe des pieds pour lui rouler une perle mémorable. Enfin, c'était ce qu'elle laissait paraître. L'athlète ne bougea pas, mais devina l'air estomaqué que pouvait tirer sa fausse blonde qui se précipita vers le couple et tira son amie en arrière. La jeune fille déséquilibrée chuta et atterrit sur le coude. A ce moment, B saisit sa garce, mais la manqua de justesse. Sa main par contre atterri sur le torse du mec qui l'observait depuis le début de soirée sans imaginer ce qui allait suivre.

Entrechoquant ses gants de boxe en se présentant au public une dernière fois, B attendit son adversaire. Elle y était, c'était la dernière ligne droite. Elle se battrait pour son honneur contre l'imbécile qui avait osé la bafouer, en insultant ses efforts juste parce qu'elle n'avait pas voulu de sa sœur. La bagarre qui avait suivit en était la preuve, B avait été préservé, mais pas son amie qui avait terminé avec une main fracturé après avoir été malmené par le gorille qui avançait.

- Quatre et vingt kilos pour cent soixante et quinze centimètres, mesdames et messieurs, accueilles the beaaaaaaaaaaast !

B n'en était aucunement impressionnée. D'ailleurs, elle s'empêchait de rencontrer le regard inquiet de son staff. Sa destinée se présentait à elle à coup de poing et elle se devait être concentrée.



Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien !

Alors ce post statut sur l'enrôlement du dernier elhu.e précédemment annoncé dans le chapitre 17. Malheureusement, j'ai dû scindé le chapitre parce qu'il y avait non seulement trop d'informations, mais aussi parce que la suite n'était pas top. Voilà, j'espère que vous avez aimé !

La suite sera en ligne mercredi où vendredi prochain !

Si vous le pouvez laisser moi des commentaires, je serai tout aussi heureuse de vous lire et répondre !

Courage à tous ceux qui me lisent, des lycéens aux étudiants qui croulent sous les piles de cours, les travaux à rendre et les books à écrire et poster ! Nous sommes les meilleurs alors tenons bon !

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