Contre un tronc, deux bouches se cherchaient pour mieux se trouver. La volupté qui se dégageait de leur étreinte jetait un sort particulier à l'endroit. Ils étaient beaux, fusionnels fusionnant. Leurs ébats étant camouflés par le feuillage touffu des pins demeuraient une onde sensuelle aux oreilles attentives en se mêlant parfaitement aux airs de fête qui égayaient la colline. Dean était en Cellia. Sa cellia. Ces mains la découvraient dans la noirceur apparente quand ses doigts faisaient résonner une mélodie enchanteresse dans son corps qui accompagnait ses mouvements d'une fougue envoûtante. Ils étaient un, unis par la volonté des sentiments, l'amour maquillant le laid passé par sa beauté angélique. Ils ne formaient qu'une seule chair, désormais frappés par la foudre de l'envie. Ils nageaient désormais dans ses océans troubles.

Elle était là, enveloppée dans ses bras. Ce rayon de soleil qui l'avait envoûté comme nul autre auparavant. Ces lèvres coulaient sur son cou des baisers miels qu'il encourageait par ses gémissements qui flottaient dans l'air. Cette nuit, tout avait été prémédité, elle l'avait embrassé et murmurer des mots d'amour qui l'avaient brûlé comme Icare face au soleil.  Elle s'offrait encore sans retenu malgré l'insécurité du lieu. Qu'il l'aimait. Qu'il l'aimait tant.  

— Je t'aime.

La confidence tomba dans son cœur telle une pluie d'analgésique régénératrice. Elle réussit à apaiser son cœur meurtri par sa bêtise, son impatience et son égoïsme. L'échec de leur première fois revenant le hanter. Aussitôt, le voile bienfaisant se chargea des ombres désagréables qui polluaient incessamment ses pensées en l'emmenant au lieu tragique de l'agression.  Il l'avait merdé, elle continuait de l'aimer. L'équation s'était résolue. Cette nuit tout était différent, parfait. L'amour opérait encore ces tours miraculeux redonnant une seconde vie aux sentiments du jeune couple. Dean était à la fois conquis et soulagé, même si la voix de sa dulcinée n'était pas véritablement la même. Sa voix normalement douce et légère avait sûrement été contaminer par l'alcool. Qu'en était-il de sa maîtrise naturelle ? Cellia l'avait surpris par sa fougue et ces gémissements qui l'avaient encouragé à aller plus loin, plus fou, profondément encore. Il s'était donc perdue elle pendant le chant d'un mésange huppée et laisser sa semence se répandre en elle. Quelle nuit magique !

Le plaisir communicatif réjouissait leurs âmes en soufflant ses nouvelles effluves de bonheur. Le couple reprenait peu à peu son souffle. Dean choisit ce moment là pour se retirer, mais sa Cellia le retint contre elle. Elle l'enlaça et le serra dans ses bras. Il était trop tôt, elle voulait profiter encore un peu. Cette étreinte était la première et la dernière qu'elle expérimentait dans les bras de cet homme. Au même instant, l'engin électronique vibra à plusieurs reprises dans l'une des poches masculines. Dean était bien, il ne voulait alors pas gâcher cet instant de pure félicité. Malheureusement, l'insistance de son interlocuteur eut raison de lui. Il parcourut distraitement ces messages en caressant le bras de sa bien-aimée.

« Je ne pense pas pouvoir vous rejoindre, tu pourrais passer chez moi avec Khatie, comme ça je lui parle un peu et nous passons la fin de soirée ensemble ? Bisous, je t'aime, amusez vous bien. » 

Troublé, Dean cligna des paupières à plusieurs reprises avant de relire le contenu du message et le nom de l'expéditeur. Le vent qui soufflait jusque là légèrement effaça les effluves de l'ivresse qui le maintenait captif. Instinctivement, l'homme se dégagea brutalement en repoussant sa prétendante qui glissa dans l'herbe en tombant. D'une poigne sévère, il lui tira le bras. Il avait besoin se rassurer, il n'avait pas pu autant se tromper. Pendant la soirée, il l'avait vu arriver. Elle s'était directement approchée, les notes du parfum qu'il lui avait offert lui chatouillant agréablement le nez. Elle l'avait allumé en multipliant les verres, les caresses. Ainsi encouragé, il s'était laissé aller à la folie de l'alcool et du sexe. La main tremblante, Dean remonta le faisceau lumineux jusqu'à son visage et laissa tomber l'engin. A bout de souffle, il se retourna et resta figé le dos oppressé par une branche. Qu'est-ce qu'il avait foutu ? La lune réapparue aussitôt, révélant les deux entités qui se faisaient face. Dean n'avait plus aucun doute. En face de lui, ce n'était pas Cellia qui tremblait les mains resserrées autour de sa veste. 

On disait que certains réveils pouvaient être brutaux mais celui-là, elle s'en souviendrait toute sa vie. La haine qui durcissait les traits de son amant fraîchement intronisé. Elle avait été stupide en voulant jouer avec le feu. Le feu brûlait, la passion n'était qu'une arme subjective entre ses doigts assassins. En proie au chaos, elle laissa échapper un sanglot lorsque Dean lança son poing à quelques centimètres de son visage. Elle avait profité de son unique chance d'être avec l'homme qu'elle aimait, prête à subir les conséquences qui s'apparentaient à son acte de trahison, dorénavant elle ne s'en sentait plus capable. Le bois craqua sous sa nuque et elle courut rejoindre le sommet de la colline. 

Elle courait, filait entre les branches sans jamais oser regarder en arrière. 

                             .☆.

Lorsque le portail le recracha, Poslim hurla sa frustration en jurant au milieu des arbres. Cette putain de déesse était une véritable garce. Elle pouvait donc aller bien se faire foutre, hurla-t-il plus violemment encore en avançant au milieu des pins, ces bottes s'enfonçant dans la boue environnante. Lorsque l'ours en lui capta une odeur ennemie, tout de suite ses sens se mirent en alerte. Au moins, elle ne s'était pas trompée, il allait vraiment livrer combat et Dieu merci qu'est-ce qu'il en avait foutrement envie. Sa frustration aura des victimes pour l'étancher, il ne pouvait que jubiler en son fort intérieur. De nouveau, il huma l'air avant de courir dans la direction opposée à la source du mal. L'infravernut qu'il avait tracé le maintenait invisible pour environ deux minutes, il aurait donc le temps d'escalader la colline jusqu'à son sommet sans se faire remarquer.

 D'après son spirit anihilum, Il y avait près d'une vingtaine d'individus en amont, des humains ordinaires qui faisaient la fête entre autre. Plus en aval par contre, à plus d'un kilomètre d'intervalle, des ennemis marchaient dans le vent. Cette fête improvisée allait virer au massacre s'il n'arrivait pas à temps. Au sommet de la colline, Poslim rejoignit le groupe de fêtard après avoir laissé son entité magique rugir pour l'annoncer. C'était une diversion qui eut l'effet escompté, la musique se tut de même que la dispute entre le jeune Elhu et sa supposée copine. 

Lorsque l'infravernut qui le dissimulait le révéla aux yeux du groupe, l'Enchantress s'avança jusqu'au feu qui crépitait par intervalle irrégulier. Un silence assourdissant tomba sur la dizaine de jeunes qui l'observaient tous avec des regards ahuris, d'un côté et excités de autre. De sa main gantée, Poslim récupéra un verre en plastique pour en renifler le contenu. De l'ecstasy, conclut-il en repoussant le verre crasseux. Il avait bien vu, certains avaient l'organisme pollué par du MDMA. Sans doute la deuxième catégorie s'imaginait-elle être dans un rêve ou un cauchemar, la drogue avait un effet tellement original face au danger. 

—  Vous n'avez pas le droit d'être ici, hurla l'Enchantress en dégainant son katana. 

Au même instant, son spirit anhilum se précipita avec un corps dépassant de sa gueule. Il avait réussi à cueillir le mouchard qu'il rejetait brutalement  au pied de son maître. Poslim lui caressa le flan en écoutant les différentes réactions. Des cris fusaient de partout et on couraient dans tous les sens lorsqu'il plongea son arme dans le cœur du mordu. Certains suicidaires récupéraient des armes de fortune prêt à en découdre. L'ours rugit plus brutalement encore, calmant les ardeurs des courageux improvisés.  

— Voilà qui vous tiendra tranquille, murmura Poslim en rangeant son iji.

Le cercle magique qu'il venait d'invoquer s'éleva autour du peuple et emprisonna tous les présents. S'étirant après son geste, Poslim récupéra l'arme souillé qu'il agita dans le vent. Son entité magique assurerait la protection des civils jusqu'à ce qu'il en finisse avec le menu fretin qui filait entre les arbres. La société vampire était composée de plusieurs classes et régit par des codes qui n'étaient propres qu'à ses membres. Ainsi, certains vampires, les roturiers en conflit avec la couronne vampire s'étaient donnés pour mission de ne respecter ni accords ni les règles établis par les Originalz et Bund. Ils aimaient d'autant plus les rassemblements humains clandestins qui leur permettaient occasionnellement de se nourrir. Malheureusement, Poslim n'y était pour cette unique raison. En effet, les massacres qui précèdaient leur passage avaient mouvementé la presse cette année. Certains parlaient même d'une secte, qui sacrifiait d'autres humains pour des causes qui demeuraient jusque là inconnues. Il était donc possible qu'ils soient mêlés à l'hospitalisation de Luke Gather, unique malade de l'institut des Enchantress de Londres.

Poslim poussa un soupir en allumant son téléphone. L'odeur du sang s'était propagée, la véritable fête n'allait plus tarder à commencer.

— Ramène toi, Death Hill, West London.

Le premier adversaire bondit dans l'air, ses crocs baissés au maximum fonçaient sur la jugulaire découverte du combattant. Poslim réagit immédiatement en se détournant avant d'abattre son arme. Son mouvement du poignet fut précis. Il trancha la gorge et la tête roula jusqu'au groupuscule apeuré. Gueule ouverte, l'ours la brisa d'un coup de patte, entraînant la désintégration totale du corps. Enchaînant, Poslim courut sur le tronc d'un pin entraînant avec à sa suite deux ennemis qu'il trancha d'un coup de sabre en exécutant un parfait salto arrière. Les corps retombèrent mollement devant lui en éjectant du sang dans toutes les directions. 

— Maudit Enchantress, hurla l'un des attaquants perché au sommet d'un pin.

Le spirit ahnilum terminait une autre créature d'une morsure brutale. De ces canines, il déchira la peau du cou en arrachant la jugulaire d'une traite. 

Le combat entamé fit retourner certains estomacs dont celui de Kathie que Dean maudissait au plus profond de son âme. Il souhaitait que cette garce s'étouffe et meurt. Au milieu des cris de panique, il essayait de se concentrer sur la scène qui se déroulait au delà de la barrière pour ne plus penser à cette traînée. Les airs de fête qui réjouissaient la colline un peu plus tôt avait laissé place à un combat effrayant. Des hommes et des femmes se faisaient massacrés par un jeune homme qui maniait son arme avec une dextérité surprenante. Les êtres qu'ils affrontaient lui fonçaient dessus à une vitesse folle, on ne les voyait pas avancer à moins qu'ils ne se précipitent contre le cercle qui les protégeait miraculeusement. Le plus impressionnant c'était l'espèce d'ours bleu qui rugissait de nouveau contre l'idiote qui essayait de briser leur protection à coup de branche. 

Personne ne lui prêtait véritablement attention, à part Dean. Assis dans le sable, certains pleuraient, hurlaient ou priaient. Dean lui ne ressentait rien, ces émotions s'étaient comme effacées. Se rapprochant de la concernée, il lui arrachant l'objet des mains. Les yeux rougis, elle s'aggripa à ses épaules, la respiration difficile en observant un objet qui traînait à quelques centimètres de la barrière. Aussitôt, une fissure apparue après le choc d'un vampire précipitant de nouveaux cris de détresse. Sans réfléchir, Dean glissa la main, élargissant davantage la fente en tentant désespérément de récupérer l'objet. 

Le bouclier reçu un autre choc et ce fut l'ours qui provoqua les dégâts. Une des créatures l'y avait projeté, fragilisant davantage la structure. Au même moment, Dean profita de la fissure pour se glisser à l'extérieur. Récupérant l'inhalateur il le lança à la jeune fille qui l'observait en larme. A ce moment précis, on entendit le cri d'un phénix. Un tourbillon arc-en-ciel se forma pour laisser apparaître un homme vêtu tout de cuir. Alec pensa Dean confus en l'observant avant de se faire projeter dans l'air. Yseult réagit immédiatement en accueillant le vampire qui se précipitait déjà vers le corps de Dean d'un coup de pied brutale. Ensuite, il positionna sa main sur la surface pour ressouder la rune. Au chevet du souffrant fraîchement baptisé, une main se précipitait. Il reçut un liquide froid sur sa jambe et hurla en agrippant le jeune combattant du début. Il lui parlait, mais tout bourdonnait dans sa tête. Il se contenta juste de signer le parchemin qui s'agitait sous son nez.  

Hello, nouveau chapitre, hope that you will enjoy it !

Surtout partager vos impressions, elles me motivent en m'aidant à m'améliorer parce que vous savez quoi ? Je connais la fin de l'histoire mais le reste est un tout petit flou, en effet, j'ai décidé d'y à aller à l'inspiration.

Alors ce chapitre, vous a t il plus ?

Vous pouvez m'écrire en privée, je serai ravie de discuter littérature avec vous ! So bizzz see ya